Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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hn:hn.bailly.1944a

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hn:hn.bailly.1944a [2020/12/03 04:30]
bg [1. Introduction]
hn:hn.bailly.1944a [2020/12/03 10:17] (Version actuelle)
bg [3c. Document joint (Avis de réquisition de Bailly en date du 7 juillet 1944)]
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 Puis, les jours suivants, tout se calme dans la région, seule la route nationale N°834, d'**[[:etampes|Étampes]]** à **Fontainebleau**, est le théâtre d'une circulation extraordinaire de convois allemands camouflés avec des branchages et accompagnés de guetteurs qui scrutent le ciel… Puis, les jours suivants, tout se calme dans la région, seule la route nationale N°834, d'**[[:etampes|Étampes]]** à **Fontainebleau**, est le théâtre d'une circulation extraordinaire de convois allemands camouflés avec des branchages et accompagnés de guetteurs qui scrutent le ciel…
  
-Dans la nuit du 9 au 10 juin, le village est éveillé par un vacarme épouvantable bine qu'assourdi: portes et fenêtres sont rudement secouées… tous les habitants sortent dans la rue ou se mettent aux fenêtre… le ciel est en feu à l'ouest, dans les lueurs éblouissantes des bombes éclairantes on voit briller des avions, d'autres passent en grondant au dessus des maisons. On suppose que c'est **[[:etampes|Étampes]]** qui est bombardé et on apprend, en effet, le lendemain que la malheureuse cité a subi un effroyable bombardement.+Dans la nuit du 9 au 10 juin, le village est éveillé par un vacarme épouvantable bine qu'assourdi: portes et fenêtres sont rudement secouées.. tous les habitants sortent dans la rue ou se mettent aux fenêtre... le ciel est en feu à l'ouest, dans les lueurs éblouissantes des bombes éclairantes on voit briller des avions, d'autres passent en grondant au dessus des maisons. On suppose que c'est **[[:etampes|Étampes]]** qui est bombardé et on apprend, en effet, le lendemain que la malheureuse cité a subi un effroyable bombardement.
  
 Le dimanche 11 juin, de bon matin, le train des voyageurs du C.G.B allant à **[[:etampes|Étampes]]** est mitraillé à **[[:valpuiseaux|Valpuiseaux]]**... il y a des blessé. Le temps est splendide, un beau ciel bleu avec de grands coups d'air; presque chaque jour et chaque nuit, l'atmosphère est secouée par de lointains bombardements, parfois on entend les bombes siffler comme le jeudi 15 juin, vers neuf heures, où elles vont labourer les champs entre **[[:gironville|Gironville]]** et **[[:maisse|Maisse]]**, de part et d'autre de la route nationale 449. Le dimanche 11 juin, de bon matin, le train des voyageurs du C.G.B allant à **[[:etampes|Étampes]]** est mitraillé à **[[:valpuiseaux|Valpuiseaux]]**... il y a des blessé. Le temps est splendide, un beau ciel bleu avec de grands coups d'air; presque chaque jour et chaque nuit, l'atmosphère est secouée par de lointains bombardements, parfois on entend les bombes siffler comme le jeudi 15 juin, vers neuf heures, où elles vont labourer les champs entre **[[:gironville|Gironville]]** et **[[:maisse|Maisse]]**, de part et d'autre de la route nationale 449.
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 Au début de juillet, 3 juillet, la Kommandantur donne l'ordre aux Municipalités de faire creuser des abris le long des routes, petites tranchées pour trois ou quatre personnes, disposées en quinconces tous les cinquante mètres. Les habitants sont requis |**2**| et ont chacun une tranchée et demie à creuser sur les bords de la route nationale 449. Au début de juillet, 3 juillet, la Kommandantur donne l'ordre aux Municipalités de faire creuser des abris le long des routes, petites tranchées pour trois ou quatre personnes, disposées en quinconces tous les cinquante mètres. Les habitants sont requis |**2**| et ont chacun une tranchée et demie à creuser sur les bords de la route nationale 449.
  
