Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 14° Année 1908 1 re LIVRAISON VIRU HEPOD TEENO ever wee — - ETAMPES PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS, LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMVIII
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 +2. SOMMAIRE DU 1er BULLETIN DE 1908 Statuts et règlement de la Société Liste des membres. • Conseil d'administration, bureau, comité de publication. Sociétés correspondantes Compte-rendu des séances. La Paroisse de Saint-Pierre d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU (suite). . Recherches sur les Enseignes et les Vieilles Hôtelleries de Corbeil, par M. Emile CREUZET (Suite). Tableau d'histoire. Au relai d'Essonnes (1647), par M. Claude COCHIN. • · VII XIII XXII XXIV I 5 31 69 Les demandes de rectifications ou modifications des noms ou adresses de la liste des membres, ainsi que de tous renseignements se rapportant à la Société ou au Bulletin, doivent être adressées à M. DUFOUR, Secrétaire général, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Pour ce qui regarde les cotisations et la comptabilité, on devra s'adresser à M. Popor père, Allées de Saint-Jean, à Corbeil. Le Conseil d'administration laisse aux auteurs l'entière responsabilité des opinions qu'ils pourront émettre dans leurs écrits.
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 14° Année - 1908 — 2 LIVRAISON CONVEIL www HUME POD ETAMPES PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMVIII
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 +=====SOMMAIRE DU 2 BULLETIN DE 1908=====
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 +Assemblée générale du 25 mai 1908. Excursion archéologique à Ponthierry, au Château de Montgermont, à Pringy et à l'Abbaye du Lys, le 22 juin 1908. La Marquise de Pompadour au château d'Etiolles, par M. A. DUFOUR. La Paroisse de Saint-Pierre d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU (suite). Recherches sur les Enseignes et les Vieilles Hôtelleries de Corbeil, par M. Emile CREUZET (suite). Souvenir rétrospectif, par M. A. DUFOUR. Bibliographie. . - Chronique: Une vue de Corbeil en 1793. - Port-Aviation. Forêt de Sénart. Le parc des Bosserons. de Ville de Corbeil. . · L'hôtel Nécrologie.. • · GRAVURES Château de Montgermont (Seine-et-Marne). Les ruines de l'Abbaye du Lys (Seine-et-Marne). Château d'Étiolles (façade principale)... Voltaire chez Madame de Pompadour au château d'Étiolles Madame de Pompadour. Génie militaire, gravure de Madame de Pompadour Château d'Étiolles, façade latérale gauche. L'église Saint-Léonard à Corbeil, avec les 103 prisonniers amenés de Choisy-le-Roy par les Prussiens (1870). · 73 82 90 98 122 127 129 138 141 83 * 2 * * * a 88 91 94 94 94 96 127 Les demandes de rectifications ou modifications des noms ou adresses de la liste des membres, ainsi que de tous renseignements se rapportant à la Société ou au Bulletin, doivent être adressées à M. DUFOUR, Secrétaire général, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Pour ce qui regarde les cotisations et la comptabilité, on devra s'adresser à M. POPOT père, Allées de Saint-Jean, à Corbeil. Le Conseil d'administration laisse aux auteurs l'entière responsabilité des opinions qu'ils pourront émettre dans leurs écrits.
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX
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 +MONTDIDIER. - IMPRIMERIE J. BELLIN
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 +BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 13e Année CORHEIL 1 re LIVRAISON CHUNE POIK - www 1907
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 +ETAMPES PARIS ALPHONSE FICARD ET FILS, ÉDITEURS, LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMVII
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 +De 611 SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX STATUTS Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 S45856 V.13-14 ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. ___ ―― ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ― ART. III. - La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale. 057
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 +que sur le consenLes mineurs ne seront admis dans la Société tement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. ART. IV. Le titre de fondateur est acquis: 1° aux signataires des présents statuts, 2º à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. - ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. ART. VII. La Société est administrée par un Conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. - ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. - ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. - ART. X. La Société se réunit tous les ans, au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. ―― ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. - ART. XII. Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation. -
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 +ART. XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. -- Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. ART. XV et dernier. Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. - - Vu par le Vice-Président : P. BOUCHER. Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRE. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'article 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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 +===RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX===
 +Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 ARTICLE I. Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. ART II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier. ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. ART. IV. Le Secrétaire général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin ; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société ; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société ; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.
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 +ART. V. Le Secrétaire rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. ――― ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. -- ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois ; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. ―――― ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. - ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. ― Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ――― ART. X. - Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire rédacteur. ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ART. XII. janvier. Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. ――――― L'ouverture de l'année sociale est fixée au 1er ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. ART. XIV. - Un Comité de publication, composé d'un vicePrésident et du Secrétaire général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle.
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 +ART. XV. Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission. ART. XVI. Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. — ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale ; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. ART. XIX et dernier. Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil, sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. — - -- Afin d'assurer l'envoi exact de nos publications, Messieurs les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire général, leurs changements de domicile, de titres, ou toutes autres rectifications. 1 1
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 +===LISTE DES MEMBRES===
 +Les noms précédés d'un astérisque (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Étiolles, 12, rue Godot de Mauroi, à Paris (IX). ALLEZ, au château de Belesbat, par Boutigny (S.-et-O.) et à Paris, rue de Berri, 5 bis (VIIIe). ALLORGE, Professeur de dessin à Montlhéry (S.-et-O.). AUBLET-DELAUNAY (Mine), 173, Boulevard Péreire, à Paris (XVIIe). *AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 9, rue Barbet de Jouy, à Paris (VII). ASHER, à Berlin (Allemagne). AUSCHER, ingénieur expert, 24, rue La Fayette, à Versailles. BABIN, Maire d'Arpajon, à Arpajon (S.-et-O.). BARREAU (Eugène), Juge au tribunal de commerce de Corbeil, à Ris-Orangis (S.-et-O.). BARTHÉLEMY (Louis), ingénieur, 5, avenue de Villiers, à Paris (XVIIe). BARTHÉLEMY (Mme vve), rue Feray, à Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge, et 17, avenue du bois de Boulogne à Paris (XVI). BASSERIE (Mile), 49, rue St-Vincent, au Mans (Sarthe). BEGLET (Armand), rue du Cirque, 3, à Paris, et à Villefranchesur-Mer, Alpes-Maritimes, à l'usine à gaz. *BERANGER (Charles), 82, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII). BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints-Pères (VIº). BIBLIOTHÈQUE (la) COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. BLONDEAU, Architecte à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne).
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 +|**XII**| XII MM. BOETE, Instituteur, à Villecresnes (S.-et-O.). BONNEFILLE, Sénateur de Seine-et-Oise, à Massy (S.-et-O.). BONNEFOY, à Paris, 4, rue de la Paix (II). BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon (S.-et-O.). *BOSELLI (Paul), 130, rue Royale, à Lille (Nord), et 32, cours la Reine, Paris (VIIIe). BOUCHER (le Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. BOUGIN (Louis), 5, rue d'Arcole, à Paris (IV). BOUILLOUX-LAFONT (Maurice), banquier à Etampes. BOUJU-TANDOU (J. Albert), 45, avenue Marceau, à Paris (XVIe). BOULE (Alphonse), Juge de paix honoraire, à Lignières (Cher). *BOURDIN (Lucien), ingénieur chimiste, à Corbeil. BOURDON, Receveur des Finances honoraire, 141, Boulevard St-Michel, à Paris (Ve). BRICARD, propriétaire, à Corbeil. BRINON, vice-président de la chambre de commerce de Corbeil-Étampes, à Pussay (S.-et-O.). BROSSELIN, propriétaire, à Étiolles, par Corbeil et à Paris, 89, boulevard Malesherbes (VIII). BRUNOY (la Commune de) (S.-et-O.). CALLIET, banquier, Maire de Corbeil. CANOVILLE, Maire de Mennecy (S.-et-O.). CARNOT (François), 16, avenue du Trocadéro, à Paris (XVI). CAUVIGNY (l'Abbé), curé de Ballancourt (S.-et-O.). CAUVILLE (Paul de), ancien Sénateur, au Château de Old house, par Lamorlaye (Oise) et à Paris, 15, avenue Matignon (VIIIe). CAYRON (l'Abbé), Curé de Lardy (S.-et-O.). CHAMBON, ancien avoué à Corbeil, 2, rue Villaret de Joyeuse, à Paris (VIII). CHATONEY (Eugène), 6, rue Meissonier, à Paris (XVII). CHERON, à Lardy (S.-et-O.). CHEUVREUX, à Étiolles, par Corbeil, et à Paris, 4, rue de Téhéran (VIIIe). CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maître honoraire à la Cour des Comptes, à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli (Ier). 1
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 +|**XIII**|
 +MM. CHEVALLIER, 2, rue du Petit Beauvais, à Chartres (Eure-et-Loir). CIBIEL (Alfred), Député de l'Aveyron, au château de Tigery, et 53, rue Saint-Dominique, à Paris (VII). CLAVIER (Mlle), professeur à Corbeil. CLAYE, notaire à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). CLÉMENT, Architecte de l'arrondissement, à Étampes. COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Mousseau par Evry-petit-Bourg, et à Paris, 5, avenue Montaigne (VIII). COLLARDEAU DU HEAUME (Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (IX®). COPPÉE (François), membre de l'Académie française, 12, rue Oudinot, à Paris (VII®). COTHEREAU, Président du tribunal civil, à Corbeil. COURAUD (l'Abbé), curé de Garches (S.-et-O). *COURCEL (le Baron Alphonse de), sénateur, au château d'AthisMons, et à Paris, 10, bouleverd Montparnasse (XVe). +*COURCEL (George de), à Vigneux (S.-et-O.). * COURCEL (Robert de), secrétaire d'Ambassade, à Vigneux (S.-et-O.). * COURCEL (Valentin de), Maire d'Athis-Mons (S.-et-O.), et à Paris, 20, rue de Vaugirard (VIº). COURCEL (Henry de), à Villemoutiers, par Ladon (Loiret). CREUZET, principal clerc d'avoué, à Corbeil. * CROS (Louis), Conseiller général de Seine-et-Oise, à Corbeil. DAMERON, Architecte, rue des Petites Bordes, à Corbeil. DANGER, ancien géomètre, 18, rue Brunard, à Etampes. DANVERS, Commissaire-priseur de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. DANZAS (Mile), 49, rue Ampère, à Paris (XVII). + DARBLAY (Aymé) au château de St-Germain, par Corbeil. DARBLAY (Paul), au château de St-Germain, par Corbeil. DARBLAY (Robert), au château de St-Germain, par Corbeil. DARNET (Jérôme), Greffier en chef du tribunal de Corbeil. Mme DECAUVILLE, à la Ferme du Bois Briard, commune de Courcouronne, par Ris-Orangis (S.-et-O.). MM. DELAUNAY, à Saintry, par Corbeil. DELESSARD (Edouard), Avoué honoraire près le tribunal de la Seine, à Ris-Orangis, et à Paris, 10, rue de l'Université (VIIe). DELESSARD (Ernest), Ingénieur civil, à Lardy (S.-et-O.).
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 +|**XIV**|
 +MM. DELORME (Victor), propriétaire à Saint-Germain-lès-Corbeil. * DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 150, boulevard St-Germain (VI). DESRUES (l'Abbé), Curé Doyen de l'Isle-Adam (S.-et-O.). DESTARAC (l'Abbé), Curé de Wissous (S.-et-O.). DEVERRES ('Abbé), curé de Soisy-sous-Montmorency (S.-et-O.). DEVOUGES (le Dr), cloître Saint-Spire, à Corbeil. DION (le Comte de), Président de la Société archéologique de Rambouillet, à Montfort-l'Amaury (S.-et-O.). DORMANN, imprimeur, à Etampes. DOUCET (Jacques), 19, rue Spontini, Paris (XVIe). DUBOIS (Robert), 7, rue d'Enghien, à Paris (X®), et à Brunoy, 16, rue du Réveillon. DUCASTEL, Architecte à Juvisy (S.-et-O.). DUFAURE (Amédée), ancien député, au Château de Gillevoisin, par Chamarande, et 116 bis, avenue des Champs-Élysées, à Paris (VIII). DUFOUR (M.A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. Durandet (l'Abbé), Curé de Ris-Orangis (S.-et-O.). * DUVAL (Rubens), Professeur au Collège de France, à Morsang-sur-Seine par Corbeil, et à Paris, 66 avenue de la Grande Armée (XVIIº). ETAMPES (M. le Conservateur du musée d'). FERAY (Georges), 31, rue de la Baume, à Paris (VIII). FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy, et à Paris, 16, rue Cassini (XIV®). FLIZOT, libraire, à Étampes. FORTEAU (C.-M.), Trésorier de la Caisse d'Épargne, à Étampes. FOUDRIER (l'Abbé), Curé d'Arpajon (S.-et-O.). GAITET, Receveur des finances à Corbeil. GANAY (le Marquis de), au Château de Courances, par Milly (S.-et-O.), et à Paris, 9, avenue de l'Alma (VIII). GANDRILLE (Victor), à St-Germain-lès-Corbeil, par Corbeil. 1
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 +MM. GARNIER, négociant, quai de la Pêcherie, à Corbeil. inspecteur primaire honoraire, à Montgeron GATINOT, (S.-et-O.). GAUDIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. GENET (l'Abbé), Curé de Méréville (S.-et-O.). GENTY (l'Abbé), Vicaire général de Versailles, 23, rue SaintHonoré, à Versailles. GÉRARD (Octave), avoué à Corbeil. Mgr GIBIER, Evêque de Versailles, à l'Evêché de Grandchamp, à Versailles. MM. GILBERT (André), secrétaire d'ambassade, 17, avenue de Breteuil, Paris (VII®). GIRARD (Mme), 61, rue Parisis, à Dreux (Eure-et-Loir.). GIRONDEAU, professeur au Collège d'Etampes. GLIMPIER (l'Abbé), Curé de St-Sulpice de Favières, par Boissysous-St-Yon (S.-et-O.). GOUJET (Roger) avocat à Saintry, par Corbeil. GRAILLOT, chef d'institution, à Montlhéry (S.-et-O.). GRAND (Émile), avoué à Corbeil. GRAND (Mlle M.), à Corbeil. GUÉBIN (Edmond), Avoué à Corbeil. GUILBERT (Denys), Avocat, au Château du Colombier, par StChéron, et à Paris, 116, rue de Rennes (VI). GUILLARD, banquier, à Corbeil. GUYOT (Gustave), propre, à Massy (S.-et-O.), et à Paris, 63 bis, rue du Rocher (VIII). GUYOT (Joseph), au Château de Dourdan, et à Paris, 30, rue de Condé (VI). HABER (André), avoué, à Corbeil. HARO (Henri), Peintre-Expert, 20, rue Bonaparte, à Paris (VI). HAUREAU (Barthélemy), Membre de l'Institut. HAÜET (Maurice), 22, rue de Turin, à Paris (VIIe) et à Boissysous-Saint-Yon (S.-et-O.). HERNEST (l'Abbé), Curé d'Ecouen (S.-et-O.). HERVIER (Marcel), à Essonnes (S.-et-O.). HOUSSOY (le Comte du), au château de Frémigny, par Bouray, (S.-et-O.), et 5, rue Beaujon, à Paris (VIII). HUDELOT, juge au tribunal de Senlis (Oise.).
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 +MM. HUTTEAU (Léonce), 3, rue Saint-Jacques à Etampes. ISBÈQUE (l'Abbé), Curé-Archiprêtre de Notre-Dame d'Etampes. " * JACQUEMOT (l'Abbé), Curé-Doyen d'Argenteuil (S.-et-O.). JALLEY (l'Abbé), Curé dé Grigny, par Ris-Orangis (S.-et-O.). JEANCOURT-GALIGNANI, Maire d'Étiolles, par Corbeil, et à Paris, 82, rue du faubourg St-Honoré (VIII). JARRY (Henri), Membre du Conseil départemental d'hygiène, à Corbeil. JOANNE (Edmond), Hôtel de Nesmond, 55 et 57, quai de la Tournelle, à Paris (Ve). JOZON (Maurice), Notaire à Corbeil. * La BAUME-PLUVINEL (Mlle de), au Château de Marcoussis, et à Paris, 9, rue de la Baume (VIII). LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris (VIII). LADMIRAL (le Dr), au château d'Étiolles, par Corbeil. LAFOLLYE (Paul), architecte diplômé, professenr de dessin, 34, rue Condorcet, (Paris (IX®). LAROCHE (Mme Jules), rue Saint-Spire, à Corbeil. LASNIER (E.), Receveur des Finances, en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LAURISTON (de), propriétaire au Coudray-Montceaux, par le Plessis-Chenet (S.-et-O). LAVALLÉE (Pierre), au Château de Segrez, par Boissy-sous-StYon, et à Paris, 10, rue de Vézelay (VIIIe). LECACHEUR (Mme), rue Saint-Spire à Corbeil. LÉGER (l'Abbé), Curé de Domont (S.-et-O.). * LEGRAND (Maxime), Avocat, rue de la Porte-dorée, à Étampes. LEGRIS, Procureur de la République, à Corbeil. LEGROS, notaire, Maire de Boissy-Saint-Léger (S.-et-O.). LEHIDEUX (Roger), à la Brégallière, à Brunoy, et à Paris, 3, rue Drouot (IX). LELONG, notaire à Corbeil. LEMAIRE (A.), à Corbeil. LEMAY (l'Abbé), Curé de l'Etang-la-Ville (S.-et-O.). LE PAIRE (Jacques-Amédée), à Lagny (S.-et-M.). LEROY (Jules), juge au tribunal de commerce de Corbeil.
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 +|**XVII**|
 +MM. LOISEL (Albert), rue du 14 Juillet, 21 bis, à Corbeil. LORIN, Avoué, Secrétaire-général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet. MAILLE ST-PRIX, au Château de la Grange, par Évry-PetitBourg, et à Paris, 11, Square de Messine (VIII). MALLET, père, banquier, à Corbeil. MALLET fils (Louis), banquier, à Corbeil. MALLET (Auguste), à la Roche, commune de Villebon, par Palaiseau (S.-et-O.). MARCHEIX, Conservateur de la bibliothèque de l'École des Beaux-Arts, 47, rue de Vaugirard, à Paris (VIe). MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes, 81, boulevard Haussmann, à Paris (VIII®). MARQUIS (Mme Léon), 3, rue du Flacon, à Etampes. MARTELLIÈRE, ancien magistrat, à Pithiviers (Loiret). MARTELLIÈRE fils, architecte à Paris, 33, rue Claude-Bernard (Ve) MARTIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. MASSON, Directeur des Ateliers de Chantemerle, à Essonnes (S.-et-O.). MASSUCHETTI (l'Abbé), Curé de Viry-Châtillon (S.-et-O.). *MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 5 bis, rue de Solférino (VII). MONMARCHÉ (Marcel), rédacteur des Guides Joanne de la maison Hachette, à Arpajon (S.-et-O.). MONTGERMONT (le Comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris (VIIIe), et au château de Montgermont, par Ponthierry, (S.-et-M.) MORAND (Raoul), attaché au musée de l'Armée, Hôtel des Invalides, à Paris, et villa charmante, 4, rue du Pressoir, à Brunoy (S. et O.). MOTTHEAU, 8, place de la Mairie, à Brunoy (S.-et-O). MURET (l'Abbé), Curé de Brunoy (S.-et-O.). NOURRY, instituteur honoraire, à Mandres (S.-et-O.). OUDIOU, Architecte de la ville, avenue Darblay, à Corbeil. PAILLARD (Julien), architecte, 5, rue Daval, à Paris (XI). PAISANT, Président honoraire du Tribunal de Versailles, 47, rue Neuve, à Versailles. 2
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 +MM. PALLAIN, gouverneur de la Banque de France, Hôtel de la Banque, à Paris (Ier). PAPIN, Agent des Assurances générales, à Corbeil. PARA (Le Docteur), à la Ferté-Alais (S.-et-O.). PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement, à Corbeil. PASTRÉ, au Château de Beauvoir, par Évry-Petit-Bourg, et à Paris, 29, rue du faubourg St-Honoré (VIIIe). PAULIN (Mile), Institutrice à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne). PELLERIN, à Saintry, par Corbeil. PÉRIN (Louis), à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Écoles (Ve). PERIN (Félix) Maire de Morsang-sur-Orge, par Savigny-surOrge, (S.-et-O.). PETIT (Félix), propriétaire, rue St-Spire, à Corbeil. PETIT (Georges), agent d'assurances, à Corbeil. * PIERREDON, 150, avenue des Champs-Élysées, Paris (VIII). PINARD (André), au château de Champcueil, par Mennecy, et à Paris, 54, quai Debilly (XVI®). PINAT, architecte à St-Germain, par Corbeil. PLANCOUARD (Léon), correspondant du Ministère de l'Instruction publique, à Berck-plage (Pas-de-Calais), et à Arthies par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'épargne de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PORLIER, Quai Bourgoin, à Corbeil. POULTIER, Avocat à la Cour d'Appel de Paris, 28, rue de Suresnes (VIII). PRESTAT, 40, rue des Écoles, à Paris (V). PRIVÉ, Directeur des grands Moulins de Salonique, à Salonique (Turquie). RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, à la ferme de Contin, par Athis-Mons (S.-et-O.). RADOT (Émile), ancien président du tribunal de Commerce de Corbeil, à Essonnes (S.-et-O.). RAVAUT (Paul), 114, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII•). RESVE, chef d'institution à Montlhéry (S.-et-O.). RICHEMOND, Boulevard Malesherbes, 88, à Paris (VIII).
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 +MM. RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes, et à Paris, 13, rue Paul-Louis Courrier (VII). RILLY (le Comte de), au château d'Oyzonville, par Sainville (Eure-et-Loir), et 61, rue de Varennes, à Paris (VIIe). ROBIN fils, marbrier, à Corbeil. ROUSSEL, Docteur de l'Université de Paris, 71, rue de Grenelle, Paris (VII®). ROUSSELIN (l'Abbé), aumônier de l'école Fénelon, à Vaujours (S.-et-O.). ROUSSEAUX, avoué à Corbeil. ROYER, Pharmacien. 143, rue de Paris, à Pantin (Seine). SABATIER, Maire de Viry-Châtillon (S.-et-O.), et à Paris, 48, rue de Grenelle (VII®). SABROU (Charles), rue St-Spire, à Corbeil. SAINTIN (Alfred), Maire de Montlhéry (S.-et-O.). *SAY (Mme), au Château de Lormoy, par Montlhéry (S.-et-O.), et à Paris, 179, avenue Malakoff (XVI®). SERGENT, notaire honoraire à Milly (S.-et-O.). SIMON (Paul), Architecte, à Villeneuve-St-Georges (S.-et-O.). SIMON (l'Abbé), Curé de Livry (S.-et-O.). SOUPAULT, 59, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). STECHERT, à New-York (Etats-Unis). TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation. 46, rue Jacob, à Paris (VI), et au château du Clos-Bernard, à Soisy-sous-Étiolles (S.-et-O.). TAVERNIER, architecte, 19, rue Soufflot, à Paris (Ve). TETON (Gabriel), instituteur à Épinay-sous-Senart, par Brunoy (S.-et-O.). THIBAUT, propriétaire à Saintry, par Corbeil. THIRROUIN père, à Lisses, par Essonnes (S.-et-O.). TOURNEUX (Maurice), à Morsang-sur-Orge, clos de la Guérinière, et à Paris, 34, quai de Béthune (IV). *TREUILLE (Raoul), 156, rue de Rivoli, à Paris (Ier). TREILHARD (le Comte), au château de Marolles-en-Hurepoix, et 10, avenue de Messine, à Paris (VIII). TROCHU (Jules), propriétaire, à Arpajon, et à Paris, 4, rue de Sèvres (VI).
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 +MM. VALLET (l'Abbé), Curé de Ste-Escobille, par Authon-la-Plaine (S.-et-O.). VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel (VIII®). VAVASSEUR (l'Abbé), Vicaire-général du diocèse de Versailles, 6, rue du Sud, à Versailles. VERDAGE (Émile), négociant à Corbeil. VERLEY (Gaston) Architecte, à Corbeil. VIAN (Paul), notaire honoraire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIII). VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (la Commune de) (S.-et-O.). VOLLANT (Louis), ingénieur civil, Villa Rochefort, à SaintGermain-lès-Corbeil. WARIN, Directeur des Papeteries d'Essonnes, à Essonnes (S.-et-O.). WALTER (Henri), au Mesnil-Longpont, par Montlhéry, et 217, rue Saint-Honoré, à Paris (Ier). MEMBRES HONORAIRES CORRESPONDANTS MM. BOURNON (Fernand), Archiviste-Paléographe, 12, rue Antoine Roucher, à Paris (XVI®). COÜARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, à Versailles, Hôtel de la Préfecture. DUTILLEUX (A.), Chef de division honoraire à la Préfecture de Seine-et-Oise, à Versailles, 19, avenue de Picardie. LEFEVRE (Eugène), Archéologue, à Étampes. PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris (Ve). I
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 +LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BONNIN (l'Abbé), d'Ablon. BOUCHER (le Dr P.), de Corbeil. BRICARD, propriétaire à Corbeil. COPPÉE (François), de Paris. COURCEL (V. de), d'Athis-Mons. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. DUTILLEUX (A.), de Versailles. GENTY (l'Abbé), de Versailles. GUÉBIN, Avoué à Corbeil. JARRY (H.), de Corbeil. Président : Vice-Présidents: BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: M. le Sous-Préfet de Corbeil. M. le Sous-Préfet d'Étampes. Trésorier: MM. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Étampes. LELONG (M.), notaire à Corbeil. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. PASQUET (A. Marc), de Corbeil. POPOT père, de Corbeil. TOURNEUX (Maurice), à Paris. VOLLANT, à Saint-Germain-lèsCorbeil. - M. François COPPÉE, de l'Académie française. M. le Dr P. BOUCHER, Médecin en chef de l'hôpital de Corbeil. M. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. M. M. LEGRAND, d'Etampes. Secrétaire-Général : M. DUFOUR, Conservateur de la bibliothèque et des archives de la ville de Corbeil. M. POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'Épargne de Corbeil. Secrétaire-Rédacteur: M. M. LELONG, notaire à Corbeil. COMITÉ DE PUBLICATION MM. le Dr P. BOUCHER, Vice-Président, membre de droit. A. DUFOUR, Secrétaire général, membre de droit. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. DEVERRE (l'abbé), Curé de Soisy-sous-Montmorency (S.-et-O.). Max. LEGRAND, d'Étampes.
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 +SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Société archéologique de Rambouillet. Société historique et archéologique du Gâtinais. Société archéologique de Sens, à Sens (Yonne). Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seineet-Oise, à Versailles. Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. La Bibliothèque de l'Académie Royale des belles-lettres, d'his-. toire et des antiquités à Stockholm (Suède). Société des Amis des monuments parisiens, 98, rue de Miromesnil, à Paris (VIII). Société française d'archéologie, 13, rue de Phalsbourg, Paris (XVII). Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres (Eure-et-Loir). Société historique et archéologique de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Société des Bollandistes, 775, Boulevard militaire, à Bruxelles (Belgique). Bulletin historique du diocèse de Lyon, place Fourvière, Lyon (Rhône). Société Dunoise, à Châteaudun. Société Archéologique de Château-Thierry. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, à Vendôme (Loir-et-Cher). La Bibliothèque de la Ville de Paris, à l'Hôtel Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, à Paris. La Société archéologique et historique de Clermont (Oise). La Société des Sciences historiques et naturelles de Semur (Côte-d'Or).
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 +SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Tenue à l'hôtel-de-Ville de Corbeil (Salle de la Bibliothèque) le 6 Mai 1907 à trois heures. Présidence de M. le docteur Boucher, vice-président. Étaient présents: MM. le docteur Boucher, Bricard, Valentin de Courcel, Dufour, Jarry, Lasnier, Lelong, Mareuse, Martellière, Popot père et Vollant. Des excuses sont présentées au nom de MM. Depoin, Legrand, Mottheau et Marc Pasquet. Le procès-verbal de la séance précédente est adopté sans observations. M. le Secrétaire général dit ensuite qu'il a le regret d'avoir à
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 +annoncer de nouveaux décès de membres de la Société, après les pertes qu'elle déjà subies. C'est ainsi, dit-il, que nous avons perdu depuis peu MM. le chanoine Marsaux, de Beauvais ; Lefebvre, de Saint-Germain ; de la Faulotte, de Paris; Lehideux Ernest, de Brunoy; le docteur Cherrière, d'Essonnes; Delessard, de RisOrangis et Chevalier, de Chartres. En outre, nous avons reçu, pour des causes diverses, les démissions de MM. Humbert-Droz, d'Étampes; le R. P Labbé, du Vésinet; Philippe Cardot, de Paris; Colas Albert, de Villeneuve-Le-Roi ; Giboin, de Libourne; de Swarte, de Lille; l'Abbé Fritsch, de Ville d'Avray; Guillard, Lainey et Bourdon, de Paris. Mais, comme réconfort, j'ai le plaisir de vous annoncer une liste de rentrées, qui compense, et au-delà, les pertes que nous avons subies; voici les noms de ces nouveaux collègues dont vous êtes appelés à consacrer la nomination : M. Royer, pharmacien à Pantin, présenté par MM. Dufour et Loisel. M. Lefèvre Eugène, d'Étampes, présenté par MM. Forteau et Dufour. M. de Courcel Henry, de Villemoutiers (Loiret), présenté par MM. Valentin et Robert de Courcel. M. Haüet, 22, rue de Turin à Paris, présenté par MM. Dufour et Boucher. M. de Lauriston, du Coudray-Montceau, présenté par MM. Grand et Dufour. Le Musée d'Étampes représenté par son conservateur, et présenté par MM. Forteau et Dufour. M. Mallet (Louis), de Corbeil, présenté par MM. Mallet père et Dufour. Madame Girard, de Dreux, présentée par MM. Lelong et Dufour. Mademoiselle Danzas (Odile), de Paris, présentée par MM. Lafollye et Dufour. M. Dubois (Robert), de Brunoy, présenté par MM. Mottheau et Dufour. Mademoiselle Paulin, de Ferrières-en-Brie, présentée par MM. Gandrille et Dufour. M. Paisant, de Versailles, présenté par MM. Coüard et Dufour. M. Hutteau (Léonce), d'Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. M. Doucet (Jacques), de Paris, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. M. Girondeau, d'Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. M. Lehideux (Roger), de Brunoy, présenté par MM. Dufour et Dubois. M. Mallet (A.), de la Roche, présenté par MM. Mallet et Dufour. Mgr Gibier, Evêque de Versailles, présenté par MM. l'abbé Genty et Dufour. M. Guillard, banquier à Corbeil, présenté par MM. Dufour et Lelong. M. Dormann, imprimeur à Étampes, présenté par MM. Legrand et Dufour. M. Morand (Raoul), de Brunoy, présenté par MM. Mottheau et Dufour. M. Vian (Paul), notaire honoraire, à Paris, présenté par MM. Loisel et Dufour. M. l'abbé Isbecque, curé de N.-D. d'Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. Madame Marquis Léon, d'Étampes, présentée par MM. Legrand et Dufour. M. Delorme (Victor), de Saint-Germain, présenté par MM. Loisel et Dufour.
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 +M. Gaitet, Receveur des finances à Corbeil, présenté par MM. Guebin et Rousseaux. M. Bouilloux-Lafont, banquier à Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. Madame Decauville, du Bois-Briart, présentée par MM. Loisel et Dufour. M. Legris, Procureur de la République à Corbeil, présenté par MM. Jarry et Lasnier. M. Lehideux Roger, ayant versé la somme de cent francs, sera inscrit parmi les membres fondateurs. A la suite de cette communication, M. le Président met aux voix la nomination des membres nouveaux ci-dessus nommés, dont l'admission est prononcée à l'unanimité. M. le Président demande ensuite au Conseil de fixer la date de la prochaine assemblée générale. Le conseil, après en avoir délibéré, décide que l'assemblée générale aura lieu le lundi 27 mai prochain, à l'Hôtel-de-Ville de Corbeil, à trois heures et demie, et qu'à cette réunion seront décidés le lieu et la date de la promenade archéologique de 1907. Puis M. le secrétaire général fait connaître que, sur sa demande, le conseil municipal de Corbeil a bien voulu voter une subvention de 500 fr. pour l'acquisition de deux vitrines destinées au musée Saint-Jean, mais qui resteront la propriété de la ville de Corbeil; il ajoute que ces deux vitrines ont été achetées par lui et se trouvent actuellement au musée Saint-Jean, et qu'il a adressé, à ce sujet, à la ville de Corbeil, au nom de la Société, les plus vifs remercîments. Il est ensuite question d'un ouvrage publié par la Fédération des sociétés savantes de Seine-et-Oise, dont le secrétaire général dépose un exemplaire spécimen sur le bureau. La société archéologique de Corbeil qui fait partie de cette fédération, est sollicitée d'accorder sa souscription à cette publication, dont M. MartinSabon est l'auteur et qui a pour titre : « Promenade artistique en Seine-et-Oise ». Le secrétaire général ajoute que cet ouvrage est enrichi de 150 gravures qui en augmentent beaucoup l'intérêt. Le conseil, après en avoir délibéré, et constatant le mérite réel de l'œuvre de M. Martin-Sabon, décide la souscription de la Société à cet ouvrage et vote un crédit de 500 fr. à cet effet. La parole est ensuite donnée à M. V. de Courcel, qui fait part au Conseil des démarches qu'il a faites auprès des héritiers et repré-
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 +sentants de M. l'abbé Géhin. « On se souvient, dit-il, que M. l'abbé Géhin, ancien curé de Chilly-Mazarin, aujourd'hui décédé, avait exprimé l'intention, par son testament, que plusieurs de ses tableaux fussent donnés à la Société de Corbeil-Étampes pour son musée Saint-Jean. M. de Courcel expose qu'il s'est rendu à Chilly-Mazarin et que, malgré toutes ses instances auprès des héritiers, il n'a pu obtenir de ceux-ci que la remise d'un seul tableau représentant le portrait d'Antoine Ruzé d'Effiat, maréchal de France sous Louis XIII. Il ajoute que c'est une peinture moderne assez intéressante et qui rappelle la gravure du même personnage par Montcornet, et, qu'en attendant un meilleur résultat, il a toujours pris ce tableau, qu'il remet aujourd'hui à la Société pour son musée Saint-Jean. En attendant une solution plus complète de cette affaire, qui ne peut pas être considérée comme terminée, le conseil adresse à M. de Courcel tous ses remercîments pour la démarche qu'il a bien voulu faire et le résultat qu'il a déjà obtenu. Le conseil, rappelant que, d'après les renseignements qui lui ont été fournis, Monsieur l'abbé Géhin avait manifesté le désir, dans son testament, que quelques-uns de ses tableaux fussent donnés en souvenir de lui au musée Saint-Jean, décide que de nouvelles démarches seront faites pour savoir d'une façon précise si les dispositions testamentaires de M. l'abbé Géhin permettent à la Société d'exiger la remise d'autres tableaux à prendre dans l'intéressante collection qu'il a laissée. Enfin, M. le secrétaire général annonce que le tome VI des Mémoires et documents de la société, relatif à la monographie de la commune de Saintry, vient de paraître et sera très prochainement distribué aux membres de la société. Rien n'étant plus à l'ordre du jour, la séance est levée à 4 h. 1/2.
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 +ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue le 27 mai 1907, à l'Hôtel-de-Ville de Corbeil Sous la présidence de M. le Dr BOUCHER, Vice-Président. La séance est ouverte à 3 h. 1/2. Parmi les membres présents, nous pouvons citer MM. le Dr Boucher; Allorge, de Monthléry; Delorme, de St-Germain; Lefèvre Eugène, d'Etampes; Robert Dubois, de Brunoy; Abbé Destarac, de Wissous; Volland, de St-Germain ; V. de Courcel, d'Athis; et, de Corbeil, MM. Lasnier, Gaitet, Guébin, Dufour, Popot, Bricard, Jarry, Creuzet et Jozon. Sont excusés, par lettre ou verbalement: MM. Marc-Pasquet, Mallet, Jeancourt-Galignani, Forteau, Depoin et Lelong. M. le Président donne ensuite la parole à M. le Secrétaire général pour la lecture de son rapport annuel sur la situation et les travaux de la Société pendant l'exercice 1906, celui-ci s'exprime en ces termes : Messieurs et chers Collègues, La coutume et nos statuts m'imposent l'obligation de venir chaque année vous rendre compte de la marche de notre Société et de ses travaux ; cette obligation, je la remplis avec plaisir en venant vous dire ce qu'a été pour nous l'année 1906. Comme ses précédentes, elle n'a pas été clémente, car elle nous a fait éprouver encore de trop nombreux décès. Depuis plusieurs années, cette série funèbre suit une marche régulière; en effet, en relisant mes rapports précédents, je constate qu'en 1904, nous avons perdu cinq de nos membres; en 1905, c'était huit décès que j'avais à vous annoncer, et aujourd'hui, pour 1906, j'ai le pénible devoir de vous apprendre que la mort nous a encore enlevé six de nos collègues, savoir: M. Bessin, de Corbeil; M. Dragicsevics, de Paris; M. le chanoine Marsaux, vicaire général du diocèse de Beauvais ; M. le Dr Cherrière, d'Essonnes; M. Lefebvre, de St-Germain et M. de la Faulotte, de Paris et Bruyères-le-Châtel. Et dernièrement encore, nous assistions aux obsèques du Dr Devouges, décédé depuis peu, et à celles, toutes récentes, de notre très ancien collègue, M. Delessard, de Ris-Orangis; nous n'avons pas à nous occuper d'eux en ce rapport, puisqu'ils ouvriront la liste funèbre de 1907; puisse-t-elle être moins chargée que ses devancières ! M. Bessin était des nôtres depuis l'origine de la Société. C'était un enfant de notre pays, où il a accompli une longue carrière toute de travail et d'honneur ; il
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 +était universellement estimé et respecté, tant pour sa bonne cordialité, que pour les nombreux services qu'il a rendus pendant de longues années à la ville de Corbeil et à ses habitants. M. Dragicsevics était un ancien professeur du Collège Henri IV; c'était un homme aimable, passionné pour l'histoire; il passait la belle saison à Champrosay, c'est ce qui l'a rapproché de nous et l'a conduit à demander son admission dans notre Société, où nous avons toujours eu d'agréables rapports avec lui. M. le chanoine Marsaux était curé de Chambly, dans l'Oise, quand nous l'avons connu. C'était un archéologue distingué qui s'était spécialisé dans l'étude et l'histoire de la liturgie en ce qui touche les ornements et les accessoires servant au culte; les tapisseries, dentelles, broderies n'avaient pas de secrets pour lui, et nombreuses sont les brochures qu'il a écrites sur les découvertes qu'il a faites dans la région parisienne et au delà. Nous lui sommes redevables de la savante étude qu'il a écrite sur la chasuble de Viry-Châtillon, qui fut insérée dans notre 2me Bulletin de 1896, avec deux gravures. M. le chanoine Marsaux avait quitté sa cure de Chambly pour aller occuper les fonctions de Vicaire général du diocèse de Beauvais, où il est mort dans le courant de 1906, dans un âge peu avancé. M. le Dr Cherrière était médecin à Essonnes où il a exercé longtemps sa profession avec un dévoûment apprécié dans toutes les classes de la population. Il est mort jeune encore, usé par les fatigues de son ministère, et sa perte a été un deuil général pour la commune d'Essonnes, qui a tenu à lui accorder un reconnaissant souvenir en baptisant de son nom une des rues de la ville qui avait été le théâtre de son dévoûment. M. Lefebvre a été instituteur communal à Saint-Germain-lès-Corbeil pendant très longtemps; il aimait à rechercher les origines et l'histoire de la contrée qu'il habitait, c'est ce qui l'avait amené à se joindre à nous. Il fréquentait assidument la bibliothèque de Corbeil pour y rechercher tout ce qui pouvait se rapporter à la commune de Saint-Germain dont il avait entrepris d'écrire l'histoire. Je crains bien que ce travail ne soit resté inachevé; ses enfants seuls pourraient nous renseigner à ce sujet, mais ils n'habitent plus notre pays. Je manque de renseignements pour parler comme il conviendrait de M. de la Faulotte ; je sais qu'il appartenait à une ancienne famille de robe, qu`il habitait Paris, aux Champs Elysées, et Bruyères-le-Châtel l'été. Courtoisement, il était venu demander son inscription à notre Société, et nous avions été heureux de l'admettre parmi nous. Aux vides causés par les décès que je viens d'indiquer, il faut encore ajouter les démissions suivantes dues à des causes diverses sur lesquelles je n'ai point à insister : M. Colas, Albert, maire de Villeneuve-le-Roi; M. Giboin, de Libourne; M. de Swarte, de Lille; M. l'abbé Fritsch, curé de Ville d'Avray; M. Guillard, de Paris; M. Lainey, de Paris, et M. Bourdon, ancien receveur des finances à Corbeil, qui habite maintenant Paris.
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 +Décès et démissions ont donc causé 13 vides dans nos rangs, mais comme compensation de ces pertes, j'ai la grande satisfaction de vous annoncer une abondante rentrée de membres nouveaux qui ont été admis dans la séance du 6 mai dernier et dont voici les noms : M. Royer, pharmacien à Pantin (Seine). M. Henry de Courcel, à Villemoutiers (Loiret). M. Maurice Haüet, de Paris. M. de Lauriston, au Coudray-Montceaux. Le Musée d'Etampes, représenté par son conservateur. M. Mallet fils (Louis), banquier à Corbeil. Mme Girard, à Dreux (Eure-et-Loir). Mlle Danzas (Odile), de Paris. M. Dubois (Robert) de Paris et Brunoy. Mlle Paulin, de Ferrières-en-Brie. M. Paisant, Président honoraire du Tribunal civil de Versailles, à Versailles. M. Hutteau, d'Etampes. M. Doucet, Jacques, de Paris. M. Girondeau, professeur au Collège d'Etampes. M. Lehideux, Roger, banquier à Paris, inscrit comme fondateur. M. Mallet, Auguste, à La Roche, commune de Villebon. Mgr Gibier, Evêque de Versailles. M. Gaillard, banquier à Corbeil. M. Dormann, imprimeur à Etampes. M. Morand, Raoul, de Paris et Brunoy. M. Vian, Paul, notaire honoraire, à Paris. M. l'abbé Isbecque, curé archiprêtre de Notre-Dame d'Etampes. Mme Léon Marquis, d'Etampes. M. Delorme, Victor, de Saint-Germain-lès-Corbeil. M. Gaitet, receveur des finances à Corbeil. M. Bouilloux-Lafont, banquier à Etampes. Mme Decauville, de Bois-Briart, Courcouronne. M. Lefèvre Eugène, d'Etampes, membre correspondant, en remplacement de M. Léon Marquis, décédé. M. Legris, Procureur de la République à Corbeil. M. Simon André, maire de Bruyères-le-Châtel. M. Boulanger Emile, de Paris et Morigny. Quoique bien éprouvés, Messieurs, nous n'avons cependant pas trop à nous plaindre puisque, aux 13 vides causés par décès ou démissions, nous pouvons mettre en regard 31 entrées de membres nouveaux, ce qui me permet de vous affirmer, avec une réelle satisfaction, que notre Société continue sa marche normale et même ascendante et que, malgré les vides qui se produisent chez nous, comme partout ailleurs, nous continuons à progresser. Notre Société n'est plus
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 +toute jeune, elle entre, en 1907, dans la 13me année de son existence, et je puis dire, avec une certaine fierté, que les travaux qu'elle a accomplis pendant ses douze premières années lui ont valu l'estime générale, non seulement à Corbeil, mais au-delà de notre département, vous pouvez en avoir la preuve en consultant la liste des membres de notre Société, insérée au 1er Bulletin de chaque année. Nos deux bulletins de 1906 ont paru sans trop de retard, il y a lieu de s'en féliciter. Le premier débute par une étude sur le culte des Saints Martyrs Saint Can, Saint Cantien et Sainte Cantienne, leur sœur, dans le Berry et l'isle de France. Cette étude, très fouillée et savante, nous fait remonter aux premiers temps du christianisme, puisque les saints dont il est ici question vivaient sous Dioclétien et furent mis à mort en l'an 304 de notre ère, au cours d'une persécution exercée contre les Chrétiens. L'auteur de ce travail est notre confrère M. Boulé, ancien juge de paix en Seine-et-Oise, qui s'est retiré à Lignières dans le Cher, où il occupe les loisirs de sa retraite à écrire des notices relatives à l'histoire d'Etampes, sa ville natale où les Saints dont il s'occupe aujourd'hui étaient particulièrement honorés autrefois. Un nouveau collègue, M. A. Mallet, de la Roche, près Villebon, s'occupe de sciences préhistoriques. Il nous a donné, dans ce même Bulletin, un article sur des trouvailles qu'il a faites, dans la vallée de l'Essonne, d'instruments en grès des périodes dites Moustérienne et Magdalénienne. Ceux de nos collègues qui s'occupent de ces études préhistoriques liront avec intérêt l'article, trop court, de M. Mallet. Avec l'esprit d'observation dont il y fait montre, et avec sa science acquise des choses de ces temps lointains, nous pouvons espérer qu'il nous favorisera plus tard d'articles plus étendus et encore plus intéressants. Nous trouvons ensuite le chapitre VIII du grand travail de M. J. Depoin sur l'Abbaye de Notre Dame des Champs, Prieuré d'Essonnes. Ce chapitre VIII a pour titre : Droits féodaux exercès par tes Prieurs. Les fourches patibulaires, emblème de la haute justice. Déchéance du droit de Banalité. Efforts inutiles des Prieurs pour le rétablir. Cette savante étude, qui fait grand honneur à son auteur, a été commencée dans notre premier bulletin de 1903 et s'est continuée dans les bulletins suivants; nous en trouverons la fin au 2º Bulletin de 1906 dont nous parlerons plus loin. M. Gatinot, notre sympathique collègue de Montgeron, poursuit toujours, avec la même activité et le même bonheur, ses recherches sur le joli village qu'il habite et dont il est originaire, je crois. C'est ainsi qu'il nous a donné, pour ce même bulletin, un article dont il a retrouvé les éléments dans les archives de sa commune et qu'il a intitulé: Un tribunal de police municipale à Montgeron pendant la période révolutionnaire. C'est aussi curieux qu'intéressant, et nous devons féliciter M. Gatinot d'avoir mis au jour, et par conséquent sauvé de l'oubli, cette page amusante de l'histoire d'une commune des environs de Paris au temps de la révolution.
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 +Ce bulletin, très chargé, se continue par le récit de l'arrivée de la reine Christine de Suède à Essonnes, et des fêtes qui lui furent offertes à Chantemerle par Hesselin, propriétaire de ce domaine. Ceci se passait en 1656; et l'on ne sait que croire en lisant le récit des fêtes extraordinaires qui furent données en l'honneur de la Souveraine Suédoise. Hesselin était surintendant des plaisirs du Roi et, de l'avis de tous, il se surpassa en cette circonstance. Cela tient du rêve, et l'on croit lire un conte de fées plutôt que le récit d'une fête, quelque magnifique fûtelle. La reproduction d'un portrait ancien du seigneur Hesselin est jointe au curieux récit de cette merveilleuse fête. Uu atelier monétaire à Corbeil de 1654 à 1658 termine ce premier bulletin. Pendant la Fronde, un atelier monétaire fut installé à Corbeil par lettres patentes de Louis XIV. On n'y frappa que des Liards, mais en très grande quantité. En dehors des liards ordinaires de cette époque, il y fut frappé des liards d'un type spécial, à la grande L. accostée de deux fleurs de lys. Ce liard est assez rare, il est connu en numismatique sous le nom de liard de Corbeil. On en a donné la reproduction au cours de l'article. Le deuxième bulletin de 1906 commence par les comptes rendus de l'assemblée générale de cette même année (1) et de la promenade archéologique de la Société à Melun et au Château de Vaux-le-Vicomte (2); nous n'avons pas à y revenir, rappelons seulement que le récit de cette promenade est agrémenté d'une grande planche double, donnant la vue du Château de Vaux du côté de l'entrée, d'après l'ancienne gravure d'Israël Silvestre. (1) 21 Juin 1906. (2) 21 Juillet 1906. Nous arrivons ensuite à la fin du grand travail de M. Depoin sur Notre-Dame des Champs, à Essonnes; cet important article occupe 41 pages de ce bulletin et comprend les chapitres IX, X et XI qui est le dernier. Nous avons dit, dans nos précédents rapports, ce que nous pensions de cette savante notice commencée depuis 1903, mais aujourd'hui qu'elle est terminée, nous devons remercier M. Depoin d'avoir entrepris et mené à bonne fin cet important travail auquel la réputation bien établie de son auteur donne toute l'autorité désirable, et qui sera dans l'avenir une source féconde où les historiens de notre contrée seront heureux de pouvoir puiser à leur gré. L'on sait en effet qu'en écrivant l'histoire d'une famille seigneuriale ou d'une abbaye, l'auteur est amené naturellement à faire l'histoire du lieu où était situé l'abbaye ou la seigneurie, c'est pourquoi M. Depoin aurait pu aussi bien intituler son travail : Monographie de la ville d'Essonnes. Après M. Depoin, vient M. Lefèvre Eugène, d'Etampes, membre correspondant de notre Société et archéologue distingué, bien connu dans le monde savant qui s'occupe de cette science toute spéciale, de l'archéologie. M. Lefèvre nous a donné un premier article, qui sera suivi d'autres, et dans lequel il raconte la trouvaille qu'il a faite d'une pierre enfouie dans un jardin d'Etampes. Avec son
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 +flair d'archéologue, M. Lefèvre eut bien vite reconnu que cette pierre était la partie la plus importante d'un tympan qui avait appartenu à l'église Saint-Pierre, aujourd'hui disparue, et qui se trouvait proche du lieu de la découverte faite par M. Lefèvre. Celui-ci a identifié tous les personnages, plus ou moins mutilés, qui figurent sur ce débris de tympan, et reconstitué la scène qui y est représentée, et, afin de rendre plus claires ses explications, il nous a donné la photographie de ce tympan tel qu'il l'a trouvé, puis un dessin qui donne la restitution de ce monument avant les mutilations qu'il a subies. Nous avons reproduit le dessin et la photographie qui forment ainsi deux belles planches qui aideront à comprendre l'intéressante notice de M. Lefèvre, que nous ne saurions trop remercier. La bibliographie annuelle vient après la notice de M. Lefèvre; elle est assez importante cette année, puisqu'elle occupe huit pages de notre bulletin ; à la suite se trouve la chronique dont je me contenterai d'indiquer les principaux titres ciaprès Epinay-sous-Senart; Vert-le-Petit; le fief de Jérusalem; le Château royal de Corbeil; la Tour de Louis-le-Gros et les grands moulins de Corbeil; inauguration de l'hôtel-de-ville de Corbeil (8 juillet 1906), etc., et le bulletin se termine par la nécrologie annuelle, dont quelques noms figurent déjà au commencement de ce rapport. En résumé, nos deux bulletins de 1906 forment un beau volume, imprimé sur véritable papier de Hollande, de xxII et 162 pages, nous y avons apporté tous nos soins, aussi bien pour la forme que pour le fond et nous osons espérer qu'il aura mérité vos suffrages. Quant à la série de nos mémoires et documents, le T. VI est terminé et nous allons vous en faire la distribution. Il s'agit de l'histoire de Saintry et de ses seigneurs, par notre collègue M. Creuzet, c'est un grand et consciencieux travail qui sera apprécié par les lecteurs comme il le mérite. Cette belle monographie aura plus tard une suite, car ce n'est ici que la 1re partie, la plus importante, il est vrai. Pour l'avenir, c'est-à-dire cette année 1907, nous en préparons les bulletins, le Ier est en cours d'impression. Il me reste à vous parler de notre musée Saint-Jean qui continue à jouir de la faveur du public, surtout dans la belle saison où le jardin qui l'entoure offre une réelle attraction pour le calme et la fraîcheur qu'on y trouve. Nos collections s'accroissent, mais bien doucement. Dernièrement le musée a reçu la visite d'un inspecteur des beaux-arts, envoyé par le ministère. J'ai assisté à cette visite et j'ai été heureux d'entendre M. l'Inspecteur manifester son admiration à la vue du gracieux monument qui abrite nos collections. « C'est charmant, répétait-il, on peut faire ici un musée de 1er ordre ! » J'ai profité de ces bonnes dispositions pour dire que nous avions de grandes surfaces vides et que nous serions heureux si le ministre des beaux-arts voulait bien disposer, en faveur de notre Musée, de quelques-uns des nombreux tableaux qu'il possède. M. Bertone, c'est le nom de l'inspecteur, m'a engagé à faire une demande à ce sujet, en me promettant de
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 +l'appuyer. Il ajouta que j'aurais à remplir un questionnaire qu'il me ferait envoyer, et qu'il serait bon que je fasse appuyer ma demande par un député ou un sénateur. Ceci se passait le 12 février dernier; plus tard, j'ai reçu le questionnaire, j'y ai répondu, j'ai fait une demande de tableaux ; j'ai prié M. le sénateur de Courcel de vouloir bien l'appuyer, et... j'attends S'il survient une solution heureuse à cette négociation, je me ferai un devoir de vous en informer. Dans mon rapport de l'an dernier, je vous disais que j'étais en possession de plusieurs dons offerts au Musée, et que je ne pouvais les y placer, nos vitrines étant remplies. J'ajoutais que j'avais l'intention de faire une démarche auprès du Conseil municipal pour obtenir le vote d'un crédit destiné à acheter de nouvelles vitrines. J'ai fait cette démarche et j'ai le plaisir de vous apprendre que j'ai obtenu le vote d'un nouveau crédit de 500 fr. avec lesquels j'ai acheté deux belles vitrines en glaces et acier bronzé qui sont maintenant au musée et que j'y ai mis les objets qui attendaient une place. Je dois rappeler ici qu'en 1904 j'avais fait une semblable démarche et que j'avais alors obtenu de la ville un pareil crédit de 500 fr. qui avait aussi servi à acheter deux vitrines. Au nom de la Société j'ai remercié, en 1907, comme je l'avais fait en 1904, la municipalité de notre ville pour sa généreuse libéralité envers notre musée, attestant ainsi l'intérêt qu'elle veut bien lui porter. Mais il est nécessaire que l'on sache bien que les vitrines, les dernières comme les précédentes, sont mises à la disposition du musée SaintJean, mais restent la propriété de la ville; c'est une condition qui m'a été imposée et que j'ai acceptée. Un mot encore sur le musée avant de finir: Le bail de 12 années qui a été consenti à la Société par M. Darblay, propriétaire de Saint-Jean, viendra en expiration le 15 février 1908; j'ai dû me préoccuper de cette situation et j'ai engagé à ce sujet des négociations en vue d'obtenir soit un nouveau bail, soit la continuation de l'ancien par tacite reconduction. J'ai fini, Messieurs, pardonnez-moi d'avoir retenu si longtemps votre bienveillante attention et laissez-moi espérer que vous voudrez bien accorder à ce trop long rapport une approbation qui sera pour moi un encouragement à continuer la tâche assez laborieuse que vous m'avez confiée. A. DUFOUR. A la suite de cette lecture, M. le trésorier donne connaissance, dans les termes suivants, de la situation financière de la Société pendant l'année 1906: Cotisations de 1905. Cotisations de 1906. SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 1906 Solde de l'Exercice 1905. 4.012 14 • Recettes en 1906 5 >> 1.875 » 1.880 » 3
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 +Report. Frais d'impression Subvention du Conseil Général. Don de Madame Aymé Darblay, pour le Musée Rachat de cotisation par M. Roger Lehideux. · Vente de publications de la Société. Réduction sur une fact. Bellin, imprimeur. Intérêts des fonds placés. Total des recettes : Ensemble: · 1.880 100 100 . 100 143 > >> 7 50¹ 131 98 2.462 48 Dépenses 1º CONCERNANT LE MUSÉE ST-JEAN Traitement du gardien et entretien du jardin. 2º CONCERNANT LA SOCIÉTÉ Bulletin de 1905, solde: 298 45 Bulletin 1906, acompte. 831 10 du titre du Liber testamentorum Récapitulation Recettes. Dépenses Solde disponible au 31 décembre 1906 de la publication de Saintry, 2me acompte. 500 • 20 >> Reymond. Facture de clichés. Frais de recouvrement des cotisations Lettres de convocations et circulaires Frais d'administration, de poste et déboursés divers. Total des dépenses : 4.012 14 2.462 48 6.474 62 539 » 1.649 55 42 60 56 55 16 173 50 2.477 20 6.474 62 2.477 20 3.997 42 Economie réalisée par ses soins sur les frais de distribution du Bulletin à Paris.
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 +membres du bureau; obéissant à cette invitation, l'assemblée renouvelle par acclamation, pour une année, les pouvoirs du bureau tout entier; elle maintient de même en exercice, pour la même période, les membres du comité de publication. L'ordre du jour appelle ensuite la fixation du lieu et de la date de l'excursion archéologique annuelle pour la présente année 1907. La matière mise en délibération, des propositions différentes se produisent, plusieurs buts d'excursion sont indiqués, mais la distance, la difficulté des transports les font écarter; c'est alors que M. l'Abbé Destarac, ancien vicaire de Corbeil et actuellement curé de Wissous, propose la tournée de la vallée de Chevreuse, qu'il a déjà faite avec ses enfants du patronage; on irait à Chevreuse, on visiterait le château de Dampierre, les Vaux de Cernay si renommés pour leur aspect pittoresque, et on terminerait par la visite de l'Abbaye des Vaux de Cernay, qui appartient à M. le Dr Henri de Rothschild. M. Destarac assure que les moyens de communication sont faciles par chemin de fer, qu'il y a des voitures à Chevreuse, suffisantes et confortables pour faire le trajet sur route, et il offre de s'entendre avec le loueur qu'il connaît et avec le patron de l'Hôtel Saint-Pierre, à Dampierre, où l'on déjeûnerait; il prendra, dit-il, tous les renseignements nécessaires, chemins de fer, voitures, déjeûner, qu'il transmettra à la Société d'ici quelques jours. M. Destarac vante chaleureusement le charme et la beauté de l'excursion, il est si entraînant que l'assemblée, à une grande majorité, adopte le projet qu'il présente, et décide que l'excursion de la Société, en 1907, se fera à Chevreuse, Dampierre et les Vaux de Cernay, puis elle prie M. Destarac, qui veut bien s'en charger, de prendre les renseignements utiles et de faire les démarches nécessaires en vue de la réussite de ce projet d'excursion. Il reste encore à en fixer la date; l'automne est repoussé pour les raisons qui ont déjà prévalu l'année dernière; l'on parle de la fin de juin, et l'on finit par se mettre d'accord sur la date du jeudi 27 juin; mais alors quelques réclamations se produisent, l'on demande le lundi, jour de la semaine où les hommes d'affaires ont le plus de liberté ; enfin, pour satisfaire ce désir, il est décidé que l'excursion Chevreuse-Dampierre-Vaux de Cernay aura lieu le lundi 24 juin prochain. La parole est ensuite donnée à M. Allorge, de Montlhéry, qui in-
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 +forme l'assemblée qu'il a entrepris de faire connaître et apprécier les monuments de Seine-et-Oise, au moyen d'une série assez nombreuse de cartes-postales, illustrées des curiosités artistiques de notre département et des reproductions de gravures anciennes, et il demande à la Société de l'appuyer de son concours pour cette œuvre de diffusion qu'il a entreprise. Dans ce but, il présente à l'assemblée un certain nombre de cartes-spécimens, qui sont fort appréciées par les membres présents, dont plusieurs souscrivent à l'œuvre de M. Allorge, auquel ils adressent de cordiales félicitations pour son intéressante initiative. M. Creuzet fait ensuite une communication sur les anciennes maisons de Corbeil, les enseignes des hôtelleries, nombreuses autrefois, les hôtels particuliers qui étaient indiqués par des enseignes avant le numérotage des maisons, qui ne date pas de très loin. Ce sujet si intéressant est écouté avec faveur et l'auteur est félicité pour ses curieuses recherches et vivement engagé à les continuer en vue de fournir à notre bulletin un article qui sera certainement apprécié par tous les membres de la Société. Puis le Secrétaire-général dépose sur le bureau un superbe volume, luxueusement édité et offert à la Société, à l'occasion de son assemblée générale, par M. Joseph Guyot, l'auteur bien connu du livre si estimé qui a pour titre : Chronique d'une ancienne ville royale, Dourdan, capitale du Hurepoix, ouvrage publié en 1869 et devenu rare aujourd'hui. Le beau livre que vient de mettre au jour M. Guyot et qu'il offre aujourd'hui à la Société, est un bel in-4° imprimé à Chartres, chez Durand, sur un beau papier vergé d'Arches. Cet ouvrage, orné de belles illustrations, porte le titre suivant: Le poète Regnard en son Chasteau de Grillon, étude topographique, littéraire et morale, suivie de la publication des actes originaux de scellés et inventaire après décès. On a beaucoup écrit sur Regnard, mais comme le dit M. Guyot, dans sa préface, « personne, pas même le plus documenté et le plus complet des biographes de Regnard, le sagace Edouard Fournier, n'a donné l'exacte description de ce gracieux domaine ni pénétré dans cet intérieur à la fois modeste et somptueux où le bourgeois grand seigneur, où l'écrivain sybarite, s'était fait une retraite appropriée à ses goùts, à ses travaux et à ses plaisirs ». C'est donc un Regnard inconnu que nous montre M. Guyot tout en nous faisant la description de ce beau domaine de Grillon,
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 +du charmant paysage qui l'entoure et de la vie qu'y menait le poète. C'est un sujet fort intéressant qui a été particulièrement bien traité par l'auteur; aussi son livre a-t-il été fort admiré par les personnes qui assistaient à l'assemblée et tous ont chargé le Secrétaire-général d'adresser à M. Guyot, qui fait partie de notre Société, de chaleureux remerciments pour son aimable envoi et des félicitations bien cordiales à l'occasion de la mise au jour de son intéressant travail. Avant de lever la séance, M. le Président informe l'assistance que le Musée Saint-Jean a été ouvert à l'occasion de l'Assemblée générale, afin que les personnes qui ne sont pas pressées par l'heure du train puissent aller le visiter. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 h. 1/2. A. D. TE
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 +EGLISE NOTRE-DAME, A ETAMPES Façade occidentale, créneaux, partie du clocher.
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 +LA FAÇADE OCCIDENTALE, PORTAILS ET FORTIFICATION DE L'EGLISE NOTRE-DAME D'ETAMPES La façade occidentale de l'église Notre-Dame, à Etampes, vue d'ensemble, n'impressionne pas par sa beauté. Elle manque d'harmonie, et ne possède pas une qualité assez dominante pour s'imposer. Un clocher, merveilleux de légèreté en dépit d'une ornementation exécutée un peu grossièrement, domine la façade ; mais il se dégage péniblement d'un large et lourd bloc de pierres qui l'encercle et l'embastille jusqu'au second étage avec un manque absolu de grâce. Cette muraille avancée, biaise, oblique, et s'enfuit sans savoir pourquoi. Pour comble, elle s'avise de prendre un air rébarbatif qui devient un peu ridicule quand on donne à l'église le nom prétentieux de Notre-Dame-du-Fort (1). (1) Cette appellation doit dater du xiv siècle. On a pu dire, à ce moment-là, et non sans à propos, « le fort de Notre-Dame ». Au moyen-âge, le terme de fort paraît avoir été fréquemment appliqué à des églises. On le trouve notamment employé dans des lettres de 1428 pour l'église de Rouvray-Saint-Denis, en Beauce et proche d'Etampes. Le terme exact de ces lettres est l'église-fort (Arch. nat., JJ, 174, fol. 108, vº; cf. ENLART, Manuel d'Archéologie franç., t. II, p. 548, note 4). Le terme cependant s'était presque perdu pour l'église d'Etampes; on s'est efforcé de le ressusciter en ces dernières années. Sans doute, le nom sonne bien; avec lui, on cherche à donner au monument un panache qu'il ne mérite pas, et du reste dont il n'a pas besoin ; il a d'autres motifs d'éclat beaucoup plus réels et sérieux. Par une ironie certainement, involontaire mais quand même bien cruelle, quelqu'un a suggéré que, dans la circonstance, fort venait de forum, et que l'on devait dire Notre-Dameau-Marché. Cette interprétation aussi fausse qu'ingénieuse a été inspirée par le cas de l'église Saint-Gilles d'Etampes, qui fut un instant désignée Saint-Gilles-au-Marché (Sancti-
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 +Des créneaux découpent la crête du mur de façade, mais leur efficacité apparaît tout de suite illusoire, même s'il fut dans le projet de l'architecte de les garnir de hourds (1): en effet, une grande fenêtre et trois portes joliment ornées, avec une absence complète de machicoulis, de fossés (2) et de pont-levis, détruisent toute impression de puissance redoutable qu'on doit ressentir à l'aspect d'un ouvrage fortifié. On devine que des nécessités temporaires ont néfastement entraîné les maîtres de l'église à altérer sa façade; tout cet appareil de résistance, qui nécessita beaucoup de travail et une grosse dépense, mais dont l'utilité pratique est contestable, a surgi hâtivement, durant une heure troublée, et à une époque très lointaine où les moyens d'attaque étaient encore d'une grande faiblesse ; aussi son but ne fut-il peut-être pas non plus de servir contre un ennemi méthodiquement et puissamment organisé pour la guerre. Enfin on constate qu'il ne fut pas question de transformer complètement l'église en château-fort; on lui a laissé toutes ses anciennes portes et toutes ses vastes fenêtres basses; on a apporté à la froide laideur des ouvrages de défense l'atténuation de quelques ornements délicats et soignés ; enfin l'on a même construit des ouvertures dont l'existence est un peu la négation du reste (3). Dans l'ordre défensif, quel piteux rang comparatif tiendrait Notre-Dame d'Etampes à côté des églises-forteresses que l'on construisait presque sans fenêtres, mais qui en revanche étaient mises en possession de fours à pain. En effet, il semble bien que les trois portes de la façade occidentale ne sont pas antérieures au mur crénelé dans lequel elles sont encastrées (4). Du moins tel fut déjà l'avis de M. René Merlet (5). Egidii-de-foro, dans un acte de 1161; voir FLEUREAU, Les Antiquités d'Estampes, p. 157). L'explication est ruinée par le fait qu'un marché a été établi auprès de Notre-Dame, seulement en 1360, dans un temps où le latin ne primait plus au point d'imposer ses formes de langage au peuple. Si une telle création, ou plutôt corruption de nom avait dû rationnellement se produire, elle se serait appliquée à l'église Saint-Gilles or, il n'en fut rien. (1) Nous croyons à cette intention de l'architecte, au moins sur la façade nord-est. D'après Léon MARQUIS les créneaux sont à 11 mètres du sol (Les rues d'Etampes, p. 277). (2) Rien ne nous autorise à croire qu'il y a jamais eu, même temporairement, des fossés de ce côté. (3) Avant nous, M. Anthyme SAINT-PAUL a apprécié à leur juste valeur les fortifications de l'église (Gazette archéolog., 1884, p. 216). (4) Quand on examine le mur aujourd'hui, on doit tenir compte que la façade a été beaucoup restaurée au milieu du dernier siècle. (5) Congrès archéol. de France, 1900, p. 75.
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 +Portails et créneaux sont du même temps, à en croire le témoignage d'un motif de décoration passé inaperçu jusqu'à présent. Les deux portails les plus en évidence ont pour caractéristique trois rangs de grosses perles montant au long de chacun de leurs jambages (1). Or ces gracieux rangs de perles sont répétés tout autour de l'église, mais seulement à sa partie supérieure, là où sont visibles des remaniements ayant eu pour but de transformer le monument en place défensive. 1º. Ainsi, sur la façade Nord, à l'angle occidental du croisillon, s'élève une tourelle d'escalier. Le premier venu distingue immédiatement que la partie supérieure est une addition; pourtant on la croirait presque du xiie siècle. Elle fut sans doute jugée nécessaire pour permettre aux défenseurs de passer sans danger de l'escalier sous les combles et, de là, derrière les créneaux du chevet. Or les angles de la partie surélevée de la tourelle sont garnis d'un rang de perles. 2º. - Le rang de perles se retrouve encore à la partie supérieure du mur, à l'angle nord-est du chevet. Il commence exactement à l'endroit où apparaît le remaniement nécessité par l'addition des créneaux. ――――― 3º. Même remarque sur la façade sud du chevet, à l'endroit où les créneaux devaient prendre fin de ce côté (2). 4º. Il faut citer encore un rang de perles qui se trouve à l'intérieur de l'église, à l'angle sud-ouest du bas-côté méridional. Au moment des travaux de fortification, on supprima l'angle extérieur rentrant que formait le clocher avec le mur de façade du bas-côté sud. Celui-ci eut dès lors, outre son portail particulier, un petit porche (3). Le remaniement nécessita le renforcement d'un arc - (1) Les perles n'étaient pas un motif d'ornementation nouveau vers l'an 1200. Il en existe dans le portail d'Avallon, qui date à peu près du troisième quart du x11° siècle. On en trouve aussi dans le portail de Saint-Germain-lès-Corbeil, qui est contemporain des portails d'Etampes dont nous parlons. (2) Les créneaux ont disparu pour la pose d'une nouvelle toiture. (3) Le mur du porche, sur la façade sud, avait une meurtrière, à environ 5m 20 de hauteur. Son orifice extérieur a été bouché dernièrement. Signalons encore dans ce porche, devenu aujourd'hui un grand réduit servant de débarras, une pierre sculptée, qui parait être un remploi du x11° siècle. Elle est à l'angle intérieur d'un des pièdroits, et nous présente trois petites têtes d'hommes restées inaperçues jusqu'à maintenant. Nous sommes très embarrassé pour donner à celles-ci une signification quelconque. Elles ornent mal un chapiteau qui lui-même est taillé grossièrement. L'ensemble est primitif; mais nous nous refusons à y reconnaître une œuvre romane rem-
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 +doubleau (1): or, on ne manqua pas d'estampiller les nouveaux travaux par des rangs de perles. En résumé, les rangs de perles, caractéristiques des portails, accompagnent partout les travaux exécutés pour la fortification. Ils achèvent de démontrer que les créneaux sont, sauf sur la façade, des additions aux murs primitifs de l'église. Il en est de même, d'ailleurs, sur la façade, avec cette différence qu'un mur crénelé tout complet fut appliqué devant les murs primitifs, avec ou sans adhérence. L'époque des travaux de fortification pourrait donc fort bien être désignée également, dans une monographie de l'église Notre-Dame, l'époque des perles. Mais le résultat sérieux de cette constatation est que la fortification de l'église ne date pas, comme on l'a dit jusqu'ici, de 1353 (2), quand la Beauce et le pays d'Etampes étaient la proie des compagnies anglaises. Il faut reculer ces travaux au temps de l'érection des portails occidentaux, c'est-à- - ployée. En effet, sur la face extérieure de la même porte, à l'angle du tailloir d'un chapiteau se trouve une autre petite tête isolée qui a exactement le même caractère archaique. Nous concluons: C'est le même ouvrier, inhabile dans la figure, qui a sculpté les quatre têtes, et il n'est pas l'auteur du tympan, œuvre d'un style supérieur. (1) Il avait peut-être été construit comme arc de décharge pour une porte. (2) Cette croyance ne s'était pas établie sans raison. Dans ce triste temps de guerre, la fortification des églises fut une mesure générale. (Voir Intermédiaire des cherch. et curieux, de 1895 à 1899; et surtout H. MORANVILLE, Procès-verbal de visite des places fortifiées du bailliage de Melun en 1367. Annales de la Société arch. du Gâtinais, 1903, p. 304-319). De plus, en 1353, l'église Notre-Dame avait été effectivement mise en état de défense par des fossés, non tout autour d'elle, mais en certains endroits; vers ce temps elle servit de refuge aux habitants qui essayèrent de s'y défendre, sans grand succès. (FLEUREAU, Les Antiquitez d'Estampes, p. 96-98; voir aussi, d'après Froissart, LÉON MARQUIS, Les Rues d'Etampes, p. 4; et L. JARRY, Inventaire des Templiers d'Etampes et de l'église de Moulineux-lès-Chalo, en 1444, Annales arch. du Gâtinais, 1897, p. 196-198; L. EUG. LEFEVRE, Notre-Dame du Fort, art. de l'Abeille d' Etampes, no du 23 janv. 1904). C'était un mouvement instinctif du peuple affolé par un danger, de se précipiter dans les églises, ne fût-ce que pour se mettre sous la protection de la divinité; mais, au moyen âge, l'église était la seule construction un peu forte offrant un abri au peuple, attaqué dans sa ville ou son village par un ennemi quelconque. On a même vu des seigneurs user de l'église comme d'un dernier refuge; en 1103, Lionnet, de Meung-surLoire, après s'être défendu dans le donjon contre Louis le Gros, se retira dans l'église voisine, de Saint-Liphard, et s'y fortifia; il y fut de nouveau assailli par les troupes royales qui mirent le feu au monument (LUCHAIRE, Louis VI le Gros, les Annales de sa vie et de son règne, no 25). Fait analogue à Vitry, en 1143; un millier de personnes périrent dans l'église incendiée; cette fois les scrupules de Louis VII le firent partir en croisade. M. ENLART a également fourni des exemples du même genre (Manuel, t. II, p. 549, note 2). Il était donc tout naturel que les bourgeois d'Etampes, traqués par les Anglais, se réfugiassent dans l'église Notre-Dame, qui d'ailleurs était dans un meilleur état pour les défendre qu'une église ordinaire. - -
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 +dire sous le règne de Philippe-Auguste, vers les premières années du XIIe siècle (1). On s'accorde en effet généralement à reconnaître que le style des portails était celui qui florissait vers cette époque. Si notre démonstration n'est pas l'objet de contestations, on jugera combien il serait intéressant de savoir quelle cause a pu nécessiter une pareille mesure de défense, et contre qui elle était dirigée. Malheureusement, il est impossible d'attribuer la fortification avec certitude à telle ou telle circonstance. On connaît seulement et sans détails précis des changements graves, des ébranlements qui survinrent à cette époque. De véritables petits coups d'Etat ont commotionné et la ville et l'église Notre-Dame. En effet, le roi Philippe-Auguste cassa la Commune d'Etampes en 1199, et, dans le même temps, il résolut de ne plus abandonner à personne la charge d'abbé de Notre-Dame: il se réserva pour lui-même l'abbatiat avec ses privilèges et ses revenus; enfin, peu après, c'est au château d'Etampes qu'il confia la garde de la pauvre reine répudiée, Isburge. A quel degré atteignit la perturbation morale jetée dans le pays par l'interdit lancé contre le roi et la France au sujet de la princesse danoise (2)? Bref, si Philippe-Auguste n'a pas poussé jusqu'ici sa manie de créneler tout ce qui était plus ou moins fortifiable, on ne peut que conjecturer sur les causes de ces travaux dont l'importance n'est pas contestée. En tout cas, le fait existe, et, comme les perles semblent le prouver péremptoirement, la fortification est contemporaine de l'érection des portails. (1) A cette époque, l'idée de mettre une église en état spécial de défense n'était pas nouvelle. Une miniature, peinte au Mont-Cassin vers 1070, et maintenant à la Bibliothèque vaticane (Vat. lat. 1202, fº 1), reproduit des églises crénelées (Image publiée par Em. BERTAUX, L'Art dans l'Italie méridionale, t. I, p. 157). Quant aux propriétés ecclésiastiques, monastères ou simples cloîtres voisins d'une église, la pratique était courante de les tenir clos de murailles défensives (Voyez C. ENLART, Manuel, t. II, ch. IV, § xiv et xv). Dès 1120, le chapitre de Sens entoura son cloître d'un mur et d'un fossé (LUCHAIRE, op. cit., no 295). N'en fut-il pas de même pour toutes les cathédrales? Or Notre-Dame d'Etampes, au lieu d'être tant soit peu protégée par des propriétés canoniales, se trouvait entièrement à découvert sur deux ou trois façades. De là, peut-être, la nécessité d'utiliser pour elle un moyen, quand même exceptionnel à l'époque pour une église, car il fut un moment où on fortifiait tout, même les fermes et les moulins. Le canon 9, du concile d'Avignon, en 1209, semble aussi se rapporter, dans une certaine mesure, au sujet que nous traitons. - - (2) Nous avons étudié avec soin ces événements dans Etampes et ses monuments aux XI• et XIIe siècles, Mémoire pour servir à l'étude des plus anciens monuments étampois. Annales de la Ste bist, et arch. du Gâtinais, 1907, chap. III.
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 +Dès lors on conçoit qu'il n'était pas indifférent, avant de décrire ces derniers, de montrer au milieu de quelles circonstances mystérieuses et exceptionnellement agitées ils avaient été construits et décorés. De prime abord, en considérant superficiellement les portails seuls, rien ne révèle leur sombre destinée de batailles au pied d'un gros mur crénelé, ni l'anxiété ni la hâte des constructeurs. Ils exposent des sculptures si fines, si achevées, si parfaitement ordonnées ! Mais ceci, après tout, n'est pas plus extraordinaire que les rangs de perles ornant les créneaux, et à peine visible à quinze mètres de hauteur. C'est une manière de politesse dans la rudesse, une façon élégante de dorer la pilule. En se livrant à un examen plus approfondi, on découvre vite des imperfections et leurs causes. Si deux des portails ne sont pas parallèles au clocher devant lequel ils sont dressés, c'est parce qu'ils ont suivi le sort de la muraille, laquelle a subi une fâcheuse intervention de l'art de la guerre (1). Si le portail secondaire de droite se presse contre le portail principal, s'il manque de proportion et a seulement i mètre 6 centimètres d'ouverture entre ses piédroits au lieu de 1 m. 30, c'est encore pour obéir aux nécessités de la fortification défensive (2). Évidemment, comme nous disions au début, au sujet de la façade tout entière, on distingue, même dans les portails, quelque chose de hâtif, d'involontaire, et, en somme, de manqué. (1) Nous pensons en effet qu'il s'agissait de faire le plus possible face à la rue de la Poule, aujourd'hui rue de la Cordonnerie, qui d'ailleurs s'est déformée depuis. (2) Si, d'abord, on a ouvert cette porte, c'est sans doute parce qu'on a voulu conserver une entrée directe et spéciale qui devait exister déjà auparavant dans le collatéral gauche. En outre, la position défectueuse du portail et la brusque terminaison du mur à droite, formant un angle obtus au lieu d'un angle droit, sont des laideurs bizarres, probablement rendues nécessaires par le passage de cette rue de la Poule, chemin de communication important, et déjà route royale peut-être, (aujourd'hui, route nationale nº 191). En plein Paris, nous avons un semblable exemple à l'église Saint-Eustache sur sa façade sud. Mais, d'un autre côté, il était nécessaire de prolonger le mur de façade fortifié vers le sud, au moins tel que nous le voyons aujourd'hui, pour plusieurs raisons: 1º pour allonger la ligne de défense; 2° pour joindre les deux chemins de ronde crénelés des façades ouest et sud, car autrement le chemin de la façade sud se serait trouvé inaccessible et par suite inutilisable ; 3° enfin pour supprimer l'angle rentrant fait par le clocher et le mur de façade du collatéral sud, qui fût devenu un point trop difficile à défendre. Pour toutes ces raisons ajoutées aux autres, il nous parait impossible que les portails et le placage de la façade ne soient pas de la même époque que la fortification de l'église.
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 +EGLISE NOTRE-DAME, A ETAMPES Façade occidentale et angle de la façade méridionale.
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 +Tandis que deux des portails sont étroitement serrés l'un près de l'autre, le troisième est à l'écart, à cinq mètres de là. Ce dernier, qui a toujours dû être peu en vue, est d'une ornementation moins soignée. Tous trois sont d'un joli style sobre. Leurs arcs sont brisés au-dessus des tympans et des linteaux. Les trois rangs de voussures sont simplement accusés par des moulures rondes: la dernière archivolte, à l'extérieur, est seule décorée de sculptures fines. Colonnettes unies, avec un rang de grosses perles entre chacune d'elles, et surmontées de chapiteaux garnis de feuillages. Malgré le petit espace que les sculpteurs avaient à décorer, ils se sont ingéniés à y rassembler une grande variété de plantes, dont nous avons essayé de trouver les noms. Dans les archivoltes nous croyons voir des feuilles et des grappes de vigne, et des feuilles de chêne. Dans les tailloirs des chapiteaux, il court un rinceau de feuilles et de grappes d'une forme particulière bien connue et fort discutée. On en cite surtout un exemple dans la porte Sainte-Anne de Notre-Dame de Paris. Les uns y reconnaissent de la vigne, d'autres prétendent que ce sont des tiges de cresson (1). Nous ne prendrons pas parti dans la discussion, mais nous ferons seulement remarquer que dans le portail étampois, il y a une notable différence d'exécution entre les plantes de l'archivolte et celles des tailloirs; il nous est donc permis de supposer que, malgré leur similitude, les deux plantes sont d'une espèce différente. Sur les corbeilles des chapiteaux, nous croyons distinguer des feuillages de renoncule, de chêne, d'ancolie, de fougère, et peut-être aussi de lierre ou de jeune vigne. Il y a également de grandes feuilles ou tiges recourbées en volute dont l'extrémité se termine par un gros bourgeon à peine ouvert : nous ne savons préciser s'il s'agit d'arum. Un seul des trois tympans est décoré : c'est celui du portail principal, au centre. Aussi allons-nous décrire son image sculptée. Rappelons tout d'abord qu'il existe à Etampes deux œuvres antérieures et d'ailleurs d'inégale importance. La plus ancienne, qui est en même temps la plus magnifique, est le portail méridional de cette même église Notre-Dame, que nous croyons pouvoir dater (1) VIOLLET-LE-Duc, Dict. rais, arch., art. Flore, t. V, p. 495-496; Emile LAMBIN, La Flore des cathédrales de France, 1897, p. 6 et 9; voir aussi Em. MALE, L'Art religieux au XIII• siècle en France, 1902, p. 71. - -
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 +de 1130 environ (1). L'œuvre qui suit est un fragment du portail de l'église détruite de Saint-Pierre, morceau sculpté vraisemblablement vers 1170 (2). Chacun de ces monuments contient, l'un dans ses chapiteaux, l'autre dans son tympan en partie préservé, un récit plus ou moins semblable à celui du portail qui fait l'objet de la présente étude. Ayant déjà fait entre les trois œuvres de nombreuses comparaisons, nous éviterons de les répéter, et nous n'insisterons que sur les cas d'un intérêt plus nouveau. Le tympan du portail central est divisé en deux parties : le tympan proprement dit et son linteau, qui constituent deux registres à peu près de même surface. Néanmoins la forme du tympan donne à celui-ci plus d'importance, et, selon l'usage, on en a profité pour y placer la scène principale. Des arcatures très simples et à peine accentuées séparent les deux registres; elles sont sculptées à la partie inférieure du tympan, c'est-à-dire qu'elles font partie du même bloc de pierre que le tympan. Le cas nous paraît assez exceptionnel pour être signalé. L'image est consacrée à la Vierge-Mère. En racontant la vie de Marie, l'artiste a presque dans chaque scène représenté Jésus enfant; mais ceci ne doit pas nous égarer sur la personne que l'on a de préférence voulu honorer ici. On a voulu glorifier, dans le portail principal, celle qui est la patronne de l'église, Notre Dame (3). La scène contenait une quarantaine de figurines, personnages et animaux, malheureusement aujourd'hui plus ou moins mutilées. Le récit commence dans le linteau, c'est-à-dire dans la zone inférieure et à gauche du spectateur. 1° L'Annonciation: - La Vierge, nimbée, est représentée seule et debout en face de l'Ange, nimbé, selon la simplicité de l'histoire racontée par les Evangiles canoniques. Tous deux sont de profil. La Vierge reproduit assez exactement avec ses deux mains les gestes de la grande statue du musée des Augustins, à Toulouse (4); toutefois la main droite de la Vierge étampoise est inclinée horizontalement vers le visage de l'Ange, au lieu d'être verticale. L'ange a le bras (1) Le Portail royal d'Etampes, Etampes, chez Lecesne, 1906. (2) Le tympan sculpté de l'église Saint-Pierre d'Etampes, Bulletin de la Société histor. et archéolog. de Corbeil, Etampes et du Hurepoix, 1906. (3) Sur l'interprétation à donner à ce genre d'images, M. Emile MALE nous a parfaitement renseigné dans l'Art religieux au XIII• siècle, en France, Paris, 1902, p. 218. (4) Moulage dernièrement exposé au Musée du Trocadéro.
