Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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   * Les cahiers des doléance du commerce, présentés aux États-Généraux de Tours (1484) dévoilent d’une manière saisissante les souffrances de nos paysans :   * Les cahiers des doléance du commerce, présentés aux États-Généraux de Tours (1484) dévoilent d’une manière saisissante les souffrances de nos paysans :
  
-  * "La plus grande cause de la grande misère du peuple, disent-ils, ce sont les vexations intolérables et les rapines obstinées des gens de guerre. C’est une chose étrange que les gens de guerre stipendiés pour défendre le peuple, soient précisément ceux qui le pillent et l'outragent. Quand un pauvre laboureur a toute la journée labouré à grande peine et sueur de son corps, et qu’il a cueilli le fruit de son labeur, dont il s’attendait à vivre, on vient lui enlever la meilleure partie pour la donner à tel qui la battra peut-être avant la fin du mois, qui l’obligera de coucher par terre, et qui viendra déloger les chaumes occupés du labourage pour loger les siens; et quand le pauvre |**18**| +  * "La plus grande cause de la grande misère du peuple, disent-ils, ce sont les vexations intolérables et les rapines obstinées des gens de guerre. C’est une chose étrange que les gens de guerre stipendiés pour défendre le peuple, soient précisément ceux qui le pillent et l'outragent. Quand un pauvre laboureur a toute la journée labouré à grande peine et sueur de son corps, et qu’il a cueilli le fruit de son labeur, dont il s’attendait à vivre, on vient lui enlever la meilleure partie pour la donner à tel qui la battra peut-être avant la fin du mois, qui l’obligera de coucher par terre, et qui viendra déloger les chaumes occupés du labourage pour loger les siens; et quand le pauvre |**18**| homme a payé avec bien de la peine sa quote-part de la taille à laquelle  il est imposé, pour rétribuer les gens d’armes, et qu’il espère se comporter avec   
 +ce qui lui est demeuré, espérant que ce sera pour vivre le reste de l’année et   
 +pour ensemencer sa terre, vient une noble de gens d’armes qui menacent   
 +et gâtent ce peu de bien que le pauvre homme aurait réservé pour vivre. 
 + 
 +Mais tout cela ne suffisait pas ; il contraient le paysan à grands coups   
 +de bâton à aller chercher en ville du pain blanc, du poisson, des épiceries et toutes   
 +choses exquises ; et à la vérité, s’il ne était Dieu qui consolât les pauvres et   
 +leur donnât patience et cherchéors en disertion, etc… 
 + 
 +*Charles VIII, par amour pour son peuple, dans le but   
 +de réprimer ces abus, publia des ordonnances que sa faiblesse   
 +l’empêchait d’exécuter.* Mais du moins il rendit à Angerville   
 +un vieil service en lui accordant, *par lettres patentes, deux   
 +foires par an et un marché, le jeudi de chaque semaine*,   
 +octobre 1482. 
 + 
 +Signalons aussi, comme un événement historique, le   
 +*passage à Angerville d’Anne de Bretagne*. Cette gracieuse   
 +princesse à peine âgée de vingt-et-un ans, déjà veuve d’un roi   
 +de France, allait rencontrer Louis XII qu’elle épousa en seconde noce   
 +et se rendait à Étampes. 
 + 
 +Quelques années plus tard, Angerville et Étampes revirent   
 +passer *Anne de Bretagne*. Combien, cette fois, le cortège différait   
 +du premier. Elle revenait de mourir à Blois (9 janvier 1514) et l’on   
 +transportait son corps à Saint-Denis pour l’inhumer au   
 +milieu des rois. 
 + 
 +Le jeudi qui fut le lendemain de son passage à Janville, fut conduite la   
 +noble royne à Angerville, et à la porte de l’église y avait en escript ce   
 +qui ensuyt : 
 + 
 +> *Passe avec nous, village d’Angerville,  
 +> *Le royal corps que les gens reçoivent.*   
 +> *En le voyant, prions Dieu qu’en paix soit*   
 +> *Et que l’âme en soit pour danger oïlle.* 
 + 
 +_(Récit du funéraille d’Anne de Bretagne par Meaulx et Gendrot)_ 
 + 
 +==== Le Protestantisme. ==== 
 + 
 +*Les habitants d’Angerville croyurent   
 +pouvoir jouir désormais en paix de leurs travaux, eurent   
 +arrivèrent tant redoutés. Charles VIII, sous l’espoir de plaintes,   
 +leur avait donné un marché, Louis XII, père du peuple,   
 +avait épousé dans ses murs, non commerce prenait* 
 + 
 +de l’entretien. 
 + 
 +En effet, la route de Paris à Orléans, depuis *l’établissement des postes*,   
 +s’était plus fréquentée, et, comme Angerville non seulement était un relais   
 +de poste, mais aussi un gîte pour bien des voyageurs venant d’Orléans,   
 +ainsi que pour beaucoup de marchands, le nombre de ses auberges aug-   
 +mentait, la consommation était plus rapide, une plus grande somme de   
 +mouvement lui donnait une plus grande quantité d’existence, et, quoique   
 +son premier marché eût pas réussi, grâce sans doute à la jalouse concur-   
 +rence de Méréville, le jour viendra où elle vaincra cet obstacle, et son   
 +marché sera plus important que celui de sa rivale. 