-Les trains circulent très mal. **[[:villeneuve.sur.a.|Villeneuve]]**, **Malesherbes** voient leurs lignes bombardées. Le train de voyageurs du matin N°3314 est coupé en deux par une bombe à **Briares-sur-Essonne**. Les routes vient défiler une grande quantité de bicyclettes, chargées de cagettes et de valises, de citadins allant au ravitaillement par ce moyen.+Les trains circulent très mal. **[[:villeneuve.sur.a.|Villeneuve]]**, **Malesherbes** voient leurs lignes bombardées. Le train de voyageurs du matin N°3314 est coupé en deux par une bombe à **Briares-sur-Essonne**. Les routes voient défiler une grande quantité de bicyclettes, chargées de cagettes et de valises, de citadins allant au ravitaillement par ce moyen.
  
 Dans la nuit du 7 juillet, des bombes que l'on dit allemandes tombent à **Jarcy**, hameau de **[[:boutigny|Boutigny]]**, près de la voie ferrée — aucun dégât — d'autres tombent à **[[:maisse|Maisse]]**. Dans la nuit du 7 juillet, des bombes que l'on dit allemandes tombent à **Jarcy**, hameau de **[[:boutigny|Boutigny]]**, près de la voie ferrée — aucun dégât — d'autres tombent à **[[:maisse|Maisse]]**.
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 Samedi 12 août… la route nationale si animée tous ces temps-ci est déserte: plus de cyclistes, plus de camions. Dans la nuit du 11 au 12 un fort contingent de gardes mobiles et gendarmes ayant stationné dans le village, la présence d'uniformes français a effrayé les habitants de la route de **[[:ferte.alais|la Ferté-Alais]]** qui ont pensé à un barrage de la route nationale par des "Maquisards"!! Samedi 12 août… la route nationale si animée tous ces temps-ci est déserte: plus de cyclistes, plus de camions. Dans la nuit du 11 au 12 un fort contingent de gardes mobiles et gendarmes ayant stationné dans le village, la présence d'uniformes français a effrayé les habitants de la route de **[[:ferte.alais|la Ferté-Alais]]** qui ont pensé à un barrage de la route nationale par des "Maquisards"!!
  
-Un nouveau train d'essence, conduits par des Allemands, arrive à **[[:boutigny|Boutigny]]**.+Un nouveau train d'essence, conduit par des Allemands, arrive à **[[:boutigny|Boutigny]]**.
  
 Dimanche 13 août. Des avions mitraillent sans répit autour de nous par cette journée splendide... le soir une grosse formation de bombardiers défile très haut dans nos cieux... Elle attaque **[[:corbeil|Corbeil]]**... nous percevons le bruit lointain des explosions. Dimanche 13 août. Des avions mitraillent sans répit autour de nous par cette journée splendide... le soir une grosse formation de bombardiers défile très haut dans nos cieux... Elle attaque **[[:corbeil|Corbeil]]**... nous percevons le bruit lointain des explosions.
  
-15 Août… C'est l'Assomption, mais les routes sont vides. Les commentaires vont leur train… et toujours, sans relâche… des avions à cocardes, des avions étoilés, passent au dessus de nous, parfois même en rase-mottes. Nous apprenons que le bombardement de la gare de **[[:corbeil|Corbeil]]** a été épouvantable.+15 Août... C'est l'Assomption, mais les routes sont vides. Les commentaires vont leur train... et toujours, sans relâche... des avions à cocardes, des avions étoilés, passent au dessus de nous, parfois même en rase-mottes. Nous apprenons que le bombardement de la gare de **[[:corbeil|Corbeil]]** a été épouvantable.
  