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 +droit cassé et on ne distingue aucune trace de tige fleurie, si toutefois il en tenait une. La scène, qui est en quelque sorte essentielle, existe dans les chapiteaux du portail méridional. Nous l'aurions certainement retrouvée également dans le tympan de Saint-Pierre, si celui-ci avait été complet. ――――――― 2º La Visitation : Marie et Elisabeth, nimbées, sont présentées de profil, sans aucun accessoire pour les distinguer l'une de l'autre. Les deux saintes se touchent pour bien marquer la première rencontre de Jésus et de Jean-Baptiste (1); leurs bras se croisent, s'allongeant pour mieux enserrer les tailles. L'artiste s'est attaché à marquer avec précision les doigts d'une des saintes dans le dos de sa parente, malgré le voile de celle-ci qui devrait recouvrir la main. L'idée symbolique s'est beaucoup accentuée depuis le temps du portail méridional et même depuis le temps du portail de SaintPierre (2). 3º La Nativité:- La Vierge, nimbée, est couchée dans son lit, sur le dos. L'Enfant, nimbé, est dans le berceau ou la crèche, juste audessus de la tête de Marie; il a les bras trop mutilés pour que nous puissions affirmer qu'il bénissait. A la droite de la crèche nous constatons une trace de mutilation; nous croyons qu'elle est un vestige, soit de la tête du bœuf, soit de la tête de l'âne. Ce serait alors le seul détail d'origine apocryphe à signaler dans le tympan. Joseph, qui n'est pas nimbé, se tient debout au pied du lit, dans une pose abandonnée. Il regarde vers Marie, son coude droit appuyé sur le bois du lit, et la main élevée vers son visage. Le bras gauche repose aussi avec beaucoup de naturel sur le lit, mais la main tient un pot contenant sans doute quelque breuvage pour l'accouchée. Dans les chapiteaux du portail méridional, comme d'ailleurs dans les chapiteaux de Chartres, le rôle de garde-malade, (1) Dans le linteau de la porte de la Vierge, sur la façade occidentale de la cathédrale de Chartres, Marie se distingue par une couronne ; dans le portail Sainte-Anne, à la cathédrale de Paris, et dans le portail nord de l'église de la Charité-sur-Loire, la Vierge est nimbée, tandis qu'Élisabeth ne l'est pas. Là où la Vierge est reconnaissable, nous remarquons qu'elle est souvent à droite ; mais le fait nous paraît arbitraire, sans règle, sans tradition bien suivie, car, dans la porte SteAnne, la Vierge est justement à gauche. (2) A la fin du moyen âge, on a donné à cette idée symbolique les plus extravagantes illustrations. Voir Edouard DIDRON, Annales arch., t. xxvi, p. 410.
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 +dans la même scène, est joué par une servante. Dans le tympan de Saint-Pierre, nous croyons distinguer tout à la fois Joseph et une servante, le premier au pied du lit, l'autre à la tête. Une lampe est suspendue au-dessus du lit; elle est traditionnelle. Le lit reposait sur quatre pieds grossiers dont deux sont détruits. - 4° L'Ange prévenant les Bergers : L'ange, aujourd'hui mutilé, était représenté à mi-corps, au milieu des branches d'un arbre. Deux bergers, accompagnés d'au moins un chien, relèvent la tête vers lui; l'un d'eux tend aussi la main, répétant le geste expressif de la Vierge de l'Annonciation écoutant l'Ange. Ce même berger porte sur la tête intacte, un capuchon semblable à celui de deux bergers que nous connaissons, l'un dans le linteau de la porte SainteAnne, à la cathédrale de Paris, et l'autre dans le linteau de la porte de la Vierge, sur la façade occidentale de la cathédrale de Chartres; en outre, il est ridiculement rapetissé, pour faire de la place au-dessus de lui à un démon de la scène suivante. Les Bergers ont été omis dans le portail méridional. Nous croyons les deviner dans le tympan de Saint-Pierre. 5º Le Massacre des Innocents en présence d'Hérode : - Hérode est assis et devait tenir son glaive de la main droite. A sa gauche se dresse un bâton d'une grosseur excessive, avec un bout également énorme, qui, à notre avis, doit figurer un sceptre royal le sculpteur en a exagéré les proportions pour qu'il puisse être vu et compris du spectateur. : Un démon dont la queue est fournie comme celle d'un épagneul, est suspendu en l'air, derrière Hérode, et lui suscite à l'oreille sa mauvaise action. Devant celui-ci, un personnage à genoux, sans aucun doute une mère, le supplie à mains jointes. Un enfant égorgé est étendu à terre sur le dos. Le reste est trop mutilé pour pouvoir être décrit avec certitude. Parmi des personnages debout au fond nous ne saurions distinguer le ou les soldats, le prince des Prêtres et le prince des Scribes, s'ils existent. La scène occupe d'ailleurs un espace très restreint. On reconnaît seulement, à la hauteur de leur taille, la place de l'Innocent qu'on est en train d'égorger. Cette scène est presque insignifiante dans le portail méridional; au contraire, elle a pris une importance énorme dans le tympan de Saint-Pierre.
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 +EGLISE NOTRE-DAME, A ETAMPES Tympan du portail principal de la façade occidentale.
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 +6° La Fuite en Égypte :- La Vierge, assise sur sa monture, nous fait face. L'Enfant très mutilé est, selon l'expression de Guillaume Durand (1), assis dans le sein de sa mère et reposant sur ses genoux ». Joseph, non nimbé, conduit l'âne par la bride. Il porte un petit paquet au bout d'un bâton appuyé sur son épaule gauche : le paquet et le bâton étaient en partie derrière la tête de la Vierge, et ainsi cachaient un morceau du nimbe de celle-ci. le portail méridional; se trouve-t-elle cachée Nous ne voyons pas cette scène dans peut-être, mais nous n'osons y croire, par le mur du croisillon qui a recouvert l'angle droit du portail. La scène existe, réduite à un fragment, dans le tympan de SaintPierre. — ―――――― — 7° Les Mages couchés : Nous examinons maintenant le tympan. Le récit s'y continue à droite. Les trois Rois Mages sont couchés dans le même lit, chacun ayant sa couronne sur la tête. Le premier dort appuyé sur son bras droit. Au-dessus d'eux est un arbre dans lequel est sculpté l'Ange qui les informe de la naissance de l'Enfant-Roi. La scène n'existe pas dans le portail méridional; et rien ne nous permet d'affirmer qu'elle existait à Saint-Pierre. 8° Adoration des Mages: -- C'est la dernière scène et la principale. La Vierge, nimbée, est au centre du tympan, mais toutefois pas exactement dans l'axe. De proportion plus grande que les autres personnages autour d'elle, elle est assise sur un large trône avec dossier, mais sans dais. L'Enfant repose sur sa jambe gauche ; il élevait certainement la main droite pour bénir. Cette Vierge ne rappelle déjà plus que de très loin celles de Chartres et de Paris. Joseph, non nimbé, est à droite. Il est assis sur une sorte de borne, vu de profil et tournant le dos aux Mages couchés de la scène précédente. Les Rois qui s'approchent pour adorer l'Enfant, sont à gauche. Le premier met un genou à terre. Le second, debout, élève franchement le bras gauche (mutilé) pour montrer l'étoile dans le ciel. Le troisième est debout également ; nous croyons qu'il portait son présent dans sa main recouverte du pan de son manteau, selon une tradition déjà ancienne. (1) Evêque de Mende (1287-1296) voir son Rational des divins offices, traduct. Ch. BARTHÉLEMY, 1854, t. I, p. 44. 4
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 +Derrière les Mages, auprès d'un arbre (1), sont des débris informes et un peu déconcertants tout d'abord, mais qui sont les restes des trois chevaux des Mages (2). La scène de l'Adoration des Mages est traitée de façon originale dans le portail méridional avec cinq Mages. 9º A la clef de la première archivolte se trouve une sculpture complètement mutilée. On peut seulement supposer qu'il y avait là deux chérubins. La rage des iconoclastes s'est principalement portée sur les têtes (3). Aucune n'a été complètement épargnée ; et, si d'importants fragments de quelques-unes subsistent têtes des Mages couchés, têtes de la Vierge et d'Elisabeth dans la scène de la Visitation, tête d'un berger, nous n'avons pas la satisfaction de connaître un seul visage intact. Le caractère physionomique est donc - - - (1) Il faut éviter de tomber dans les excès de jadis, et ne pas voir du symbolisme partout. C'est donc avec toutes les réserves voulues que nous allons rapprocher deux faits. L'arbre, dont nous parlons ici, a sa raison d'être puisqu'il est symétriquement opposé à l'arbre du côté droit, mais il ne répond pas à la même nécessité. On prétend aussi que certains arbres ont pour but de marquer que la scène se passe sur la terre: nous voyons à cela de fréquentes objections; et notamment, dans le cas soumis à notre étude, il y en a. De plus et c'est là le point l'arbre est penché, comme celui d'en face, d'ailleurs. Ces deux arbres sont penchés parce que, se trouvant sculptés dans les angles du tympan, la courbe de celui-ci les oblige à fléchir. Mais il arrive parfois, dans les monuments du moyen âge, que le symbolisme profite des circonstances favorables qu'il aurait bien pu faire naitre s'il avait été nécessaire. C'est pourquoi, à tout hasard, nous faisons remarquer que dans les légendes du moyen âge concernant la Vierge Marie, il est souvent question d'arbres qui se penchent vers la Mère de Dieu. En voici un seul exemple, emprunté au Bienheureux Jacques DE VORAGINE, écrivain du XIIe siècle : « Cassiodore nous dit, dans son Histoire tripartite, qu'on peut voir à Hermopolis, en Thébaide, un arbre de l'espèce des persides, qui guérit les maladies... Cet arbre, lorsque la Sainte Vierge fuyait en Egypte avec son fils, s'est incliné jusqu'à terre, et a pieusement adoré le Christ ». (La Légende dorée, traduct. de Teodor de Wyzeva, Paris, 1902, p. 58, chap. x). Tout cela est évidemment très joli; malheureusement, le reste de l'image est si pur et si dégagé de toute légende apocryphe que nous ne pouvons nous décider à reconnaître un rapport quelconque entre l'arbre penché et le récit merveilleux de Voragine. ་ - (2) On trouve généralement les chevaux dans les monuments où les Mages sont représentés couchés dans le même lit. Il semble que les deux traditions soient nées en même temps, sous le même ciseau. On les voit sur l'une des colonnes chartraines du Musée du Louvre, dans un tympan à Mimizan (exactement à la même place), puis à Saint-Gilles du Gard, à Arles, à Notre-Dame du Port, à Chartres (jubé et portail nord). A Chartres, les chevaux existent même dans les chapiteaux du portail royal, mais il est notable que là les Mages couchés ne sont pas représentés. On trouve encore les chevaux dans des vitraux de Lyon et du Mans, etc. (3) Nous attribuons les mutilations aux Huguenots, en 1562.
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 +un important objet de comparaison qui nous manque. Il nous reste la sculpture dans son ensemble et les draperies. En général, dans ce sens comme dans les autres, les comparaisons les plus intéressantes et les plus sûres sont évidemment celles que l'on peut faire avec diverses œuvres du pays ou des régions avoisinantes (1). Justement, les trois monuments d'Etampes dont il a été constamment question ici, ont été exécutés pendant un espace de temps qui n'embrasse pas un siècle entier, et cela dans la période des débuts de la sculpture française, dans la période la plus critique de son histoire. Aussi ces trois monuments marquent-ils trois degrés bien caractérisés de l'art en route vers son apogée. Le portail occidental de Notre-Dame vient à la fin et marque le dernier degré. C'est lui qui représente, dans cette trinité d'œuvres, les derniers progrès accomplis dans le style, comme il nous a déjà montré l'état le plus avancé de l'art iconographique. - Comparé avec le portail méridional d'une exubérance combien peu beauceronne ! - le tympan de Saint-Pierre nous offre une sculpture assagie, mais dans laquelle persistent encore des procédés de facture, selon nous, importés et restés traditionnels, qui se transmettaient, se copiaient rigoureusement depuis trente ou quarante ans. Dans le tympan du portail occidental, on ne retrouve plus rien des modes orientales. Les draperies ne connaissent plus les petits plis parallèles. Aussi quand l'œil habitué à l'œuvre la plus ancienne passe brusquement à l'examen de la dernière, il est tenté de la trouver froide et compassée. Mais c'est une impression qui ne subsiste pas. A notre avis, cette simplicité se rapproche beaucoup plus de l'idéal religieux. Les draperies tombent franchement, et quand parfois il y a une recherche du naturel, comme, par exemple, pour la couverture du lit des Mages, cette recherche n'exagère pas, elle n'outrepasse pas la réalité, elle reste en deçà, elle est vraiment naturelle. La ligne des draperies est très belle (2), et ceci dénoterait un grand artiste, mais il y a dans le reste de l'exécution une certaine grossièreté qui déroute. ―― (1) Il existe à Etampes, ou plus exactement dans l'église de Morigny, deux grandes pierres sculptées qui doivent être un peu postérieures. Elles représentent une partie de la scène d'un Jugement dernier et devaient appartenir au portail de l'église de l'abbaye. (2) A cause de cela, pensons-nous, la photographie paraît flatter la sculpture : l'image outrepasse la réalité qui est plus grossière. Nous conseillons donc d'être très prudent pour juger la sculpture sur le seul examen de notre image.
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 +A considérer d'autres morceaux que les parties drapées, la grossièreté devient flagrante, surprenante. Il y a dans le tympan de Saint-Pierre des pieds traités avec grande délicatesse; et ici, au contraire, certains pieds, comme ceux de Joseph dans le linteau, ou ceux du troisième Mage debout, sont d'une longueur et d'une épaisseur ridicules (1). La Vierge elle-même, dans la salutation angélique, n'a son pied à peu près convenable que parce qu'il a été raccourci par une mutilation presque opportune. C'est pourquoi, étant donné d'un côté la beauté du style, et d'un autre côté sa rudesse, on se demande si on ne se trouve pas devant une œuvre mieux qu'ébauchée, même poussée assez loin, mais que l'on se promettait de retoucher plus tard. Il semble très naturel, presque inévitable même, que la sculpture du tympan ait pâti de la hâte qui accompagne forcément la construction d'un mur fortifié jugé tout à coup nécessaire. - - Nous avons déjà dit la grande délicatesse, le fini de certains motifs de feuillage surtout dans les chapiteaux du petit portail de droite c'est un contraste singulier avec le tympan. Ne peut-on en inférer que les chapiteaux ont été retouchés à loisir; ou mieux encore qu'ils ont été posés seulement épannelés, et sculptés un peu plus tard dans la tranquillité recouvrée, tandis que le tympan, abandonné par son artiste au moment de la pose, a été pour toujours oublié et laissé dans son imperfection? Evidemment ceci n'est qu'une hypothèse. Du moins elle est suggérée par des faits d'observation facile, et elle a l'avantage de s'accorder avec ce que nous avons essayé de démontrer au commencement de notre étude : c'est-à-dire la contemporanéité des portails occidentaux et de la fortification de l'église, à une époque vraisemblablement troublée, sous le règne de Philippe-Auguste, soit au commencement du XIIIe siècle, soit même à la fin du xii. L. Eug. LEFEVRE. (1) Les pieds de ces personnages ne tiennent pas quatre fois dans toute la longueur de leur corps.
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 +=====LA PAROISSE DE SAINT-PIERRE D'ÉTAMPES=====
 +La paroisse de St-Pierre d'Etampes, supprimée à la Révolution, ne comptait que 150 feux environ. C'était la moins importante des cinq paroisses de la ville, dont quatre subsistent encore. Par contre, son territoire, très étendu, couvrait plus de 2.000 arpents, dont 1.700 en terres labourables, des vignes, des bois et des prés; les maisons, cours et jardins du bourg et de ses hameaux occupaient 40 arpents. La Juine, coulant à peu près du sud au nord, le séparait de la circonscription de Notre-Dame et le limitait à l'ouest; à l'est, il formait une ellipse très allongée vers le sud, englobant Bois-Gallon, Guignonville, Bois-Mercier et la Grange-St-Père et bornée par les terres de Morigny, de La Forêt-St-Croix, de Boissy-la-Rivière, d'Ormoy-la-Rivière et du faubourg Saint-Martin. Dom Basile Fleureau, auquel il faut toujours avoir recours lorsque l'on évoque les anciens souvenirs de notre ville, nous dévoile les origines de St-Pierre : << Je me propose de démontrer dans ce chapitre », lit-on dans son précieux ouvrage, « que l'église de Saint-Pierre est l'une des plus anciennes d'Etampes. L'histoire manuscrite de la translation de St-Benoît-du-Mont-Cassin en France et de son abbaye de Fleurysur-Loire, nous apprend que du temps de Clovis II, second fils de Dagobert Ier qui mourut le 19 janvier 634 (638 ?), un saint homme nommé Leodeboldus, abbé de la célèbre abbaye de St-Aignan d'Orléans, de l'ordre de St-Benoît, depuis sécularisée et convertie en collège de chanoines, ayant formé le dessein de bâtir un monastère à Fleury, parce que ce pays dépendait du domaine de la Couronne,
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 +1. Sous le vocable de S. Pierre (641). 2. Ou Mummole (Gallia Christiana). Sa Majesté lui en accorda la propriété et la seigneurie, à condition que Leodeboldus lui céderait en échange et compensation sa ville et seigneurie d'Attigny; cette ville est située sur l'Aisne et proche de Soissons. L'abbé ayant accepté cette proposition, Fleury devint, grâce à son admirable situation, la résidence favorite de quelques-uns de nos rois. Sitôt que ce saint homme eut pris possession de ce lieu qu'il désirait, il fit construire une église (1) et un monastère où il assembla plusieurs religieux sous la conduite d'un grand serviteur de Dieu nommé Mammolus (2). Dans le but de subvenir à leur entretien, il leur laissa de grands biens en divers lieux, entre autres tout ce qu'il avait acquis à Etampes d'une nommée Albune, ses terres et prés en totalité. Voici les termes de sa donation extraits de son testament imprimé au 4º volume des Historiens français de Duchesne: Simulque terras vel prata, quæ ab Albuna in pago Stampensi visus cum comparasse, sicut a me possessum est in integrum. C'est ce qui donna, dans la suite, occasion aux religieux de ce nouveau monastère de venir à Etampes pour y fonder une église sous le vocable du Prince même des Apôtres, et y bâtir un monastère où depuis ils envoyèrent douze religieux sous la conduite et direction d'un prieur nommé Pierre d'Etampes (peut-être parce qu'il en était natif), pour y établir la communauté, qui a duré fort longtemps. Au temps où elle cessa d'exister, elle se composait de vingt-quatre religieux en résidence dans le monastère. C'est tout ce que j'ai appris de cette église et de ce monastère, sans avoir pu découvrir la date précise de ces événements. Il est néanmoins fort probable que l'église (3) et le monastère furent bâtis vers la première race de nos rois et que le monastère fut détruit vers la fin de la deuxième, car s'il eût subsisté durant la troisième, on serait renseigné sur son histoire ultérieure puisque nous connaissons celle de ses origines >>. En 938, le pape Léon VII, à la prière d'Odon, abbé de St-Benoitsur-Loire et de Hugues, duc des Francs, confirme l'inaliénabilité des biens de l'abbaye et spécialement des ville affectées à l'entretien des moines, à savoir, entre autres, des terres d'Etampes. Les Papes 3. Nous voyons encore les vestiges du mur d'enceinte de l'église construit en opus spicatum et qui est incontestablement d'origine mérovingienne ». M. MAX. Legrand, Etampes pittoresque.
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 +Pascal II, en 1103, et Eugène III en 1146, font les mêmes confirmations (1). Plus tard, l'archevêque de Sens ayant donné l'église de St-Pierre à l'abbé de Fleury, ce don fut confirmé par le pape Adrien IV et par Luce III en 1184 (2). Depuis ce temps et jusqu'à la fin du xvme siècle, cet abbé eut le droit de collation de la cure. Le bourg de St-Pierre, faubourg d'Etampes, fait suite à la rue du Perray, de la paroisse de Notre-Dame, l'antique Petrosum autrefois séparé de l'agglomération principale par l'enceinte fortifiée, qui s'ouvrait à son extrémité par la porte St-Pierre qui, malgré ce nom, ne faisait pas partie du bourg. Ce dernier, cependant, était également fortifié, nous dit M. Léon Marquis (3), « si l'on en juge par les anciens remparts indiqués sur le plan cadastral au-dessus de la ruelle St-Symphorien. La Juine et deux murailles allant des remparts à cette rivière devaient fermer les deux autres côtés du faubourg, lequel avait deux portes fictives, celle de Pithiviers et celle de la Ferté-Alais ». L'une de ces portes au moins n'existait plus à la fin du XVIII® siècle nous lisons dans un avis de pavage des rues d'Etampes, fait en 1783, ce qui suit : : << Rue de Lalun, où passe actuellement la route de Fontainebleau par la Ferté-Aleps, depuis le coin de M. Dumortous, jusqu'au coin de l'église S'-Pierre où était l'ancienne porte de la ville ». Le prieuré, cédé par la suite aux Chartreux d'Orléans, était le siège d'une seigneurie relevant de l'abbaye de St-Benoît, ou de Fleurysur-Loire, qui avait pour dépendances Boisseaux, St-Benoît (4), Bellesauve (5), Dhuison (6), et les fiefs de la Mairie et du Bourgneuf, situés dans la paroisse même et réunis dans la même main (7). 1. Voy. Le « Recueil des chartes de l'abbaye de S. Benoit-sur-Loire » par MM. MAURICE PROU et ALEXANDRE VIDIER, publié par les « Annales du Gâtinais » (1900), p. 110. 2. Almanach de Sens, 1778. 3. Les Rues d'Etampes, p. 76. 4. Du canton d'Outarville (Loiret). La maison des Chartreux qu'on appelle la Recette existe encore. 5. Bellesauve, c¹• d'Orveau, du canton de Malesherbes. Ce domaine avait été donné à l'abbaye de S. Benoît par l'empereur Charlemagne (Abbé PATRON, « Recherches sur l'Orléanais »). - 6. Dhuison, ce du canton de la Ferté-Alais. 7. « Le juge du prieur de S. Pierre d'Etampes, membre dépendant de l'abbaye de S. Benoit, a autrefois exercé sa juridiction sur les hameaux d'Orveau, de Belle-Sauve et de
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 +Le fief de la Mairie, aliéné par l'abbaye de St-Benoît en 1238, consistait en une place d'un arpent environ, où, en 1580, il restait encore une cave et des fondations ; une sente la séparait d'un côté du prieuré, et, de l'autre, elle touchait à la rue de l'Avaloir, d'un bout aux marais et de l'autre bout au cimetière, le chemin conduisant à l'ancien monastère, entre les deux, et en trois quartiers de pré derrière le clos de celui-ci. Ses revenus étaient d'un demi-muid en blé froment de rente foncière, et de 100 sols tournois en censives (1). Le fief du Bourgneuf était plus important; le premier seigneur dont nous trouvons le nom, est Claude de l'Isle, écuyer, qui, en 1517, rend foi et hommage à l'évêque de Paris (V. DE PONCHER) abbé commendataire de l'abbaye de St Benoist le Fleuri sur Loire (2). Un peu plus tard, Claude de l'Isle ayant omis de rendre les devoirs seigneuriaux, la terre du Bourgneuf fut saisie et il fut obligé d'obtenir une main-levée que lui donna, moyennant 12 écus, Jacques Bernard, maître de la Chambre ordinaire du Roi, procureur et receveur général du cardinal de Sens, Antoine Duprat, chancelier de France et abbé commendataire de St Benoît-sur-Loire. Par acte du 25 Août 1530, Claude de l'Isle, écuyer, sieur du Grand Boinville, vend à François Roiger, conseiller du Roi et son procureur général au Parlement de Paris, les fief, terre et seigneurie, appartenances et dépendances du Bourneuf (3). Le 11 Avril 1532, il est fait, à la requête du nouvel acquéreur, un procès-verbal de visite du domaine et des moulins neufs (4) par Noel Bijou, juge et garde de la prévôté à La Ferté-Alais. La visite commence << par un grand moulin à blé sur la rivière de Juisne, audessus et joignant l'hôtel de Pierre Testard, où pendait pour enseigne l'Image de St-Martin, et qui était situé au bout du Pont aux Lièvres, autrement le pont de Juisne (5), elle se continue par un autre moulin foulleret étant assis sur ladite rivière au-dessous dudit Boisseaux qui venaient plaider devant lui à Etampes, et les appels de ses jugements ressortissaient devant le bailliage du Plessis-S.-Benoit >> (Dom BASILE FLEUREAU). 2. Archives de S.-et-O, E 3832. 3. Archives de S.-et-O., E 3770. 4. Archives de S.-et-O., E 3776. 5. Encore le pont Robillard. 1. Archives de Seine-et-Oise, E 3771. D'après le même devis que nous venons de citer, la première porte de Mairie, que l'on voit encore, était à 46 toises de l'ancienne porte de la ville.
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 +Pont aux Lièvres. On se transporte ensuite en dehors du faubourg St-Père allant le long de ladite rivière de Juine droit au village d'Ormoy pour visiter un autre moulin folleret, où il y a maison couverte de tuiles. A cause desquels moulins qu'ils (les témoins appelés par le juge de La Ferté-Alais) dient estre appelez les molins neufs du fief, terre et seigneurie dudit Bourgneuf, dient ledict cours deaue et rivière de Juisne, appartenir audict Roiger depuis ung gué qui appellé le Gué de la Brouarde (1) estant près du village d'Ormoy au dessus de la maison de Vaurou jusques au dessoubs desd. molins neufs et dud. faubourg St-Père et lieu qui se appelle la teste à l'Abbé. Au dessus dud. molin folleret deux autres saulx de molins, l'un au-dessus, près du dud. molin folleret appelé le Sault du molin du Crochet, et l'autre plus haut tirant sur ladite rivière vers Vaurou», (suit la délimitation de la censive du champtier appelé la censive de Courte appartenant à la terre et seigneurie des moulins-neufs). En 1535-1537, Marthe de Selve, veuve de Noble Homme et Sage Mtre François Roger, est dame du Bourgneuf et de la Mairie St-Père (2). Il lui avait été accordé un délai pour rendre foi et hommage à l'abbé de St-Benoît, qui était alors l'évêque d'Orléans, Antoine Sanguin, cardinal de Meudon, tant en son nom que comme ayant la garde noble de Jean Roiger, âgé d'environ 8 ans et des autres mineurs d'elle et de son défunt mari. Dans une liste de déclarations d'héritages tenus à cens de Marthe de Selve, dressée à cette époque, on remarque les noms de : Martin Jobidon, Jehan Moreau, Pierre Lortan, prêtres; de Robert Buchon, procureur-praticien en courlaye, Etienne Le Vassor et Etienne Gambrelle, procureurs au bailliage; de Jehan Legendre, Cantien et Guillaume Godin, proviseurs marguilliers de la fabrique de StMartin, tous demeurant à Etampes. Lors de la rédaction des Coutumes du bailliage en 1556, furent appelés dans l'Etat de l'Eglise Martin Séguier, prieur du prieuré de St-Pierre, seigneur de Boisseaux-St-Benoît, et le curé de la paroisse dont on ne donne pas le nom, qui était peut-être Gervais Moussu, cité en 1568 parmi les déclarants du fief des Longs, ou de St-Bonnet; dans l'ordre de la noblesse, François Olivier, chancelier de France, 1. Isabelle la Brouarde, qui probablement a donné son nom à ce gué, est citée vers la fin du xiv siècle. (V. nos Registres paroissiaux du canton de Méréville, p. 106). 2. Archives de S.-et-Oise, E 3834.
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 +seigneur de Bois-Mercier. Il n'est pas parlé des seigneurs du Bourgneuf et de Guignonville. François Olivier, disgracié a cause de Diane de Poitiers, n'exerçait pas les fonctions de Chancelier à cette époque. Il s'était retiré dans ses terres, où il se livrait à la culture des lettres. N'était-il pas à Bois-Mercier? On sait qu'il était alors en correspondance suivie avec Michel de l'Hospital qui habitait non loin de là, le château de Vignay, et qui le remplaça dans ses fonctions. Damoiselle Cécile Roiger donne à bail vers 1570, à Gilles Buchon, procureur du bailliage (1) d'Etampes, moyennant un loyer annuel de 80 livres tournois, le lieu seigneurial du Bourgneuf avec un demi-muid de blé de rente à prendre sur la métairie de la Bretonnerie et les terres en dépendant. Plus tard, ce bail est continué par Georges Roiger, écuyer, S. de Mauchesne, qui, le 25 Février 1580 agissant tant en son nom que comme procureur spécial de Cécile Roiger, sa sœur, veuve de François de Morainville, écuyer, seigneur de Guillerville (2), cède, par devant Mtre Catherin Poitevin, notaire royal à Étampes, les seigneuries du Bourgneuf et de la Mairerye, à noble homme Bénigne Le Ragois, conseiller, notaire et secrétaire du Roi, Sr de Guignonville, moyennant la somme de 3666 écus 2/3 d'écu d'or sol. Nous avons donné plus haut la description du fief de la Mairie que contient l'acte de vente ; celui du Bourgneuf consistait « en un grand corps de logis couvert de tuiles, avec cour, grenier, cave, grange, étable et jardin derrière; le tout d'un tenant clos de murs ; tenant d'une part à la rue de Bourgneuf (3), d'autre part à une ruelle; d'un bout, par devant à une autre ruelle et d'autre bout par derrière sur Toussaint Moulin; un grand jardin assis à l'opposite dudit lieu; lesdits jardin et grange (sic) aussi tout d'un tenant et clos à murs tenant d'une part à Simon Lesné et autres, aboutissant des deux bouts sur deux ruelles. Un courtil assis près ledit lieu contenant demi quartier ou environ, tenant d'une part à Pierre Mainfroy, vigneron du Grand Pierre, d'autre part à la rue des Ourches, autrement du Fillouer, d'un bout sur ladite rue du Bourgneuf et d'autre bout sur la veuve et les héritiers de feu Cantien Morard. Un moulin à blé assis sur la rivière de Juisne, vulgai1. Archives de S.-et-O., E 37772. Guilleville con de Janville (Eure-et-Loir). Morainville: d'azur à une herse d'or. 3. Aujourd'hui la rue Sadi-Carnot.
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 +rement appelé le moulin du Bourneuf avec les autres saulx des moulins situés sur ladite rivière depuis le quai du Crochet jusqu'au lieu appelé le moulin des Grais, ledit moulin des Grais de présent en ruines et quitté par les propriétaires d'icelui au profit des vendeurs, les droits de chaussée (1) et pêches selon que de tous tems et d'ancienneté, les seigneurs dudit Bourgneuf ont accoutumé jouir, à savoir dudit droit de pêche depuis les écluses de Vauroux jusqu'au lieu appelé la Teste à l'Abbé et ledit droit de chaussée depuis lesdites écluses jusqu'au moulin Fouleret (2) — plus quelques menus cens » (3). Cet acte, avons-nous dit, est de l'année 1580; peu de temps après commencent les registres paroissiaux de St-Pierre dont nous ferons le dépouillement dans chacun des chapitres de cette notice, jusqu'à la date de leur remise aux autorités civiles, qui est aussi celle de la suppression de la paroisse, en y joignant tous les renseignements que nous avons pu recueillir sur cette partie de la ville (4). LES REGISTRES PAROISSIAUX Les plus anciens registres qui aient été conservés à Etampes sont ceux de Notre-Dame qui commencent le 3 septembre 1545 ; viennent ensuite ceux de St Basile (23 septembre 1563); de StMartin (13 avril 1566); de St-Gilles (10 juin 1581). Le premier cahier de St. Pierre porte, en tête, cette mention : « Regitre des baptesmes depuis l'année 1584, au mois d'Avril - nota il ne se trouve ny mariages, ny sépultures depuis l'année 1584 jusqu'en 1611 cy dessus Mrs Charier et Le Roy, curés ». On lit au verso: --- << On n'a pas trouvé de regitre plus ancien que le présent qui paraît ne contenir que des baptesmes et quoy que le premier acte 1. Droit de chaussée ou de chausséage, droit de péage, de passage sur une chaussée. 2. Ce moulin, sur la Juine, au-dessous du moulin de Bourgneuf, était bâti en face de la rue qui porte aujourd'hui son nom. 3. Archives de S.-et-O., E 3721. Voir « Le château du Bourgneuf, résidence des baillis d'Etampes » par Léon MARQUIS, notice publiée en 1901 par la Société historique de Corbeil et d'Etampes. 4. Nous avons suivi dans ce travail les divisions adoptées par M. Eugène THOISON, dans son excellente et intéressante étude sur les « Registres paroissiaux de Larchant », publiée en 1893, dans les Annales du Gâtinais. ་་
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 +soit du mois d'Avril, sa cotte par premier feuillet annonce néanmoins qu'il est à son commencement >>. On remarque fréquemment dans ces premiers temps que des parrains illettrés, au lieu de tracer une croix au bas des actes comme cela se fit plus tard, y dessinaient un outil de leur profession, un marteau, une truelle, une hache, etc. 1611. Le cahier en cours se termine par un acte du 28 avril qui est seul dans la page; des feuillets intercalés contiennent des testaments de 1604 à 1508. Le suivant est intitulé : << Registre des baptesmes de l'Eglise St-Pierre, Le Roy prestre, curé de ladite église - commençant au mois de May 1611 ». Signé Le Roy; et, plus bas, d'une écriture plus moderne : « Registre des baptesmes depuis l'année 1611 et compris 1625 ». Une note est inscrite sur le feuillet qui suit les actes de 1624 : « On a trouvé que les trois actes de baptesmes cy-contre de l'année 1625 ». Ces trois actes sont suivis de la signature « C. Hue ». L'année 1626 manque (mention signée du curé Le Roy). ――――― 1627 Registre baptismal commençant en l'année 1627, en novembre, et finissant en 1635, en may, sous Battereau et Chassecuiller, curés ». Un papier collé au verso donne ces brèves indications sur des personnages d'une même famille : << Le 2 octobre 1628, est né Noël, fils de Martin Moulin et de ――――――― Claire Mainfroy, le 10 janvier 1631, Julienne, le 11 juin 1632, Charlotte, le 9 février 1635, Bazille, marié en 1656, le 10 juin 1637, Claude, marié le 8 janvier 1663 à Marie Thuron, le 17 mai 1640, Pierre — le 24 juin 1645, Nicolas le 10 décembre 1647, Pierre ». - --- - ―――― - - — ――――― ― (1) Annales du Gâtinais, T. 11, p. 140. - Suit sur un quart de feuille ajouté: << Année 1627, à laquelle manquent les mois de Janvier à Octobre M. Bathereau, curé. Ce dernier signe les actes et a le soin d'écrire après le dernier : « Icy finit l'année 1627 ». 1636. - Registre des mortuaires de St Pierre, faubourg d'Estampes, commençant le 19 may 1636 ». En parlant des registres paroissiaux de Larchant (1), M. Eugène Thoison dit que ceux qui sont antérieurs à 1669 ne mentionnent que des baptêmes. Il ajoute: « En cela les curés allaient à l'encontre des
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 +intentions du Chapitre de Notre-Dame de Paris qui, dès Octobre 1634, avait fait remettre au vicaire-curé de Larchant, deux livres de papier reliés pour écrire les baptêmes, mariages et mortuaires >>. Les actes de sépultures commencent à St Pierre bien auparavant et précèdent ceux des autres paroisses de la ville. Le premier cahier a été relié, par inadvertance, avec le registre de St Martin de 1638; les feuillets sont en mauvais état; les actes, très brefs, n'indiquent pas si l'inhumation a eu lieu dans l'église, ou au cimetière. Dans les premiers temps seulement, jusqu'en 1664, on trouve la mention de services pour les défunts, ou de bouts de l'an. « 23 mai 1636, inhumée Catherine Chartier, vivante épouse de Georges Hamouy, mardi, mercredi et jeudi, 3, 4 et 5 juin, furent célébrés les offices pour la défunte Chartier. < Mardy 1 octobre 1641, fut célébré un service de bout de l'an pour défunte Françoise Legendre, vivante femme d'honorable hoe Pierre Provensal, procureur ès sièges royaux. < 30 septembre 1649, inhumation de Marie Durandet, femme de Basile Moulin. Le vendredi et le samedi, 1 et 2 octobre furent célébrés les services pour la défunte. Il reste 45 sols à payer (En 1651, on remarque en marge de presque tous les actes la lettre P qui semble indiquer que les droits ont été acquittés). « Les lundi et mardi 11 et 12 février 1664, ont été faits les services de feu Pierre Villemaire, à trois messes et cloches >>. Les mariages sont inscrits à partir de l'année 1638. « Registre des mariages sous messire Cantien Chassecuiller, depuis 1638 jusqu'en 1653 ». Le premier est du lundi 20 Octobre 1638; il y en deux en novembre. Les actes manquent du 6 mai 1644 au 8 janvier 1646. Il n'y a aucun acte de mariage de Février à Octobre 1652; ceux d'inhumation cessent le 18 avril ; une note du curé dit : « monsieur Boullemier n'a faict aucun estat des morts estant lors desservant pendant ma maladie et……….. (1) que j'ay commencé à faire les fonctions >. - - On connaît les événements de cette terrible année de 1652; nous n'avons pas à en faire l'histoire ; d'autant moins que le faubourg St-Pierre qui eut à souffrir et de la guerre et de la peste assurément, paraît avoir été moins éprouvé que le reste de la ville. (1) Quelques mots illisibles.
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 +Le 23 Avril, à 6 heures du soir, M. de La Boullaye qui avait déclaré qu'il était connu à Etampes, et que certainement on ne lui refuserait pas l'entrée s'il la demandait de la part de M. de Beaufort, se présenta avec la tête de l'avant-garde de l'armée des Princes à la barrière de la porte du faubourg S. Pierre, auprès de l'église, dans l'endroit même où arrive la route de La Ferté qui n'existait pas à cette époque; le capitaine n'était pas à son poste, lit-on dans les Etudes historiques sur Etampes, par M. Henry de La Bigne, et les paysans qui le gardaient entendant invoquer les noms de M. le Prince et de M. de Beaufort, lui ouvrirent aussitôt la porte. Déjà sur les hauteurs de St-Symphorien qui dominent le faubourg St-Pierre, on pouvait apercevoir l'armée qui s'avançait à la lueur des échalas des vignes, allumés pour éclairer la marche. De St-Pierre, les Frondeurs envahirent la ville qui fut reprise le 5 mai par Turenne; puis eurent lieu les combats du 27 mai au 7 juin; enfin, le 23 juin, après de longues épreuves, les troupes évacuèrent Etampes, laissant derrière elles la ruine générale et la contagion. L'inscription des actes de sépulture reprend à la date du 17 Juillet dans les registres de St-Pierre ; il y en a un grand nombre, rédigés souvent d'une façon incomplète, évidemment sous l'impression de la terreur. En janvier 1653, on ne voit que trois inhumations et un mariage. Pourtant il est à remarquer que, malgré la désolation universelle, les mariages sont très nombreux au commencement de l'année dans les autres paroisses. A St-Pierre, les registres sont muets de la fin de Janvier au 3 Juillet 1653 et ne contiennent que cette explication: << Nota tempus belli ac obsidionis Stempensis deest ANNUD (?) » D'ailleurs il n'y a en tout que dix actes jusqu'à la fin de l'année 1653; 2 en juillet; I en août ; 2 en septembre; I en octobre ; 2 en novembre et 2 en décembre. Le volume suivant porte en tête : « Ce registre contient seulement des baptesmes depuis l'année 1654 jusques et y compris 1686 et le commencement de 1687. M. Fontaine, curé ». Sur un autre cahier de la même année, est attaché un papillon sur lequel on lit: « Registre des sépultures depuis l'année 1654 jusques et compris celle de 1691; puis sur le recto du premier folio: « Morts - Registre
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 +des morts de la paroisse St-Pierre, fauxbourg d'Etampes » - Au verso : « Pr mémoire, je n'ay trouvé aucuns registres des morts sinon un mémoire en assez mauvais ordre, sous le tems de feu Monsieur Chasse cuiller, mon prédécesseur immédiat qui l'en a séparé de ce livre, de mesme pour les mariages et confirmations. Nota, les actes de sépultures cy-contre ne sont qu'une suite puisque le registre nº 2 qui précède le présent en est le commencement ». Les registres des mariages recommencent le 20 juillet 1654. Le premier comprend les actes de 1654 à 1686. Bien que les actes de baptesme soient tous revêtus des signatures des parrains et des marraines, ceux de mariages et de sépultures n'ont que celle de l'officiant. Note du curé insérée à la fin d'août 1661: << Les deux moys de Juliet et Aoust que j'ay esté malade, sont morts et inhumez (sic) par M. Pierre Boullemyer faisant mes fonctions pendant ce tems... » Suivent six actes en Août relatifs à des enfants, sans autre désignation que les prénoms des défunts et les noms des père et mère. Il y a, en 1662, 44 actes de sépulture. En Février 1663, plusieurs décès sont dûs à la rigueur du froid. La mortalité diminue notablement ensuite. En 1666, il y a encore 29 décès, dont 24 de jeunes enfants. Les mariages de 1666 n'ont qu'un feuillet et s'arrêtent au bas du verso par un acte incomplet du 1er Mars; suit un feuillet intercalé contenant un mariage du 28 décembre 1667 et d'autres de 1668, tous sans intérêt, signés Fontaine et Pierre Colleau, vicaire. On lit sur le reste de la page suivante : « Nota le premier acte cy-contre étant du 1er Mars 1666, et celuy cy dessus du 11 janvier 1667, il manque le reste du mois de Mars, Avril, May, Juin, Juillet, Aoust, Septembre, Octobre, Novembre et Décembre 1666 et vingt jours de Janvier 1667 ». Le verso est blanc. Après un baptême du 27 novembre, se trouve sur un papillon la mention suivante : «N". - Le dernier acte cy-contre étant du 27 Septembre (?) 1667 et le premier cy-dessus du 2 février 1668, il faut qu'il n'y ait point eu d'acte de baptesme entre ces deux actes, ou qu'ils aient esté obmis ou perdus, ce qu'on ne peut voir, les feuilles n'estant point cottées ». << 3 jours de Septembre 1667,
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 +Octobre, Novembre, Décembre 1667. Janvier 1668 et deux jours de Février 1668 manquent >>. Il y a erreur de la part de l'annotateur; il existe bien, se suivant, des actes de septembre, d'octobre et de novembre jusqu'au 27; la lacune est entre cette dernière date et le 26 février 1668. 1 En 1673, les trois registres se terminent par cet avis : « Voyez au registre du papier timbré que nous avons esté obligé de prendre par ordre du Roy au commencement de cet an 1674 ». En conséquence, à partir de 1674 chaque feuille est marquée du timbre de la généralité de Paris (4 deniers). << Ayans esté obligez par ordre du Roy de changer de registres et nous servir de papier timbré cet an 1674, il a fallu bailler commencement à ce nouveau registre. Signé : Fontaine >>. - « Baptesmes. — Années depuis 1674 jusques et compris 1687, le 27 Avril, les années 1688, 1689, 1690 et 1691 manquent ». La première est barrée à l'encre, la deuxième au crayon. Ces cahiers ont été retrouvés plus tard sans doute, car il existe des actes des quatre années. --- 1685. Avant la suite des mariages, il y a un feuillet qui porte au recto: << Avertissement. Pour abréger les perquisitions au présent registre contenants les années qui suivent, savoir : « 1685. Au présent pour les mariages seulement; les baptesmes estant en ceux du nº 6 et les sépultures en ceux du nº 5 ; << 1686. Abjurations et mariages; << 1687. Au présent, baptesmes et mariages. - Les sépultures sont en ceux du nº 5 ; << de même pour 1688, 1689, 1690, 1691; 1692, 1693, 1694, 1696, 1697 (1), 1698 (grosse), 1699 (minute), 1700 (grosse et minute), au présent baptesmes, mariages et sépultures. << Na, à la suite de l'année 1700, il se trouve un acte de baptême auquel on a mis une note qui le renvoie à sa place ». Nous rapporterons ici les actes d'abjuration dont il est question plus haut, pensant qu'ils peuvent offrir quelque intérêt. Il est à remarquer qu'on n'en trouve pas dans les registres des autres paroisses. - (1) 1697 après un acte du 12 Juin est écrit : « Receu la grosse du présent registre le 15 Janvier 1698 signé la Chapelle (voir plus loin). Le nouveau registre commence le 20 Juin.
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 +1686. Le 16 Janvier s'est présenté en nre église Henry Voras, âgé de 26 ans, originaire de Lunebourg, soldat de la Cie de M. Meusnier, capitaine du rég¹ suisse de Gredet, de présent en garnison à Estampes, lequel après avoir esté suffisamment instruit, s'est présenté en nre église pour faire abjuration de l'hérésie et profession de la foi et religion catholique, apostolique et romaine, ce qu'il a fait entre mes mains par le ministère de Ernest Jodore Encklin, de Martainh de Limbourg, soldat de la même compagnie qui en a fait la lecture en son nom, attendu que ledit Voras ne sait lire, laquelle il a juré sur les Saints Evangiles, et ensuite luy ay baillé l'absolution de l'excommunication encourue pour avoir fait profession publique de l'hérésie et en vertu des pouvoirs à moy accordés par MM. les Vicaires généraux de l'Archevêché, le siège vacant. Le tout en nre église, en présence dudit Encklin et de Henri Drilion, originaire de Martaing et soldat de la mesme compagnie de M. Meusnier, lesquels ont avec moy signé (il n'y a que la signature du curé Fontaine). Samedy 26 Janvier. En vertu des pouvoirs de messieurs les Vicaires généraux de cet archevêché de Sens, le siège vacant, à moi accordé, curé de St-Pierre, faubourg d'Estampes et promoteur au détroit, après avoir cognu la capacité, érudition et ingénuité du Sr Gedeon Taquel, chirurgien demeurant en la ville d'Orbet en Normandie, diocèse de Lisieux, aagé de 26 à 27 ans, conduit en nre église par N. H. Antoine Bourdon, président en l'élection d'Estampes, subdélégué de Mgr l'Intendant, Philippe Le Febure, Sr du Tillet, assesseur criminel au bailliage et maréchaussée Jacques Pichonnat, docteur en médecine, élu en l'élection, l'avons reçu à l'abjuration de l'hérésie des églises prétendues réformées de France, qui a fait, à voix haute et distincte, selon la profession de foi du St-Concile de Trente en langue vulgaire sur les S.S. Évangiles et, par même autorité, luy avons baillé l'absolution de l'excommunication encourue pour avoir professé publiquement lad. hérésie et par ainsy restably à la communion de l'église catholique, apostolique et romaine et a signé le tout en présence des d. Sieurs et de Claude Martin, archer en la maréchaussée, et de Claude Martin, vicaire de cette paroisse, prêtre, chanoine de Ste Croix et de plusieurs. - Dimanche 17 février. — Abjuration de Marie Catherine Maryo, originaire de Berne en Suisse, 38 ans, veuve de Mathieu Genesaut, ― - 5
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 +allemand, maréchal des logis dans le régiment de Lomaria, trespassé dans la ville de Béthune, dans la religion catholique, il y a environ deux ans, etc... ――――― Mardy 5 mars. Abjuration d'Urbin Ultin, soldat du régt de Gredet, 23 ans, originaire du canton de Berne en Suisse, depuis dans la compagnie de M. de Gredet en garnison à Estampes, etc. Dimanche 10 Mars. Abjuration de noble homme Jean Petitot, bourgeois de Paris, de présent à Estampes et de damoiselle Magdeleine Borda, luy 32 ans, elle 25, son espouse, en la chapelle de l'Hôtel-Dieu, en présence d'Antoine Dorliac, chanoine de Ste Croix, administrateur au spirituel dudit Hôtel-Dieu, M. Jean Dauphin, lieutenant suisse, Jean-Baptiste Bordier, lieutenant suisse, Pierre Le Mant, sergent. - ――――――― Jeudi 23 may, jour de l'Ascension. - Abjuration de Salomon Jollard, originaire de Clairac, diocèse d'Agen, 22 ans, tissier en toille, etc. Le registre des baptêmes de 1690 se termine par un acte du 12 juin; le suivant est intitulé: « Registre des baptêmes, mariages et sépultures à faire en la paroisse St-Pierre, pour y servir de minute pendant le restant de l'année courante, sauf la grosse à mettre en nre greffe, suivant l'ordonnance. Ledit registre contenant seize feuillets cotés et parafés par nous René Hemard, lieutenant particulier du bailliage, le 17 juin 1690 ». (Petit papier à un sol la feuille; timbre de la généralité d. Paris). Les décès sont encore à part; les mariages commencent le 3 Juillet 1690. Note à la fin du cahier de 1692 : « J'ay receue les registres de M. le Curé de S'-Pierre, 80 feuillets, lequel mamis ès mains, commençant le 4 Janvier 1669, et finissant le 9 Janvier 1692 », signé : Duverger. Plus, j'ay receue les registres de M. le Curé de S' Pierre contenant trois feuillets et douze en blanc, lequel mamis ès mains, commençant le 12 Février 1692 et finissant le 21 Décembre » signé également Duverger. Deux actes de 1692 figurent au livre de 1693. Le Roi, par édit donné à Fontainebleau en octobre 1691, avait créé, dans toutes les villes du royaume où il y avait justice royale, duché et pairie et autres juridictions, des offices de greffiers, conservateurs des registres de baptêmes, mariages et sépultures; il était enjoint aux curés d'avoir deux registres reliés pour enregistrer
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 +ces actes, qui leur seraient fournis annuellement aux frais de la fabrique, cotés et parafés par le juge royal du lieu, l'un devant servir de grosse et être remis au greffe de la juridiction dont la paroisse dépendait, et l'autre conservé à la cure. Les greffiers recevaient des droits suivant un tarif arrêté ; ils étaient exempts du logement des gens de guerre et de toutes charges publiques; ils pouvaient exercer, à part le cas d'incompatibilité, toute profession ou toute autre charge et emploi. Le premier greffier fut à Etampes le Sr Pierre Duverger, hôtelier du Lion d'Or. 1693. Il y a, à St-Pierre, comme dans les autres paroisses d'Etampes, une grande mortalité, surtout parmi les enfants. 1699. Icy commencent les baptesmes, mortuaires, mariages qui ont été faits en la présente année 1699. Le greffier des registres ne nous ayant point mis en mains un registre de grosse pour luy en fournir une expédition et nous avons esté obligez d'inscrire sur le même registre de 1698 >>. 1700. L'écriture est très blanche et peu lisible. La grosse de quelques années est reliée en même temps que la minute. - - - - 1701. Le volume relié s'arrête après un acte au 3 mars le ; nouveau registre, relié également, comprend le reste de l'année et va jusqu'en 1709. 1708. Le S. Mayet est greffier, garde et conservateur des registres de baptêmes, mariages et sépultures en l'élection. En 1709, l'année du grand hiver, il n'y a, à St-Pierre, aucun mariage; on y enregistre 24 baptêmes et 51 décès dont 30 dans le 1er trimestre sur une population de 147 feux, ou de 600 habitants environ. En 1710, il y a 17 baptêmes, 11 mariages et encore 54 inhumations. En 1711, 29 baptêmes, 12 mariages et 35 décès. En 1712, 27 baptêmes, 2 mariages et 21 sépultures seulement; la moyenne se rétablit. Note en tête du cahier de 1713: « Hardy, commis en attendant la vente à l'exercice des fonctions des offices de greffiers, gardes et conservateurs des registres de baptêmes, mariages et sépultures dans l'étendue de l'élection d'Etampes. Lesquels registres contrôlés par ledit Hardy, aussy commis en attendant la vente aux offices de contrôleur, pour raison de quoy sera payé pour le droit du greffier, papier timbré et reliure, tant de la minute que de la grosse d'icelle, la somme de 5 # en son bureau étably à Estampes, -
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 +rue de la Vigne, pse St-Basile, et la moitié dudit droit pour le contrôleur ». 1746. -Les archives du greffe du tribunal d'Etampes possèdent actuellement (1907) la minute et la grosse de l'année 1746; nous en voyons l'explication dans une note ajoutée à la dernière : << Nous, Charles César Périer, prêtre prieur de la chapelle de Ste Anne de Vitré, près Guignes-Rabutin et curé 'de la paroisse de St-Pierre d'Etampes, reconnaissons que Mtre Jean Vallery Périer, avocat en parlement, et greffier en chef civil et criminel au bailliage royal dudit Etampes, nous a cejourd'huy remis, conformément et au désir à la sentence rendue audit bailliage d'Etampes, le 2 xbre dernier, l'expédition du registre des baptêmes, mariages et sépultures qui se sont faits en la psse St-Pierre dudit Etampes pendant l'année 1746, lequel registre s'est trouvé manquant dans le nombre de ceux qui sont actuellement en notre possession et que ledit registre est absolument conforme au double de celui déposé au greffe pour ladite année 1746; dont décharge, à Etampes, le 23 février 1784 ». Signé, Périer, curé de St-Pierre. Il faut croire que malgré cette décharge le registre sera demeuré au greffe. Les deux registres de 1785 manquent. Le dernier acte rédigé par le curé de St-Pierre et signé par lui est en date du 15 octobre 1792. C'est le mariage entre Jean Pierre Lambert Baudet, jardinier, et Marie Thérèse Dejean. Par décret du 20 septembre 1792, la Constituante avait chargé les municipalités des actes de l'état civil et ordonné qu'on leur remît les registres paroissiaux conservés, avec plus ou moins de soin, dans les presbytères, après que le maire en aurait fait officiellement la clôture, ce qui fut accompli par Sibillon, pour les cinq paroisses d'Etampes les 19 et 20 octobre. Cependant le maire continue d'inscrire les actes sur le même cahier jusqu'a la fin de l'année 1792. CURÉS ET VICAIRES, PRÊTRES HABITUÉS. 1584. -Nicolas Charier, chanoine de Ste-Croix, était curé de St-Pierre à l'époque où commencent les registres paroissiaux ; il est qualifié « prestre, doyen d'Estampes », en 1600; peut-être avait-il
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 +succédé à Mr. Gervais Moussu, cité en 1598 ? Il ne signe pas les actes qui sont rédigés par ses vicaires : Cyr Chevallier (1584-1598); Loys de Cappy (1586) et Pierre Le Roy (1599-1604). D'autres portent les signatures de T. Gault et E. Paris (1585); de Jehan Verret, chanoine de Ste-Croix (1594-1612); de Germain Simonneau (15961597). 1604. Pierre Le Roy, l'ancien vicaire, chapelain de Ste-Croix, est nommé curé. Il eut pour vicaires : Madeline en 1607; Froullin en 1610; J. Manaut en 1615. En 1616, et années suivantes, les actes sont signés par différents prêtres de la ville; Desprez, Bory, Chassecuiller, Thirouin, Guy de Verambroys, chanoine de Ste-Croix ; en 1624, par C. Hue. - Le 13 Juillet 1620, Mre Le Roy assiste, à Notre-Dame, à l'ouverture des châsses des Corps Saints faite en grande solennité par M. Nicolas Thirouin, maître ès arts de l'Université de Paris, chanoine de Ste-Croix, et curé de St-Basile. 1627. Philippe Battereau, curé. Antoine Lemesle, vicaire jusqu'en 1633. Ce dernier dessert en même temps le prieuré. 1630. Cancien Chassecuiller, chapelain de Notre-Dame, est nommé curé en Décembre. Il rappelle, dans le registre de 1642, que le mardi, 25 mars, son « très cher Frère Fr. Robert Chassecuiller, prestre », est mort dans l'abbaye de Morigny dont il était l'un des religieux. - - Vicaires Lefeuve (1634); Boullemier (1642); tous deux desservant également le prieuré. - 1654. 13 Février, « Vénérable et discrète personne messire Cantien Chassecuiller, prestre, chantre et chanoine de Ste Croix au jour de son décès, et très digne curé de St Pierre Isque memoria in benedictionem sit. » Signé : Fontaine, curé, son successeur. - Ce dernier est très prodigue de réflexions et très prolixe dans les actes, il commence ainsi un acte de 1671, « aujourdhuy jour de S. Jean d'hiver, le bien aimé disciple et apôtre » et fait suivre de cette annotation un baptême inscrit après la date du 5 Février et batonné : « il est dans le registre suivant sous Fontaine. C. Fontaine + curé, car Mre Cantien Chassecuiller estant mort le 13 Février, Fontaine luy a succédé immédiatement et a pris possession du bénéfice le jour du vendredy saint de la même année 1654. Le dict Chassecuiller avait esté curé vingt-cinq années; hoe d'honneur et de mérite (hoe de sainte vie), fort regretté de toute sa paroisse et
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 +de toute la ville. Il est enterré en l'église de Ste Croix de cette ville dont il avait esté fait chantre depuis un an. Requiescat in pace ». Claude Fontaine était né à Etampes de Denis Fontaine, archer de la maréchaussée et de Marguerite Boullemier. Il s'étend avec complaisance dans ses actes, sur les membres de sa famille. Nous reproduisons ceux qui les concernent, qui nous semblent des plus curieux par leurs détails et la naïveté avec laquelle s'exprime le bon curé. 1658. - Cejourd'huy, lundy 6 de Mai, furent, par ma permission, mariés en l'église de S. Gilles de cette ville, par messire Jacques Baudoux, prestre, Anthoine Brunet, marchand épicier de la pse Notre-Dame, avec le certificat du sr curé, et Simonne Fontaine..... Elle est ma sœur et de ma paroisse; laquelle, pour éviter les bruits, ay consenty qu'elle fust mariée en ladicte église Sainct Gilles, par la permission du sr Petit, vicaire, en l'absence de M. le curé; en ma présence et de sept personnes (sic); led. sr Petit, Gilles Dubois et les dénommés: Rivet, Gabaille, Boutet, Brunet et Delisle ; signé Fontaine. << Cejourd'huy, 30° et dernier Juin 1659, jor de la commemorao de S. Paul, à l'heure de midy, est trespassé Nicolas Fontaine, mon uniq. fre, en ma maison presbyteralle. Ce jeune homme estoit chirurgien de profession, auoit, après son apprentissage, voyagé dans toute la France, Hollande, Zélande, Suède et Angleterre, voyages quy luy ont causé la mort, après une grosse maladie qu'il eust à Londres, estant icy étudiant et se disposant à l'examen de chirurgie pour se faire maistre en cette ville, une inflammation de poulmon s'empara de luy quy le fist souffrir cinq mois entiers, depuis le 2 Février jusqu'à ce dict jor auquel il a rendu l'âme à son Dieu, aagé de 23 ans, et a esté enterré cejourd'huy, 1er juillet, par moy en nre cimetière, dans la sépulture de nos ancestres maternels, n'ayant demandé ny recherché aucune pompe, pour seulement qu'on priast Dieu por luy à l'autel. Moriat' an mea mort' instant et fiant novissima unda horis filia. Sa vie a esté chrétienne, mais sa mort sainte. Il a expiré entre mes bras et ceux du R. Dom Gamard, procureur de la Chartreuse d'Orléans Erat pro eo. Il estoit fils de feu Denys Fontaine, archer de la maréchaussée, mon très honoré père, mort le 19 novembre 1651 et de feue Marguerite Boullemier, décédée le... de Décembre 1648 (1). Laquelle avait pris (1) Denis Fontaine s'était remarié après la mort de sa 1 femme.
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 +naissance en cette paroisse, et son père mon ayeul, est enterré, avec ses parens, dans nre cimetière, avec lesquels repose le mien frère. Quant à mon père et ses père et mère, ils sont enterrés au cimetière de S. Basile. Je les recommande tous aux prières des lecteurs ». 1661.3 mars, a esté inhumée en nre cimetière, proche Nicolas Fontaine, mon cadet, Jeanne Fontaine, aagée de 9 à 10 ans, fille de feu Denys et de Magdelaine Roger, de présent remariée à Denys Leblanc, hostellier, maistre de la Herse. Cette enfant mourut hyer, 2º et jour de mercredy des Cendres, après avoir esté longtemps malade, et sur la fin de sa maladie confessée et communiée. Vivat in Chro Amen et Æterna. 1666.5 novembre, ...est mort Gilles Charron, me Boisselier à Estampes, mon beau-frère, ledict ayant espousé Elisabeth Fontaine (1), ma sœur. C'estoit le samedi 5° sur les midy et a esté enterré au grand cimetière... car estant mort en la pase Notre-Dame; et le vendredy et samedy 19 et 20 dudict moys, nous avons faict ses services en nre église. - 1675. Jeudy, 4 juillet, sur le soir a esté inhumée dans le sépulcre de ses ancestres maternels, proche Nicolas Fontaine et Jeanne Fontaine, ses frère et sœur et les miens, en nore cimetière, Simone Fontaine, femme d'Anthoine Brunet, épicier, demeurant au Perray Notre-Dame de cette ville, ma sœur, qui, estant venue lundy pour me gouverner en ma maladie, est tombée malade et, en moins de deux jours de maladie est trespassée et rendu son âme entre les mains de son Créateur, ce jourd'huy matin. Elle estoit aagée de 42 ans. J'ay destiné ce lieu pour estre celuy de ma sépulture, si telle est la volonté de mon Dieu. 1677. Samedy, 12 juin, inhumation dans le sépulcre de ses ayeuls maternels avec les corps de ses Fre et sœurs, d'Elisabeth Fontaine, ma sœur germaine... veuve de feu Gilles Charron, estant décédée le jour de hyer en le presbitaire, aagée de 38 ans, dont trente ont esté un martyr presque continuel, estant devenue bossue en son jeune âge d'une petite vérole. Je souhaite d'estre inhumé auprès des miens fre et sœurs, dans le sépulcre de nos ancestres >>. Les vicaires de Mire Fontaine furent : 1655. - F. Auzeray (premier acte le 18 novembre). (1) Marraine à S. Pierre en Septembre 1661. Ils avaient été mariés le 25 Octobre 1665.
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 +1665. — David Chassecuiller qui lui succéda; il était le neveu de son prédécesseur, Cantien Chassecuiller. 1669. Pierre Colleau. 1685. Martin (premier acte le 18 avril). 1687. O. P. de Mézières, chanoine de Ste-Croix. ――― ― De plus des actes sont signés en 1659 par le chanoine Boullemier et par le S. Simonneau, clerc de la paroisse, que l'on revoit à St-Pierre en 1670, avec les titres de prêtre bénéficier de Notre-Dame. Le 26 mai 1664, René Jouan, chapelain de Ste-Croix, vicaire et ensuite curé de Saint-Basile, officie en l'absence du curé de SaintPierre. De même, le dimanche 11 mars 1685, François Genty, vicaire de St-Germain-lès-Étampes, qui était l'église paroissiale de Morigny, bâtie sur l'emplacement du cimetière actuel de cette commune. Le 12 Juin 1685, un mariage est célébré par David Chassecuiller, l'ancien vicaire, alors doyen du chapitre de Ste-Croix. A la fin du cahier de l'année 1687, est écrit: << Icy finissent les baptesmes faits par messire Claude Fontaine et son vicaire du temps qu'il y a esté curé de Saint-Pierre, et, le 29 décembre, j'ay pris possession de la cure >>. Signé Chassecuiller. Claude Fontaine était malade depuis quelques mois ainsi qu'il résulte de cette note de sa main: « 20 au 28 Aoust. Pendant cet interval, trois enfans ont estez inhumez en nre cimetière, moy fort malade, scavoir une petite fille de Paris, en nourrice chez la veuve de feu Simon Baudry; un enfant à Claude Vézard, vigneron et l'autre à Cantien Faye le jeune >>. Il dut résigner ses fonctions, mais il demeura à Saint-Pierre où il mourut l'année suivante. - 1688. 29 mars, a esté inhumé au cimetière de cette église, vénérable et discrette personne messire Claude Fontaine, prestre, cy devant curé de cette psse, mon prédécesseur, lequel après 34 ans de services qu'il a rendus dignement en cette paroisse, est décédé, après avoir reçu les sacremens, agé de 59 ans ». Claude Fontaine fut donc enterré avec les siens, ainsi qu'il en avait souvent exprimé le désir. David Chassecuiller mentionne dans son registre de 1688 que << Mgr l'Evêque de Poitiers a esté nommé par le Roy à l'archevêché de Sens >>.
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 +O. P. de Mezières, continue les fonctions de vicaire. 1695. Michel Baudet, chanoine de Ste Croix, vicaire. Des actes sont rédigés pendant une absence et ensuite la maladie du curé par M. Voizot, doyen de Ste Croix. Jean Le Seure, vicaire de cette église et chanoine de 1698. Ste Croix. Pendant une nouvelle absence de M. Chasse cuiller, en novembre 1700, la paroisse est desservie par le Fr. François Lescuyer, religieux cordelier de la communauté d'Etampes. 1700. 22 février, mariage célébré par Me Jean Foudrier, prieur de l'abbaye de Morigny. 1701. P. Grou, vicaire. Un acte est signé Fr. Delisle, religieux de Morigny. 1703. Jacques Le Vasseur, vicaire. 1705. Mardy, 3 Février, sur les 3 heures du soir, est déceddé en sa maison presbytéralle, Mre David Chasse cuiller, ptre, curé de l'église paroissiale de S. Pierre et promoteur du détroit d'Etampes, agé de 67 ans 6 mois ou environ, le corps duquel a esté aujourd'huy 4° Février, enlevé de sa maison presbytéralle, par nous Claude-Nicolas Voizot, prestre doyen de l'église collégiale de Ste Croix et doyen rural au détroit dudit Estampes et par nous conduit en ladite église paroissialle de S. Pierre, où nous avons observé les cérémonies en tel cas requises et accoutumées, et ensuite fait transporter le corps dudit deffunt pour être inhumé au cimetière des paroisses Notre-Dame et S. Basile, sépulture de ses père et mère auprès desquels il a demandé d'être enterré ». - Par son testament, David Chassecuiller déclare qu'il ne veut point être enterré dans l'église l'église étant un lieu saint où doivent seulement reposer les saints et non les pécheurs comme lui - le luminaire et les autres frais d'inhumation seront réduits au strict nécessaire ; ces sortes de dépenses sont de nulle utilité aux défunts et ne servent qu'à entretenir l'orgueil et la vanité des vivants. Il lègue à l'église de Ste-Croix d'Etampes 35 livres de rente à prendre sur la fabrique de St-Pierre, à la charge de célébrer annuellement quatre services à 3 leçons, un pour lui, un pour Cantien Chassecuiller, en son vivant prestre, chantre de l'église Ste-Croix et curé de St-Pierre, son oncle, un pour Tristan Chassecuiller et Charlotte Poignard, ses père et mère, et le 4 pour feu Claude Fontaine, son prédécesseur dans la cure de St-Pierre, et - - - - - ―― - 6
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 +chanoine de Ste-Croix. Après plusieurs dons et legs, il nomme ses légataires universels Thomas Petit, Edmée de Villette veuve de François Lesourd et Angélique Pinson, femme de Léon Antoine Sergent, mercier-épicier d'Étampes (1). Sur une plaque de marbre, malheureusement mutilée, conservée au Musée d'Étampes, on lit: (Cy) Git M. Cancien Chassecuiller, né (en) (16)03 le derer Aoust, prestre en 1629, le 22 (Se) tembre curé de la paroisse S. Pierre (d') Estampes en 1631, chanoine du chapi (tre) ro (ial) de Ste Croix en 1648, élu Chantre (en) (165) 3 décédé en 1654 le 13 Février David Chassecuiller, son neveu au (ssy) (Cu) ré de S. Pierre, ancien doyen dudit C (hapitre) promoteur d'Estampes, décédé en 17 (05) (le) 4 Fé. a fondé les obitz avec une messe (a) nnuelle et libera à chaque le 1er pour (luy) (mes) me le 4 Février, le 2e le 14 Février pour M. Can (cien) (Ch) assecuiller, son oncle, le ze le 27 M (ars) (po) ur M. Claude Fontaine aussi curé de lad. .... psse, le 4 le 7 avril pour Tristan Ch (asse) (c) uiller, et Marguerite Poignard, ses père (et) (mè) re pour qui, il a légué la somme de 35H à prendre sur la fabrique de lad. psse (St) Pier (re) et ordonne à Mire Claude Nicolas (Voizot) doyen dud. Chapitre et doyen de la Chretienté et à Marc-Antoine Sergent,md...... leurs testamens de faire faire icy me (me) (V) espres, saluts et procession du S. Sacrement fondez en lad. psse S. Pierre jardin, demy-arpent........ .... Le vicaire Le Vasseur continue les actes et s'intitule, jusqu'au 4 octobre, vicaire desservant. Mire Jean de, ou du, Coudray, le nouveau curé, signe au registre, pour la première fois, le 21 du même mois. Le Vasseur cesse ses fonctions, P. Allis, cordelier, le remplace 1. Archives de S.-et-O., E 3811. 1
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 +|**53**|jusqu'à l'arrivée du vicaire J. Nativelle en septembre 1706. Pierre Villemain, chanoine de Ste Croix, fait aussi quelques actes. Le 7 Février 1710, a été inhumé dans le choeur, entre le sanctuaire et le lutrin, messire Jean du Coudray, ptre, curé de cette psse, aumosnier ordinaire de Mgr le Duc d'Orléans, décédé le jour d'hier par nous, Claude Nicolas Voizot, ptre doyen du chapitre roial de Ste Croix et doyen de la Chrétienté du diocèse de Sens au détroit dudit Etampes, accompagné de MM. les curés de la ville et lieux circonvoisins et de plusieurs autres de MM. du clergé de ladite ville, lesquels ont tous signé icy avec nous muny des sacremens et regretté de tous les gens de bien et de toute sa paroisse particulièrement les pauvres qu'il a faits ses légataires universels après les avoir soulagés dans leur misère pendant sa vie ». Louis Huguet, vicaire desservant, signe les actes après la mort du curé ; l'un est rédigé par un prêtre nommé Le Royer, d'autres par le Fr. Ignace, religieux pénitent qui se dit vicaire à partir du 2 juin. Mr Huguet cesse ses fonctions en mai après la prise de possession de la cure par Messire François Maupas dont les vicaires sont: 1711, Rihouey; — 1712, R. Le Cominat (1er acte le 15 juillet); -1713, Lavallée (dernier acte le 5 avril 1714); -1715, Pierre Vaudry qui ne signe qu'une seule fois le 15 juillet, et V. Demourang à partir du 24 octobre; - 1717, Davoust (23 juin), et le « Fr. François Lescuyer, religieux prestre dans la communauté d'Estampes (sic), desservant la paroisse de St Pierre. Les deux derniers actes de l'année sont rédigés par le Fr. Augustin Champion » cordelier desservant le vicariat; 1718, Guillaume Desmazures. - - - ――― En outre, pendant des absences ou des maladies du curé, on voit aux registres les signatures de différents prêtres de la ville ou des environs:- 1711, 18 novembre, Mre Baudet, chanoine de Saint Maurice de Chartres; - 1713, 20 mars, Jean, chanoine de NotreDame; plus loin, Collard, curé d'Ormay, Goupy, curé de St Martin; -en 1714, Bourdais, curé de St Germain-les-Estampes; Claude Dupré, religieux de Morigny; Dufays, chanoine de St Croix; de nouveau, Mre François Jean, chanoine de Notre-Dame « commis par M. de Maupas, curé de la psse St Pierre lez Estampes, malade depuis plus d'un mois (10 septembre);-1715, Vatout, prêtre chapelain de NotreDame;-1716, Le Royer, chanoine de Ste Croix; 1717, quelquesuns des précédents et Jean Gibier, diacre, qui administre un baptême ». ――――
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 +Un acte du vicaire Lavallée, en 1714, est assez curieux: << Le 16 mars, est né † dans cette paroisse et a esté baptisé le 18 et a esté nomé Pierre par Pierre Baron et la marraine Helisabeth Eslie, a esté baptisé par moy, prestre vicaire soussigné ». En marge du renvoi est écrit : « un enfant du légitime mariage de Jean-Baptiste Ménagé, mtre charron, et de Anne Retté, ses père et mère et a esté nommé... » Nota (de la main du curé) que l'acte cy-dessus a esté corrigé des nullitez que led. sr Lavallée avoit faites, après avoir fait une enquête dans la paroisse pour constater que Pierre Ménagé est fils de Jean-Baptiste Ménagé et de Anne Retté. ―― << Le 14 Juillet 1719, inhumé dans l'église François Maupas, prestre curé de cette église, agé de 40 ans, par le curé-chevecier (de Notre-Dame) Le Maistre, assisté de M. Jean Gibier, tenant la place de M. Basile Charpentier, curé de St Basile; M. Alexandre Hardy, bachelier de Sorbonne, curé de St Gilles; Pierre Goupil, curé chevecier de la psse St Martin ». - Les actes sont signés jusqu'en Janvier 1720 par de Marne, chanoine; Gibier, vicaire; Pierre Grou, « prêtre commis par M. le Doyen; Jarry, chanoine et vicaire de St Basile; Le Mousnier, curé de St Basile, doyen de la chrétienté; et Fr. Pierre Legendre, religieux de l'abbaye royale de Morigny. De la Motte-Lamyre, curé de St Pierre en 1720. Le 25 Août, baptême par Louis Houllier, vicaire de St Jean Baptiste de Nemours, commis par l'illustre et noble personne messire de la Mothe la Myre, en son absence. Vicaires: F. de Fleury, desservant la paroisse; J. Saillour, Ier acte le 26 novembre 1722. En 1721, des actes sont rédigés par le Fr. L. Godefroy, cordelier de Chartres en Beauce et le Fr. Dominique, capucin; Louis Baudet, clerc de cette paroisse. En 1722 et 1723, sont cités Marin Savouré et Jean Vallée, chanoine de Sainte-Croix, tous les deux sous-diacres. 1729. Antoine de Carrery, curé, bachelier en théologie. Le vicaire Saillour continue ses fonctions. Olivier, chanoine de Notre Dame, rédige des actes en 1730, ainsi qu'Henry Louis David, son collègue, qui signe jusqu'en 1732, en qualité de desservant. 1732.-François Joseph Tiffonnet, curé (premier acte le 27 août). Vicaires 1733, Jacques Bouty; 1734, Choiseau; 1737, Venet; I 1 " !
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 +(1) Plus tard curé de Bouville, 1738, Fois Giron; 1744, le P. Constantin d'Arras, capucin, faisant fonctions; 1742, Ruelle; 1744, J. Auchin; 1746, Gerbault, chanoine de Notre Dame; 1756, Fois Le Mercier (1); 1751, Ronceret ; 1751, Nicolas Reynard, gardien des Cordeliers, desservant la paroisse. Les autres ecclésiastiques dont on voit la signature aux registres, sont : - 1734. — Léoté-Cébron, curé de Rouvres et ensuite de Mespuits et aumônier de la Congrégation de Notre-Dame; des capucins, de 1739 à 1748, le P. Jean Rémy de Senlis, vicaire du couvent, le P. Thomas de Montmédy, le P. Emilien de Béthune, etc.; Jean Chauchard, chanoine de Sainte Croix, chapelain de Morigny; Guesdon, prêtre; le P. Pierre Joseph Lotteau, vicaire des Cordeliers d'Etampes (1759), qui continue à desservir la paroisse jusqu'en 1761. Le curé de St Pierre, comme celui de St Martin, refuse, sur les instigations de Mtre Poussin, chanoine de Sainte Croix, d'assister, le 16 décembre 1742, aux obsèques de Guillaume Le Maistre, curé chevecier de Notre Dame depuis 42 ans, homme instruit, charitable et vénéré de tous ses paroissiens, mais considéré par certains de ses collègues comme hérétique pour n'avoir pas obéi aux ordres de son archevêque, Mgr Longuet, dans la fameuse question de la Bulle Unigenitus. << Le 11 novembre 1760, inhumé dans l'église le corps de mtre François Tiffonnet, prêtre chapelain de la chapelle St Macé de l'église Notre-Dame et curé de cette psse décédé la veille, Inhumation faite par le chapitre de Notre-Dame qui s'y est transporté à cet effet sur la déclaration qu'ils ne faisoient cette cérémonie que pour obvier aux frais de transport et sans lever à conséquence ainsy qu'il est expliqué au registre dudit Chapitre et qu'il a été notifié sur papier marqué à M. de St Adon, doyen rural d'Etampes et que moy Nicolas Regnard, gardien des Cordeliers, desservant cette pe certifie avoir veu et lu, en foy de quoy, etc. » << Le 3 septembre, 1er acte du curé Jean Ble Barbier, chanoine de St Laurent fondé au palais archiépiscopal de Sens >>. Vicaires, 1772, Claude Julien Boullemier, chanoine de NotreDame; 1779, Julien Allart, rel. cordelier, Beudin, ensuite en 1780
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 +|**56**| des capucins desservant la paroisse en l'absence de M. Barbier et ensuite Périer, vicaire de St Gilles, en 1781. 1782. Charles-César Périer, curé (1er acte 12 avril). Ce dernier, né en 1748, appartenait à l'une des plus marquantes familles d'Etampes. Il fut élu, en 1789, pour représenter le clergé du bailliage aux Etats généraux. ―――――― Arrêté comme suspect pendant la Terreur et conduit à la maison d'arrêt des Récollets à Versailles, l'abbé Périer n'en sortit que le 9 Frimaire an III, par décision du Comité de Sûreté générale, prise sous la recommandation du citoyen Defranc, représentant du peuple, et sur les attestations de civisme et les certificats délivrés par les autorités de la Commune d'Etampes. Il revint aussitôt dans sa ville natale, et se présenta, dès le 14 du même mois (1er décembre 1794), devant l'Assemblée municipale pour lui remettre copie de l'acte qui lui rendait la liberté, et obtenir la levée des scellés apposés chez lui. Il mourut à Etampes, le 5 avril 1797; il est dit dans l'acte « ministre du culte catholique et constituant >> (1). Pendant qu'il était à Versailles pour remplir son mandat de député, on voit agir, comme desservant de la paroisse, le père Ubalde de Trelon, vicaire des capucins d'Etampes et des actes. sont faits par le vicaire de St Gilles, l'abbé Devaux, en 1789; par Dominique Antoine Mesnard du Montelet, chapelain de Paris; Baron est vicaire en 1790. (A suivre) (1). V. au sujet des actes de l'abbé Périer à l'Assemblée nationale. « Les trois Etats du Bailliage d'Etampes, aux Etats-généraux » par MM. Legrand et Marquis. CH. FORTEAU.
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 +=====LA DÉCHRISTIANISATION DE LA COMMUNE DE RIS-ORANGIS=====
 +(¹) On sait que la petite commune de Ris-Orangis (département de Seine-et-Oise, arrondissement de Corbeil) fut la première commune de France qui se déchristianisa (brumaire an II) (2). Il pouvait être intéressant de rechercher pour quelles raisons et dans quelles circonstances cette commune fut amenée à répudier le patronage de saint Blaise pour adopter celui de Brutus, et (1) Nous avons déjà eu l'occasion de nous occuper de la commune de Ris, alias Brutus, qui fut si agitée pendant la Révolution. Voir à ce sujet, dans notre Bulletin de 1904, page 139, l'article intitulé Fête civique et philosophique en la commune de Brutus, ci-devant Ris, le Iome jour de la seconde décade de Frimaire an II (10 Décembre 1793). Nous donnons aujourd'hui un nouvel article sur le même sujet, mais il ne fait pas double emploi avec celui de 1904, il le complète plutôt, l'auteur ayant fait des recherches heureuses dans les registres municipaux de la commune de Ris. Ainsi, le récit que donne notre collaborateur de la fête du 20 frimaire diffère sensiblement de celui que nous avons donné en 1904. Cette différence tient à ce que M. DIEUDONNÉ a pris cette narration dans les registres municipaux de Ris, tandis que celle que nous avons donnée est extraite des registres de la Société populaire et républicaine de Brutus. Mais l'on nous objectera que, dans une note insérée à la page suivante, nous avons dit que les registres de la Société populaire avaient été détruits, c'est vrai; mais le texte que nous avons donné a été copié sur l'affiche, unique, qui fait partie des archives de la ville de Corbeil, où il est dit en tête: Extrait des registres de la Société populaire et républicaine de Brutus. Ces deux versions sont donc différentes, c'est pourquoi nous n'avons pas hésité à insérer ici le travail de M. Dieudonné, que nous remercions de son aimable et utile collaboration. N. d. I. R. (2) V. AULARD, Le culte de la Raison et de l'Être suprême. Paris, Alcan, 1892, p. 36.