 + 
 +Mais bientôt, sous *François Ier*, on vit s’ajouter, aux   
 +misères de la famine, de la poste et de la gabelle, celles causées   
 +par de nouvelles levées de *tailles achées*. Ceux-ci, paysans de   
 +la veille, devenaient des *bandits dignes des Vandales*. On ne   
 +pouvait dire leurs atrocités. 
 + 
 +*Ils égorgeaient un tonneau pour boire une gorge*, et si quelque paysan   
 +hasardait l’humble observation sur ces impôts épouvantables, ils le forçaient   
 +à faire chauffer lui-même son vin dans une chaudière et venir leur laver   
 +les pieds avec cette précieuse boisson.* (Bourdaloue)* 
 + 
 +*Les guerres d’Italie* s’ajoutèrent à ces calamités et furent la   
 +cause d’impôts nouveaux que François Ier levait selon   
 +*son bon plaisir*. 
 + 
 +Cette tendance de la royauté vers *l’absolutisme*, à relation-   
 +ner les mœurs ecclésiastiques, particulièrement à Rome, amè-   
 +nèrent fatalement une vive réaction : les idées de liberté et de   
 +réforme religieuse formulées d’abord en Allemagne par *Luther*,   
 +*Melanchthon*, *Zwingli*, puis en France par *Calvin*, trouvèrent   
 +écho dans une nouvelle religion, *le Protestantisme*, qui se   
 +répandit rapidement dans le nord de la France surtout. 
 + 
 +C’est en 1545, le prieur de *Mondonville* nous rapporte que   
 +l’église de Saint-Pierre et l’église d’Angerville-la-Gâte, ayant été profanée   
 +par la malice des démons fut réconciliée en même temps que son cimetière   
 +— que s’était donc passé ? 
 + 
 +Il s’agissait simplement d’une contestation entre Jean de Villiers, curé d’An-   
 +gerville, et René de Gerville, seigneur d’Outreville, laquelle avait   
 +amené une scène scandaleuse dans l’église. 
 + 
 +Après les cérémonies de la réconciliation de l’église profanée, René   
 +de Gerville fut cité à comparaître devant l’archidiacre 
 + 
 +de Charles, pour répondre aux griefs élevés contre sa personne   
 +fut exilé hors de foi, dans la cause de la foi.   
 + 
 +Ce petit seigneur d’Outreville, qui s’étendamment parlait   
 +dans l’origine du territoire d’Angerville, avait l’enthousiasme   
 +ardent de la nouvelle doctrine, et il est bien probable que les habitants   
 +d’Outreville embrassèrent la religion réformée. Il existe encore aujourd’hui un   
 +chemin dit *des Huguenots*. Ce chemin, selon la tradition, était celui que   
 +prenaient les protestants d’Outreville pour se rendre au prêche à Pithiviers. En   
 +effet, ce chemin qui part d’Outreville, passe derrière le château de Bonneville   
 +et se dirige vers le lieu désigné. 
 + 
 +Ainsi le territoire d’Angerville a compté des seigneurs et des gens du peuple   
 +proclamant la foi protestante dès l’introduction du calvinisme en France. 
 + 
 +===== Angerville à la coutume d’Étampes. ===== 
 +En sa qualité   
 +de ville neuve, de village royal, Angerville avait obtenu une charte de   
 +franchise royale qui lui servait tout d’abord de coutume, mais on   
 +reconnaît que s’accrut la puissance royale, le droit écrit et le droit coutumier   
 +tendirent à se confondre. 
 + 
 +*La coutume rédigée à l’écrit* sous Philippe le Valois devait   
 +concerner *la plupart des villages de la Beauce*. Puis, ayant   
 +été modifiée à Orléans et à Montargis, les habitants d’Angerville   
 +se soumirent à la juridiction de l’écriture orléanaise. 
 + 
 +Toutefois, lors de la rédaction des coutumiers d’Étampes ou   
 +Beauneville, une importante difficulté se produisit et préoccupait le   
 +roi considérant ce juste titre. Angerville comme dépendant du   
 +Duché d’Étampes (donné en dot par François Ier) voulait res-   
 +ter libre habitante à toute autre juridiction, en particulier à   
 +celle des religieux de Saint-Denis.   
 + 
 +Ce furent des tiraillements dont ses habitants eurent à   
 +souffrir. 
 + 
 +===== Fortifications. ===== 
 +Angerville avait obtenu de Henri II des   
 +lettres patentes par lesquelles elle était autorisée à *s’entourer de   
 +murailles*. Suivant certains renseignements, s’élevait autour   
 +du mur de quatre mètres de hauteur, un quatre-vingt-cinq   
 +centimètres d’épaisseur, flanqué de vingt tourelles avec créneaux   
 +et meurtrières, ayant en avant de larges fossés, pour en défense   
 +lance.   
 + 
 +Il faut dire, à la vérité, que cette enceinte ne pouvait pas tenir   
 +la force et soutenir un siège, mais la ville a tourné, du moins, 
 ==== Références ==== ==== Références ====
  
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