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* En l’année 1117 Louis VI détruisit le château du Puiset dont le seigneur, véritable bandit, ravageait toutes les terres de la Beauce. | * En l’année 1117 Louis VI détruisit le château du Puiset dont le seigneur, véritable bandit, ravageait toutes les terres de la Beauce. | ||
- | * Par une charte datée de 1119, une de ces terres du domaine royal, | + | * Par une charte datée de 1119, une de ces terres du domaine royal, |
- | le seigneur du Puiset. | + | |
- | * Cette charte, confirmée en 1391 par Charles VI, dit que cette terre, appelée //Angera regis//, est située près d’une petite rivière qui se jette au-dessus d’Étampes, | + | * Cette charte, confirmée en 1391 par Charles VI, dit que cette terre, appelée //Angera regis//, est située près d’une petite rivière qui se jette au-dessus d’Étampes, |
- | religieux de Saint-Denis n’en font nullement mention dans leurs livres si parfaitement tenus. Comment les chroniqueurs de cet âge où les luttes de Louis le Gros contre les seigneurs de son domaine tiennent une si grande place, ne diraient-ils pas un mot d’Angerville, | + | |
* Enfin, dans les guerres du Puiset, on dut choisir sur la route un lieu de refuge pour l’armée. La voie romaine qui passait par Saclas ayant été abandonnée, | * Enfin, dans les guerres du Puiset, on dut choisir sur la route un lieu de refuge pour l’armée. La voie romaine qui passait par Saclas ayant été abandonnée, | ||
- | * Ce territoire, le texte de la charte citée le représente comme vacant, et fait appelé à ceux qui voudront le peupler, le cultiver, l’habiter; | + | * Ce territoire, le texte de la charte citée le représente comme vacant, et fait appelé à ceux qui voudront le peupler, le cultiver, l’habiter; |
- | //gasta//, terre en friche, inculte, déserte. | + | |
+ | * Cette partie de la Beauce était comprise dans le territoire des Carnutes, lors de la conquête des Gaules par César, et dans la XIIᵉ Lyonnaise après la division établie par les Romains dans ce pays. On a trouvé à Angerville, dans des fouilles, quelques pièces romaines, entre autres une de César. Mais rien n’indique le séjour fixe de ce peuple sur son sol d’autant plus qu’elle n’était pas traversée par la voie romaine conduisant à Paris. | ||
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+ | * Dans les textes, //Angere regis// devient //Angere villa//; cette terminaison //villa// (ferme) étant commune à beaucoup de lieux |**17**| en Beauce, comme en Normandie, en Picardie, etc. | ||
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+ | * Donc Angerville, par sa destination comme relais, par sa situation près d’une fontaine, par sa proximité de la Chalouette, représente parfaitement l’Angere de la charte de Louis VI, lequel Angere était une terre déserte que non seulement les hommes, mais que la végétation semblaient avoir aussi abandonnée; | ||
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+ | * À l’époque de Philippe le Bel, Angerville était un simple hameau constitué par quelques chaumières groupées autour d’une modeste chapelle et qui ne jouait aucun rôle politique, qui ne fournissaient point de députés lors de la convocation des États-Généraux. | ||
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+ | ===== Sous les Valois : guerre civile et guerre de Cent ans ===== | ||
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+ | * Les privilèges accordés par Louis le Gros à Angerville, village royal, subsistèrent tant que durèrent les Capétiens. Ainsi, nul ne pouvait y pratiquer la justice qui appartenait au roi; nul n’avait le droit d’entraîner les habitants à se suite dans ces guerres privées qui furent le fléau du moyen-âge. les prévôts, les maires, ne pouvaient exiger d’eux ni impôt, ni taille, ni taille, ni host, ni chevauchée; | ||
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+ | * Mais à partir de la dynastie des Valois, commence, pour les campagnes, une ère de douleurs où, aux mutations continuelles des monnaies, aux exigences du fisc, aux malheurs de la royauté se mêlent les horreurs de cette longue guerre de Cent ans que la France soutint contre l’Angleterre. | ||
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+ | * Charles VI, en 1391, confirma, sur la demande des abbés de Saint-Denis, | ||
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+ | * Le 11 février 1429, Angerville dut ouvrir ses portes et |**17**| laisser passer les Anglais conduisant un convoi de vivres à leurs compatriotes assiégeant Orléans; et le lendemain fut livré, à cinq kilomètres d’Angerville, | ||