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 +à donner par là même le signal et l'exemple d'un mouvement qui ne devait pas tarder à devenir presque général en France; malheureusement l'absence des documents ne permet pas de répondre à toutes les questions intéressantes que l'on pourrait se poser à propos de cet événement. Nous possédons bien le document essentiel qui est le registre des délibérations de la municipalité de Ris, conservé dans les archives municipales de la localité. Nous allons voir qu'il contient des renseignements appréciables; mais il n'eût pas été moins important, semble-t-il, de connaître le registre des délibérations de la Société populaire et républicaine de cette commune. C'est, en effet, cette Société qui prit l'initiative de cette déchristianisation. Les procès-verbaux de ses séances nous auraient sans doute instruit sur les motifs qui la déterminèrent à demander la débaptisation de Ris et le renvoi du curé. Mais nous ignorons ce que sont devenus ces procès-verbaux (1). La lacune laissée par la disparition de ces documents peut être en partie comblée, pour la question qui nous occupe, par les indications contenues dans la pétition que les délégués de Ris lurent à la barre de la Convention le 10 brumaire an II: « Notre patron était saint Blaise, disent les citoyens de cette commune, mais un jeune volontaire nous a parlé de Brutus, il nous a rapporté ses actions, et soudain saint Blaise a été délogé et Brutus mis à sa place... (2) ». Cette décision avait eu lieu, non pas dans une réunion du Conseil général de la commune de Ris, comme on pourrait le supposer d'après la pétition lue à la Convention, mais à la Société populaire et républicaine. On en trouvera la preuve dans le procès-verbal de la réunion du 9 brumaire an II du Conseil général de la commune, que nous reproduisons comme un témoignage unique et sûr concernant les circonstances dans lesquelles les habitants de Ris ont émis le vœu exprimé par leur pétition. (1) Presque partout les délibérations municipales de l'époque de la révolution ont été conservées, il n'en est pas de même des registres de la Société populaire, qui ont disparu en beaucoup d'endroits. Cette société était omnipotente, elle imposait sa volonté aux municipalités et les pires mesures ont presque toujours été prises par elle; on comprend alors l'intérêt que l'on a eu à faire disparaitre ces registres où les noms des membres de la Société se retrouvaient à chaque page. (2) Moniteur, 12 brumaire an II. 1
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 +Le 9° jour du 2 mois de l'an 2º de la République française une et indivisible. Le Conseil général de la Commune, assemblé en la chambre d'icelle à 11 heures du matin, le citoyen Legrand, membre de la Société populaire et républicaine de la Commune de Ris et chargé par ladite Société de se présenter pour elle devant le Conseil général de la Commune, a annoncé que la Société a arrêté dans son assemblée qu'il serait élevé dans ladite commune un monument pour honorer le buste de Brutus, qu'elle a choisi pour son patron, et encore un monument aux mânes de nos frères morts pour la défense de la patrie, que l'inauguration des bustes de Brutus, de Le Peletier et de Marat serait l'objet d'une fête civique et religieuse; qu'il sera demandé l'autorisation du Conseil général de la Commune pour élever les monuments et prendre dans les maisons d'émigrés, sous la main de la nation, tout ce qui pourrait servir à cette fête ; Que le curé de cette commune serait dénoncé comme homme suspect, attendu que depuis qu'il est dans la commune, il n'a donné aucune marque de civisme et au contraire a toujours méprisé les autorités constituées, ainsi qu'il est prouvé par plusieurs procèsverbaux consignés aux registres de la municipalité, qu'il s'est refusé à l'ampliation de la Constitution, qu'il a refusé de se faire inscrire sur le registre de la Garde nationale, qu'il n'a jamais rempli les fonctions de sa place avec assiduité et décence, qu'il a, par sa conduite licencieuse, donné de mauvais exemples à la commune, que, rebutée des sophismes qu'il nous débitait même à l'Eglise, la société nombreuse a pensé qu'il serait bien plus utile pour le bien général qu'on se passât de cet individu et de ses semblables, qu'en conséquence, il fallait offrir à la nation toute l'argenterie de notre église qui devenait inutile, que le traitement du curé fût rendu à la nation, son logement réclamé pour l'instituteur de nos enfants, qu'il serait envoyé une députation à la Convention nationale, ayant à sa tête la municipalité, pour lui demander: 1º Son autorisation pour changer notre nom de Ris en celui de Brutus ; 2º De lui offrir l'argenterie de notre église et le traitement de notre curé, bien loin de gêner les opinions religieuses, laissant à chacun la liberté de suivre et de payer les ministres de leur culte (sic). Le citoyen commissaire de la Société républicaine de la commune de Ris a demandé que le Conseil général délibérât sur sa demande.
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 +Ouï le citoyen procureur de la Commune, le Conseil général, délibérant, a arrêté qu'il approuve la demande de la Société populaire et républicaine de cette commune, qu'il l'autorise à élever des monuments à l'honneur de Brutus, de Le Peletier, de Marat et de nos frères morts pour la défense de la patrie, comme aussi l'autorise, d'après l'avis du directoire du district, à enlever des maisons. des émigrés, sur cette commune, tout ce qui sera nécessaire pour ces monuments et la fête ; Approuve et se joint à la Société pour la dénonciation contre le curé; approuve le don de l'argenterie de l'église à la nation, qui consiste, savoir: Deux calices et leurs patènes, 2 burettes, I croix, 1 petite custode, i étole, le tout d'argent, la bannière, les guidons du SaintSacrement et de la Vierge; Aussi le traitement du curé et même sa personne, qu'il sera demandé le logement du curé pour l'instituteur, a approuvé qu'il soit demandé l'autorisation de la Convention pour changer le nom de Ris en celui de Brutus ; Arrête que la municipalité et le Conseil général de la commune accompagneront la députation. Dont acte. Signé: BAILLY (maire); HAUDRY, MANGEON (officier municipal); MORMONT (notable); CHÉROY (notable); MOUTIÉ (procureur de la commune). On voit donc, à la simple lecture de ce procès-verbal, que le Conseil général de la commune n'a fait autre chose que d'approuver la proposition de la Société populaire, s'associer à ses vœux, prendre les mesures qu'elle lui demandait, en décidant de faire une démarche auprès de la Convention, pour obtenir l'autorisation de débaptiser Ris et de renvoyer son curé. Les décisions prises par le Conseil général de la commune de Ris furent exécutées dès le lendemain. Une députation de ses membres se rendit à Paris et fut admise à la séance de la Convention du 10 brumaire; elle lut une pétition, que le Moniteur (1) reproduit comme il suit : (1) Moniteur, numéro du 12 brumaire an II, compte rendu de la séance de la Convention du 10 brumaire. Cf. le Procès-verbal de la Convention (10 brumaire). Nous donnons la version du Moniteur de préférence à celle du Procès-verbal, parce que le Moniteur donne le texte même de la pétition, tandis que le Procès-verbal n'en donne qu'une analyse, exacte sans doute, mais encadrée dans un récit qui n'est visiblement qu'un délayage emphatique
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 +Notre patron, dit l'orateur, était saint Blaise ; mais un jeune volontaire nous a parlé de Brutus ; il nous a rapporté ses actions, et soudain saint Blaise a été délogé et Brutus mis à sa place. Mais deux choses nous gênent encore: la première, c'est le nom de Ris nom d'un ci-devant marquis, notre tyran, l'autre, notre curé. Veuillez bien décréter que notre commune s'appellera désormais Brutus, et que nous n'aurons plus de curé. Nous déposons sur votre bureau la bannière de Saint-Blaise, le calice, la patène et tous les autres hochets. Les pétitionnaires chantent ensuite l'hymne patriotique, qui est couvert d'applaudissements. Cette pétition fut approuvée et les articles décrétés par la Convention le jour même 10 brumaire an II (1). II Nous pouvons nous demander si la déchristianisation de Ris ne souleva pas quelques protestations dans la population catholique de cette commune. Nous ne voyons que deux circonstances où le mécontentement des citoyens hostiles à la déchristianisation se soit manifesté. La première est même très incertaine. Voici comment se sont passés les faits, si l'on en croit le registre des délibérations du Conseil général de la commune: de quelques détails contenus dans la pétition. Le témoignage du Moniteur nous semble plus digne de confiance que celui du Procès-verbal. (1) Nous pensons que la pétition des citoyens de Ris fut approuvée ce 10 brumaire an II, bien que, sur ce point, le Moniteur et le Procès-verbal de la Convention ne soient pas d'accord. Le Moniteur, en effet, après avoir donné le texte de la pétition, ajoute cette proposition d'un membre inconnu: "C *** Je demande que la Convention décrète que la commune de Ris portera désormais le nom de Brutus et que l'autre partie de la pétition soit envoyée au Comité de législation ». « Ces propositions sont adoptées ». Ce qui semble dire que la Convention a décrété la débaptisation, et le renvoi de la proposition de suppression du curé au Comité de législation. Le Procès-verbal, au contraire, énumère ainsi les articles de la pétition: (1º que le bourg de Ris... porte désormais le nom de Brutus; 2° qu'il n'y ait plus de curé dans la commune de Brutus à dater de ce jour), et ajoute « ces propositions sont décrétées ». Ce document est évidemment le mieux informé sur ce point, puisqu'il est rédigé d'après le texte même de la pétition sur lequel le président ou les secrétaires de la Convention apposaient, d'après les votes de l'Assemblée, les mentions adoptė, ou renvoyé au Comité de législation.
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 +Le 11 brumaire, c'est-à-dire, le lendemain du jour où les mesures de déchristianisation furent votées par la Convention, il y eut un peu d'agitation dans la commune. A 9 heures du matin, des rassemblements tumultueux se formèrent. La cause en était la crainte qu'éprouvaient les citoyens de la commune de n'avoir plus de travail, parce qu'un nommé Anisson (1), grand propriétaire de Ris, réputé aristocrate et alors en jugement à Corbeil, avait déclaré qu'il ne pourrait plus donner de travail aux ouvriers de Ris. Grand émoi et colère de ces derniers. Mais les rassemblements se dissipent devant le déploiement de la garde nationale, la proclamation patriotique de l'administrateur du district de Corbeil et les bonnes paroles des habitants de la commune qui leur promettent de l'ouvrage. Les officiers municipaux rapportent, à la suite du procès-verbal, la nature des propos qui ont été tenus dans les rassemblements: ...On a entendu des propos qui manifestaient l'intention de fanatiser l'esprit de quelques femmes, quoique Bisson, ci-devant curé de cette commune, ayant été proscrit dans l'opinion des habitants, même dénoncé par la Société populaire et républicaine de cette commune au Conseil général d'icelle, ait été déclaré suspect, ainsi qu'il appert de sa délibération du neuvième jour du mois. courant. Considérant que ces propos paraissent avoir été médités pour être mis en usage au moment où Anisson, de son côté, use de ses moyens ordinaires en renvoyant ses ouvriers, ce qui tend à troubler l'ordre, ainsi qu'il est arrivé déjà plusieurs fois, nous avons appelé à la chambre commune les citoyens notables pour en délibérer, ainsi que le citoyen Haudry, officier municipal, lesquels réunis en la chambre commune....., examinant..... qu'il paraîtrait que Bisson aurait des partisans, fanatisés sans doute, qu'il faut dans les circonstances présentes des mesures révolutionnaires pour assurer la liberté et l'égalité, considérant enfin que Bisson a été (1) Etienne-Alexandre-Jacques ANISSON-DUPERRON, né à Paris en 1748, possédait alors la terre et seigneurie de Ris. Il avait été nommé, en 1793, en survivance de son père, Directeur de l'Imprimerie Royale et il exerça ces fonctions jusqu'après le 10 août 1792. La révolution devenait alors menaçante et Anisson crut s'y soustraire en se retirant en son château de Ris. Mais ce village était alors livré à la pire démagogie, et la population divisée. Les uns tenaient pour le seigneur qui était bon et très aimé, mais les violents l'emportérent et Anisson fut arrêté en Germinal an II. Le 6 floréal suivant (25 avril 1794), il fut traduit devant le tribunal révolutionnaire qui l'envoya à l'échafaud. N. d. 1. R. I
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 +déclaré suspect... [ont décidé] qu'il sera comme tel envoyé sur-lechamp au district de Corbeil (1)…………. » Il en fut ainsi fait, et l'incident n'eut pas d'autre suite. La deuxième manifestation de protestation contre les mesures déchristianisatrices se produisit à propos d'une fête de la Raison célébrée à Ris le 20 frimaire an II, à l'imitation de celle qu'avaient célébrée, exactement un mois auparavant (20 brumaire an II), la commune, le département et le peuple de Paris, à Notre-Dame. Cette protestation est plus significative que la première. Pour donner une idée de la façon dont le culte de la Raison fut inauguré à Brutus, nous reproduisons des extraits du registre des délibérations de l'Assemblée générale de la commune rendant compte de cette cérémonie et des incidents qui l'ont suivie. Le 18 frimaire an II, le registre de la municipalité mentionne ceci : « Le procureur syndic a dit : « La municipalité se dispose à faire une fête en l'honneur des martyrs de la Liberté et à la mémoire de nos pères morts pour la défense de la patrie... » Il avait, de plus, invité la municipalité et le capitaine de la garde nationale à prendre les mesures d'ordre et à inviter tous les citoyens à concourir à cette fête, qui devait avoir lieu le décadi suivant, c'est-à-dire le 20 frimaire. Le procès-verbal de cette cérémonie est inséré au registre des délibérations de la municipalité et à la date du 20 frimaire. Je le reproduis en supprimant quelques détails oiseux. Le vingtième jour de frimaire, consacré pour la fête en l'honneur de nos frères morts en combattant les tyrans, sept heures du matin, la diane fut battue par toute la commune et suivie d'un rappel général. La matinée fut employée à recevoir les députations, tant des gardes nationales que des municipalités et sociétés populaires invitées. A onze heures, chacun se rassemble aux endroits indiqués sur la montagne. Après un roulement de tambour et plusieurs airs patriotiques exécutés par la musique instrumentale, un représentant du peuple, le maire de cette commune, le président de la société se réunirent autour de l'autel dressé au pied de la Liberté. Des musiciens, conduits par le citoyen Sainneville, chantèrent en (1) Registre de la municipalité de Ris: 11 brumaire an II.
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 +chœur un hymne à la Liberté suivi d'un autre à la Nature, pendant lequel les trois membres indiqués ci-dessus burent également dans une coupe de terre apportée par le citoyen Haudry, en signe de fraternité. Cette cérémonie terminée, la marche descendit la montagne dans l'ordre suivant: Des cavaliers ouvrirent la marche sur deux lignes. Venait ensuite la garde nationale avec ses tambours. Derrière eux, suivaient les bustes de Le Peletier et de Marat, entourés de jeunes filles vêtues de blanc tenant de petites flammes tricolores, ayant des couronnes sur la tête. Venaient ensuite les deux plus âgés de la commune; derrière eux deux jeunes gens portaient des sieges pour qu'ils pussent se reposer aux stations. Ils étaient suivis d'un groupe de vieillards. Après eux, on voyait un cénotaphe entouré de canonniers précédés de tambours voilés. Suivait un groupe de tambours et les députations. A leur tête les représentants du peuple. Au milieu de ces députés était portée une cassolette pour brûler des parfums et deux trépieds ornés de feuillage pour le même objet. Quatre jeunes filles ornées de couronnes et guirlandes précédaient le char. Il était traîné par quatre chevaux de front richement enharnachés et tenus chacun par un homme. Sur le char était la Liberté et, au-dessous, la Raison et l'Egalité représentées par les citoyennes Mien et Bezeaut [?] Victoire, soutenant le buste de Brutus couronné par un génie. Devant le char, marchait la musique vocale et instrumentale. Derrière le char suivait un tombereau rempli de signes de la royauté, de la féodalité. La marche était fermée par tous les citoyens. Arrivé au monument où devait se placer le buste de Brutus, le char s'est arrêté, ce grand homme a été installé dans le monument, le serment a été prononcé, on a chanté un chœur : « Veillons au salut de l'Empire » et, la cérémonie achevée, le cortège a continué sa marche jusqu'aux tombeaux. Là, après s'être placé ainsi que les autres citoyens auprès de la pyramide, un représentant du peuple a lu un discours qui contenait l'éloge de Marat et de Le Peletier. Ensuite, l'on a prononcé un autre discours, où, après le serment de maintenir l'unité, l'indivisibilité de la République, tout le peuple a chanté l'hymne des
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 +Marseillois. De là, la marche a continué jusqu'à l'extrémité de la commune, où l'on a brûlé tous les signes de superstition et de féodalité, aux cris répétés mille fois de Vive la République! Vive la Liberté ! Il s'est formé une danse en rond autour du feu de joie et de la Liberté. Après quoi, chacun s'est rendu sous la halle, où l'on a trouvé des tables servies tout bonnement de cette manière : un pain, une cruche, un plat. Chacun, debout, a mangé frugalement, et, animé par le bonheur de la Fraternité et de l'Egalité, a chanté des hymnes à la Liberté. Le soir, on a dansé dans le temple de la Raison et de Réunion. Cette nuit, si heureusement commencée, devait favoriser un bien grand crime. Vers les minuit et demi, des scélérats ont renversé le buste de Brutus et une tombe de nos volontaires... >> Le lendemain, nous dit le registre de la municipalité du 21 frimaire, à 11 heures du matin, «... la municipalité et presque toute la commune, assemblées en la ci-devant église », constatèrent que les statues de la Renommée, à droite et à gauche du monument inauguré la veille, avaient été mutilées à coups de sabre et de pique, que le tombeau d'un volontaire mort pour la patrie avait été démoli du haut en bas, les guirlandes, qui entouraient la tribune du monument, lacérées et jetées à terre. La municipalité, le conseil général de la commune, les membres du Comité de surveillance et presque toute la commune assemblée, ont arrêté, à l'unanimité, que la commune marcherait en masse pour replacer solennellement les bustes de Brutus, Le Peletier et Marat, qu'elle ferait voir à ses ennemis qu'elle combattrait pour les terrasser, et aussitôt la marche s'est effectuée... La commune entière est partie de la ci-devant église, accompagnée de nos frères de la commune de Paris et des Jacobins, Société-mère, précédée d'un groupe de tambours et de musique instrumentale et vocale. Nous avons réinstallé les bustes de Brutus, de Marat et Le Peletier. Les posant, nous avons tous juré de combattre nos ennemis, de surveiller la malveillance, de vaincre ou de mourir en les combattant, invité le Comité de surveillance de poursuivre avec nous les infâmes qui ont osé attenter aux bustes de Brutus, de Marat et de Le Peletier. La commune a juré, à l'unanimité, que celui qui découvrirait les traîtres qui ont commis le crime aura 200 livres de récompense...
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 +Quels étaient les auteurs de cet « attentat »? Je ne sais. On dénonça trois gardes nationaux, mais on ne put les dénommer. Peutêtre demeurèrent-ils toujours inconnus, car, deux mois après les événements relatés plus haut, les habitants de Brutus ne les avaient pas encore découverts. Du moins, le registre de la municipalité n'en porte aucune trace. On voit donc que la déchristianisation, que l'établissement du culte de la Raison à Ris-Orangis, n'ont donné lieu à aucune complication, à aucune opposition sérieuse, à aucun désordre grave, et que, sauf quelques incidents de minime importance, la première commune de France qui se déchristianisa le fit, en somme, très pacifiquement (1). F. DIEUDONNÉ. (1) Ce dernier mot : très pacifiquement, n'est peut-être pas tout à fait exact, car la population tranquille de Ris était terrorisée par les violents de la Société populaire, et elle n'osait manifester ses craintes. L'incident de la mutilation du monument, raconté plus haut, montre bien qu'il y avait des consciences froissées par les excès qui se produisaient sans cesse. L'état de division de cette commune ne fit d'ailleurs que s'accentuer par la suite, au point que partagée en deux partis hostiles, chacun nomma son maire, et Brutus donna ce spectacle peu banal d'être administré par deux maires, et cela peu de temps après cette fête où l'on venait de célébrer si pompeusemeut la fraternité et la liberté ! D'ailteurs, de part et d'autre les esprits étaient tellement surexcités qu'il en est résulté la publication d'un certain nombre de petits mémoires où les auteurs exhalent leurs plaintes, leur colère et leurs angoisses. Un de nos collègues a recueilli plusieurs de ces pièces dont il a fait un recueil qui ne manque pas d'intérêt. N. d. 1. R.
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 +=====PROMENADE ARCHÉOLOGIQUE DU 24 JUIN 1907 A CHEVREUSE, DAMPIERRE ET L'ABBAYE DES VAUX-DE-CERNAY.=====
 +Cette année, le programme adopté pour la promenade annuelle de la société archéologique offrait un vif intérêt : traverser un pays charmant et réputé entre tous dans notre département de Seine-et-Oise, pourtant si favorisé, et visiter deux magnifiques domaines. Aussi les adhérents, amateurs de beaux sites ou archéologues convaincus, furent-ils nombreux et empressés. Beaucoup de dames avaient répondu à l'appel et leur présence augmentait encore le plaisir que l'on se promettait de cette excursion. Plusieurs personnes et non des moindres appartenant à la Société, étaient venues par leurs propres moyens, et se joignirent à nous pour la visite de l'abbaye et des Vaux de Cernay. L'on a relevé la liste des convives du déjeuner de Dampierre, nous la donnons ci-après, et s'il se trouvait dans cette liste, relevée à la hâte, erreur ou omission, d'avance nous nous en excusons. M. Delessart, de Lardy; M. l'abbé Lemay, curé de l'Etang-laville M. Ch. Sabrou, de Corbeil; M. R. Dubois, de Brunoy; M. L. Barthélemy, de Paris; M. et Mile Périn, de Morsang-surOrge; M. Delorme, de Saint-Germain; Mme Bonnefoy, M. et Mme Dameron, Mme Thominé, M. et Mme Robin, de Corbeil; M. François Darblay et M. Rozier, de Saint-Germain; Mile Clavier, Mme et Mile Camus, Mlle de Goyon, Mile Allier, Miles Hutteau, de Corbeil; M. l'abbé Destarac, curé de Wissous; Mlle Govin; M. le Paire, de Lagny; M. Gaitet, receveur des finances à Corbeil; 7
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 +M. l'abbé Couraud, curé de Garches; M. l'abbé Leroux, curédoyen de Palaiseau; M. l'abbé Trouillon, curé de Leuville; M. Gérard, avoué à Corbeil et Miles Gérard; M. Guébin, avoué à Corbeil, Mme et Miles A. et O. Guébin; M. Rousseaux, avoué à Corbeil, Mme et Mile Rousseaux; M. Jozon, notaire à Corbeil et Mile Jozon; Mme Jozon mère; M. Lelong, notaire à Corbeil; M. et Mme Jarry de Corbeil et M. Jean Jarry; Mme Dupuy-Dutemps, de Corbeil; MM. Allorge et Maire, de Montlhéry; MM. Soupault et Cotteleur, de Neuilly, etc.. etc. Uu deuil bien douloureux avait empêché notre secrétaire général de prendre la direction de cette promenade, comme il le faisait depuis tant d'années avec l'entrain et le dévouement que chacun a pu apprécier. Son absence a été vivement regrettée, ainsi que celle de M. le docteur Boucher, président, retenu lui aussi par un deuil de famille. M. l'abbé Destarac, curé de Wissous, voulut bien assumer la tâche de les remplacer et personne ne contredira qu'il n'ait rempli cette délicate mission à la satisfaction de tous. Il fallait quitter Corbeil de bonne heure car il s'agissait de se rendre à Saint-Remy-lès-Chevreuse par Juvisy et Palaiseau ; et, de Saint-Remy, prendre des voitures jusqu'à Dampierre et l'abbaye des Vaux. ___ Malgré l'heure matinale, M. Dufour nous a fait l'aimable surprise de se trouver à la gare au moment du départ. Il tenait à nous embarquer, nous souhaitant bon vent, bon gîte... et le reste. Ses souhaits ne furent pas vains l'excursion a été des plus agréables. Est-il permis d'ouvrir une parenthèse pour exprimer, très bas, le regret que tous les sociétaires ne soient pas partis ensemble ? Une vingtaine d'entre eux signe des temps avaient loué un autobus. - Il est entendu que les archéologues sont tous gens parfaitement bienveillants; pourtant, il paraîtrait que certains auraient souhaité à leurs confrères de l'autobus de rester quelque peu en panne... oh! quelques instants !... Mais les dieux n'exaucent pas les mauvais désirs des hommes ; aussi, non loin de Dampierre, des cris de triomphe, sortant d'un nuage de poussière, avertissaient du passage de l'autobus, qui arriva à Dampierre bon premier. De Palaiseau à Saint-Remy-lès-Chevreuse, où nous devons [
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 +échanger le chemin de fer contre des voitures, on suit, par une route charmante, la gracieuse vallée de l'Yvette tant vantée, mais non pas trop vantée: de tous côtés, sites agréables, villages verdoyants, prairies entrecoupées de bois; champs nombreux et fertiles, utilisés surtout pour la culture des fleurs; châteaux de ci de là, parfois à mi-hauteur, comme le domaine des Montgommery, dont on aperçoit la chapelle funéraire, monument grec, précédé de deux sphinx d'effet assez bizarre dans ce paysage verdoyant et... si peu oriental; tantôt sur le point culminant, comme le château féodal de la Madeleine, ancien domaine de Chevreuse. Ce dernier, admirablement situé, domine toute la vallée : deux tours majestueuses et quelques bâtiments forment un ensemble imposant. Nous ne résistons pas au désir de visiter ces ruines. Laissant notre char à mi-côte, nous y accédons par une route en pente douce, de laquelle on jouit déjà d'une vue fort étendue sur la vallée. Nous sommes sur le domaine du duc de Luynes. On nous accorde l'autorisation d'escalader l'une des tours. C'est plus facile à dire qu'à faire ; néanmoins, peu de visiteurs restent en bas. L'escalade est mouvementée... tout le monde n'est pas svelte... Mais nous sommes récompensés de nos peines car nous jouissons, dans son ensemble, du charmant paysage que nous avons parcouru. Au pied du donjon, s'étage la petite ville de Chevreuse avec sa vieille église de pierre, son vaste hospice dû à la charité de la famille de Luynes. A 11 heures, nous arrivons à Dampierre et, vite avant le déjeûner, nous donnons un coup d'œil au château. Il est situé entre deux collines qui s'élèvent rapides, verdoyantes et entourées d'ormes magnifiques. L'effet est grandiose; mais le château paraît triste, d'autant que portes et fenêtres sont hermétiquement closes, et hélas ! doivent demeurer telles pour nous, car malgré les sollicitations réitérées faites à qui de droit, la société archéologique de Corbeil n'a pas obtenu l'autorisation de visiter Dampierre (le vendredi étant le seul jour affecté aux visites des étrangers). C'était une grosse déception ! Les collections de Dampierre sont célèbres: la Minerve, restituée par Simart d'après les descriptions du chef-d'œuvre de Phidias, œuvre difficile entre toutes, très diversement appréciée des critiques et par conséquent d'autant plus intéressante à étudier;
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 +la fameuse Pénélope endormie de Cavelier; le Louis XIII enfant, de Rude, les peintures d'Ingres, du Poussin, de Rubens etc. etc. Tous ces chefs-d'œuvre offrent sans doute un vif intérêt... on dit que les parterres sont aussi fort beaux; mais tout cela reste, pour la société de Corbeil, mystère et déconvenue. En considérant le château du haut de la colline, mille visions du passé se présentent à l'esprit la fortune soudaine de Charles d'Albert, possesseur de la petite seigneurie de Luynes en Provence, filleul du bon roi Henri et créé par Louis XIII duc du domaine de Maillé en Touraine, érigé en duché de Luynes. La famille de Luynes, ne prit possession du domaine de Dampierre que sous Louis XIV. Depuis le xive siècle, il avait passé par bien des mains. Au xvie il fut acquis par le cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, déjà possesseur du château de Chevreuse, qu'il quitta pour Dampierre << situé dans un frais vallon ». Le Balafré hérita des biens du Cardinal et les laissa lui-même à ses frères : Charles de Lorraine, duc de Guise, et Claude de Lorraine. Ce dernier céda à sa femme, la célèbre Marie de Rohan, le domaine de Chevreuse et Dampierre qui sortit alors de la maison de Guise, Marie de Rohan l'ayant constitué domaine de son fils, Charles d'Albert, qu'elle avait eu de son premier mariage avec le connétable de Luynes, ami de Louis XIII. Ce deuxième duc de Luynes maria son fils, le duc de Chevreuse, avec une fille de Colbert. La fortune, on le voit, continuait à favoriser la famille de Luynes, cette alliance avec les Colbert lui amena de grands biens; aussi la reconstruction du château fut-elle décidée et confiée à Mansart. Si la célébrité de Marie de Rohan n'est pas pure de tout alliage, il n'en est pas de même de son petit-fils, qui a laissé à Dampierre, ainsi que la duchesse, sa femme, un parfum de vertus et de piété. Fénelon était leur ami, ainsi qu'en témoigne la correspondance du grand Archevêque, qui avait pour eux une amitié très étroite, faite d'estime et d'admiration. Sous la plume de St-Simon, les anecdotes abondent, relatant les faits et gestes du duc et de la duchesse de Chevreuse; mais malgré ses yeux de lynx, souvent peu bienveillants, il n'a pu voir en eux que dignité de vie, noblesse et honorabilité. Pourtant, il faut bien que le malicieux chroniqueur exerce sa verve quand même ; ne raconte-t-il pas que le duc, fort distrait avait coutume d'oublier dans l'antichambre, parfois tout un jour, les visiteurs qui lui étaient annoncés. L'un de ses familiers se le
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 +tenant pour dit, se présentait le matin, partait à Paris à ses affaires et revenait vers le soir à l'heure où revenait aussi au duc la mémoire absente. Devant les portes closes du château, il était assez à propos de songer à cette histoire. Le petit-fils de l'ami de Fénelon écrivit des mémoires où l'on peut puiser sur la cour de Louis XV des renseignements circonstanciés sa femme était l'une des dames d'honneur et l'amie de la Reine Marie Leczinska, ce qui explique les visites du roi et surtout de la reine à Dampierre. Marie Leczinska y vint six fois; elle y avait sa chambre ; les princesses y vinrent aussi et, pour elles, furent données de belles fêtes dans le vaste parc. Ce fut une époque brillante pour Dampierre. Arriva la Révolution. Le duc de Luynes, fils de l'auteur des mémoires, et gouverneur de Paris depuis 1758, siégea aux États Généraux pour le baillage de Touraine, dans lequel se trouvait le duché de Luynes ; il ne quitta pas Dampierre pendant la tourmente, échappa aux proscriptions et fit partie du Sénat en 1803. Sa femme, née de Montmorency Laval, fut dame d'honneur de Marie-Antoinette. C'était une lettrée; elle installa une imprimerie dans le château même. Ils furent les aïeuls du duc Honoré de Luynes, l'érudit, l'archéologue qui a fait de Dampierre ce qu'il est actuellement. La biographie du duc de Luynes a été publiée par HuillardBréholles et mériterait d'être étudiée. A la fois grand seigneur, savant et ami des arts, le duc menait à Dampierre une vie fort occupée. Très matinal il allumait luimême son feu et sa lampe, et consacrait plusieurs heures à ses affaires et à sa correspondance. Dans la journée, il se livrait aux travaux d'érudition et aux expériences de laboratoire. La soirée était occupée par la lecture en famille des grands écrivains du xvII® siècle. Frugal, comme tous les travailleurs de la pensée, très simple dans tout ce qui était à son usage personnel, il savait dépenser avec noblesse, soit qu'il s'agît d'ouvrir sa bourse à un prince exilé, comme il le fit en 1864 pour le comte de Chambord, soit qu'il fallût traiter avec les artistes qui furent chargés de restaurer et de décorer le château, comme Duban, Ingres, Simart, soit qu'il entreprît des voyages en Orient, en Egypte ou en Syrie, d'où il rapporta (de
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 +Beyrouth) ce magnifique sarcophage en basalte noir, qu'on peut admirer au Louvre, et que dix paires de bœufs amenèrent de Sayda à la mer !... Le duc de Luynes dépensait en grand seigneur. Et, en même temps, familier avec les langues orientales, comme avec les langues classiques et les langues modernes, il traduisait les inscriptions trouvées en Grèce, aussi bien qu'en Egypte et en Syrie. On peut juger par la magnifique collection de médailles antiques dont il fit don à la bibliothèque impériale en 1862, et qui a été estimée 1.224.904 frs, de la science du numismate et de l'orientaliste qu'il était. C'est ce même homme qui, en 1867, le 3 novembre, au soir de Mentana, courut sur le champ de bataille donner ses soins aux blessés et couvrir de son manteau l'un d'eux transi de froid. Il mourait à Rome, un mois après, dans les bras de sa belle-fille, veuve elle-même et destinée à de plus grands deuils encore, car en 1870, le petit-fils aîné du duc Honoré, Charles de Luynes, fut frappé à mort à Loigny, aux côtés de Sonis et de Charette. Le duc Honoré avait écrit à sa belle-fille au sujet du mariage de ce même Charles de Luynes: «Je souhaite aux jeunes époux un avenir heureux; toutefois, je ne désire pas que les traverses leur soient inconnues; ce sont elles qui forcent l'âme à considérer et à affronter les réalités de la vie. A chacun, elles enseignent, à ses dépens, que nous ne sommes pas dans ce monde pour nous amuser puérilement et que, quand nous aurons à quitter notre place, elle aura dû être dignement et utilement occupée ». Mais il fallut s'arracher à tous ces souvenirs pour aller vulgairement déjeûner. Le repas était préparé dans une salle de verdure très agréable, il fut abondant et bien servi. A l'heure du champagne offert, comme d'habitude, par la société, Monsieur l'abbé Destarac prononça la charmante allocution suivante, qui fut accueillie par des applaudissements réitérés. Mesdames, Messieurs et Chers Collègues, Je suis confus d'avoir l'honneur de me lever à cette place et de porter, en la circonstance, la parole. S'il ne s'agissait que de vous remercier, au nom du bureau, de votre empressement à assister chaque année à l'excursion traditionnelle de notre société, ma
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 +tâche serait bien aisée et mon plaisir complet. Seulement, il me faut faire... un remplacement. Et remplacer le docteur Boucher - qui n'est pas praticien que dans son art ne m'apparaît pas un rôle déjà si facile. Notre cher Vice-Président, comme notre dévoué secrétaire-général, sont, tous deux, en grand deuil. C'est le pénible motif de leur absence de cette réunion dont ils eussent été aujourd'hui comme d'habitude - l'âme et les organisateurs. Ils m'ont chargé de vous faire agréer leurs excuses et de vous exprimer leurs bien sincères regrets. ― - - - Privés de la présence de l'érudit Docteur, vous serez donc aussi privés cette fois d'une de ces allocutions qu'il avait coutume de nous servir au dessert. Les délicats ont souvent pensé et dit que c'était un régal. Croyez bien que je suis fâché franchement - de ne pouvoir pas vous en offrir de pareil. Faut-il vous confier, Messieurs, qu'on a éprouvé des scrupules, à l'assemblée générale, au sujet de cette sortie d'aujourd'hui, - trop lointaine, prétendait celui-ci, en dehors de notre arrondissement, prétextait celui-là, fidèle du réglement. De l'avoir décidée, nous n'avons pourtant pas la contrition parfaite et votre indulgence, en tout cas, pourrait nous accorder l'absolution. Car, si le programme de la journée semble en effet un peu chargé, il nous procure, mis à part l'intérêt historique proprement dit des visites au domaine de Dampierre et des Vaux de Cernay - la vraie satisfaction d'une promenade exquise dans un des sites les plus jolis des environs de Paris, fréquenté depuis longtemps par tant de peintres de talent pour son pittoresque. C'était bien une considération de valeur, puisque des dames ont toujours l'amabilité d'accompagner les excursionnistes. Nous prouvons au moins à ce moqueur de Labiche qu'à côté des manies ou de l'idée fixe des archéologues, il y a place encore pour quelques délicates attentions. Chevreuse, Dampierre, Cernay ! Voilà, en des noms de villages, beaucoup de l'histoire et de l'histoire glorieuse de notre pays. Les ducs et duchesses de Chevreuse, le connétable et les ducs de Luynes, Simon de Montfort, seigneur de Neauphle et fondateur de l'abbaye, Saint Thibault de Marly, de la noble famille de Montmorency et abbé des Vaux, quelle évocation de grands noms et d'événements fameux, depuis la féodalité qui surgissait tout à l'heure à vos regards dans les restes encore imposants du châteaufort de la Madeleine, planté à quatre-vingts mètres au-dessus du bourg de Chevreuse; depuis ce douzième siècle qui édifiait avec le talent et les bras des moines et du peuple, fraternellement unis, ces chefs-d'œuvre d'architecture ogivale primitive dont vous contemplerez, dans les ruines de l'église abbatiale, le promenoir et le cloître des Vaux, un des plus purs spécimens, devant lequel, hélas ! le vandalisme de la Révolution n'a cependant pas hésité. Dampierre ! Mais avec son château acquis et embelli au seizième siècle par le cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, oncle du Balafré, c'est, dans votre mémoire, la maison des Guise, ses fastes, sa rude puissance qui en imposait à François Ier lui-même, selon le vieux quatrain: ―
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 +Le feu roi devina ce point Que ceux de la maison de Guise Mettraient ses enfants en pourpoint El son pauvre peuple en chemise. C'est la Fronde, avec Marie Rohan de Montbazon, duchesse de Chevreuse, si célèbre par sa beauté, son esprit et ses intrigues. Veuve à vingt et un ans du connétable de France, favori de Louis XIII, elle épousa en secondes noces Claude de Lorraine qui, en 1655, lui céda la terre de Dampierre, moyennant un million trente mille livres et après une vie consacrée à intriguer contre Richelieu, qui la fit exiler, elle mourut âgée de soixante-dix-neuf ans, à Gagny, dans la retraite et la pénitence. Tout devait être étrange dans l'existence de cette femme. Elle avait une sœur de père, de quarante ans moins âgée qu'elle, qui portait déjà le voile blanc des novices, quand son fils, né du connétable, au sortir du Port-Royal, où on l'avait élevé, tomba si fort épris de sa tante que la Duchesse de Chevreuse dut obtenir de Rome dispenses sur dispenses pour ce mariage « qui fut fort heureux », déclare Saint-Simon. En 1667, le jeune duc de Chevreuse, Charles Honoré, marquis d'Albert, se mariait à vingt ans avec Jeanne Marie Thérèse, septième enfant de Colbert. D'immenses ressources lui survenaient avec cette alliance. La demeure du Cardinal de Lorraine n'était plus dans le goût du temps. Mansart, l'architecte du Palais et de Notre-Dame de Versailles et du dôme des Invalides, reçut la mission de reconstruire le château de Dampierre. - Il faut lire sur ce duc et cette duchesse de Chevreuse, les pages de Saint-Simon qui leur était attaché par une intime amitié. Il dit tout, tout, - le cancanier! — la mésaventure qu'on ne saurait raconter à table de la duchesse, dans le carrosse du roi, en cours de route vers Fontainebleau ; sa liberté en présence de Louis XIV, qui la tenait en très haute estime, et de sa part ne s'offusquait de rien, et puis aussi les indéniables vertus, la forte et solide piété de l'un et de l'autre. Il en trace deux nobles caractères, deux patriarcales figures. En vérité, c'est justice. - Plus tard, sous Louis XV, Dampierre reçoit la visite du Roi et à diverses reprises celle de Marie Leckzinska qui venait se consoler de son délaissement près de la Duchesse de Luynes, sa dame d'honneur et son amie. La Révolution passa sans trop inquiéter, semble-t-il, ce duc de Luynes, futur sénateur de l'Empire et aïeul du duc Honoré, le savant et l'archéologue, qui fit restaurer par Duban en 1840 le château actuel, où il rassembla les magnifiques collections et objets d'art qui sont une incomparable richesse. Enfin l'adage est vrai : Bon sang ne peut mentir en 1870, le duc Charles et son frère Paul combattaient avec Sonis et les Pontificaux. A Loigny, Charles tomba frappé en pleine poitrine, dans les bras de son beau-frère, de Sabran-
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 +Pontevès. Son plus jeune enfant aujourd'hui duchesse de Noailles — n'avait que trois semaines. Son fils, le duc Honoré, le seigneur actuel, n'a pas, malheureusement pour nous, cru pouvoir, malgré nos sollicitations, nous accueillir ce matin dans son domaine. ―――― ―― - - Aux Vaux de Cernay, de grands souvenirs aussi nous attendent. Il serait ici trop long de les mentionner même à la hâte, mais je ne doute pas qu'après tant de visiteurs – j'allais dire de pèlerins vous n'éprouviez une secrète émotion sur ce sol où dorment encore des moines blancs de Citeaux, sous ces voûtes imprégnées de leurs effusions d'âme, auprès de cette fontaine miraculeuse de Saint Thibault où la reine Marguerite obtint la grâce de donner un fils à Saint Louis et à la France un bon roi. - - Et maintenant, Messieurs, encore que la vallée évoque ainsi des époques et des personnages de tant de distinction et d'élégance, vous ne me demanderez pas de revêtir le manteau long, de prendre manchettes et rabat de dentelle pour vous adresser les compliments dont on m'a chargé pour vous – à la façon, j'imagine, d'un chapelain mondain des seigneurs d'antan; mais les solitaires de PortRoyal ne hantent plus la région pour m'interdire, à cause de mon caractère, de terminer l'agréable mission qui m'incombe, et le saint Abbé des Vaux, si je me trouve un peu ici sous sa juridiction, consent bien, je pense, en gentilhomme qu'il était, à laisser fléchir la règle du silence afin de me permettre de lever mon verre aux absents d'abord, M. le docteur Boucher et M. Dufour dont nous aurions félicité la vaillance à quatre-vingts ans bientôt, à votre santé à tous, Messieurs, et en l'honneur de ces Dames à qui reviennent, avec nos hommages, les meilleurs remerciements pour leur gracieuseté d'avoir bien voulu ajouter, par leur présence à notre promenade, un charme de plus. - Notre collègue Monsieur Guébin remercia l'orateur et l'organisateur de la promenade, il exprima encore le regret que tous ressentent de certaines places vides. Les voitures s'ébranlent ensuite pour les Vaulx de Cernay et l'Abbaye. C'est encore une jolie promenade à travers la campagne de Senlisse où un arrêt s'impose pour visiter l'église. Les belles voussures de pierres attirent tout d'abord les regards; puis, quelques-uns admirent un banc-d'oeuvre renaissance du temps d'Henri II. C'est une vraie surprise de se trouver brusquement au milieu des Vaux de Cernay. Le rù de Cernay court, bondit à travers les roches, limpide à ravir. Des pins, des hêtres abritent ces « cascatelles » et couvrent les pentes escarpées qui font penser à la Suisse. C'est charmant. L'abbaye des Vaux de Cernay est peu distante de ce ravissant paysage; nous suivons à pied le chemin qui y conduit, après avoir
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 +remarqué, dans un carrefour, le monument élevé à la mémoire du paysagiste Pelouse, qui avait un culte pour cette belle contrée. Nous arrivons enfin à l'Abbaye et, plus heureux qu'à Dampierre, nous devons des remercîments au propriétaire qui, sans se faire prier, nous a gracieusement permis l'accès de son domaine. De l'ancienne abbaye, il reste les murs de l'église, encore très imposants, et un cloître. Le tout dans un cadre peigné, léché, comme le sont les parcs modernes. Il faut entrer sur le sol de l'ancienne église pour en admirer les proportions. On voit encore la naissance des voûtes et, au chevet, un oculus, dont la forme rappelle le Mystère de la Sainte Trinité. Monsieur l'abbé Destarac évoque le souvenir des moines nombreux, des saints qui ont vécu dans ces lieux, prié dans cette église et dont les corps reposent sous la terre que foulent les pieds des visiteurs; de ces moines qui ont fait la France, dont les vertus, la science, le dévouement ont été l'exemple bienfaisant dans les temps. de barbarie, et la sauvegarde dans les calamités ou les périls. Il est impressionnant de songer à ces grandes choses disparues à jamais... Une maison de plaisance, un parc d'agrément remplacent ces lieux de prière, d'étude et de sacrifices... Remplis de respect, quelques hommes se découvrent. Le cloître ou promenoir se compose de deux voûtes parallèles soutenues par de belles colonnes, aux chapiteaux si beaux dans leur simplicité du gothique primitif. Nous visitons, dans le parc, la fontaine de saint Thibault, élevée avec les restes des arcades provenant d'un cloître de la Renaissance. Un prêtre engage les jeunes filles à entrer dans l'intérieur de la fontaine pour se placer sous la protection de saint Thibault, ce que toutes font avec grâce. Puissent-elles en rapporter la bénédiction des vieux moines !... Le retour se fit sans incident; chacun revenant très satisfait de cette belle promenade qui laissera des souvenirs si agréables et si profitables. X.
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 +=====LA PAROISSE DE SAINT PIERRE D'ÉTAMPES=====
 +FABRIQUE LEGS A L'ÉGLISE ▬▬▬▬▬▬▬▬ CONFRÉRIES 1591.2 mai, Germaine Dauthon, femme de Pierre Colleau, fait un testament en présence de Jean Larsonneur, notaire, et de Cyr Chevallier, vicaire, par lequel elle lègue à l'Eglise une rente annuelle et perpétuelle d'un écu et un tiers d'écu sol, à prendre sur une maison sise rue de l'Avalloir, dont elle laisse la jouissance à son mari. Peu de temps après, sans doute après la mort de ce dernier, les frères Médard et Eloy Dauthon, fils de Léonard, vigneron, héritier de Germaine Dauthon, sa nièce, augmentent ce don par la constitution d'une rente de 6 livres 5 sols tournois à prendre sur la maison, rue de l'Avalloir, et sur un arpent un quartier de terre au champtier du Cochereau en deux parties d'égale contenance, et sur 3 quartiers au champtier du Bordeau (2). 1603. - Testament signé « Le Roy, Vramant, Boullemier et Jehan Gorron », par lequel Perrine Boilleau, veuve de Mathieu Vrament, demande que son corps soit enterré au cimetière de Saint Pierre près de ses parents et amis; elle donne à l'église de sa paroisse, cinq sols, et aux autres églises, quinze deniers, moyennant trois services (1) Pour la 1re partie, voir Bulletin de 1907, pages 31 et suivantes. (2) Archives de S.-et-O. E. 3780.
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 +à messe haute et vigiles, un service au bout de l'an, et deux livres de cire pour son luminaire. 1604. Citation de Mathurin Gaury, marguillier. 1604.17 Août, testament de Michelle Debrye, femme d'André Thibault. Elle veut être enterrée dans le cimetière et qu'il soit sonné le glas de sa paroisse. Elle demande trois services à son intention avec messes hautes ou basses, vigiles à trois leçons, recommendaces et saluts accoutumés. Elle lègue à l'église de S. Pierre, trois sols; à Saint-Symphorien, 2 deniers; à l'Hôtel-Dieu de Buval, onze deniers; à Notre-Dame, à Ste-Croix et à St-Basile, chacun cinq sols. Le tout fait en présence de Jehan Verret, prêtre, chanoine de SteCroix, de Mtre Jean Boureau, chirurgien, du mari de la testatrice et du curé Le Roy. - La chapelle de St-Symphorien figure, au xiie siècle, avec l'église de S. Pierre d'Etampes, au nombre des biens possédés par l'abbaye de S. Benoît-sur-Loire « ecclesiam sancti Symphoriani » (Recueil des chartes, ouv. cité plus haut). Nous manquons de renseignements sur cette chapelle dont les registres paroissiaux ne parlent pas. Elle était bâtie au-dessus d'une fontaine qui existe encore, sur une hauteur qui domine les maisons de la rue Sadi-Carnot, autrefois rue du Sablon et à laquelle conduit une ruelle encore dénommée « ruelle de S. Symphorien ». Dépendant de la fabrique de S. Pierre, cet édifice a été vendu en 1793, pour 1145, comme bien national, nous dit M. L. Marquis, et démoli. On a trouvé aux alentours des ossements, des vases funéraires, dénotant l'existence d'un ancien cimetière (1). Le 4 Septembre 1790, quelques membres du conseil général de la commune d'Etampes se transportèrent à la chapelle de S. Symphorien. Ils remarquèrent qu'elle était dans un état de délabrement si absolu et de ruine si prochaine qu'il n'était pas possible de croire qu'elle pût être rétablie solidement par simple voie de réparations, qu'il fallait qu'elle fût ou reconstruite, ou détruite en entier. Cette visite avait eu lieu sur la demande des habitants de S. Pierre ; on décida qu'il leur serait répondu, dans la personne du 1er marguillier, que la commune ne pouvait prendre, pour le moment, aucun arrêté à ce sujet, attendu que l'Assemblée nationale devait, sous peu, (1) Voir « La Chapelle et la Fontaine de Saint-Symphorien à Etampes », par M. MAX. LɛGRAND (Bulletin de la Société de Corbeil et d'Étampes, 1895).
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 +rendre un décret relatif à la conservation, ou à la démolition des temples, églises et chapelles nécessaires, ou inutiles. L'Hôtel-Dieu de Buval était très ancien; il est cité dès 1404 sous le nom de Beval et, en 1468, « l'Aumosne de Buval ». Il était situé à gauche de la rue Sans-Pain, dite aujourd'hui la rue du Sablon. Il jouissait en 1648 d'un revenu de 4000 livres (1). En 1699, ses biens furent réunis à ceux de l'Hôtel-Dieu actuel ; il n'en reste plus aucun vestige (2). Cet établissement est quelquefois mentionné dans les registres paroissiaux : 1644.6 novembre, décès à l'Hôtel-Dieu de Buval, d'Etienne Maugars, de la paroisse d'Ormoy la Rivière. 1651. — jeudy 3 avril, décès d'un fils à Pasquet Janvier, à l'HôtelDieu de Buval. - 1657. — 24 février, cejourdhuy a esté inhumé en notre cimetière, Jean Gates, qui se disoit estre du village d'Arbonne en Gastinois, lequel avoit esté quatre mois malade à l'hospital de Buval (3). 1669. lundy 25 février, inhumé au cimetière le corps d'un enfant décédé au lieu de l'hospital de Buval, de ma paroisse. Sous le nº 3829 de la série E des archives de Seine-et-Oise, on voit un cueilleret, ou état de cens dus au seigneur du Bourgneuf par l'Hôtel-Dieu de Buval. ― — 1651. Pierre Nicolas, vigneron, sonneur de S. Pierre. 1659. Georges Hamouy, huissier et marguillier de notre église. 1608. Testament de la femme de Jehan Navais. Elle veut et entend être enterrée au cimetière dans un cercueil de bois; qu'il lui soit sonné un gros glas en sa paroisse, et qu'il soit employé pour son luminaire 3 livres de cire. Elle veut aussi qu'il lui soit dit trois services solennels et quatre grandes messes hautes avec vigiles à plusieurs leçons. Elle donne et lègue à l'église de S. Pierre, sa psse, 10 sols pour être mise aux prières; aux églises de Notre-Dame, de S. Basile, de S. Gilles et de S. Martin 1 sol et 3 deniers chacune; autant à la mala- - (1) L. MARQUIS, loc. cit. (2) Etampes pittoresque, la ville », p. 238 (2° édit.). « (3) L'hôpital de Buval n'avait donc pas de cimetière particulier comme en avaient un tous les établissements de la ville, et, en particulier, Saint-Symphorien.
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 +drerie de S. Lazare (1); à S. Symphorien et à l'Hôtel-Dieu de Buval chacun 10 sols 6 deniers. ――――― 1612. 19 nove. Titre nouvel de 25 sous de rente donnés à l'église S. Pierre par Gervaise Péronnet, veuve de Léonard Dauthon par son testament reçu devant Pierre Le Roy, curé du bourg, passé par Eloy Dauthon, fils de la testatrice, au profit de la fabrique, représentée par Jean Villemaire et Jean Louchon, marguilliers (2). 1624. 5 mai, constitution d'une rente de 40 sous tournois, au capital de 32 livres tournois, provenant d'une fondation d'obit pour Bernard Coquet, faite par Madeleine Georges, veuve en dernières noces de Pierre Buchez, ou Buchet, au profit de la fabrique de S. Pierre d'Etampes, acceptant par Jean Papillon, Pierre Jubin, Eloi Barbault et Pierre Boucher, marguilliers en exercice et du consentement de Pierre Le Roy, curé, Jean Jubin, Jean Bouchon, Michel Boullemier le jeune, Jean Halle, Artus Lemaire, Zacharie Vallée, François Baudry, Michel Baudry, Jean Villemaire, Guillaume Lecomte, Pierre Joisneau et plusieurs autres habitants de la paroisse. Cet extrait est tiré des archives de Seine-et-Oise (E. 3784) qui mentionnent encore à la suite la constitution d'une rente de 37 sous 6 deniers faite par Michel Mercier le jeune, vigneron, au profit de la Fabrique et le transport d'une rente de 20 sous tournois à prendre sur Mathieu Boucher, vigneron, à Louis Barrat, chapelain de NotreDame. - Nous verrons dans un autre chapitre qu'en 1630, Benigne Le Ragois, alors seigneur du Bourgneuf, fît à la Fabrique 25 livres tournois de rente annuelle destinée à l'entretien d'un maître d'école en échange d'une ruelle publique traversant sa propriété dont les habitants lui firent l'abandon. << Lemercredy 18 juin 1637, fust célébré un service de la Confrérie de S. Sébastien pour la deffuncte Catherine Chartier; le 19, un service de la Confrérie du S. Sacrement; et le 20, un autre service de la Confrérie de S. Claude >>. - 1648. Citation de la confrérie de Notre-Dame de Liesse. 1656. << Jeudy 26 octobre, enterré au cimetière Simonne Courtillet, vivante femme de François Massoneau, demeurant à Bouville; vu la permission du Sr curé de Bouville et avec le certificat (1) V. « Comptes de Recettes et de Dépenses de la maladrerie et léproserie de SaintLazare de 1552 à 1556 », Fontainebleau, Bourges, 1903. (2) Arch. de Seine-et-Oise, E, 3780. V. l'année 1591.
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 +verbal de sa vie et mort chrestiennes, laquelle m'a dit qu'elle a fait quelque laiz à nre église et qu'il faut voir chez le notaire dudit lieu, détenteur de son testament >>. Claude Villemaire, maréchal, et Cantien Faye, vigneron, sont cités en qualité de marguilliers. Le dernier est mentionné dans une pièce des archives (E 3795), sans date précise, mais qui doit se rapporter à cette époque, dans laquelle il est dit que « Claude Fontaine, curé de S. Pierre d'Etampes, Denis Leblanc, sergent royal, Simon Joly, maréchal, et Pierre Nicolas le jeune, vigneron, marguilliers dudit S. Pierre, considérant que la Fabrique a 22 livres I sou tournois de rente en 7 parties à prendre sur plusieurs particuliers morts et sans biens, ou vivants et insolvables, assignées sur quelques maisons sises au faubourg S. Pierre, à présent en ruines depuis les guerres dernières, transportent, moyennant la somme de 359 livres 4 sous à noble homme Nicolas de Coeurs, Sr du Bourgneuf, receveur et payeur des rentes assignées sur les tailles de la ville de Paris, 111 sous sur François et Cantien Faye, vignerons, 100 sous sur Jean Boucher et Pasquier Mercier, 4 livres 2 sols 6 deniers tournois sur Éloi Danthon l'aîné, vigneron, et 32 sols tournois sur Cantien Demollière ». Jeudy, 8 mars 1657, enterré au cimetière Catherine Jourdain, veuve de Pierre Martinet, laquelle après avoir dressé son testament devant moy etc. 1658.27 novembre, inhumé au cimetière, Martine Lhoste, veuve d'Estienne Moreau, vivant md hostelier... et, par son testament, passé devant le curé soussigné, aurait légué à nre église un demi-arpent de pré situé en la prairie entre les deux rivières, proche le moulin Foulleret, à la condition d'un obit. 1660. Pierre Buchet, vigneron, marguillier. - 1662. Jacques Vallée, ép. de Perrine Simonneau, marguillier. 1662. — Aujourd'huy jor de S. Jean, a esté inhumé en nre cimetière, Michel Leblanc, mon paroissien, âgé de 41 ans, praticien, et qui a demeuré cy-devant plusieurs années à Paris ès estuddes de notaires, homme sévère et de ceux qui ne plaisent pas au monde et à qui le monde ne plaît pas ; lequel après avoir reçu les sacremens en sa maladie et quatre ans devant faict son testament par laquelle il donne et fonde 200 # à nre église outre ceux que cy devant il lui avoit données pour des causes exportées (sic) Requiescat in pace!
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 +1663. Pierre Boulle, marchand boucher, marguillier. 1663. -27 Février, inhumé dans la chapelle de Notre-Dame de Liesse, Toussainte Bourdon, femme de François Faye, vigneron, qui a fondé 5 livres 10 sols de rente a nre église. Elle est morte d'hydropisie le lundy 26 Février (sic). - Marguilliers: en 1665, Toussaint Bauldry, vigneron; en 1668, Michel Paris, aussi vigneron; en 1671, Charles Durand, boulanger; en 1672, Fois Paris, laboureur. - 1680. Lundy 5 aoust, inhumation dans le choeur de St. Croix, de Mre Pierre Boullemier (1), prêtre, chantre et chanoine de Ste Croix, originaire de cette pe aage de 69 ans. Il a fondé icy un obit et baillé 10 # de rente pour la confrérie des pauvres et de la charité. 1682. Lucas Baudet, vigneron, marguillier. 1687. -Pierre Canano, sonneur de l'église. 1695, Charles Roger, bedeau. - 1694.16 mars, Marin Savouré, bourgeois d'Etampes, mandataire des créanciers de M. et de Madame du Bourgneuf, vend, à titre de rente foncière, au curé de Saint-Pierre, David Chassecuiller, un jardin situé près du presbytère. Cette vente est plus tard confirmée par Louise Julie de Cœurs, fille majeure, héritière de sa mère Jeanne Françoise de Bérard (2). (1) Ancien vicaire de Saint-Pierre. (3) Arch. de Seine-et-Oise, E 3811. - 1704. Jacques Vallée, md boisselier, marguillier. L'an 1704, le Dimanche 2º jour de novembre, à l'issue de la procession faite avant notre messe de paroisse, par vertu de certain édit donné du Roy au mois de Février 1704 et quittance de finance en datte du 27 septembre audit an, délivrée à Pierre Doches, marchand épicier mercier, demeurant en cette paroisse, par lequel édit S. M. l'a créé en titre d'office de trésorier receveur es payement et marguillier perpétuel en notre église paroissiale de S. Pierre d'Étampes, pour, par ledit Doches, jouir de tous les droits, privilèges et prérogatives y portés, nous, curé ayant fait la lecture de l'édit et quittance de finance à haute et intelligible voix dans le bureau de l'œuvre des marguilliers en charge, et en présence des habitans, nul ne s'y étant opposé, ny formé aucune opposition, ce faisant, nous avons installé et mis en possession de ladite charge de trésorier receveur et marguillier perpétuel de notre église paroissiale, ledit Pierre Doches, et lui avons fait prendre ladite place
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 +audit bureau après le serment par luy fait entre nos mains de faire son devoir en lad. charge, en présence des marguilliers en charge et des habitans. Fait, etc. Claude Passereau, choriste en 1707 et Denis Savouré en 1718. Marguilliers: 1707, Jacques Claudet; 1709, Pierre Rué, dit en 1715 << procureur de la Confrérie du T. S. Sacrement »; 1711, Pierre Roger, boursier; 1715, Eloy Dhoton (Dauthon); en 1724, Jean François Délivré, marchand ;-1721, Antoine Valot, bedeau. Vers 1733, rente de 3 livres en faveur de l'oeuvre et fabrique de S. Pierre par le marquis de Valory pour un terrain à lui cédé par les Chartreux d'Orléans. ― Des procédures sont engagées à peu près vers la même époque entre M. de Valory et le Curé et marguilliers à l'effet de contraindre ces derniers à passer des déclarations au terrier du Bourgneuf (1). 1761. Louis Blin, second choriste. (1) Arch. de Seine-et-Oise. E 3825 (2) Arch. de Seine-et-Oise. E 3762. (3) Archives de la Ville. Les Valory se font adjuger un banc dans la chapelle de la Ste Vierge moyennant 6 livres 2 sous par an le 28 août 1763 (2). En septembre 1777, Jn Bte Barbier, curé de S. Pierre, adressa à la municipalité une requête à l'effet de faire reconstruire les gros murs du presbytère qu'il occupait, situé d'ancienneté rue de l'Alun, dont la ruine paraissait prochaine. Les habitants furent convoqués à l'hôtel de ville les 2 et 5 du mois à cet effet,entre autres, Fois Grégis, chanoine, député du chapitre de Notre-Dame, propriétaire du fonds, Jean Fois Baron, aubergiste, Claude Béchu, meunier, Philippe Bernard Delisle, apothicaire, etc. Ce dernier représenta que si les bâtiments étaient en péril, c'était que le Sr Curé avait fait faire des fouilles pour avoir une cave, ou bien que leur ancienneté en avait occasionné le dépérissement (3). L'affaire revint le 16 Août 1778, M. de Valory proposant un échange et offrant de faire construire un nouveau presbytère à ses dépens, ce qui fut accepté, mais le contrat d'échange ne fut homologué au Parlement de Paris que le 21 août de l'année suivante : ce contrat stipule que les curé et marguilliers de la paroisse S. Pierre, comparaissant par Jn Bte Barbier, prêtre curé, Claude Béchu, md meunier farinier, Jean Fçois Baron, aubergiste et laboureur, Fçois Boucher, vigneron et Claude Launay, aussi vigneron, 1735-1772. 8
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 +tous marguilliers en charge, cèdent à Charles Jean Marie, marquis de Valory, Seigneur du Bourgneuf, haut justicier et censier du prieuré de S. Pierre d'Etampes et autres fiefs réunis, gouverneur et grand bailli de la ville, bailliage et duché d'Etampes, capitaine commandant au régiment royal Lorraine-cavalerie, savoir une maison sise au faubourg S. Pierre d'Etampes, ouvrant sur la rue de l'Alun, servant de presbytère, avec cour et jardin d'une contenance de 10 perches. De son côté, ledit marquis de Valory cède 3 quartiers de terre en ouche ou jardin clos de murs en partie, sis au même faubourg S. Pierre rue du Sablon et appellée l'Ousche aux Bas ronds (1). Les curé et marguilliers s'obligent à payer annuellement audit marquis de Valory 3 sous 9 deniers de cens dont sont chargés lesdits 3 quartiers de jardin ; le marquis s'engage à payer tous les frais des actes auxquels a donné lieu ou peut donner lieu pour l'avenir l'échange en question; de plus, il se charge de faire construire incessamment à ses frais sur lesdits 3 quartiers de jardin une maison convenable et commode pour loger le curé de S. Pierre et ses successeurs; toutefois sur le montant de ces frais les habitants et propriétaires des fonds de la psse S. Pierre payeront la somme de 2000 # et ledit Marquis de Valory ne sera tenu que de l'excédent de cette somme (2). M. de Valory avait acheté cette terre d'un nommé Renard, bourgeois de Paris. Il y fit, en effet, construire le presbytère qui servit bien peu de temps aux curés de S. Pierre. Cet édifice existe encore, au nº 27 de la rue Sadi Carnot, et quoique bien peu de personnes connaissent sa destination primitive, il attire le regard des passants par son architecture et la beauté de son jardin qui retient encore des escaliers, des rocailles, un pavillon, des allées contournées qui dénotent la fin du xvme siècle (3). En 1782, le nouveau presbytère eut besoin de réparation; on y dépensa 2000 livres qui furent recouvrées par une imposition sur (1) Aussi « aux Barons ». (a) Arch. de Seine-et-Oise. E 3829—1778-1779. (3) Renseignements dûs à M. PEZOUT, propriétaire actuel, grâce aux bons soins de M. PIERRET, ancien conseiller municipal. On a découvert dans le jardin de cette maison un fragment de tympan du xir® siècle, provenant vraisemblablement du portail principal de l'église de S. Pierre, qui se trouve aujourd'hui au Musée d'Etampes. Notre ami et collègue M. L. Eug. LEFEVRE a publié à ce sujet une savante notice dans le Bulletin de la Société de Corbeil-Etampes (1906, p. 134 et suiv.) sous le titre Le Tympan sculpté de l'Eglise de S. Pierre d'Etampes » à laquelle nous renvoyons le lecteur.
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 +tous les propriétaires de biens-fonds de la paroisse, comprenant aussi 6 deniers pour livre pour frais de recouvrement et de confection des rôles. Les Sr Jean Fois Baron et Antoine Valot, furent nommés collecteurs-répartiteurs dans une assemblée tenue à l'Hôtel de Ville le 21 avril 1783. - Nous avons vu que les premiers actes de sépultures de la paroisse de S. Pierre datent de l'année 1636 et qu'ils n'indiquent pas si les inhumations ont eu lieu dans l'église ou au cimetière. Il faut descendre jusqu'en 1651 pour en trouver la première mention. Nous allons les rapporter brièvement: 1651. mercredi 12 juillet, Marie Gillette, fme de Louis Vallerault, marchand. 1654.23 septembre, dans la chapelle de la Vierge, Catherine Baron, femme de Louis Aleps, receveur du prieuré. 1655.5 décembre, dans la chapelle de la Vierge, Louis, enfant de Louis Aleps et de Perrine Gillet. ――― 1658. -23 janvier, inhumé dans notre église, par suite de la rigueur du froid, une petite fille nommée Françoise, morte en ma paroisse ce matin, ayant été apportée des champs le jour précédent. 1659. 17 juillet, Magdelaine Huchet, fille de Lucas et de Jeanne Carnevilliers. ――――― INHUMATIONS DANS L'ÉGLISE - 1660. 29 mars, dans la chapelle de la Vierge, Lucas Huchet, maistre cordonnier. ― Vendredy 15 octobre, dans la chapelle de Notre-Dame de Liesse, François Faye, vigneron. 1662. 12 septembre, dans la nef St Michel, près la porte du clergé, Pierre Lamy, bourgeois d'Etampes, mort aux Roches, sa maison, lieu de ma paroisse. Nous parlerons plus loin de ce lieu d'habitation depuis longtemps disparu. 15 novembre, une petite enfant à M. Cordest, élu à Etampes, trépassée chez Pierre Faye. Cette enfant, prénommée Marie-Anne, avait été baptisée à NotreDame le 2 octobre, et avait eu pour parrain et marraine, Isaac Foudrier, écuyer, Sr de Boirvaux, commissaire ordinaire de l'artil-
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 +lerie de France, lieutenant de la maréchaussée d'Etampes, et Simonne Laurent, fille de Nicolas, officier du Roi. 1663.27 février, chapelle de Notre-Dame de Liesse, Toussainte Bourdon, fme de François Faye. 1665. -18 janvier, Jacques, fils de Claude Hamoys, sergent, et de Simonne Gauret; et ce dans la nef devant le crucifix, attendu la gelée. - 19 janvier, derrière la chaire, Marie, femme de feu Bart. 9 avril, Denise Aleps, I an. 24 avril, chapelle de la Vierge, Octave Louis, fils de Marin Savouré, marchand, et de Marguerite Marie. 1666.7 janvier, un petit enfant à Mr Simon Sergent. ――――――― ――――― 1668. Le mercredi des Quatre-Temps de Septembre, 19° du mois, dans la chapelle de la Vierge, Jeanne de Cœurs, veuve de feu Jean Guéret, hôtellier en son vivant demeurant à Toury, mais depuis quelques années au Bourgneuf, où elle expira. 28 octobre, chapelle de la Vierge, Marie Magdeleine Aleps. 1669.22 mai, au-devant du balustre et cloison de la chapelle Notre Dame, c'est-à-dire à côté et un peu au-delà du bureau du St Sacrement, Denise Aleps, âgée de 5 ans. 23 novembre, Isabeau, 3 ans, fille de Simon Catin et de Fleurize Garreau. 1670.24 février, dans la chapelle de Notre-Dame, N... de Cœurs, 20 mois. - -- - 1672.28 avril, dans la chapelle de la Vierge, sous la tombe devant la porte de la sacristie noble hoe Nicolas de Cœurs, sr du Bourgneuf. 1673. dimanche 23 juillet, dans la chapelle Sainte Anne, Antoinette Banouard, veuve de Philippe Regnard, boucher. 1675. Dimanche 7 mars, inhumé devant la balustrade de la chapelle de la Ste Vierge, dans la nef, proche le bureau de la confrérie du S. Sacrement, Louis Aleps, laboureur, receveur du prioré, aagé de 43 ans, qui trespassa hier vers midy. 1675. Jeudy 12 xbre, chapelle de la Vierge, Nicolas Compotier, md âgé de 62 ans. 1677. -15 septbre, près le bureau du S. Sacrement, Jean Baptiste, fils de M. de la Lucazière, procureur au parlement de Paris. 1679. Vendredi 10 mars, chapelle de la Vierge, Armand Gabriel fils de Mire Alexis de Cœurs.
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 +1680. 10 février, chapelle Notre-Dame, proche et devant la sacristie, sépulture du Bourgneuf, François Savouré, fils de Marin, receveur du Bourgneuf et de Dame Mary. 1685. 28 mars, François Gilbon, laboureur. 1688, le jeudy vulgairement dit Gras, le 26 Février, proche la chaire à prescher, Jeanne Descoze, 46 ans, fme de Claude Mahy, md mercier. - - Le vendredy 5 mars, dans le même endroit Jacques Mahy, fils de Claude, 20 ans, et, le même jour, de ce dernier, âgé de 54 ans. Décès dans la même famille dus assurément à un mal contagieux. 1689. 10 août, François, 10 ans, fils de défunt Claude Mahy. 1690. Mardy 26 septbre, proche la porte de l'autel de la Ste Vierge, Claude Gallier, labr à Villepion. - 1691. 24 juillet, chapelle de la Vierge, Marguerite de Cœurs, fille âgée de 80 ans. Elle était sœur de feu M. du Bourgneuf. - 17 7º, chapelle de la Ste Vierge, Denise ... (1) fille de ..., boulanger à Paris, âgée de 12 ans, chez M. Savouré au Bourgneuf, morte d'une mort subite. ―――――― 1697.7 septbre, une petite fille appartenant au S Prévost de cette ville (2), âgée de 6 mois, en nourrice chez Pierre Poullard. 1698. -- 23 octobre, vis à vis la chaire, Guillaume Mahy, 23 ans, fils de feu Claude, lequel estant mort en la paroisse Notre-Dame a esté transporté en cette psse. 1702. 7 octobre, chapelle de la Ste Vierge, Louis Brizion, âgé de - - 7 ans. ―― - 31 xbre. Chapelle de la Ste Vierge, Marguerite, enfant de 10 mois, fille de M. Lefebure, directeur du bureau des lettres de cette ville. 1703.14 mars, chapelle de la Ste Vierge, Marguerite Marie, fme de Marin Savouré l'aîné, 72 ans. 1704. 12 juin, chapelle de la Vierge, Louis, fils de Marin Savouré. 1705.3 septbre, Nicolas, fils de Marin Savouré, md. 1708.8 nov., Cantien Herblot, au dessous de la chaire. 1709. 13 janvier, Denise Vezard, 7 mois. (1) En blanc dans le texte. (2) Julienne-Françoise, fille de François-René PROVENSAL, président-prévôt d'Etampes, et de Marie LE GRUET, baptisée à Saint-Basile, le 4 mai. Un fils du prévôt, né l'année suivante, eut pour parrain à Saint-Basile, Guillaume de Maisoncelles, brigadier des armées du Roi, et pour marraine, « Madame Françoise d'Aubigné, dame et marquise de Maintenon » (représentée par la femme du parrain).
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 +1709. 24 février, Alexis Rué, 1 jour. 25 Ant. Baudry, fils de Pierre Baudry. 26 mai, Magdelaine, 6 mois, fille d'André Doches, huissier (enfant en nourrice). --- -- 1710.7 février, dans le milieu du choeur, entre le sanctuaire et le lutrin, Jean du Coudray, curé de S. Pierre. 1711.6 janvier, Madeleine Lelis, fme de Jean Robert, laboureur. 12 février, Simon Moulin, 10 ans, fils de déft Pierre et d'Estiennette Colliot. - -- 13 février, Françoise Moulin, 7 ans, sœur du précédent. 17 février, Pierre Le Saz, fils de Claude et de Claudine Rivière. 25 avril, Louis Laumosnier, fils de Pierre et de Marguerite Gauthier. -- - ―― 10 octobre, François Savouré, 4 ans, fils de Marin et de Marie Villemère. 24 novembre, Juliane, 9 mois, fille de Cantien Trinité et de Marie Guillot. 1712.30 octobre, devant l'autel de la Vierge Marie Foise Gabrielle Vedeau de Grandmont, fille de messire François Vedeau de Grandmont, conseiller au Parlement de Paris, morte subitement dans la maison du Bourgneuf, lieu de sa demeure, âgée de 56 ans et religieuse de la congrégation de Notre-Dame de Houdan. 1713.24 nov., Anne Charlotte de Germain de Guérin, baptisée le 5 du même mois. 1714. 24 mai, Nicolas, fils de Nicolas Baudet et d'Anne Bon- ――― neau. - 9 Avril, Marie Dagnet, femme de messire Jacques Le Serf, S' du Mesnil et de Launay, conseiller au Parlement de Rouen, décédée au Bourgneuf, lieu de sa demeure. 27 septembre, Florine Hardy, fme de Jean Baron. -12 décembre, vis à vis l'autel de la Ste Vierge, Anne Vedeau de Grandmont, veuve de feu messire Alphonse de Germain de Guérin de Moulineuf, vivant gouverneur de la ville et château de Namur, 70 ans. 1715. — 24 janvier, proche sa mère, Antoine, fils de Jean Baron et de Florence Hardy, demeurant à Boismercier. -27 octobre, Françoise Collet, 11 ans, fille de Jean, laboureur aux Granges St Pair (sic), hameau de cette paroisse, et de Jacqueline Flagis.
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 +16 décembre, Pierre Rué, vigneron, 46 ans, demeurant rue de l'Alun, veuf d'Anne Charier, sa seconde femme. 1716. 12 janvier, inhumé dans l'église ne l'ayant pas été au cimetière à cause de la rigueur de l'hiver, Marguerite Laumosnier, 56 ans, veuve de Jean Langlois. -22 janvier, Jacques, fils d'Antoine Valot et de Denise Vézard (15 jours). - 1 février, Antoine, fils d'Antoine Duverger et de Marie Anne Touchard (2 mois). 28 mars, Marie Louise, baptisée le 23, fille de Marin Savouré et de Marie Villemère. ――――――― nier. ―――――――― - 30 novembre, au milieu de la nef, Cantienne, 2 ans, fille d'Etienne Laumosnier, marguillier et de Cantienne Mahy. 1718. 18 septembre, Françoise Simonneau, 78 ans, fille. 1719. 16 mars, Fois Bourgeois, charcutier. 14 juillet, François Maupas, curé de la paroisse St Pierre. 1721.22 septembre, Antoinette Savouré, vve de Nicolas Ber- - ――――――――――― ---- ――― 6 octobre, Louis Boudeaux, maître de la Herse. 1722. 12 septembre, Madeleine Blanchet, femme de Jean. Chanfrein, marchand mégissier, mariée du 17 août, fille de défunt Simon et de Marie Antoinette Naudet, de St Pierre d'Etampes. 1724.9 juillet, Catherine Sergent, 53 ans, femme d'Etienne Hautefeuille. - - 1728. 1 novembre, Jacques, fils de Jacques Michel Picart et de damoiselle Edeline (2 ans 1/2). ―― 1729. 18 avril, André (sic), veuve de Cantien Herblot. 1730.6 janvier, Louis Haudry, meunier. 1733.8 juillet, Louis Chrétien Hochereau, enfant en nourrice de Louis Chrétien, élu, et de Marie Dramard. 1735.24 novembre, Françoise Coutault, veuve de Louis Haudry, meunier. 1737.8 novembre, Jean Bte Ménager, maître charron. 1739.10 juillet, Cantienne (3 ans), fille de Pierre Haudry, meunier, et de Marie Madeleine Bouchez. 1741.to mai, Pierre Haudry (enfant des précédents). 3 juillet, Madeleine Bouchez, 27 ans, femme de Pierre Haudry. 1743.5 janvier, Pierre, enfant de Pierre Haudry et de Jeanne Huteau (en 2º mariage).
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 +1746. 14 octobre, Pierre (enfant des précédents). 1748. - 20 février, Marianne, 28 mois, fille de Louis Carnevilliers, boulanger, et de Marianne Cochon. 1750.26 juin, Pierre, 4 mois, fils de Pierre Haudry. - 9 Août, Adélaïde Camille de Valory de Lucé, 19 mois. - 1752.7 juin, Guy René de Valory, 7 mois. 1753. 13 février, Jean Baron, laboureur, 83 ans. -16 mars, Pierre Dumortous, 6 ans 1/2. ―― — - 1754.3 octobre, Marie Blanche Sophie Tiffonnet, 7 mois, fille de Louis, receveur du bureau de la porte S. Pierre, et de Marianne Sédillon, en présence de Fois Joseph Tiffonnet, curé de cette psse. 1755.5 avril, Louis Fois Samuel Haudry, 23 mois. 2 mai, Louis Basile Carnevilliers, 6 ans. 20 nove. Jean Coutault, garçon âgé de 80 ans. 1758. -227bre. Dame Henriette Foise le Camus, 63 ans, fme, du marquis de Valory. 17 nove. Louise Sophie de Valory (enfant). 19 x, Jeanne Dumortous, 14 ans. 1760. - 31 mai, Jeanne Huteau, fme de Pierre Haudry. - 11 nov., Fois Tiffonnet, curé de la psse S. Pierre. 1761.22 may, Henriette Edmée de Valory, fme de Fois Marthe Hubert de Valory, 39 ans. ―――― - ――― 1763. - - 29 octobre, Madeleine Haudry, fille de Pierre et de Madeleine Boucher, 25 ans. 1764. 24 mai, Jean Louis Compain, boucher, 67 ans. 1765.27 mai, Pierre Robert, viv. laboureur, 86 ans. 26 octobre, Jeanne Françoise Sureau, fue de Julien Dumortous, md épicier, 44 ans. 1766. 5 mai, Jean Claude Regnault, bourgeois de Paris, Sr Dherbelot, 64 ans, en présence d'Anne François Thibault, chanoine de Notre-Dame. 20 mai, Julien Dumortous, md épicier, veuf de Jeanne Sureau. - - - 1771.5 mars, Marguerite Claudet, fme du Sr Jean Baron. 6 juin, Jean Baron, hôtellier. 13 octobre, Marie Jeanne Baudet, veuve de Jean Louis Compain, boucher. - 1772. 24 avril, Marie Françoise Dumortous, enfant de Julien et de Marie Davoust.
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 +1774.20 octobre, dans la chapelle de St-Nicolas, Guy Henri Louis, marquis de Valory. 1775.3 octobre, Henriette Compain, femme de Louis Baudet. Ce fut la dernière inhumation dans l'église de S. Pierre. On sait que, sur la demande du clergé, fut promulguée le 10 mars 1776, une déclaration qui interdisait les sépultures dans tous les établissements affectés à l'exercice du culte, à la seule exception des ecclésiastiques et fondateurs de chapelles. ― LE PRIEURÉ Nous avons constaté, en commençant cette notice, la haute antiquité du prieuré de St Pierre d'Etampes, nous avons vu quelles étaient ses prérogatives et quels biens il possédait (1). Nous ne connaissons pas les noms des prieurs qui ont précédé Martin Séguier convoqué à ce titre, dans l'état de l'Eglise, à la rédaction des Coutumes d'Etampes, en 1556. Frère, croyons-nous, du célèbre magistrat Pierre Séguier, mort en 1580, il était prêtre et conservateur des privilèges de l'Université; il a laissé différents écrits publiés de 1570 à 1580. En 1557, il était remplacé dans ses fonctions à Etampes par « Jehan Dolibeau » prestre prieur fermier du prieuré de St Pierre, dont nous trouvons le nom dans les cahiers de Notre-Dame, à la date du 14 janvier de la même année. 1593. Une maison et ses dépendances sise dans la grande rue du bourg St Pierre (rue du Bourgneuf), ayant appartenu successivement aux Mouton, Mainfroy, Faye et Rigault, est mentionnée comme étant tenue en censive du Prieur et chargée de 4 livres tournois envers Jacques Paris, marchand tanneur à Étampes. Un neveu, ou au moins un parent, de Pierre et de Martin Séguier succéda à Jean Dolibeau. Conseiller et aumônier du Roi, chanoine de l'église cathédrale de Paris, Nicolas Séguier « Prieur de St Pierre » est parrain à Saint-Basile, le 30 Août 1610, avec Pierre (1) Les Pères Chartreux d'Orléans, en leur qualité de prieurs de Saint-Pierre, ont justice haute, moyenne et basse, exercée par un prévôt dans le faubourg, le long de la grande rue, depuis l'église jusqu'au carrefour où l'on voit un orme et une table de grès. Le reste de ce faubourg avec les hameaux de Bretagne, de Guignonville, les Roches, les Granges Notre-Dame, Bois-Mercier, etc., font partie de la prévôté d'Etampes (Dom B. FLEUREAU).