 Mercredi 16 août. Des soldats allemands passent à pied poussant devant eux un troupeau lamentable de vaches et de poulains;  ils stationnent sous l'avenue du Château. D'autres campent dans le verger du moulin. Ils ont des charrettes et des chars à bancs comme véhicules!... La journée paraît longue... au loin par moment, on commence à entendre le canon gronder. Plus de lumière... pas de nouvelles, les journaux n'arrivant plus depuis plusieurs jours et les postes de T.S.F., où chacun est aux écoutes de la B.B.C. ne fonctionnant plus  faute d'électricité. Les bobards circulent... |**4**| Mercredi 16 août. Des soldats allemands passent à pied poussant devant eux un troupeau lamentable de vaches et de poulains;  ils stationnent sous l'avenue du Château. D'autres campent dans le verger du moulin. Ils ont des charrettes et des chars à bancs comme véhicules!... La journée paraît longue... au loin par moment, on commence à entendre le canon gronder. Plus de lumière... pas de nouvelles, les journaux n'arrivant plus depuis plusieurs jours et les postes de T.S.F., où chacun est aux écoutes de la B.B.C. ne fonctionnant plus  faute d'électricité. Les bobards circulent... |**4**|
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 Une voiture blindée sur les voies, une autre au carrefour, prennent la gare et la place sous leur feu, un coup de canon de 37 est tiré dans la gare... Un Allemand est tué, deux autres blessés, un prisonnier est fait. Une voiture blindée sur les voies, une autre au carrefour, prennent la gare et la place sous leur feu, un coup de canon de 37 est tiré dans la gare... Un Allemand est tué, deux autres blessés, un prisonnier est fait.
  
-Des avions "Mustangs" survolent la gare et bombardent… des wagons stationnés à **[[:maisse|Maisse]]**. |**5**|+Des avions "Mustangs" survolent la gare et bombardent... des wagons stationnés à **[[:maisse|Maisse]]**. |**5**|
  
 Nombreux sont les civils qui, couchés le long des voitures américaines ou abrités au bord des murs du parc de Bélesbat, assistent, au péril de leur vie, à la bataille. Nombreux sont les civils qui, couchés le long des voitures américaines ou abrités au bord des murs du parc de Bélesbat, assistent, au péril de leur vie, à la bataille.
Ligne 114: Ligne 114:
 Dimanche 20 août. L'effervescence croît… On attend les troupes américaines d'un moment à l'autre. On apprend que des colonnes sont passées à **[[:boigneville|Boigneville]]**, **[[:gironville|Gironville]]**, que l'on se bat vers **Malesherbes**. Le canon tonne sourdement. Dimanche 20 août. L'effervescence croît… On attend les troupes américaines d'un moment à l'autre. On apprend que des colonnes sont passées à **[[:boigneville|Boigneville]]**, **[[:gironville|Gironville]]**, que l'on se bat vers **Malesherbes**. Le canon tonne sourdement.
  
-Lundi 21 août. La canonnade d'est rapproché...… Il fait un temps maussade. Il semble que le combat se déroule sur le plateau entre Juine et Essonne. Des habitants montent sur le plateau de **Cognempuis**... ils voient au loin de la fumée et deux camions allemands qui brûlent sur la route nationale 837, non loin le cadavre d'un motocycliste feldgrau.+Lundi 21 août. La canonnade d'est rapproché... Il fait un temps maussade. Il semble que le combat se déroule sur le plateau entre Juine et Essonne. Des habitants montent sur le plateau de **Cognempuis**... ils voient au loin de la fumée et deux camions allemands qui brûlent sur la route nationale 837, non loin le cadavre d'un motocycliste feldgrau.
  