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+ | * Enfin, malgré la protection du roi et de l’abbaye de Saint-Denis, | ||
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+ | * Vers l’an 1480, Louis XI confirma les privilèges de l’abbé de Saint-Denis, | ||
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+ | * Notre pays ravagé par les Anglais, le fut aussi odieusement par les soldats mêmes qui les avaient combattus. | ||
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+ | * La taille perpétuelle établie par Charles VII pour entretenir l’armée, élevée par Louis XI à 4.800.000 livres, contribua à ruiner les malheureux Beaucerons. | ||
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+ | * Les cahiers des doléance du commerce, présentés aux États-Généraux de Tours (1484) dévoilent d’une manière saisissante les souffrances de nos paysans : | ||
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+ | * "La plus grande cause de la grande misère du peuple, disent-ils, ce sont les vexations intolérables et les rapines obstinées des gens de guerre. C’est une chose étrange que les gens de guerre stipendiés pour défendre le peuple, soient précisément ceux qui le pillent et l' | ||
+ | ce qui lui est demeuré, espérant que ce sera pour vivre le reste de l’année et | ||
+ | pour ensemencer sa terre, vient une noble de gens d’armes qui menacent | ||
+ | et gâtent ce peu de bien que le pauvre homme aurait réservé pour vivre. | ||
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+ | Mais tout cela ne suffisait pas ; il contraient le paysan à grands coups | ||
+ | de bâton à aller chercher en ville du pain blanc, du poisson, des épiceries et toutes | ||
+ | choses exquises ; et à la vérité, s’il ne était Dieu qui consolât les pauvres et | ||
+ | leur donnât patience et cherchéors en disertion, etc… | ||
+ | |||
+ | *Charles VIII, par amour pour son peuple, dans le but | ||
+ | de réprimer ces abus, publia des ordonnances que sa faiblesse | ||
+ | l’empêchait d’exécuter.* Mais du moins il rendit à Angerville | ||
+ | un vieil service en lui accordant, *par lettres patentes, deux | ||
+ | foires par an et un marché, le jeudi de chaque semaine*, | ||
+ | octobre 1482. | ||
+ | |||
+ | Signalons aussi, comme un événement historique, le | ||
+ | *passage à Angerville d’Anne de Bretagne*. Cette gracieuse | ||
+ | princesse à peine âgée de vingt-et-un ans, déjà veuve d’un roi | ||
+ | de France, allait rencontrer Louis XII qu’elle épousa en seconde noce | ||
+ | et se rendait à Étampes. | ||
+ | |||
+ | Quelques années plus tard, Angerville et Étampes revirent | ||
+ | passer *Anne de Bretagne*. Combien, cette fois, le cortège différait | ||
+ | du premier. Elle revenait de mourir à Blois (9 janvier 1514) et l’on | ||
+ | transportait son corps à Saint-Denis pour l’inhumer au | ||
+ | milieu des rois. | ||
+ | |||
+ | Le jeudi qui fut le lendemain de son passage à Janville, fut conduite la | ||
+ | noble royne à Angerville, et à la porte de l’église y avait en escript ce | ||
+ | qui ensuyt : | ||
+ | |||
+ | > *Passe avec nous, village d’Angerville, | ||
+ | > *Le royal corps que les gens reçoivent.* | ||
+ | > *En le voyant, prions Dieu qu’en paix soit* | ||
+ | > *Et que l’âme en soit pour danger oïlle.* | ||
+ | |||
+ | _(Récit du funéraille d’Anne de Bretagne par Meaulx et Gendrot)_ | ||
+ | |||
+ | ==== Le Protestantisme. ==== | ||
+ | |||
+ | *Les habitants d’Angerville croyurent | ||
+ | pouvoir jouir désormais en paix de leurs travaux, eurent | ||
+ | arrivèrent tant redoutés. Charles VIII, sous l’espoir de plaintes, | ||
+ | leur avait donné un marché, Louis XII, père du peuple, | ||
+ | avait épousé dans ses murs, non commerce prenait* | ||
+ | |||
+ | de l’entretien. | ||
+ | |||
+ | En effet, la route de Paris à Orléans, depuis *l’établissement des postes*, | ||
+ | s’était plus fréquentée, | ||
+ | de poste, mais aussi un gîte pour bien des voyageurs venant d’Orléans, | ||
+ | ainsi que pour beaucoup de marchands, le nombre de ses auberges aug- | ||
+ | mentait, la consommation était plus rapide, une plus grande somme de | ||
+ | mouvement lui donnait une plus grande quantité d’existence, | ||
+ | son premier marché eût pas réussi, grâce sans doute à la jalouse concur- | ||
+ | rence de Méréville, | ||
+ | marché sera plus important que celui de sa rivale. | ||
+ | |||
+ | Mais bientôt, sous *François Ier*, on vit s’ajouter, | ||
+ | misères de la famine, de la poste et de la gabelle, celles causées | ||
+ | par de nouvelles levées de *tailles achées*. Ceux-ci, paysans de | ||
+ | la veille, devenaient des *bandits dignes des Vandales*. On ne | ||
+ | pouvait dire leurs atrocités. | ||
+ | |||