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 +Baron, docteur en médecine, suivant l'ancien usage qui donnait deux parrains et une marraine à un garçon, deux marraines et un parrain à une fille. Les deux parrains étaient assistés de « damoiselle Marie Garrault, femme de Pierre Petit, capitaine des Guides du Roi, seigneur de la Montagne >>. Nicolas Séguier, prieur de St Pierre, est encore parrain en cette paroisse, le 2 octobre 1612 et le 4 octobre 1613. Un état des censitaires du prieuré en 1616 nous apprend qu'à cette époque, on comptait dans la paroisse sur 254 censitaires y demeurant, 62 vignerons, quelques artisans et gens vivant de leurs revenus, 2 bouchers, 1 boulanger, 3 hôteliers et un pâtissier, le reste se composait de laboureurs. - En 1620 (10 juillet) est mentionné messire François Tartasson, << prestre desservant le prieuré de St Pierre >>. La ferme du prieuré de St Pierre fut unie en 1624 à la Chartreuse d'Orléans; elle consistait en terres labourables, prés, champarts, dîmes et droits seigneuriaux (1). Le 3 Juin, Mr Louis de Mesgrigny, conseiller et aumônier du Roi, prieur commendataire de S. Pierre, passe, avec M. Pierre Le Roy, prestre, curé, vicaire perpétuel de la pse dudit S. Pierre, un acte par lequel Louis de Mesgrigny charge le curé de faire et faire faire (à sa place) tout et tel service in divinis moyennant une rente annuelle de 60 livres payable de 6 mois en 6 mois, le 1er mai et le 1er novembre, et la jouissance pour Pierre Le Roy de toutes les offertes qui appartiennent au Prieur, tant aux festes solennelles qu'aux jours de services des trespassés où il y a trois pots de vin et trois pains (2). 1628. Le 28 août, le 29 7bre et le 17 octobre, les actes sont rédigés et signés par Mre Moynerie, prestre desservant le prieuré de S. Pierre ; dès le 4 Xbre suivant, il est remplacé par Mr Antoine Le Merle, vicaire, qui s'oblige envers Louis de Mesgrigny à remplir toutes les charges spirituelles incombant au Prieur, moyennant une indemnité de 75 livres par an et le logement 2. Il est cité en la même qualité en 1629 et quelques années après comme l'indique la note suivante : (1) Etampes pittoresque, I, p. 229. (2) Arch. de Seine-et-Oise. G 657. Le 7 juillet, 1633, Le Merle était desservant, et en 1634, Lefeuve, vicaire; et la même année, 1634, les Chartreux qui avaient
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 +à payer et payaient actuellement le curé Chassecuillier et Lefeuve, vicaire de la paroisse, s'obligent par la transaction de cette même année 1634, à payer à Chassecuillier, curé, 60 livres pour acquitter les offices de leur prieuré, offices qu'acquittait ledit Le Merle, que les Chartreux disent, dans la transaction, s'être retiré de leur desserte en 1634. Lefeuve faisait les fonctions de vicaire en 1634, Chassecuillier celles de curé en 1634; encore Le Merle faisait celles de desservant ce prieuré en 1634 et les Chartreux prirent l'obligation cy-dessus, de façon que le curé Chassecuillier (refusant ?), le vicaire et le desservant était substitué par le curé moyennant la rétribution portée dans la transaction » (1). 1 L'explication de cette note un peu confuse est donnée par des actes concernant des différends élevés à cette époque entre le prieur et le curé de S. Pierre au sujet de leurs droits, prérogatives et devoirs respectifs conservés aux archives de Seine-et-Oise (G. 657). 1639. — Mention au registre : «<le mardy 19 juillet, M. Boullemier a commencé à desservir le prieuré de S. Pierre ». Il était vicaire de la paroisse ainsi que nous l'avons vu. En l'année 1647, il y eut une transaction sur les droits de censive et de justice en la maison et enclos du Bourgneuf, entre Dom Sébastien Mercier, prêtre, religieux profès et prieur de la chartreuse d'Orléans, tant pour lui que comme procureur de Dom Pierre Boucher, vicaire; Dom Guillaume Pastey, Dom Michel Ragaud, procureur et dom Hilarion d'Espineu, sacristain, tous prêtres et religieux de la Chartreuse, d'une part, et Catherine Gobelin, veuve de noble homme Bénigne Le Ragois, seigneur du Bourgneuf, tant en son nom que comme tutrice de ses enfants mineurs ; Jacques Dujardin, conseiller à la Cour des Aydes de Paris, au nom et comme procureur de Bénigne Le Ragois, fils du défunt et de feue Catherine Gosnier, sa première femme; Marie Le Ragois fme du Sr Dujardin ; et Madeleine Le Ragois, femme de Charles Hervé, Sr de La Boissière, conseiller au Parlement de Paris, d'autre part (2). Il fut fait, en 1648, par Fleury, l'arpentage et le mesurage du territoire de Saint-Pierre et, en même temps, le bornage entre ce territoire et les terres de la seigneurie voisine de Mesnil-Girault. En 1707, la ferme du prieuré de S. Pierre rapportait 1300 livres aux (1) Registres paroissiaux de Saint-Pierre d'Etampes. (2) Arch. de Seine-et-Oise. E 3802.
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 +Chartreux d'Orléans, la ferme de Dhuison dépendait du prieuré d'Etampes (1). Ce dernier servait à l'occasion d'asile et de refuge aux malheureux, ainsi qu'en témoignent les actes suivants : << Le 26 juin 1691, à l'heure d'une après minuit, a esté baptisé sous condition, Pierre, lequel a esté trouvé à la porte de notre église, dont les père et mère nous sont inconnus et qui a esté levé d'icelle par Mtre Nicolas Guyot, prévost de la justice de MM. les Chartreux, seigneurs et haut justiciers de cette paroisse. Parrain, Pierre Le Mant, sergent royal au bailliage; marraine, Juliane Bault, fme de Pierre Cananaux ». Cet enfant, mis en nourrice chez cette dernière, aux frais des Chartreux, mourut le 29 août suivant. 29 juin 1715. - Inhumation au cimetière, de Jean, 4 ans, fils de Jean Noty, natif de la psse de Bourgneuf, soldat des Invalides, et de Françoise Perclaude, mort au prieuré de S. Pierre. Pierre Jabineau de la Voûte, procureur au bailliage d'Etampes, juge civil et criminel du prieuré de S. Pierre, au nom et comme fondé de procuration spéciale des Chartreux d'Orléans, cède à Guy Louis Henri, marquis de Valory « un espace de masure où était cy devant une maison dont il ne reste qu'un monceau de pierres, avec un petit terrain derrière en triangle, assis au faubourg S. Pierre dudit Etampes, faisant le coin de la rue du Sablon et de celle de l'Avaloir, vis à vis la maison du prieuré, qui appartenait aux dits Chartreux moyennant le paiement d'une rente de trois livres à l'œuvre et fabrique de S. Pierre, en l'acquit et décharge de la Chartreuse d'Orléans. C'est sur ce terrain qu'est bâti l'Auditoire. Des quittances de cette rente annuelle sur une maison servant aux audiences de la justice, payée par les Valory aux marguilliers de la Fabrique sont mentionnées, à la date de 1745, dans l'Inven taire des Archives de Seine-Oise (E 3762). En 1736, il paraît un mémoire imprimé relatif aux différends entre le prieur et le curé de St Pierre, subsistant depuis 1634, en faveur des marguilliers et habitans, demandeurs, contre le prieur et les religieux de la Chartreuse d'Orléans se prétendant prieurs du prieuré de St Pierre d'Etampes, défendeurs >>. Par acte du 2 juillet 1753, les Valory acquièrent de ces derniers (1) La Chartreuse d'Orléans, par l'abbé Cochard.
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 +1 le droit de haute justice, sous le titre de prévôté, sur les maisons et héritages relevant en censive du prieuré (1). Pour ce, ils leur payèrent une rente seigneuriale annuelle de cent cinq livres (2). Il existe, aux mêmes fonds, des quittances de cette rente due par les seigneurs du Bourgneuf et reçue successivement des Valory, par les receveurs des religieux, Etienne Grugeon et sa veuve Marguerite, Antoine Gervais Béchu, Louis Gerosme, leurs co-héritiers et ayants-droit. En 1791, Charles Jean Marie de Valory, seign' du Bourgneuf, fait offre aux administrateurs du directoire du district d'Etampes. par Jean Elie Fromentin, 1er huissier audiencier au tribunal du district, de la somme de 2051 livres i sou pour rachat et amortissement de la rente foncière de 100 livres provenant de la vente des fruits et censives du prieuré, faite le 2 juillet 1753 à Guy Louis Henry de Valory par les Chartreux d'Orléans, le 2 juillet 1753. Le bail suivant, daté du 26 mars 1788, donne tous détails sur les biens du prieuré à la fin du XVIIIe siècle. Nous le copions presque intégralement (3). <<< Par devant les notaires à Orléans soussignés fut présent très R. P. Dom Bernard Benoist, prêtre, religieux, prieur de la Chartreuse d'Orléans et covisiteur de la province de France sur Loire. Lequel donne à titre de ferme pour le temps de 9 années entières et consécutives qui commenceront pour les bâtiments et les terres labourables aux guêrets de Pasque de l'année 1792 et pour les prés, dixmes et champarts par la récolte de l'année suivante 1793 et promet de faire jouir pendant ledit tems, Nicolas Barué, laboureur, demeurant au quartier de Longueville, psse de Dhuison, près Etampes, tant en son nom que se portant fort de Catherine Briquet, sa femme, par laquelle il promet de faire ratifier les présentes et en rapporter acte en forme, à ses frais, à la première réquisition dud. R. P. et la faire obliger solidairement avec lui à l'entière exécution de toutes les clauses insérées au présent bail et au payement de la ferme cy après pour faire laquelle ratification, il déclare qu'il l'autorise dès à présent sans que sa présence soit alors nécessaire. << Lequel Nicolas Barué au dit nom, à ce présent et acceptant, prend aud. titre et pour led. tems: (1) Arch. de Seine-et-Oise. E 3833. (2) Arch. de Seine-et-Oise. E 3865. (3) Arch. de Seine-et-Oise. G 657.
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 +« Le revenu temporel du prieuré de St Pierre d'Etampes consistant en maison seigneurialle, un colombier à pied, grange champarteresse, écurie, bergerie, étable et jardin, le tout enclos de murs, les terres labourables qui sont aux environs de lad. maison contetenant 4 arpents, demi quartier ou environ tenant d'Orient au prieuré, d'Occident sur la sente des prés, du midy au clos de M. de Valory et du nord aux héritiers de M. Villebazin (1). << Un arpent de terres cy-devant en vignes au quartier des gros de Tropida, ou des Blanches (2), tenant du midy sur la sente des Blanches, tenant d'Orient au Sr Duverger, d'Occident à Antoine Vallot, du nord à... << Plus les dixmes dans toute la psse de St Pierre d'Etampes et les droits de champarts sur les terres et champtiers de la Boulize, pointe aux postes, voye Trainsse, court réage et les petites métairies. << Plus les terres de la métairie des Granges St Père sans aucuns bâtiments et du domaine ancien dud. prieuré dont la déclaration suit savoir: << 36 arpents au champtier de la Belle Croix tenant du nord sur le chemin des Morts, d'occident aux Dames de Villiers (3) et à messieurs de Notre-Dame d'Etampes, d'un bout du midy et d'un bout en houches (hache?) sur les dames de Villiers et autres, d'autre long aux héritiers du Sr de la Beauvoisière (4) tenant en houche (?) du côté du midy sur M. de Valory. << 36 arpents aux champtiers de la mer de Boeuf (5) tenant du midy sur le chemin de Brouy, d'occident à la pièce cy-dessus, d'orient au Sr Pépin et autres et du nord sur le chemin des Morts. << 38 arpents compris un arpent de mazures appelées Vieille Grange de St Pierre au chantier de la Marre Bourgault (6) tenant du midy sur le chemin des Morts, d'orient à MM. de Ste Croix d'Etampes, du nord sur MM. de Valory et Pépin en hache sur la dlle Dorval (7) et d'occident aux héritiers de M. de la Beauvoisière. (I VIART DE VILLEBAZIN. (2) Actuellement section D. (3) Qui possédaient autrefois la Grange-aux-Nonains, près la Grange-Notre-Dame ou Saint-Père. Elles avaient alors 58 arpents 25 perches loués à la veuve Lemaire. (4) Claude Clément BUCHÈRE, écuyer ordinaire du Roi, S' de la Beauvoisière. (5) La Mare de Beule, section D ? (6) Section D. (7) VIART D'ORVAL.
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 +<< Et 5 arpents de prez tenant d'orient sur la sente des prés, d'occident sur la rivière de Jouinne, du midy au Sr Delisle et autres et du nord aux héritiers de M. de Villebazin. << Plus la rente foncière et seigneurialle de 100 livres par an et les 100 sols de rente de même nature pour le droit d'indemnité à raison des terres actuellement plantées en bois le tout dû audit prieuré par M. le marquis de Valory, seigneur du Bourgneuf et généralement tout ce qui dépend dudit prieuré assis audit Etampes, sous les réserves que fait led. R. P. prieur de la moitié au total des grosses, menues et vertes dixmes de la psse de Dhuison, ainsi que du domaine de Boisseaux qui dépend dud. prieuré de St Pierre, de la chambre, destinée pour le logement des R. R. P. P. de la Chartreuse dans les bâtiments dud. prieuré, de la maison du vicaire et jardin et de tout ce qui dépend de la ferme de Boisseaux, dans lesquelles choses réservées, ledit Nicolas Barué ne pourra rien prétendre. Et prendre ce que dessus affermé tel que le tout se poursuit et comporte. << Fait et passé à Orléans es étude pour le preneur, et à l'égard dudit R. P. au couvent de la Chartreuse d'Orléans, le 26 mars 1788, et a led. R. P. signé après que le preneur a eu déclaré ne le sçavoir, de ce enquis>>. La minute est ainsi signée: Fr. Bernard Benoist prieur de la Chartreuse d'Orléans, Petit et Porcher, notaires. << Controllé à Orléans le 7 avril 1788 par Guibourg qui a reçu 46 livres 10 sols », etc. Ce bail était fait moyennant diverses charges, entre autres << de payer annuellement 18 livres pour... l'entretien du luminaire de lad. psse S. Pierre d'Estampes; de la fournir de vin et d'eau pour célébrer la sainte messe en lad. psse, de payer aussy annuellement 3 livres au sonneur, 3 livres à la fabrique, 650 livres au curé, 150 livres... pour l'entretien du vicaire - et la somme de 1250 livres en argent, 100 mines de bled, 100 mines d'avoine et 20 mines d'orge, le tout mesure d'Orléans, bon, loyal et marchand... et 6 mines de poids ronds, même mesure, le tout de ferme pour chacun an ». ―――――
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 +1617. -Pierre Charpentier. 1634. - Citation de Cantien Dramard, vivant receveur du prieuré. 1647. François Baudry, receveur du prieuré, époux de Martine Duris. - LES RECEVEURS DU PRIEURÉ 1654. Louis Aleps, laboureur et receveur des R. P. Chartreux d'Orléans, fils de Louis, laboureur, et de Marie Amyard. Il eut un frère, Jean, qui fut marié à Philippe Gabaille, à La Ferté Alais en 1660, et une sœur, Denise, marraine d'un de ses enfants, femme en 1670 de Jean Moreau, fils de Jean, procureur ès sièges royaux d'Estampes. Il contracta trois alliances: 1º avec Catherine Baron, morte en 1654, 2º avec Perrine Gillet, d'Aunay-sous-Auneau, dont il eut plusieurs enfants, morts jeunes et une fille Marie, citée en 1668. 3º avec Marie Fontaine, sœur du curé de S. Pierre. « Le 4 juin 1663, mariage célébré par M. Petit, chanoine de Ste Croix, entre Louis Aleps, laboureur, receveur du prieuré de S. Pierre, et Marie Fontaine, fille de feu Denys, marchand d'Estampes, et de Marguerite Boullemier, en présence de parens et amis Jean Aleps, Jean Baron, Nicolas Compotier, Pierre Charpentier, Antoine Brunet, Denys Leblanc, etc., et de moy (Fontaine, curé, frère de la mariée). Ils eurent aussi plusieurs enfants dont aucun ne survécut. Fréquemment cité en qualité de parrain à S. Pierre, notamment le 3 octobre 1669 où la marraine fut damoiselle Louise de Languedoue, fille du seigneur de Pussay, Louis Aleps qui exerçait en même temps les fonctions de procureur fiscal de la Seigneurie, mourut en 1675 à l'âge de 43 ans. Sa veuve, Marie Fontaine, se remaria le jeudy 24 février 1678, avec Pierre Bredet, boulanger de la psse S. Basile, qui remplit les fonctions de receveur jusqu'à sa mort survenue en 1681. Nous trouvons dans les archives du Loiret, une transaction du 11 mars 1694, qui termine de longues procédures civiles et criminelles faites tant à Etampes qu'au Parlement depuis 1691, contre Marie Fontaine, veuve de Pierre Bredet, fermière du prieuré de S. Pierre, en suite de sa banqueroute, et contre Claude Gallier, son gendre, et autres qui auraient détourné une partie des effets de Marie Fontaine.
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 +Claude Gallier, qui était laboureur à Villepion (1) étant tombé malade chez sa belle-mère, y était mort en 1690 et avait été inhumé dans l'église le 6 août. 1692. Maximilien Arnoult, receveur du prieuré, époux de Jeanne Chevallier, dont la fille, Françoise Arnoult, épousa, le 19 novembre 1693, Alexis Desforges, fils de l'hôtelier du Lion d'Argent. Maximilien Arnoult est cité dans l'inventaire des archives de Seine-et-Oise (E. 3810, 1690-1739). << Vente de la part advenue par succession à Anne Elisabeth Martin, faite par elle et son mari, Jean Lagoubée, bourgeois d'Avranches, en maison et terres, à Maximilien Arnoult, receveur du prieuré [de S. Pierre], et greffier en chef de la maréchaussée d'Etampes (succession de François Martin et de Marie Constant). 1697. Cantien Gabiliau, époux d'Andrée Desforges, receveur. 1702. Jehan Hardy, époux de Marie Ronceret. 1708.-Vincent Hélie, receveur des Chartreux, dont le prédécesseur paraît avoir été Cantien Herblot, enterré dans l'église, le 8 novembre de la même année. - - - 1713.-Etienne Grugeon, époux de Magdeleine Daleine, encore cité comme receveur en 1734, et à qui succédèrent, jusqu'à la Révolution, d'abord sa veuve, puis Antoine Gervais Béchu et Louis Gérosme. (A suivre) (1) Eure-et-Loir. Ch. FORTEAU. 9
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 +=====RECHERCHES SUR LES ENSEIGNES ET LES VIEILLES HOTELLERIES DE CORBEIL PRÉCÉDÉES DE NOTES HISTORIQUES SUR LES RUES ET PLACES OU ELLES SE TROUVAIENT====
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 +===INTRODUCTION===
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 +Au cours de nos recherches sur Corbeil, nous avons été frappé du grand nombre d'enseignes et d'hôtelleries qui existaient en cette ville avant la Révolution. Ce sujet a attiré toute notre attention, malgré son peu d'importance qui n'est cependant qu'apparente. Nous avons pensé que son étude ne pouvait être que profitable. L'enseigne n'est-elle pas, en effet, le reflet d'une pensée, la manirestation d'une idée ? Son examen n'est-il pas une source de renseignements les plus divers? Enfin, l'enseigne, autrefois riche élément de la décoration de la ville, n'est-elle pas également intéressante au point de vue pittoresque ? Nous n'avons pas la prétention d'écrire les diverses péripéties, les transformations, les périodes de progrès et de décadence par où les anciennes enseignes et les hôtelleries de Corbeil ont passé. Ce serait au-dessus de nos forces. Mais, peut-être estimera-t-on que, malgré l'intérêt restreint du sujet, notre travail ne sera pas sans quelque utilité pour l'histoire topographique de Corbeil. Plusieurs de ses anciennes rues ne tirent-elles pas l'origi. de leur nom de celui d'une enseigne,
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 +|**101**| sans doute la plus marquante, qui s'y trouvait à une époque plus ou moins reculée ? C'est ainsi que nous citerons notamment les rues du Barillet, du Chapelet, du Charbon Blanc, du Croissant, des Etuves, de la Guinguette, de la Queue de Renard, etc. Le dépouillement des terriers et censiers des églises et des établissements religieux qui existaient à Corbeil avant la Révolution, la lecture de nombreuses minutes des anciens notaires de Corbeil et d'Essonnes, nous ont fourni les éléments de ces recherches sur les enseignes et les hôtelleries de la ville de Corbeil dans les siècles qui nous ont précédés. Pour compléter, autant qu'il est possible, notre travail et aussi pour en faciliter l'intelligence, nous le ferons précéder de notes historiques sur les rues et places où se trouvaient les maisons possédant des enseignes. Enfin, pour fixer l'emplacement de ces maisons nous aurons recours au plan de 1750, du terrier de Villeroy. Nous terminerons en donnant la nomenclature des enseignes modernes. L'usage des enseignes remonte à l'antiquité. On sait que les aubergistes romains s'en servaient; quelques-unes même sont parvenues jusqu'à nous. A quelle époque cet usage s'introduisit-il à Corbeil? nous ne saurions le dire exactement. Il est certain cependant qu'il en existait dès le moyen-âge. De nombreuses enseignes des XIIe et XIVe siècles et de la première moitié du xve siècle nous sont connues. On n'ignore pas combien le moyen âge aimait à voir représenter sur les enseignes des objets étranges, des choses extraordinaires, images qui semblaient alors nécessaires, à défaut de la presse, pour graver une adresse commerciale dans la mémoire des passants; si les documents écrits n'attestaient l'existence, à cette époque, de ces enseignes à Corbeil, l'énonciation seule de celles-ci suffirait à les dater, telles les enseignes de l'Ane Rayé, du Chaudron, de la Chaudière, de la Couppe, du Dauphin, du Bœuf couronné, de l'Homme sauvage, du Mouton, du Porc épic, de la Pomme de Pin, des Singes verts, de la Tête noire, etc. etc. Le numérotage des maisons de notre vieux Corbeil est relativement récent; ce n'est qu'en 1778, ainsi que nous le dirons plus loin, qu'il y fut procédé, à la suite d'une décision des échevins ; c'est de cette époque également que date à Corbeil l'indication du nom des rues par des écriteaux. Auparavant et à raison de la difficulté pour
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 +|**102**| les habitants et les voyageurs de se diriger, il avait été utile et nécessaire d'avoir recours à divers moyens. C'est ainsi que la coutume s'établit de différencier les maisons entre elles, par les désignations les plus variées et les plus pittoresques; le nom imposé était figuré ordinairement sur une plaque de tôle qui était suspendue à une potence. C'était l'enseigne, se balançant au vent et annonçant de loin la maison hospitalière. Les particuliers cependant n'y eurent pas toujours recours; parfois ils se contentaient de décorer leur porte d'entrée de niches où étaient placées des statuettes de saints qu'on éclairait pendant la nuit. La vieille enseigne revêtait un peu toutes les formes, mais surtout celles de l'écusson; on y voyait figurer des emblèmes et des devises, des animaux, des signes héraldiques, la figure d'un saint adopté pour patron, d'un personnage légendaire. Les enseignes étaient d'ordinaire naïvement peintes sur tôle ou sur toile, quelquefois sculptées dans la pierre; quelques-unes étaient artistiques. N'assure-t-on pas que Jean Goujon, Germain Pilon, Jean de Bologne en sculptèrent, et que le Caravage, Holbein, Watteau, H. Vernet, A. Delacroix en peignirent. Parfois on trouvera sur une enseigne, un rébus, une épigramme ou un jeu de mots, telle l'enseigne : « Au lit on dort ». Si les enseignes qui pendaient à la porte des artisans et des bourgeois étaient ordinairement de formes et de dimensions modestes, il n'en était pas de même de celles des marchands, qui luttaient entre elles de volume et d'éclat, à tel point que, en 1666, un arrêt dut en limiter les dimensions. Pour conquérir la clientèle, chaque commerçant s'efforçait d'attirer l'attention, de préférence au voisin. Pour rivaliser avec succès, il recourait à une enseigne extravagante pouvant frapper davantage l'esprit du passant; heureux si on pouvait l'arrêter, intrigué ! D'ailleurs, les aubergistes et les hôteliers étaient contraints d'avoir une enseigne, de par les règlements les concernant. Une ordonnance de Moulins, de 1567, prescrit à ceux qui veulent obtenir la permission de tenir auberge, de faire connaître au greffe de la Justice des lieux: « leurs noms, prénoms, demeurances, et enseignes ». Henri III, par un édit de 1577, ordonne aux aubergistes de placer une enseigne au lieu le plus apparent de leurs maisons.
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 +A diverses époques, les enseignes mises par les taverniers, qui poussaient l'audace jusqu'à se servir du nom des saints et de tous les bienheureux du paradis, comme vocables de leurs auberges, firent naître de nombreuses plaintes et critiques. Artus Désiré, auteur du xvIe siècle, ne craint pas d'écrire dans sa Loyauté consciencieuse des Taverniers, en parlant des « grands tableaux et enseignes dorées» des cabaretiers de son temps: · En leur logis pleins de vers et de teignes, Où est logé le grand diable d'enfer, Mettent de Dieu et des saints les enseignes. L'un pour enseigne aura la Trinité, L'autre saint Jehan, et l'autre saint Savin, L'autre saint Maur, l'autre l'Humanité De Jésus-Christ notre sauveur divin. De Dieu, les sainctz sont leurs crieurs de vin, Tant aux cités, que villes et villages, Et vous mettront dessus les grands passages, Aux lieux d'horreur et d'immondicité, Des susdictz sainctz les dévotes images, En profanant leur préciosité. Ces abus ne firent néanmoins qu'augmenter avec le temps. A Corbeil, les saints et saintes qui se balançaient sur les enseignes étaient nombreux. Nous observerons toutefois que la plus grande partie de ces enseignes étaient appendues à des maisons sur lesquelles avaient été constituées des rentes destinées à la fondation de chapelles dans les églises de la ville, et que ces chapelles étaient placées sous l'invocation des mêmes bienheureux. Sous Louis XIV, les hôteliers et autres négociants qui avaient toute liberté de se servir de telles enseignes que bon leur semblait, commettaient tant de licence dans la composition littéraire de celles-ci, qu'on fut sur le point de créer une charge de grand inspecteur des enseignes de France, à l'effet de réformer leurs marques de commerce. Écoutons notre grand comique se moquer de cette mesure, qu'il fit avorter, dans les Fâcheux (acte III, scène II).
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 +<< Sire, « Votre très humble, très obéissant, très fidèle et très savant sujet et serviteur, Caritidès, François Donatien, Grec de profession, ayant considéré les grands et notables abus qui se commettent aux inscriptions des enseignes de maisons, boutiques, cabarets, jeux de boules, et autres lieux de votre bonne ville de Paris, en ce que certains ignorans, compositeurs des dites inscriptions, renversent, par une barbare, pernicieuse et détestable orthographe, toute sorte de sens et raison, sans aucun égard d'étymologie, analogie, énergie, ni allégorie quelconque, au grand scandale de la République des lettres, et de la nation Françoise, qui se décrie et déshonore par les dits abus et fautes grossières envers les étrangers, et notamment envers les Allemands, curieux lecteurs et inspectateurs des dictes inscriptions ». <«< Supplie humblement votre majesté de créer, pour le bien de son État et la gloire de son empire, une charge de contrôleur, intendant, correcteur, reviseur et restaurateur général des dites inscriptions, et d'icelle honorer le suppliant, tant en considération de son rare et éminent savoir, que des grands et signalés services qu'il a rendus à l'État et à votre Majesté, en faisant l'anagramme de votre dite Majesté, en français, latin, grec, hébreu, syriaque, chaldéen, arabe » >>... Les anciennes enseignes firent naître également de nombreuses observations quant à leurs proportions gigantesques et à leur multiplicité. Un auteur moderne qui a résumé les critiques de du Breul et de Mercier, s'exprime ainsi : « Pendant des siècles, les enseignes furent appendues au travers des rues, à l'aide de fortes barres de fer historiées, scellées dans la muraille. Quand le vent soufflait, toutes les enseignes, devenues gémissantes, se heurtaient et se choquaient entre elles, ce qui formait un carillon plaintif et discordant vraiment incroyable. De plus, elles jetaient la nuit des ombres larges qui rendaient nulles la faible clarté des lanternes; ces enseignes, pour la plupart en relief, avaient souvent un volume colossal. On voyait une épée de six pieds de haut, une botte grosse comme un muid, un éperon large comme une roue de carrosse, un gant qui aurait logé un enfant >>. A la suite de nombreuses plaintes, une ordonnance de novembre 1669 obligea tous les commerçants à avoir des enseignes de même dimension « à treize pieds et demi depuis le pavé de la rue jusqu'à « la partie inférieure du tableau qui n'aurait que 18 pouces de largeur sur deux pieds de haut ». Néanmoins, il y eut encore des abus; pour les faire cesser, ou plutôt pour y remédier partiellement, intervint en 1761, une or-
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 +donnance, aux termes de laquelle toutes personnes se servant d'enseignes devraient les faire appliquer en forme de tableaux contre les murs, sans que la saillie de ces tableaux puisse excéder quatre pouces. En principe, l'ancienne enseigne se concédait et il était de droit commun qu'elle ne pouvait être reproduite ou répétée dans un même faubourg; elle devait être agréée du seigneur censier qui percevait une redevance. Alors, que de nos jours l'enseigne est l'accessoire du fonds de commerce, et non de l'immeuble dans lequel le fonds est exploité, l'ancienne enseigne était plutôt considérée comme immeuble par destination; la boutique pouvait changer de locataire, le successeur pouvait être commerçant vendant d'autres marchandises, l'enseigne subsistait. Aussi les tabellions n'avaient-ils garde de l'oublier dans la désignation des lieux, lors même qu'elle n'existait plus matériellement depuis longtemps. Nous verrons à Corbeil des enseignes qui ont subsisté pendant plus de quatre siècles. Une transaction, intervenue le 7 octobre 1614, devant M. Pierre Hideux, notaire à Corbeil, entre Pierre Beché et Jehan Rigault, tous deux marchands, demeurant à Corbeil, mettant fin à un procès relatif à une revendication d'enseigne, est des plus instructives sur le droit de l'époque. • Rigault, propriétaire d'une maison sise rue Notre-Dame, attenant à une autre maison appartenant à Beché, avait pris la même enseigne que celui-ci, c'est-à-dire « LES CARNEAUX ». Beché fit comparaître Rigault devant le prévôt pour le faire condamner: « à oster et faire oster et biffer les marques des CARNEAUX que ledict Rigault a faictes mettre sur le devant contre les murailles et la porte de sa maison, avec deffences de plus à l'advenir mettre telles marques et enseignes, ains qu'elles seroient defferées à la maison et hostel dudict Beché, à laquelle seulle debvoit appartenir le nom des CARNEAUX, conformément au partage, faict entre les prédécesseurs, propriétaires des dites maisons du 5 may 1578 »... Rigault soutenait: « Qu'il avoit peu mettre à sa maison et y pouvoit faire pendre une enseigne des CARNEAUX, à quelque difference de celle dudict Beché, d'autant que les deux maisons, à présent divisées avoient été d'un même accès et enclos qui appartenoit à ung seul père de famille, après le déceds duquel les dicts logis avoient esté divisés en divers lots sans avoir destination ny changement, d'aultre nom et enseigne, sinon que les dicts Carneaux ».
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 +Après sentence interlocutoire du prévôt Jean de la Barre du 14 septembre 1614, et après descente sur les lieux, les parties pour << obvier à un gros procès, aux grands fraiz, longueurs et despens << qui s'en pouvoient ensuivre, et pour nourrir paix et amitié entre elles, et par l'advis de leurs amis et conseils », transigèrent aux conditions suivantes : << Pour ce qui est des marques et paremens du devant la maison dudict Rigault, ils y demoureront tant que bon luy semblera, et néant moings il n'y pourra faire pendre aucune enseigne des Carneaux, mais y pourra mettre telle autre que bon luy semblera par la tolérance et permission du seigneur censier ou aultrement, ainsy qu'il advisera ». -- Rigault se consola de son échec, en prenant désormais pour enseigne les PETITS CARNEAUX. On peut fixer au milieu du xvIe siècle, l'époque où commença le discrédit de la vieille enseigne, pourtant si esthétique, si abondante en enseignements. Sa disparition est due à plusieurs causes. L'ordonnance de 1761 que nous avons rapportée, causa la destruction d'un grand nombre d'enseignes. De plus, par délibération prise par les maire et échevins de la ville de Corbeil, le mardi 17 février 1778, il fut décidé, afin de permettre d'établir plus facilement le logement des troupes et que celles-ci puissent aisément le trouver: «Que toutes les maisons, sans réserve, des habitants, tant de la ville que des faux bourgs seront incessamment numérotées, en exécution de l'ordonnance du 1er mars 1768, et de la manière y expliquée, et le nom des rues sera inscrit au coin des premières maisons, à droite de chacune d'elles; à faire faire lesquels numéros et inscriptions, le bureau autorise M. Gorsat, premier échevin, qui veut bien s'en charger ». L'abbé Guiot, dans son almanach de Corbeil, 1789, dit que le 12 mai 1778, le nom des rues de Corbeil fut mis au coin de chacune d'elles. Le 1er juillet suivant le travail est terminé et M. Gorsat fait observer « que, pour la conservation et entretien des numéros, il a fait annoncer et publier dans les places et carrefours, par le tambour de la ville, en la manière accoutumée, « que tous les propriétaires de maisons sont enjoints de les entretenir et remarquer, en cas de démolition ou reconstruction de leurs maisons ». f Les propriétaires firent peu de cas de cette injonction.
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 +En effet, le 20 novembre 1788, il est représenté aux maire et échevins << qu'il se trouve un grand nombre de maisons de la ville de << Corbeil, auxquelles il ne se trouve pas de numéro, soit parce que << partie ont été rétablies, soit parce qu'une autre partie ont été << élevées depuis quelque temps ». Ces administrateurs se transportèrent immédiatement devant les maisons sans numéros et y firent appliquer sur le champ, non sans opposition, les numéros nécessaires, par le premier ouvrier requis, ainsi que le constate le curieux procès verbal suivant : « Et le dit jour, heure de midi, les officiers municipaux, transportés devant la maison du sr Lhoste, md tanneur, sise rue de la Herse à Corbeil, laquelle maison nouvellement bâtie se trouve sans numéro; ils ont donné ordre au nommé Henriette, peintre vitrier en cette ville, de poser et faire au même moment les nos 139 bis, sur le jambage de la porte de la 1re cour de ladite maison, à l'entrée de l'icelle à droite; que le sieur Lhoste s'est à l'instant présenté et a déclaré à MM. qu'il ne seroit pas apposé de numéros à sa porte, que s'il en étoit apposé, parce qu'il ne s'y opposeroit pas avec force, il les effaceroit aussitôt; sans avoir égard à cette déclaration, MM. ont ordonné audit Henriette de faire les susdits numéros, lesquels, en leur présence et en celle dudit sieur Lhoste et son épouse, ont été faits de la manière cy devant dite; aussitôt messieurs se sont retirés, et rentrés en l'hôtel de ville ont arrêté que ces présentes devoient être rédigées pour constater l'existence des dicts numéros, et pour servir ce que de raison ». Enfin la révolution de 1789, en faisant la guerre aux insignes religieux et royaux jusque sur les tableaux appendus devant les auberges, causa la disparition de plus de 20 enseignes à Corbeil. Fouché, qui donna à Moulins, le 26 septembre 1793, l'arrêté que nous allons rapporter, eut de nombreux imitateurs: << Toutes les enseignes qui portent des signes de royalisme, féo- <<< dalité et de superstition, seront renouvelées et remplacées par « des signes républicains; les enseignes ne seront plus saillantes, << mais simplement peintes sur les murs des maisons >>. Bien que l'enseigne moderne revête parfois un caractère d'art et ne soit pas toujours dénuée d'esprit, telle l'enseigne « LE BON RAT MUSE», servant actuellement à une maison de commerce de la rue de l'Orberie à Corbeil, nous regrettons la disparition de la vieille enseigne parlée de nos ancêtres, qui donnait tant de pittoresque à notre ville et que telle hôtellerie qu'ils ont connue sous le nom de la Couppe d'or ait dû échanger son enseigne contre le nº 5.
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 +PREMIÈRE PARTIE RIVE GAUCHE DE LA SEINE RUE SAINT-SPIRE. Cette importante voie de communication, qui se confond dans la traversée de Corbeil, avec la route nationale nº 191, de Corbeil à Mantes, commence place du Marché et se termine à la limite du territoire, rue de Gournay; sa longueur est de 775 mètres et sa largeur moyenne de huit mètres (1). Elle tire son nom, qu'elle porte depuis le milieu du xe siècle, de l'antique collégiale royale dont elle a été de tout temps le principal accès; avant, elle s'appelait Grande Rue. Ce n'est que depuis la Révolution, et par suite de la suppression des causes nombreuses qui, jusque-là, en avaient distingué les diverses fractions, que cette longue voie est connue sous l'unique dénomination de Rue Saint-Spire. Antérieurement, de la place du Marché, à l'entrée de la rue de la Boucherie, en raison du pont jeté sur le canal du moulin de la Boucherie, elle se dénommait rue du Petit pont; de ce pont à la rue du Trou Patrix, elle s'appelait rue Saint-Spire; au-delà et jusqu'au pont placé sur le canal du moulin de l'Arquebuse, la rue n'était qu'une impasse, close par le mur d'enceinte de la ville. Cette partie portait le nom de rue de la Herse. Plus loin, c'est-à-dire après le rempart de la ville et jusqu'aux limites du territoire, existait le Chemin de Fontainebleau, bordé au sud par des terrains dépourvus de constructions, au levant par (1) Alignement approuvé par le conseil municipal le 19 décembre 1847.
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 +l'église Saint-Nicolas et son cimetière, et de terres en culture et jardins. C'est par ce chemin qu'autrefois, pour entrer en ville, on arrivait à la porte Saint-Nicolas. La PREMIÈRE SECTION (rue du Petit pont), est longtemps demeurée la partie la plus étroite, et, partant, la plus incommode. Pour l'améliorer et remédier à son étroitesse, qui était telle qu'une voiture pouvait à peine y passer, le gouvernement y fit exécuter divers travaux en 1732. L'arche jetée sur le canal du moulin de la Boucherie, fut reconstruite sur de plus grandes dimensions et plusieurs bâtiments furent démolis entièrement ou partiellement. Ces travaux nous sont révélés par un acte passé devant Me Masson, notaire à Paris, le 14 mai 1740, rappelant les termes d'une transaction entre Nicolas Allevin, arquebusier à Corbeil, et autres, et Pierre Debeines, marchand aussi à Corbeil, intervenue devant M. Adam, notaire en cette ville, le 31 août 1732 (1), dans laquelle il est dit que : << Pour raison des changements qui se font en cette ville de Corbeil, de l'ordre «< du Roy, sur aucuns des bastimens, estans en la rue du Petit Pont, celuy dudit « Debeines se trouve entièrement démoly, et par ce moyen, exposé à perdre << presque la totalité de sa maison; que, pour parvenir à la faire rétablir, il faut " qu'il se recule sur le bras de la rivière d'Etampes ». Debeines obtint des consorts Allevin le droit de pouvoir bâtir sur le bras de cette rivière contre le mur de leur maison « sur « la longueur de quatre pieds 10 pouces, à prendre de l'encoignure du «restant de la cuisine de la maison dud. Debeines sur l'arche nouvel- «<lement construite sur ce bras de rivière ». L'alignement de cette rue du Petit Pont, appliqué à toutes les constructions élevées sur le côté droit, notamment par un arrêté préfectoral du 14 juin 1830, avait été déterminé par une décision du conseil d'Etat de 1769. C'est sur un autre alignement, permettant de porter, à un moment donné, la largeur de la rue à 10 mètres, que furent reconstruites vers 1845 les maisons Simon et Dancongnée. Entre ces deux maisons, la ville possédait anciennement une ruelle de quatre pieds ou environ de largeur (2), conduisant de la rue Saint-Spire (section du Petit Pont), à un port et lavoir et à des chambrettes, appelées les chambres Robin, placées en encorbelle- (1) Minutes déposées en l'étude de Me Jozon, notaire à Corbeil. (2) Titres des années 1431, 1479 et 1544.
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 +ment sur la rivière de Seine. Ce port se trouvait en amont des roues du moulin de la Boucherie. Quand le mur d'enceinte interceptait l'approche du Fleuve, et que la plus grande partie de la place du Marché était renfermée dans l'enclos de l'Hôtel-Dieu et de SaintJean de l'Ermitage (1), cette ruelle était très utile aux habitants; mais après le démantèlement de la ville, alors qu'il fut possible, par l'agrandissement du marché, d'user librement des eaux des rivières pour les besoins journaliers, cette ruelle fut délaissée, et les riverains s'en attribuèrent la jouissance exclusive. Le public cessa d'y passer. Un titre de 1723 indique qu'elle était « présentement » enfermée dans le nouveau bâtiment du moulin. En 1790, la ville en revendiqua la possession, mais un jugement du tribunal du district repoussa sa demande. Cependant cette ruelle n'étant pas complètement close, la ville la réclama à nouveau en 1834; les riverains furent mis en demeure de la restituer; Dancongnée, l'un d'eux, prit ces mesures pour trouble apporté à sa possession et forma contre la ville une demande en complainte, en invoquant à l'appui de son action le jugement du district. En présence de ces contestations, le conseil municipal, saisi de la question, décida, par de longs et judicieux considérants, de ne pas donner suite à cette revendication (2). Depuis, cette ruelle n'existe plus et est définitivement acquise aux propriétés riveraines. Il n'est pas sans intérêt de donner ici quelques renseignements sur le moulin dit de la Boucherie et sur le canal qui le faisait moudre, lesquels remontent à une haute antiquité. (1) Voir plan du terrier de Villeroy. (2) Délibération du 6 février 1835. Bien que dans un document de 1694, que nous relaterons plus loin, le chapitre de Saint-Spire ait émis la prétention que l'origine de ce canal était antérieure à celle de la ville, ce qui est paradoxal, nous estimons, avec plusieurs auteurs, qu'il est postérieur à la collégiale Saint-Spire, fondée vers 953 par AYMON, premier comte de Corbeil. Il est très plausible que cette rivière factice fut creusée sur les ordres de Bouchard II, dit le Superbe, 6e comte de Corbeil, vers 1070, pour défendre le cloître, en forme de château, qu'il fit construire, et que, pour utiliser le cours d'eau et augmenter les revenus du Chapitre, il fit édifier le moulin de la Boucherie. I
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 +On sait que Bouchard, pour remédier à la désolation où se trouvait, par suite des guerres civiles, l'Eglise Saint-Spire, qui était située en dehors de la protection du château royal, résolut de soustraire cette collégiale à toute domination étrangère: à cette fin, par une charte octroyée en novembre 1071 (1), il assigna aux chanoines de Saint-Spire un territoire déterminé pour y fixer leur demeure, en spécifiant « qu'eux-mêmes, avec tout ce qui serait << renfermé dans l'enceinte du nouveau cloître, jouiraient d'une << entière liberté, seraient exempts d'impôts, et même affranchis « de la juridiction de l'abbé, mais resteraient soumis pour le cri- « minel à la juridiction de l'Evêque ou de l'archidiacre >>. C'est dans ces circonstances que le SUPERBE, pour libérer et affranchir le Chapitre, de toutes nouvelles vexations et injustes prétentions des sergents et officiers royaux, et pour qu'il ne fût plus à la merci des gens de guerre, fit bâtir un cloître fermé de bonnes murailles, de manière que les prêtres desservant l'église puissent exercer leurs fonctions en toute sécurité. Anciennement, nous dit de la Barre, le canal de la Boucherie servait de fossé au château de Corbeil, c'est-à-dire au Castellum Sancti Exuperii. Le Chapitre, en sa qualité de seigneur haut justicier d'une partie de la ville, jouissait de la banalité du moulin de la Boucherie, en vertu de la charte de la reine Adèle de Champagne, datée de 1183, confirmée l'année suivante par Philippe Auguste, son fils (2). Par cette charte très curieuse, la veuve de Louis VII fit concession à perpétuité au Chapitre de Saint-Spire de deux boulangers bien acquis, pour aller moudre au moulin de la Boucherie, et autorisa le meunier à avoir un âne pour porter les farines à domicile. Cette donation était relativement importante. Jusque-là, en effet, les moulins du roi avaient seuls le droit de banalité et de chasse dans toute la châtellenie de Corbeil, de telle façon que les autres moulins, appelés bâtards, ne pouvaient chasser ni aller quérir les blés et reporter les farines sans le congé et permission du fermier des moulins banaux, et sans lui payer un droit d'abonnage convenu. Nombreux sont les sentences, arrêts et autres actes de justice qui (1) Cartulaire de Saint-Spire, publié par M. CoüARD. Rambouillet, 1882, page 1. (2) Cart. St Spire, pages 51-52. Original. Arch. de Corbeil, G G. no 384.
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 +ont maintenu le chapitre en possession de la banalité ainsi octroyée (1). Nous mentionnerons ici que, par acte passé devant Clozeau, notaire à Corbeil, le 29 avril 1641 (2), une transaction intervint entre Charles de NEUFVILLE, baron d'Halincourt, marquis de VILLEROY, seigneur usufruitier, et par engagement du domaine et comté de Corbeil, et le Chapitre de SAINT-SPIRE, aux termes de laquelle les parties, pour éviter tous différends et procès entr'elles, accordèrent que: « Les meusniers du moulin de la Boucherie appartenant aux dicts de Saint-Spire auront doresnavant et à tousjours la liberté et franchise de chasser en la ville, faulx bourgs, chastellenye et par toutte l'estendue de la bannalité des moulins du Roy, et d'y mener ou envoyer par leurs gens et serviteurs, leurs bestes pour enlever les grains pour moudre audict moulin de la Boucherie, et rapporter les farines qui auront esté moullues aud. moulin partout où bon leur semblera, sans qu'ils y puissent estre troublez ny empeschez en façon quelconque par le fermier du domaine ny par le fermier des moulins banaulx du roy, ny autre, pour quelque cause, ny soubz quelque prétexte que ce soit ; « Et en cas semblable les fermiers des moulins banaulx pourront eulx et leurs gens, et tous les autres meusniers qui en auront la permission des fermiers des moulins banaulx du roy et qu'ils auront abonnez, chasser sur les subjectz desd. de St-Spire, et de chasser sur leurs fermiers. >> Pour prix de cette transaction MM. de Saint-Spire s'engageaient à payer au marquis de Villeroy ou à ses fermiers du domaine ou des moulins banaux, perpétuellement et par chacun an, la somme de trente livres tournois à titre d'abonnage « à quoy led. seigneur d'Halincourt s'est restrainct et contenté en faveur et en considération des privilèges particuliers de Saint-Spire. Cette transaction fut exécutée jusqu'à la Révolution. Le Chapitre de Saint-Spire se prétendait, ainsi que nous allons le voir, propriétaire de toute la rivière d'Essonne, de l'arche de SaintJean à la Seine et, par suite, soutenait que le canal de la Boucherie était indépendant du domaine royal. En 1694, le trésor royal se trouvait épuisé à la suite des guerres et des calamités en résultant. Pour se procurer de l'argent, Louis (1) On peut citer notamment un arrêt du parlement de Paris du 29 mars 1468, deux sentences du prévôt de Paris des 27 novembre 1469 et 26 mai 1472, deux sentences du trésor des 23 septembre 1562 et 19 janvier 1572. (2) Les minutes de M Clozeau sont déposées en l'étude de M. Lelong, notaire à Corbeil.
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 +XIV recourut aux édits bursaux (1); prétextant que les dérivations des cours d'eau, navigables ou non navigables, étaient des propriétés de l'Etat, ce prince voulut contraindre tous les détenteurs de dérivation à payer des droits arbitraires. La nouvelle taxe, dont un nommé François Fontaine était chargé d'opérer le recouvrement dans la généralité de Paris, fut fixée à 1000 livres pour le bras de rivière d'Essonne, faisant tournez le moulin de la Boucherie; le Chapitre résista à cette imposition et pour se soustraire à son paiement il appuya son opposition sur ce que: «< 1° le cours d'eau, comme le moulin qu'il alimentait, faisait partie des concessions des fondateurs du chapitre, qui était de fondation royale, puisque d'une part le roi avait exclusivement le droit de collation et pourvoyait à la nomination des chanoines et des dignitaires; qu'il était garde gardinier de l'église ainsi que le prouvait la lettre de Louis XII du mois d'août 1513. confirmée par arrêt du conseil du 8 mai 1686; qu'en qualité de patron et de collateur il entretenait l'église, puisqu'il était vrai qu'en 1686, les trésoriers de France avaient fourni les fonds nécessaires pour la reconstruction d'un pillier dans ladite église St Spire. 20 Par l'inspection du cours d'eau en question, il paraît qu'il est plus ancien que la ville de Corbeil, par deux bras ou décharges que la rivière d'Etampes faict audit endroit dans la rivière de Seine, faisant deux cours d'eau: le premier, qui est le principal, tombe au dessous de Corbeil, et fait tourner les moulins du domaine; le second cours, qui est celui en question, passe par le milieu de la ville, et fait tourner le moulin de la Boucherie, appartenant au chapitre, et il y a apparence que l'église fut bâtie par le comte Aymon, fondateur, le long dudit bras ou canal de la dite rivière, où est le dit moulin, et qu'il donna le dit bras ou canal et l'annexa au domaine dudit chapitre, puisque le chapitre rapporte un acte de plus de quatre siècles par lequel le chapitre est reconnu seigneur et propriétaire dudit cours d'eau ; ledit acte est de l'année 1293, c'est une concession du droit de port sur le cours d'eau, faite par le chapitre à la maison de l'Hôtel Dieu de Corbeil, homologué par l'official de Paris et aussi confirmé par l'évêque du lieu en la dite année 1293; de sorte que le susdit chapitre n'ayant jamais détourné ledit cours d'eau, en étant en possession depuis plus de 700 ans, le susdit chapitre ne jouit pas de la qualité de ceux compris dans les lettres patentes de Henri Second, ni dans l'édit de sa Majesté, du mois d'octobre 1694, en conséquence il doit être déchargé de la taxe de 1000 livres ». En fait, la propriété du canal de la Boucherie avait été reconnue au chapitre de Saint-Spire par une sentence rendue au Châtelet de (1) C'est le nom que l'on donnait aux édits et déclarations qui n'avaient pour objet que de faire entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat, comme les édits relatifs aux créations d'office, aux nouvelles impositions etc.
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 +Paris, le 2 décembre 1505, à la suite d'une information, dont nous aurons occasion de parler. Néanmoins, quel qu'ait été le droit du chapitre sur ce canal, la ville y avait, dans l'intérêt de la défense, un droit de police. Par ses soins, une herse avait été placée à son débouché dans la Seine; le 15 mars 1513 elle fit dresser sommation au chapitre de boucher des arches qui pouvaient faciliter l'introduction de l'ennemi. La Révolution fit rentrer ce bras de rivière dans le droit commun; la prise d'eau fut réglée par ordonnance royale du 1er août 1845. D'après un plan dressé par les ingénieurs de l'administration en 1856, et homologué par le conseil municipal le 12 avril, la largeur minima du canal fut fixée à 5 mètres, c'est-à-dire à la largeur qui existait sous le pont de la Boucherie, et la plus grande largeur de 5m10 à 790, en amont de ce pont. A l'origine, le canal de la Boucherie était complètement à ciel ouvert, mais le chapitre ayant permis à différentes reprises, et moyennant redevances, aux riverains « d'avancer et bastir au dessus » le cours d'eau finit par être couvert partiellement. De nombreux lavoirs furent établis dans les mêmes conditions. Ces constructions faites sur pilotis très rapprochés, et pour ainsi dire enchevêtrés les uns dans les autres, nuisaient à l'écoulement de l'eau, et venaient au moment des fauchages et curages obstruer sa libre circulation, et diminuer le volume d'eau qui devait arriver au moulin. Le meunier éleva de nombreuses plaintes à ce sujet. Vers 1860, à la suite de la mort de M. Gaidelin, son propriétaire, le moulin de la Boucherie cessa de tourner et les riverains eurent à souffrir de cette situation nouvelle : les odeurs nauséabondes s'échappant des détritus de toutes sortes, arrêtés dans leur passage par la vanne et la roue du moulin, devinrent intolérables. Des plaintes nombreuses affluèrent au conseil municipal, qui décida enfin le comblement du canal, après enquête qui eut lieu du 25 mai au 12 juin 1903. Les travaux commencèrent le 15 janvier 1904, et furent terminés avant les chaleurs. Nous dirons ici que l'on s'aperçut, lors de ces travaux, que le radier du canal était formé par des dalles en pierre posées en croisillon.
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 +Le comblement du canal de la Boucherie coûta environ 10.000 francs à la ville. La DEUXIÈME SECTION de la rue Saint-Spire, c'est à-dire la partie se trouvant entre les deux ponts, est la plus remarquable. Elle était autrefois le centre de la seigneurie du chapitre, qui, comme signe apparent de sa haute justice, possédait, à l'entrée du cloître, un poteau judiciaire avec carcan en fer. Avant 1790, ses habitants, de même que ceux de la seigneurie de Saint-Spire, dépendaient de la paroisse dite de Saint-Martin, ayant pour siège, dans l'église Saint-Spire, une chapelle, que nous croyons être celle actuelle de la Vierge, ayant le titre de cure (1). Nous n'exposerons pas ici les divers privilèges dont jouissait le chapitre de Saint-Spire. Nous nous bornerons à dire que, notamment, il avait droit de justice sur le domaine de Corbeil pendant les trois jours de Saint-Spire et les trois jours de Notre-Dame; qu'il avait droit également de prendre un denier obole parisis de rente sur chaque muid de sel passant sous les ponts de Corbeil pendant toute l'année (2). Le Chapitre se montra toujours gardien vigilant de ses droits seigneuriaux et curiaux. Les archives de la ville contiennent de nombreux actes des procédures suivies par lui contre la justice royale, non seulement pour conserver le droit aux foires de SaintSpire et d'août, qui lui appartenait pendant trois jours, mais aussi pour faire maintenir, sans empiètement, sa haute justice seigneuriale. Nous citerons notamment une sentence du Châtelet de Paris du deux décembre 1505 (3), que nous rapporterons plus au long, en parlant de l'enseigne Notre Dame qui se trouvait rue Saint-Spire, sentence rendue entre le procureur du roi au Châtelet de Paris et le chapitre de Saint-Spire, justifiant les droits de justice de ce dernier, tant en la ville de Corbeil que villages et territoires aux environs, fixant les limites de leur cloître, et leur accordant en conséquence main levée de la confiscation qui avait été prononcée à tort, au profit du roi « ès biens trouvés et qui estoient en l'hôtel de l'image (1) Titre de 1467. (2) Voir Cartulaire Saint-Spire, lettres des années 1323, 1325, 1326. (3) Archives de la ville G. G. 379. 10
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 +« Notre Dame, dans la grande rue de St Spire de Corbeil, et en la << haute justice et seigneurie desdictz de St Spire ». Cette sentence concernait Jean Aubert, potier d'étain, demeurant en cet hôtel de l'Image Notre-Dame, qui s'était rendu coupable d'un crime emportant la peine capitale. C'est dans cette partie de la rue Saint-Spire que se trouve l'ancien portail du cloître, belle arcade en ogive qui le fermait autrefois, et monument le plus remarquable de notre ville. Pinard dépeint ainsi cette entrée du cloître : « elle se compose << d'une large ouverture terminée par un arc brisé. Sa construction << appartient à l'architecture de la fin du XIe siècle. Ses portes, dans << le même style et couvertes d'une serrurerie artistement travaillée, << ont été détruites à la fin du siècle dernier, ainsi que deux statues << qui décoraient les niches. Au-dessus du couronnement de cette << porte s'élèvent deux tourelles construites en encorbellement ; << leurs toits coniques sont couverts d'ardoises » (1). Les belles portes du cloître avaient été données par l'abbé Mathis, vers 1628 (2). Le cloître était ouvert à l'angelus du matin et fermé à la nuit par le sacristain. Les habitants profitaient, lors des discordes civiles, de ce que le cloître était exempt du pillage des gens de guerre, pour y cacher leurs meubles et objets précieux. Dans un inventaire dressé en 1652 par Me Clozeau, il est dit que, à cause des guerres, la veuve de Jean Boisneuf avait caché des meubles au cloître en la maison particulière de Charles Sénéchal, chanoine. Les portes du cloître furent enlevées en 1792 et vendues deux cents livres, au profit de la municipalité. Si le portail Saint-Spire, nous dit M. Dufour (3), n'a pas disparu tout entier, «< c'est grâce au bon sens et à l'esprit éclairé de nos édiles de 1813 ». Par une pétition datée du 13 février, un habitant avait demandé l'autorisation d'abattre l'arcade ou enceinte de la porte Saint-Spire, pour régulariser l'alignement de la rue; le conseil, à raison de l'intérêt qu'il y avait pour la ville, au point de vue (1) PINARD, Monographie de Saint-Spire de Corbeil, page 21. (2) Le grand portail du cloître Saint-Spire, par A. DUFOUR, Bulletin de la Société, année 1903. (3) Loc. cit.
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 +historique et artistique, à conserver ce monument, repoussa énergiquement cette demande. Nous ajouterons qu'en 1847, lors du redressement de la route n°191, le plan portait retranchement du portail Saint-Spire; le conseil, soutenu par son maire, s'y opposa formellement, et décida qu'il serait conservé dans son intégrité, par les considérations suivantes : << Ce portail est le seul monument que possède la ville; dans « l'intérêt de l'art il serait utile de le conserver; la saillie, d'ail- « leurs, ne va pas jusqu'à la limite du trottoir, par conséquent « la viabilité ne sera pas obstruée (1). Le conseil municipal eut chance d'obtenir gain de cause, et nous devons lui savoir gré de son intelligente protection. La RUE DE LA HERSE, formant la 3º section de la rue Saint-Spire, était close à son extrémité, avons-nous écrit, par le mur d'enceinte de la ville, au delà duquel existait le fossé méridional. Louis XIV, en 1709, fit percer ce rempart, jeter un pont sur ce fossé, et ouvrir une porte qui reçut le nom de PORTE ROYALE. Il fut donné pour motif que c'était pour régulariser la rue SaintSpire et la décorer, mais en fait on voulait rendre plus facile le passage de la cour dans ses voyages à Fontainebleau, et lui épargner le désagrément pouvant résulter de la circulation dans les rues étroites et tortueuses qui avoisinaient la porte Saint-Nicolas. On avait souvenance de Ravaillac. Les travaux d'édification de cette porte furent faits aux frais du roi, mais ce dernier, pour s'en rembourser, crut devoir établir un péage sur tous ceux qui l'utiliseraient. Ces faits sont établis par une sentence du prévôt de Corbeil du 5 octobre 1714, dans laquelle nous trouvons également le curieux incident suivant: André Enguehard, conseiller au Châtelet et Louis-Charles Clignet, avocat au Parlement de Paris, propriétaires de plusieurs hôtelleries à Corbeil, notamment de la Couppe d'or, comme adjudicataires de partie des biens dépendant des successions des époux Jean Tortouin-Regnault, exposèrent le 26 septembre 1714, une plainte ainsi formulée : << De tout temps, il y a eu un pont sur le fossé de la Ville pour entrer et sortir d'icelle, par la porte Saint Nicolas, sur lequel pont passoient toutes les voitures (1) Délibération du 19 décembre 1847.
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 +et charrettes qui entroient et sortoient par ladite porte, comme étant l'unique passage qu'il y eut de ce côté là, auparavant qu'il ait plu au roi de faire ouvrir, comme il a esté fait depuis environ cinq ans, le rempart de la dite ville, au bout de la rue Saint Spire, où il a esté fait une entrée pour la plus grande décoration et droite ligne de la dite rue Saint Spire; et parce que, à cette occasion, Louis Masché, hostelier, a fait une hostellerye dans la dite rue, où pend pour enseigne l'IMAGE St Louis, en laquelle il reçoit les rouliers et voituriers qui passent, et a aussi pris la ferme du Péage qui se perçoit de ce costé, les suppliants ont appris que pour exercer plus commodément son droit de péage et empêcher lesdites voitures de passer ailleurs que par cette nouvelle porte, et par ce moyen les obliger toutes d'entrer et loger chez lui, a, de son autorité privée, détruit et démoli l'ancien pont qui donnait l'entrée par ladite porte St Nicolas, duquel il a même emporté chez lui les matériaux, et comme ce procédé intéresse le public en général, et en particulier les sieurs suppliants, en ce que cela détruit entièrement deux hostelleryes qu'ils ont dans la rue du Mouton et du Charbon blanc, où les dits rouliers et voituriers et autres qui passoient par cette ancienne porte avoient coutume de loger, de manière que présentement aucun d'eux n'y loge, en sorte que les dites hostelleryes sont désertes et le locataire sur le point de quitter, n'ayant plus de pratiques, ce qui oblige les suppliants à se pourvoir, etc... (1) N'est-ce pas déjà la concurrence déloyale ? Sur cette plainte, qui nous donne la description exacte des lieux, intervint une sentence d'ajournement personnel contre la famille Masché, et une information à la suite de laquelle le rétablissement du pont fut ordonné. La porte royale était suivie d'un pont jeté sur le fossé de la ville; ce pont étant devenu trop étroit par suite de l'activité de la circulation, il fut procédé à son élargissement en 1753; des bornes en grès furent posées de chaque côté pour le protéger. La porte royale a été démolie à une époque que nous ne pouvons préciser, mais qui est antérieure à 1789. (1) Arch. municip., DD 15. Nous n'essaierons pas ici de faire connaître les nombreux travaux de voirie et autres qui furent exécutés dans la rue Saint-Spire pendant le cours du xixe siècle; nous signalerons seulement que les trottoirs ont été construits en 1845 et que la même année elle a été éclairée au gaz. A cette époque également les ponts et chaussées ont fait établir, près du pont de l'ancienne porte, un égout pour assainir la rue. Nous ajouterons qu'en 1903-1904, un égout collecteur, avec déchargement par la rue de l'Arche, a été cons-
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 +truit dans la partie de la rue Saint-Spire, allant de la rue de la Boucherie à la rue des Fossés, et c'est en creusant cet égout que les ouvriers rencontrèrent les substructions de la muraille d'enceinte de la ville, qu'à grand'peine ils durent enlever. Comme on le sait, la chaussée de Nagis est une dépendance ou plutôt une suite de la rue Saint-Spire. Là, autrefois, étaient pratiqués des arceaux pour l'écoulement des eaux, afin de préserver la ville des inondations. Des pièces de 1507, 1511, 1518, 1571, font foi qu'au xvre siècle des barrières avaient été établies à Nagis entre Corbeil et Essonnes. Le droit de péage, affermé, était employé à l'entretien de la chaussée et du pavé (1). Nous signalerons également que plusieurs documents du xvie siècle, conservés aux archives de la ville, attestent aussi l'ancien usage d'aller en procession le jour des Rameaux, à la Croix Boissée, qui se voyait encore au-dessus de Nagis au moment de la Révolution. On y prêchait et la ville faisait les frais de ces prédications (2). C'est ainsi, notamment, que par ordonnance datée du 16 avril 1545, avant Pâques, Etienne Parnot, gouverneur de Corbeil, mande : «< Aux procureur et recepveur des deniers commungs de la ville et faulxbourgs de Corbeil, de payer à Denis Pinochard, menuysier, la somme de soixante quinze solz tournois, pour avoir par luy faict de son mestier la chaire, le jourdhuy mise et assise à la Croix Boyssée, où l'on a coustume faire la prédicacion à la procession le jour des Rameaulx »…… Et que, par autre ordonnance, du jeudi 29 avril 1545, après Pâques, Parnot et Jehan Dupré, gouverneurs, et Girard, contrôleur de la ville, mandent : « à Gabriel Parrichon, procureur et recepveur de ceste dicte ville et faulxbourgs, de paier des deniers commungs de ladicte ville à Nicolle Bizard, docteur en théologie, religieux de Notre-Dame des Carmes du Couvent de Paris, la somme de dix livres tournois, parce qu'il est acoustumé bailler pareille somme aux docteurs quy ont par cy devant presché l'Advent et Karesme, ainsy qu'il a faict des Advent et Karesme, derniers passez ». (1) Arch. municipales. Série CC. (2) Arch. municipales, comptes des receveurs des deniers communs. Série CC., nº 43, 45, 57.
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 +Indépendamment de la foire dite de Saint-Spire, la ville de Corbeil, ainsi que le porte un arrêté du département, du 27 ventôse an VII, possédait une foire d'un jour, fixé au 22 fructidor. Cette foire était tombée depuis longtemps en désuétude quand, sur la demande de la municipalité, elle fut rétablie par une ordonnance du 2 mars 1846, qui débute ainsi : Article Premier. Il est établi dans la ville de Corbeil, chef-lieu d'arrondissement, département de Seine-et-Oise, une foire annuelle qui se tiendra le premier dimanche de septembre. Cette foire, franche de tous droits, a pour emplacement le lieudit la Quarantaine, qui se trouve au bout de la rue Saint-Spire (1); elle a été ouverte le 6 septembre 1846, et se continue chaque année à la même époque. La rue Saint-Spire, en raison de sa situation, a été de tout temps une des plus commerçantes de la ville; il y existait autrefois le plus grand nombre d'aubergistes et d'hôteliers. C'est là qu'il se trouvait le plus d'enseignes, ainsi qu'on le verra plus loin. Cela était dû au grand nombre d'étrangers, de malades, de pèlerins que le culte rendu à saint Spire attirait en foule à Corbeil pendant toute l'année et principalement pendant la fête qui lui était consacrée tous les ans le 5º dimanche après Pâques. Le chapitre favorisait cette fête dans l'enceinte de sa seigneurie. En 1792, la rue Saint-Spire fut dénommée rue de la Montagne; le cloître Saint-Spire était devenu l'Enclos régénéré. (A suivre) (1) Délibération du conseil du 18 août 1846. Emile CREUZET.
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 +9-10 5 43 - LL Instruments de l'époque paléolithique Surplombs et Abri de Montmirault). 13 - 8 LÉGENDE. Ech. 1/6. No 1, coup de poing en grès du type régional; n° 2, coup de poing discoide en meulière; no 3. pierre de jet régulièrement taillée; n° 4, pierre de jet avec coche au sommet; no5, grand racloir à talon rectangulaire; n° 6, racloir terminal; nº 7, grattoir latéral sans retouches; nº 8, coche sur lame; nos 9-10, broyeur sur son mortier ; no 11, lissoir; nº 12, table du lissoir; no 13, casse-tête baton à poignée retouchée. Ces instruments sont en grès. 12
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 +=====INDUSTRIE PALEOLITHIQUE DES GRÈS ET DES MEULIÈRES DE LA RÉGION DES GRÈS DE FONTAINEBLEAU=====
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 +Surplombs du Pont et abri de Montmirault (Seine-et-Oise) La palethnologie est la jeune sœur de l'archéologie: mais, tandis que l'archéologue recherche, étudie et décrit les monuments, si beaux parfois, et toujours si intéressants de la période historique, le palethnologue fouille lentement la longue et nébuleuse période durant laquelle se débattit l'humanité naissante. Ce dernier n'a d'autres guides, dans ses recherches, que les sciences naturelles, et plus particulièrement la géologie et la paléontologie. En palethnologie, comme en toute science, la découverte de tout fait nouveau, important ou non, a nécessairement sa genèse. Il y a vingt-cinq ans, en étudiant la géologie du Bourbonnais, je fus très surpris de rencontrer sur le territoire d'Ygrande, Allier, dans la partie supérieure remaniée du limon oligocène du lac auquel la Limagne doit son exceptionnelle fertilité, des silex grossiers se différenciant des silex accidentellement éclatés, sans offrir, d'ailleurs, les seuls caractères admis, alors, du travail intentionnel. Je les récoltai comme je récoltais d'autres fossiles, simplement pour les classer à l'étage stratigraphique du terrain englobant. Je les fis voir à deux palethnologues qui les rejetèrent. Tels furent mes débuts comme palethnologue (1). (1) Examen de quelques silex d'Ygrande (Allier). L'Homme Préhistorique. Année 1906, P. 50 et suiv.
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 +Plus tard, au fait de la palethnologie, de ses méthodes d'investigation, et aussi de leurs causes d'incertitude, je m'intéressai à la découverte de l'atelier néolithique de la Vignette, en Seine-etMarne, dont l'industrie porte exclusivement sur le grès. Je m'y intéressai d'autant plus que la région des grès semblait désertique sur beaucoup de points. Je résolus de porter mes recherches plus spécialement sur l'industrie des grès. Elles furent absolument stériles durant deux étés. Vers l'automne 1901, je rencontrai près de ma demeure, au-dessous et à gauche de la station nouvelle de Palaiseau-Villebon, ce que j'avais cherché vainement ailleurs. Je récoltai toute une série de grès travaillés de types néolithiques ou presque néolithiques, mélangés à de nombreux types absolument archaïques. Un reste d'atelier me fit classer cette industrie vers la fin du paléolithique à cause de la plus grande fréquence des types anciens. Je résolus, dès lors, de rechercher dans le sol quaternaire non remanié les instruments à l'usage de nos premiers ancêtres. Grâce à l'aide persévérant et dévoué de MM. Henri et André Chanclu, et de leur père, conducteur des travaux de la Ville de Paris, trois stations, trois ateliers, et onze petits abris ou surplombs m'ont livré toute une industrie quaternaire des grès et des meulières. Ces fouilles ont déjà fait l'objet de plusieurs articles (1). J'ai publié dernièrement dans le Bulletin de la Société Préhistorique de France, le résultat de ma fouille de l'atelier du Pont. Je vais signaler, maintenant, l'industrie de trois petits surplombs situés immédiatement au-dessus de cet atelier, et celle d'un abri de Montmirault, également commune de Cerny, Seine-et-Oise. Généralités. -- Lorsque le climat sec et froid de la période moustérienne commença de sévir, la vallée de l'Essonne et le massif rocheux de la forêt de Fontainebleau présentaient sensiblement leur relief actuel. Les rochers se trouvaient, comme aujourd'hui, à flanc de coteau. Le régime des eaux des périodes précédentes avait - (1) La station moustérienne de la Roche. L'Homme Préhistorique. Année 1904, p. 137 et suiv. La station de Palaiseau-Villebon. L'Homme Préhistorique. Année 1904, p. 65 et suiv. La station proto-chelléenne des Casseaux, Bulletin de la Société Préhistorique de France, année 1906, p. 219 et suiv. L'atelier du Pont (S.-O), même bulletin, an 1907. P. 345 et suiv. Étude des causes naturelles de l'éclatement des roches, même bulletin, année 1907, p. 192 et suiv., et p. 232 et suiv. — Les industries préhistoriques du grès et de la meulière dans la région des grès de Fontainebleau. La Revue Préhistorique, année 1907, p. 273 et suiv. - - -
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 +excavé les abris sous roche et dégagé les surplombs. Un travail inverse allait se produire, celui du remplissage. Entraînés lentement par les eaux pluviales, les argiles et les sables des sommets pénétreront sous ces abris et sous ces surplombs, et ils s'y déposeront. Selon que les argiles ou les sables prédomineront, le sol des abris ou celui des surplombs se présentera sous l'aspect d'une argile rouge, sableuse, parfois très durcie par une infiltration séculaire d'eau chargée de silice, ou sous celui d'un sable blanc impur. Sous nos surplombs et sous nos abris, généralement de faible étendue, le dépôt de remplissage ne présente pas une couche très épaisse au-dessus de l'étage des sables blancs de Fontainebleau. La couche des sables argileux rouge est parfois très dure, presque gréseuse superficiellement, et, par exception, sur toute son épaisseur. - Industrie. Je dois dire d'abord que tous les surplombs ou abris n'ont pas servi de demeure, fixe, temporaire, ou accidentelle, à notre ancêtre ; et que le résultat d'une fouille est parfois négatif, ou de peu de valeur, sans qu'il soit possible de dire exactement par quel motif notre ancêtre s'est laissé guider dans son choix. L'orientation de l'ouverture paraît avoir pesé d'un faible poids sur ce choix. Les surplombs et abris ont dû être protégés, fermés, par des branchages s'appuyant sur la roche, et qui étaient recouverts probablement de bruyère, très abondante dans toute la région. Les bourrelets de terre, que l'on remarque autour de certains abris, ont dû servir à la fixation des branches. - jer surplomb. — Il est situé à quelques mètres au-dessus de l'atelier du Pont. Il forme un couloir partiellement couvert entre deux rochers. Il reçoit le vent du sud, et latéralement celui de l'est. Au-dessous d'un sable détritique imprégné de végétaux (terre de bruyère), d'une épaisseur maxima de 45 centimètres, se trouve un sable très argileux, ocracé, d'une épaisseur variable, qui peut atteindre 70 centimètres vers la partie inférieure du surplomb, mais qui se relève brusquement vers sa partie supérieure. J'ai rencontré dans cette couche plusieurs gros blocs matrices, le plus généralement plats et réguliers. Ils se sont présentés dans plusieurs autres fouilles. Ils devaient avoir une destination spéciale. Ils servaient peut-être de table fixe; et notre ancêtre promenait, alors, sur leur 1. 'Bulletin de la Société préhistorique de France, an. 1907, p. 345 et suivantes.
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 +surface, les lissoirs à l'aspect de percuteurs, que j'ai signalés déjà dans l'atelier du Pont. Ces blocs sont trop volumineux pour entrer dans une collection particulière. Coups de poing. Deux instruments de coupe grossièrement amygdaloïde, de même longueur et de même largeur, 148mm sur 110mm : l'un plus épais que l'autre (Fig. nº 1). — Un petit coup de poing plat, régulier, de coupe amygdaloïde, mesurant 110mm sur 100mm. Un autre coup de poing également plat, discoïde, avec pointe bien dégagée, est un des rares instruments en meulière rencontrés dans mes fouilles locales (Fig. 2). Un dernier coup de poing, irrégulier, grossier, mais à pointe nettement dégagée, présente cette particularité qu'un des côtés est poli par un frottement intentionnel; car si le polissage était dû au frottement accidentel des sables et argiles de remplissage, le même fait se remarquerait sur nos autres instruments en même grès, récoltés sous le premier surplomb. Par suite de la nature assez tendre de la roche, de sa friabilité, les coups de poing, sans retouches, de la région, sont simplement des armes contondantes; et ils se distinguent nettement de l'instrument typique de Chelles et de Saint-Acheul. Pointes à main. Une seule, en meulière, très grossière, plate, à pointe obtuse. ――――― - Pierres de jet. - Peu nombreuses, et toutes de même forme, de coupe plus ou moins amygdaloïde; intéressantes néanmoins. Une petite, d'une longueur de 65mm. Deux autres sensiblement de même longueur, 93mm (Fig. 3). Une quatrième, à deux pointes opposées, de forme polyédrique, est un instrument massif et de court jet. Enfin deux pierres de jet de coupe amygdaloïde, offrant, l'une et l'autre, une coche très nette à leur sommet sur l'une la coche est à droite (Fig. 4); sur l'autre elle est à gauche. Ces coches ne sont point accidentelles; je les ai rencontrées plusieurs fois ailleurs. Je crois devoir classer encore, sous le présent titre, un grand coup de poing grossier, de forme régulière, de coupe amygdaloïde, à pointe très nette. Cet instrument pouvait, au besoin, être manié d'une seule main; mais, par son volume et par son poids, il était plutôt un instrument de très court jet, un assommoir, destiné à être projeté à deux mains. Longueur, 195mm; largeur, 165mm; poids 2 kil. 500 gr. Casse-tête. J'ai récolté un casse-tête rentrant dans le type du
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 +casse-tête à bec signalé à l'atelier du Pont. C'est une excellente arme d'usage, mais de forme moins régulière. Deux encoches permettent de saisir vigoureusement le manche. -―― Racloirs et grattoirs. 1º Trois racloirs à talon, de type nettement moustérien. Deux de ces instruments, très gros et très grossiers, récoltés à la base du dépôt, me paraissent plus anciens; et je crois que le surplomb a été temporairement habité une première fois, malgré l'homogénéité de la couche englobante. Le premier instrument, rectangulaire, de très grande taille, 190mm sur 125mm, présente, sur la partie opposée au talon, de larges retouches sur les deux faces (Fig. 5). Le second, de moindre taille, 180mm sur 70', et tout aussi grossier, est également retouché à grands éclats. Un troisième racloir à talon, récolté dans la partie supérieure du gisement, est de taille beaucoup moindre, 100mm sur 55mm. Ses retouches, beaucoup plus fines, sont émoussées par l'usage. 2º deux racloirs à talon de forme irrégulière, terminés tous deux en pointe. Le plus petit présente une coche à cette extrémité. Le second, plus volumineux, d'une longueur de 180mm, relie le type du racloir moustérien à celui du coup de poing. --3° un éclat polyédrique offre une coche-racloir assez large, c'est l'utilisation d'un éclat de forme accidentelle. 4° une lame, longue de 115mm et large de 85mm, présente à son extrémité un racloir-grattoir curviligne (Fig. 6). 5º une lame rectangulaire, retouchée à l'une de ses extrémités étroites, forme un racloir-grattoir émoussé par l'usage. 6º Un éclat court, à sommet relevé et curviligne, est un grattoir sans retouches. J'ai rencontré plusieurs fois, dans notre paléolithique, la forme ancestrale et sans retouches du grattoir. J'ai récolté encore, sous ce surplomb, un grattoir terminal-latéral. La forme générale des instruments de ce type, que j'ai rencontrés à diverses reprises, est celle de la moitié d'un coup de poing local, de coupe amygdaloïde, divisé dans le sens de sa longueur (Fig. 7). En plus du racloir-coche que nous signalons plus haut, nous avons récolté deux ou trois lames présentant des coches (Fig. 8). ――― - -- --- Burin. Je possède également un burin latéral en grès, dont la pointe se détache à droite par suite d'une série de retouches intentionnelles. - Broyeurs et mortiers. — J'ai récolté deux broyeurs polyédriques à sommet arrondi ayant servi (Fig. 9). L'un d'eux est imprégné,
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 +à son sommet surtout, d'un peroxyde de fer indiquant, probablement, une des coutumes de notre ancêtre du Pont. Le surplomb m'a fourni deux petits mortiers contigus intentiontionnellement circonscrits, et auxquels s'adaptent les deux broyeurs (Fig. 10.) Bien que de plus grande dimension, cet instrument affecte sensiblement la forme de celui que j'ai récolté dans l'atelier du Pont. - Foyer. Un petit foyer ne m'a donné que des cendres, au milieu desquelles je n'ai rencontré, malgré tous mes soins, qu'un éclat de grès et une pierre de jet offrant les marques d'un brasier assez violent. - Instruments divers. J'ai récolté une plaque rectangulaire intentionnellement circonscrite, dont les extrémités les plus étroites ont été rendues rectilignes par une série de retouches. Elle mesure 135mm sur 105mm. Trouvée dans une station néolithique, elle eût été, sans hésitation, classée comme molette fixe (Fig. 11). Un grès polyédrique, comme ceux que j'ai signalés dans l'atelier du Pont, s'adapte exactement à la main. Il présente un côté entièrement poli, et un autre côté ayant subi un commencement de polissage. Trouvé dans un gisement néolithique, il eût été classé comme molette mobile (Fig. 12). Mais notre ancêtre paléolithique ignorait l'usage des céréales, et les petits broyeurs et mortiers que nous avons signalés suffisaient pour triturer les minéraux, et même les quelques graines ou fruits secs qu'il voulait réduire en poudre. Je crois plus probante l'attribution suivante : les grès polyédriques présentant une face polie sont de véritables lissoirs, et nos grès plats, polis ou non, sont des points d'appui, des tables sur lesquelles on plaçait les portions de peau à lisser. L'outillage que je décris est assez bien représenté, de nos jours, par la planche à repasser et par le fer de la blanchisseuse. Il est hors de doute, du reste, que notre ancêtre du Pont, grand chasseur, ainsi qu'en témoigne son outillage, devait faire un large usage des peaux. J'ai récolté encore, sous ce premier surplomb, trois bâtons de grès, dont l'attribution est très incertaine, bien que leur taille intentionnelle ne fasse aucun doute pour moi. Le premier est un bâton à côtés parallèles, dont la face plane a été obtenue par l'enlèvement de trois éclats. De ses deux extrémités, l'une est arrondie
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 +par suite de plusieurs retouches, et l'autre forme grossièrement biseau par suite de retouches également. Dans son état neuf, cet instrument pouvait servir de racloir-grattoir à ses deux extrémités. Il mesure 145mm sur 63mm. Le second instrument est un grand éclat long de 120mm sur 70mm. Une face est plate: l'autre, en dos d'âne, s'incline régulièrement vers les deux extrémités, dont l'une, un peu plus large, est arrondie; et dont l'autre est terminée par une pointe médiane très courte. J'ignore l'usage de cet instrument. Enfin, un troisième bâton de grès taillé, tout aussi volumineux que le précédent, offre également un côté plat, et l'autre côté en dos d'àne s'infléchissant vers les extrémités. Du côté de l'extrémité la plus large, l'infléchissement s'arrête brusquement, et l'extrémité est taillée en biseau. L'extrémité plus étroite est arrondie. L'instrument, dont j'ignore l'attribution, mesure 200mm sur 100mm. Conclusion. Si l'on élimine les deux grands racloirs grossiers, et un instrument ou deux, récoltés dans la partie basse de la fouille, qui paraissent la preuve d'une première occupation temporaire ; et que l'on tienne compte uniquement de l'ensemble du dépôt au milieu duquel j'ai récolté les autres instruments, l'impression première serait, sans aucun doute, d'attribuer à cet outillage une moins haute antiquité qu'à celui du Pont. Mais, si l'on réfléchit que notre ancêtre a occupé le surplomb à une époque où il était encore excavé, et que le remplissage, par l'adduction d'un sable très argileux, ocracé, s'est fait à une époque où se trouvaient accumulés les instruments et les débris de taille qu'il a complètement englobés ; si l'on remarque, d'autre part, que j'ai récolté des instruments de type nettement moustérien, et des coups de poing relativement nombreux et grossiers, on n'hésitera pas, malgré les formes nouvelles apparues, à classer nos instruments dans le moustérien, mais dans le moustérien supérieur, ainsi que j'ai fait pour l'atelier du Pont; non sans remarquer, toutefois, que nous touchons à une période de transition. ――――― 2º Surplomb. A droite et à faible distance du surplomb que nous venons d'examiner, se trouve un second petit surplomb accidentellement occupé par notre ancêtre. Il reçoit le vent de l'est. Les rares instruments, que j'y ai récoltés, étaient englobés dans un sable argilo-calcaire adhérent. - - Industrie. 1º Un racloir triangulaire, d'une hauteur de 73mm,
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 +offre, sur sa face plane, un large dépôt concrétionné. - 2º Un second racloir, de forme irrégulière, légèrement retouché dans sa partie la plus large, tient plutôt, comme type, du racloir à talon. C'est un instrument très grossier. 3° Une lame irrégulière, sans plan de frappe et sans conchoïde, offre, à son sommet, un grattoir convexe et un grattoir concave contigus. Cet instrument diffère de celui signalé dans l'atelier du Pont, par ce fait que les grattoirs contigus ne se présentent pas sur la même face. Ce surplomb a sans doute servi d'abri temporaire aux tailleurs de grès de l'atelier. 3 Surplomb. -A cinquante-cinq mètres environ au-dessus et à gauche du premier surplomb se trouve un troisième surplomb temporairement habité. J'y ai récolté les instruments suivants : ―――― - Lames. Une lame grossière, épaisse, portant sur la partie dorsale, trace de l'enlèvement d'une autre lame. Elle est du type de la Vignette. Un grand éclat d'une longueur de 155mm offre une large coche à une de ses extrémités. Racloirs-grattoirs. Un éclat épais, de forme grossièrement triangulaire, présente à sa base une large coche ayant servi. Un grattoir terminal-latéral, semblable à celui du surplomb nº 1, offre de grossières retouches indiquant bien l'usage des instruments de ce type. -- ― Casse-tête. Un seul instrument, peu commode, à manche angulaire, brut sur le côté droit, et entièrement retouché sur le côté gauche. Le sommet arrondi, forme deux pointes. Ces instruments, peu nombreux, classent ce surplomb dans la même période que les deux précédents. O A 700 mètres à vol d'oiseau de l'atelier du Pont, et dans le prolongement d'une ligne qui relierait le clocher de Cerny (Seine-etOise) au moulin à vent du hameau de Montmirault, se trouve, tout au bas de la colline rocheuse, un petit abri sous roche que j'ai fouillé. Il reçoit le vent de l'est, et l'eau qui suinte à travers le grès carbonaté de sa voûte en faisait une demeure malsaine. Il a été, cependant, occupé temporairement.
