Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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marguerite.destouteville

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   * Elle est rangée, et avec raison, au nombre des abbesses triennales, qui ne pouvaient être réélues qu'une ou deux fois, d'après la règle, et par conséquent ne devaient porter la crosse que neuf ans, après lesquels une interruption d'au moins trois ans était nécessaire. Mais à Yerres les religieuses avaient un tel culte pour leur abbesse, qu'elles demandèrent et obtinrent des dispenses. Marie d'Estouteville fut réélue six fois de suite; elle accomplissait son sixième triennat lorsqu'elle mourut le 10 ou le 11 janvier 1537. Ses filles versèrent, sur sa dépouille mortelle, des flots de larmes, seuls parfums dignes d'embaumer les restes de cette grande |**195** et sainte religieuse. Elles avaient, dans son intercession, une telle confiance, qu'elles s'opposèrent à ce qu'on lui élevât un tombeau, afin d'être plus près de son cadavre, couché à une très petite profondeur dans le sol de l'église abbatiale, et près duquel non seulement les moniales, mais les fidèles du dehors vinrent prier longtemps avec assiduité, non sans ressentir des marques irrécusables de la protection du Ciel, obtenue par son intercession.   * Elle est rangée, et avec raison, au nombre des abbesses triennales, qui ne pouvaient être réélues qu'une ou deux fois, d'après la règle, et par conséquent ne devaient porter la crosse que neuf ans, après lesquels une interruption d'au moins trois ans était nécessaire. Mais à Yerres les religieuses avaient un tel culte pour leur abbesse, qu'elles demandèrent et obtinrent des dispenses. Marie d'Estouteville fut réélue six fois de suite; elle accomplissait son sixième triennat lorsqu'elle mourut le 10 ou le 11 janvier 1537. Ses filles versèrent, sur sa dépouille mortelle, des flots de larmes, seuls parfums dignes d'embaumer les restes de cette grande |**195** et sainte religieuse. Elles avaient, dans son intercession, une telle confiance, qu'elles s'opposèrent à ce qu'on lui élevât un tombeau, afin d'être plus près de son cadavre, couché à une très petite profondeur dans le sol de l'église abbatiale, et près duquel non seulement les moniales, mais les fidèles du dehors vinrent prier longtemps avec assiduité, non sans ressentir des marques irrécusables de la protection du Ciel, obtenue par son intercession.
   * Ce ne fut qu'au bout de plus de 25 ans qu'on lui éleva un mausolée, sur lequel on grava une inscription fautive presque en toutes ses parties. On y lisait: « Cy gist humble religieuse et dévote Dame, sœur Marie d'Estouteville, laquelle on peut dire fondatrice et restauratrice du couvent de céans, lequel a régi par l'espace de XXIII ans, durant lequel temps a été abbesse XIIII ans, le vendredy XI janvier 1533, âgée de 64 ans ((**Note d'Alliot.** — Ce texte vient des cahiers de Gaignières au cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale. Il n'a pas grande autorité, car, pour lui comme pour beaucoup d'autres, l'inscription lapidaire a été fort mal copiée.))."   * Ce ne fut qu'au bout de plus de 25 ans qu'on lui éleva un mausolée, sur lequel on grava une inscription fautive presque en toutes ses parties. On y lisait: « Cy gist humble religieuse et dévote Dame, sœur Marie d'Estouteville, laquelle on peut dire fondatrice et restauratrice du couvent de céans, lequel a régi par l'espace de XXIII ans, durant lequel temps a été abbesse XIIII ans, le vendredy XI janvier 1533, âgée de 64 ans ((**Note d'Alliot.** — Ce texte vient des cahiers de Gaignières au cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale. Il n'a pas grande autorité, car, pour lui comme pour beaucoup d'autres, l'inscription lapidaire a été fort mal copiée.))."
-  * Cette inscription a exercé la sagacité de plusieurs historiographes, et donné lieu à de multiples erreurs. Marie d'Estouteville, comme le dît le Nécrologe, d'accord en cela avec les pièces d'archives, mourut en janvier 1537. Elle était abbesse depuis 1520; par conséquent sa prélature avait duré 17 ans et non pas 14 ans seulement, car elle fut sans interruption. Il est vrai qu'une certaine tradition de l'abbaye voulait que Marie de Savoisy ait porté la crosse six ans, c'est-à-dire jusqu'en 1523. Bien qu'il n'en soit rien, comme nous l'avons montré à l'aide des documents les plus authentiques et les plus incontestables, cette tradition s'est exprimée dans l'inscription tumulaire de Marie d'Estouteville. La date de 1533 ne peut être attribuée qu'à la faute d'un graveur ou d'un copiste, puisque le texte de l'Obituaire existait. Il est vrai que Mévil donne bien celle de 1587! et que Lebeuf appelle cette abbesse Marie de Bouteville. Avec un peu de bonne volonté, en faisant venir Marie d'Estouteville à Yerres dès 1514, et en admettant qu'elle eût le pouvoir réel du temps de Jeanne Allegrin elle-même, et l'exerçât aussi pendant |**196** que Marie de Savoisy portait la crosse, on arriverait peut-être à trouver les 23 ans de l'inscription. Nous avons suffisamment fait justice de ces données, faussement dites historiques.+  * Cette inscription a exercé la sagacité de plusieurs historiographes, et donné lieu à de multiples erreurs. Marie d'Estouteville, comme le dît le Nécrologe, d'accord en cela avec les pièces d'archives, mourut en janvier 1537. Elle était abbesse depuis 1520; par conséquent sa prélature avait duré 17 ans et non pas 14 ans seulement, car elle fut sans interruption. Il est vrai qu'une certaine tradition de l'abbaye voulait que Marie de Savoisy ait porté la crosse six ans, c'est-à-dire jusqu'en 1523. Bien qu'il n'en soit rien, comme nous l'avons montré à l'aide des documents les plus authentiques et les plus incontestables, cette tradition s'est exprimée dans l'inscription tumulaire de Marie d'Estouteville. La date de 1533 ne peut être attribuée qu'à la faute d'un graveur ou d'un copiste, puisque le texte de l'Obituaire existait. Il est vrai que Mévil donne bien celle de 1587! et que Lebeuf appelle cette abbesse //Marie de Bouteville//. Avec un peu de bonne volonté, en faisant venir Marie d'Estouteville à Yerres dès 1514, et en admettant qu'elle eût le pouvoir réel du temps de Jeanne Allegrin elle-même, et l'exerçât aussi pendant |**196** que Marie de Savoisy portait la crosse, on arriverait peut-être à trouver les 23 ans de l'inscription. Nous avons suffisamment fait justice de ces données, faussement dites historiques.
  
  
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