+ | *Ils égorgeaient un tonneau pour boire une gorge*, et si quelque paysan | ||
+ | hasardait l’humble observation sur ces impôts épouvantables, | ||
+ | à faire chauffer lui-même son vin dans une chaudière et venir leur laver | ||
+ | les pieds avec cette précieuse boisson.* (Bourdaloue)* | ||
+ | |||
+ | *Les guerres d’Italie* s’ajoutèrent à ces calamités et furent la | ||
+ | cause d’impôts nouveaux que François Ier levait selon | ||
+ | *son bon plaisir*. | ||
+ | |||
+ | Cette tendance de la royauté vers *l’absolutisme*, | ||
+ | ner les mœurs ecclésiastiques, | ||
+ | nèrent fatalement une vive réaction : les idées de liberté et de | ||
+ | réforme religieuse formulées d’abord en Allemagne par *Luther*, | ||
+ | *Melanchthon*, | ||
+ | écho dans une nouvelle religion, *le Protestantisme*, | ||
+ | répandit rapidement dans le nord de la France surtout. | ||
+ | |||
+ | C’est en 1545, le prieur de *Mondonville* nous rapporte que | ||
+ | l’église de Saint-Pierre et l’église d’Angerville-la-Gâte, | ||
+ | par la malice des démons fut réconciliée en même temps que son cimetière | ||
+ | — que s’était donc passé ? | ||
+ | |||
+ | Il s’agissait simplement d’une contestation entre Jean de Villiers, curé d’An- | ||
+ | gerville, et René de Gerville, seigneur d’Outreville, | ||
+ | amené une scène scandaleuse dans l’église. | ||
+ | |||
+ | Après les cérémonies de la réconciliation de l’église profanée, René | ||
+ | de Gerville fut cité à comparaître devant l’archidiacre | ||
+ | |||
+ | de Charles, pour répondre aux griefs élevés contre sa personne | ||
+ | fut exilé hors de foi, dans la cause de la foi. | ||
+ | |||
+ | Ce petit seigneur d’Outreville, | ||
+ | dans l’origine du territoire d’Angerville, | ||
+ | ardent de la nouvelle doctrine, et il est bien probable que les habitants | ||
+ | d’Outreville embrassèrent la religion réformée. Il existe encore aujourd’hui un | ||
+ | chemin dit *des Huguenots*. Ce chemin, selon la tradition, était celui que | ||
+ | prenaient les protestants d’Outreville pour se rendre au prêche à Pithiviers. En | ||
+ | effet, ce chemin qui part d’Outreville, | ||
+ | et se dirige vers le lieu désigné. | ||
+ | |||
+ | Ainsi le territoire d’Angerville a compté des seigneurs et des gens du peuple | ||
+ | proclamant la foi protestante dès l’introduction du calvinisme en France. | ||
+ | |||
+ | ===== Angerville à la coutume d’Étampes. ===== | ||
+ | En sa qualité | ||
+ | de ville neuve, de village royal, Angerville avait obtenu une charte de | ||
+ | franchise royale qui lui servait tout d’abord de coutume, mais on | ||
+ | reconnaît que s’accrut la puissance royale, le droit écrit et le droit coutumier | ||
+ | tendirent à se confondre. | ||
+ | |||
+ | *La coutume rédigée à l’écrit* sous Philippe le Valois devait | ||
+ | concerner *la plupart des villages de la Beauce*. Puis, ayant | ||
+ | été modifiée à Orléans et à Montargis, les habitants d’Angerville | ||
+ | se soumirent à la juridiction de l’écriture orléanaise. | ||
+ | |||
+ | Toutefois, lors de la rédaction des coutumiers d’Étampes ou | ||
+ | Beauneville, | ||
+ | roi considérant ce juste titre. Angerville comme dépendant du | ||
+ | Duché d’Étampes (donné en dot par François Ier) voulait res- | ||
+ | ter libre habitante à toute autre juridiction, | ||
+ | celle des religieux de Saint-Denis. | ||
+ | |||
+ | Ce furent des tiraillements dont ses habitants eurent à | ||
+ | souffrir. | ||
+ | |||
+ | ===== Fortifications. ===== | ||
+ | Angerville avait obtenu de Henri II des | ||
+ | lettres patentes par lesquelles elle était autorisée à *s’entourer de | ||
+ | murailles*. Suivant certains renseignements, | ||
+ | du mur de quatre mètres de hauteur, un quatre-vingt-cinq | ||
+ | centimètres d’épaisseur, | ||
+ | et meurtrières, | ||
+ | lance. | ||
- | * Cette partie de la Beauce était comprise dans le territoire des Carnutes, lors de la conquête des Gaules par César, et dans la XIIᵉ Lyonnaise après la division établie par les Romains dans ce pays. On a trouvé à Angerville, dans des fouilles, quelques pièces romaines, entre autres une de César. Mais | + | Il faut dire, à la vérité, que cette enceinte ne pouvait pas tenir |
- | rien n’indique le séjour fixe de ce peuple sur son sol d’autant plus qu’elle n’était pas traversée par la voie romaine conduisant à Paris. | + | la force et soutenir un siège, mais la ville a tourné, du moins, |
- | * Dans les textes, //Angere regis// devent //Angere villa//; cette terminaison //villa// (ferme) étant commune à beaucoup de lieux |**17**| | ||
==== Références ==== | ==== Références ==== | ||
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