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 +Au milieu de la couche épaisse de sable argileux, ocracé, très dur, qui constituait un remplissage d'une hauteur d'un mètre environ, j'ai récolté d'assez nombreux éclats de grès, et un mobilier pauvre, dont plusieurs pièces, toutefois, ne sont pas sans intérêt. J'ai abandonné une enclume trop volumineuse pour entrer dans une collection particulière; mais j'ai retenu les instruments suivants : Coups de poing. - Le premier, très grossier, est un éclat taillé à la hâte, peut-être une pièce de rebut. Le second, au contraire, d'une longueur de 23 centimètres, est de coupe amygdaloïde, allongé, régulier. Il offre cette particularité de présenter un certain nombre de retouches latérales, grossières. La partie dorsale, bombée, porte deux cuvettes naturelles. C'est un instrument grossier qui rappelle, néanmoins, le type de Chelles. Il ne pouvait, d'ailleurs, servir aux mêmes usages. Les retouches ont eu simplement pour objet le dégagement de la pointe. Longueur 220mm; largeur, 145mm; poids, 1 kilo 500 gr. Pointes à main. Une seule, plate, à pédoncule, du type de celle indiquée à l'atelier du Pont. Longueur 105mm, largeur 85mm. - - Racloirs-grattoirs. -1° Un racloir grossier, court, épais, rentrant dans le type triangulaire, à base grossièrement retouchée pour former racloir. 2º Un éclat irrégulier, avec partie curviligne retouchée. Il constitue un racloir-grattoir grossier, mais très utilisable. Casse-tête. Je n'aurais sans doute pas signalé l'abri sous roche de Montmirault si je n'y avais récolté un intéressant casse-tête, d'un type tout différent de celui signalé à l'atelier du Pont. C'est une lame régulière, d'une épaisseur de 40mm, longue de 200mm, et large de 75mm, évidée à l'une de ses extrémités, sur une longueur de 80mm, pour faciliter la prise à la main. Le côté destiné à frapper est taillé en biseau. Ce type de casse-tête n'est pas une exception, et nous l'avons rencontré plusieurs fois dans nos recherches (Fig. 13). Ce casse-tête bâton et celui à pointe de l'atelier du Pont sont les deux types des casse-tête récoltés par moi jusqu'à ce jour. Les instruments de l'abri sous roche de Montmirault sont de la période moustérienne. AUGUSTE MALLET
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 +ARDOUIN-DUMAZET. Le Voyage en France. Région parisienne Sud-Ouest, Versailles et le Hurepoix, la Brie. 45° volume. - Paris, Berger-Levrault 1907. 1 vol. in-12, avec cartes et croquis. ― BIBLIOGRAPHIE (1906-1907). Importante publication qui a valu à son auteur de hautes récompenses; près de so vol. ont déjà paru. - - BONNEFONS (André). Paris, 1906, in-8° 24 pp. Extrait de la Revue des questions historiques. - BOULÉ (A.) Du culte des saints martyrs saint Can, saint Cantien et sainte Cantienne leur sœur, dans le Berry et l'Ile de France. Paris, 1906, in-8° 12 pp. - - Le culte de la raison pendant la Terreur. Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. 12° année, 1906, pp. 5-12. BRETTE (Armand). — Journal de l'Estoile. Extraits publiés avec une notice bibliographique et précédés d'une introduction par Edme Champion. Paris, Colin, 1906, in 16 de xxxvII et 359 pp. BRETTE (Armand). Atlas de la censive de l'Archevêché de Paris; reproduction en fac-similé, publié avec des notices extraites du terrier de l'Archevêché, T. I. Paris, Champion, 1907, in-4° de vi et 13 pp. 49 plans et un plan replié. ―――― ―――― De la collection de l'Histoire générale de Paris. Cette publication intéresse la région de Corbeil, qui dépendait de l'Archevêché de Paris avant la révolution.
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 +CREUZET (E.). Histoire seigneuriale, civile et paroissiale de Saintry (arrondissement de Corbeil, Seine-et-Oise) re partie. Paris, Picard, 1907, in-8° de 211 pp. avec gravures. Intéressante monographie pour laquelle l'auteur a su mettre à contribution les documents d'archives et les minutes notariales, et faire revivre certaines grandes familles seigneuriales, et plus particulièrement celle des Clermont-Tonnerre, qui a possédé assez longtemps la seigneurie de Saintry. Ce volume forme le T. VI des Mémoires de la Société historique de Corbeil-Etampes. CHAVAGNAC (Comte X. de) et GROLLIER (le Marquis de). Histoire des manufactures françaises de porcelaine. - Paris, A. Picard, 1906. Grand in-8° de xxvш-967 pp. et 4 planches. Un important chapitre de ce bel ouvrage est consacré à la manufacture de porcelaine de Villeroy, dite aussi de Mennecy. DAYOT (Armand). L'Invasion, le Siège, la Commune, 1870-1871, d'après des peintures, gravures, photographies, sculptures, médailles, autographes, objets du temps. Paris, Flammarion, s. d. 22 fasc. grand in-8" oblong. _______________ Le fascicule No 3 contient une grande planche représentant l'entrée des Allemands à Corbeil, le 17 septembre 1870. Au bas de cette intéressante gravure on lit l'inscription suivante: Passage de la Seine à Corbeil par le 2e corps d'armée Bavarois, d'après le tableau d'Heinrich Lang (cliché de Bruckman, de Munich). - - DELARUELLE (Louis). Répertoire analytique et chronologique de la Correspondance de Guillaume Budé, par Louis Delaruelle, Docteur ès-lettres, Maître de Conférences à la faculté des lettres de Toulouse. Toulouse et Paris, 1907. In-8°, xx et 251 pp. avec deux fac-similés. ________ ――― On sait que les Budé étaient seigneurs d'Yerres, dans l'arrondissement de Corbeil. - DELARUELLE (Louis). Guillaume Budé. Les origines, les débuts, les idées maîtresses, par Louis Delaruelle, Docteur ès-lettres, etc. Toulouse et Paris, 1907, in-8°, XL et 290 pp. avec deux fac-similés. Études sur l'Humanisme français. DEPOIN (J.). Notre-Dame des Champs, Prieuré Dionysien d'Essonnes (suite et fin). - Paris, 1906, in-8° de 21 pp. Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Cor11
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 +beil, d'Etampes et du Hurepoix ; 12me année, 1906, pp. 15-35 et 95135. Dans les bibliographies précédentes, nous avons dit tout le bien que nous pensions de ce savant ouvrage. DUFOUR (A.). Le fief de Jérusalem à Corbeil. - Paris, 1906, in-8°. ―――― Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Elampes et du Hurepoix, 12° année, 1906, p. 155. - DUFOUR (A.). · La Reine Christine de Suède à Essonnes. 1906, in-8° de 20 pp., portrait. ―――― Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, 12m année, 1906, pp. 50-68. - La peste de 1521 à Corbeil. DUFOUR (A.). Extrait du Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine, III, 1904, PP. 526-527. FAUTRAS (Gustave). Souvenirs et impressions de 1870-1871. Le 3me bataillon de la garde mobile de Seine-et-Oise, pendant le siège de Paris. Paris, Hachette, 1906, in-8° de 135 pp. avec portraits. -- - GAILLY DE TOURINES (C.). Aventuriers et femmes de qualité: Une fredaine de Bussy-Rabutin. -Poisson et Pompadour. Bagatelle et ses hôtes. La fille du Maréchal de Saxe. - -- Paris, - Evreux, impr. Hérissey, Paris, Hachette, 1907. 2me édition, in-16 de 360 pp. avec huit planches. GATINOT (G.). Un tribunal de police municipale à Montgeron pendant la période révolutionnaire. Paris, 1906, in-8° de 15 pp. Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, 12me année, 1906, pp. 36-49. --- -- GAZIER (G.). Notes sur Bernardin de Saint-Pierre, d'après des documents inédits de la bibliothèque de Besançon. 1906, in-8° 10 pp. Besançon, Extrait des mémoires de la Société d'Émulation du Doubs (T. X). GILLES DE CORBEIL. ―――― Egidii Corboliensis viaticus de signis et
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 +symptomatibus aegritidunum, nunc primum Ed. Valent. Rose. Leipzig, P. G. Toubner, 1907. In-8° de xxx-125 pp. ___ Gilles de Corbeil, dont les œuvres sont connues et appréciées, était le médecin de Philippe Auguste. GUYOT (Joseph). Le Poète J. Fr. Regnard en son château de Grillon. Etude topographique, littéraire et morale, suivie de la publication des actes originaux de scellés et inventaire après décès. Paris, A. Picard, 1907, in-4° de vIII-208 pp. gravures et vignettes. - Le poète Regnard appréciait les charmes de la campagne. Tous ses biographes ont parlé de cette terre de Grillon, près de Dourdan où, à la fin du grand siècle et à l'aurore du XVIIIme, l'aimable auteur avait fixé sa vie aventureuse. Riche, associant le travail au plaisir, il y composa ses principales œuvres, tout en menant la vie joyeuse, en compagnie de la noble et galante société à laquelle il donnait lat plus large hospitalité. C'est ce côté de la vie du poète que nous peint M. Guyot. Des titres de propriété, des pièces notariales, des plans de géomètres ont fourni à l'auteur mille détails curieux et tout à fait typiques; il nous fait pénétrer dans l'intimité de cette vie qu'une mort prématurée vint inopinément interrompre, il nous décrit ce beau domaine dont il ne reste guère que le souvenir. C'est ce qui nous a valu un beau volume, soigneusement documenté, luxueusement imprimé, enrichi de copieuses illustrations, pour la publication duquel l'auteur n'a épargné ni les frais, ni les plus minutieuses recherches. — P. L. JOANNE (Paul). 12me édition. ――――― HANNEBERT. Une ferme en Hurepoix (thèse agricole). vais, 1907, in-8° de 180 pp. - - - HILDENFINGER (P.). - Une enquête sur la léproserie Saint-Lazare d'Etampes, en 1617. Fontainebleau, 1906, in-8° de 20 pp. Extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, T. XXIV, PP. 248-268. - Beau- - Géographie du département de Seine-et-Oise, Paris, Hachette, 1906, in-16 de 71 pp. LA HARPE. Une lettre de La Harpe pendant son exil à Corbeil en 1802. Extrait de la Révolution française, 1906, pp. 55-56. LASTEYRIE (Robert de). - Bibliographie des travaux historiques et archéologiques publiés par les Sociétés savantes de la France,
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 +dressée sous les auspices du ministère de l'Instruction publique, par Robert de Lasteyrie, membre de l'Institut, avec la collaboration d'Alexandre Vidier. T. V, 2me livraison, nos 89398 à 95412. Paris, imp. nat. 1907, in-4° à 2 col., pp. 201 à 400. Les travaux de la Société histor. de Corbeil-Etampes sont passés en revue dans ce grand ouvrage. LECOMTE (M.).— Note sur l'imprimerie et le colportage à Etampes au XVIe siècle. - Fontainebleau, 1906, in-8° de 11 pp. Extrait des Annales de la Société hist. et archéol. du Gâtinais, T. XXIV, pp. 112122. LEFÈVRE (L.-E.). Le tympan sculpté de l'église Saint-Pierre d'Etampes, au musée d'Etampes (xe siècle). de 10 pp. et 2 planches. Paris, 1906, in-8° ―― Extrait du Bulletin de la Société histor. et archéol. de Corbeil, Etampes et Hurepoix. 12me année, 1906, pp. 136-145 (tirage à part). LEGRAND (Maxime). - Etampes pittoresque, guide du promeneur dans la ville et l'arrondissement, texte par M. Maxime Legrand, orné de nombreuses gravures dans le texte et hors texte par M. René Ravault. Etampes, 1907, T. III. La Juine et ses affluents. La vallée de la Juine en aval. Beau vol. de 450 pp. in-8°, orné de nombreuses figures dans et hors texte. Dans la bibliographie de 1906, nous avions déjà signalé ce magnifique ouvrage à propos du 2me vol. qui venait de paraître, et nous avions dit tout le bien que nous en pensions. Aujourd'hui, en indiquant ici ce 3me volume qui ne sera peutêtre pas le dernier, nous ne pouvons que nous répéter en disant qu'il n'est pas inférieur aux précédents, et que l'on doit des remerciments à l'aimable écrivain qui a fait montre dans ce grand travail d'une solide érudition et a su en même temps rendre attrayante l'histoire et la description de la région qui forme l'arrondissement d'Etampes. 117. LEGRAND (Maxime). Compte de recettes et dépenses de la fabrique de l'église collégiale Notre-Dame d'Etampes, 1513-1515. - Fontainebleau, 1907, in-8° de 47 pp. Extrait des Annales de la Société hist. et archéol, du Gâtinais, T. XXV, pp. 72-
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 +LEGRAND (Maxime). nette à Etampes. Extrait des Annales de la Société hist. et arch. du Gâtinais, T. XXIV, pp. 378384. ――― ――――――― LELONG (M.). Promenade archéologique à Melun et à Vaux-leVicomte. Paris, 1906. In-8° de 9 pp. avec une planche. - - Extrait du Bulletin de la Société histor. et archéol, de Corbeil, Etampes et Hurepoix, 12 me année, 1906, pp. 86-94. - LEROY (Gabriel). La caserne Augereau à Melun. Melun, Huguenin, 1906. In-16 de 237 pp. avec illustrations en noir et en couleurs. Vervelle à chien trouvée à la tour de Gui- ――――――― LIORET. Notes sur les fouilles des Gros, près Moret-sur-Loing. Fontainebleau, 1907, in-8° de 15 pp. avec plan. Industrie préhistorique à la Ferté-Alais. – MALLET (Auguste). Paris, 1906, in-8° de 2 pp. - ― - - Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, Etampes et Hurepoix, 12 année, 1906, pp. 13-14. MAREUSE (André). - Promenades à pied autour de Paris, 19001905. – Laval, s. d., in-8° de 130 pp. avec cartes et nombreuses gravures d'après les clichés de l'auteur. - - MARTIN-SABON. Catalogue des photographies archéologiques faites dans les villes, bourgs et villages de l'Ile-de-France, et dans les provinces de Picardie, de Normandie, Bretagne, Maine, Orléanais, Touraine, Berry, Auvergne, Bourbonnais, Nivernais, Bourgogne, Champagne, etc., d'après les monuments, cathédrales, églises, châteaux, fermes, maisons, ruines, etc. Chartres, imp. Durand, 1907. In-8° à deux col. 35 pp. MATAGRIN. Le Château de Graville et ses propriétaires. Melun, Huguenin, 1906. Petit in-8° de 300 pp. avec gravures en noir et planche en couleurs. ―――― MENTIENNE. Les vieilles maisons de Corbeil et le couvent des Récollets. Paris, Champion, 1907, in-8° de IX et 55 pp. avec figures et plans.
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 +MEURVILLE (Louis de). Le vrai Bernardin de Saint-Pierre, d'après des documents nouveaux. Extrait du journal le Gaulois du 17 octobre 1907. NOIRIEL (Ernest). Essai sur l'Esprit public dans la Brie. Meaux, imp. de Lalot, 1905. In-8° de 168 pp. - - ―――――― PILON (Edmond). - Les plus jolies vallées de l'Ile-de-France. Vallées de la Bièvre, de la Marne, de la Seine, de l'Yvette ou de Chevreuse. Extrait de la Revue politique et littéraire, se série et suivantes, 1906. PROU (M.). (Seine-et-Oise). (Extrait du Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1906, pp. 209-210). TOURNEUX (Maurice). — Bibliographie de l'histoire de Paris pendant la Révolution française. T. IV, documents biographiques, Paris hors les murs, Additions et corrections. Paris, 1906, Note sur un fragment de poterie trouvé à Bouray - --- gd in-8° de XL et 752 pp. Ville de Paris, publications relatives à la Révolution française. - Cet important ouvrage, en 4 vol., se trouve à la bibliothèque communale de Corbeil; il a valu à son auteur un prix important de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. TUETEY (Al.). Inventaire des registres des insinuations du Châtelet de Paris, règnes de François I et Henri II. Paris, Champion, 1906, grand in-8° de XLVII et 1098 pp. Histoire géné. rale de Paris, publiée par la ville. Corbeil est souvent cité dans cet important ouvrage. - - VIDIER (A). Bibliographie de l'Histoire de Paris et de l'Ile-deFrance pour les années 1906 et 1907. Paris, 1907. In-8°. Publiée par la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France. VITRY (P.). - Sculpture romane trouvée à Etampes. (Extrait du Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1906, pp. 238-239). VOGUE (Melchior de). - Inauguration de la statue de Bernardin
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 +de Saint-Pierre. Discours du Vicomte Melchior de Vogüé et de M. Achille Luchaire. Extrait du Journal des Débats du 18 Octobre 1907. ... Compte-rendu sommaire des travaux de la Chambre du commerce de Corbeil pendant l'année 1906. - Corbeil, imp. Crété, 1906. In-8° de 83 pp. ... - Usages locaux de l'arrondissement de Corbeil, publiés en exécution des délibérations du Conseil général de Seine-et-Oise, recueillis par la Commission de révision, instituée par M. le Préfet, sous la présidence de M. Cothereau, Président du Tribunal civil de Corbeil. Versailles, Cerf, 1906. In-8° de 104 pp. (prix: 2 fr. 50). ... - - — Usages locaux de l'arrondissement d'Etampes (même titre que ci-dessus). - Versailles, Cerf, 1907. In-8° de 108 pp. (Prix: 2.50). PÉRIODIQUES Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de France. Bulletin, T. XXXIII, 1906. Mémoires, T. XXXII, 1905. Paris, Champion, 2 vol, in-8°. Société historique et archéologique du Gâtinais. Annales, T. XXV. Fontainebleau, 1907. 1 vol. in-8°. Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Bulletin, 12 année, 1906. Mémoires, T. VI, Histoire seigneuriale, civile et paroissiale de Saintry, arrondissement et canton de Corbeil. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Mémoires, T. XXVIII, 1906-1907. 1 vol. in-8°. Commission des Antiquités et des arts de Seine-et-Oise. Mémoires, T. XXVII. 1 vol. in-8°.
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 +La revue de l'Histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 9° année, 1907. I vol. in-8°, gravures. Almanach-annuaire de l'arrondissement de Corbeil et des cantons limitrophes pour 1907. Corbeil, impr. Crété, 1907, in-8°, gravures. Annuaire de Seine-et-Oise pour 1907. éditeur, 59, rue Duplessis. Publié sous les auspices de l'administration préfectorale et encouragé par le Conseil général. - Le Semeur de Corbeil, Juvisy, Boissy-Saint-Léger, Athis-Mons, Epinay-sur-Orge, année 1907. Journal hebdomadaire à 6 pages et à 5 centimes, paraissant le vendredi. Versailles, 1906. Cerf, L'Abeille de Seine-et-Oise. Arrondissements de Corbeil et d'Etampes, paraissant les jeudis et les dimanches, année 1907. Le Journal de Corbeil, organe hebdomadaire des intérêts locaux et des comités républicains-démocratiques et progressistes de l'arrondissement, année 1907. L'Indépendant de Seine-et-Oise, organe républicain de CorbeilEssonnes et de l'arrondissement, paraissant le dimanche, année 1907. - L'Echo de Corbeil, journal d'intérêt local absolument indépendant. - Périodique. ire année, Mardi 31 Décembre 1907 (ce doit être le 1er Nº). - Almanach historique, topographique et statistique du département de Seine-et-Marne. 1906, 46° année. Meaux, s. d., in18°, 208 PP. Le département de Seine-et-Marne confine à celui de Seine-et-Oise, et nous trouvons dans cet almanach plusieurs notices historiques se rapportant à la Brie, province qui commence à Corbeil, sur la rive droite de la Seine, c'est pourquoi nous le citons ici, en indiquant les articles qui touchent à nos environs : Th. Lhuillier: Un mot sur l'auteur-acteur Dancourt. Les causes célèbres de la Brie. Le bandit du Tilloy. G. Thoison droits d'usage à Melun. Leroy le Mée. La traversée de la Brie en 1681. Une ambassade persane : en Brie en 1715, etc. ―― --- - ―
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 +ERRATA Un collègue aussi bienveillant qu'érudit nous signale une erreur qui s'est glissée dans la bibliographie de 1906 et que nous nous empressons de rectifier. A la page 150 du Bulletin de 1906, bibliographie annuelle, nous avons cité l'ouvrage suivant : MIROT (E.). Les fondations de la famille Budé en l'église de Saint-Gervais de Paris, et l'on avait ajouté en note: On sait que les Budé ont été longtemps Seigneurs de Brunoy. C'est dans cette note qu'est l'erreur que redresse, avec raison, notre aimable correspondant, qui s'exprime ainsi : << Les Budé furent pendant plus de deux siècles Seigneurs Châtelains d'Yerres, mais ne jouirent jamais d'aucun droit seigneurial sur Brunoy qui, à l'époque où ils vivaient, appartenait à la famille de Lannoy de la Boissière, et au Prieuré de Notre-Dame des Champs, d'Essonnes. Il est vrai que les Budé ont possédé, sur le territoire de Brunoy, quelques arpents de pré qui étaient en censive de l'une et de l'autre des deux seigneuries de Brunoy. C'est peut-être cette circonstance qui aura induit en erreur le rédacteur de l'article bibliographique. Quant à Yerres, dont les Budé furent seigneurs et qui a été célèbre par son Abbaye, c'était une Châtellenie qui relevait de Corbeil et qui avait dans sa mouvance plusieurs fiefs dans le Hurepoix et la Brie. Le souvenir de cette antique et puissante Abbaye est encore conservé à Paris, par une rue de l'île Saint-Louis qui porte le nom de rue des Nonnains d'Hyères. Nous avons encore à rectifier une faute d'impression qui se trouve à la 2me ligne de la note, page 62 du 1er Bulletin de 1907. On y lit, à propos d'AnissonDuperron, qu'il avait été nommé, en 1793, Directeur de l'Imprimerie Royale. C'est 1783 qu'il faut lire, et cette coquille était si évidente que les lecteurs l'auront corrigée d'eux-mêmes. Il était cependant utile de la signaler. горо
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 +=====UN MOT SUR JEHAN DE LA BARRE PRÉVOST ET HISTORIEN DE LA VILLE DE CORBEIL=====
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 +Jean de la Barre fut Prévôt de Corbeil de 1607 à 1624. Nous lui devons de la reconnaissance pour avoir écrit l'histoire de cette ville, qu'il a publiée à Paris en 1647, sous le titre suivant : LES ANTIQUITEZ DE LA VILLE, COMTÉ ET CHATELENIE DE CORBEIL, de la RECHERCHE DE Me JEAN DE LA BARRE, CY-DEVANT PRÉVOST DE CORBEIL. A Paris, chez Nicolas et Jean de la Coste (1), au mont S. Hilaire, à l'Escu de Bretagne : et en leur boutique à la petite porte du palais qui regarde le quay des Augustins. MDCXLVII, avec privilége du Roy. Cet ouvrage, très estimé aujourd'hui, est devenu fort rare, car il n'a eu qu'une seule édition, et l'on compte les heureux qui en possèdent un exemplaire. Il est certain que de la Barre l'a écrit à Corbeil pendant sa Prévôté, vers 1620 ; et cependant il n'a été imprimé qu'en 1647. Dans sa préface, l'auteur indique les raisons qui l'ont décidé à imprimer son ouvrage qui devait rester en manuscrit pour ses amis, et cela explique qu'entre 1620 et 1647, il se soit fait, surtout chez les Minimes de Paris, des copies des Antiquités de Corbeil. Nous connaissons huit ou dix de ces manuscrits qui sont fort intéressants par les variantes qui s'y trouvent; plusieurs, après le nom de l'auteur, portent les mots Prévost de Corbeil, tandis que d'autres, comme l'imprimé, disent cy-devant Prévost de Corbeil, ce qui prouve bien que de la Barre a écrit cet ouvrage à Corbeil, pendant sa Prévosté. Pourquoi ce long espace d'une trentaine d'années entre le (1) Les imprimeurs Nicolas et Jean de la Coste étaient originaires de Corbeil, c'est ce qui les avait fait choisir par de la Barre pour imprimer son ouvrage.
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 +|**UCAL_$B769659_00000185**| 141 ________ manuscrit et l'imprime ? C'est ce que l'auteur va nous dire dans un extrait de sa préface que nous reproduisons ci-dessous. << Le premier advis que je reçeus de Monseigneur de Villeroy lorsqu'il me gratifia de l'Office de Prévost de Corbeil, fut de me demander d'avoir soin de rechercher exactement tous les droits de la Comté de Corbeil, autrement qu'il me seroit mal séant de m'entremettre d'exercer un Office duquel j'ignorerois les droits, et la nature du lieu dont j'entreprenois le gouvernement ; et pour m'en faciliter les moyens, il me fit délivrer Lettres de Sa Majesté pour tirer et extraire des Archives publics (sic) toutes Lettres, Pancartes et Mémoires qui se trouveroient, concernant la Ville et Comté de Corbeil, ce que j'ay fait et exécuté le plus exactement qu'il m'a esté possible. De plus j'ay recherché, veu et leu tous les Chartriers et Lettres des Eglises et Monastères de la Ville et Chastellenie de Corbeil: avec cela j'ai employé quelques années à feuilleter mes Livres, et en ay tiré tout ce qui me pouvoit servir à me rendre certain de tout ce qui s'est fait et passé en ce pays. Alors, considérant les fleurs que j'y avois cueillies, j'en fis un bouquet, et dressay des Mémoires à dessein de les présenter à Monseigneur de Villeroy; mais il pleut à Dieu de le tirer de ce monde pour l'eslever au Ciel, et lui conférer la Couronne Céleste que ses actions héroïques méritoient. Cet accident, fascheux à la France et déplorable pour moy, me fit tomber la plume des mains et me deschargea de produire au jour ces Mémoires, estant résolu de les laisser dans les cabinets de mes amis, où ils fussent demeurez ensevelis, s'il ne se fust trouvé des personnes qui poussez d'affection pour leur païs natal, ont désiré qu'ils fussent donnez au public, ce que je n'ay pu leur desnier ». On voit par cet extrait pourquoi cet ouvrage est resté si longtemps manuscrit, et les motifs qui ont enfin décidé de la Barre à le faire imprimer. On y voit aussi pourquoi cette histoire de Corbeil ne va pas au-delà du règne de Henry IV, le chapitre XXVII et dernier étant consacré par l'auteur à M. de Villeroy son protecteur, dont la mort, survenue à Rouen, le 12 Décembre 1617, lui ôta tout courage et, comme il le dit lui-même en terminant: « le regret qui me « demeure de ma perte m'oste la plume de la main et m'empêche la con- << tinuation de ces mémoires pour me consoler avec Dieu, en la ressou- « venance de l'amitié et bien-veillance de la quelle ce sage et excellent << Seigneur m'a honoré durant sa vie ». L'ouvrage de la Barre est très connu et apprécié, comme nous venons de le dire, mais de son auteur on ne sait presque rien sa naissance, sa mort, son pays nous sont à peu près inconnus ; il y a là une lacune qu'il serait intéressant de combler; un heureux hasard nous permet aujourd'hui d'apporter un peu de lumière dans l'obscurité qui entourait jusqu'à présent notre ancien Prévôt.
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 +|**UCAL_$B769659_00000186**| -- - 142 Le hasard donc nous a fait rencontrer un mémoire en défense écrit de la main même de la Barre (1). Il s'agit d'un procès pendant devant le Parlement de Paris, dans lequel il était partie, contre le Chapitre et les chanoines de Saint-Spire; il y donne des détails sur lui-même qui constituent une sorte d'autobiographie de l'ancien Prévôt. Nous reproduisons ci-dessous l'extrait de ce document en ce qui concerne de la Barre; c'est une véritable trouvaille et nous sommes heureux de faire connaître ces quelques notes qui montreront le Prévôt de Corbeil sous un jour qui était absolument inconnu jusqu'à présent. (1) Archives de Corbeil, FF. 7. Disent les défendeurs (Jehan de la Barre et Eustache Gilbert, substitut du Procureur général) ce qui s'ensuit : Les défendeurs sont contrainctz d'espangier leur pudeur en cest endroit, n'ayans l'honeur d'estre cognus de Monsieur le rapporteur, Ils sont dans la nécessité de l'informer de leurs conditions et deportemens pour lever et oster le masque ombrageux des fausses suppositions que ceulx qui ont escrit pour les demandeurs s'efforcent, contre vérité, imprimer et assoir sur la face, vie, mœurs et conversations des deffendeurs, qu'ilz accusent de vexation, usurpation et entreprise indue des droictz de l'église, dont toutesfois il leur est impossible de faire aucune preuve, ny moindre suspection quelconque, aussi n'en font ilz aucune particulière desduction ny instance, pour induire la Cour d'y adjouster foy ni créance. << Soit pour le regard dudict de la Barre, né dans une bonne et honneste <«< famille de Paris, où il a esté noury en plaine Université, tant de Paris que de (( Bourges. De là a assisté par l'espace de dix ans auprès de la Court, en qualité « d'Avocat, et depuis pourveu d'un estat de Conseiller au Présidial du Chastelet « de Paris. Il y a donné des preuves de son intégrité et suffisance, telles qu'il <«<en a esté recherché et choisi par Monseigneur de Villeroy, pour lui commectre <«< la direction de la justice de la ville et chastellenye de Corbeil, qu'il y a treize <«< ans qu'il exerce au gré des habitans, sans reproches, et que, durant ce temps, <«< il a logé au cloistre Saint-Spire et a vescu avec les Abbé et Chanoines comme « s'il eut esté leur Confrère, en toute familiarité et concorde, ayant toujours eu << soin de les conserver, tant en leurs personnes qu'en leurs droictz et préroga- «<tives, desquelz il les a trouvés en possession et jouissance quand il est entré << en l'exercice de son office, et peut dire avec vérité que le présent procès n'a <«< pu altérer la familiarité et respect qui a toujours esté gardé entre luy et les << dictz du chapitre, au dire desquelz il se remet entièrement pour ce regard ». Par ce document, de la Barre nous apprend lui-même qu'il est né à Paris, d'une famille honorable; qu'il a fréquenté l'Université
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 +|**UCAL_$B769659_00000187**| - 143 -- de Paris, puis celle de Bourges, qu'il a été pendant dix ans avocat auprès de la cour du Parlement et nommé ensuite Conseiller au Présidial du Chastelet de Paris; c'est ensuite qu'il a eté investi de la Prevosté royale de Corbeil. Un autre document (1) nous fait savoir, en outre, que de la Barre était marié ; il avait épousé, antérieurement à 1603, et avant sa venue à Corbeil, Claire Alvequin, fille de Philippe Alvequin, escuyer, sieur de Tasnières, et de Marye Rolland. Nous savons encore qu'il avait une fille, nommée Marguerite; les registres paroissiaux nous apprennent qu'elle fut marraine dans l'église Notre-Dame de Corbeil, d'un garçon nommé Jean (2), le 3 novembre 1615: « marraine Marguerite de la Barre, fille du Prevost de Corbeil ». De la Barre quitta Corbeil en 1624, il retourna dans sa famille à Paris. Il vivait encore en 1647, puisque c'est l'année où il fit imprimer son livre; mais nous croyons savoir qu'il mourut en 1649 et fut enterré au cimetière des Innocents. Ces notes, tout incomplètes qu'elles sont, nous font déjà connaître un peu notre ancien Prévôt; elles pourront servir plus tard à ceux qui, mieux documentés, entreprendraient d'écrire la biographie de Jehan de la Barre. A. DUFOUR. (1) Archives nationales, pièces originales, 1612. (2) Du même registre, nous extrayons l'acte suivant : « Paroisse St-Nicolas dans Notre-Dame de Corbeil; du 3 mars 1608, acte de baptême de Claire Brayer. Parrain noble homme Charles de Richer, sieur de la Seignière, cappitaine de Corbeil, la marraine Damoiselle Claire Alvequin, femme de noble homme Jehan de la Barre, Prevost de Corbeil ».
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 +|**UCAL_$B769659_00000188**| CHRONIQUE LE CHATEAU ROYAL DE CORBEIL ET LA SAINTE CHAPELLE DE SAINT LOUIS. Malgré les nombreuses démarches tentées de divers côtés, ce qui subsistait de l'ancien Château édifié par le Roi Louis VI vient de disparaître. C'était une grosse tour carrée qui avait servi de donjon au vieux Château féodal et qui, de nos jours, était enclavée dans les bâtiments des grands moulins. Ces derniers étant démolis, la vieille tour restait isolée et alors il eût été facile de la conserver et de la réparer en lui redonnant son aspect du moyen âge; ainsi restaurée, elle aurait été un souvenir glorieux pour Corbeil, en même temps qu'un ornement. Mais ce noble débris était condamné, sa suppression décidée et malgré toutes les résistances, sa disparition est maintenant une chose accomplie ; il n'en reste même pas la pierre du témoignage! Ce travail de destruction ne s'est pas fait sans peine, car ces constructions antiques formées de pierres énormes, avec des murs de plusieurs mètres d'épaisseur, sont d'une solidité à toute épreuve, et c'est un rude et pénible travail pour les ouvriers quand il faut les attaquer et les détruire; ici la lutte a été longue. Enfin l'œuvre funeste est terminée, tout est rasé et il ne reste plus de la vieille forteresse de Louis le Gros que le souvenir des Rois de France qui l'ont souvent habitée, des nombreuses Reines qui avaient Corbeil en douaire, des personnages illustres de tous les pays et de tous les temps qui y ont passé, des prisonniers de marque, comme Georges d'Amboise, le grand ministre de Louis XII, qui y furent enfermés, et des Capitaines de Corbeil qui, pendant tout le moyen âge, résidèrent dans la grosse tour du Château. Saint Louis affectionnait le séjour de Corbeil, il y venait souvent et Joinville, son historien, nous a conservé le souvenir de ces séjours royaux.
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 +|**UCAL_$B769659_00000189**| - 145 - Comme toutes les forteresses du moyen âge, celle de Corbeil occupait une grande superficie de terrain qui était limité entre la grosse tour servant de donjon et la Seine; en largeur, elle s'appuyait à la rivière l'Essonne qui lui servait de fossé jusqu'à son embouchure dans la Seine, et occupait une forte partie de l'ancienne place St-Guenault; c'est sur l'emplacement même du vieux château qu'avaient été bâtis les grands moulins de Corbeil; la grosse tour avait été englobée dans les bâtiments de ces moulins, tout en restant en saillie sur la place. Saint Louis, qui habitait souvent Corbeil, ainsi que nous venons de le dire, avait fait bâtir, tout près du vieux château et non loin de la Seine (1), une Sainte Chapelle à deux étages, comme celle de Paris, d'une architecture moins riche, c'est à supposer, car il ne nous en est resté aucune description : nous n'en connaissons que ce qu'en a dit de la Barre, Prévôt et historien de Corbeil, au livre II, page 169, de ses Antiquités de la Ville, Comté et Chatelenie de Corbeil (2), dont voici le passage qui nous intéresse : « Après le décès de la Reine Blanche, Saint Louis, continuant l'affection que sa mère avait eue pour Corbeil, fit rebastir la maison Royalle, entre la tour de Corbulo (3) et la maison du Prieuré Saint Guenault et, au bout de la salle de sa maison, il fit bastir une chapelle à deux estages, et pour y célébrer le service divin, il y fonda trois chanoines réguliers, du consentement de l'Abbé de SaintVictor-lez-Paris (4), et les joignit aux quatre autres chanoines fondez par le Comte Hémon. Le pape Urbain quatriesme du nom, natif de Troyes en Champagne, octroya de grands pardons à tous ceux qui iroient faire leurs dévotions en cette chapelle, la fondation de laquelle est de l'an mil deux cens soixante et un »>. La Barre, qui écrivit son histoire de Corbeil pendant sa prévosté (1607-1624), ajoute ce détail : << Tous ces lieux ont changé de face et il ne paroist plus qu'il y ait eu une chapelle à cet endroit ». La destruction de la tour a eu pour conséquence le nivellement du terrain qu'avaient occupé les grands moulins, le sol a été fouillé (1) Presque sur l'emplacement occupé aujourd'hui par l'Hôtel de Ville. (2) Paris, 1647. (3) Au temps de l'historien de Corbeil, on croyait à l'origine romaine de cette ville et l'on voulait voir dans l'analogie de son nom avec celui du général romain Corbulo, ka preuve qu'il était le fondateur de la ville et du château de Corbeil, d'où le nom de Corbulo donné à la grosse tour du donjon. (4) Le Prieuré de Saint-Guenault dépendait de l'Abbaye de Saint-Victor.
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 +|**UCAL_$B769659_00000190**| - 146 -- peu profondément, il faut l'avouer, mais assez cependant pour pouvoir reconnaître le plan de l'ancien Château Royal. On y a retrouvé un peu partout des substructions formées de pierres énormes, et près de la Seine, un escalier composé d'une quinzaine de grandes marches en pierre et surmonté d'une arcade en plein cintre. Cet escalier paraissait descendre à la rivière, presque à son embouchure dans la Seine. Il est à présumer qu'une tour se trouvait à cet endroit et que cet escalier aboutissait au soussol de cette tour. Tout près de là, à l'endroit même où se trouvait la chapelle de saint Louis, que l'on croit avoir été détruite au XVI® siècle, on découvrit de gros murs, restes d'anciennes constructions superposées. En démolissant ces murs on trouva, en assez grand nombre, des pierres sculptées, des futs de colonnes, des bases, des chapiteaux, des astragales et moulures diverses, des fragments de rosaces, tout cela accusant nettement le style bien caractérisé du xe siècle. Il n'y avait donc aucun doute possible sur l'origine première de ces intéressants débris; ils provenaient certainement de la Sainte Chapelle édifiée par saint Louis à cette même place. Après la démolition de cet édifice, les matériaux en provenant avaient été, selon une habitude de cette époque, employés dans des constructions postérieures qui avaient disparu à leur tour, et c'est en démolissant les substructions qui en étaient restées que l'on a remis au jour ces curieux vestiges qui viennent heureusement confirmer l'existence d'un édifice à peine connu et disparu depuis plusieurs siècles. Les moins abîmés de ces débris ont été recueillis avec soin et transportés au musée Saint-Jean, qui voit justifier ainsi une fois de plus la pensée qui a présidé à sa création, c'est-à-dire de recueillir les débris des anciens monuments de ce pauvre Corbeil qui en a vu tant détruire! Cinq églises ont disparu pendant le XIXe siècle et, parmi elles, la belle église Notre-Dame qui datait du xire; c'était un chef-d'œuvre d'architecture et de sculpture dont la perte est un malheur irréparable. * Parmi les nombreuses statues qui la décoraient, deux, sauvées par Lenoir à la révolution, ont été transportées à Saint-Denis où elles font l'ornement de l'antique abbatiale. Ces curieux spécimens de la sculpture romane ont été moulés pour le musée de sculpture comparée du Trocadéro, et nous avons pu en obtenir des copies en pierre qui occupent une place d'honneur à notre musée SaintJean. A. DUFOUR.
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 +|**UCAL_$B769659_00000191**| - - 147 UN ACTE DE VANDALISME. Le Château de Juvisy a été acquis par cette commune qui y a installé ses écoles et les divers services de sa Mairie. Tout cela ne s'est pas fait sans dommages, et le plus regrettable, c'est que la grande galerie, dite de Louis XIV, a été condamnée à disparaître pour y installer des classes. Antoine Rossignol, propriétaire du Château de Juvisy au XVII siècle, y avait fait construire cette galerie pour y recevoir le Roi qui y vint plusieurs fois, car Juvisy était en quelque sorte une étape entre Paris et Fontainebleau. Un des membres les plus distingués de notre Société, dans un article très intéressant sur Juvisy, donne la description suivante de ce magnifique salon: « A l'intérieur est le salon primitif, remarquable par ses dimen- <<sions très vastes, ses boiseries, ses glaces fragmentées, son pla- << fond orné de fresques à l'Italienne, représentant des scènes de la << mythologie, les muses, le banquet des dieux, l'Amour et Psyché. « La vue de ces peintures est de prime abord déconcertante; les <couleurs offensent l'œil par leur vivacité, les tons semblent dis- << parates, les mouvements désordonnés. Ce n'est qu'une illusion << d'optique; si l'on y regarde de plus près, il se fait une mise << au point. On est alors frappé de l'intensité de vie qui anime << les personnages, distribués dans un ensemble harmonieux; les << attitudes sont expressives; la coloration moins appuyée s'enlève << sur les fonds agrandis. Sauf en quelques points d'un goût défec- << tueux, par exemple le Mars habillé en Turc d'Opéra, l'œuvre << intéresse et finit par captiver » (1). Cette belle salle des fêtes a été détruite en 1906, c'est un acte de vandalisme des plus regrettables et qui ne s'explique guère. Ainsi s'en vont un à un les souvenirs historiques et artistiques de nos environs. La contrée au sud de Paris était surtout remarquable par ses grandes propriétés, ses beaux châteaux où avaient vécu des person- (1) Versailles illustré, année 1898-1899. Juvisy-sur-Orge, par GIRARD, en deux articles richement illustrés. Il en a été fait un beau tirage à part. 12
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 +|**UCAL_$B769659_00000192**| 148 ― nages illustres des xvii et xvIIIe siècles, qui étaient venus là se reposer de leurs fatigues et de leurs travaux. Plusieurs de ces châteaux ont déjà disparu; leurs parcs, dessinés par Lenôtre, ont été divisés et vendus par morceaux; d'autres sont menacés du même sort, et bientôt rien ne subsistera de ces beaux domaines qui rappelaient le souvenir d'une grande époque et de noms connus comme ceux du duc d'Antin, de Madame de Montespan, de la Pompadour et de tous les grands généraux du 1er Empire. C'est avec tristesse que l'on se prend à répéter le vieil adage: Sic transit gloria mundi! A. D. INAUGURATION DU MONUMENT DE CORBEIL. Le 27 octobre 1907, a été inauguré le monument élevé à la mémoire des enfants de l'arrondissement morts pour la patrie. Ce monument a été érigé par souscription publique sous le patronage des Sociétés de vétérans de l'arrondissement, de la Société des mobiles et des anciens combattants de 1870-1871. Le monument, dû à l'artiste Paul Fournier, est placé dans un site agréable, à l'entrée des belles Allées Saint-Jean. Cette inauguration, qui coïncidait avec celle d'un nouveau groupe d'écoles, a été présidée par un membre du gouvernement, M. Maujan, sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur et a été l'occasion de fêtes populaires auxquelles les habitants de la ville et des environs ont pris une grande part. L'ANCIEN PARC DE LA FAISANDERIE A VILLENEUVE-LE-ROI. L'on sait que ce parc de la Faisanderie a été mis en lotissement il y a déjà plusieurs années; des rues et des chemins y ont été tracés; de nombreux lots sont déjà vendus sur lesquels des constructions ont été élevées. Pour faire ces chemins et les fondations des maisons, il a été nécessaire de fouiller le sol et, au cours de ces fouilles, on a trouvé, à différentes reprises, des sépultures de l'époque Gallo-Romaine, des squelettes plus ou moins entiers qui étaient renfermés dans des cercueils de plâtre, brisés pour la plupart. Il y avait eu là évi-
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 +|**UCAL_$B769659_00000193**| - 149 ― demment un cimetière, mais la population qui y avait été inhumée était certainement de condition inférieure, car on n'y a retrouvé presque rien en fait de mobilier funéraire. Il y a quelques années déjà nous avions été informé de ces découvertes, nous nous étions transporté à Villeneuve-le-Roi et nous avons rendu compte dans notre bulletin de ce que nous y avions vu. Depuis, l'on n'entendait plus parler du parc de la Faisanderie, mais dernièrement nous avons été avisé par un aimable collaborateur, membre de notre Société, que de nouvelles fouilles venaient d'être entreprises dans une partie du parc non encore visitée, et que l'on avait encore mis au jour des squelettes et des cercueils de plâtre, avec quelques boucles ou fragments d'armes. C'était à peu près la même chose que lors des premières découvertes. Notre obligeant correspondant s'est rendu sur les lieux et il croit que si l'on fouillait plus profondément, on arriverait peut-être à retrouver les traces d'une population bien antérieure, de l'époque néolithique, par exemple. Le fera-t-on ? c'est douteux, en attendant nous avons tenu à consigner ici la continuité des trouvailles faites dans le parc de la Faisanderie, à Villeneuve-le-Roi, et nous avons vivement engagé notre obligeant collègue à suivre de près ces travaux et à nous tenir au courant de ce qui pourra en résulter de nouveau. S A. D.
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 +|**UCAL_$B769659_00000194**| NECROLOGIE Au cours de l'année 1906-1907, notre Société a encore subi des pertes regrettables et plus nombreuses que pendant l'exercice précédent, et nous devons continuer cette liste funèbre en enregistrant les noms des regrettés disparus qui sont M. de la Faulotte, de Paris et Bruyères-le-Châtel; M. Lehideux, Ernest, de Paris et Brunoy; M. Chevalier, de Chartres; M. Bessin, de Corbeil; M. Dragicsevics, de Paris et Draveil; M. Boselli, de Paris et Lille; M. Pinat, architecte à St-Germain-lès-Corbeil; M. Thirrouin, Prosper, de Lisses; M. Delessard, de Paris et Ris-Orangis; M. le Dr Devouges, de Corbeil. M. de la Faulotte habitait Paris et le château de Bruyères-le-Châtel; c'est à ce titre qu'il avait demandé à être des nôtres. Son admission dans la Société étant relativement récente et les renseignements nous manquant, nous ne pouvons dire ici tout le bien que nous avions pensé de lui. M. Ernest Lehideux, banquier bien connu à Paris, habitait Brunoy pendant la belle saison et y était très connu et apprécié. Il était depuis longtemps attaché à notre compagnie, c'est pourquoi son fils, M. Roger Lehideux, qui a succédé à son père dans ses affaires, a tenu aussi à lui succéder sur les listes de notre Société, où il s'est fait inscrire avec le titre de fondateur. M. Chevalier, de Chartres, était un bibliophile distingué, ancien bibliothécaire de cette ville, et c'est par une courtoise sympathie qu'il était venu vers nous; nous avons le regret de ne l'avoir pas compté longtemps comme collègue. M. Bessin était des nôtres depuis l'origine de la Société; c'était un enfant de notre pays où il a accompli une longue carrière toute
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 +|**UCAL_$B769659_00000195**| ― - 151 de travail et d'honneur. Il était universellement estimé et respecté, tant pour sa bonne cordialité que pour les nombreux services qu'il a rendus, pendant de longues années, à la ville de Corbeil et à ses habitants. M. Dragicsevics était un ancien professeur du Collège Henri IV; c'était un homme aimable, passionné pour l'histoire. Il passait la belle saison à Champrosay, c'est ce qui l'a rapproché de nous et l'a conduit à demander à être admis dans notre Société, où nous avons toujours eu avec lui d'agréables rapports. M. Boselli, fils d'un ancien Préfet de Seine-et-Oise, habitait alternativement Paris et Lille. Il avait tenu à se faire inscrire sur nos listes comme membre fondateur, afin de nous donner une marque d'estime et de sympathie; ces sentiments, nous les lui rendions bien, aussi sa perte, causée par un accident, nous a été très sensible. M. Pinat, architecte de M. Darblay, à Saint-Germain, était venu à nous lors de la fondation de notre Société ; nous avons toujours eu avec lui des rapports excellents, et nous étions heureux de le trouver quand il y avait quelques réparations à faire à l'église SaintJean qui abrite notre musée du même nom. M. Pinat est mort, jeune encore, des suites d'une longue maladie, ne laissant après lui que des sympathies et des regrets. M. Thirouin, Prosper, de Lisses, fut longtemps maire de cette commune. Il était le chef d'une famille très estimée dans notre pays; personnellement nous lui étions très attaché et sa perte nous a été très sensible. Mais son nom restera sur nos listes, car son fils, M. Achille Thirouin, a tenu à continuer les traditions paternelles. M. Delessard, Edouard, ancien avoué à Paris, passait la plus grande partie de l'année dans sa jolie résidence de la Borde, à RisOrangis. C'était un homme fort aimable, qui mettait son expérience des affaires au service de tous et surtout à l'assistance judiciaire du tribunal de Corbeil, où il siégeait une bonne partie de l'année, permettant ainsi à ses collègues de s'absenter facilement, surtout au moment des vacances. M. Delessard a été l'un des premiers inscrits dans notre Société où il n'avait que des amis; ici comme ailleurs, il laisse un vide qui ne sera pas comblé de sitôt.
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 +|**UCAL_$B769659_00000196**| — 152 - M. le Dr Devouges était aussi un de nos anciens. Très connu, très répandu à Corbeil et dans les environs, il y rendit beaucoup de services comme médecin, et plus tard, quand il eut pris sa retraite, il continua à se rendre utile en se servant, au profit de tous, de son intelligence et de son dévoûment. Au moment de clore cette trop longue et funèbre liste, nous apprenons le décès de M. l'abbé Muret, curé de Brunoy depuis 38 ans; il est décédé le 12 février 1908 dans sa soixante-dix-septième année. Ce n'est que pour mémoire que nous l'inscrivons ici, car il appartient à l'exercice de 1908 et il ouvrira la liste des décès de cette même année; puisse cette triste nomenclature être plus courte que celle que nous venons de terminer, c'est le vœu que nous formulons en déposant la plume. A. D.
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 +|**UCAL_$B769659_00000197**| TABLE DE LA 13° ANNÉE Statuts et règlement de la Société Liste des membres. · Conseil d'administration, bureau, comité de publication. Sociétés correspondantes Compte-rendu des séances. · Assemblée générale du 27 mai 1907 La Façade occidentale, portails et fortification de l'Eglise Notre-Dame d'Etampes, par M. L. Eug. LEFÈVRE. La Paroisse de Saint-Pierre d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU (suite). • La déchristianisation de la commune de Ris-Orangis, par M. F. DIEudonné Promenade archéologique du 24 juin 1907, à Chevreuse, Dampierre et l'Abbaye des Vaux-de-Cernay. Recherches sur les Enseignes et les Vieilles Hôtelleries de Corbeil, précédées de notes historiques sur les rues et places où elles se trouvaient, par M. Emile CREUZET. • . . Industrie paléolithique des grès et des meulières de la région des grès de Fontainebleau, par M. Auguste MALLET. Bibliographie (1906-1907). Un mot sur Jehan de la Barre, Prévost et historien de la ville de Corbeil. V XI XXI XXII I 5 17 31 et 77 57 67 100 121 130 140
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 +|**UCAL_$B769659_00000198**| — 154 — Chronique Le château royal de Corbeil et la sainte chapelle de Saint Louis. Un acte de vandalisme. Inauguration du Monument de Corbeil. - L'ancien parc de la Faisanderie, à Villeneuve-le-Roi. Nécrologie. · — GRAVURES · · Eglise Notre-Dame, à Etampes, façade occidentale, créneaux, partie du clocher. Eglise Notre-Dame, à Etampes, façade occidentale et angle de la façade méridionale • — Eglise Notre-Dame, à Etampes, tympan du portail principal de la façade occidentale. Instruments de l'époque paléolithique trouvés dans les Surplombs et Abri de Montmirault (Seine-et-Oise). 144 150 17 22 26 121
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 +|**UCAL_$B769659_00000199**|
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 +|**UCAL_$B769659_00000200**|
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 +|**UCAL_$B769659_00000201**| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX
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 +|**UCAL_$B769659_00000202**| MONTDIDIER. - IMPRIMERIE J. BELLIN
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 +|**UCAL_$B769659_00000203**| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX 14° Année CORBEIL werde — 1908
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 +STAMPES PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS, LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 MCMVIII
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 +|**UCAL_$B769659_00000204**|
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 +|**UCAL_$B769659_00000205**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX STATUTS Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895 ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions. circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. __ ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale. --
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 +|**UCAL_$B769659_00000206**| VIJI Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. ART. IV. Le titre de fondateur est acquis: 1° aux signataires des présents statuts, 2° à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. ― ART. V. — Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. - ART. VII. La Société est administrée par un Conseil composé de vingt et un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. - ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. - - - ART. X. La Société se réunit tous les ans, au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. ART. XII. Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation. ― -
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 +|**UCAL_$B769659_00000207**| 1X - ART XIII. En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. ART. XV et dernier. Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. ―――― Vu par le Vice-Président : P. BOUCHER. Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRE. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'article 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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 +|**UCAL_$B769659_00000208**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE RÈGLEMENT DE LA CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 - DE ARTICLE I. Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. — ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire général, un Secrétaire rédacteur et un Trésorier. --- ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. ART. IV. Le Secrétaire général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin ; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société ; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société ; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.
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 +|**UCAL_$B769659_00000209**| XI ART. V. Le Secrétaire rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. ―――― ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles ; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. - ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois ; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. - ART. VIII. Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. - ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission.et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. ――――――― - Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ART. X. Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire rédacteur. ART. XI. Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ART. XII. ――― L'ouverture de l'année sociale est fixée au 1er janvier. Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. ART. XIV. Un Comité de publication, composé d'un vicePrésident et du Secrétaire général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle. 1
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 +|**UCAL_$B769659_00000210**| XII ART. XV. -Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission. ART. XVI. Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. - - Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. ART. XIX et dernier. - Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil, sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. - — Afin d'assurer l'envoi exact de nos publications, Messieurs les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire général, leurs changements de domicile, de titres, ou toutes autres rectifications. <
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 +|**UCAL_$B769659_00000211**| LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérisque (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Étiolles, 12, rue Godot de Mauroi, à Paris (IX). ALLEZ, au château de Belesbat, par Boutigny (S.-et-O.) et à Paris, rue de Berri, 5bis (VIII). ALLORGE, Professeur de dessin à Montlhéry (S.-et-O.). AMIOT (Henri), avocat à la Cour, 207, Boulevard St-Germain, Paris (VIIe). AMODRU (D), Député, 66, avenue des Champs-Élysées, Paris (VIIIe) et au Château de Chamarande (S.-et-O.) AUBLET-DELAUNAY (Mine), 173, Boulevard Péreire, à Paris (XVII). *AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 69, rue de Varenne, à Paris (VII). ASHER, à Berlin (Allemagne). AUSCHER, ingénieur expert, 24, rue La Fayette, à Versailles. BABIN, Maire d'Arpajon, à Arpajon (S.-et-O.). BARREAU (Eugène), Juge au tribunal de commerce de Corbeil, à Ris-Orangis (S.-et-O.). BARTHÉLEMY (Louis), ingénieur, 5, avenue de Villiers, à Paris (XVIIe). BARTHÉLEMY (Mme vve), rue Feray, à Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge, et 17, avenue du bois de Boulogne à Paris (XVI). BASSERIE (Mlle), 49, rue St-Vincent, au Mans (Sarthe). BAUDELOT, avocat, 2, rue de Miromesnil, Paris (VIIIe). BEGLET (Armand), rue du Cirque, 3, à Paris, et à Villefranchesur-Mer, (Alpes-Maritimes), à l'usine à gaz. *BERANGER (Charles), 82, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII). *BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints-Pères (VI).
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 +|**UCAL_$B769659_00000212**| XIV BIBLIOTHÈQUE (la) COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. MM. BLONDEAU, Architecte à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). BOETE, Instituteur, à Villecresnes (S.-et-O.). BONNEFILLE, Sénateur de Seine-et-Oise, à Massy (S.-et-O.). BONNEFOY, à Paris, 4, rue de la Paix (II). BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon (S.-et-O.). BOUCHER (le Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. BOUGIN (Louis), 3, Place Jussieu, Paris (Ve). BOUILLOUX-LAFONT (Maurice), banquier à Etampes. BOUJU-TANDOU (J. Albert), 45, avenue Marceau à Paris (XVIe). BOULANGER, 19, quai Bourbon, Paris (IVe). BOULÉ (Alphonse), Juge de paix honoraire, à Lignières (Cher). BOURDIN (Lucien), ingénieur chimiste, à Corbeil. BRICARD, propriétaire, à Corbeil. BRINON, vice-président de la chambre de commerce de Corbeil-Étampes, à Pussay (S.-et-O.). BROSSELIN, propriétaire, à Étiolles, par Corbeil et à Paris, 89, boulevard Malesherbes (VIIIe). BRUNOY (le Maire de la commune de) (S.-et-O.). BUNEL, agent d'assurances, 8, rue de la Cordonnerie, Etampes. CALLIET, banquier, Maire de Corbeil. CANOVILLE, Maire de Mennecy (S.-et-O.). CARNOT (François), 16, avenue du Trocadéro, Paris (XVI®). CAUVIGNY (l'Abbé), Curé de Ballancourt (S.-et-O.). * CAUVILLE (Paul de), ancien Sénateur, au Château de Old house, par Lamorlaye (Oise) et à Paris, 15, avenue Matignon (VIIIe). CAYRON (l'Abbé), Curé de Lardy (S.-et-O.). CHAMBON, ancien avoué à Corbeil, 2, rue Villaret de Joyeuse, à Paris (VIII). CHATONEY (Eugène), 6, rue Meissonier, Paris (XVII). CHAVIGNIER (F.-P.), Greffier du tribunal de commerce de Corbeil. CHERON, à Lardy (S.-et-O.). CHEUVREUX, à Étiolles, par Corbeil, et à Paris, 4, rue de Téhéran (VIIIe).
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 +|**UCAL_$B769659_00000213**| XV MM. CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maître honoraire à la Cour des Comptes, à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli (Ier). CIBIEL (Alfred), Député de l'Aveyron, au château de Tigery et 53, rue Saint-Dominique, à Paris (VIIe). CLAVIER (Me), professeur à Corbeil. CLAVIER (Paul), architecte, 21, rue de la Cordonnerie, Étampes. CLAYE, notaire, à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). CLEMENT, architecte de l'arrondissement, à Étampes. CLÉMENT (l'Abbé), Curé de Génainville, par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Mousseau, par Evry-petit-Bourg, et à Paris, 5, avenue Montaigne (VIII). COLLARDEAU DU HEAUME (Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (IX). COPPÉE (François), membre de l'Académie française, 12, rue Oudinot, à Paris (VII). COTHEREAU, Président du tribunal civil, à Corbeil. COURAUD (l'Abbé), Curé de Garches (S.-et-O.). *COURCEL (le Baron Alphonse de), sénateur, au château d'AthisMons et à Paris, 10, boulevard Montparnasse (XV®). +COURCEL (George de), à Vigneux (S.-et-O.). COURCEL (Robert de), secrétaire d'Ambassade, à Vigneux (S.-et-O.). * COURCEL (Valentin de), à Athis-Mons (S.-et-O.), et à Paris, 20, rue de Vaugirard (VI). COURCEL (Henry de), à Villemoutiers, par Ladon (Loiret). CREUZET, principal clerc d'avoué, à Corbeil. *CROS (Louis), Conseiller général de Seine-et-Oise, à Corbeil. DAMERON, Architecte, rue des Petites Bordes, à Corbeil. DANGER, ancien géomètre, 18, rue Brunard, à Étampes. DANZAS (Mile), 49, rue Ampère, à Paris (XVIIe). DARBLAY (Aymé), au château de St-Germain, par Corbeil. DARBLAY (Paul), au château de St-Germain, par Corbeil. DARBLAY (Robert), au château de St-Germain, par Corbeil. DARNET (Jérôme), Greffier en chef du tribunal de Corbeil. Mine DECAUVILLE, à la Ferme du Bois Briard, commune de Courcouronne, par Ris-Orangis (S.-et-O.).
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 +|**UCAL_$B769659_00000214**| XVI MM. DELAUNAY, à Saintry, par Corbeil. DELESSARD (Ernest), Ingénieur civil, à Lardy (S.-et-O.). DELORME (Victor), propriétaire à Saint-Germain-lès-Corbeil. * DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 150, boulevard St-Germain (VIe). DESRUES (l'Abbé), Curé-Doyen de l'Isle-Adam (S.-et-O.). DESTARAC (l'Abbé), Curé de Wissous (S.-et-O.), par Antony (Seine). DEVERRES (l'Abbé), Curé de Soisy-sous-Montmorency (S.-et-O.). DION (le Comte de), Président de la Société archéologique de Rambouillet, à Montfort-l'Amaury (S.-et-O.). DORMANN, imprimeur, à Etampes. DOUCET (Jacques), 19, rue Spontini, Paris (XVI®) DUBOIS (Robert), 7, rue d'Enghien, à Paris (Xe), et à Brunoy, 16, rue de Réveillon. DUCASTEL, Architecte à Juvisy (S.-et-O.). DUFAURE (Amédée), ancien député, au Château de Gillevoisin, par Chamarande, et 116 bis, avenue des Champs-Elysées, à Paris (VIII). DUFOUR (M.A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil. DUPUY-DUTEMPS, percepteur, à Corbeil. DURANDET (l'Abbé), Curé de Ris-Orangis (S.-et-O.). *DUVAL (Rubens), Professeur au Collège de France, à Morsang-sur-Seine par Corbeil, et à Paris, 66, avenue de la Grande Armée (XVII). DUVAL (Mile), institutrice, à Palaiseau (S.-et-O.). ETAMPES (le Collège Geoffroy-St-Hilaire). ETAMPES (M. le Conservateur du musée d'). *FERAY (Georges), 31, rue de la Baume, à Paris (VIII). FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy, et à Paris 16, rue Cassini, (XIVe). FLIZOT, libraire, à Étampes. FORTEAU (C.-M.), Trésorier de la Caisse d'Épargne, à Étampes. FOUCHER (l'Abbé), Curé-Archiprêtre de Corbeil. FOUDRIER (l'Abbé), Curé d'Arpajon (S.-et-O.).
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 +|**UCAL_$B769659_00000215**| XVII MM. GAITET, Receveur des finances à Corbeil. GANAY (le Marquis de), au Château de Courances par Milly (S.-et-O.), et à Paris, 9, avenue de l'Alma (VIII®). GANDRILLE (Victor), à St-Germain-lès-Corbeil, par Corbeil. GARNIER, négociant, quai de la Pêcherie, à Corbeil. GATINOT, inspecteur primaire honoraire, à Montgeron (S.-et-O.). GAUDIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. GENET (l'Abbé), Curé de Méréville (S.-et-O.). GENTY (l'Abbé), Vicaire général de Versailles, 23, rue SaintHonoré, à Versailles. GERARD (Octave), avoué à Corbeil. Mgr GIBIER, Evêque de Versailles, à l'Evêché de Grandchamp, à Versailles. M. GILBERT (André), secrétaire d'ambassade, 17, avenue de Breteuil, Paris (VII®). GIRARD (Mme), 61, rue Parisis, à Dreux (Eure-et-Loir). MM. GIRONDEAU, professeur au Collège d'Etampes. GLIMPIER (l'Abbé), Curé de St-Sulpice de Favières, par Boissysous-St-Yon (S.-et-O.). GOUJET (Roger) avocat, 118, rue du Temple, Paris (IIIe). GRAILLOT, chef d'institution, à Montlhéry (S.-et-O.). GRAND (Émile), avoué à Corbeil. GRAND (Mlle M.), à Corbeil. MM. GRONNIER, principal du Collège d'Étampes. GUÉBIN (Edmond), Avoué à Corbeil. GUILBERT (Denys), Avocat, au Château du Colombier, par StChéron, et à Paris, 116, rue de Rennes (VI). GUILLARD, banquier, à Corbeil. GUYOT (Gustave), propre, à Massy (S.-et-O.), et à Paris, 63 bis, rue du Rocher (VIIIe). GUYOT (Joseph), au Château de Dourdan, et à Paris, 30, rue de Condé (VI). HABER (André), avoué, à Corbeil. HARO (Henri), Peintre-Expert, 20, rue Bonaparte, à Paris (VIe). HALET (Maurice), 22, rue de Turin, à Paris (VIII) et à Boissysous-Saint-Yon (S.-et-O.). HERVIER (Marcel), à Essonnes (S.-et-O.). ANNÉE 1908. Ire LIV. - B.
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 +|**UCAL_$B769659_00000216**| XVIII MM. HOUSSOY (le Comte du), au château de Frémigny, par Bouray, (S.-et-O.), et 5, rue Beaujon, à Paris (VIII). HUMBERT, notaire à Brunoy (S.-et-O.). HUTTEAU (Léonce), 3, rue Saint-Jacques à Étampes. ISBÈQUE (l'Abbé), Curé-Archiprêtre de Notre-Dame d'Étampes. * JACQUEMONT (l'abbé), Curé-Doyen d'Argenteuil (S.-et-O.). JALLEY (l'Abbé), Curé de Grigny, par Ris-Orangis (S.-et-O.). JEANGOURT-GALIGNANI, Maire d'Etiolles, par Corbeil, et à Paris, 82, rue du Faubourg St-Honoré (VIIIe). JARRY (Henri), Membre du Conseil départemental d'hygiène, à Corbeil. JOANNE (Edmond), Hôtel de Nesmond, 55 et 57, quai de la Tournelle, à Paris (Ve). JOZON (Maurice), Notaire à Corbeil. * La BAUME-PLUVINEL (Mlle de), au Château de Marcoussis, et à Paris, 9, rue de la Baume (VIIIe). LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris (VIIIe). LADMIRAL (le Dr), au château d'Etiolles, par Corbeil. LAROCHE (Mme Jules), rue Saint-Spire, à Corbeil. LASNIER (E.), Receveur des Finances, en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LAURISTON (de), propriétaire au Coudray-Montceaux, par le Plessis-Chenet (S.-et-O.). LAVALLÉE (Pierre), au Château de Segrez, par Boissy-sous-StYon, et à Paris, 10, rue de Vézelay (VIIIe). LEBRET (Georges), ancien garde des sceaux, avocat à la Cour, 11, rue Michelet, Paris (VIe). LECACHEUR (Me), rue Saint-Spire à Corbeil. ✦ LEGRAND (Maxime), avocat, 96, rue St-Jacques, à Etampes. LEGRIS, Procureur de la République, à Corbeil. LEGROS, notaire, Maire de Boissy-Saint-Léger (S.-et-O.). * LEHIDEUX (Roger), à la Brégallière, à Brunoy, et à Paris, 3, rue Drouot (IX®). LELONG, notaire à Corbeil. LEMAIRE (A.), à Corbeil. (
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 +|**UCAL_$B769659_00000217**| XIX MM. LEMAY (l'Abbé), Curé de l'Etang-la-Ville (S.-et-O.). LE PAIRE (Jacques-Amédée), à Lagny (S.-et-M.). LEROY (Jules), juge au tribunal de commerce de Corbeil. LESCUYER (Aug.), notaire à Etampes. LOISEL (Albert), rue du 14 Juillet, 21 bis, à Corbeil. LORIN, avoué, Secrétaire-général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet. MAILLE ST-PRIX, au Château de la Grange, par Evry-PetitBourg, et à Paris, 11, Square de Messine (VIII®). MALLET, père, banquier, à Corbeil. MALLET fils (Louis), banquier, à Corbeil. MALLET (Auguste), à la Roche, commune de Villebon, par Palaiseau (S.-et-O.). MARCHEIX, Conservateur de la bibliothèque des Beaux-Arts, 47, rue de Vaugirard, à Paris (VI). MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes, 81, boulevard Haussmann, à Paris (VIII®). MARQUIS (Mme Léon), 3, rue du Flacon, à Etampes. MARTELLIÈRE, ancien magistrat, à Pithiviers (Loiret). MARTELLIÈRE fils, architecte à Paris, 33, rue Claude-Bernard (Ve). MARTIN, entrepreneur de travaux, à Corbeil. MASSON, Directeur des Ateliers de Chantemerle, à Essonnes (S.-et-O.). MASSUCHETTI (l'Abbé), Curé de Viry-Châtillon (S.-et-O.). * MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Étiolles, et à Paris, 5 bis, rue de Solférino (VIIe). MAUDUIT, géomètre, rue St-Antoine, à Étampes. MONTGERMONT (le Comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris (VIIIe), et au château de Montgermont, par Ponthierry (S.-et-M.). MORAND (Raoul), attaché au musée de l'Armée, Hôtel des Invalides, à Paris, et villa Charmante, 4, rue du Pressoir, à Brunoy (S.-et-O.). MOREL D'ARLEUX (Mue), 5, rue du Renard, Paris (IV). MOTTHEAU, 8, place de la Mairie, à Brunoy (S.-et-O.). NOURRY, instituteur honoraire, à Mandres (S.-et-O.).
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 +|**UCAL_$B769659_00000218**| XX MM. OUDIOU, architecte de la ville, avenue Darblay, à Corbeil. PAILLARD Julien, architecte, 13, rue Lacuée, à Paris (XIIe). PAISANT, Président honoraire du Tribunal de Versailles, 47, rue Neuve à Versailles. PALLAIN, gouverneur de la Banque de France, Hôtel de la Banque, à Paris Ier,. PAPIN, Agent des Assurances générales, à Corbeil. PARA (Le Docteur, à la Ferté-Alais (S.-et-O.). PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement, à Corbeil. PASTRE, au Château de Beauvoir, par Evry-Petit-Bourg, et à Paris, 14, rue François Ier (VIII). PAULIN (Mile), Institutrice à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne). PELLERIN, à Saintry, par Corbeil. PÉRIN (Louis), à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Écoles (Ve). PERIN (Félix) Maire de Morsang-sur-Orge, par Savigny-surOrge (S.-et-O.). PETIT (Félix), propriétaire, rue St-Spire, à Corbeil. PETIT (Georges), agent d'assurances, à Corbeil. *PIERREDON, 150, avenue des Champs-Élysées, Paris (VIII). PINARD (André), au château de Champcueil, par Mennecy, et à Paris, 54, quai Debilly (XVIe). PINTEAUX, 52, rue de Turbigo, Paris (IIIe). PLANCOUARD (Léon), correspondant du Ministère de l'Instruction publique, à Berck-plage (Pas-de-Calais), et à Arthies par Magny-en-Vexin (S.-et-O.). POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'épargne de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PORLIER, Quai Bourgoin, à Corbeil. POULTIER, Avocat à la Cour d'Appel de Paris, 28, rue de Suresnes (VIII). PRESTAT, 40, rue des Écoles, à Paris (Ve). PRIVÉ, Directeur des grands Moulins de Salonique, à Salonique (Turquie). PUYO, conservateur des hypothèques, à Corbeil. RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, à la ferme de Contin, par Athis-Mons (S.-et-O.).
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 +|**UCAL_$B769659_00000219**| XXI MM. RADOT (Émile), ancien président du tribunal de Commerce de Corbeil, à Essonnes (S.-et-O.). RAVAUT (Paul), 114, avenue des Champs-Elysées, Paris (VIII•). RESVE, chef d'institution à Montlhéry (S.-et-O.). RICHEMOND, Boulevard Malesherbes, 88, à Paris (VIIIe). RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes, et à Paris, 13, rue Paul-Louis Courrier (VIIe). RILLY (le Comte de), au château d'Oyzonville, par Sainville (Eure-et-Loir), et 61, rue de Varennes, à Paris (VII). ROBIN fils, marbrier, à Corbeil. ROUSSEL, Docteur de l'Université de Paris, 71, rue de Grenelle, Paris (VII®). ROUSSELIN (l'Abbé), à la Courneuve (Seine). (S.-et-O.). ROUSSEAUX, avoué à Corbeil. ROYER, Pharmacien, 143, rue de Paris, à Pantin (Seine). SABATIER, Maire de Viry-Châtillon (S.-O.), et à Paris, 48, rue de Grenelle (VII). SABROU (Charles), rue St-Spire, à Corbeil. SAINTIN (Alfred), Maire de Montlhéry (S.-et-O.). * SAY (Mine), au château de Lormoy, par Montlhéry (S.-et-O.). et à Paris, 179, avenue Malakoff (XVI®). SERGENT, notaire honoraire à Milly (S.-et-O.). SIMON (André), Maire à Bruyères-le-Châtel (S.-et-O.). SIMON (Paul), architecte, à Villeuve-St-Georges (S.-et-O.). SIMON (l'Abbé), Curé de Livry (S.-et-O.). SOUPAULT, 59, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). STECHERT, à New-York (Etats-Unis). TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation. 46, rue Jacob, à Paris (VIº), et au château du Clos-Bernard, à Soisy-sous-Étiolles (S.-et-O.). TAVERNIER, architecte, 19, rue Soufflot, à Paris (V®). TETON (Gabriel), instituteur à Epinay-sous-Senart, par Brunoy (S.-et-O.). THIBAUT, propriétaire à Saintry, par Corbeil. THIRROUIN (Achille), à la ferme de Beaurepaire, commune de Lisses, par Essonnes (S.-et-O.).
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 +|**UCAL_$B769659_00000220**| XXII MM. THOMAS, architecte de la ville, Corbeil. THOMAS (Henri), 25, rue St-Jacques, à Étampes. TOURNEUX (Maurice), à Morsang-sur-Orge, clos de la Guérinière, et à Paris, 34, quai de Béthune (IV). TREUILLE (Raoul), 156, rue de Rivoli, à Paris (Ier). TREILHARD (le Comte), au château de Marolles-en-Hurepoix, et 10, avenue de Messine, à Paris (VIIIe). TROCHU (Jules), propriétaire, à Arpajon, et à Paris, 4, rue de Sèvres (VI). VALLET (l'Abbé), Curé de Ste-Escobille, par Authon-la-Plaine (S.-et-O.). VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel (VIII®). VAVASSEUR (l'Abbé), Vicaire-général du diocèse de Versailles, 6, rue du Sud, à Versailles. VERDAGE (Émile), négociant à Corbeil. VERLEY (Marcel), Architecte, à Corbeil. VIAN (Paul), notaire honoraire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (VIII). VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (le Maire de la Commune de) (S.-et-O.). VOLLANT (Louis), ingénieur civil, Villa Rochefort, à SaintGermain-lès-Corbeil, et 7, rue de Villersexel, Paris (VII). WARIN, Directeur des Papeteries d'Essonnes, à Essonnes (S.-et-O.). WALTER (Henri), au Mesnil-Longpont, par Montlhéry, et 217, rue Saint-Honoré, à Paris (Ier). MEMBRES HONORAIRES CORRESPONDANTS MM. BOURNON (Fernand), Archiviste-Paléographe, 12, rue Antoine Roucher, à Paris (XVIe). COUARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, à Versailles, Hôtel de la Préfecture. DUTILLEUX (A.), Chef de division honoraire à la Préfecture de Seine-et-Oise, à Versailles, 19, avenue de Picardie. •
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 +|**UCAL_$B769659_00000221**| XXIII MM. LEFEVRE (Eugène), Archéologue, à Étampes. PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris (Ve). LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BONNIN (l'Abbé), d'Ablon. BOUCHER (le Dr P.), de Corbeil. BRICARD, propriétaire à Corbeil. COPPÉE (François), de Paris. COURCEL (V. de), d'Athis-Mons. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. DUTILLEUX (A.), de Versailles. GENTY (l'Abbé), de Versailles. GUÉBIN, Avoué à Corbeil. JARRY (H.), de Corbeil. BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: M. le Sous-Préfet de Corbeil. M. le Sous-Préfet d'Étampes. Président : Vice-Présidents: ――――― Trésorier: MM. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Étampes. LELONG (M.), notaire à Corbeil. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. PASQUET (A. Marc), de Corbeil. POPOT père, de Corbeil. TOURNEUX (Maurice), à Paris. VOLLANT, à Paris. M. François COPPÉE, de l'Académie française. M. le Dr P. BOUCHER, Médecin en chef de l'hôpital de Corbeil. M. V. de COURCEL, d'Athis-Mons. M. M. LEGRAND, d'Etampes. Secrétaire-Général : M. DUFOUR, Conservateur de la bibliothèque et des archives de la ville de Corbeil. M. POPOT père, caissier central honoraire de la Caisse d'Épargne de Corbeil. Secrétaire-Rédacteur: M. M. LELONG, notaire à Corbeil. COMITÉ DE PUBLICATION MM. le Dr P. BOUCHER, Vice-Président, membre de droit. A. DUFOUR, Secrétaire général, membre de droit.
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 +|**UCAL_$B769659_00000222**| XXIV V. de COURCEL, d'Athis-Mons. DEVERRE (l'abbé), Curé de Soisy-sous-Montmorency (S.-et-O.). Max. LEGRAND, d'Étampes. SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Société archéologique de Rambouillet. Société historique et archéologique du Gâtinais. Société archéologique de Sens, à Sens (Yonne). Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seineet-Oise, à Versailles. Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. La Bibliothèque de l'Académie Royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités à Stockholm (Suède). Société des Amis des monuments parisiens, 98, rue de Miromesnil, à Paris (VIII). Société française d'archéologie, 13, rue de Phalsbourg, Paris (XVIIe). Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres (Eure-et-Loir). Société historique et archéologique de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Société des Bollandistes, 775, Boulevard militaire, à Bruxelles (Belgique). Bulletin historique du diocèse de Lyon, place Fourvière, Lyon (Rhône). Société Dunoise, à Châteaudun. Société Archéologique de Château-Thierry. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, à Vendôme (Loir-et-Cher). La Bibliothèque de la Ville de Paris, à l'Hôtel Saint-Fargeau, 29, rue de Sévigné, à Paris. La Société archéologique et historique de Clermont (Oise). La Société des Sciences historiques et naturelles de Semur (Côte-d'Or). Société d'Archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, à Melun.
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 +|**UCAL_$B769659_00000223**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION tenue à l'hôtel-de-Ville de Corbeil (Salle de la Bibliothèque) le 20 Janvier 1908. Présidence de M. le docteur Boucher, Vice-Président. Etaient présents: MM. le docteur Boucher, Dufour, Lasnier, Guébin, V. de Courcel, Lelong. Des excuses sont présentées au nom de MM. l'abbé Bonnin, Bricard, Pasquet. Le procès verbal de la précédente séance est lu et adopté sans observation. Le Conseil enregistre la démission de M. Bourdon, ancien Receveur des Finances à Corbeil et de M. Lafollye, architecte à Paris. Le Président déplore la perte des membres décédés dont les noms suivent : M. Boselli, de Paris et Lille. M. Prosper Thirouin, de Lisses. M. Edouard Delessart, de Ris-Orangis et Paris. M. Pinat, architecte à Saint-Germain-lès-Corbeil. 1908. - I. I
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 +|**UCAL_$B769659_00000224**| - - Le Secrétaire général donne ensuite lecture d'une liste de membres nouveaux, dont le Conseil est appelé à prononcer l'admission et dont voici les noms : M. Boulanger (Emile) à Morigny et Paris, présenté par MM. Lefevre et Hutteau. M. Simon (André) maire de Bruyères-le-Châtel, présenté par MM. Dameron et Barreau. M. Clavier (Paul), architecte à Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. M. Thomas (Henri) d'Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. Mme Morel d'Arleux (Albert), à Paris et Brunoy, présentée par MM. l'abbé Muret et Robert Dubois. Mlle Duval, institutrice à Palaiseau, présentée par MM. le docteur Boucher et Dufour. M. l'abbé Clément, missionnaire apostolique, curé de Genainville, présenté par M. l'abbé Destarac et M. Dufour. M. Humbert, notaire à Brunoy, présenté par MM. Robert Dubois et Guebin. M. Dupuy-Dutemps, percepteur à Corbeil, présenté par MM. Jarry et Lelong. M. Thomas, architecte de la ville de Corbeil, présenté par MM. Oudiou et Dufour. M. Pastré (Joseph) à Beauvoir et Paris, présenté par MM. le docteur Boucher et Dufour. M. Baudelot (Lucien), avocat, à Paris et à Brunoy, présenté par MM. l'abbé Muret et Robert Dubois. M. Lebret (Georges), avocat, ancien garde des sceaux, à Paris, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. M. Amiot (Henri), avocat à la Cour d'appel de Paris, présenté par MM. Lelong et Guébin. M. Amodru, député, au Château de Chamarande, et à Paris, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. M. Lescuyer, notaire à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Thomas. M. Gronnier, Principal du Collège d'Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Girondeau. M. Bunel, agent d'assurances à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau.
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 +|**UCAL_$B769659_00000225**| 3 ――――― M. Mauduit, géomètre à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. M. Thirouin (Achille), à la ferme de Beaurepaire, présenté par MM. Dufour et Loisel. A la suite de cette communication, M. le Président met aux voix la nomination des 20 membres nouveaux ci-dessus nommés, dont l'admission est prononcée à l'unanimité. M. le Secrétaire Général apprend au Conseil que l'Institut vient de décerner le prix Berger, de 10.000 francs, à M. Maurice Tourneux, l'un des membres les plus érudits de la Société de Corbeil-Etampes. Le Conseil, sur la proposition de M. le Président, adresse de vives félicitations à M. Tourneux et charge M. le Secrétaire Général de lui en transmettre l'expression. M. Dufour demande ensuite au Conseil l'autorisation de déposer dans une des bibliothèques, qui se trouvent à la Mairie dans le salon de réception de M. le Maire, les ouvrages composant la bibliothèque de la Société, en raison de ce qu'il n'a plus chez lui de place suffisante pour conserver cette bibliothèque dont l'accroissement est continuel. Après en avoir délibéré, le Conseil accorde à M. Dufour l'autorisation qu'il sollicite, mais il exprime le désir que toutes les mesures nécessaires soient prises pour assurer la conservation et la propriété des ouvrages en question et que la clef de la nouvelle bibliothèque reste entre les mains de M. le Secrétaire général de la Société. Puis M. le Trésorier donne un aperçu de la Situation financière de la Société au 31 décembre 1907, d'où il résulte que les recettes, y compris le solde de l'exercice de 1906, s'élèvent à la somme de. 6.391.55 2.426.15 Que les dépenses faites au cours de l'année 1907 s'élèvent à. . Qu'il existe par suite au 31 décembre 1907 un solde disponible de. · Qui se compose comme suit : Fonds libres. . • Somme réservée comme provenant du rachat de cotisations par 25 membres fondateurs. Total égal. · • • 3.965.40 1.465.40 2.500.00 3.965.40
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 +|**UCAL_$B769659_00000226**| - - 4 Puis M. le Secrétaire général annonce au Conseil la prochaine mise au jour du 2ème bulletin de 1907 et, peu après, la distribution de l'ouvrage de M. Martin-Sabon « Promenade artistique en Seineet-Oise » qui formera le tome VII des mémoires de la Société. Il dit ensuite qu'il serait utile de préparer dès à présent la publication du T. VIII de nos mémoires; il a reçu, depuis longtemps déjà, un manuscrit de notre Confrère, M. Mottheau, qui a consacré de longues années et de nombreuses recherches à écrire la monographie de la Commune de Brunoy. Cette monographie est connue et nos confrères de cette région en désirent vivement l'impression. Ce travail ne peut que nous faire honneur et, si nous ne l'imprimions pas, il pourrait nous échapper. Le Secrétaire propose donc au Conseil de commencer l'impression de la monographie de Brunoy, afin qu'elle puisse paraître au cours de l'exercice 1909. Le Conseil en délibère, puis M. le Président, prenant la parole au nom du Conseil, adresse à M. Mottheau les remercîments de la Société, et, approuvant la proposition du Secrétaire général, l'engage à faire commencer au plus tôt l'impression de la monographie de la Commune de Brunoy. Le Secrétaire général dit encore que le nombre des membres de la Société s'étant accru dans une assez grande proportion, il devient nécessaire d'augmenter le tirage des publications de la Société. Dans les dernières années on tirait à 300; il demande donc, afin de parer à tous les besoins, de porter à 315 ou 325 le tirage de toutes les publications de la Société à partir de l'année 1908. Le Conseil, après en avoir délibéré, décide que le tirage des publications de la Société sera augmenté dans les conditions indiquées par le Secrétaire général, et charge celui-ci de faire le nécessaire à ce sujet. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 heures 1/2.