 Un soir, sous la pluie, des canons allemands tractés stoppent au faite du parc de Bélesbat. On craint qu'ils ne se mettent en position et on aménage sa cave ou sa tranchée-abri pour s'y réfugier au besoin. Dans la nuit, l'électricité absente depuis plusieurs jours, fonctionne quelques heures. Tout est calme, puis, de bon matin, la bataille renaît toute proche... coups de canon, rafales de mitrailleuses... On voit des Boches descendre du plateau par le vieux chemin de **Pithiviers**, harassés, traînant des caisses |**6**| de grenades; des avions régleurs de tir, étoilés, les survolent. On entend siffler des obus au dessus de **[[:boutigny|Boutigny]]** puis éclater vers **Rivière**. Plusieurs salves sont tirées. Deux voitures passent pleines de soldats gris, elles font demi-tour dans les bois de Laroche... repassent; les hommes traqués, le fusil au poing, le visage mauvais sous leur casque d'acier, ont l'ait furieux. Ce sont les derniers qui passeront à **[[:vayres|Vayres]]**. Un soir, sous la pluie, des canons allemands tractés stoppent au faite du parc de Bélesbat. On craint qu'ils ne se mettent en position et on aménage sa cave ou sa tranchée-abri pour s'y réfugier au besoin. Dans la nuit, l'électricité absente depuis plusieurs jours, fonctionne quelques heures. Tout est calme, puis, de bon matin, la bataille renaît toute proche... coups de canon, rafales de mitrailleuses... On voit des Boches descendre du plateau par le vieux chemin de **Pithiviers**, harassés, traînant des caisses |**6**| de grenades; des avions régleurs de tir, étoilés, les survolent. On entend siffler des obus au dessus de **[[:boutigny|Boutigny]]** puis éclater vers **Rivière**. Plusieurs salves sont tirées. Deux voitures passent pleines de soldats gris, elles font demi-tour dans les bois de Laroche... repassent; les hommes traqués, le fusil au poing, le visage mauvais sous leur casque d'acier, ont l'ait furieux. Ce sont les derniers qui passeront à **[[:vayres|Vayres]]**.
  
-Vers deux heures, en quelques instants, les Allemands qui avaient pris position à **[[:boutigny|Boutigny]]** évacuent le village. Tout se calme brusquement. On apprend coup sur coup que les Américains sont à **[[:gironville|Gironville]]**, à **[[:ferte.alais|la Ferté-Alais]]**, à **[[:mondeville|Mondeville]]**... Nous sommes pratiquement libérés. Le canon aboie toujours au loin… On s'attend à voir des chars amis surgir d'un moment à l'autre et on s'installe au bord de la route!+Vers deux heures, en quelques instants, les Allemands qui avaient pris position à **[[:boutigny|Boutigny]]** évacuent le village. Tout se calme brusquement. On apprend coup sur coup que les Américains sont à **[[:gironville|Gironville]]**, à **[[:ferte.alais|la Ferté-Alais]]**, à **[[:mondeville|Mondeville]]**... Nous sommes pratiquement libérés. Le canon aboie toujours au loin... On s'attend à voir des chars amis surgir d'un moment à l'autre et on s'installe au bord de la route!
  
 Il fait un temps superbe... Les plus pressés vont à **[[:maisse|Maisse]]** où, au milieu de l'enthousiasme délirant de la foule, la formidable armée américaine commence à défiler, tandis que des avions d'observation passent au dessus des toits, salués par des applaudissements fous. Les soldats alliés, noirs de poussière, émergent des tanks et saluent en  souriant... Les cloches sonnent. Il fait un temps superbe... Les plus pressés vont à **[[:maisse|Maisse]]** où, au milieu de l'enthousiasme délirant de la foule, la formidable armée américaine commence à défiler, tandis que des avions d'observation passent au dessus des toits, salués par des applaudissements fous. Les soldats alliés, noirs de poussière, émergent des tanks et saluent en  souriant... Les cloches sonnent.
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   * En vertu d’une délégation délivrée par Monsieur le Préfet de S et O, monsieur Bailly Roger, demeurant à Vayres, est requis pour la construction d’abris le long des routes.   * En vertu d’une délégation délivrée par Monsieur le Préfet de S et O, monsieur Bailly Roger, demeurant à Vayres, est requis pour la construction d’abris le long des routes.
  
-  * À Vayres le 3 Juillet 1944 — Le Maire, [signé:Vendray — [//Tampon://] Mairie de Vayres-sur-Essonne (Seine-et-Oise)+  * À Vayres le 3 Juillet 1944 — Le Maire, [signé:Vendran — [//Tampon://] Mairie de Vayres-sur-Essonne (Seine-et-Oise)
  
  
hn/hn.bailly.1944a.1606966254.txt.gz · Dernière modification: 2020/12/03 04:30 de bg