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 +|**UCAL_$B769659_00000227**| LA PAROISSE DE SAINT-PIERRE D'ÉTAMPES" ― (SUITE) LES SEIGNEURS DU BOURGNEUF Nous avons vu précédemment que Bénigne le Ragois, seigneur de Guignonville, conseiller, notaire et secrétaire du Roi, avait acquis, en 1580, le fief de la Mairie de Saint-Pierre et la seigneurie du Bourgneuf. Un acte de Notre-Dame, du mois d'août 1584, nous apprend qu'il était décédé à cette époque. De son union avec Marie Faulerer, il paraît avoir eu au moins trois fils Bénigne qui lui succéda; Claude, seigneur de Bretonvilliers, et François ; et trois filles: Philippe, femme de François Prat; Jeanne, femme de Jacques Baret, et Marie, citée comme marraine à Notre-Dame en août 1584. Nous allons retrouver ces personnages en suivant maintenant les registres paroissiaux dans l'ordre chronologique. 1587. Marie Faulerer, veuve de noble homme Bénigne Le Ragois, est marraine le 20 octobre à St-Basile. Elle se remaria en 1589 ou 1590, avec Pierre Amadon, commissaire des guerres, qui était venu à Etampes avec l'armée royale, au moment des troubles. Elle est encore mentionnée jusqu'en 1619. (1) Pour la 1 partie, voir Bulletin de 1907, pages 31 et 77.
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 +|**UCAL_$B769659_00000228**| -6- - 1594. 26 avril, marraine à St-Pierre, Philippe le Ragois, fille de défunt hble hoe maistre Bénigne Le Ragois; le parrain était le s' Pierre Roger, archer des gardes du Roi; peut-être était-il´ un descendant des anciens possesseurs du domaine du Bourgneuf? En 1599, nous voyons le nom de dame Flavie Saulcier, dame du Bourgneuf ? Bénigne II Le Ragois, avocat au Parlement, est souvent parrain dans les différentes paroisses de la ville, en 1604, 1605, 1608, 1616, 1617, etc. -- - 1605. Dimanche 17 septembre, baptême de Philippe, fils de N. H. Jacques Baret, avocat en la Cour de Parlement, et de damoiselle Jehanne Le Ragois. Parrain et marraine, N. H. Benigne Le Ragois, Sr du Bourneuf, et Philippe Le Ragois, fme de N. H. François Prat, trésorier de Mgr de Montpensier. Deux autres enfants de Jacques Baret, Marie et François, remplissent les mêmes fonctions en 1608 et 1616. 1617. 28 avril, marraine, damoiselle Catherine Gosnier, femme de N. H. Bénigne Le Ragois, Sr du Bourgneuf. ― 1619. -3 novembre, parrain et marraine, N. H. Claude Le Ragois, Sr de Bretonvilliers, conseiller du Roi, receveur général des Finances à Limoges, et damlle Philippe Le Ragois, femme de N. H. François Prat. 1621.21 août, de même Claude le Ragois et Catherine Gosnier. Dans cet acte, le mari de cette dernière est qualifié «< conseiller secrétaire du Roy, Sr du Bourgneuf, trésorier provincial de Toul, Metz, Verdun et pays messin >>. En 1623, sont cités Jehan et Claude Le Ragois, fils de Claude. Le 18 octobre de la même année, baptême de Bénigne, fils de Claude Le Ragois et de Marie Accarie. Parrain, Benigne Le Ragois, et marraine damoiselle Anne de la Bistrade, épouse de N. H. Guillaume de Fleury, trésorier général de France en Bourgogne et Bresse. 1624. -Jeanne le Ragois est indiquée comme femme de Jacques Baret le 27 septembre et même le 2 octobre, tandis que le 7 du même mois, Philippe Baret est dite fille de défunt Jacques Baret >>. ― 1624. 2 octobre, baptême de Bénigne, fils de Bénigne Le Ragois, seigneur du Bourgneuf, et de Catherine Gosnier; parrain, Jacques Petau, conseiller du Roi, lieutenant général civil et crimi- "
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 +|**UCAL_$B769659_00000229**| - - 7 nel du bailliage; marraine, damoiselle Jehanne Le Ragois, fime de N. H. Jacques Baret, conseiller du Roi, référendaire à la Chancellerie de Paris. Jacques Petau était le fils de Nicolas Petau, bailli d'Etampes, tué dans les troubles de 1589. Il avait épousé Catherine Alleaume. Par son testament, en date du 1er novembre 1624, il fit un legs considérable au Collège de la ville. On en peut lire les détails dans la Rapsodie de maître Pierre Plisson. 1630.« Bénigne Le Ragois adresse à César de Vendôme, duc d'Etampes, et à son conseil, une requête portant qu'il est propriétaire du Bourgneuf et de la mairie St Pierre, sises dans un des faubourgs d'Etampes, qu'à ce titre, il a droit de censive sur divers héritages tant dudit faubourg que des environs; que le principal manoir de ces seigneuries se trouve enfermé entre deux petites ruelles, fort rapprochées l'une de l'autre ; l'une desquelles sépare le manoir d'avec son jardin; elles ne sont pas d'ailleurs d'un grand usage au public. Dans ces conditions, Bénigne Le Ragois demande l'autorisation de s'accomoder de l'une de ces ruelles en la joignant à sa maison à la charge de faire paver celle qui restera pour la rendre plus utile et de donner les dédommagements convenables >>. A la suite de la requête est l'ordonnance de renvoi aux officiers d'Etampes pour informer de commodo et incommodo, signée: C. de Vendosme. « Le Dimanche 1er septembre 1630, à l'issue de la messe paroissiale de St Pierre, faubourg d'Etampes, par maistre Philippe Battereau, prestre curé d'icelle église, sur la publicquation cejourdhuy faicte au prosne de ladicte messe par ledict sr Curé, que les habitans d'icelle paroisse eussent à eux assembler en nom collectif pour aviser sur les offres faites par noble hoe Bénigne Le Ragois, conseiller du Roy, recepveur des finances en Limoges, seigneur du Bourgneuf, pour la cloture de la ruelle tenant et qui traverse en sa maison seigneurialle du Bourgneuf et le clos et jardin d'icelle, et transférance d'icelle ruelle en aultre lieu, se réunissent devant la porte de ladicte église et par devant notaire, le susd. curé, Jacques Vallée, Fois Paris, Can Mercier, Claude Faye le jeune, procureurs et marguilliers d'icelle église ; Antoine Rué, André Godefroy, Estienne Colleau, Martin Moulin, Pierre Marseille, Julien Simonneau, Louis Hunger, Philippe Rousseau, Robert Le Franc, Pierre Jouasneau le jeune, Simon Papillon le jeune, Cantien Gorron, Anthoine Beau-
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 +|**UCAL_$B769659_00000230**| - - 8 - vois, Jullien Chappes, Jehan Toullier, Pierre Boucher, Jehan Demollière, Jehan Simonneau, Pierre Pinguenet, Ferry Battereau, Jehan Faye, Eloy Dolton, Aubin et Jacques Colleau et Pierre Mathieu, tous lesquels habitans sont d'avis qu'au lieu de la dicte ruelle que led. s du Bourgneuf pourra faire enclore, il face paver, à ses frais, la rue Torse qui est devant la porte dudit lieu du Bourgneuf, et aussy qu'il face paver depuis le coing de lad. maison seigneurialle du Bourgneuf, la rue qui va jusqu'au coing de la maison de Pierre Jubin; et oultre moyennant 25 livres tournois de rente annuelle à l'œuvre et fabricque de lad. église de St Pierre, icelle rente non racheptable, pour estre icelle rente employée au payment d'un maistre d'escolle pour instruire la jeunesse du faubourg et autres affaires nécessaires de ladicte psse et oultre ce fournir d'un logement pour icelluy maistre d'escolle >> 2. Ce qui fut accepté. Bénigne Le Ragois donna une maison sise au faubourg St-Pierre contenant deux espaces, cour et petit jardin derrière, à la charge par les marguilliers de la faire habiter par un maître d'école pour l'entretien duquel il lègue une rente annuelle de 25 livres 3. Catherine Gosnier, première femme de Benigne Le Ragois, dut mourir à peu près vers cette époque. Avant son décès, ils avaient acheté tous deux la ferme de Boissy-le-Sec dite « le Chastignier > moyennant la somme de 6.000 livres tournois que leur devaient les propriétaires Nicolas Gohory, conseiller du Roi et trésorier provincial à Metz, Toul et Verdun, et consorts. 1631. - Dame Catherine Gobelin, épouse de Bénigne Le Ragois*, est marraine à S. Basile, le 19 août, assistée de messire Pierre Mortier, chevalier, baron de La Barre, seigneur de Champigny. Bénigne et Philippe, fils et fille du Seigneur du Bourgneuf, sont plusieurs fois parrain et marraine en 1633. 1643 Mardy dernier septembre, baptême de Claude, fils de Benigne Le Ragois, Sr du Bourgneuf, dont la marraine est damoiselle Anne Henriette de Bry, fille du lieutenant gal. Claude Le Ragois, plus tard l'abbé Le Ragois, mourut à Paris, en 1. Aubin Colleau était redevable envers l'Hôtel-Dieu d'Etampes d'une rente de 8 sous 9 deniers, sur un demi-quartier de terre au champtier de Courte Cotte, terroir de St Pierre. 2. E. 3793. (Archives de Seine-et-Oise). 3. G. 657. (Arch. de S.-et-O.) 4. En 2 mariage.
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 +|**UCAL_$B769659_00000231**| 9 --- 1685; grâce à l'influence du frère de sa mère, l'abbé Gobelin, directeur de Madame de Maintenon, il avait été nommé précepteur du duc du Maine. Il a laissé une « Instruction sur l'Histoire de France et sur l'Histoire romaine » (Paris 1684, in-12). 1644.21 octobre, baptême de Bénigne, fils de noble hoe Jacques Dujardin, conseiller du Roy en la cour des Aydes de Paris et de Marie Le Ragois. Parrain, noble hoe Bénigne Le Ragois, conseiller du Roy et payeur des rentes pour le grenier à sel en la ville de Paris; marraine, dame Magdeleine Le Ragois fme de N. H. Charles Hébert, conseiller en la Cour du Parlement de Paris. Le 23 février 1645, Pierre de Veillard, écuyer, Sr de La Chesne et des Murs neufs du Chesnay, et Jacques Godin, conseiller et avocat du Roi en l'élection d'Etampes, ce dernier agissant au nom de Bénigne Le Ragois et se portant fort pour lui, font les échanges suivants : Pierre de Veillard cède contre les trois quarts d'une métairie à Chesnay, la censive des Harengeois à prendre annuellement sur plusieurs héritages sis au faubourg S. Pierre, ou faubourgs avoisinants, se montant à 2 sous 6 deniers parisis de cens annuel et perpétuel. Il donne, en outre, 300 livres tournois pour lesquels il constitue une rente de 111 livres 2 sous 2 deniers parisis (?) I En 1493, Michelle, veuve d'Etienne Picart, avoue tenir en censive de noble homme Jehan Lampens (?) Sr du Fresne, à cause de la censive des Harengeois, un jardin sis au pont Quesneaux 2. En 1625, Pierre de Veillard, écuyer, Sr de la Chesne, des Mursneufs et de la censive des Harengeois, tant pour lui que pour son frère et sa sœur, héritiers bénéficiaires de feu Michel de Veillard, leur père, avoue tenir en plein fief, foi et hommage, d'Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, comte de Limours, abbé de St Benoît le Fleury-sur-Loire et S chatelain du Plessis-Authon, membre de ladite abbaye, la somme de huit livres deux sous parisis de cens, appelé la censive des Harengeois qui, anciennement, valait 8 livres 19 sous 6 deniers 3. 1646. Les lundi, mardi et mercredi 5, 6 et 7 inars, sont célébrés en l'église de S. Pierre des services funèbres pour Bénigne Le Ragois, mort depuis peu (à Paris probablement). Son fils, portant - 1. E 3857. (Archives de Seine-et-Oise). 2. E 3855. (Arch. de S.-et-O.). 3. E 3856. id.
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 +|**UCAL_$B769659_00000232**| - 10 --- le même prénom, lui succède. Il est parrain le mardi 10 avril, assisté de Jehanne David, fille de feu Guy David, autrefois lieutenant assesseur au bailliage et maréchaussée. Le 24 mars 1655, Catherine Gobelin, veuve de Bénigne Le Ragois, écuyer, S. du Bourgneuf, tant en son nom que comme tutrice de Jean Le Ragois, leur fils mineur; Bénigne Le Ragois, écuyer, Sr du Bourgneuf; Madeleine Le Ragois, femme de Charles Hervé, conseiller au Parlement; Bénigne et Madeleine, frère et sœur, enfants de Bénigne Le Ragois et de Catherine Gosnier, sa première femme, vendent à noble hoe Nicolas de Coeurs, conseiller du Roi, et à Antoinette Martin, sa femme, tout ce qui leur appartient de la maison, terre et seigneurie du Bourgneuf, le moulin de ce lieu à présent en ruines', et la mairie Sainct Pér, avec tels cens, droits et devoirs seigneuriaux qui leur peuvent être dus à cause desdits fiefs leur appartenant, et les dépendances, le tout, sis faubourg Saint-Pierre-lez-Etampes, est tenu en fief, foi et hommage de M. l'Abbé de l'abbaye de S. Benoist sur Loire, diocèse d'Orléans. La vente est faite moyennant 51.662 livres 3 sols 2 deniers tournois. <<< Claude Villette, receveur et payeur des rentes de la ville de Paris assignées sur les gabelles, reconnaît avoir reçu de M. de Cœurs 400 livres en faveur et pour le pot de vin de cette vente. Marie Le Ragois et le s' Dujardin, son mari, donnent quittance pour leur part dans le prix ². Parmi les censitaires du Bourgneuf on comptait alors, entre autres : l'abbé et les religieux de Morigny; M. de St Bonnet 3; les religieux de Sainte-Croix d'Orléans; le Commandeur du Temple près Etampes; M. de Valnay; le duc d'Etampes; M. de St Cyr 4; le collège du Cardinal Lemoyne; M. de la Montagne ; le prieur de la chapelle S. Macé, en l'église Notre-Dame; M. de Boissy le Sec"; M. de Machault-Chambon, etc., etc. 7. - 1. Le moulin fut rétabli plus tard. Il existe encore. De 1701 à 1789, il fut occupé successivement par Pierre Fois Riou; Louis Haudry et Françoise Couteau, sa femme; Pierre Haudry et Madeleine Boucher sa femme; Pierre Haudry fils et Jeanne Madeleine Dumortous, sa femme; Claude Béchu et Marie Cantienne Gérosme, sa femme. 2. E. 3770-3772. (Arch. de S.-et-O.). 3. Jean CAMUS, sgr. de S' Bonnet et de Gaudreville, bailli et gouverneur d'Etampes. 4. Guy DE SÈVE DE ROCHECHOUART, plus tard évêque d'Arras. 5. Fois Pépin. 6. Ch. de Paviot. 7. E. 3773. (Arch. de S.-et-O.).
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 +|**UCAL_$B769659_00000233**| - II - Parmi les champtiers et lieux dits, sont cités : Coquesalle, les Maisons-Godeluche, les 3 Mailles, Le Couvent, Sainvillier; Cochereau, près la fontaine S. Pierre, grande rue du faubourg, Bretagne, le fief du Coudray, les Bastes, les grandes Blanches, Bargault, proche la Croix le long du pavé. Dès la même année, le nouveau seigneur du Bourgneuf est mentionné dans les actes de l'Hôtel-Dieu d'Etampes comme étant redevable envers cet établissement d'une rente foncière de 40 sols tournois payable le jour de la Toussaint, sur une maison, cour et jardin au faubourg S. Pierre, donnant rue de Lalun et rue du Filloir, qui provenait d'un don fait en 1583 par Charles Thomas Guettard et Marie Guettard, femme de Philippe Cormereau. L'Hôtel Dieu possédait encore à cette époque, au même bourg S. Pierre, 4 arpents 1/2 et un demi quartier de terre qu'il avait loués à François Pérou, moyennant 6 setiers de méteil ¹. Nicolas de Cœurs avait un frère nommé Barthélemy, simple marchand, qui est parfois cité dans les actes de S. Pierre. « Aujourd'huy, 12 octobre 1655, furent fiancez et espousez Me Jean Marye, fils de feu Pierre Marye, bourgeois de Chartres, de la psse St André dudit lieu, et Catherine Baudet, fille de feu Michel de cette paroisse, après avoir reçu le certificat de M. le curé de St André de Chartres en présence de messire Claude Martin, prêtre habitué de Saint-Paul de Paris; de M. Nicolas de Cœurs, s' du Bourgneuf, et de Barthélemy de Cœurs, beau-père de fait de la dite Baudet (?) - Quelques années plus tard, le 4 février 1664, a lieu le mariage. entre Claude Poussard, fils d'honnête personne Claude Poussard, notaire au lieu d'Auneau, et d'Anne Laigneau, et Charlotte de Cœurs, fille d'honorable homme Barthélemy de Coeurs et de Catherine Naudet, de la paroisse de Tianville en Bausse 3, par permission et certificat de messire Macé Marc, curé d'Auneau, et de messire Gastela, curé desservant, par ordre de Mgr de Chartres, la psse de Tianville. 1. « Les Restes de l'Hôtel-Dieu d'Etampes en 1665. (Bulletin de la S hist. Arch. de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, 1904). 2. Plus tard Greffier au bailliage d'Auneau. 3. Thionville, canton de Méréville. Une rente de 6 livres 5 sous tournois, sur les biens de Michel de Louye, laboureur à Thionville, est transportée à honorable homme Barthélemy de Cœurs ma bourgeois, dem à Etampes, par Roland Babin, écuyer, s' de Thionville, et sa femme Claude Thiboust. (E. 3794, 1637-1666 des Arch. de S.-et-O.).
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 +|**UCAL_$B769659_00000234**| 12 - Madame de Coeurs est marraine à S. Gilles, le 29 août, et son mari parrain à S. Pierre, le 12 octobre 1655. Leur fils François l'est aussi à S. Gilles, le 12 août 1656. Les Le Ragois étaient demeurés seigneurs de Guignonville; il l'étaient encore en 1661 d'après un état de déclarations passées à leur profit à cette époque. Nicolas de Cœurs est parrain, le 8 août 1658, à S. Gilles, d'un enfant de Marin Savouré. Pierre Boullemier, chantre et chanoine de la collégiale de Ste Croix, cède, en 1662, à Nicolas de Cœurs, Sr du Bourgneuf, une rente foncière de 20 # hypothéquée sur une vigne sise au terroir de Morigny (12 novembre) ¹. 1663. Denis Leblanc, fils de feu Michel, passe titre nouvel d'une rente de 33 # 17 sous 6 deniers assise en partie sur la maison dite hôtellerie de la Herse, à Etampes, au profit de Nicolas de Cœurs, conseiller du Roi, receveur et payeur des rentes de l'Hôtel de Ville de Paris, Sr du Bourgneuf, ayant les droits acquis de feu Jacques Godin 2. 1670.24 février, inhumé en la chapelle de Notre-Dame, ..... 3 de Cœurs, fils d'honneste personne mtre François de Coeurs, conseiller du Roy en son Châtelet de Paris, et de dame Françoise....., âgée de 20 mois. 1. E. 3797. (Arch. de S.-et-O.). 2. E. 3805. id. 3. Le prénom est en blanc. 4. E. 3937. (Arch. de S.-et-O.). 1672.28 avril, inhumation dans la chapelle de la Vierge, sous la tombe devant la porte de la sacristie, de noble hoe Nicolas de Cœurs, conseiller du Roy, payeur des rentes de la Maison de ville de Paris, secrétaire du Roy, sr du Bourgneuf, mort le jour de mardy (26) sur les 10 heures du soir, entre mes bras. 1673.8 nov., parrain, François de Cœurs, fils de noble hoe François Alexis de Cœurs, conseiller du Roy en son châtelet de Paris, s du Bourgneuf, etc. Toussaint Behade, prêtre, professeur en théologie, ministre et supérieur du couvent de la Ste Trinité d'Etampes, passe déclaration à Alexis François de Cœurs, s' du Bourgneuf, pour des héritages tenus dans la censive du fief des Longs, ou de St-Bonnet (1er juillet 1676) 4.
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 +|**UCAL_$B769659_00000235**| - - 13 ― 1677. — Lundy 16 août, en conséquence de la permission dont la teneur s'ensuit : « Nous, archevesque de Sens, primat des Gaules et de Germanie, avons permis au s' curé de la paroisse de St Pierre de la ville d'Etampes, d'ondoyer l'enfant dernier né de Madame du Bourgneuf, à la condition de faire au plus tost les cérémonies du baptesme suivant l'ordre de l'église. Donné à Paris, le 9° jour du mois d'aoust 1677. Signé : J. (ou T.) de Montpezat, arch. de Sens et plus bas: par monseigneur, Vincent », - j'ay ondoyé en la chapelle du Bourgneuf¹ ledit enfant, fille, en présence du s' du Bourgneuf, le s' Sauvaise et la damoiselle de Mézières, pourquoy icy dressé le présent. ――― 1679 Vendredy, 17 février, j'ay dit la sainte messe et fait sonner le glas pour Mr Maistre François Alexis de Cœurs, seigneur du Bourgneuf, qui en son 40° an de son âge, après une longue maladie de flux hépatique, est trespassé en son logis, rue Beaurepère, à Paris, mardy dernier, 14º du courant, et a esté inhumé en l'église Saint-Sauveur, sa paroisse. Vendredy, 10 mars, inhumation dans la chapelle de la Vierge, en nre église, d'Armand Gabriel, fils de Mr Maistre Alexis de Cœurs, seigneur du Bourgneuf, et de Jeanne de Bérard, âgé de huit jours. Ce mesme jour, a esté inhumée ladite dame du Bourgneuf avec et proche son dit mari, en ladite église S. Sauveur, devant la chaire à prescher, estant décédée trois semaines après son dict mari. Vendredi, 11 avril, ont esté par moy suppléées les cérémonies du saint Baptesme, selon l'ordre de l'église, à Jeanne Gabrielle, fille de feu noble he Mons. Maistre François Alexis de Cœurs, vivant seigneur du Bourgneuf et de feue dame Jeanne Françoise de Bérard, laquelle avait esté cy devant ondoyée par moy, suivant la permission de Mgr l'Archevesque, ainsy qu'il se voit cy dessus le lundy 16 aoust 1677, comme il se voit par l'acte qui en fut pour lors dressé, et aujourd'huy, comme dit est, ont été suppléées les cérémonies servant à ce. Le parrain, noble he Gabriel de Bry, s' d'Arcy, lieutenant général; la marraine, damoiselle Marie Le Cat, femme de François Dumetz, conseiller du Roy, grenetier au grenier à sel de cette ville. - En 1681, est cité François de Coeurs, sr de Bourgneuf. 1691. 24 juillet, inhumé dans la chapelle de la Vierge, Mar1. Cette chapelle existait depuis 1642. - L. Marquis, loc. cit.
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 +|**UCAL_$B769659_00000236**| 14 ――― guerite de Cœurs, fille âgée de 80 ans. Elle était sœur de feu le Sr du Bourgneuf. François Alexis de Coeurs avait laissé une succession embarrassée et ses créanciers avaient désigné pour les représenter un fondé de procuration générale qui fut Marin Savouré, ainsi que nous l'avons constaté plus haut. Cependant le domaine demeura dans la famille. Par arrêt du Parlement du 6 mars 1701, Louise Julie de Cœurs << fille majeure, héritière de feue Jeanne Françoise de Bérard, sa mère, et créancière de la succession de feu Fois Alexis de Cœurs, fut déclarée adjudicataire des biens de la dite succession ». Mais, en 1710 (5 février-6 avril), la terre et seigneurie du Bourgneuf fut adjugée, par décret sur elle, au profit d'Alphonse de Germain de Guérin, chevalier, seigneur de Moulineuf et de Tiercelieu, lieutenant des gardes-françaises, moyennant le prix de 33.700 livres, à la requête de Pierre Lhuillier, avocat en Parlement. Les biens saisis comprenaient en outre le moulin du Bourgneuf, la ferme et métairie de Bois Mercier, etc., avec 737 livres 18 sous de rentes diverses ¹. Le nouveau seigneur du Bourgneuf était fils d'Alphonse de Guérin et d'Anne Vedeau de Grandmont; il avait épousé, en 1709, Henriette Françoise Le Camus, fille de Pierre Ignace Le Camus, trésorier général des Etats de Courtray et de Marie Angélique Vanacker. Il fut tué, étant colonel et premier lieutenant des grenadiers du régiment des Gardes françaises, le 13 octobre 1713, et inhumé au camp devant Fribourg en Brisgau, suivant un certificat délivré par l'Aumônier, Mre Leconte, bachelier de Sorbonne. Une fille, seule enfant de son mariage, naquit après sa mort et fut baptisée à S. Pierre, sous les prénoms d'Anne Charlotte, le dimanche 5 novembre 1713, en présence de sa grand'mère, Anne Vedeau, et d'une parente, dame Anne Thérèse Vanacker, femme de Jacques Dupuis, seigneur de Lhumery. Anne Charlotte de Germain de Guérin ne vécut que quelques jours; elle fut inhumée dans la chapelle de la Vierge, le 24 novembre suivant, laissant en qualité de seule héritière et bénéficiaire, son aïeule qui, le 14 février 1714, par suite de transaction, abandonna à sa belle fille, Henriette Françoise Le Camus, veuve à l'âge de 18 ans, les terres et seigneuries du Bourgneuf et ses dépendances, I. E. 3772, 3774, 3811. (Arch. de S.-et-O.).
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 +|**UCAL_$B769659_00000237**| ―― 15 -- de Tiercelieu, et une portion dans le Greffe du vicomté de Rouen ¹. En 1719, il fut dressé un état des rentes foncières, des baux d'héritages et des rentes héritières appartenant à cette dernière comme faisant partie du domaine du Bourgneuf. Le total des rentes s'élevait à 1722 livres 6 sous 9 deniers. Dans la liste des débiteurs, on remarque les noms du Prieur de Morigny, d'Etienne Geoffroy, maître chirurgien, de Jacques Dannery, Léon Charron, procureurs à Étampes. Il y en a en tout 642. En 1721, la veuve de Germain de Guérin épousa M. de Valory, qui devint ainsi seigneur du Bourgneuf, et non par acquisition ainsi qu'il a été dit. Louis Guy Henri de Valory était né en 1692, l'un des neuf enfants de Charles Guy de Valory, lieutenant général gouverneur du Quesnoy, et de Marie Catherine Vollant. Il s'était distingué aux sièges de Fribourg, où peut-être il avait connu le premier mari de sa femme, et de Landau. Le maréchal de Villars le choisit pour porter à Louis XIV, soixante-treize drapeaux pris sur l'ennemi (1713). Les Valory portaient d'or à un arbre de sinople au chef de gueules. Des difficultés s'étaient élevées après la mort d'Alphonse de Germain de Guérin au sujet des droits de mutations ou des produits féodaux des fiefs du Bourgneuf, de la Mairie et des Harengeois, relevant de la seigneurie d'Authon et du Plessis S. Benoît, que réclamait Jérôme du Faur de Pibrac, abbé de S. Benoît-sur-Loire. M. de Valory combattit ces prétentions et parvint à obtenir un compromis par lequel il devait verser, pour terminer l'affaire, la somme de 2600 livres. Le 3 mars 1730 seulement, l'abbé de Pibrac et Jean François Lambert, son receveur, signent quittance de pareille somme à eux remise, au nom du seigneur et de la dame du Bourgneuf, par leur frère et beau-frère 3, Paul Frédéric Charles de Valory. Ce dernier, qui était né en 1682, est mort en 1770, étant grand prévôt du chapitre de Lille, vicaire général de Sens, abbé de S. Pierre de Sauve. 1736. — 11 juin, est parrain messire Joseph Guy César de 1. E. 3775. (Arch. de S.-et-O.). 2. E. 3820. id. id. 3. E. 3821. 4. A moins d'indication contraire, les actes cités sont tirés des registres paroissiaux de St Pierre d'Etampes.
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 +|**UCAL_$B769659_00000238**| - 16 ――― Valory, marquis et page du Roi, fils de messire Guy Henri Louis de Valory, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, gouverneur de Rue, écuyer de la Reine, seigneur du Bourgueuf, de cette paroisse, et de dame Henriette Françoise Le Camus; la marraine étant damoiselle Angélique Catherine Elisabeth de Poilloue de Bonnevaux, fille de Jacques Auguste de Poilloue, sgr de Bonnevaux, de la psse de St Basile. Damoiselle Henriette Charlotte Edmée, damoiselle de Valory, fille mineure de haut et puissant seigneur de Valory, assiste à un mariage le 12 juin 1737. Elle est marraine le 9 juillet suivant et dite fille de noble homme messire Guy Louis Servide Valory, chevalier, Sr de Tiercelieu, le Bourgneuf et autres lieux, chevalier de l'ordre royal et militaire de S. Louis, gouverneur de Rue, colonel d'infanterie. Le 15 février 1744 elle épouse son cousin dans l'église de S. Pierre: « Mariage entre messire François Marthe Hubert de Valory, capitaine de cavalerie au régiment royal, fils mineur de haut et puissant seigneur messire Charles Louis François de Valory, chevalier S' de Lecé, la Barre, Lugré, la Galopinière, Cussé et autres lieux et de haute et puissante dame Marie Jeanne Catherine de Cumont, de la psse de Varennes-sous-Mont-Sorreau, au diocèse d'Angers, et damoiselle Henriette Charlotte Edmée de Valory, fille mineure de haut et puissant seigneur messire Guy Louis Henry de Valory, chevalier, seigr du Bourgneuf, Tiercelieu et autres lieux, brigadier des armées du Roi, gouverneur de Rue, commandeur de l'ordre royal et militaire de S. Louis, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. très chrétienne à la cour de Prusse, et haute et puissante dame Henriette Françoise Le Camus, de cette psse, fait par Paul Frédéric Charles, abbé de Valory, prestre docteur en théologie, prévost de l'église collégiale de S. Pierre de Lille en Flandre, abbé de Sauve, en présence de messire Henry Le Clerc de Fleurigny, chevalier, Sr d'Erinville; messire Louis Marie de Ferron, lieutenant aux Gardes Françaises, chevalier de l'ordre 1. Décédée en 1737, à l'âge de 13 ans ; inhumée dans l'église de S. Basile le 25 décembre. Sa mère était dame Marie Thérèse Catherine Foudrier de Boirvaux. 2. Le cardinal Fleury, qui avait, en maintes occasions, éprouvé le tact et la prudence de Valori, lui confia une fonction fort délicate en Prusse, et Valori s'en acquitta avec tant de dignité et d'aménité qu'il s'acquit pour toujours la sympathie de Frédéric le Grand (Dict. Larousse).
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 +|**UCAL_$B769659_00000239**| 17 militaire de S. Louis; damoiselle Jeanne Louise Charlotte de Valory, sœur de la mariée; messire Jules Hippolyte de Valory', chevalier de l'ordre militaire de S. Louis, ci-devant capitaine de grenadiers, régiment de la marine, oncle de la mariée; dame Marie Simonne Louise Volant de Valory, sa tante; messire Charles Joseph de Valory, ingénieur du Roi, chevalier de l'ordre militaire de S. Louis, son cousin. Autres signatures apposées à cet acte: Chevreau, Haudry de Vaudouleurs, Chevreau de Vaudouleurs. Le 2 juin, l'abbé de Valory assiste à un mariage, il signe l'acte, où l'on voit encore les signatures suivantes : « Le Camus, marquise de Valory Jeanne de Valory de Lecé - Jeanne de Valory, Cugnac »»>. - ― 1749. Janvier 27, baptême dans la chapelle du château du Bourgneuf, par permission de Mgr l'archevêque, de Adélaïde Camille, fille de messire François Marthe Hubert de Vallory de Lecé et de dame Henriette Charlotte Edmée de Vallory; parrain et marraine Jules Hippolyte de Vallory, ancien capitaine de grenadiers au régiment de la marine, chevalier de l'ordre militaire de S. Louis; marraine, damoiselle Jeanne Louise Charlotte de Vallory, fille de messire Louis Henry de Vallory, lieutenant général des armées du roi et son ministre plénipotentiaire auprès du Roi de Prusse. 19 juin 1750. Baptême de Charles Jean Marie 2, fils de messire François Marthe Hubert de Valory, chler, Sr de Lecé, La Barre, Lugré et autres lieux et de dame Henriette Charlotte Aimée de Valory parrain, messire Jean de Valory, prêtre chanoine et doyen du chapitre de S. Pierre de Lisle en Flandre, représenté par Monsieur Louis Le Camus ; la marraine damoiselle Marie Florence de Valory. - ――― - - 9 août. Adélaïde Camille de Lecé, fille de François Marthe Hubert de Valory, âgée de 19 mois, morte en nourrice, est inhumée dans l'église de S. Pierre. 1751, 3 avril 3. François Joseph Tiffonnet, curé de la psse - I. - - 1. Dit le chevalier de Valory, frère de Guy Louis Henry, né en 1696, célèbre pour ses aventures amoureuses. Mme d'Epinay a écrit son portrait : Jean Jacques Rousseau dit de lui « qu'il ne passait pas pour bon ». Collé le donne comme un bon juge en fait de théâtre. On ignore l'époque de sa mort, mais il est probable qu'il vivait encore en 1789. 2. Qui succéda à son grand-père, par survivance, dans la charge de grand bailli d'épée du bailliage d'Etampes, en 1774. 3. E 3836, 1601-1786. (Arch. de S.-et-O.). 1908.
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 +|**UCAL_$B769659_00000240**| - - 18 - S. Pierre d'Etampes, au nom et comme chapelain de la chapelle S. Macé, fondée en l'église de Notre-Dame, en la présence et du consentement de Jacques Petit de Mézières, prêtre, chef chantre et chanoine, Jean François Aubry, Denis Parizot, Charles Gerbault, Marc Antoine Hamouy et Fiacre Sergent, tous prêtres chanoines capitulaires, baille à titre de bail emphythéotique pour 99 ans à François Marthe Hubert de Valory, chler Sr de Lecé, la Barre, Lugré et autres lieux, capitaine de cavalerie au régt royal, demeurant au château du Bourgneuf, psse S. Pierre, tous les droits de censive et directs qui appartenaient à la chapellenie St Macé, sur partie des terres labourables et prés situés au terroir et dans la prairie de S. Pierre au champtier dit la longue raye, près Vauroux, et entre les deux rivières de Juine et de Juineteau; lesd. droits montant à 4 livres 10 sous 6 deniers, ou environ de menu cens, payable chaque année au jour S. Rémy. Le bail est fait moyennant la somme de 12 livres de loyer et redevance emphythéose. 1751.2 novembre, Guy René, fils de messire François Marthe Hubert de Valory de Lecé et de dame Charlotte Henriette Edme de Valory, est baptisé et a pour parrain haut et puissant seigneur messire René Louis de Voyer d'Argenson, ministre d'Etat et pour marraine, damoiselle Jeanne Louise Caroline de Valory, tante de l'enfant (sœur de sa mère). Les d'Argenson étaient alliés aux Valory; une dame Antoinette Catherine de Voyer d'Argenson de Paulmier est citée dans les pièces des archives de Seine-et-Oise (E. 3943 — 1534-1770) comme étant veuve de Louis de Valory, chevalier, Sr chatelain de Détilly. - Le château du Bourgneuf était à cette époque dans sa plus grande splendeur; il était devenu le rendez-vous des seigneurs de la Cour de Louis XV et de tous les princes et princesses des royaumes du nord. Les plus grands écrivains du temps y furent hébergés ¹. Voltaire y fut le héros d'une aventure, paraît-il, dont il n'eut pas à se louer 2. 20 décembre 1751. Mariage entre messire Etienne Firmin de Mazin 3 chevalier, seigneur de la baronnie de Bouy, fils de défunt haut et puissant seigneur Guillaume de Mazin, gentilhomme de la maison du Roi, comte d'Arquien, et de haute et puissante dame 1. Vieux Souvenirs étampois. 2. L. MARQUIS. 3. L'orthographe de ce nom est Masens. - « Les Valory » Eug. LEFEBVRE.
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 +|**UCAL_$B769659_00000241**| - 19 Marguerite Le Bec, avec damoiselle Jeanne Florence de Valory, fille mineure de haut et puissant seigneur messire Guy Louis Henry, marquis de Valory, lieutenant général des armées du Roi, et haute et puissante dame Henriette Françoise Le Camus, de cette psse ; fait par..... de Mazin, prêtre doyen de l'église royale et collégiale de la ville de Pontoise, prieur de Senon 2. En présence de Pierre Paul de Savary, chler, Sr de Boutervilliers, et de dame Anne Créquy de Sévelinges, son épouse, et de mesdemoiselles de Savary de Boutervilliers, cousin et cousines germaines du côté du marié ; des père et mère de la mariée, de François Marthe Hubert de Valory, etc. capitaine de cavalerie, et de sa femme, de damoiselle Jeanne Louise Charlotte de Valory, frère et sœurs; de messire Henry Ellie de Fleurigny, chler Sr d'Erinville; de Pierre [de] Poilloue, chler, Sr du Petit S. Mard; de François Pépin, chler, Sr de la Montagne, capitaine de cavalerie, chevalier de St Louis ; de Louis Henri Emmanuel Alphonse Le Camus, cousin germain de la future ; le doyen signe « Masens » Autres signatures: Haudry de Boisablon - Barré-Fleurigny - St Périer St Mars. - 1752. — 7 juin, inhumé dans l'église Guy René Valory, 7 mois, fils de messire François Marthe Hubert de Valory... en présence de Louise Leguay, sa gouvernante et de son père nouricier. 1753.2 juillet. Le marquis de Valory acquiert des Chartreux d'Orléans le droit de haute justice, sous le titre de prévôté, sur les maisons et héritages relevant en censive du prieuré de St Pierre d'Etampes ³. II Août. Baptême de Charles Guy Louis de Valory ; a été apporté à l'église par messire Paul Frédéric Charles de Valory, abbé commendataire de l'abbaye royale de Sauve, et par damoiselle Marie Louise Antoinette Valory de Lecé, fille de Fçois Marthe Hubert de Valory, Sr de Lecé, capitaine au régt du Roi cavalerie et de dame Charlotte Henriette Esmée Valory. 1755.22 novembre, Le marquis de Valory achète des religieuses de Longchamps, le fief de ce nom, autrefois le fief de Foresta, consistant en 476 arpents, 18 maisons et 5 quartiers de pré. Le couvent le tenait de Guiard ou Girart de Foresta, de Jacqueline, sa femme et de Pierre, son frère, clerc, moyennant 500 livres - 1. En blanc, le prénom est JOSEPH. 2. Un autre document dit SÉRENT. 2. E 3833, Voir plus haut,
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 +|**UCAL_$B769659_00000242**| 20 - parisis (1266-1267) composant tout le cens qui leur appartenait sur des maisons, vignes et prés sis à Etampes, ainsi qu'un pressoir et la moitié du manoir où il était et le droit de pressurage; toutes choses provenant de l'héritage maternel et tenues du Roi de France qui ratifia la vente ¹. Le chapitre de Notre-Dame d'Etampes prétendit aussitôt que M. de Valory, en qualité de seigneur du fief de Foresta, percevait indûment un droit de censive sur deux arpents de terre usurpée sur celle du chapitre. Des procédures dont nous ignorons le résultat, furent commencées après la publication d'un mémoire dressé par M. Jean François Aubry, chanoine, le 8 mai 1756 2. L'affaire durait encore en 1765, malgré le peu d'importance de la cause. 16 octobre. Baptême de Marie Jeanne Marthe de Lecé, fille de François Marthe Hubert de Valory, écuyer, Sr de Lecé, exempt des Gardes du corps du Roi, chevalier de St Louis, etc.; parrain, messire Charles Louis de Valory, abbé de l'abbaye de Sauve, pourvu au nom de messire François Marie de Valory, prêtre, chanoine de St Pierre de Lisle en Flandre; marraine, madame la marquise de Valory, grand'mère. 1758.20 juillet, baptême de Louise Sophie, fille de François Michel Hubert de Valory, mestre de camp, etc. ; parrain, très haut et puissant seigneur messire Guy Louis Henry de Valory, gouverneur de la citadelle de Lisle en Flandre; marraine, he et puissante dame Sophie Theveno de Sibert, comtesse de Villefort. Le marquis de Valory (Guy Louis Henry), est ainsi qualifié dans un acte de la même époque (1760-1768) 3: « seigneur du Bourgneuf, haut justicier et censier du prieuré de St Pierre, Tiercelieu et des fiefs de St Bonnet dit des Longs, des Haraugeois, Foresta et autres terres ». 25 août. Jean Charles Marie Valory de Lecé, fils, et Catherine Henriette Valory de Lecé sont parrain et marraine d'un enfant de Nicolas Fenet, valet de chambre du marquis de Valory et de Mie Margte Malot, femme de chambre de la marquise. 1758. 22 septembre, inhumation dans l'église du corps de ―――― 2. 1. E 3866. (Arch. de S.-et-O.). E 3842-3843. id. id. - 3. E 3766.
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 +|**UCAL_$B769659_00000243**| -21 - très haute et puissante dame Henriette Françoise Le Camus, âgée de 63 ans, femme de très haut et puissant seigneur messire Guy Louis Henry, marquis de Valory, lieutenant général des armées du Roy, commandeur de l'ordre royal et militaire de St Louis, gouverneur de la citadelle de Lisle en Flandre, chevalier, seigneur du Bourgneuf et de cette paroisse. En présence de messire Paul Frédéric Charles de Valory, abbé de l'abbaye royalle de Sauve, son beau-frère, de François Marthe Hubert de Valory, escuyer, Sr de Lecé, exempt des Gardes du corps du Roi, chevalier de St Louis, mestre de camp de cavalerie, son gendre etc. - 1758. 17 novembre, inhumation dans l'église de Louise Sophie Valory, fille de François Michel Hubert, etc. 1759.27 décembre, baptême de Casimir Louis de Valory, fils de François Marthe Hubert etc; a été parrain, par le ministère du s' curé de cette église, messire Charles Casimir de Champignolles, maréchal des camps et armées du roi, chevalier, commandeur de l'ordre de St Jean de Jérusalem, chef de brigade des Gardes du corps du Roi, actuellement à Versailles; marraine, Jeanne Louise Charlotte de Valory. - 1761. 22 mai, inhumé dans l'église le corps de très haute et puissante dame Henriette Charlotte Emée de Valory, femme de François Marthe Hubert de Valory, etc., âgée de 39 ans; en présence de M. Philippe Poussin, chantre en dignité du Chapitre de Ste Croix, et de M. Gerbault, chanoine de Notre-Dame. Le mari, François Marthe Hubert de Valory, mourut à Versailles le 11 mars 1765. La tutelle de ses enfants mineurs fut donnée à leur aïeul maternel, Guy Louis Henri, marquis de Valory. 1767. — 9 avril, le marquis de Valory est nommé gouverneur des ville et château d'Etampes, en remplacement d'Adrien Constant Esprit Regnault, marquis de Barres, qui avait donné sa démission en 1764, et du marquis de Feuguerre nommé après cette date et qui, nous ne savons pourquoi, ne put exercer cette charge. Les registres municipaux contiennent, le 12 janvier 1767, une délibération qui ordonne l'enregistrement d'un arrêt du Conseil faisant défense aux maire et échevins de reconnaître le marquis de Feuguerre pour gouverneur d'Etampes. ―― 1769. Il est rendu foi et hommage pour raison et à cause du droit de haute justice, sous le titre de prévôté, sur les maisons et héritages relevant en censive du prieuré du St Pierre d'Etampes
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 +|**UCAL_$B769659_00000244**| - - 22 ―――― - acquis des Chartreux d'Orléans le 2 juillet 1753, par 10 Guy Louis Henry de Valory, lieutenant général des armées du Roi, commandeur de St Louis, seigneur haut justicier du prieuré de St Pierre, le Bourgneuf, Tiercelieu et autres lieux; 2° feu François Marthe Hubert de Valory, chevalier, seigneur comte de Lecé, la Barre, Lugré, etc., chevalier de St Louis, exempt des gardes du corps, en son nom, à cause de Charlotte Henriette Edmée de Valory, sa femme, et Jeanne Louise Caroline de Valory, sœur de la dite Charlotte, et, avec elle héritière présomptive par moitié de feue Henriette Françoise Le Camus, leur mère, femme de Guy Louis Henry, marquis de Valory sus nommé; 3° Denis Pierre Chaillou, procureur de Charles Jean Marie de Valory, chevalier, seigneur du Bourgneuf et autres lieux, garde de Sa Majesté, compagnie de Beauveau, en quartier à Troyes en Champagne, fils aîné et principal héritier de François Marthe Hubert de Valory et de Charlotte Henriette Edmée de Valory, ses père et mère, tant pour lui que pour Henriette Catherine de Valory, âgée de 24 ans ; Charles Guy Louis de Valory, chevalier de l'ordre de St Jean de Jérusalem, âgé de 16 ans; Marie Jeanne Marthe de Valory, âgée de 13 ans; et Casimir Louis de Valory, officier de justice de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, âgé de 10 ans ; 6º (sic) le même Charles Jean Marie, marquis de Valory 2. 1. Du vivant de son grand-père. 2. E 3833. Arch. de Seine-et-Oise. 1773. 17 mai, mariage entre messire Louis Nicolas Dieudonné Cornette de Cely, chevalier, capitaine de cavalerie au régiment royal Polongne, fils de feu Nicolas Philippe Cornette St Cyr de Cely, chevalier, conseiller du Roi en son conseil souverain en l'Isle Martinique, et de dame Marie Rose Daubas Dubreuil, de la psse St Eustache de Paris, et damoiselle Henriette Catherine de Valory, fille majeure de deffunts messire François Marthe Hubert de Valory, chevalier de St Louis, Sr de Lecé et autres lieux, exempt des Gardes du corps de S. M. et de dame Henriette Charlotte Aimée de Valory; en présence et du consentement de messire Remy Le Roy de Vaudremont, capitaine d'infanterie, chargé de procuration, cousin germain du côté maternel; mre Jean Baptiste Poilloue de St Mars, S de Bierville, officier de marine du Roi, cousin germain du côté maternel, à cause de dame Marie Louise Le Roy, son
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 +|**UCAL_$B769659_00000245**| ――― 23 - épouse, tous parents de messire de Cély; de messire Guy Henry Louis, marquis de Valory, lieutenant gal des armées du Roi, commandeur grand croix de l'ordre royal et militaire de St Louis, chevalier commandeur des ordres du Mont Carmel et de St Lazare, gouverneur de Rue, de la citadelle de Lille en Flandre, gouverneur et grand baillif d'épée de la ville d'Etampes, seigneur du Bourgneuf et autres lieux, ayeul maternel; messire Charles Jean Marie, comte de Valory, chevalier, capitaine de cavalerie au régiment de Lorraine; Marie Jeanne Marthe de Valory, damoiselle, frère et sœur; Mre Jules Hippolyte de Valory, chevalier, ancien capitaine d'infanterie, au régiment de la Marine, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis, grand oncle maternel; Jeanne Louise Charlotte de Valory, tante maternelle; messire Guy Marin Terré du Petit-Val, écuyer, conseiller du Roi, receveur général des domaines et bois de Lorraine; Sr Denis Pierre de Chaillou, avocat au parlement; etc. 1774.26 août, parrain et marraine, Jules Hippolyte de Valory, chevalier de St Louis, et Jeanne Marie Marthe de Valory, fille de feu M. le comte de Valory, exempt des Gardes du Corps de S. M. -21 septembre, baptême de Louis Michel Amédée, fils de Louis Nicolas Dieudonné Cornette de Cély, chevalier, capitaine de cavalerie au rég¹ royal Polongne, et de dame Catherine Henriette de Valory de Lecé; parrain, messire Guy Louis Henri, marquis de Valory, etc.; marraine, dame Maria Rose Daubas du Breuil de Cély, tous deux représentés par messire Charles Jean Marie, comte de Valory de Lecé, chevalier capitaine de cavalerie au rég¹ royal Lorraine, gouverneur de la ville d'Etampes, et par damoiselle Jeanne Louise Charlotte de Valory. ― 20 octobre, inhumé dans la chapelle de St Nicolas de cette paroisse, le corps de feu messire Guy Henry Louis, marquis de Valory, décédé d'hier, agé de 82 ans....., en présence de messire Charles Jean Marie, comte de Valory etc., petit-fils; Charles Guy Louis de Valory, officier dans les dragons, chevalier de l'ordre de Malte, aussi petit-fils; de messieurs les curés, du clergé, du corps 1. Dans le contrat de mariage, on ajoute: « ci-devant ministre plénipotentiaire à la Cour de Prusse et à celle de S. M. Britannique. 2. On prétend que Frédéric le Grand, en apprenant la mort de Valory, prononça ces paroles élogieuses: « Les hommes de cette trempe ont été rares dans ce siècle!» (Dict. Larousse).
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 +|**UCAL_$B769659_00000246**| 24 -- de la noblesse de cette ville. Il n'y a d'autres signatures que celles des curés de S. Martin (Legrand), de S. Gilles (Doches), de NotreDame (Boivin), de S. Pierre (Barbier) et d'Ormoy (Durandet). L'an 1775, le 21 du mois de juillet, messire Louis Nicolas Dieudonné de Cornette de Cély, chevalier, capitaine de cavalerie au régt royal Polongne, âgé de 30 ans, fils déf. messire Nicolas Philippe de Cornette de S'Cyr de Cély, chevalier, conseiller au Conseil souverain de la Martinique, et de dame Marie Rose Daubas du Breuil, et damoiselle Catherine Henriette de Valory, 29 ans, fille de deffunts messire François Marthe Hubert de Valory, chevalier de St Louis, Sr de Lecé et autres lieux, en son vivant exempt des Gardes du Corps de S. M. et de dame Henriette Charlotte Aimée de Valory de cette psse; l'un et l'autre actuellement et publiquement de cette psse depuis le 27 may 1773, ayant conçu des doutes sur la validité de leur mariage célébré dans cette église le 27 may 1773, à cause de l'omission de la publication des bans en l'église paroissiale de Sainte-Hyacinthe en l'isle de la Martinique, sur laquelle demeurait le seigneur époux et que celui qu'il avait à Paris, n'était pas suffisamment acquis par le changement de diocèse dont l'époque ne peut se fixer en ladite ville de Paris qu'au mois d'avril 1773, désirant calmer les inquiétudes de leur conscience et prévenir les difficultés qui pourraient naître sur les effets de leur mariage, comme sur l'état de leurs enfants nés ou à naître, nous curé soussigné de cette église, ayant reconnu qu'il avait été non valablement contracté par défaut de publication de ban en l'église paroissiale du domicile du futur époux qui n'était domicilié en la ville de Paris, psse St Eustache, que depuis un mois, ou environ, nous curé susdit, les avons mariés de leur consentement mutuel, après la publication d'un ban en notre église et en celle de St Hyacinthe en la Martinique sans opposition, dispense des deux autres obtenue de Mgr l'Archevêque de Sens, signée Brincourt, vicaire gal, datée et insinuée du 15 du courant, autre dispense obtenue du Préfet apostolique de l'isle Martinique, ainsy qu'il est attesté par le certificat du sr Moulin desservant ladite pss, en date du 28 février 1775, légalisée le 12 mars 1775 par le sr Petit, juge royal en l'Isle, et scellée le même jour par le s Le Blanc, avec le consentement de la dame mère du seigneur époux, passé à l'effet du présent mariage par devant Mons. Catala, notaire à la Martinique le 19 février 1773, en présence de messire Jacques Gilbert, marquis de Fraigne, de messire Léon Pierre, che-
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 +|**UCAL_$B769659_00000247**| 25 -- valier de Vigny ¹, témoins produits par le seigneur époux et de messire Fredéric Henry de Valory, chanoine de Lisle et Sr Antoine Tremeau de Fenneville 2, témoins produits par la dame épouse. Suivent les signatures des 4 témoins et du Curé, et à l'instant du mariage ledit messire Louis Nicolas Dieudonné de Cornette de Cély et la dite dame Catherine Henriette de Valory nous ont déclaré qu'il est issu de leurs œuvres un garçon, né le 20 7bre 1774, baptisé le lendemain dans cette église sous les noms de Louis Michel Amédée, fils de, etc. - qu'ils reconnaissent pour leur appartenir et entendent le légitimer par le présent acte à l'effet de succéder à leurs noms, droits et biens, et ont signé. Le 13 avril 1779, est célébré, dans l'église de la Madeleine à Paris, le mariage entre Charles Jean Marie de Valory, capitaine de cavalerie au régiment royal de Lorraine, gouverneur et grand bailli d'épée de la ville, bailliage et duché d'Étampes, capitaine du château de ladite ville, seigneur du Bourgneuf et fiefs y joints, haut justicier et censier du prieuré de St Pierre d'Etampes, seigneur des terres de Lecé, la Barre et Lugré en Anjou, et autres lieux, et Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, fille mineure de feu Joseph François Dupleix 3, comte de la Ferrière, commandeur de l'ordre de St Louis, gouverneur des établissements français dans l'Inde, gouverneur des ville et fort de Pondichéry, et de Claude Thérèse de Chastenay-Lancy. ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ - 1779. 17 mai, au mariage de Jean Louis Darsonville, jardinier, fils d'Henri, domestique au Bourgneuf, avec Françoise Bouthé, fille de Claude, ancien cavalier de maréchaussée et de Françoise Marchand, assistent dame Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, marquise de Valory, fme de Charles Jean Marie de Valory, avec Henriette Catherine de Valory de Lecé et damoiselle Jeanne Marie Marthe de Valory. 1782. — 12 août, damoiselle de Valory de Lecé, chanoinesse comtesse de L'Argentière, témoin du mariage d'une cuisinière du Bourgneuf au service de Mad. de Cély, signe: Ctesse Marthe de Valory. 1. Léon Pierre de Vigny, Sr d'Emerville, capitaine d'infanterie, fils de Claude Henry et de Louise Charlotte de Marcadé, épousa en 1790 Mlle de Baraudin, dont il eut, entre autres enfants, Alfred Victor de Vigny, le poète. 2. Receveur du grenier à sel d'Etampes. 3. Mort le 11 novre 1763.
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 +|**UCAL_$B769659_00000248**| ---- - 26 --- 1783. Sont cités plusieurs employés du château; Louise Cattin, femme de chambre de Mad. la marquise de Valory; - Louis Darenne, fils de Charles, vigneron à Bagnolet, diocèse et banlieue de Paris et de defte Louise Henriette Maheu, demeurant au château du Bourgneuf en qualité de laquais de madame la marquise de Valory; il épousa le 15 janvier, Marie Gaudron, en présence de messire Charles Guy Louis de Valory, chevalier profès de l'ordre de Malte; Jean Baptiste, baron de Boury (ou Bouy); aux signatures<< Dupleix, marquise de Valory, le chevalier de Valory, la comtesse Marthe de Valory, le baron Debouy ». Les nouveaux époux ont un fils prénommé Charles, baptisé en novembre suivant, qui a pour parrain messire Charles Jean Marie, marquis de Valory, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis, mestre de camp, lieut. colonel du régiment de Bourboninfanterie, seigneur du Bourgneuf et autres lieux, représenté par Jean Gangnebien, dit la Forest, valet de chambre de mondit S marquis de Valory. Et pour marraine dame Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, épouse de mondit Sr marquis de Valory, représentée par Denise Gaudron, tante de l'enfant. Sont cités en 1788, Albert Lanoit, cocher et François Durand, valet de chambre de M. de Valory. 1790.30 mai, parrain messire Charles Guy Louis, chevalier de Valory, commandeur de l'ordre de St Jean de Jérusalem; marraine, noble demoiselle Hélène Marie Henriette Thérèse de Valory, représentés. Le 15 juin suivant, est célébré par messire Jean Baptiste Antoine Amédée Barault, prêtre, chapelain de Ste Marie, le baptême de Charles René Marie, né de la veille, fils de haut et puissant seigneur messire Charles Jean Marie, marquis de Valory, gouverneur et grand bailli d'épée de la ville d'Etampes, colonel du 1er régiment provincial d'état-major, chevalier de l'ordre royal et militaire de S' Louis, seigneur du Bourgneuf, de Lecé et autres lieux et de damoiselle Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, marquise de Valory; le parrain, messire Charles Joseph René Dupleix de Mézy, conseiller au Parlement de Paris, y demeurant, rue des Petites Ecuries du Roy, paroisse St Laurent, lequel nous a fait et constitué pour son procureur général et spécial à l'effet de le représenter en cette qualité. La marraine haute et puissante demoiselle Marie Jeanne Marthe de Valory, chanoinesse du chapitre noble
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 +|**UCAL_$B769659_00000249**| 27 - de Largentière, tante paternelle, représentée par demoiselle Antoinette Thérèse Joséphine de Valory, sa nièce, sœur de l'enfant. En présence et du consentement de messire Dominique Antoine Mesnard du Montelet, chapelain de l'église de Paris, desservant ladite paroisse en l'absence du Sr curé, député à l'Assemblée nationale. Parmi les signatures, on remarque celle de la marquise de La Tour du Pin et de René de La Tour du Pin. 10 juillet. - Charles Guy Louis de Valory est témoin du mariage de Jeanne Gabrielle Rose Renard, fille de Guillaume, garde-chasse, avec François Durand. Il est qualifié « chevalier, commandeur de l'ordre de Malte ». 1791. 12 avril, le marquis de Valory se rend adjudicataire moyennant 86.600 livres de la ferme du prieuré, d'un jardin près de l'Auditoire et d'environ 80 arpents de terre en divers champtiers, le tout dépendant des Chartreux d'Orléans¹. La ferme consistait en une maison, colombier, granges, écurie, bergerie, étable et jardin, le tout enclos de murs contigu à l'église et au cimetière. 6 mai. Inhumation dans ce dernier du corps de Antoinette Thérèse Joséphine de Valory, fille mineure de monsieur Charles Jean Marie de Valory, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis et d'Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix, âgée d'environ onze ans. - - Depuis cette inhumation il n'est plus parlé des seigneurs du Bourgneuf dans les registres. L'un des derniers actes, à Etampes, du marquis Charles Jean Marie fut sans doute l'offre qu'il fit aux administrateurs du directoire du district, par le ministère de Jean Elie Fromentin, rer huissier audiencier au tribunal, de la somme de 2051 livres i sou pour le rachat et l'amortissement de la rente foncière de 100 livres provenant de la vente des droits et censives du prieuré faite, le 2 juillet 1753, à son père, par les Chartreux d'Orléans, que nous avons mentionnée au chapitre du prieuré. Le 7 novembre 1792, le notaire Louis Marin Venard, mandataire du marquis de Valory, fait, en conformité du décret du 23 août de la même année, devant la municipalité d'Etampes, la déclaration suivante : << Ledit Sr de Valory s'étant absenté de cette ville dès le mois d'octobre 1791, pour accompagner la dame son épouse aux bains d'Aix1. Archives de Seine-et-Oise. L. MARQUIS, Les rues d'Etampes, 404.
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 +|**UCAL_$B769659_00000250**| 28 la-Chapelle, il (le notaire) a régi pendant son absence et jusqu'au quinze de ce mois (?), terme accordé audit Sr Devalory par arrêté du département de Seine-et-Oise du 8 juin 1792, les biens qui appartenaient audit Sr Valory, sis en cette ville seulement, que ledit Valory n'étant pas de retour à présent, il croit lui, Venard, être dans le cas de la loi du 23 août dº. En conséquence, il vient déclarer, pour se conformer à la loi, qu'il a dressé le compte de recette et dépense par lui faites pour led. Sr de Valory dont le résultat est qu'il redoit audit Sr Devalory la somme de 788 livres 11 sols 3 deniers, laquelle somme il offre de verser ès-mains de qui il appartiendra. Il déclare, en outre, qu'il ne connaît d'autres biens à Etampes audit Sr de Devalory que sa maison du Bourgneuf, clos, jardin et dépendances; Une rente de 20 setiers de blé et 10 setiers d'avoine à prendre sur la ferme de Bois-Mercier ; La ferme du ci-devant prieuré de St Pierre dont les produits ne sont pas encore certains et qui dépendront de la liquidation qui doit être faite entre le propriétaire et le fermier; Un lot de terres affermé à Charles Boucher et Germain Chevrier moyennant 326 livres par an; Une petite maison, rue du Sablon, louée à Jean Pierre Trinité et sa femme moyennant 75 livres par an; Une autre petite maison, sise rue de la Boucherie, près l'Orme S. Pierre, louée au né Delavaux, sabotier, moyennant 50 livres paran; Une autre maison, même rue, près le Bourgneuf, louée à la Vve Petit, dit Connelle, moyennant... 1 Un moulin à eau du faubourg S. Pierre, loué au Sr Beschu, meunier, moyennant 4000 livres par an; Plusieurs pièces de pré, aunaies, futaies et bois taillis situés au lieu nommé Vauroux que fait valoir led. S. Valory; Une petite maison servant autrefois d'Auditoire de la Prévôté de S. Pierre ; Un clos de vigne rue de l'Avaloir, en face du jardin du Bourgneuf ; Plus 136 livres 9 sols de rentes foncières dues par 12 particuliers dont l'énumération est donnée et enfin quelques cens annuels dont il y a baux à cens. 1. Resté en blanc.
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 +|**UCAL_$B769659_00000251**| 29 ――― Mtre Venard déclare encore qu'il a en sa possession les terriers et cueilloirs des anciens fiefs appartenant aud. Sr Valory, plusieurs baux et titres nouveaux des rentes ci-dessus dont il offre faire la représentation et remise à qui il appartiendra sous la réserve d'en retirer décharge au bas de l'état sommaire qui en sera dressé, etc. Le marquis de Valory avait donc émigré en 1791, tous ses biens furent vendus au profit du domaine de l'an II à l'an VIII et le château fut démoli; il n'en reste plus de trace aujourd'hui qu'un grand clos qui sert à la culture, où l'on se propose de bâtir des maisons particulières. LES RECEVEURS DU BOURGNEUF 1586, Pierre Roger. 1600, Pierre Forest, auquel succéda Pierre Pinguenet, époux de Perrine Besnard, cité en 1609, le 7 octobre, à l'occasion du baptême de sa fille Marie qui a pour parrain le Sr du Bourgneuf et pour marraines, damoiselle Marie Saulcier, ve de Pierre Amadon, commissaire des guerres, et Marie Baret, fille de N. H. Jacques Baret, avocat à la cour du Parlement. François Baret, fils de ce dernier, est parrain d'une autre fille de Pinguenet, le 17 septembre 1616. - ―――― Nous relevons dans les registres paroissiaux les actes de baptême d'autres enfants du receveur. 1610. - 26 avril, Perrine Pinguenet; parrain, honeste hoe Jehan Yvon, receveur de la seigneurie de Mesnil Girault. 1619.3 nove, Philippe (fille). Parrain, N. H. Claude Le Ragois, seigneur de Bretonvilliers, conseiller du Roi, receveur général des Finances à Limoges; marraine, damoiselle Philippe Le Ragois, femme de N. H. François Prat, conseiller du Roi et trésorier de Mgr de Montpensier. 1624. 26 mai, Catherine; parrain et marraine, N. H. François de Gorry, Sr de la Tour, commissaire ordinaire des guerres, et Cantienne Thirouin, épouse de François Forest, sergent royal au bailliage. Après un long espace de temps, nous voyons l'emploi tenu par le Sr Marin Savouré, époux de Marguerite Mary, dit Savouré l'aîné pour le distinguer de son fils qui prit la charge après lui. Il est dit,
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 +|**UCAL_$B769659_00000252**| 30 - en 1666, bourgeois d'Etampes, et en 1668, concierge de la maison du Bourgneuf. En 1670, il est receveur de la seigneurie de Chalou-la-Reine, siège d'une commanderie de l'ordre de Malte, très ancienne et très connue. Une de ses filles, nommée Antoinette, eut un enfant naturel en 1674, dont le père était l'un des chevaliers de St Jean de Jérusalem. A la suite de ce scandale que nous avons rapporté ailleurs, Savouré quitta le pays et revint à Etampes où il échangea la recette de Chalou contre celle du Bourgneuf. Antoinette mourut à Etampes, veuve de Nicolas Bernier, bourgeois de Paris, âgée de 67 ans, et fut inhumée le 21 septembre 1721, dans l'église de St Pierre, en présence de son frère Marin Savouré le jeune, de ses neveux Marin Savouré fils et Antoine Hochereau, et de Jean Villemaire. Les registres rapportent les actes de baptême de plusieurs des enfants de Marin Savouré le jeune, dont la femme était Marie Villemaire. En même temps que receveur du Bourgneuf, il était qualifié « capitaine de la bourgeoisie, de la gendarmerie, ou de la milice de cette ville >>. Ces actes offrent quelque intérêt, en raison de la qualité des personnes qui tinrent ces enfants sur les fonts. Marie Anne, baptisée le 7 mars 1695, a pour parrain Dominique Artus Chevreau 3 et pour marraine, damoiselle Marie Anne du Tillet. Louise (28 octobre 1696): parrain et marraine, Michel Rousse, écuyer, conseiller du Roi, et son procureur au bailliage, prévôté, maréchaussée, hôtel et communauté d'Etampes, et damoiselle Louise Julie de Cœurs, fille de défunt Alexis de Cœurs, conseiller au Châtelet de Paris, seigneur du Bourgneuf. Marin, dont nous avons parlé plus haut (1er octobre 1698), parrain et marraine, Jean Villemaire et Edmée Marchand, femme de Pierre Laumosnier, receveur de Mesnil Girault. Louis, baptisé le 13 juin 1702, et François en 1707. En cette même année 1707, est cité comme receveur du Bourgneuf le Sr Lacroix. Ch. FORTEAU. (A suivre) 1. Voir nos a Registres paroissiaux du canton de Méréville », p. 133. 2. Sous-diacre à S. Pierre en 1722, mort curé d'Arrancourt en 1779. 3. De la famille des Chevreau de Boisablon, S" de Vaudouleurs et du Petit Villiers.
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 +|**UCAL_$B769659_00000253**| RECHERCHES SUR LES ENSEIGNES ET LES VIEILLES HOTELLERIES DE CORBEIL (1). ANCIENNES ENSEIGNES ET HOTELLERIES LA NASSE. Rue Saint-Spire Côté droit ou côté du Cloître. Emplacement: encoignure de la place du marché et de la rue St-Spire. La maison où pendait cette enseigne, qui remonte à la seconde moitié du XIVe siècle, se trouvait au carrefour Notre-Dame et faisait le coin de la place du marché et de la rue du Petit Pont c'est-à-dire de la rue Saint-Spire; elle tenait du côté de la rue Saint-Spire à l'hôtel du Petit Chaudron, et, du côté du marché, à l'hôtel de la Couronne. Sous cet hôtel, élevé sur piliers, existait anciennement un étal de boucher. Un acte du 5 mars 1407 nous apprend que l'église de Saint-Germain du vieux Corbeil avait droit de prendre annuellement 6 livres parisis de rente sur cet hôtel, qui appartenait alors à Guillaume Dupont. L'Eglise Saint-Nicolas de Corbeil possédait aussi 20 sols parisis de rente à prendre, chaque année, sur l'étal, ainsi que le constate un acte du 23 mars 1422, en contenant cession, moyennant cette charge, par Philippe Le Caulchois. (1) Pour la première partie, voir le Bulletin de 1907, page 100 et suivantes,
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 +|**UCAL_$B769659_00000254**| ____ 32 - La maison de la NASSE était de la censive du Chapitre de SaintSpire 1,, auquel il était dû, en outre, une rente de 10 sols parisis. Elle appartenait en 1461 aux héritiers de Denisot Guiart, qui la tenait de Colin Dicteville. Louis Godefroy et Pierre Girard la possédaient en 1544. Robert de Launay, chirurgien à Corbeil, en fit déclaration au terrier de Saint-Spire, le 17 juillet 1607; elle lui provenait de Noëlle Cordeau, sa femme (2). Cet immeuble, loué en 1636 à Nicolas Delamarre, marchand à Corbeil (3), appartint successivement au xviie siècle à Charles Du Nas, notaire (1654), Louis Trehet (1667), Jacques Darbonne (1690), Alexandre Lemerle (1697), qui en passèrent titre nouvel. Enfin la maison de la NASSE, et celle appelée le Chaudron, furent aliénées le 31 octobre 1757, suivant acte de Me Hazou, notaire à Paris, par Marie Marthe Lemerle, veuve de Louis Trehet, et les héritiers de ce dernier, à Pierre Bertrand, marchand épicier, moyennant 1300 livres, et 225 livres de rente annuelle, perpétuelle, et non rachetable. La maison de la Nasse a appartenu au xixe siècle à la veuve de Jean Adrien Aubry, épicière, Joseph Désiré Loudet, boucher (1830), Léonard Carré, boucher (1867), Alexandre Eslanger et Florent François, entrepreneur de peinture (1868). Ceux-ci la firent démolir partiellement en 1879, et reconstruire telle que nous la connaissons aujourd'hui. Acquise en 1885 par Joseph Léon Grandin, négociant à Paris, celui-ci la revendit à Alexandre Chevalier, boucher à Corbeil, qui en est encore propriétaire. Cadastrée section B, nº 5. LE PETIT CHAUDRON. Rue Saint-Spire, nº 2. La maison dite l'hôtel du petit Chaudron, tenait à droite à la maison de la Nasse et à gauche à l'hôtel du Grand Chaudron. A l'origine, elle faisait partie de l'hôtel du Chaudron. (1) Le cens dû annuellement s'élevait à sept livres 6 deniers. (2) Robert De Launay et Noëlle Cordeau étaient les père et mère de Jean de Launay, prévôt de Corbeil, de 1624 à 1653. (3) Arch. de Seine-et-Oise, E. 6885. Acte Harly, notaire, du 10 janvier 1636.
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 +|**UCAL_$B769659_00000255**| - - 33 Ce n'est qu'à la suite d'un partage de cet immeuble entre les héritiers Boudeaulx, au commencement du xvIe siècle, que Nicole Boullenger et Denise Boudeaulx, sa femme, donnèrent le nom de Petit Chaudron, à la partie attribuée à cette dernière, par opposition à la partie donnée à un autre cohéritier, laquelle, désormais, s'appela le Grand Chaudron. En 1544, Catherine Boucher, veuve de Jehan Hemon qui était au lieu des époux Boullenger, payait 12 deniers parisis de cens pour cet immeuble du Petit Chaudron, qui relevait de la censive de l'église Notre-Dame. Au XVIIe siècle, ses propriétaires furent, successivement, Charles Du Nas (1609), Etiennette Pingret (1620), Jean Pia, épicier (1652), Louis Trehet (1667), Jacques Darbonne (1690), Alexandre Lemerle (1697), qui, tous, pour la redevance du cens, firent déclaration au terrier du Chapitre Saint-Spire, auquel avait été réuni le Chapitre de l'église Notre Dame, en 1601. L'immeuble connu autrefois sous le nom d'hôtel du Petit Chaudron, appartient actuellement à M. Alexandre Chevalier, boucher à Corbeil. LE GRAND CHAUDRON. 1908. I. - L'hôtel du Chaudron est très anciennement connu. Vers le commencement du xvIe siècle, il était la propriété de Pierre Boudeaulx; à la suite du partage entre ses héritiers, cet immeuble, qui s'étendait alors depuis l'hôtel de la Nasse jusqu'à la rivière Saint-Spire, autrement dit le canal de la Boucherie, et par derrière à l'hôtel de la Couronne, fut divisé en deux parties; l'une, celle où se trouvait l'enseigne, prit désormais le nom d'hôtel du Grand Chaudron; l'autre prit la dénomination d'hôtel du Petit Chaudron. En 1544, le Grand Chaudron appartenait à Augustin Delacourt, à cause de sa femme, héritière de Yves Harmet, et à la veuve de ce dernier. Yves Harmet l'avait acquis des héritiers de Pierre Boudeaulx. Cet hôtel, auquel un jardin attenait par derrière, et qui avait droit de port sur le canal de la Boucherie, était de la censive du Chapitre de Saint-Spire, lequel avait droit de percevoir annuellement un droit de cens de 4 sols i denier parisis. rue Saint-Spire, nº 2. 3
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 +|**UCAL_$B769659_00000256**| - 34 - Il était aussi redevable envers l'Eglise Notre-Dame de Corbeil d'une rente de six livres (1). L'hôtel du Grand Chaudron a été reconstruit en 1594. En effet, suivant quittance passée devant Me Etienne Grégoire, notaire à Corbeil, le 27 avril 1594 (2), Jean Dupré, « masson en plastre », demeurant à Corbeil, reconnaît avoir reçu de Charles Du Nas, marchand chandelier, demeurant en cette ville, la somme de 685 écus d'or sol. 40 sols tournois, << Pour les ouvraiges de massonneries faictes par ledict Dupré, pour ledict Du «Nas et Jehanne Lecoq, sa femme, pour avoir basty et reffait de fons en comble « de neuf, une maison assis audict Corbeil, rue Sainct Spire, appellée l'hostel du « Grand Chauldron, et pour avoir, par ledict Dupré, fourny de touttes mathières «< convenables, tant chaulx, sables, pierres, plastre, thuille, clous, lattes et autres ་་ « mathières qu'il a convenu fournir audict bastiment, que à l'exécution de la (( <«< muraille de la court, estant au long de la rivière, le tout suivant les marchez <«<tant par escript que verballement qui en ont estez faictz entre eux >>. Au XVIIe siècle, l'hôtel du Grand Chaudron appartint successivement aux consorts Du Nas, à Philippe Auberger, et à Jacques Trehet et Charlotte Létang, sa femme; ceux-ci en firent déclaration au terrier de Saint-Spire le 7 janvier 1697. Jacques Trehet le donna en dot à son fils Louis, lors de son mariage avec Marie Marthe Lemerle. Nous avons dit que la veuve et les enfants de Louis Trehet aliénèrent cet immeuble en même temps que la maison de la Nasse, le 31 octobre 1757, à Pierre Bertrand, épicier. Après avoir été possédée pendant près de 80 ans par la famille Loudet, cette ancienne maison fut acquise en 1881 par Joseph Léon André Grandin, négociant à Paris. Elle est actuellement la propriété de M. Alexandre Chevalier, boucher à Corbeil. LE PETIT PONT. (1) Compte de l'église Notre-Dame. (2) Arch. de Seine-et-Oise, E 6847. Rue Saint-Spire, nº 4. Cette enseigne tirait son nom de la situation de la maison où elle était appendue. Celle-ci est, en effet, partiellement construite au-dessus du ponceau du canal de la Boucherie. Elle se trouvait devant et vis à vis de l'hôtel de l'Ange, et tenait d'un côté à l'hôtel
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 +|**UCAL_$B769659_00000257**| - 35 - de la Rose, d'un bout à Pierre Hideux, à cause du port des Gobelets (1612). Partie de l'emplacement de la maison portant l'enseigne du Petit Pont, avait été donnée à bail à cens, par le Chapitre de Saint-Spire, à Charles Du Nas, marchand de bois à Corbeil, suivant acte passé devant Me Etienne Grégoire, notaire à Corbeil, le 13 février 1592 ¹. Aux termes de cet acte, « Mre Martin Hiel, prestre, chantre et << chanoine de l'église collégialle monsieur Saint Spire de Corbeil, << représentant le chappitre de la dicte église, résidant actuellement, << seul chanoine en la dicte église » assisté de Mres Barthélemy Deschasteaux et Tristan Camus, chapelains, font bail à Charles Du Nas, « du droict de passaige et occupation estant au dessus de la « rivière qui fait meudre le moullin de la Boucherie, passant par << dedans la susdicte ville de Corbeil ». Du Nas avait le droit de « pouvoir bastir sur la dicte rivière, sans << empescher le cours d'icelle, depuis l'arche sur laquelle on passe << jusqu'à l'encoignure de la muraille du port des Gobelets ». En exécution de cette concession, Du Nas fit agrandir la maison qu'il possédait déjà, et bâtir sur la rivière jusqu'au port des Gobelets. Par déclaration au terrier de Saint-Spire, passée devant Barré, notaire à Corbeil, le 29 octobre 1612, Spire Du Nas, notaire royal et procureur à Corbeil, reconnaît être détenteur << d'une petite maison et petit comble de bastiment a costé, soubz partie duquel « est la porte et allée de la maison, le tout couvert de tuiles, cour derrière, assis << en la rue St-Spire, appelé l'hostel du PETIT PONT, devant et vis à vis l'hostel «< de l'Ange; laquelle maison, petit comble de bastiment et cour, fut à défunt << Nicolle Barré, demeurant à Corbeil, qui estoit au lieu de Spire de Santeny, << tenant d'une part au recognoissant, à cause de sa maison de la Roze, etc. ». Le Chapitre de St-Spire avait droit de percevoir 3 sols 2 deniers parisis de cens sur cet immeuble, lequel était, en outre, chargé de 4 livres de rente envers l'église Notre-Dame de Corbeil, ainsi que le constate un acte passé devant Me Fontaine, notaire à Essonne, le 30 mars 1648, et contenant vente par Jehanne Girard, veuve de Jehan de Chartres, à Pierre de Chartres, marchand à Corbeil, moyennant 454 livres. 1. Archives de Seine-et-Oise, E. 6846.
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 +|**UCAL_$B769659_00000258**| - - 36 - ― LA ROSE, devenue la ROSE BLANCHE. La maison du Petit Pont appartint ensuite à Guillaume Darbonne (1668); à Pierre Debeines et Etiennette Baron, sa femme (1701); François Allevin et Magdeleine Gibier, sa femme. Nous avons relaté, en son lieu, les modifications que la maison de Debeines eut à subir lors de la reconstruction de l'arche du canal de la Boucherie et de l'élargissement de la rue du Petit Pont, en 1732, ainsi que la transaction intervenue à cette époque, entre ce dernier et les consorts Allevin. Nous n'y reviendrons pas. Des titres des années 1588, 1645, 1663 et 1707 font mention de six livres de rente, due le jour de Pâques, constituée par Cosme Poirier, sur la maison du Petit Pont, pour la fondation d'un salut le jour de Pâques, pour Charles Du Nas, et d'une messe basse de Requiem et De profundis le 10 novembre, à l'intention de Marie Clément, femme de Du Nas. En 1707, cette rente était due par François Allevin. La maison du Petit Pont appartient actuellement à madame Desassis. Emplacement : Rue Saint-Spire, nº 6. La maison « où souloit pendre pour enseigne la Rose » consistait en: boutique, cuisine basse, deux chambres hautes, grenier dessus, montée dans œuvre et petite cour derrière; elle tenait à la maison et cour de l'hôtel du Petit Pont, et se trouvait en face de l'hôtel de l'Aventure. Le plus ancien titre s'y rapportant est une charte passée devant Jehan Charron, tabellion à Corbeil, le 1er décembre 1467, faisant mention de 16 sols parisis de rente, constituée au profit de l'église St Nicolas de Corbeil, par feue Agnès Javet, veuve de Denis de Thiermont, sur « une maison ou soulloit pendre pour enseigne la Roze ». Des titres des années 1586, 1607, 1616, 1647, nous apprennent que Marie Guespereau, veuve de Robert d'Estrechy, avait, aux termes de son testament, daté de 1586, légué au chapitre de SaintSpire 9 livres de rente, à prendre sur cette maison pour la fondation de deux saluts, le jour de Saint-Michel et le dimanche du saint
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 +|**UCAL_$B769659_00000259**| - 37 - Sacrement. Par déclaration faite au terrier du Chapitre de St-Spire, par acte devant Barré, notaire à Corbeil, le 22 octobre 1609, Spire Du Nas, notaire royal et procureur, fils de Charles Du Nas, marchand de bois, reconnaît être propriétaire de la maison de la Rose, « qui fut à Michel Fontayne, et Marie Guespréau, sa femme, auparavant à Pierre << Langlois, tapissier qui estoit au lieu de Jehan du Moustier, tenant d'une part «< à l'hostel des Gobelets, appartenant à Pierre Hideulx, notaire et procureur à « Corbeil... chargée de 22 deniers parisis de cens ». Michel Fontayne avait cédé cet immeuble, à rente, à Charles Du Nas et Marie Clément, sa première femme, par acte devant Galien, notaire à Corbeil, du 21 mars 1583. Noble homme, Me Jean de Launay, conseiller du Roi, prévôt et président de la ville, prévôté et châtellenie de Corbeil, Me des requêtes ordinaires de l'hôtel de la Reine, et Jeanne Hideux, son épouse, firent l'acquisition de la maison de la Rose, de messire Spire Du Nas, l'aîné, prêtre habitué au prieuré de Notre Dame de la Victoire des Champs, à Essonne, ci devant procureur et notaire royal à Corbeil, suivant acte reçu par Me du Nas, notaire en cette ville, le 3 janvier 1650 ¹. Nicolas de Launay, seigneur du Perré, chevalier de l'ordre militaire de St Louis, brigadier des armées du roi, à Paris, l'un des enfants de Jean de Launay², aliéna cet immeuble le 4 décembre 1706, par contrat devant Boisneuf, notaire à Corbeil, à Alexandre Lemerle, marchand à Corbeil, à charge, notamment, d'acquitter la fondation que nous avons relatée, et de payer 22 sols parisis de cens au chapitre de Saint-Spire. LES GOBELETS puis LA VILLE DE ROUEN. La maison de la Rose, appelée vers la fin du XVIIe siècle la Rose Blanche, tombée en ruine, fut démolie en 1723. Rue Saint Spire, nº 8. La maison appelée l'hôtel des Gobelets, comprenait deux corps de bâtiment, l'un devant l'autre, avec cour, grange, jardin. Elle avait droit de port sur la « rivière qui fait moudre le moulin de la Boucherie >>. 1. Biblioth. Nat. Mss. Pièces originales n° 1662, dossier 38637. 2. Il était né à Corbeil en juillet 1637.
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 +|**UCAL_$B769659_00000260**| - 38 - Elle relevait de la censive du chapitre de Saint-Spire, qui avait droit de percevoir annuellement, à ce titre, un droit de 40 deniers parisis. Ce droit de censive est mentionné dans des titres de 1346, 1505 et 1578. En 1597, à la suite de partage, l'hôtel des Gobelets appartenait, pour moitié, à Yves de Santeny, marchand, et pour l'autre moitié, à Antoine de Santeny, sergent royal à Corbeil. La première moitié fut possédée, successivement, au xviie siècle, par Pierre Hideux, notaire royal à Corbeil, qui en passa déclaration au chapitre de Saint-Spire le 21 février 1609, puis à Jeanne Hideux, sa fille, épouse de Jean de Launay, prévôt de Corbeil, et à ses héritiers, qui en étaient encore propriétaires en 1702. L'autre moitié appartint, dans le même siècle, à Antoine de Santeny (1610); à Jean Clozeau, notaire, et Marie de Santeny sa femme, (1650); à Marie Diane Mathis, veuve de Mamert Cressault (1697); à Nicolas Viellard et Louise Charron, sa femme, en 1707. Vers 1720, l'enseigne des GOBELETS disparut; elle fut remplacée par celle de la VILLE DE ROUen. L'IMAGE SAINTE BARBE Emplacement: rue Saint-Spire, nº 10. Cette enseigne remonte au xve siècle. Par titre nouvel passé pardevant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 21 juin 1651, Jean de Santeny, sergent royal à Corbeil, se reconnaît propriétaire: <«< d'une maison sise à Corbeil, rue St-Spire, consistant en deux corps de «<logis, petite cour au milieu, et montée hors œuvre, en laquelle maison soulloit « pendre pour enseigne l'image de Ste Barbe, acquise de M. Claude Tarteret, tenant << d'une part à Jean Clozeau, notaire, d'autre à Jean de Launay, prévôt de Cor- << beil (1), et à M. Jacques Mathis, à cause de sa maison de l'Homme sauvage, abou- << tissant d'un bout sur la rue, et d'autre bout sur la maison de l'Homme sauvage ». Des titres de 1456, 1651, 1694 nous apprennent que le chapitre de Saint-Spire avait droit de percevoir annuellement, sur cette maison, 2 sols parisis de cens et 20 sols tournois de rente, payables le jour Saint Martin d'hiver. I. A cause de la maison des Gobelets.
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 +|**UCAL_$B769659_00000261**| 39- -- La communauté de l'église Notre-Dame de Corbeil était bénéficiaire d'une rente perpétuelle de 30 sols parisis, constituée et délaissée à son profit par Pierre le Bergier et Jehanne Camus, sa femme, à prendre sur cette maison de l'Image Ste-Barbe, et sur la moitié de l'hôtel des Maillets (1), moyennant et à la charge qu'elle « sera tenue de faire dire et célébrer, par chacun an, le jour de l'As- << somption notre Dame, une messe haute du jour de l'Assomption » aux conditions énoncées dans un acte passé devant Beaujon, substitut de Ambert Destouches, tabellion à Corbeil, le 7 juin 1543. La maison qui avait pour enseigne l'Image Sainte-Barbe, baillée le 23 décembre 1476, moyennant cens et rente, à Denis Boudeaulx, marchand tanneur, par Messieurs de Saint-Spire, et qui appartint ensuite à Louis Destouches, et depuis à Simon Andrault, fut possédée au xvi1° siècle par : Pierie Mathis et Catherine Andrault, sa femme (1609); Claude Tarteret ; Jean de Santeny, sergent royal à Corbeil (1651); Pierre de Santeny, son fils, et par Charles de Santeny, son petit-fils. Celui-ci la fit démolir vers 1694, pour cause de vétusté. L'ÉCREVISSE Emplacement: rue Saint-Spire, 12. La maison dite « l'hostel de l'Escrevisse » tenait d'une part à Pierre Mathis (1617), et du levant à la maison de l'Homme sauvage. Le Chapitre de l'église Saint-Spire en consentit bail, en 1452, moyennant 16 deniers parisis de cens, et une rente perpétuelle de trois livres dix sols. L'enseigne de l'Écrevisse est mentionnée dans des titres de 1428, 1451, 1452, 1521, 1564, 1611, 1702. En 1617, elle appartenait à Pierre Symerel, marchand au faubourg de Corbeil, ainsi qu'il résulte d'une déclaration faite au terrier de Saint-Spire le 28 décembre de cette année. Cette maison fut démolie à la fin du xviie siècle; elle était alors la propriété des hoirs d'Alexandre Regnault, héritier de Jean de Launay, 2º du nom, abbé de Saint-Spire et prévôt de Corbeil, qui l'était lui-même de Jean de Launay, 1er du nom, aussi prévôt de Corbeil, son père. 1. Cet hôtel, situé place du marché, était contigu à celui de la Coupe d'Or.
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 +|**UCAL_$B769659_00000262**| - 40 ―――― Une déclaration faite en 1702, par les héritiers de Regnault, porte en effet que les 16 deniers parisis de cens, dus au chapitre de Saint- « Spire, étaient à prendre sur une place ou estoit ci-devant la maison « de l'Écrevisse ». L'HOMME SAUVAGE, devenu l'enseigne des ARMES DE VILLEROY (1753). Rue Saint-Spire, nº 14. L'enseigne de « l'Homme sauvage » est connue à Corbeil dès le commencement du xve siècle. Par déclaration faite au terrier de Saint-Spire le 4 août 1609, Pierre Mathis, marchand, demeurant à Corbeil, reconnaît être détenteur << D'une maison couverte en tuiles, comprenant deux corps d'hostel et petite <«<cour au milieu, cave, grande cour derrière et port sur la rivière de la Boucherie, << ladite maison d'hostel, appelée l'hostel de l'Homme sauvage, située rue S¹-Spire... « tenant d'une part à la veuve et hoirs Jean Tortouyn et à Me Jacques Barré, procureur; le corps d'hostel de derrière et cour [du milieu], tenant à l'hostel de « l'Image Ste-Barbe, et la cour de derrière tenant à la cour et masure de la Chapelle « St-Blaise ». Ce bâtiment situé sur la rue, avait été acquis par Mathis des héritiers de Jean Beaujon, qui le possédaient « de grande antiquité, de Jean Marse, et depuis à Guillaume et Louis Destouches ». La cour de derrière avait été prise à rente par Mathis, du chapelain de la Chapelle St-Blaise; quant au second bâtiment et à la cour du milieu, ils étaient propres à Catherine Andrault, épouse de Mathis. Par acte passé devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 19 août 1653, Jacques Mathis, bourgeois de Paris, époux de Louise Clozeau, consentit bail de la maison du Sauvage, au profit de Adrien Debonnaire, marchand potier en terre, et Nicole Clément sa femme, pour une durée de 9 ans, moyennant un loyer annuel de 100 livres. Le Chapitre de l'église S'-Spire avait droit de percevoir chaque année 13 sols 1 denier sur l'ensemble de la maison de l'Homme sauvage, qui appartenait au commencement du XVIIIe siècle à François Gaultier, fils de Marie Mathis, qui en passa titre nouvel le 15 mai 1706, devant Me Boisneuf, notaire. François Gaultier ou Gauthier, qui était bourgeois de la ville
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 +|**UCAL_$B769659_00000263**| -- - 41 ――――――― d'Etampes, et Geneviève Thibault, sa femme, aliénèrent cet immeuble à Jean de Santeny, traiteur et Marie-Anne Petit, sa femme, par contrat passé devant Me Hucherard, notaire à Corbeil, le 25 Juin 1713. L'IMAGE NOTRE DAME. Au décès de Jean de Santeny, la maison du Sauvage revint à Charlotte de Santeny, épouse de Jean-Baptiste Jullien, pâtissier à Corbeil, par suite de différents arrangements faits entre ces derniers et Jean Fromentin et Marguerite de Santeny, son épouse, suivant acte passé devant Me Dupont, notaire royal à Corbeil, le 16 octobre 1743, moyennant, entr'autres charges, celle de payer 45 livres de rente aux époux Fromentin. En 1767, J.-B. Jullien consentit bail de l'immeuble qui nous intéresse à Cosme Joseph Mercier, marchand pâtissier traiteur et à Marguerite Françoise Bernard, sa femme, moyennant un loyer annuel de 450 livres (1). C'est pendant la possession de J.-B. Jullien, qui avait sans doute quelque parenté avec Joseph Jullien, Me de la manufacture de porcelaine et faïence de Mennecy-Villeroi, que l'hôtel de l'Homme sauvage abandonna sa vieille enseigne, et prit, pour nouvelle dénomination, les armes de Villeroy. Les héritiers de Jullien: 1° Jeanne Charlotte Jullien sa fille, épouse de Claude Philippe Duclerc, maître vitrier à Corbeil, et 2º Marie Thérèse Aboilard, sa petite-fille, par représentation de Louis Aboilard, et de Marie Louise Jullien, aliénèrent cet hôtel à André Augustin Bricard, boulanger et Angélique Lepaire, sa femme, le 25 mars 1771. Ceux-ci la revendirent, en 1775, à PierreNicolas Beurré, me maçon à Corbeil, moyennant 4000 livres, et l'acquit de 7 livres 9 deniers de cens envers le chapitre de Saint-Spire. (1) Acte Mallat, du 3 février 1767. Rue Saint-Spire, nº 18. La maison sise rue Saint-Spire, où « souloit pendre pour enseigne l'IMAIGE NOTRE DAME » Consistait en deux corps de logis, couverts de tuiles, l'un sur la rue, l'autre par derrière, au cloître de Saint-Spire, avec cour et jardin, ayant entrée par la rue Saint-Spire et par le cloître. Cette maison est une des plus anciennes de la ville; elle est en
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 +|**UCAL_$B769659_00000264**| 42 - effet mentionnée dans des titres de 1378, 1429, 1442, 1475, 1510, 1512, 1513. Elle dépendait de la seigneurie du Chapitre de St-Spire, qui avait le droit de percevoir chaque année 4 sols 2 deniers parisis de cens. En 1505, Jean Aubert, potier d'étain, propriétaire de l'hôtel de l'Image Notre Dame, fut accusé d'un crime emportant peine capitale ; il fut arrêté et conduit dans les prisons du Châtelet de Paris, puis condamné à « estre pendu et estranglé ». Les Abbé et Chanoines du Chapitre de Saint-Spire intervinrent au procès pour que Aubert leur fût rendu comme étant leur hôte, sujet et justiciable, l'hôtel de l'Image Notre Dame étant en la haute justice et seigneurie de Saint-Spire, à tout le moins, dit la requête : «S'il ne leur estoit rendu, que l'exécution qui seroit faicte de la « personne dudict Aubert, si aucune exécution en estoit faicte, que ce «fust sur la terre, haulte justice et seigneurie d'iceulx, et la confisca «tion desclarée à eulx appartenir des biens, estans et trouvez en leur « terre, haulte justice et seigneurie ». Une information fut ordonnée pour connaître du bien fondé de cette prétention. Le 22 décembre 1505, le garde de la prévôté de Paris rendit, entre le chapitre de Saint-Spire et le procureur du Roy, la sentence suivante que nous croyons utile de rapporter, attendu qu'elle fixe les limites de la seigneurie du Chapitre. « Veu de nous, icelluy procès, la production d'iceux de St-Spire, par laquelle << nous est demandé le dict hostel de l'Imaige Nostre Dame, assis en la grande rue « St-Spire, auquel le dict Aubert estoict de son vivant, estant en la haulte, moyenne «<et basse justice et seigneurie desdictz de St-Spire, desquels une fourche patibu- <«< laire, juge, officiers, prisons, moullin bannal et aultres choses, servant aux droictz « de haulte justice, basse et moyenne desdictz de sainct Spire, s'estendant en <«< plusieurs lieux, rues et chantiers delad. ville et faulx bourg de Corbeil, et aussy << hors dudict Corbeil, en plusieurs villages et territoires, et aussy ont censives et « aultres droicts seigneuriaulx; « Et spécialement nous est apparu que, dedans la ville de Corbeil, lesdictz de <«< sainct Spire ont justice en la rue de leur église, à costé de la dicte église, com- << mençant à un petit pont et ponceau, pavé de carreaux par dessus, et par dessous << lequel coule, en la rivière de Seine, ung bras de la rivière d'Essonne, jusques << à une ruelle estouppée par devers ladicte rue, assise entre la maison de Mr le « Prévost, procureur aud. Chastellet, et la maison qui fust à Vincent Thomas, et «< de la dicte ruelle par derrière le cloistre, le long des murs de la ville de Corbeil, <«< jusques à l'arche St Nicolas qui est sur lesdictz murs, et dessous laquelle arche << entre le bras de la rivière d'Essonne, qui toute appartient aux dicts de St-Spire,
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 +|**UCAL_$B769659_00000265**| - 43 - - << descend et reprend au moulin de la Boucherie, aux ditz de St-Spire appartenant; « dedans lequel enclos est assise la maison de l'imaige Nostre Dame où ledict « Aubert estoit de son vivant. « Et tout veu et considéré, ce qui estoit à voir et considérer de ceste partie, « Nous disons que lesdictz héritiers (1) auront main levée de la confiscation des <«< biens trouvés et qui estoient audict hostel de l'Image Nostre Dame, en la grande «<rue St-Spire dudict Corbeil, et en la haulte Justice et Seigneurie desdictz de << St-Spire, par notre sentence définitive, jugement de droict. De ce, nous avons << fait mettre à ces présentes le scel de la prévosté de Paris le lundy vingt deu- << xiesme décembre mil cinq cens cinq » (2). Par acte passé devant Me Du Nas, notaire à Corbeil, du 26 février 1617, Jacques Regnault, procureur et notaire royal à Corbeil, contrôleur des deniers communs de cette ville, qui était alors proprié taire de la maison de l'Image Notre Dame, en consentit bail à Martin Gougault, menuisier, moyennant un loyer annuel de 60 livres. Le 30 avril 1654 (3), Pierre Mesnard, pâtissier, et Denise Gilgard sa femme qui, déjà, en étaient locataires depuis 12 ans, renouvelèrent bail pour 3 ans, de Nicolas Regnault, procureur du roi à l'hôtel de ville de Corbeil et contrôleur des deniers communs de cette ville, moyennant 102 livres de location. LE PILIER VERT Au commencement du xvIIIe siècle cet immeuble était la propriété de Jean Regnault, marchand à Corbeil, héritier de Nicolas Regnault. Rue Saint-Spire, nº 20. La maison qui portait l'enseigne du « Pilier vert » tenait au portail du cloître de Saint-Spire. Son origine est aussi ancienne que celle de la maison de l'Image Notre Dame. De nombreux titres portant les dates de 1372, 1381, 1439, 1466, 1467, 1513, 1516, 1562, 1589, 1650, 1703, 1708 font mention de deux sols 6 deniers parisis de cens et de 7 livres de rente, en deux parties, dus au Chapitre de Saint-Spire sur cette maison, dont il consentit bail à cens et à rente, moyennant cette redevance. Cette maison appartenait en 1608 à Jean Parrichon, qui en fit déclaration au terrier de Saint-Spire. (1). C'est-à-dire les abbé séculier et chanoines du chapitre de Saint-Spire. (2). Archives de Seine-et-Oise, G. 1085. Arch. de la ville G. G. 379. (3). Minute Clozeau, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769659_00000266**| -― 44 ――――― Par sentence de la prévôté de Corbeil du 26 novembre 1700, confirmée par arrêt du 31 août 1703, Simon Révérend, marchand, qui en était devenu propriétaire, fut condamné à payer au Chapitre de Saint-Spire, le cens sur la maison du Pilier vert, qu'il avait obtenu, en 1708, d'exhausser sous différentes charges. C'est à cette époque que les tourelles du portail de Saint-Spire furent absorbées partiellement par les maisons attenantes. LE CLOITRE. (Maisons se trouvant à l'intérieur) L'on sait qu'au centre du cloître se trouvait et se trouve encore l'église Saint-Spire, au clocher de laquelle on mettait le guet, en temps de guerre. Devant le porche était le cimetière de la collégiale, qui était séparé de la rivière par une muraille, derrière laquelle passait le chemin de ronde, qui longeait les remparts de la ville. A gauche de l'église, et séparée d'elle, on voyait une chapelle, datant du XIe siècle, dédiée à Saint Loup ou Leu, deuxième évêque de Bayeux, et placée, au commencement du XVIIIe siècle, sous le vocable de Saint Gilles. Enfin, autour de l'église se trouvaient les maisons canoniales. C'est de celles-ci que nous allons parler. A l'origine, ces maisons étaient la propriété du Chapitre; mais, par suite des malheurs des temps et aussi des nombreuses guerres qui dévastèrent nos contrées du xive au milieu du xviie siècle, le Chapitre fut souvent dans la nécessité de les aliéner, et de les racheter ensuite. C'est ainsi qu'en 1556, le Chapitre de Saint-Spire fit l'acquisition de la maison dans laquelle logeait l'Abbé. Après le décès, arrivé en septembre 1632, de Gabriel Mathis, successeur de Michel Mathis, Abbé séculier de l'église Saint-Spire, cette maison servit de résidence au prévôt du Chapitre, qui y tenait aussi ses audiences. Les successeurs de Gabriel Mathis, notamment Mes Lucas, Bourlon et Geoffroy, successivement Abbés de l'église Saint-Spire, n'y avaient aucune résidence, et ne venaient qu'aux fêtes de Saint Spire et aux autres jours de fêtes solennelles ¹. 1. Arch. de Seine-et-Oise, E 6894.
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 +|**UCAL_$B769659_00000267**| 45 ― En 1603, le Chapitre échangea six arpents de terre qu'il possédait à Mennecy contre une maison dans le cloître, tenant à Jacques Tréhet, au lieu de Etienne Regnault, laquelle maison était habitée, en 1723, par Me Ducrocq, chanoine. Un titre de 1629 fait aussi mention que le Chapitre a acquis une maison dans le cloître, devant la Tour, « qui est la moitié de << la maison que tenoit Lebon, chantre, et que tient présentement << M. Chastillon, chanoine ». Toutes ces maisons se trouvaient à droite du cloître, en entrant par la rue Saint-Spire. Du même côté, entre la chapelle SaintGilles et la maison de l'Abbé, était la maison, avec jardin derrière, dite de la Chapelle Sainte Croix. Enfin, dans la ruelle conduisant au port des Gobelets, appelé vers 1700, le port de SaintGilles, disparu en 1904, on remarquait, à gauche, la maison du Petit Réfectoire et maîtrise des enfants de choeur de Saint-Spire, qui tenait à la maison portant l'enseigne de Sainte-Barbe, et à celle de l'Homme sauvage. A côté on voyait la maison de Saint-Blaise; celle-ci fut démolie vers 1650. A gauche du cloître se trouvaient les trois maisons des chapelains de Saint-Martin, de Saint-Pierre et Saint-Paul, et de SaintNicaise, mentionnées dans des actes de 1622 et 1623. Ces maisons étaient démolies en 1697, car une déclaration faite à cette date porte que Nicolas Regnault, notaire, à cause de Marie Clozeau, sa femme, était redevable de 7 livres de rente envers le Chapitre de Saint-Spire, sur un jardin où elles étaient édifiées. Du même côté était aussi la maison du chapelain de Saint-Denis, qui, dès le commencement du xvIIIe siècle, n'était plus qu'une masure, devenue inhabitable. Enfin, c'était également dans le cloître que se trouvait la maison appelée la Geôle Saint-Spire. LE POT D'ETAIN. Rue Saint-Spire, no 24. La maison du Pot d'étain était contiguë, du côté gauche, à une maison qui tenait au grand portail d'entrée du cloître Saint-Spire. Cette enseigne, qui remonte au XIVe siècle, a appartenu, dans la première moitié du xvIIe siècle, à Léon Fontaine, notaire et procu-
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 +|**UCAL_$B769659_00000268**| - - 46 - - reur, qui y transporta son étude, après avoir quitté la maison du Barillet en 1641. Après son décès, la maison du Pot d'étain, estimée 2500 livres, fut attribuée à Etienne Fontaine, son fils, aux termes d'un acte de partage du 8 octobre 1653, dans lequel elle est ainsi désignée : « Une maison sise à Corbeil, rue St-Spire, appelée le Pot d'Etain, qui se con- << siste en un grand corps de logis, où il y a cave dessous, chambre basse, allée, « estude, et bouge, deux chambres hautes, l'une sur l'autre et grenier au-dessus; <«< un autre bâtiment joignant où il y a cellier, chambre haute, grenier et montée << joignant lesdits lieux, le tout couvert de tuiles, et petite cour sur le cloître, et << derrière la maison ci-après [celle tenant au portail], le tout tenant d'une part «<aux ayans cause de Claude Camusard, et à Jean Clozeau... et à l'endroit de la <«<cour au cloître, par devant à la rue St-Spire, par derrière à Clozeau et au «< cloître >>. Par acte du 18 décembre 1653, Etienne Fontaine en consentit bail pour 9 ans, à Me Jacques Barré, procureur et notaire royal à Corbeil, moyennant un loyer annuel de 72 livres. Edme Queudot, sergent à cheval à Corbeil, et Anne Lucas, sa femme, étaient propriétaires de cette maison, en 1704. Des titres des années 1592, 1681, 1690, 1704 et 5 mars 1706, ce dernier passé devant Boisneuf, notaire à Corbeil, font mention de 12 deniers de cens et de 25 sols de rente dus au Chapitre de Saint-Spire, dus alors par les époux Queudot, pour une cour sise au cloître, qui est derrière la maison du Pot d'Etain, adjugée à Jacques Moyen par sentence du Chatelet du 26 janvier 1686. Ce dernier passa titre nouvel devant Cholière, notaire à Corbeil, le 28 mars 1690. Suivant contrat passé devant Me Popelin, notaire à Corbeil, le 22 mars 1770, Joseph Loudet, marchand, et Marie-Anne Rousseau, sa femme, firent l'acquisition, de Charles Biétry, maître menuisier, et Marie Jeanne Rolin, sa femme, d'une maison sise à Corbeil, rue St-Spire, anciennement dénommée le Pot d'Etain, moyennant le prix de 153 livres de rente, dont 50 livres dues à l'Eglise Notre-Dame de Corbeil. Biétry tenait cet immeuble de Pierre Poussin, ouvrier en porcelaine, et Marguerite Queudot, son épouse, par acte devant Me Clément, notaire à Corbeil, du 14 août 1769. 1. Minute Clozeau, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769659_00000269**| ― ―― - 47 - LE CHANDELIER Rue Saint-Spire, nº 30. Par acte du 21 octobre 1609, Jacques Regnault, l'aîné, procureur au siège royal de Corbeil, déclare tenir en censive du Chapitre de Saint-Spire: « Une maison assise en la grande rue St-Spire, appellée la maison du Chandela lier, tenant d'une part aux héritiers de la veuve Jacques Lemaire, d'autre part << à Claude Vivier, maréchal, aboutissant d'un bout par devant sur le pavé du Roy, «<et d'autre bout à la Chapelle St-Nicaise, chargée de 8 deniers parisis de cens ». Un titre du 29 mars 1706, passé devant Me Boisneuf, notaire à Corbeil, fait mention de cinquante sols de rente, due alors par Jean Richard, chanoine du Chapitre de Saint-Spire, au lieu des héritiers Regnault, sur la maison du Chandelier, et constituée en 1571, par Me Jacques Regnault, notaire à Corbeil, pour la fondation d'un salut le jour de la Toussaint, au lieu duquel se disaient, en 1706, trois messes basses, les 31 octobre, 1er et 2 novembre, pour l'âme dudit Regnault. LA SERAINE, ou SIRÈNE. Rue Saint-Spire, nº 34. D'après un titre nouvel du 8 février 1638, de 18 livres 15 sols, de rente, consenti par Michel Besché, hôtelier à Corbeil, au profit de l'église de St Germain le vieux Corbeil, la maison appelée la Seraine consistait en : << Un grand et petit corps de logis, cour et montée entre deux, tenant d'une << part à la maison du Cheval Blanc, d'autre part à Jean Duperche, d'un bout à la << rue St-Spire, et d'autre bout par derrière à la maison du Chapelain St-Nicolas ». Cette maison relevait de la censive du Chapitre St-Spire et était chargée envers lui de 3 sols 8 deniers de cens. Par acte du 5 novembre 1641, passé devant Me Clozeau, notaire, Michel Besché en consentit bail à Pierre Marie, docteur en médecine à Corbeil, moyennant un loyer de soixante livres. Pierre Marie renouvela son bail pour 6 ans, par acte devant le même notaire du 14 juillet 1647. Dans la seconde moitié du xviie siècle, la maison de la Seraine a appartenu à Nicolas Pia et à ses héritiers, à Claude Mariette et à Savinien Regnault.
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 +|**UCAL_$B769659_00000270**| - - 48. LE CHEVAL BLANC. Rue Saint-Spire, nº 36. L'hôtel du Cheval Blanc, d'après un titre nouvel de 1656, consistait en deux corps de logis, couverts de tuiles, petite cour der- << rière, tenant d'une part à l'hostel de la Seraine, d'autre part à << Marie Le Berger, veuve de Robert Hucherard, d'un bout à la rue << Saint-Spire, d'autre bout et derrière à la maison et au jardin de «la Chapelle St-Nicolas ». Aux termes de plusieurs titres, dont le plus ancien remonte à 1403, la fabrique de l'église Saint-Spire avait droit de percevoir annuellement 53 sols 9 deniers de rente sur cet hôtel. L'œuvre et fabrique de l'église Notre-Dame de Corbeil y avait droit de prendre et percevoir aussi « par chacun an, le jour St Martin << d'hiver, 12 livres 10 sols de rente racheptable de 200 livres >> ¹. Par acte passé devant Me Fontaine, notaire à Essonne, le 22 avril 1647, Nicolas et Jacques Noirault, frères, charpentiers à Corbeil, propriétaires du Cheval Blanc, déclarent que Jean Clozeau, notaire et procureur à Corbeil, à cause de Marie de Santeny, sa femme, fille et donataire de Antoine de Santeny, son père, jouit sur cette maison de six livres tournois de rente d'après un bail devant Patin, notaire à Corbeil, du 28 mars 1589. Les frères Noirault ont consenti bail de cet hôtel à François Girard, corroyeur à Corbeil, le 5 mars 1650, moyennant un loyer annuel de 75 livres ; la location était de 50 livres seulement en 1642, alors que Louis Sérieulx en prit location pour 6 ans. Ce dernier eut à subir les méfaits des gens de guerre pendant la Fronde. Un compte portant obligation et accord entre les frères Noirault et Sérieulx, leur locataire, reçu par Me Clozeau, le 12 avril 1649, nous apprend en effet : « Que ledit Serieulx qui avait quitté la dicte maison, à cause des gens de << guerre et garnisons, parachevera le dict bail, jusques audict temps, sans diminution, et les d. Noirault tenus des restablissements des ruptures, faictes par les << gens de guerre; led. Sérieulx deschargé des ruptures et dommages, pour les- << quels restablissements lesd. Noirault feront seulement faire au plus tôt, et dans «la huitaine la boutique et les 2 portes... » 1. Acte Clozeau, du 9 mars 1656.
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 +|**UCAL_$B769659_00000271**| - 49 Par contrat passé devant Nicolas Regnault, notaire à Corbeil, le 21 octobre 1698, le chapitre de Saint-Spire fit l'acquisition de Marie Noirault, veuve Lusson, de la maison du Cheval Blanc, sur laquelle il lui était dû 3 sols 8 deniers parisis de cens. Cette vente eut lieu moyennant 36 livres de rente. LE CROISSANT. $ Emplacement, nº 40. La maison appelée l'hôtel du Croissant se trouvait à l'encoignure de la rue Saint-Spire et de la rue du Trou Patrix; un jardin la séparait de l'hôtel du Cheval Blanc. Aux termes d'un acte passé devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 16 décembre 1652, contenant partage entre Gilles du Hamel, chirurgien, Jacques du Hamel, pâtissier et cabaretier, son frère, héritiers de Jacques du Hamel, leur père, vivant greffier et clerc de l'écritoire à Corbeil; et Thomas Mainjon, me paulmier à Corbeil et Denise du Hamel, sa femme, par représentation de Thomas du Hamel, sergent royal à Corbeil, son père, décédé, le premier lot, échu à Jacques, comprenait : 1908. - I. « Une maison sise à Corbeil, rue St-Spire, appelée l'hostel du CROISSANT, qui <<< se consiste en un grand corps de logis, de cinq toises de long, hors œuvre, sur « 14 pieds de large, aussi hors œuvre, estant le bastiment à deux étages; pignon << sur la rue, couvert de tuiles, et où il y a une montée dans œuvre, cave dessous, << un grand comble mal couvert, appliqué à plastrière, de trois toises de long sur << trois de large hors œuvre ; une autre plastrière, appelée la petite plastrière, sur <«< la cour; cour où il y a une petite étable ruinée; petit jardin à coté du principal «< corps de logis, et, de l'autre coté, est l'entrée et allée où il n'y a aucune cou- « verture, en forme de passage, de largeur propre à passer un harnais pour << arrimer les pierres à faire plastre et pour sortir le plastre. Tous lesdits lieux, ་ « tenant d'une part au jardin de Marie le Bergier, veuve de Robert Hucherard, <«< et à une maison du cloistre de St-Spire, d'autre part à la ruelle du Trou Patrix, << d'un bout pardevant à la rue St-Spire, d'autre, au cloistre ». Cette maison, à l'époque, était évaluée 1200 livres.
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 +|**UCAL_$B769659_00000272**| - 50 - LE GRAND CERF. Emplacement, no 54. L'hôtel du Grand Cerf, mentionné dans des titres du xive siècle, était situé au bout de la rue Saint-Spire, ou plutôt de la rue de la Herse, près des remparts de la ville, dont il était séparé par la maison appelée le Cul de sac. C'était le lieu dominant du fief de MARCILLY, sis en la ville de Corbeil, joint au xviie siècle au duché de Villeroy. Devant la porte principale de cet hôtel, les vassaux prêtaient serment de fidélité et rendaient foi et hommage au seigneur de Marcilly. C'est ainsi que le 10 mars 1610, Jean Moreau, écuyer, seigneur de Bondoufle en partie, tant en son nom, qu'en celui de ses frères, se transporta de Paris à Corbeil, << devant ung hostel appellé l'hostel de Marcilly, assis en la rue St-Spire, lieu « accoustumé à faire les foy et hommaiges aux sieurs de Marcelly, et que là, <«< ayant desainct sa saincture, sans espée, ni esperons, ayant un genoul en terre », il déclara venir faire hommage d'une portion de la terre et seigneurie de Bondoufle, relevant du fief de Marcelly ¹. Jehan Maton, secrétaire ordinaire de la reine, aussi seigneur en partie de Bondoufle, qu'il avait acquis de Pierre de Broc, écuyer, suivant contrat passé par devant Charlet, notaire à Paris, le 6 juin 1654, se transporta également, le trois mai 1655, « au lieu dominant « du fief de Marcilly, sciz en ceste ville de Corbeil, en la maison ap- «pellée le GRAND CERF, au bout de la rue St-Spire » pour rendre foi et hommage 2. Suivant acte passé le 22 décembre 1656, Charles Aubry, procureur et notaire royal à Corbeil, et Pierre Marie, docteur de la faculté de médecine, marguilliers de l'église, œuvre et fabrique de l'église Notre Dame de Corbeil, dûment autorisés, ont baillé, moyennant une rente annuelle et perpétuelle de 50 livres tournois, à Christophe Josse, marchand à Corbeil et à Magdeleine Leclerc, sa 1. Minute de E. GREGOIRE, notaire à Corbeil; Arch. de Seine-et-O. E. 6853. 2. Acte CLOZEAU, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769659_00000273**| ---- 51 - femme, la maison du Grand Cerf, qui appartenait à ladite fabrique, consistant en : <«< un grand corps de logis, couvert de tuiles, où il y a cave, grande chambre «< basse et allée, deux chambres hautes au dessus, à costé l'une de l'autre ; deux «< chambres hautes encore au dessus et grenier, montée hors œuvre, cour, et ce «< qui en peult appartenir, et dépendances de la dite maison sur le derrière….. » LE CUL DE SAC. La maison du Grand Cerf, ruinée, fut démolie à la fin du xvi siècle; une grange la remplaça et disparut à son tour. Emplacement, nº 56. Cette maison était située à l'extrémité de la rue de la Herse, donnait sur les remparts de la ville, et tenait d'une part à l'hôtel du Grand Cerf. LA SAMARITAINE. Elle tirait son nom de sa situation topographique. Nous avons dit qu'avant le percement du rempart et l'ouverture de la porte royale en 1709, la rue Saint-Spire n'avait pas d'issue, et formait alors un véritable cul-de-sac, d'où ladite maison avait pris son nom. Suivant acte passé devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 19 février 1654, Pierre Darbonne, marchand à Corbeil, a consenti bail à Nicolas Protin, tisseur en toile, de la maison appelée le Cul de sac, pour une durée de six années, moyennant un loyer annuel de 36 livres. Cet immeuble a été démoli au XVIIIe siècle. Côté gauche de la rue Saint-Spire (côté de la Seine). Emplacement, nº 1. La maison de la Samaritaine faisait le coin de la rue Saint-Spire et de la place du Marché. Elle est mentionnée dans des titres de 1458, 1517, 1519, et dans plusieurs déclarations faites au terrier de l'église Notre-Dame de Corbeil, qui avait droit de percevoir annuellement 3 deniers de cens. Une transaction intervint à ce sujet en 1610, entre le chapitre de Saint-Spire et Nicolas Thibeuf, seigneur du Val Coquatrix.
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 +|**UCAL_$B769659_00000274**| - - 52 - LA CROIX BLANCHE. La Samaritaine appartint au XVIIe siècle à Charles du Nas, procureur à Corbeil, et à François Bricard, me chirurgien en cette ville (1663), dans la famille duquel elle se trouvait encore en 1720. Démolie à une date que nous ignorons, n'est-il pas curieux de constater qu'un magasin de nouveautés, établi à quelques pas, a repris, en 1905, la même enseigne de la Samaritaine? Emplacement, nº 3. La maison portant l'enseigne de la Croix Blanche était contiguë à celle de la Samaritaine, et se trouvait en face la maison appelée le Petit Chaudron. Suivant déclaration de Jean Beaujon, de 1497, cette maison relevait de la censive du Chapitre de Saint-Spire, qui percevait 2 sols parisis de cens. Néanmoins cette censive fut contestée par M. de Villeroy. Par contrat passé par devant Jacques Barré, notaire à Corbeil, le 26 novembre 1653, Guillemette Regnault, femme de Charles Aubry, notaire à Corbeil, fit donation de 13 livres 4 sols de rente au Chapitre de l'église de Saint-Spire, à prendre sur la maison de la Croix Blanche, pour la fondation de douze messes basses à l'autel du rosaire, le premier jeudi de chaque mois, avec De profundis et oraison à la fin de chacune d'elles, le tout à l'intention de Pierre Berger et Guillemette Garnier, ses ayeuls. Aux termes d'un partage du 16 septembre 1669¹, la maison de la Croix Blanche fut attribuée à Guillemette Vallet, veuve Gagneron, héritière de Guillemette Regnault, qui la vendit trois ans après à Nicolas Pia. LA CONFRERIE. Emplacement, nº 5. La maison dite de la Confrérie, qui tirait son nom de l'ancienne confrérie de Saint-Spire, attenait à l'enseigne de la Croix Blanche. Elle est mentionnée dans des titres de 1478 et de 1542. Robert de Launay, chirurgien, en fit déclaration au terrier du Chapitre de Saint-Spire le 17 juillet 1607, pour 2 sols 2 deniers parisis de cens. Le Chapitre en touchait les loyers en vertu d'une sentence du Châtelet de Paris, du 10 décembre 1687. Cette maison appartenait, en 1723, à Charles Demouchy, tailleur. 1. Minute Hucherard, notaire à Corbeil. I
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 +|**UCAL_$B769659_00000275**| - 53 - L'ANGE. Emplacement, nº 7. L'Ange, courrier céleste, généralement de bon augure, nous dit un auteur, a dû être promptement pris comme enseigne par les hôteliers chrétiens, appelés par état à loger les courriers des grands de la terre et les pèlerins. La maison de l'Ange, située à l'encoignure de la rue du Petit Pont et de la rue de la Boucherie, était connue à Corbeil dès la fin du xive siècle. En 1405, le Chapitre de Saint-Spire et les autres coseigneurs en consentirent bail, moyennant 8 deniers parisis de cens. Suivant acte passé par devant Perot et du Carreffour, notaires au Châtelet de Paris, le 15 septembre 1462, Jehanne Pagesse légua à l'église Saint-Nicolas de Corbeil, six livres parisis de rente, à prendre sur l'hôtel de l'Ange, assis en la rue Saint-Spire. Par autre acte passé par devant Jehan Charron, tabellion à Corbeil, le 24 janvier 1467, Laurent Udrel constitua, au profit de la même église, une rente de 12 sols parisis, à prendre aussi sur cet hôtel. Guillaume Godefroy, qui le possédait en 1483, fut condamné au paiement de ces deux rentes par sentence du prévôt de Paris du 6 avril; elles furent rachetées en 1556 par Claude Udrel. Par sa déclaration, faite au terrier de Saint-Spire, le 8 mars 1607, Laurent Lecoq, marchand demeurant à Essonne, reconnaît qu'il est propriétaire : << d'un corps d'hostel, couvert en tuiles, sis à Corbeil, rue du Petit Pont, où << soulloit pendre pour enseigne l'Image de l'Ange, qui fut à Pierre Berry, tenant <«< d'une part à Louis Demouchy, d'autre part à la ruelle descendant au moulin de «< la Boucherie, la dite maison faisant le coin de la dicte ruelle, aboutissant d'un <bout et devant à la dicte rue du Petit Pont ». Suivant acte reçu par Me du Nas, notaire à Corbeil, le 31 juillet 1676, Laurent Lecoq consentit bail de partie de cet hôtel à Etienne Sainsart, boulanger à Corbeil, moyennant un loyer de 60 livres. Pierre Pia tenait l'hôtel de l'Ange au moment de la Fronde. Un inventaire dressé à sa requête, le 15 novembre 1651, après le décès de Guillemette Desert, sa femme, par Jehan Musnier, sergent royal à Corbeil, nous indique que cet hôtel était des mieux achalandés ; le matériel en dépendant était important. En 1697, cet immeuble était indivis entre les héritiers de Nicolas Pia, et Alexandre Dufour, à cause de Catherine Rollet, sa femme. Devenu la propriété de Marie-Anne Dufour, veuve de Jean Rasle, boulanger à Corbeil,
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 +|**UCAL_$B769659_00000276**| 54 ―――― celle-ci en fit bail pour 3, 6 ou 9 ans, le 12 avril 1733, à François Chapelet, marchand boulanger à Corbeil, moyennant un loyer annuel de 200 livres ¹. Cet immeuble appartint au XIXe siècle à Giroux Jean-François (1823), et ensuite à Perrault Pierre-Hippolyte (1846), Gourdet Emile-Victor (1879), Gourdet Eugène-Augustin-Aspais (1882). Tombant de vétusté et frappé d'un reculement de près de deux mètres, l'hôtel de l'Ange a été démoli en 1880; sur son emplacement réduit a été édifiée la maison actuelle, occupée par un chapelier. L'AVENTURE. Emplacement, nº 9. L'hôtel de l'Aventure se trouvait à l'encoignure de la rue SaintSpire et de la rue de la Boucherie. Il relevait de la censive du seigneur de Saintry, à cause du fief de l'Archet. Suivant déclaration faite au terrier de Saintry le 4 septembre 1636, Jean Collin, marchand hôtelier à Corbeil, confesse et avoue tenir en censive du seigneur de Saintry, « une maison de fond en comble <<couverte de tuiles, et lieu comme il se comporte, assis à Corbeil, << rue Saint-Spire, où pend pour enseigne l'Adventure... » chargée de 12 deniers parisis de cens, qu'il avait acquise, partie de Jacques Fourdinier et Marie Girard, sa femme, suivant contrat passé par devant Spire Barré, notaire à Corbeil, le 12 avril 1597; et partie de Jeanne Pernelle, veuve de Jean Langlois, bourrelier, suivant autre acte reçu Me Hideux, notaire à Corbeil, le 17 avril 1619. 2 Un titre nouvel passé le 10 septembre 1650 par Jean Lusson, tuteur des enfants mineurs de Nicolas Collin, boulanger du four banal d'Essonne, et de Marie-Anne Lusson, propriétaires de la maison de l'Aventure, « qui se consiste en plusieurs corps de logis >> nous apprend que la communauté du Chapitre de Saint-Spire avait le droit d'y prendre 115 sols de rente annuelle. La maison et hôtellerie de l'Aventure eut fort à souffrir des guerres de la Fronde. En effet, une transaction intervenue le 20 février 1650, entre Jehan Lusson, ès-nom, déjà nommé, et Remy Lecourt, maître chablier des ponts de Corbeil, et Marie Gressot, sa femme, sur l'exé1. Minute Adam, notaire à Corbeil, du 23 juillet 1732. 2. Minute Clozeau, notaire.
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 +|**UCAL_$B769659_00000277**| -- - 55 - cution du bail consenti à ces derniers par Nicolas Collin, par acte devant Barré, notaire, le 14 octobre 1643, moyennant un loyer annuel de 220 livres, de la maison de l'Aventure, jardin et pré, déclarés au bail, nous révèle que les époux Lecourt avaient formé opposition et étaient en contestation, particulièrement: << sur ce qu'ils demandoient diminution d'une demi année de loyer, à cause « des guerres et garnisons de Corbeil qui avoient esté en sy grand nombre l'es- «pace de trois mois ou plus, au commencement de l'année dernière 1649, et << avoient faict de sy grandes ruines; plus, ils demandoient diminution pour la- << dite année et pour l'advenir du jardin qui estoit entièrement détruit par les <«< guerres, les arbres fruitiers couppez par le pied, brulez, et les haies aussy, et la << porte emportée ; comme aussy pour la non jouissance d'un appenty de la cour <«< ruiné par la cheute, qui estoit arrivée d'ung grand pan de mur sur la rivière par « le débordement des grandes eaux... demandoient aussy diminution de ce qu'ils << avoient payé pour restablir partie des mangeoires et rasteliers des escuries que «<les gens de guerre avoient ruinés... >>> Ces faits de pillage et de dévastation nécessitèrent la reconstruction partielle de la maison de l'Aventure en 1654-1655, ainsi que nous l'indique un marché maçonnerie intervenu le 17 novembre 1656, entre Jean Lusson et Jean Gravier, me maçon à Corbeil. L'IMAGE SAINT-CLAUDE. Après avoir été louée pendant quelque temps à Alexandre François, sergent royal à Corbeil, garde des plaisirs du Roi en la Gruerie dudit lieu et hôtelier 2, l'hôtellerie de l'Aventure fut donnée à bail pour 7 ans, à Louis Mauclerc, hôtelier à Corbeil. Emplacement, no 11. La maison appelée l'hôtel Saint-Claude tenait d'une part à la maison de la Tête noire, d'autre part aux dépendances de l'immeuble portant l'enseigne de l'Aventure. L'enseigne de Saint Claude nous est révélée par deux baux de la maison où elle était appendue, passés devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, les 17 novembre 1631 et 10 mai 1655, consentis par Michel Daumont, archer des gardes de son Altesse royale et Elisabeth de Chartres, sa femme, le premier, au profit de Olivier Viollier, chapelier à Corbeil; le second, au profit de Claude Helin, tonnelier en la même ville, moyennant un loyer annuel de 52 livres. 1. Ce jardin était situé à la porte Saint-Nicolas. 2. Acte Clozeau du 4 mars 1653.
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 +|**UCAL_$B769659_00000278**| - - 56 - - LA TÊTE NOIRE. Emplacement, nº 13. L'immeuble appelé l'hôtel de la Tête noire, était composé de deux maisons qui, plus anciennement comprenaient trois corps de logis, tenant pardevant à la rue Saint-Spire, par derrière à la rue de la Boucherie, et d'un côté à l'hôtel Saint-Pierre. Le plus ancien titre s'y rapportant porte la date de 1309. A l'origine, une seule des maisons portait l'enseigne de « la Teste noire ». L'autre portait le nom de la Chaudière, qui devint plus tard la Cuisine de la tête noire. Nous en parlerons plus loin. La Tête noire, consistait en << une boutique avec cuisine sur le devant, cave dessous, petite salle derrière, 3 chambres et grenier au dessus, montée commune avec le voisin ». Par acte du 7 septembre 1636, Spire de Chartres, pâtissier à Corbeil, avoue tenir en censive du seigneur de Saintry, à cause du fief de Larchet, la maison, couverte de tuiles, rue Saint-Spire, où est pour enseigne « la Teste noire » lui appartenant, savoir: « Un quart de son propre, à luy escheu par la succession de Guillaume de Char- « tres son père, et les trois autres quarts qui appartenoient à Pierre de Chartres, par «<le recognoissant, acquis par sentence de licitation, faicte à la prevosté de Corbeil, << en date du 17 juin 1633, chargée envers le seigneur de Saintry de 8 deniers de <<< cens »>. Suivant contrat passé devant Spire Barré, notaire à Corbeil, le 15 janvier 1602, Guillaume de Chartres avait fait donation de 6 livres de rente au Chapitre de l'église de Saint-Spire, à prendre sur cette maison, pour la fondation d'un salut le jour des Rameaux. Cette rente ne fut pas toujours régulièrement acquittée, car, par une sentence du prévôt de Corbeil du 14 janvier 1684, Pierre et Jean Carsault, qui en étaient alors locataires, sont condamnés de << vuider leurs mains en celles du Chapitre de 138 livres 15 sols << pour arrérages échus au jour Saint-Martin 1683 ». Le 23 juin 1651, Michel Daulmont, garde des archers et Elisabeth de Chartres, sa femme, propriétaires de la maison de la Tête noire, consentaient un titre nouvel de 100 sols de rente à prendre sur elle, au profit du Chapitre de Saint-Spire, à cause de l'église NotreDame, y réunie. Par acte du 26 septembre 1655, Michel Daulmont fit bail de cette
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 +|**UCAL_$B769659_00000279**| 57 maison à Louis Sorieulx, voiturier, moyennant un loyer annuel de 85 livres. La maison de la Tête noire a été démolie au commencement du XVIIIe siècle. Il est déclaré dans un acte du 28 juin 1708 (1), par Jean-Dominique de Bourges, bourgeois de Paris, que les six livres de rente dues au Chapitre de Saint-Spire, étaient alors à prendre « sur une place ou estoit autrefois la maison de la teste noire ». L'immeuble édifié sur son emplacement et sur celui de la maison de la Chaudière, conserva la dénomination de l'hôtel de la Tête noire. Un contrat du 28 décembre 1756, passé devant Me Desmeures, notaire à Paris, nous fait connaître à ce sujet que François Crespy, chevalier, seigneur de Saint-Cézère, député aux Etats de Provence, céda à Aignan de Rouin, secrétaire de messieurs Bochard et de Tuder, conseillers de grande chambre, demeurant à Paris, trente livres de rente foncière due par la veuve et héritiers de François Saint-Amand, sur la maison de la Tête noire... LA CHAUDIÈRE, puis la CUISINE DE LA TÊTE NOIRE. Emplacement, nº 13. Cette enseigne, qui remonte au xive siècle, est mentionnée dans de nombreux titres. La maison de la Chaudière attenait à celle de la Tête noire; elle consistait en un corps de logis où il y avait boutique, cuisine, deux chambres au-dessus l'une de l'autre, grenier au-dessus couvert en tuiles. Spire de Chartres, qui en fit aveu au seigneur de Saintry, à cause du fief de Larchet (2) par acte du 7 septembre 1636, en avait fait l'acquisition de Pierre Plastrier et de Nicole Lajary, sa femme, qui était veuve en res noces de Jean Tricot, suivant contrat reçu par M. Le Bergier, notaire à Corbeil, le 14 décembre 1618, ensaisiné le 19 février suivant par Esther de Bouchefort, dame de Saintry. Cette maison appartint ensuite à Louis Mauclerc, marchand tan-- neur à Corbeil, qui la vendit avec un autre bâtiment et la cour (1) Minute Eloy Petit, notaire à Corbeil. (2) Cette maison était chargée envers le seigneur de Saintry de 2 sols 6 deniers de cens.
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 +|**UCAL_$B769659_00000280**| - - 58I séparative, le 16 avril 1650 (1) moyennant 1167 livres, à Pierre Marie, docteur en médecine, conseiller et médecin ordinaire du roi; celui-ci en changea l'enseigne, qui prit pour nouvelle dénomination « la Cuisine de la Tête noire ». Cette enseigne n'est-elle pas des plus pittoresques pour un médecin, surtout si ce médecin est du xvIIe siècle? Que se passaitil à la cuisine de la Tête noire? Nous ne saurions le dire. La maison de la Cuisine de la tête noire, chargée de 33 sols 4 deniers de rente envers le Chapitre de Saint-Spire, était possédée en 1796 par Claude Marie, chanoine, héritier de Pierre Marie, qui la vendit à Pierre Duclerc et Marie-Jeanne Godefroy, sa feinme. L'IMAGE SAINT-PIERRE. Emplacement, nº 15. La maison où pendait cette enseigne est connue dès le xve siècle. Elle tenait d'un côté à l'immeuble de Pierre Marie (1.1 Chaudière) et d'autre côté à la maison Saint-Mathurin, et à l'hôtel du Compas. Suivant acte passé devant Clozeau, notaire, le 21 septembre 1653, Spire Quinault, marchand boulanger et hôtelier à Corbeil, et Marguerite Paulin, sa femme, avant veuve de Roch Roblin, ont concédé à Jean Regnault, bourgeois de Corbeil, 20 livres de rente perpétuelle, <«< à prendre sur une maison à Corbeil, rue St-Spire, qui se consiste en trois <«< corps de logis, l'un sur le devant et sur ladite rue St-Spire, et les deux autres <«< sur le derrière, cour, montée et autres lieux; ladicte maison appelée l'hotel « Saint Pierre, où il y a cour, puits, cave qui s'estend sous la maison du Compas, << tenant d'une part à Pierre Marie, médecin, sur le derrière à l'hotel du Compas, «< d'un bout à la rue St-Spire, d'autre à la rue de la Boucherie, et de l'autre côté, << tenant d'une part, à la rue du Chapelet, d'autre aux hoirs de Launay, au lieu de « Spire Du Nas, d'un bout à la rue de la Boucherie ». Partie de cette maison, qui avait appartenu au commencement du XVIIe siècle à la veuve et aux héritiers de Pierre Aubry, fut louée par Spire Quinault à Adrien Debozayé, potier en terre à Melun, moyennant un loyer annuel de 72 livres (2). Par acte du 16 août 1733, Pierre de Cayeu, marchand de bois à Corbeil, et Marie Maschet, sa femme, cédèrent 27 livres to sols de rente, à prendre sur la moitié de la maison et l'hôtellerie où pendait pour enseigne « l'image Saint-Pierre, rue Saint-Spire ». (1) Minute Clozeau. - · (2) Acte Clozeau, 26 décembre 1651.
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 +|**UCAL_$B769659_00000281**| - ――― 59 SAINT-MATHURIN. LE COMPAS. Emplacement, nº 17. La maison de Saint-Mathurin, assise rue Saint-Spire, se trouvait entre l'hôtel Saint-Pierre et la maison portant l'enseigne du Compas. Elle existait dès le commencement du xve siècle. Deux chartes font mention de 32 sols parisis de rente, laissée à l'église SaintNicolas de Corbeil par Jehan Guibert et Etiennette Vaillant, sa femme, sur une maison sise à Corbeil, rue Saint-Spire, « joignant l'Imaige sainct Pierre ». La première, datée du 14 décembre 1423, est passée pardevant Symon Quentin, tabellion; la deuxième est un titre nouvel passé par Gabriel Parrichon, sergent, pardevant Spire Guespereau, substitut de Pierre Dupré, tabellion à Corbeil, le 15 mai 1535. La maison de Saint-Mathurin était de la censive du Chapitre de Saint-Spire, qui avait droit de percevoir 2 sols parisis de cens, ainsi que le constate la déclaration à terrier faite en 1607 par Magdeleine Parrichon. En 1720, elle appartenait aux héritiers de Claude Colin et à la veuve d'Abraham Pouville. Emplacement, no 19. La maison où pendait pour enseigne le Compas, tenait par devant à la rue Saint-Spire, par derrière à la rue de la Boucherie et d'un côté à l'hôtel du Cerf Volant. Elle relevait de la censive du Chapitre de l'église Notre Dame. Le cens annuel était de 8 deniers parisis. Des titres de 1515, 1560, 1599, 1650, 1681, 1698, font mention de deux rentes, l'une de 50 sols, au profit du Chapitre de Saint-Spire, l'autre de 100 sols, au profit de l'église de Notre-Dame, à prendre sur cette maison. Le Compas a appartenu au xvIe siècle à la veuve et aux héritiers de Denis Bourgoing, puis à Guillaume Chefdeville et à ses enfants, à Valentin Barry, à Germain Vieille, et à Jean Bureau. Au xvIIe siècle, il fut la propriété de : Imbert Rodet (1607); Nicolas Le Roux (1650); Nicolas Picart (1675); Pierre Jobidon (1698).
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 +|**UCAL_$B769659_00000282**| - - 60 LE CERF VOLANT. Emplacement, nº 21. La maison où « souloit pendre pour enseigne le Cerf Volant » était contiguë à la maison du Compas. Elle relevait de la censive de St-Jean en l'Ile. Suivant déclaration faite au terrier de cette seigneurie le 13 avril 1667, devant Regnault, notaire à Corbeil, Me Nicolas Tarteret, notaire royal et procureur à Corbeil, confesse que, à cause de Mathurine Tortouin, sa femme, il tient en censive de François de Thalouet, chevalier et grand trésorier de l'ordre de St-Jean de Jérusalem, commandeur de Loudun, et prieur du prieuré de S'-Jean en l'Isle de Corbeil, « Une maison couverte de tuiles, contenant deux corps de logis, l'un sur le de- «< vant, l'autre sur le derrière, cour au milieu; ladite maison sise à Corbeil, rue << St-Spire, où pendoit cy-devant pour enseigne le Cerf Vollant, tenant d'une << part à Jean Rousseau et Jehanne Quinault, sa femme, d'autre part à Nicolas Le « Roux, à cause de la maison du Compas, aboutissant pardevant sur la rue St-Spire, << par derrière sur la rue de la Boucherie, chargée envers St-Jean en l'Isle de «< 22 deniers parisis de cens ». LE GRIL. Cette maison était propre à Mme Tarteret, comme lui provenant de la succession de Jean Tortouin, procureur royal à Corbeil, son père. Emplacement, nº 23. La maison sise rue Saint-Spire, portant l'enseigne du Gril, tenait à droite à la maison du Compas, à gauche à l'hôtel du Gros tournois. En 1619, elle appartenait à Guillemette Hervy, qui en fit location, par acte passé devant Me Du Nas, notaire à Corbeil, le 15 avril, Jehan Boisneuf, procureur en cette ville. à Par déclaration à terrier, faite le 10 septembre 1667, Jean Rousseau, l'aîné, marchand, demeurant au faubourg S-Léonard, à cause de Jeanne Quinault, sa femme, fille et héritière de Perrette Pauchauvin, sa mère, a reconnu être propriétaire et tenir en censive de St-Jean en l'Ile, partie de la maison du Gril, qui était couverte en tuiles, avec cour derrière. Le surplus était en la possession de Charles Aubry. Cet immeuble était chargé de 8 deniers parisis de cens et de 8 livres de rente, payables annuellement le jour Saint Remy, envers St-Jean en l'Ile.
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 +|**UCAL_$B769659_00000283**| - 61 ――― LE GROS TOURNOIS, Emplacement, nº 23 bis. La maison du Gros Tournois, qui attenait à la maison du Gril, nous est connue dès le xvIe siècle. Elle était de la censive de Saint-Jean-en-l'Ile, qui avait le droit de percevoir annuellement 2 sols 7 deniers parisis de cens, ainsi qu'en fait foi la déclaration au terrier de cette seigneurie, faite le 21 février 1665 par Louise Granjon, veuve de Nicolas Hureau, bourgeois de Paris, y demeurant rue Saint-Honoré. Suivant titre nouvel consenti par devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 17 octobre 1655, cette dernière, reconnaissait être propriétaire : « d'une maison couverte de tuiles, sise à Corbeil, rue Saint-Spire, qui consiste « en chambre basse et allée, et trois chambres haultes, l'une sur l'autre, et gre- << nier au-dessus, montée hors d'oeuvre, petite cour et latrines; lad. maison ap- << pelée le Gros Tournois, tenant d'une part à Spire Quinault, d'autre part aux << enfants dudit Quinault, [à cause de la maison du Gril], par devant à la rue Saint- « Spire, par derrière à Guillin Guichard, apothicaire, à cause de sa femme. << Sur laquelle maison les religieux de Saint-Jean-en-l'Isle ont droit de prendre «< par chacun an, le jour Saint-Remy, la somme de trois livres 2 sols 6 deniers «< de rente, faisant la moitié de 6 livres 5 sols, dont l'autre moitié à la charge de <<< Guichard ». La veuve Hureau avait acquis cette maison du Chapitre de SaintSpire par contrat devant Me Clozeau, notaire, le 21 janvier 1648; elle avait été donnée au Chapitre par Madelaine Gallot, veuve de Claude Lefebvre, aux termes d'un acte reçu par Me Barré, notaire à Corbeil, le 20 septembre 1646. Enfin, suivant un autre contrat passé devant Me Charles Aubry, notaire à Corbeil, le 13 mai 1669, la veuve Hureau avait institué 3 livres 6 sols de rente au profit de la fabrique de l'église SaintSpire, sur cette maison du Gros Tournois, pour la fondation de trois messes basses: la première, du Saint-Esprit ; la seconde, de la Vierge; et la troisième, de Requiem avec le De profundis, et oraison à la fin de chacune d'icelles, « qui se disent le 20° avril pour Monsieur << Joachim Le Bon, prêtre, chantre et chanoine de St-Spire >>. En 1706, cet immeuble appartenait à Pierre Noël, qui l'avait acquis de Nicolas de Santeny, lequel était au lieu de la veuve Hureau. 1. Minute Regnault, notaire à Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769659_00000284**| --- ― 62 L'IMAGE SAINT-JEAN. LA CORNE DE CERF. Cette maison, de grande ancienneté, était contiguë à l'hôtel du Gros Tournois. Un acte passé devant Me Etienne Grégoire, notaire à Corbeil, le 5 octobre 1584 ¹, contient vente par Mathurin Besne, serrurier, demeurant à Sully-sur-Loire, à Mre Pierre Lefèvre, procureur au siège royal à Corbeil, de la 4º partie indivise, Emplacement, nº 25. «< d'une maison, sise rue St-Spire, appelée antiennement l'Imaige Sainct Jehan, << tenant la totalité, d'une part à l'hostel du Gros Tournois, d'autre part à la veuve « Jehan Langlois, d'un bout sur la dite rue St-Spire, et d'autre bout par derrière « à la maison du Lion d'or » 2. - Emplacement rue Saint-Spire, 27. L'immeuble dénommé autrefois l'hôtel de la Corne de cerf, était situé devant le grand portail du cloître et se trouvait entre la maison de l'Image Saint-Jean, et celle de l'Image Saint-Michel. Cette enseigne était fort ancienne à Corbeil. Des titres des années 1336, 1396, 1426, 1464, 1465, 1481, 1579, 1593, 1656, 1703, font mention de 8 deniers parisis de cens et de 40 sols de rente, que la communauté de Saint-Spire avait le droit de prendre et percevoir sur la maison de la Corne de cerf et sur la cour se trouvant derrière. Il était dû également, sur cette maison, 3 livres de rente au chapitre de Saint-Spire, en vertu des mêmes titres. Cet immeuble appartint au XVIe siècle à Léon Patin, notaire royal à Corbeil; Simonne Manuel, sa veuve, en fit déclaration au terrier de Saint-Spire en 1596. Elle fut acquise de cette dernière et des héritiers de Léon Patin, par Jehan Boisneuf, procureur royal à Corbeil. Le 21 septembre 1656, les héritiers de ce dernier Jehan Boisneuf, prêtre, curé de l'église de Saint-Germain du Vieil Corbeil, Alexandre Boisneuf, praticien, et Noëlle Boisneuf, se portant 1. Archives de S. et O. E. 6843. 2. Le Lion d'or se trouvait rue de la Boucherie.
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 +|**UCAL_$B769659_00000285**| - 63 --- forts de Jérôme et Marthe Boisneuf, leurs frère et sœur mineurs, déclaraient être propriétaires : (( <«< d'une maison et lieu sis à Corbeil, rue St-Spire, appelée l'hostel de la Corne « de cerf, tenant d'une part à Nicolas et Catherine Delamarre, d'autre à Pierre «Lesguillon, au lieu de feu Jacques Regnault, d'un bout par-devant à la rue StSpire, devant le Grand portail du cloistre »... L'IMAGE SAINT-MICHEL. En 1723, cette maison appartenait à Antoine Liesse, et à Mathurine Godefroy, sa femme. Emplacement, no 29. La maison, appelée l'Image Saint-Michel, se trouvait aussi devant le portail du cloître Saint-Spire; elle tenait à droite à l'enseigne de la Corne de cerf, et à gauche à la maison de l'Image Saint-Spire. D'après un titre nouvel de 25 livres de rente, consenti par Pierre Lesguillon, vitrier à Corbeil, et Sainte Houdé, sa femme, suivant acte passé devant Me Fontaine, notaire à Essonne, le 1er juin 1647, au profit de Jean Regnault, bourgeois de Corbeil, la maison de l'Image Saint-Michel, consistait en: <«< boutique sur le devant et cuisine sur le derrière, cave sous lesdits lieux, deux «< chambres à costé l'une de l'autre, deux autres chambres au-dessus et grenier; « tenant d'une part à Jean Boisneuf, procureur à Corbeil, à cause des hoirs Léon << Patin, etc... >> Par un autre acte, perçu par le même notaire le 6 mai 1647, Pierre Lesguillon avait reconnu que : « Sur ladite maison, la maladrerie de Corbeil, alors annexée à l'hôtel-Dieu « de Corbeil, a droit de prendre et percevoir par chacun an, le jour Saint-Remy, « 2 sols parisis de cens, et 4 livres tournois de rente de bail et d'héritage, le jour « Saint-Martin ». Pierre Lesguillon avait acquis cet immeuble de Me Spire Du Nas, l'aîné, notaire et procureur à Corbeil, suivant contrat du 13 avril 1646.
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 +|**UCAL_$B769659_00000286**| 64 L'IMAGE SAINT-SPIRE. La maison qui portait l'enseigne de l'Image Saint-Spire, se trouvait proche et devant le portail du cloître, à l'encoignure de la rue Saint-Spire et de la rue du Four du Puis, actuellement rue du Charbon Blanc. Emplacement, nº 31. Dans un titre nouvel du 9 janvier 1621, consenti par Paul Delamarre, marchand à Corbeil, qui en était alors propriétaire, au profit du chapitre de Saint-Spire, cet immeuble est ainsi désigné : « Une maison, sise à Corbeil, où pend pour enseigne l'image de St-Spire, << laquelle consiste en boutique et allée, sur le devant, cuisine derrière, cave des- <«< sous, chambre haute et grenier au-dessus; cette maison proche et devant le <«< cloître saint Spire, tenant d'une part à la rue et aux enfans Léon Patin, d'autre « part à la rue du Four du Puis, d'un bout par derrière à Pierre Simon, masson, << pardevant à la rue St-Spire ». LE POT DE FER. Aux termes d'un partage, intervenu le 31 juillet 1642 (1), entre Nicolas Delamarre, marchand à Corbeil, Jehan Cheron, boulanger, à Sucy-en-Brie, et Catherine Delamarre, sa femme; Germain Heullin, marchand à Corbeil, et Gabrielle Delamarre, sa femine, héritiers, pour chacun un quart de Paul Delamarre, leur père, et pour un tiers de Marie Delamarre, leur sœur, vivante, femme de Rémond Decourt, maître des ponts à Corbeil, la maison de l'Image Saint-Spire, estimée 500 livres, fut attribuée à Nicolas Delamarre. Cet immeuble était chargé de 60 sols de rente envers l'église Saint-Spire, et de 12 livres 10 sols aussi de rente envers la fabrique de l'église Saint-Jacques de Corbeil. (1) Minute de Me Clozeau. Rue Saint-Spire, nº 33. La maison où se trouvait l'enseigne du Pot de fer, faisait le coin de la rue Saint-Spire et de celle du Four du puis, actuellement rue du Charbon Blanc. C'était l'enseigne d'un maréchal. Cette maison était chargée de 15 deniers de cens envers le prieuré
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 +|**UCAL_$B769659_00000287**| 65 ―――――― de Saint-Guenault, de Corbeil, ainsi qu'il résulte d'une déclaration faite devant Me Popelin, notaire à Corbeil, le 11 juin 1751, par Claude Huché, maréchal et Etiennette Gonnet, sa femme, qui en étaient alors propriétaires (1). LES TROIS ROIS. Rue Saint-Spire, 33. L'enseigne des Trois Rois se trouvait appendue à un immeuble, plus anciennement appelé la maison de la Forge (2); il était contigu à l'hôtel Saint-Blaise; il tenait d'une part à la rue du Four du puis, autrement dit la rue du Charbon Blanc, et par derrière à l'hôtel du Mouton (3). Cette maison, d'après un titre nouvel de 1621, comprenait une boutique sur le devant, cellier derrière, deux chambres hautes, grenier, petite cour. Elle est mentionnée dans des titres de 1481, 1523, 1580, 1649, 1667, 1702. L'hôtel Dieu de Paris avait droit de percevoir annuellement 50 sols parisis de cens sur la maison des Trois Rois, qui appartenait, en 1536, à Valentin Berry, boucher. Elle était possédée en 1621 par Paul Delamarre, boucher à Corbeil, et en 1642, par Catherine Delamarre, sa fille, épouse de Jean Chéron, boulanger à Sucy, lequel, en 1643, fit bail de cette maison à Jean Philippe, menuisier à Corbeil, pour un loyer annuel de 66 livres. En 1715, elle appartenait à Louis Girard, maçon, et en 1770, à Nicolas Maschet fils; saisie sur lui à la requête de Jean Choquet, huissier à Paris, elle fut adjugée au Châtelet de Paris, en 1780, à Nicolas Jeangout, peintre à Paris, pour 1800 livres. SAINT-BLAISE. Emplacement: rue Saint-Spire, 35. La maison appelée l'hôtel Saint-Blaise, se trouvait entre l'hôtel dn Chapeau Rouge et l'hôtel des Trois Rois et tenait par derrière à l'hôtel du Mouton. Sa largeur était de 16 pieds 1/2 du côté de la rue Saint-Spire et de 14 pieds, par derrière; sa longueur était de 8 toises 1 pied, le tout dans œuvre. (1) Cueilloir de Saint-Guenault. Bibl. de la ville de Corbeil. Mss. (2) Il y avait aussi la maison de la Forge à la porte Parisis, près le vieux Château. (3) Cet hôtel avait autrefois son entrée principale rue du Four du Puits ou du Puis. Ce n'est que depuis 1720, à la suite de l'entreprise de Maschet, par nous rapportée, que l'entrée de cet hôtel se fit rue Saint-Spire. 1908. I. - 5
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 +|**UCAL_$B769659_00000288**| - 66 ―――― Cette maison est mentionnée dans des titres de 1304, 1600, 1619, 1620, 1632, 1681, 1702, desquels il résulte que le chapelain de la chapelle Saint-Blaise le second, fondée en l'église Saint-Spire, avait droit d'y percevoir une rente de sept livres 10 sols, et que le Chapitre en recevait 6 deniers parisis de cens. Par sentence des requêtes du 20 mars 1702, Nicolas De Launay du Perré, qui était au lieu des héritiers d'Alexandre Regnault, héritier lui-même de Jean De Launay, abbé de Saint-Spire, fut condamné au paiement de ces cens et rente. Dans une transaction intervenue devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, le 15 mars 1632, entre : << Vénérables et discrettes personnes Me Gabriel Mathis, conseiller, aumosnier «< du Roy, abbé séculier de l'église St-Spire de Corbeil, François Le Roy, François (( Aubry, Claude Seneschal, Gilles Gillet, François Rousseau, et Estienne Fleu- <«<rette, chanoines en l'église St-Spire, représentant le Chapitre, «Et Estienne Rivière, vigneron, demeurant aux Grandes Bordes-lès-Corbeil, « et Jeanne Selourge, sa femme, veuve de Spire Belliard ». Il est dit que : ་་ <«< Le 17 mars 1600, bail a esté faict par Claude Huard, chapelain de la Cha- ་་ pelle St-Blaise le second, fondée en lad. église, d'une maison et lieu dépendant « de la dite chapelle, sise à Corbeil, rue St-Spire, tenant d'une part à l'hostel «< du Chappeau Rouge, d'autre à Catherine Quantin, à présent Delamarre, d'un <«<bout et derrière à l'hostel du Mouton, d'autre bout et pardevant à la rue StSpire, AU PROFIT de Pierre Garnier et autres, moyennant 6 deniers parisis de <«< cens et deux escus et demi de rente ». Suivant acte passé devant Me Du Nas, notaire à Corbeil, Spire Beslicart, meunier à Corbeil, consentit bail pour 6 ans, au profit de Gérarde Gilbert, veuve de Claude Vivier, de la maison sise à Corbeil, appelé l'hôtel Saint-Blaise, moyennant un loyer annuel de 24 livres. LE CHAPEAU ROUGE. Emplacement: rue Saint-Spire, 37. La maison dite l'hôtel du Chapeau Rouge attenait à l'hôtel SaintBlaise, d'après des titres de 1544 et de 1632. Elle relevait de la censive du duché de Villeroy, à cause du domaine royal de Corbeil, y réuni. Une autre maison, sise rue Notre-Dame, portait aussi l'enseigne du Chapeau rouge.
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 +|**UCAL_$B769659_00000289**| - 67 - - LE MOUTON. Emplacement actuel: rue Saint-Spire, nº 39. L'hôtel du Mouton, encore existant, est sans contredit le plus ancien de la ville. Un titre de 1295 fait mention de 12 deniers parisis de cens à prendre sur lui par le Chapitre de Saint-Spire. Mais, à l'origine, cet hôtel, beaucoup plus important, s'étendait de la rue du Four Dupuis qui s'appelait aussi rue du Mouton (actuellement la rue du Charbon Blanc), jusques à la rue des Connins, actuellement rue de l'Arche; il avait entrée sur chacune de ces rues. Dans un titre nouvel, passé le 15 mars 1656, consenti au profit d'Etiennette Hideux, veuve de Jean Regnault, bourgeois de Corbeil, pour 37 livres 10 sols de rente, par Louis Mauclair, marchand à Corbeil, celui-ci déclare, en effet qu'il est propriétaire : <«< d'une maison, hostellerie et lieux ou pend pour enseigne le Mouton, sis à Cor- «< beil, en la rue du Four-Dupuis, aultrement dict la rue du Mouton, se consistant << en deux logis principaux: l'un sur le devant, où il y a entrée, allée, cuisine, << salle des deux côtés, par bas; deux chambres haultes, et grenier; un aultre << grand corps de logis sur le derrière, sur la rue des Connins, appliqué par bas «à allée, porte cochère et escuries; chambres haultes et greniers au dessus et gal- «<lerie; deux montées aux deux corps de logis avec un petit logis sur le devant, « et joignant; autre corps de logis à costé; tous les dits lieux couverts de tuiles << avec caves soubz le dit logis de devant; cour au milieu et puits. Le tout tenant, << d'une part à Noëlle Lefèvre veuve de Claude Huet, à cause de sa maison du << Sabot et aux héritiers de Me Delaunay, vivant prévost de Corbeil, d'autre à << Jean Tortouin, conseiller du roi, commissaire des guerres, et à Jeanne Chene- ◄ vière, vve de Jean Yvain, d'un bout pard¹ à la rue du Four Dupuis ; et d'autre << bout par derrière à la rue des Connins ». C'est seulement vers 1720, à la suite des tentatives faites par Masché, maître de l'hôtel de l'Image Saint-Louis, pour détourner la clientèle, que les propriétaires en transférèrent l'entrée principale rue Saint-Spire. Nombreux sont les titres s'y rapportant, du xire au xviie siècle. En 1460, l'hôtellerie du Mouton appartenait à Henry Georget et à Simon Balay, qui l'avaient acquis de Georget des Fontaines; l'église Notre-Dame de Corbeil avait le droit d'y percevoir une rente annuelle de 20 sols. Un titre de 1544 nous apprend que cette rente était alors due par les héritiers de Valentin Berry.
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 +|**UCAL_$B769659_00000290**| 68 ――― Le Chapitre de Saint-Spire jouissait également de 40 sols de rente sur l'hôtel du Mouton. Il paraît résulter d'un acte portant la date du 5 octobre 1644', que Spire Dauvergne, hôtelier du Mouton, était d'un caractère irascible. En effet, aux termes d'une transaction intervenue ce jour, entre lui et René Javeron, sergent des gardes du Roi, de la compagnie du sieur de Sainte-Suzanne, au sujet d'une rixe dans laquelle Javeron reçut un coup de pierre qui lui cassa une dent, Dauvergne lui paya une indemnité de quarante livres tournois. LA CLOCHE. La maison, connue sous l'enseigne de la Cloche, se trouvait à l'encoignure de la rue Saint-Spire et de la rue des Connins, actuellement rue de l'Arche. Elle consistait en « chambre basse et bouge, allée << et estable par bas, chambres hautes et grenier au-dessus >>. Elle relevait de la censive du duché de Villeroy. Emplacement: Rue Saint-Spire, nº 41. Nicolas Blondeau, marchand à Corbeil, qui était alors propriétaire de la maison de la Cloche, en fit location, par acte du 5 octobre 1643, devant Me Clozeau, notaire à Corbeil, à Jeanne Chenevière, veuve de Jean Yvain, hôtelière à Corbeil, pour une durée de cinq ans, du premier octobre, moyennant un loyer annuel de 75 livres. Aux termes d'un autre acte passé devant le même notaire, le 7 janvier 1644, Jean Martinet, commis à la recette, et tenant le compte pour Jean Touroux, fermier des aides de la ville de Corbeil, a : << accordé et abonné Jeanne Chenevière, veuve de Jean Yvain, hôtelière à Cor- <«< beil, en la maison de la Cloche, pour le temps et reste de la ferme, qui est de «< 4 ans 3 mois, du premier octobre 1643, pendant lequel temps elle pourra vendre << et débiter en destail et taverne, telle quantité de vin que bon lui semblera ». (A suivre) Cet abonnement fut consenti moyennant cent livres par an, payables par trimestre, plus deux sols pour livre « pour les droits de contrôle et autres accoustumés ». 1. Minute Clozeau. Emile CREUZET.
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 +|**UCAL_$B769659_00000291**| TABLEAU D'HISTOIRE AU RELAI D'ESSONNES (1647) Peu d'affaires embarrassèrent plus longtemps les rapports de Mazarin avec le Saint-Siège, que la promotion de l'archevêque d'Aix au cardinalat. Le ministre était loin de chercher à favoriser son frère Michel, dont l'esprit indocile s'accommodait mal de conseils impérieux; mais l'intérêt personnel et politique qu'il avait à amener pour la seconde fois la pourpre dans sa famille n'échappait à personne ce nouvel honneur créerait en sa faveur un parallèle avec Richelieu, et, surtout, contribuerait à traverser encore les desseins du roi d'Espagne. Mazarin n'obtint d'ailleurs gain de cause qu'après des années de négociations et grâce à l'appui fidèle d'Anne d'Autriche. La promotion se fit au consistoire du 7 octobre 1647: l'avis officiel parvint en France par messager extraordinaire avec une hâte extrême, comme il convenait à une nouvelle d'une telle importance. Le hasard voulut que le relai d'Essonnes vît le dénouement de cette longue intrigue ¹. Le 17 octobre, à quatre heures du soir, Jean-Baptiste Orlandi, 1. Le relai d'Essonnes était connu de tous sous l'ancien régime: Hesselin, intendant des plaisirs de Louis XIV, qui aimait à recevoir, profitait de cet arrêt forcé pour amener de grands personnages dans sa somptueuse maison de Chantemerle (Cf: A. DUFOUR, La reine de Suède à Essonnes, dans le Bulletin de la Soc. de Corbeil, 1906, p. 50 et ss.; La Barre, Antiquités de Corbeil, p. 18 et 19). Voir Essonnes cité dans S'-Simon, Mémoires, éd. Boislisle, t. x, p. 38.
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 +|**UCAL_$B769659_00000292**| 70 ― courrier du pape, arrivait à Paris, porteur des documents annonçant la promotion. Le nonce Bagni voulut les transmettre à la cour sans aucun retard et partit sur le champ pour Fontainebleau, où il espérait la trouver. La nuit tombée, il croisa à Essonnes « village à la moitié du chemin entre Paris et Fontainebleau » la reine-mère qui, devançant son fils, s'y était arrêtée « sans descendre de carrosse >> : il put lui faire révérence et lui communiquer le bref d'Innocent X à son adresse. Apprenant que le roi accompagné de Mazarin regagnait aussi Paris et devait passer au même lieu le lendemain matin, Bagni se résolut à ne pas poursuivre jusqu'à Fontainebleau, où il n'aurait pu arriver que fort tard et attendit le cortège royal. A l'heure dite, Louis XIV et le cardinal s'arrêtèrent à Essonnes pour << changer les équipages » et le nonce leur fit compliment sur les nouvelles dont il était chargé. Le roi, âgé alors de neuf ans, lui répondit << avec remerciements et démonstrations d'allégresse >>. Mazarin usa du même ton respectueux et reconnaissant: dans une entrevue aussi ouverte, il ne pouvait tenir un autre langage; mais Bagni s'aperçut peu après qu'il voulait considérer ce succès non comme une grâce obtenue, mais comme chose due et sans conséquence. Voici, d'ailleurs, le passage de la dépêche envoyée à Rome par le nonce au cardinal-secrétaire d'état Panziroli 2, où sont rapportées les rencontres d'Essonnes. Nous en donnons le texte d'après l'original qui se trouve aux Archives du Vatican, tome 95 de la Nunziatura di Francia et, à la suite, une traduction. CLAUDE COCHIN, Membre de l'Ecole française de Rome. Emmo e rmo sigre pron colmo, Alli 17 del passato circa le quattr' hore dopo il mezo giorno, Gio. Battista Orlandi corriero di Nostro Signore mi presentò il dispaccio 1. Voir la dépêche chiffrée du nonce au secrétaire d'Etat, 22 nov. 1647 (Archives du Vatican, Nunziatura di Francia, tome 96). Mazarin écrivit à ce même propos, dès le 18 octobre au duc de Longueville, manifestant une grande indifférence (Lettres de Mazarin, éd. Chéruel, t. II, p. 511). Signalons, à ce sujet, qu'il semble nécessaire de faire des réserves sur l'itinéraire de Mazarin indiqué par Chéruel d'une façon parfois conjecturale (Ibid. p. 961-964). Ce déplacement de Fontainebleau à Paris que fit Mazarin le 18 octobre, contredit certaines indications de lieu données par Chéruel; mais il faudrait étudier la réalité des dates et des lieux que le ministre assignait à sa correspondance. 2. Cette dépêche est datée du 22 novembre 1647.
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 +|**UCAL_$B769659_00000293**| 71 ――――― di V. E. col breve di S. Santità da presentar alla maestà di questa Regina per ocasione della promotione al cardinalato di Monsignore arcivescovo di Aix ; et essendo dubbioso se la corte che si trovava a Fontanablò fosse per ritornare a Parigi il giorno seguente, per non trattenere d'eseguire il commandamento di V. E. tanto con Sua Maestà come col sign. cardinale Mazarino in ocasione di gratia tanto segnalata e tanto desiderata fattali da Sua Beatitudine, mi mossi subito a quella volta et in Essona, che è un villaggio alla metà del camino frà Parigi e Fontanablò, essendomi incontrato che la Regina si era fermata alquanto senza smontare di carozza, li feci solo riverenza con esporre brevemente quello che dovevo ; al che S. Maestà mi rispose con la solita sua benignità et affetto d'aggredimento della gratia fattali da Nostro Signore e che nell' audienza che m'havrebbe data in Parigi si sarebbe meglio potuto esplicare. E perche il Re e il sign. cardinale dovevano venire la mattina seguente nel medesimo luogo a mutar le carozze, non potendo io arrivare a Fontanablò quella notte se non molto tardi e con incommodità di tutti, mi risolvi di non passar più avanti e feci il complimento con S. Maestà rallegrandomi dell' acquisto che haveva fatto d'un altro cardinale partiale della sua corona, per haver Nostro Signore promosso Mons. arcivescovo d'Aix a quella dignità con tanto gusto della Santità Sua quanto è stata e sarà sempre di compiacere e far ogni favore a questo Regno, in tutto quello che al suo paterno e benigno affetto fosse permesso. Sua Maestà rispose con ringraziamento e dimostrazione d'allegrezza. Feci anco il medesimo complimento col signore cardinale aggiungendo perchè N. Signore haveva confirmato a S. E. l'affetto particolare che sempre li ha portato e stima che fa del suo gran merito. Il sign. cardinale rispose con parole di molta riverenza significante l'obligatione che havrebbe professato a S. Beatitudine per tal gratia come con sua lettera et in voce da altro in suo nome sarà stato rappresentato alla Santità Sua »….. TRADUCTION Eminentissime et révérendissime seigneur, mon très honoré patron, Le 17 du mois passé vers les quatre heures après-midi, Jean-Baptiste Orlandi, courrier de Notre Seigneur me présenta la dépêche de Votre Eminence avec le bref de Sa Sainteté, pour le présenter à Sa Majesté la reine en l'occasion de la promo-
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 +|**UCAL_$B769659_00000294**| 72 tion au cardinalat de Monseigneur l'archevêque d'Aix; et comme il était douteux que la cour, qui se trouvait à Fontainebleau, dût retourner à Paris le jour suivant, pour ne pas différer d'exécuter les ordres de Votre Eminence, autant à l'endroit de S. M. que de M. le Cardinal Mazarin, à l'occasion d'une grâce aussi signalée et aussi désirée, à eux faite par Sa Sainteté, je me mis aussitôt en route de ce côté, et à Essonnes (qui est un village à la moitié du chemin entre Paris et Fontainebleau) il arriva que la reine s'était quelque peu arrêtée sans descendre de carrosse; j'allai seul lui faire ma révérence et lui exposer brièvement cela que je devais; à quoi Sa Majesté me répondit avec sa bienveillance coutumière et l'expression de son agrément pour la grâce à Elle faite par Notre Seigneur et de laquelle, en l'audience qu'Elle me donnerait à Paris, il se pourrait mieux parler. Et pour ce que le Roi et M. le Cardinal devaient venir le matin suivant en ce même lieu pour changer les équipages, comme je ne pouvais arriver à Fontainebleau ce soir là que très tard et avec incommodité pour tous, je résolus de ne pas aller plus avant; je fis mon compliment au Roi et me félicitai de l'acquisition qu'Il avait faite d'un autre cardinal partisan de sa couronne, par cela que Notre Seigneur avait promu M. l'archevêque d'Aix à cette dignité, avec, pour Sa Sainteté, autant de plaisir qu'elle en a eu et aura toujours à complaire et faire toute faveur à ce royaume, en toutes choses qui soient permises à sa paternelle et bénigne affection. Sa Majesté répondit avec remerciements et démonstrations d'allégresse. Je fis encore le même compliment à M. le Cardinal ajoutant cela que Notre Seigneur avait confirmé à Son Eminence l'affection particulière qu'il lui a toujours portée et l'estime qu'il fait de son grand mérite. M. le Cardinal répondit avec des paroles de grande révérence, marquant l'obligation qu'il professerait envers Sa Béatitude pour cette grâce, ainsi que serait, par une sienne lettre, et de vive voix par une autre personne en son nom, exprimé à Sa Sainteté.
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 +|**UCAL_$B769659_00000295**| SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX COMPTE-RENDU DES SÉANCES ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue le 25 mai 1908, à l'Hôtel de ville de Corbeil, Sous la présidence de M. le Dr BOUCHER, Vice-Président. La séance est ouverte à 3 h. 1/2. Sont présents: MM. Bricard, Boucher, V. de Courcel, Creuzet, Depoin, Dubois, Delessard, Dufour, Gaitet, Grand, Humbert, Abbé Jalley, Jarry, Lasnier, Lelong, Popot, Vollant, Walter. Des excuses par écrit sont présentées par MM. JeancourtGalignani, d'Etiolles ; E. Lefèvre, d'Etampes; Mottheau, de Brunoy; Paisant, de Versailles; Bourdin, Marc Pasquet et Guébin, de Corbeil; Amodru, de Chamarande; l'Abbé Destarac, de Wissous ; Allorge, de Montlhéry ; et Max. Legrand, d'Etampes. M. le Président annonce à l'Assemblée la grande perte qu'elle vient de faire, le 23 de ce mois, dans la personne de M. François Coppée, qui était Président depuis 10 ans de la Société de CorbeilEtampes. 1908. ― II. 6
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 +|**UCAL_$B769659_00000296**| - 74 - La personnalité du grand poète qu'était Coppée, ajoute M. le Président, est trop connue pour que j'essaie ici de faire son éloge; cet éloge est d'ailleurs dans toutes les bouches, car il était universellement admiré pour son grand talent, et aimé pour sa bonté qui était proverbiale. Sa mort est un deuil général pour la France entière, et aussi pour l'Académie française, dont il était l'un des membres les plus appréciés. M. F. Coppée avait toujours témoigné beaucoup de bienveillance à notre Société qui, dans cette triste circonstance, s'associe au deuil général, en manifestant les vifs regrets que lui cause la perte de son illustre Président. L'Assemblée, prenant une vive part aux regrets exprimés par M. le Président, le remercie hautement du souvenir ému qu'il vient d'adresser à la mémoire de François Coppée ; la parole est ensuite donnée à M. le Secrétaire-général pour la lecture de son rapport annuel sur la situation et les travaux de la Société pendant l'exercice 1907; celui-ci s'exprime en ces termes : Messieurs et CHERS COLLÈGUES, Conformément à nos statuts, je viens, en 1908, comme je l'ai fait les années précédentes, vous dire ce qu'a été notre Société et ce qu'elle a fait pendant l'année qui a pris fin le 31 décembre 1907. Mon premier devoir est de saluer la mémoire des collègues disparus pendant cette période; cette liste est toujours trop longue au gré de nos désirs; en 1906 nous avions enregistré six décès, aujourd'hui nous en comptons sept pour l'année 1907, et cette ére funèbre n'est pas close, car nous aurons à rendre compte en 1908 de la mort de M. l'abbé Muret, curé de Brunoy, de MM. Oudiou et Petit, de Corbeil, tous trois récemment décédés. Les Collègues que nous avons perdus en 1907 sont MM. le Dr Devouges, de Corbeil, Edouard Delessard, de Ris, Pinat, de St-Germain, Boselli, de Lille, Lehideux Ernest, de Paris, Chevalier, de Chartres et Prosper Thirrouin, de Lisses. Dans le second bulletin de 1907, à l'article Nécrologie, j'ai rendu à ces regrettés disparus, l'hommage qui leur était dû; je n'ai donc point à y revenir. A ces sept manquants nous avons à ajouter quelques démissions, celles de MM. Bourdon, ancien receveur des finances à Corbeil, qui est allé habiter Paris et n'a pas cru pouvoir rester avec nous; Lafollye, architecte à Paris; Goujet, avocat, anciennement à Saintry, actuellement à Paris ; et Sabatier, Maire de Viry-Chatillon. Pour combler ces 11 vides, causés par sept décès et 4 démissions, plus ou moins motivées, j'ai le plaisir de vous annoncer l'entrée dans notre Société de 18 nouveaux membres dont voici les noms:
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 +|**UCAL_$B769659_00000297**| -- - 75 1º M. Clavier, Paul, Architecte à Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 2º M. Thomas, Henri, à Étampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 3º Mme Morel d'Arleux, à Paris et Brunoy, présentée par MM. l'abbé Muret et Robert Dubois. 4° Mlle Duval, institutrice à Palaiseau, présentée par MM. le Dr Boucher et Dufour. 5º M. l'abbé Clément, curé de Génainville (S.-et-O.), présenté par MM. l'abbé Destarac et Dufour. 60 M. Humbert, notaire à Brunoy, présenté par MM. Robert Dubois et Guébin. 7º M. Dupuy-Dutemps, percepteur à Corbeil, présenté par MM. Jarry et Lelong. 80 M. Thomas, architecte de la ville de Corbeil, présenté par MM. Oudiou et Dufour. 9º M. Pastré, Joseph, au Château de Beauvoir et à Paris, présenté par MM. le Dr Boucher et Dufour. 10° M. Baudelot Lucien, avocat à Paris, et à Brunoy, présenté par MM. l'abbé Muret et Robert Dubois. 11º M. Lebret Georges, avocat, ancien garde des sceaux, à Paris, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 120 M. Amiot Henri, avocat à Paris, présenté par MM. Lelong et Guébin. 13° M. Amodru, député, au château de Chamarande, et à Paris, présenté par MM. Lefèvre et Dufour. 14º M. Lescuyer, notaire à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Thomas. 150 M. Gronnier, Principal du Collège d'Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Girondeau. 16° M. Bunel, agent d'assurances à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 170 M. Mauduit, géomètre à Etampes, présenté par MM. Lefèvre et Hutteau. 18° M. Thirrouin, Achille, à la ferme de Beaurepaire, présenté par MM. Dufour et Loisel. Nous n'avons donc pas trop à nous plaindre, puisque, malgré les pertes subies, notre effectif se trouve encore augmenté ; c'est donc avec satisfaction que nous pouvons constater la prospérité toujours croissante de notre société, qui commence, avec 1908, sa quatorzième année d'existence. Cet heureux résultat est dû à l'ensemble de nos travaux qui sont justement appréciés, aussi bien à Corbeil que dans les départements, et un peu aussi, permettez-moi de le dire, à la bonne tenue de nos publications, dont le bon papier de Hollande et les beaux caractères elzéviriens ont été très remarqués par les bibliophiles. Nos deux bulletins de 1907 ont paru en temps normal. Le premier commence, après les pièces liminaires qui occupent les 38 premières pages, par une savante étude archéologique sur les portails et la fortification
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 +|**UCAL_$B769659_00000298**| - - 76 - de l'Eglise Notre-Dame d'Etampes, due à notre Collègue M. Eugène Lefèvre, d'Etampes. Nous devons féliciter M. Lefèvre qui a fait preuve dans ce travail d'une science archéologique peu commune. Trois belles gravures ornent et expliquent à souhait cette intéressante monographie. M. Forteau, d'Etampes, continue dans ce bulletin ses curieuses recherches sur l'ancienne paroisse de St. Pierre d'Etampes, où les habitants de la région trouveront d'utiles renseignements sur les anciennes familles de la ville d'Etampes et de ses environs. Ce premier bulletin se termine par une curieuse notice sur la déchristianisation de la commune de Ris-Orangis, due à notre Collaborateur, M. F. Dieudonné. Nous avons déjà eu l'occasion (1) de nous occuper de la commune de Ris qui fut si agitée pendant la Révolution, alors que, renonçant à son ancien nom, elle avait pris celui de Brutus. La notice de M. Dieudonné ne fait pas double emploi avec notre article de 1904 sur le même sujet, elle le complète plutôt ; il en résulte que ces deux notices forment un ensemble très intéressant pour cette commune de Ris, bien assagie maintenant. Le second bulletin s'ouvre avec l'agréable compte-rendu de la promenade archéologique du 24 juin 1907, qui avait pour but la visite de la vallée de Chevreuse et de l'Abbaye des Vaux-de-Cernay. Cette charmante excursion, favorisée par un temps à souhait, a eu le succès qu'elle méritait, et la relation qui en a été faite par un confrère aussi érudit qu'aimable a contribué encore à assurer le souvenir de cette intéressante partie de campagne où, malgré le plaisir que tous en ont éprouvé, l'archéologie n'a pas perdu ses droits, car la visite de l'Abbaye-des Vaux de Cernay a été un vrai régal d'Antiquaires. Ce bulletin se continue par un nouvel article de M. Forteau sur la paroisse disparue de SaintPierre d'Etampes, faisant suite à ceux déjà publiés. Nous avons dit plus haut le bien que nous pensions de la notice de M. Forteau, nous n'avons donc pas à y revenir. Nous arrrivons ensuite au travail important de notre très érudit Collègue M. Creuzet, sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil. Cette notice n'est que l'introduction d'un travail plus important que nous continuerons dans un bulletin suivant; mais elle nous montre déjà tout le parti que l'auteur a su tirer des recherches aussi nombreuses qu'assidues qu'il a faites dans les anciens minutiers des notaires de notre région. Grâce au travail de M. Creuzet, le vieux Corbeil des siècles passés n'aura plus guère de secrets pour nous ; il nous fera remonter le cours des ans pour nous montrer l'ancien tracé de nos vieilles voies, et la physionomie des maisons d'autrefois; bien peu de celles-ci échapperont à sa savante analyse, et ce sera une excellente restitution de ce qu'était le Corbeil du moyen âge. Il est à noter que (1) Voir dans notre bulletin de 1904, page 139, l'article intitulé Fête civique et philosophique en la commune de Brutus, ci-devant Ris, le 10 jour de la soconde décade de frisnaire an II. (10 Décembre 1903).
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 +|**UCAL_$B769659_00000299**| 77 ――――― l'imagination ne joue aucun rôle dans ce récit, car partout l'auteur s'appuie sur des documents authentiques dont il indique la source et l'origine. Je crois donc être votre interprète, Messieurs, en remerciant M. Creuzet pour son ouvrage aussi érudit qu'intéressant et qui fera, je n'en doute pas, grand honneur à notre société. Notre Collègue, M. Auguste Mallet, se livre, lui, à un travail d'un genre tout différent, car il est un fervent disciple de la science préhistorique, et c'est dans cet ordre d'idées, qu'il nous a donné, pour ce bulletin, un nouvel article sur l'industrie paléolithique des grès et des meulières de la région des grès de Fontainebleau. Peu nombreux sont les confrères qui s'occupent de l'archéologie préhistorique; elle a cependant quelques adeptes parmi nous, et ceux-ci sauront gré à M. A. Mallet de ses recherches et de leurs résultats. Cette notice est accompagnée d'une planche où l'on voit douze spécimens des trouvailles de M. A. Mallet. Vient ensuite la bibliographie annuelle pour 1906-1907. Elle est plus complète encore que les années précédentes, puisqu'elle occupe les pages 130 à 140, et nous l'avons améliorée en y introduisant l'ordre alphabétique qui rend les recherches plus faciles. A la bibliographie succède une petite notice qui ne manque pas d'intérêt, car on s'y occupe de Jean de la Barre, ancien Prévôt de Corbeil et historien de cette ville, dont il a publié l'histoire en 1647. Nous savions de la Barre ce que tout le monde en sait, c'est-à-dire qu'il a été notre Prévôt de 1607 à 1624 et que c'est pendant sa Prévôté qu'il a écrit l'histoire de Corbeil, mais rien de plus. Aujourd'hui nous le connaissons un peu mieux, car de récentes découvertes, faites dans nos archives, ont permis d'obtenir des renseignements plus complets sur notre ancien Prévôt; c'est ainsi que nous sommes édifiés maintenant sur sa naissance, sa famille, son mariage et ses travaux. Et ce qui est intéressant, c'est que ces détails nous sont fournis par lui-même, dans un document écrit de sa main et qui fait partie des Archives de Corbeil (1). C'est donc une autobiographie de notre Prévôt, que nous publions et nous avons été heureux de la faire figurer dans notre bulletin. Nous arrivons à la Chronique annuelle destinée à rappeler les faits saillants survenus au cours de l'année dans notre contrée. Les bouleversements qui se sont produits à Corbeil à la suite des énormes travaux entrepris par les Grands moulins, ont défrayé déjà notre chronique de 1906, et ils nous ont donné occasion, pour 1907, d'écrire un article sur le Château Royal de Corbeil et la Sainte Chapelle de S. Louis. Tout ce qui restait de l'ancien Château de Louis VI a disparu, et les travaux de nivellement du terrain qu'il occupait ont permis de retrouver des restes de la Sainte Chapelle bâtie par Saint Louis; pieusement nous avons recueilli ces intéressants débris, futs de colonnes, chapiteaux, pierres sculptées etc., et nous les avons transportés au musée Saint-Jean, qui abrite les souvenirs et les vestiges de notre ancienne cité. (1) Série FF", 1624.
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 +|**UCAL_$B769659_00000300**| 78 Nous signalions encore dans cette Chronique un acte de vandalisme commis dans l'ancien château de Juvisy, devenu l'hôtel de ville de cette commune; l'inauguration du monument élevé à Corbeil, dans les allées St-Jean, à la mémoire des enfants de l'arrondissement, morts pour la patrie, et enfin un article sur des sépultures antiques découvertes dans l'ancien parc de la Faisanderie, situé entre Villeneuvele-Roi et Ablon, et où s'édifie un nouveau centre d'habitations. Puis notre bulletin se termine par la nécrologie annuelle, où la plupart des noms cités figurent déjà au commencement de ce rapport. En résumé nos bulletins de 1907 forment un beau volume de 176 pages, bien imprimé en caractères elzéviriens, sur papier Hollande véritable, et orné de quatre belles gravures; nous y avons donné tous nos soins et je me plais à espérer qu'il aura mérité vos suffrages. Quant à la série de nos mémoires, nous vous avons distribué le Tome VI, 1er volume de l'histoire de Saintry, par M. Creuzet, dont nous avons reconnu le mérite dans le rapport précédent; puis le tome VII, promenade archéologique en Seine-et-Oise, ouvrage enrichi de 150 gravures de monuments et objets d'art appartenant tous à notre département de Seine-et-Oise. Pour l'avenir, nous pouvons déjà dire que le 1er bulletin de 1908 est sous presse et déjà assez avancé, et que le tome VIII de nos mémoires est également en cours d'impression; c'est le 1er volume d'une importante monographie de la belle commune de Brunoy, qui sera ornée d'assez nombreuses gravures. Je dois aussi vous parler de notre musée St-Jean, qui continue à jouir de la faveur du public. Nos collections s'accroissent tout doucement et nos nouvelles vitrines peuvent encore recevoir des dons quand il en viendra. Au risque d'anticiper un peu sur l'année 1908, je voudrais vous parler d'un fait important qui se produit actuellement pour notre musée St-Jean. Vous savez que je ne cesse pas de solliciter du ministère l'octroi de tableaux ou de sculptures qui feraient si bien dans notre belle église St-Jean, où nous avons tant de place disponible. Eh bien, il y a quelques mois, en réponse à mes demandes réitérées, j'ai reçu avis du ministère que l'on allait mettre à notre disposition des moulages de statues célèbres, et, sur une liste qui me fut envoyée, j'ai choisi une dizaine de statues très grandes et très belles, j'en donnerai le détail dans le rapport suivant. Le temps s'est passé, mais enfin j'ai reçu l'avis que ce que je demandais allait m'être expédié, et cela est arrivé sous la forme de 8 caisses pesant ensemble 1750 kilos. La ville, à qui tout cela est adressé, a déjà payé plus de 550 fr. de frais d'emballage et de transport. J'ai fait ouvrir les caisses, mais il me faut du monde, c'est-à-dire des hommes spéciaux pour mettre debout et placer ces belles et lourdes statues. Alors je vais m'adresser au Directeur du musée de sculpture comparée du Trocadéro ; je le connais bien, et je suis sûr qu'il me donnera de bons avis et aussi de bons ouvriers qui me feront le grand travail de mettre tout cela en place, et je ferai payer leur déplacement par la ville. Entre temps, toujours aux frais de la ville, je vais
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 +|**UCAL_$B769659_00000301**| - 79 - faire faire des socles en bois pour recevoir mes statues, et quand tout sera en place et bien terminé, je vous convierai, chers Collègues, à venir à St-Jean, pour admirer nos nouvelles acquisitions et l'ensemble général de nos collections qui aura pris ainsi un aspect agréable que je lui souhaitais depuis déjà longtemps, sans pouvoir l'obtenir. Enfin, c'est sur ce chant de victoire que je termine ce rapport, en vous remerciant de la patience avec laquelle vous avez bien voulu l'écouter, et avec l'espoir que vous ne lui refuserez pas votre approbation, dont j'ai grand besoin pour accomplir la tâche laborieuse que vous m'avez fait l'honneur de me confier, en me la renouvelant d'année en année depuis quatorze ans. A la suite de cette lecture, M. le Trésorier donne connaissance, dans les termes suivants, de la situation financière de la Société pendant l'année 1907: COMPTE-RENDU FINANCIER DE 1907 ET SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 1907 Recettes en 1907 Cotisations de l'année 1907 Cotisations arriérées de 1905 et 1906. Subvention de Madame Aymé Darblay (Musée S' Jean). Subvention du Conseil général Prix de vente de Bulletins Intérêts des fonds placés. Total des recettes de l'année : A ajouter le solde de l'exercice 1906, soit. donnant un total de. A. D. Dépenses 1° CONCERNANT LE MUSÉE SAINT-JEAN Traitement du gardien et entretien du jardin. Note de menuiserie . 2.015 20 >> 100 100 30 » 129 15 2.394 15 3.997 40 6.391 55 564 40 3 » 567 40
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 +|**UCAL_$B769659_00000302**| 80 - . Frais d'impression du Bulletin Reymond, notes de clichés Souscription à la Promenade Archéologique en Seineet-Oise. 2º CONCERNANT LA SOCIÉTÉ Report. · · A Bellin, solde du volume Saintry Frais de recouvrement des cotisations · Excursion à Chevreuse, reliquat des dépenses Impression de convocations et achat d'un registre de quittances Note de menuiserie, tablettes Frais d'administration, de poste et déboursés divers. Total des dépenses : · • Récapitulation Recettes. Dépenses Solde disponible au 31 décembre 1907. Représentés par : En compte courant chez MM. Mallet, banquiers. I livret de caisse d'épargne Espèces en caisse. Somme égale : Répartition des fonds Fonds libres Somme réservée comme provenant de rachats de cotisations par 25 membres fondateurs. Certifié exact, • Le Trésorier: POPOT. 567 40 713 70 166 > 500 » 200 >> 62 » 4650 3785 17 » 115 70 2.426 15 6.391 55 2.426 15 3.965 40 3.790 80 92 20 82 40 3.965 40 1.465 45 2.500 A la suite de cet exposé, M. le Président invite l'assemblée à donner son approbation au compte-rendu du secrétaire général et au rapport financier du trésorier. A l'unanimité et sans observations, l'assemblée approuve ces deux rapports et donne au trésorier décharge pleine et entière, puis elle vote de chaleureux remerciments aux deux auteurs pour leur zèle envers la Société, ainsi que pour leurs intéressantes communications.
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 +|**UCAL_$B769659_00000303**| 81 - L'ordre du jour appelle ensuite les élections qui doivent se faire, conformément aux statuts, chaque année à l'assemblée générale. En conséquence, M. le Président donne lecture de l'article VII des statuts, qui est ainsi conçu: La Société est administrée par un Conseil composé de vingt-et-un membres, élus pour trois ans en assemblée générale. Le Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. Le tiers du Conseil sortant en 1908 se compose des sept membres suivants MM. Depoin, abbé Genty, Lasnier, Vollant, Lelong, Mareuse, Marc-Pasquet. M. le Président invite donc l'assemblée à procéder à la nomination de sept membres du Conseil, et il désigne à ses suffrages les sept membres sortants qui sont rééligibles. A l'unanimité, sont renommés membres du Conseil, pour trois années, MM. J. Depoin, abbé Genty, Lasnier, Vollant, Lelong, Mareuse et Marc Pasquet. M. le Président rappelle ensuite que, conformément aux articles II et XIV du règlement, l'assemblée générale doit nommer chaque année les membres du bureau. Obéissant à cette invitation, l'assemblée renouvelle, par acclamation, pour une année, les pouvoirs du bureau tout entier ; elle maintient de même en exercice, pour la même période, les membres du Comité de publication. et L'ordre du jour appelle ensuite l'assemblée à désigner le lieu et la date de l'excursion archéologique annuelle pour la présente année 1908. Plusieurs buts d'excursion sont successivement proposés et, après discussion, l'assemblée, à l'unanimité, décide que l'excursion archéologique aura lieu, cette année, au château de Montgermont, près de Ponthierry, à Pringy et à Damemarie-les-Lys, que la date de cette excursion est fixée au lundi 22 juin 1908. Pour terminer la séance, M. le Président donne la parole à M. Creuzet ; celui-ci lit une très curieuse notice sur l'atelier monétaire qui a existé à Corbeil au milieu du xvII° siècle. Ce travail très intéressant est le fruit de recherches nombreuses faites dans les minutiers de Corbeil et des environs, il est écouté avec l'attention qu'il mérite, et l'auteur est vivement félicité pour le succès de ses savantes recherches (1). L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 heures 1/2. A. D. (1) Cette notice sera insérée dans un de nos prochains bulletins.
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 +|**UCAL_$B769659_00000304**| EXCURSION ARCHÉOLOGIQUE A PONTHIERRY, AU CHATEAU DE MONTGERMONT, A PRINGY ET A L'ABBAYE DU LYS LE 22 JUIN 1908. Cette excursion n'a pas été favorisée par le temps ; l'on se trouvait alors dans une période pluvieuse dont il était impossible de prévoir la fin, et cependant cette journée de 22 juin ne fut pas mauvaise, la pluie, qui tombait encore la veille, avait fait relâche, et, en somme, la journée fut bonne et exempte de chaleur et de poussière. Mais les averses des jours précédents avaient effrayé beaucoup de personnes qui avaient promis de venir et qui se dégagèrent au dernier moment, d'où une réduction sensible dans le nombre des excursionnistes. D'autres causes encore avaient nui au succès de cette journée : des maladies, des deuils et surtout la conférence des Sociétés savantes de Seine-et-Oise, qui avait eu lieu huit jours auparavant à Etampes. Toutes ces causes réunies firent qu'au lieu d'être 50 ou 60, comme les années précédentes, nous n'avons eu à enregistrer qu'une trentaine de convives au déjeûner, mais ceux-là étaient heureux de ne pas s'être laissé influencer par les pronostics fâcheux qui avaient retenu les autres, car, en réalité, le temps était fort agréable. La route de Corbeil à Ponthierry (12 kil.) est longue et sans attraits, aussi nous avions envoyé un omnibus vide à Ponthierry pour les excursions de la journée, tandis que les excursionnistes partaient plus tard, par le chemin de fer, et arrivaient à 10 h. 12m à Ponthierry,
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 +|**UCAL_$B769659_00000305**|
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 +Château de Montgermont (Seine-et-Marne).
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 +|**UCAL_$B769659_00000306**|
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 +|**UCAL_$B769659_00000307**| 83 - où ils étaient rejoints par d'autres voyageurs venus par leurs propres moyens. Notre collègue, M. le comte de Montgermont, propriétaire du château du même nom, nous attendait à la gare et se mettait, avec la plus parfaite obligeance, à notre disposition pour nous faire visiter son château et le magnifique parc qui l'entoure, et dans lequel se trouvent des ruines qui offrent un grand intérêt pour notre ville de Corbeil. Monsieur de Montgermont nous conduisit donc au château dont il nous fit les honneurs de la façon la plus gracieuse, nous offrant des gâteaux et des rafraîchissements, et nous faisant visiter sa curieuse bibliothèque et les objets d'art épars dans cette belle demeure. Mais nous avions hâte d'aller dans le parc visiter les vestiges si intéressants de la plus belle église de Corbeil détruite en 1821. Ceci appelle une explication, la voici : L'église Notre-Dame était un admirable édifice roman du xiie siècle, bien connu des archéologues. Pendant tout le moyen âge et jusqu'à nos jours, elle avait été la gloire de notre vieux Corbeil. Elle fut désaffectée à la Révolution et livrée à tous les outrages pendant cette triste période. Tour à tour salle de théâtre, de danse, grenier à foin, cabaret, caserne de gendarmerie, elle subit toutes les mutilations possibles. Six admirables statues ornaient son portail, quatre ont disparu; Lenoir a sauvé les deux autres; transportées à St-Denis, elles y font l'admiration des visiteurs. Ces deux statues sont bien connues, elles ont été reproduites dans de nombreux ouvrages d'archéologie. Le musée Saint-Jean, à Corbeil, en possède une très belle copie en pierre. La tempête passée, on rendit au clergé les anciens édifices du culte non aliénés; Notre-Dame échut à la paroisse de St-Spire, la seule de Corbeil, mais celle-ci avait fort à faire pour pouvoir rendre au culte cet édifice de St-Spire, bien maltraité lui aussi, alors que toutes les ressources, rentes, propriétés, etc., avaient disparu. On ne put donc rien faire pour cette pauvre église Notre-Dame, qui était dans un état lamentable. Elle resta sans réparations et livrée aux baladins de passage qui y donnaient des représentations. Cet état de choses dura jusqu'en 1820, alors que la pauvre église menaçant ruine, était un objet de crainte et des plaintes de la population. C'est alors que ne pouvant ni l'utiliser, ni la réparer, on décida de la vendre et de la démolir, ce qui eut lieu entre les années 1821 et 1824. M. le Comte de Gontaut-Biron était alors propriétaire du château
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 +|**UCAL_$B769659_00000308**| - 84 - de Montgermont ; il passait un jour à Corbeil pendant qu'on travail. lait à la démolition de la pauvre église ; en homme éclairé qu'il était, il s'apitoya sur le sort de ce curieux monument livré à la pioche des démolisseurs, et s'entendit avec les entrepreneurs pour se faire céder une travée et quelques autres débris de cet intéressant monument; les pierres, numérotées, furent transportées à Ponthierry et réédifiées dans le parc du château de Montgermont. C'était là le but principal de notre excursion et une sorte de pélerinage, aussi ce fut avec un pieux respect que nous avons contemplé et admiré ces beaux restes d'un vénérable monument que la ville de Corbeil regrettera toujours. Cette église de Notre-Dame avait été dessinée, gravée et reproduite en maint endroit, nous la connaissons donc bien, et il était curieux d'entendre plusieurs de nos collègues qui reconnaissaient telle ou telle partie de l'édifice et qui en expliquaient les détails. Peu de personnes à Corbeil connaissent ces curieuses reliques d'un monument disparu, hélas ! et qui offrent un si grand intérêt pour notre ville. L'on ne pouvait s'arracher à la contemplation de ces glorieux débris, et cependant le temps s'écoulait et les estomacs rappelaient que l'heure du déjeuner avait sonné; il fallut donc quitter ces belles ruines pour aller à la salle du banquet. Le déjeuner avait été prépare par une grande cuisinière de bonne maison, retirée à Corbeil, et qui avait tenu à honneur de reprendre pour un jour le tablier et mettre son talent à notre disposition; il est vrai de dire que l'hôtelier était son neveu. Aussi nous avons eu un déjeuner très fin et très soigné, on en peut juger par cet extrait du menu, auquel nos excursionnistes ont largement fait honneur. Matelote d'anguilles de Melun Filet de bœuf jardinière du lys Poulardes de Moulignon Jambon d'York à la gelée Salade de Montgermont etc. etc. La satisfaction des convives se traduisit par de chaleureux remercîments à l'aimable cordon bleu, et un toast en son honneur. M. de Montgermont avait bien voulu accepter de prendre part à ce déjeuner. Au dessert l'un des nôtres, orateur d'occasion, le
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 +|**UCAL_$B769659_00000309**| 85 de2014 is OK31 TASUT Ronnie 203 4*** # # Cre preke COST + C.025 Ste each Fre 02/ remercia bien cordialement de son aimable réception et aussi de sa présence à notre table; puis il exprima tous les regrets de la Société de ne pas avoir son Président habituel, M. le Dr Boucher, qu'un empêchement imprévu avait retenu à Corbeil; il regrette d'autant plus son absence, dit-il, qu'il se trouve obligé de le remplacer, sans posséder les qualités qui distinguent notre cher Président. C'est pourquoi cet orateur improvisé, réclamant l'indulgence de ceux qui veulent bien l'écouter, continue ainsi : Après avoir de nouveau remercié l'aimable châtelain de Ponthierry, il rappelle que Montgermont était, avant la Révolution, une paroisse qui relevait du diocèse de Sens; elle avait une église, peu distante du château actuel, qui fut détruite en 1791, et la paroisse qu'elle desservait fut réunie à celle de Pringy, village voisin, incorporée elle-même au diocèse de Meaux, lors de la nouvelle formation des évêchés. Mais, lors de la démolition de cette église de Montgermont, le Comte de Gontant-Biron, propriétaire alors de cette terre, racheta quatre pierres tombales qui faisaient partie du dallage de l'église et recouvraient la sépulture de quatre des anciens seigneurs de Montgermont. Ces pierres tombales, un peu mutilées, sont restées dans la propriété, et l'aimable possesseur actuel en est le gardien vigilant. Il vous les a montrées ce matin, et il vous a appris que la plus ancienne est celle d'Adam de Montgermont qui vivait au XIIIe siècle, sous le règne de St Louis. Avec un peu de bonne volonté, on peut lire et restituer ainsi l'inscription de cette pierre : Hic jacet et sepultus Adamus de Montgermont fundator istius ecclesie orate pro eo. La seconde pierre tombale date aussi du XIIIe siècle, elle rappelait le souvenir d'un autre seigneur de Montgermont dont le nom n'a pu être identifié, aucune trace n'en restant sur la pierre. Une troisième dalle tumulaire recouvrait la sépulture de la femme d'un sieur de Champdivers, seigneur de Montgermont; elle mourut en 1380. La quatrième pierre est tellement oblitérée qu'il n'y a pas lieu d'en parler. Néanmoins, il n'est pas banal de trouver dans un château des souvenirs lapidaires, remontant au XIIIe siècle, des anciens seigneurs qui ont possédé ce même château ; il y a bien peu de propriétaires qui pourraient en montrer de semblables. L'assemblée félicite M. de Montgermont de posséder de si curieuses reliques et l'engage à entourer de ses soins éclairés leur utile conservation. Vous le voyez, ajoute l'orateur, la terre de Montgermont est un très ancien domaine où les rois aimaient à s'arrêter: Charles VI, accompagné de Philippe le Hardi, y demeura en 1383 et bien d'autres suivirent cet exemple; mais je ne fais pas montre de science, poursuivit-il, oh ! non, je ne fais que me servir de l'érudition de notre très aimable Collègue, le châtelain de Montgermont, qui a recherché avec passion l'histoire de ce domaine à travers les siècles, et nous bénéficions
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 +|**UCAL_$B769659_00000310**| 86 aujourd'hui de ses patientes recherches et de ses heureuses trouvailles, qu'il a consignées dans un volume fort intéressant où, sous le titre trop modeste de Notes sur la Seigneurie de Montgermont, il a raconté l'histoire, non seulement des seigneurs de cette terre, mais encore de leurs familles et de leurs alliances, le tout appuyé sur des preuves authentiques qu'il a su retrouver dans les archives de Paris et des provinces. Après les Montgermont et les Champdivers, l'auteur a consacré un chapitre de son livre à la famille de Dicy, et c'est là que j'ai eu le plaisir de retrouver Jean de Dicy et Moreau de Dicy qui fut seigneur de Saintry et capitaine de Corbeil. Vous voyez que nous nous trouvons ainsi en pays de connaissance; et plus tard, nous pouvons encore lire, dans ce même ouvrage, l'histoire de la famille des de Bernard, qui furent seigneurs de Saintry, en même temps qu'ils possédaient aussi la seigneurie de Montgermont au xve et au XVIe siècles. M. de Montgermont, dans son livre, continue l'histoire de son domaine et de ses seigneurs jusqu'à nos jours: il nous apprend que le marquis de Gontaut (1) en était possesseur à la Révolution, qu'il fut arrêté et transféré à Paris, où il n'échappa à la mort que grâce à celle de Robespierre. C'est ce même M. de Gontaut qui fit transporter dans son parc de Montgermont ces curieux débris de l'église de NotreDame de Corbeil que nous avons admirés ce matin. Mais, je ne veux pas, Messieurs, abuser plus longtemps de votre patience et maintenant que le Champagne est versé, je lève mon verre en l'honneur des aimables dames qui n'ont pas craint d'affronter les menaces d'un temps douteux, elles en ont été récompensées d'ailleurs ; je bois aux absents et je porte une cordiale santé aux excellents convives de ce jour et tout particulièrement celle de notre aimable guide M. de Montgermont. Après le déjeûner, continuant son rôle de guide, M. de Montgermont nous conduisit à l'église de Pringy, peu distante de Ponthierry, où sont conservés quelques souvenirs de sa famille. Cette église offre des détails intéressants, entre autres une vierge miraculeuse dont l'histoire a donné lieu à une curieuse légende qui mérite d'être contée. Autrefois, les criminels condamnés aux galères étaient conduits de Paris au bagne de Toulon, à pied, par la grande route. Il y avait une longue chaîne à laquelle étaient attachés les forçats, chacun d'eux portant une partie de la grande chaîne. La première étape était à Essonnes, où les curieux de Corbeil allaient voir passer la chaîne. Or, la chaîne passait un jour devant l'église de Pringy où se trouvait la Vierge miraculeuse; parmi les I. Ailleurs il est qualifié de Comte.
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 +|**UCAL_$B769659_00000311**| - 87 _______ forçats il s'en trouvait un, condamné à tort, car il était innocent; en passant devant l'église, tout à coup ses fers tombèrent et il se trouva libre. On cria au miracle! le malheureux fut reconduit à Paris où son innocence fut reconnue. Mais les fers restèrent à Pringy où on les voit encore accrochés au mur, près de l'autel de la Vierge, comme preuve tangible du miracle qui s'était produit là, par l'intervention de la Vierge miraculeuse. Mais la journée s'avançait, il nous fallait encore, pour remplir le programme de la journée, aller à l'abbaye du Lys, distante de Pringy de 10 à 12 kilomètres. Chacun regagna donc son véhicule, omnibus ou auto, et après avoir chaleureusement remercié M. de Montgermont de son aimable accueil, nous prîmes congé de lui, en route pour l'Abbaye du Lys. Ce qui reste de l'ancienne Abbaye du Lys se trouve renfermé dans une propriété (1) qui a conservé le nom de Château du Lys et appartient aujourd'hui à M. le Comte de Noüe, qui nous a gracieusement accordé l'autorisation de visiter les ruines de l'ancienne église de l'Abbaye. Avant de faire cette visite, un de nos collègues nous fait ce court résumé de l'histoire de cette Abbaye : L'Abbaye Royale de Notre-Dame du Lys fut fondée par la Reine Blanche de Castille, mère de Saint Louis, en 1244, et cette fondation fut ratifiée par Louis IX en 1248. Les lettres en furent confirmées, le 2 janvier 1348, par Philippe VI de Valois, « qui se plaisait fort en cette Abbaye et y faisait souvent son séjour ». Sous le règne de Charles V, en 1364, le monastère fut ruiné par les Anglais et les Navarrais qui y mirent le feu, et il demeura en ruines pendant une longue période de temps. Ce ne fut en effet que sous Louis XIV, vers 1650, que l'Abbaye du Lys fut rétablie dans son ancienne splendeur. Mais, sous prétexte de la décorer, on mutila l'église. Ses ogives furent remplies de plâtre ou de ciment pour les ramener au plein cintre, en honneur à cette époque; ses sveltes colonnettes et ses chapiteaux du XIIe siècle furent cachés par de la maçonnerie, pour faire place aux pilastres et aux chapiteaux corinthiens. 1. Cette propriété se trouve à Dammarie-les-Lys, commune de Farcy (Seine-et-Marne), très proche de Melun.
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 +|**UCAL_$B769659_00000312**| - 88 Le temps et les hommes ont détruit en partie l'édifice remarquable du XIIIe siècle, mais le temps seul détache peu à peu de ces nobles ruines les superfétations orgueilleuses du xvir® siècle. La Révolution a achevé de ruiner l'ancienne église, il en reste seulement les bases des piliers de la nef, le chœur et le transept, privés de leurs voûtes. Nous entrons dans le parc et, conduits par le jardinier, nous arrivons à l'église, ou plutôt à ce qui en reste. C'était un édifice de grandes dimensions, et une fois entrés dans ce qui fut la grande nef, nous fûmes saisis d'admiration en voyant, au milieu d'une luxurieuse végétation, les ruines imposantes de ces beaux arcs d'ogive s'élevant encore vers le ciel, au milieu des arbres qui les entourent et les menacent trop peut-être. C'est un spectacle inoubliable; nous avons vu beaucoup de ruines, mais il ne nous avait pas encore été donné d'en admirer d'aussi imposantes et gracieuses à la fois. Nos collègues charmés y restèrent longtemps et il fallut battre plusieurs fois le rappel pour les arracher à la contemplation de ces ruines grandioses, qui rappellent de lointains et glorieux souvenirs. En allant rejoindre les voitures, l'on se communique les impressions ressenties. L'un rappelle les Abbesses célèbres qui dirigèrent ce monastère; un autre évoque le souvenir de Marie de Mancini, cette nièce de Mazarin, dont l'existence fut si agitée, et qui y fut enfermée quelques mois. Il est vrai que l'histoire de cette Abbaye pourrait fournir la matière d'un volume qui ne manquerait pas d'intérêt. Mais nous ne pouvons pas quitter le Lys sans rappeler que le cœur de la fondatrice, Blanche de Castille, fut inhumé sous la pierre du sanctuaire abbatial qu'elle avait fondé. Qu'est devenue cette sépulture que la Royale fondatrice croyait devoir durer toujours? Et la cassette de S' Louis, me dira-t-on? c'est vrai, j'allais l'oublier, et il est bon de rappeler que ce charmant objet d'art, enrichi d'émaux, qui renfermait le cilice du saint Roy, avait été donné à l'abbaye du Lys par Philippe-le-Bel; mais il avait disparu à la révolution et l'on ne savait ce qu'il était devenu, quand, par hasard, sous le règne de Louis-Philippe, le Curé de Dammarie, l'abbé Deschamps, retrouva la précieuse cassette, cachée dans une châsse de son église paroissiale. Elle est aujourd'hui au Louvre, où elle est un des plus curieux objets du musée. Remontés en voiture, les excursionnistes passent par Melun, où
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 +Les Ruines de l'Abbaye du Lys (Seine-et-Marne).
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 +|**UCAL_$B769659_00000314**| .
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 +|**UCAL_$B769659_00000315**| 89 -- quelques collègues prennent le train directement pour Paris, les autres retournent à Corbeil par la rive droite de la Seine, mais tous sont enchantés de la belle journée qu'ils ont eue et des belles choses qu'ils ont vues, et c'est bien cordialement que l'on se sépare en se disant au revoir et en se donnant rendez-vous à l'année prochaine. P. S. Nous croyons savoir que deux ou trois de nos collègues, favorisés d'un luxueux et rapide automobile, avaient, en nous quittant, poussé une pointe vers la forêt de Fontainebleau, où ils auraient visité Barbizon, les gorges d'Apremont et les plus beaux sites de cette merveilleuse forêt; ils étaient ensuite revenus par Melun à Corbeil, où, grâce à la vitesse de leur véhicule, ils étaient arrivés vers 7 heures du soir, presque en même temps que le lent omnibus. -- Si cela est exact nous ne pouvons que féliciter, tout en les enviant, ces heureux excursionnistes qui, profitant de cette époque des longs jours, ont su ajouter un nouveau charme à une excursion déjà bien attrayante par elle-même. 1908. - II. A. D. 7
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 +|**UCAL_$B769659_00000316**| LA MARQUISE DE POMPADOUR AU CHATEAU D'ÉTIOLLES Les environs de Paris étaient autrefois peuplés de châteaux qui furent habités par des personnages, illustres à des titres divers. Chaque village avait son château qui n'était le plus souvent que l'ancienne demeure seigneuriale où s'étaient succédé, pendant des siècles, les générations des familles qui avaient jadis possédé ces seigneuries. En outre du château proprement dit, il y avait, dans beaucoup de ces localités, des propriétés moins importantes, dénommées maisons de campagne, où la bourgeoisie aisée de Paris venait passer la belle saison. Tout cela est bien changé aujourd'hui les conditions de la vie ne sont plus les mêmes, la mode a aussi sa part dans ce changement. Les chemins de fer ont amené une révolution dans les habitudes des classes riches; l'automobilisme a encore accentué cette nouvelle manière de vivre : on voyage, on va à la mer, à la montagne, aux stations balnéaires, voire même à l'étranger, et l'on déserte les villégiatures d'autrefois, qui entraînaient de grosses dépenses, il est vrai, et n'offraient pas le charme du changement, qu'apportent les déplacements faciles de notre époque. Il en résulte que les grandes propriétés d'autrefois changent de maîtres, par succession ou autrement, que des spéculateurs s'en emparent, démolissent les châteaux, rasent les grands parcs et en vendent les terrains par lots. Les villages en tirent peut-être profit, car là où il y avait un château entouré d'un grand parc, on voit maintenant de nombreuses maisons habitées par des petits rentiers ou des commerçants
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 +|**UCAL_$B769659_00000317**|
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 +DOT Château d'Etiolles (Façade principale) REHAB RO 12 For الم Cliché Frazat. 45 I.
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 +|**UCAL_$B769659_00000318**| 1 · !
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 +|**UCAL_$B769659_00000319**| 91 de Paris, dont les familles viennent ainsi à la campagne pendant la belle saison, tandis que le chef de la famille prend le train chaque matin pour aller à ses affaires et revenir le soir auprès des siens. La région sud de Paris possédait beaucoup de ces grands domaines, illustrés par la qualité de ses habitants; la plupart ont disparu, il n'en reste que le souvenir. Saluons pendant qu'il existe encore, mais pas pour longtemps peut-être, le beau château de Petit-Bourg, déjà bien diminué, et où brillèrent d'un vif éclat Madame de Montespan, le duc d'Antin, Pierre I de Russie, et qui fut à plusieurs reprises honoré par la visite de Louis XIV. En face, séparé seulement par la Seine, on voit le château d'Etiolles qui va disparaître à son tour, et qui eut, au xviiie siècle, une brillante période de splendeur et une notoriété qui dura jusqu'à nos jours, car il fut le séjour de Mme de Pompadour, la grande favorite de Louis XV. Ce château vient d'être vendu, la démolition en est commencée, mais le parc est réservé par son propriétaire pour en faire un rendez-vous de chasse. C'était là l'ancien logis seigneurial d'Etiolles, qui datait de fort loin, et sans vouloir remonter jusqu'à saint Louis, où pour la première fois on signale un seigneur d'Etiolles, on peut citer avec certitude M. Levasseur, receveur général de la ville de Paris; une gravure d'Israël Silvestre (XVIIe siècle), montre le château d'Etiolles, appartenant à Mr Levasseur. Après ce dernier, le château passa dans la famille de Bailleul qui possédait déjà la seigneurie de Soisy-sous-Etiolles. Le premier fut Nicolas de Bailleul, ministre d'Etat et Prévôt des Marchands, qui mourut en 1662 et dont le tombeau est dans l'église de Soisy-sousEtiolles; son fils, le Président à mortier, Louis Dominique de Bailleul, lui succéda dans les seigneuries de Soisy et d'Etiolles, et, après lui, vient Nicolas Louis de Bailleul, également Président à mortier, qui mourut sans laisser de postérité. La seigneurie d'Etiolles passa ensuite à M. Jude, capitaine des gardes, qui le revendit à messire Charles François Paul le Normant de Tournehem (1), fermier général et directeur général des bâtiments du Roi. Celui-ci était célibataire, il mourut en 1751, laissant son domaine d'Etiolles à son neveu, Charles Guillaume le Normant (1) Tournehem, petite localité de l'Artois.
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 +|**UCAL_$B769659_00000320**| ―――――――――― 92 ―――― d'Etiolles, celui là même qui avait épousé, en 1741, Jeanne Antoinette Poisson, née à Paris, rue de Cléry, en 1721, qui devint Marquise de Pompadour en 1745, et joua le grand rôle que l'on sait, comme favorite reconnue du roi Louis XV. Son père, François Poisson, ancien commis des frères Pâris, avait épousé, en 1718, Louise Madeleine de la Motte, fille du boucher des Invalides ; il succéda à son beau-père dans son commerce et fit en même temps des spéculations sur les blés, mais ayant voulu, par des moyens douteux, augmenter par trop ses bénéfices, il advint qu'en 1727, ses comptes ayant été examinés de près, il fut reconnu que lui, Poisson, se trouvait être redevable envers le trésor d'une somme de 432.430 livres ! Il passa alors à l'étranger pour éviter une arrestation. Ses biens furent confisqués, tant ceux de Nogent-l'Artaud et de Lucy-le-Bocage (1), qu'une maison située à Paris, rue Saint-Marc, qu'il avait acquise en février 1726. Cependant sa femme, jolie et intrigante, parvint à sauver le tout elle se fit attribuer les biens de Nogent et de Lucy en remboursement de sa dot, en invoquant son contrat de mariage, en date du 6 octobre 1718. Quant à la maison de la rue Saint-Marc, on ne put la saisir parce qu'il fut prouvé qu'elle avait été payée, non des deniers de François Poisson, mais de ceux de M. Wederkop, chambellan et envoyé extraordinaire du roi de Danemark : c'était un ami de Mme Poisson. La petite Jeanne Antoinette avait alors six ans ; elle vécut avec sa mère jusqu'en 1733, époque où son père (selon la loi), par la protection de l'Ambassadeur de France à Hambourg, obtint de rentrer en France sans être incarcéré. Le domicile où il vint rejoindre sa femme était un bel immeuble situé rue de Richelieu, qui existe encore aujourd'hui et est occupé, au nº 50 de cette rue, par l'Hôtel de Strasbourg. François Poisson n'avait rien déboursé pour l'achat de cette belle maison; elle avait été payée des deniers de Pâris de Montmartel, pour lequel Madame Poisson avait eu tant de bontés, disait-on tout bas, qu'on croyait partout que la petite Jeanne Antoinette pouvait bien être sa fille, à moins cependant qu'elle ne fût celle d'un autre familier de la maison, le fermier général le Normant de Tournehem ; et les probabilités étaient plutôt en faveur de ce dernier, car il agissait envers (1) Non loin de Château-Thierry (Aisne).
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 +|**UCAL_$B769659_00000321**| 93 - cette jeune fille comme s'il n'en doutait nullement, l'élevant sous ses yeux, et la mariant, en 1741, à son neveu Charles Guillaume le Normant, auquel il laissa tous ses biens, ainsi que nous l'avons vu plus haut. C'est dans cette belle maison de la rue de Richelieu qu'eut lieu ce mariage, qui fut célébré à Saint-Eustache. Peu d'années après, la petite Antoinette Poisson, alors Madame d'Etiolles, était devenue toute-puissante, et son père (légal), voulant profiter de cette faveur inespérée, demanda la révision du compte qui l'avait obligé à prendre la fuite en 1727. On ne tarda pas à lui donner satisfaction pleine et entière, et il se trouva alors, chose étonnante ! qu'au lieu d'être le débiteur envers le trésor royal d'une somme de 432.430 livres, ainsi qu'il avait été jugé en 1727, c'était au contraire ce même trésor qui était redevable envers lui, François Poisson, d'une somme de cent mille livres ! Ce succès ne lui suffisant pas, notre homme sollicita des lettres de noblesse qui lui furent accordées pour services rendus dans la fourniture des vivres ! Et ce même Poisson, poursuivi autrefois pour malversation dans ces mêmes fournitures, touchait, le 2 août 1747, les 100.000 livres que le trésor royal reconnaissait lui devoir, il en donnait quittance en signant: << Messire François Poisson, écuyer, seigneur de Vandières et de Lucy ». Elle est curieuse l'histoire de cet aigrefin, que le peuple, par ironie, appelait le Marquis d'avant-hier! Sa fille, Madame d'Etiolles, était alors à l'apogée des honneurs et de la puissance; depuis 1745, elle avait échangé son nom de Madame d'Etiolles contre le titre, plus ronflant, de Marquise de Pompadour. D'où venait ce titre ? on va le voir. En 1720, Madame Françoise de Pompadour, veuve de très haut et très puissant Seigneur Messire Philippe Egon Marquis de Courcillon de Pompadour, en son vivant Brigadier des armées du Roi, Gouverneur et Lieutenant général, pour Sa Majesté, de la Province de Touraine, achetait à Soisy-sous-Etiolles une propriété, partie détachée de l'ancien fief le Jardin, qui avait appartenu jadis à Giles Malet, le célèbre bibliothécaire et valet de chambre du roi Charles V. La propriété que venait d'acquérir Madame la Marquise de Pompadour existe encore aujourd'hui, elle est habitée par M. L. Chevalier, Conseiller-maître honoraire à la Cour des comptes. La famille
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 +|**UCAL_$B769659_00000322**| 94 - de Pompadour est originaire du Limousin, il en est fait mention dès le xive siècle : en 1355, un Pompadour épouse l'unique héritière de Chanac; en 1514, meurt Geoffroy de Pompadour qui avait été Président en la Cour des comptes, Evêque de Périgueux, du Puy, et enfin grand aumônier du roy; le 13 octobre 1640, Jean, Marquis de Pompadour, lieutenant du roi en Limousin, épousa Marie, Vicomtesse de Rochechouart. La Marquise de Courcillon de Pompadour, qui habita Soisy à partir de 1720, a signé à plusieurs reprises des actes sur les registres paroissiaux de Soisy; on trouve sa signature entre les années 1727 et 1731, l'on sait, d'autre part, qu'en 1743 elle ne possédait plus la maison qu'elle avait acquise en 1720. Une histoire manuscrite de Soisy nous apprend que cette dame était morte aux environs de 1740, ne laissant qu'une fille, Marie Sophie de Courcillon de Pompadour, qui avait épousé Charles François d'Albert d'Ailly, Comte puis duc de Picquigny (1) et de Chaulnes (2). Madame le Normant d'Etiolles, dont le château touchait presque à Soisy, savait donc fort bien que cette famille de Pompadour était éteinte, aussi obtint-elle du roi, facilement, on s'en doute, de faire siens un titre et un nom dont la prononciation harmonieuse sonnait agréablement à son oreille, et de se faire appeler à l'avenir Marquise de Pompadour. Elle fut de plus autorisée à prendre les armoiries de cette famille qui étaient : d'azur à trois tours d'argent, maçonnées de sable. Le goût de Madame de Pompadour pour les arts et les lettres avait fait, du château d'Etiolles, le rendez-vous des artistes et des beaux esprits du temps. Voltaire, dont l'ambition égala les talents, demeura dans tous les temps son ami. Il raconte lui-même qu'il passa plusieurs mois auprès d'elle à Etiolles, pendant que Louis XV faisait la campagne de 1746; ce n'était pas la première fois qu'on l'y voyait. Nous reproduisons ci-après une gravure assez rare qui montre Voltaire, au château d'Etiolles, lisant son conte de Candide à la Marquise; celle-ci, couchée dans son lit et vêtue d'un élégant déshabillé, paraît l'écouter avec plaisir. Tous les poètes courtisans avaient suivi l'exemple de Voltaire, l'abbé de Bernis, Gentil-Bernard, Collé et bien d'autres encore qui (1) Picquigny, à 10 kilomètres d'Amiens (Somme). (2) Chaulnes, autre localité de la Somme.
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 +|**UCAL_$B769659_00000323**|
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 +Voltaire chez Madame de Pompadour au Château d'Etiolles
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 +|**UCAL_$B769659_00000324**|
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 +|**UCAL_$B769659_00000325**|
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 +Grandeur de b Pierres MAS DE POMPADOUR
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 +POMPADOUR F Genie Manitaire
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 +|**UCAL_$B769659_00000326**| 1
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 +|**UCAL_$B769659_00000327**| 95 ― y venaient, attirés par le rayonnement de l'astre nouveau. On jouait aussi la comédie à Etiolles; le théâtre du château comptait, parmi ses acteurs, Madame de Pompadour, les ducs de Nivernais, de Duras, etc. Le Maréchal de Richelieu était un des spectateurs assidus de ce théâtre aristocratique. Après la mort de M. de Tournehem, il n'y eut plus de fêtes à Etiolles; la Marquise habita plus souvent Versailles où elle fut officiellement installée, en 1752, avec le titre de Dame du Palais de la Reine. Elle partageait son temps entre Versailles et Paris où elle avait acquis l'ancien Hôtel d'Evreux, devenu depuis le Palais de l'Elysée, qu'elle posséda jusqu'à sa mort et où elle avait accumulé de nombreuses collections et un merveilleux mobilier. Après elle, ses parents retirèrent des sommes énormes de sa succession; la seule vente de son mobilier dans ses hôtels de Paris et de Versailles dura plus d'une année. Nous avons dit que la Marquise protégeait les arts et les lettres; elle-même était bibliophile; la vente de sa bibliothèque fit époque et l'on en a conservé le catalogue. Il n'est pas rare de rencontrer aujourd'hui de beaux livres recouverts de maroquin avec les armoiries de la Marquise de Pompadour frappées en or sur les plats. Elle imprima, de ses mains, en 1760, à Versailles, une tragédie de Corneille, Rodogune, qui fut tirée à 60 exemplaires. En outre, elle avait formé un cabinet de pierres gravées, ellemême dessinait et gravait avec goût. Nous reproduisons plus loin une cornaline gravée qui lui est attribuée et qui porte le titre de « le Génie militaire». Il existe au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale un petit in-folio qui porte le titre suivant: Suite de 63 estampes (avec frontispice), gravées par Madame de Pompadour, d'après les pierres en creux, exécutées par Guay. Il est probable que la cornaline le Génie militaire, dont nous venons de parler, fait partie des 63 estampes de ce volume. D'après la tradition, le château d'Etiolles avait été reconstruit vers le milieu du xvme siècle, plus tard on l'avait amputé d'une de ses ailes. Il est sans caractère et sans style, et nous ne croyons pas qu'il y subsiste une partie quelconque du logis habité par la célèbre Marquise, contrairement à une légende qui a cours dans le village et qui indiquerait deux fenêtres comme étant celles de la chambre de Madame de Pompadour. Ces fenêtres feraient partie
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 +|**UCAL_$B769659_00000328**| - - 96 de l'ensemble d'un bâtiment, plus ancien que le reste, il est vrai, et qui se trouve à l'opposé de la façade principale. La Marquise de Pompadour mourut au palais de Versailles le 15 avril 1764, elle avait 43 ans; elle fut inhumée à Paris dans l'église des Capucins de la place Vendôme. Un dessinateur s'avisa de représenter son tombeau, surmonté de son buste; à droite l'hymen sanglotait; à gauche l'amour fondait en larmes; tous deux avaient renversé leurs flambeaux. Au bas du buste, on lisait ces vers: Ci-git d'Etiole et Pompadour, Qui charmait la ville et la Cour. Femme infidèle et maîtresse accomplie, L'Hymen et l'Amour n'ont pas tort, Le premier de pleurer sa vie, Le second de pleurer sa mort. • Après la mort de Madame de Pompadour, le château d'Etiolles resta assez longtemps abandonné, et quand il fut permis au malheureux époux de la belle marquise d'y revenir, il y mena une vie calme et tranquille, entouré de bons amis, parmi lesquels SaintLambert, Beaumarchais, etc. et se faisant chérir des habitants du village par sa charité. Survint la révolution qui se souvint que cet homme avait été le mari de la favorite d'un roi! C'était un crime impardonnable qu'il devait expier. Arrêté et incarcéré, il n'échappa à la mort que par miracle. Lorsqu'il recouvra sa liberté, il revint à Etiolles, mais il était ruiné ou à peu près. Il se retira à Paris, après avoir vendu son château d'Etiolles à M. Rançonnet de Noyant qui l'a habité et y est mort, dans un âge avancé, vers 1810, laissant ce domaine d'Etiolles à sa fille unique, Madame la Comtesse Douairière de Saint-Aulaire. Elle était veuve du Comte Beaupoil de Saint-Aulaire, d'une ancienne famille de Bretagne, dans laquelle entra, en 1440, la terre de Saint-Aulaire en Limousin. Cette dame avait assisté aux horreurs de la Révolution à Paris, elle s'en était sauvée en jurant de n'y plus retourner jamais. Elle a tenu parole, et est morte plus que centenaire, dans son château d'Etiolles, sous le règne de Louis-Philippe, sans avoir jamais revu cette ville de Paris qui l'avait tant effrayée. Celui qui écrit ces lignes l'a bien connue pour l'avoir rencontrée assez souvent dans le parc d'Etiolles, où cette vénérable centenaire se faisait promener portée par un petit âne.
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 +|**UCAL_$B769659_00000329**|
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 +Château d'Etiolles (Façade latérale gauche) Cliche Frazat.
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 +|**UCAL_$B769659_00000330**| 1 I +
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 +|**UCAL_$B769659_00000331**| 97 A sa mort, Etiolles passa à son fils, le Comte de Saint-Aulaire, membre de l'Académie française, ambassadeur à Londres et autres capitales, Pair de France etc., homme remarquable par son esprit et l'aménité de ses manières. Tous les membres de cette famille de Saint-Aulaire reposent aujourd'hui dans le cimetière de la paroisse d'Etiolles. Après les Saint-Aulaire, le domaine d'Etiolles devint la propriété du Comte Waleski, ministre et favori de l'Empereur Napoléon III. Etiolles connut alors des jours plus brillants; il y eut des fêtes et des réceptions; le 9 juin 1858, l'Empereur et l'Impératrice étaient reçus au château d'Etiolles par le Comte et la Comtesse Waleski. C'est ce dernier qui fit construire sur la Seine le pont qui relie Etiolles à la station d'Evry-Petit-Bourg, ainsi que le chemin qui donne accès au pont. Et en face de ce chemin, sur la route de Soisy, il fit, dans son parc, une ouverture, fermée par une belle grille, qui lui permit d'aller de son château à la station en quelques minutes. L'Empire passa, les Waleski aussi, et la terre d'Etiolles se démocratisant, devint la propriété d'un sieur Violet, gros entrepreneur de constructions à Paris; ce fut lui qui construisit l'Opéra. Cette période fut sans éclat et ne dura pas longtemps; Etiolles tomba ensuite entre les mains d'un financier, M. Gellinard, que les journaux ont affublé du titre de général, lorsque, dernièrement, fut faite la vente du mobilier du château, avant sa démolition. Cette vente est toute récente, elle eut un certain succès, car ceux qui en étaient chargés avaient, par une habile publicité, mis en vedette le nom de Madame de Pompadour. Aussi les marchands et les curieux accoururent et les enchères furent chaudement disputées. Quelques objets mobiliers, bergères, fauteuils, tables etc., et cinq tableaux produisirent plus de 33.000 frs. Maintenant le mobilier est dispersé, le château abattu; de tant de grandeurs et de magnificences disparues, il ne reste plus rien que le souvenir, et ce n'est point sans tristesse que l'on répète ce vieil adage, sic transit gloria mundi. A. Dufour, Bibliothécaire Archiviste de la ville de Corbeil.
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 +|**UCAL_$B769659_00000332**| LA PAROISSE DE SAINT PIERRE D'ÉTAMPES (") - PARRAINS ET MARRAINES NOTABLES 1584. 27 octobre, Marie du Camel, femme de M. François, médecin à Etampes. Gérard François était médecin du roi Henri IV; il a laissé divers ouvrages (2). Il habitait la paroisse de S. Basile, où plusieurs de ses enfants furent baptisés ; il y est cité jusqu'en 1598. 1589. Année de troubles et de guerre civile. Les troupes royales chassant celles de la Ligue, étaient entrées à Etampes le 30 juin, mettant la ville au pillage et imposant une rançon aux habitants. A leur tour, elles durent fuir devant les gens du S' de Rosne, lieutenant du duc du Maine, le 20 octobre. Le bailli, Nicolas Petau, fut tué dans un combat, et le prévôt, Jean Audren, pendu le 23 par les soldats. Le même jour souvenir de ces faits le capitaine Pierre Musnier, du régiment de Baumvogte, est parrain à St Pierre. 1593.7 Janvier, Etienne Chardon, lieutenant de la prévôté, et Léon Laureau (3), bailli de Méréville. (1) Pour le commencement, voir Bulletin de 1907, pages 31 et 77 et Bulletin de 1908, page 5. (2) L. MARQUIS, Les Rues d'Etampes, p. 357. (3) Ce personnage est cité dans notre brochure, La Seigneurie de Moret. Lecesne, in-12, 1902.
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 +|**UCAL_$B769659_00000333**| 99 ________ 1596.25 mai, Anne de Bonnart, fille de noble homme Nicolas. de Bonnart. Les de Bonnart étaient seigneurs de Léonville (1) en partie. Antoine de Bonnart, père peut-être de Nicolas, avait épousé Marie du Colombier. Il est cité en 1557 (2). 1596.15 septembre, messire Guillaume Chasse cuiller, curé de St Basile. 1599. 30 octobre, Anne Doulcet, femme de mire Pierre Le Gendre, avocat. 1602.11 mars, Vénérable et discrète personne, messire Georges Hamouy, prestre, curé de l'église parochialle de S. Gilles. 1604.5 août, Charles de Crassort, écuyer, assisté de Madeleine Egal, fille de N. H. Simon Egal, procureur du Roi et de Marie Du Cloz, femme de Mtre Pierre Le Gendre, procureur au Bailliage. 1606. 18 février, Claude, fils de Guillaume de La Bistrade, seigneur de Villemartin. Dans des états de censitaires du fief de Foresta, ou de Longchamps, sont mentionnés, en 1529-1541, Jehan de Nymes, et en 1580, Jehan Le Verrier, tous deux seigneurs de Villemartin. Guillaume de la Bistra de est cité, en 1596, comme étant l'époux de Marguerite Le Verrier. --- - 1610.17 mars, Mtre Philippe Thibault, médecin de la psse St Ba sile, et Georges Guibourt, mesureur au grenier à sel. 1611. 4 avril, Vénérable et discrète personne messire Jehan Charpentier, prêtre chanoine de l'église Ste Croix d'Etampes (administrateur spirituel de la maladrerie de St Lazare en 1622). 23 mai, Pierre Baron, docteur en médecine. 1616. Pierre Baron était seigneur de l'Humery; il fut échevin et maire d'Etampes. Il nous a laissé un poème latin intitulé « La Prise d'Etampes » édité par M. Paul Pinson en 1869. 3 octobre, messire Claude Petit, curé d'Ormoy la Rivière. 1617.25 avril, N. H. Bénigne Le Ragois, s' du Bourgneuf. 1618. 12 mai, Robert Danjou, élu pour le Roi en l'élection d'Étampes; Marie Saulcier femme de Michel Amadon, maître d'hôtel de Mgr le duc d'Orléans (ailleurs commissaire des guerres. » - ―――――― ---- (1) Du canton d'Outarville (Loiret). (2) Abbé BERNOIS, Recherches sur Autruy, p. 108. "
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 +|**UCAL_$B769659_00000334**| -- 100 ――― 1620.4 novembre, Martin, fils de Charles Le Feugneulx, receveur général des aides de l'election d'Etampes. 1621.21 août, Claude Le Ragois et demoiselle Catherine Gosnier, femme de Bénigne Le Ragois, Sr du Bourgneuf; celle-ci est encore marraine le 29 juillet 1623, assisté de Jehan Le Ragois, fils de Claude. 7 août, Claude Le Ragois, fils de Claude, Sr de Bretonvilliers, et Philippe, fille de Bénigne Le Ragois. ――――― 1624. 4 avril, Loys Barrat, prêtre, chapelain de l'église de Notre-Dame, administrateur de l'Hôtel-Dieu. 30 juin, Robert Petit, procureur au bailliage et prévôté. 27 septembre, le seigneur du Bourgneuf et Jehanne Le Ragois, femme de Jacques Baret (de même le lendemain). 1628.27 juillet, Jehan Godin, seigneur de Vaudouleurs. 1629. Mardi 6 mars, Pierre Legendre, licencié ès lois, avocat au bailliage et prévôté. -4 novembre, François Goblin, seigneur de Gillevoisin, assisté de Marie de Hémery. -21 décembre, messire Nicolas Tirouyn, doyen de la chrétienté, curé de St Basile, chanoine de l'église d'Etampes. 1630. Lundi 11 février, Marie Duquesnel, femme de maître Claude Fleureau, procureur au bailliage. - -- Claude Fleureau et Marie Duquesnel étaient les père et mère du célèbre barnabite Dom Basile Fleureau l'historien d'Etampes, dont nous croyons avoir trouvé l'acte de baptême (1). 16 mars. Can Chassecuiller, chapelain de Notre Dame. 1631. — 31 août, François, fils de N. H. Pierre Baron, docteur en médecine, et Philippe Le Ragois, fille de N. H. Bénigne Le Ragois (2). ――― 31 octobre, Vénble et disc. perse me Cantien Chassecuiller, curé de l'église de céans. 1632. 10 janvier, mre Louis Barrat, chapelain de l'église collégiale de Notre-Dame. 1632. Samedi 4 décembre, N. H. Pierre Le Sueur, archer des Gardes du Corps du Roi. — --- (1) Bulletin de la Société de Corbeil et d'Etampes, 1901, p. 141. (2) Tous deux de nouveau le 13 juin 1632.
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 +|**UCAL_$B769659_00000335**| 101 ――――― 1634.1er octobre, messire Cantien Guimond, curé de l'église St-Martin de Champigny. 1635. Dimanche 4 mars, François du Monceau, S. des Bonis, et damoiselle Barbe du Frétard, femme de N. H. Jacques Mathieu, receveur de la terre et seigneurie de Venant. ―― - 26 mars, N. H. Pierre Hardy, maître ès arts en l'Université de Paris. Lundi, dernier avril, honble hoe Jacques Godin, procureur ès sièges royaux et Marguerite Boucher, femme d'honble homme Accurse Dupré, aussi procureur. 1638. -29 octobre, damoiselle Anne de Fleury, fille de Guillaume de Fleury, trésorier de France, secrétaire du Roi (1). 1640. Samedi 7 janvier, Pierre, fils de Jehan Crochart, conseiller du Roi, élu. - Jeudi, 17 mai, mtre Claude Petit, curé d'Ormoy-la-Rivière, chapelain de l'église Notre-Dame. Claude Petit est compris dans la liste des censitaires du fief de Foresta, le 11 juillet 1641, au nom et comme seul héritier de Guillaume Desprez, son cousin, curé du Val en Puiseaux (2) (Valpuiseaux). 1641. Vendredi 9 août, Martine Duris, femme de N. H. Hierosme Testard. -- ---- - Mercredi, 27 novembre, damoiselle Magdelaine de Fleury, fille de Guillaume de Fleury. - - Dimanche 1er décembre, Charles de Santeuil, fils de Claude, bourgeois de Paris (il signe : « Charles Santeul »). 1642. Mercredi 21 mai, Renée Provensal, femme de Jehan Guyot, greffier au grenier à sel. Dimanche 7 septembre, parrain, Charles Le Feugneulx, fils de nob. homme Charles Le Feugneulx, conseiller du Roi, intendant des deniers communs de la ville d'Etampes; marraine, damoiselle Charlotte de Hénault, fille de N. H... de Hénault, S' de Rouville. Dimanche 14 septembre, N. H. Jacques de Bonnechose, écuyer; damoiselle Marguerite du Tartre, fme de N. H. Gabriel de Bry, St d'Arcy, lieutenant général au Bailliage. (1) Guillaume de Fleury, conseiller secrétaire du Roi, trésorier de France en la généralité de Bourgogne, épousa Anne de la Bistrade, dame de Villemartin; Anne, leur fille, devint la femme de Georges de Wicardel, Sr de Saudreville; leur autre fille, Madeleine, citée plus bas, celle de Nicolas de Gaumont, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, S en partie de Villeneuve sur Auvers. (2) E. 3855. Archives de S.-et-O.
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 +|**UCAL_$B769659_00000336**| 102 - 1644. — 3 août, Marie Boutevillain, fille de défunt Jacques Bouttevillain, vivant l'un des gens d'armes de la Compagnie du Roi. 1646. Dimanche 15 avril, Boniface Denot, chevalier et vicomte de Boisherpin (?); et damoiselle Marie Vaillant, fme de N. H. Pierre Baron, médecin ordinaire du Roi. - — Lundi 6 juin. N. H. Claude Salnoue, écuyer, Sr de Grignan. 1647. Dimanche 10 mars, Jacqueline Petit, fille de Jean, avocat du Roi à la gabelle. ――― - 1648. Lundy 10 février, Etienne Poupardin, receveur des tailles. Par arrêt de la chambre de justice, le nommé Poupardin, receveur des tailles à Etampes, a été condamné de faire amende honorable, dans la cour du Palais, à 10.000 livres d'amende et au bannissement pour diverses malversations en sa charge dont il a été convaincu. Il eût été pendu si plusieurs de ses parents et amis n'y eussent employé tout leur crédit (1). - Samedi 7 mars, damoiselle Renée Alleaume, femme de Jehan Du Boys, conseiller du Roi, élu. 19 avril, Marie Baron, fille de N. H. Pierre Baron, S' de l'Humery. - Vendredi 29 octobre, Gabriel Boureau, maître chirurgien, et damoiselle Françoise Guionnet, femme de Jehan Boutet, chef de panneterie de la maison de M. le Duc d'Orléans. - - Dimanche dernier d'octobre, N. H. Bénigne Le Ragois, Sr du Bourgneuf; damoiselle Marie de Raincy, femme de N. H. Claude de Villette, payeur de rentes sur le sel de la ville de Paris. ―― 1651. Mardi dernier jour de janvier, N. H. Emery David, commissaire ordinaire et provincial de l'artillerie de France; Claude Fontaine, épouse de Etienne Poupardin, receveur des tailles. 1652. Mardi 9 avril, Vble et disc. pe messire Pierre Lenfant, aumônier du Roi, chanoine de Ste Croix, et Antoinette Thibault, veuve de Philippe Thibault, docteur en médecine. 1654.30 novembre, honble homme maître Claude Le Vassor,. substitut du procureur du Roi. -- (1) GUY PATIN, Lettres, 6 mars 1663 - 1656. — Lundi 11 septembre, Sébastien Bredet, conseiller du Roi, lieutenant particulier et assesseur civil et criminel de la prévôté, élu en l'Election; dame Catherine Navet, femme d'honorable personne Mr Barthélemy de Coeurs, marchand bourgeois d'Etampes. -- et BIGAULT DE FOUCHÈRES, Tablettes historiques. 1
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 +|**UCAL_$B769659_00000337**| - 103 1658. 26 octobre, messire Pierre Boullemier, prêtre, chantre et chanoine de l'église Ste Croix (ancien vicaire de S. Pierre). - 8 novembre, Denis Leblanc, hôtellier et « capitaine de notre faubourg >>. 1659. 14 septembre, N. H. Étienne de Lucet, écuyer, S. de Beschereau, conseiller et procureur du Roi au Bailliage, prévôté et duché ; damoiselle Antoinette Martin, femme de N. H. Nicolas de Cœurs, Sr du Bourgneuf. ――― 1660.25 mars, Barthélemy de Cœurs, md bourgeois; Catherine, fille de M. de La Pierre. ― 15 avril, Jacques Petit, chanoine de Ste Croix. 1661. Dimanche 8 mai, noble homme Adrien Du Fresne, officier de l'artillerie du Roi (1). -3 juin, N. H. Fois de Coeurs, Sr du Bourgneuf, conseiller du Roi en son Châtelet de Paris. ――― - 30 octobre, mtre Thomas Boutet, conseiller du Roi au bailliage et prévôté; Louise Colleau, fme de Michel Le Muret, maître chirurgien. - Le même jour, Louis Aleps, receveur du prieuré; dame Marguerite de Cœurs. - - - 1664. 17 janvier, Gabrielle Pinguenet, fille de Maître Henry Pinguenet, greffier au bailliage. 24 avril, N. H. messire François de Féra, Sr de Fontaine (2), et damoiselle Elisabeth d'Aussy, fille de N. H. Claude d'Aussy, Sr de Moigny. - ――― ― 27 septembre, Macé Percheron, exempt à la maréchaussée. Anne Boutet épouse de M. Sébastien Bredet, lieutenant à la prévôté. 1665. 26 janvier, Octave Petit, fils de N. H. Jacques Petit, Sr de Mézières, damoiselle Louise de Hautelde. ----- — 22 mai, N. H. Jacques Viart, écuyer, Sr de Villette; Louise Alix de Lucet, fille de N. H. Etienne de Lucet, Sr de Beschereau, procureur du Roi au duché d'Etampes, président de l'élection. 1667. 27 janvier, Françoise Charlotte Viart, fille de N. H. Jacques Viart, écuyer, Sr de Villette. - - 16 février, N. H. François Jappin, écuyer, Sr d'Orvau (ainsi que le 22 novembre). (1) Egalement le 5 février 1662. (2) Titre contesté V. Les Reg. paroiss. du Cton de Méréville.
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 +|**UCAL_$B769659_00000338**| - 104 - Mardi dernier mai, Maximilien Jappin, écuyer seigneur et baron de Bouville et de Farcheville; dame Jeanne Françoise de Bérard, femme de François Alexis de Cœurs, S' du Bourgneuf. 1668. 26 octobre, vénérable et disc. perse messire Jean d'Ansfeld, chanoine de Notre-Dame. 1671. Lundi 20 avril, Thomas Migault, clerc de ce diocèse, fils de Thomas Migault, assesseur au bailliage et prévôté. 1672. — Jeudi 12 mai, maistre Jean Paul de Sève, fils d'honorable homme Claude de Sève, Sr du Plateau et autres lieux. (Le parrain signe: « Jean Paul de Sève de Mentenon »). 1673.8 novembre, François de Cœurs, fils du seigneur du Bourgneuf; damoiselle Magdelaine de Rotrou, fille de N. H. Pierre de Rotrou, seigneur de Saudreville. - 1674. 14 novembre, N. H. Pierre Janvier du Moine Blanc, vicomte de Boisherpin; dame Jeanne Françoise de Bérard, dame du Bourgneuf. --- 1676. Jeudi 14 mai, messire Louis Fizillié, curé de Brières-lesScellés. - - 5 juillet, Claude Seneschal, greffier à l'élection. 1677. 22 octobre, Nicolas, fils de Nicolas Baudry, marchand et receveur du domaine. 1679. Dimanche 1er janvier, Me Guillaume Garnier, chirurgien. -7 mai, Marie Bredet, fille de N. H.Sébastien Bredet, lieutenant en la prévôté, conseiller au bailliage. 1680. 12 novembre, N. H François Odet de Chevreau, Sr de Vaudouleurs; damoiselle Nicolle Foudrier, femme de N. H. Jacques Petit, écuyer, Sr de Mézières. 1682.3 février, Marie Magdeleine, fille de N. H. François César Provensal, conseiller du Roi, président prévôt d'Etampes. 1683. 29 juillet, Michel Rousse, conseiller du Roi et son pro cureur ès sièges royaux et maréchaussée; Louise Alix de Lucet, épouse de Guillaume Viart, Sr de Villette. - Dimanche 23 octobre, Léon David, procureur ès sièges royaux. 1684.23 janvier, damoiselle Geneviève Pichonnat, fille de N.- H. Jacques Pichonnat, conseiller du Roi en l'élection, docteur en médecine. 1685. ― ――――― 21 mai, Jacques Provensal et Thérèse (de) Viart. 10 août, François de Poilloue.
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 +|**UCAL_$B769659_00000339**| --- 105 - 1688.10 mars, Françoise Durand, fille de François Durand, receveur des tailles de l'élection. 1690. 6 août, messire Nicolas Plisson, chanoine de Ste Croix. 1691. 29 août, messire Jean d'Ansfeld, prêtre et chanoine de Notre-Dame. ―――― ― 1692. 1er octobre, Jean Guettard, md épicier; dame Marie Rousse, épouse d'hon. homme Salomon Le Sage, lieutenant particulier de l'élection et gabelle. sel. --- 1693. 26 avril, Basile Moulin, grenadier dans le régiment des Fusiliers du Roi. 27 juin, Charles Levassor, notaire royal en cette ville 1694. et duché. ――― - 1696. - 17 octobre, messire Louis Roy, prêtre bachelier en théologie de l'Université de Paris, et principal de Montaigu. - 28 octobre, Michel Rousse, procureur du Roi, damoiselle Louise Julie de Coeurs, fille de feu Alexis de Cœurs. 1698.30 octobre, Alexandre Hardy, chapelain de l'église de Notre-Dame, fils de m're René Hardy, procureur au grenier à -――― Pendant quelques années, nous ne trouvons, dans les registres de St Pierre, aucun parrain ni aucune marraine dont le nom puisse nous intéresser. ――― 1707. 19 septembre, Jacques Picart, conseiller du Roi, lieutenant de l'élection. wd.c 1709.30 mars, M. Coquet, officier de feue la Reine. 1711. 19 octobre, Jacques Duris, conseiller du Roi, receveur des tailles et gabelles de cette ville, et noble dame Anne Vedeau, ve de feu messire Alphonse de Guérin, chevalier, Sr de Moulin-neuf, vivant gouverneur de la citadelle et château de Namur. - 1712.27 avril, Laurent François Le Petit, écuyer, Sr de Rénicourt, de Bretheuil et autres lieux, conseiller du Roi, président de l'élection. 1715. -20 février, messire Charles Viart, Sr d'Orval; Françoise Dury (Duris), épouse de M. Edeline, prévôt. 24 novembre, damoiselle Henriette Laumosnier, fille de M. de la Courneuve. 5 décembre, messire René de Poilloue de St Mars. 1908. II. 8
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 +|**UCAL_$B769659_00000340**| - 106 ―― 19 décembre, César Laumosnier d'Armonville (1); Marie de Villiers. 1719.2 août, Pierre François de Poilloue du Boulet de Bonnevaux, écuyer, chevalier (sic), et Marie Angélique Laumosnier de Gittonville, fille du Sr de Gittonville, officier de maréchaussée. 1721.7 octobre, Nicolas Laumosnier, fils de M. Laumosnier de Landreville, conseiller du Roi, élu. 1725.1er novembre, Pierre Baron, avocat au Parlement, demeurant à Paris. _______________ 1726.9 janvier, Charles François Dupré, commis greffier au bailliage; damoiselle Henriette Provensal. 1727. 29 octobre, Jean Francois Laumosnier, chanoine de l'église royale de Notre-Dame d'Etampes: Elisabeth Doches, fille du S' Doches, greftier en chef de l'élection d'Etampes. 22 novembre, Jean Fois Laumosnier, chanoine; Henriette Lamy, fille du Sr Lamy, procureur de la psse Notre-Dame. 1728. 1er juin, Jean Henry Rivet, chanoine de Notre-Dame, et Madeleine Parizot, femme du Sr Baron, receveur du domaine. 1733. Mai 13, Madeleine Françoise Voizot, fille du Sr Voizot, notaire à Toury. Juillet 18, François Joseph Tiffonnet, prieur-curé de cette église (St Pierre); Marie Thérèse Chabouillé de la Motte, épouse de M' de Gomberville, lieutenant-général de cette ville. ―――― - ―――― 1734. 4 mai, Pierre, fils de Pierre Jabineau, procureur au bailliage et prévôté. -12 décembre, Alexis Jean Jacques Gandon, fils de Claude Alexis Gandon, 1er conseiller assesseur criminel au bailliage. 1735.18 mars, Jean Tanchou, garçon du Sr Savary, seign" de Boutervilliers, et damoiselle Etiennette Larivière, fille demeurant chez M. de Bois-Sablon, au château de Vaudouleurs, psse de SaintGermain de Morigny-les-Etampes. 1737.14 mars, Jean Gambrelle, procureur au bailliage. 9 juillet, me François Joseph Tiffonnet, curé de cette psse, et damoiselle Charlotte Henriette de Valory, fille de messire Guy Louis Servide de Valory, chev. S' de Tiercelieu, du Bourgneuf, etc. chevalier de S. Louis, gouverneur de Rue, colonel d'infanterie. 1740. 10 mars, André Doches, fils de déft Sr Doches, substitut ---- (1) Hameau de la Cne de Charmont (Loiret).
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 +|**UCAL_$B769659_00000341**| - ―― 107 - du procureur du Roi ; Thérèse Asselin, fille de M. Louis Barthélemy Asselin, directeur des Aides. 1752.28 décembre, Louis Antoine Hochereau fils. 1756.12 juin, messire Alexis Jean-Jacques Gandon, chapelain et vicaire de Notre-Dame; Madeleine Ficquet, femme de JeanBaptiste Juvénal Baudet du Mesnil, bourgeois de Paris. 1773.17 février, dame Marie Louise Sureau, femme du Sr Venard, notaire royal. 1791. 3 novembre, dame Marie-Anne Thérèze Brizard, femme de Jean Gérard Geoffroy, juge au tribunal du district de cette ville. Comme on le voit, les actes de baptême deviennent de moins en moins intéressants, et à part ceux qui concernent la famille du Bourgneuf qui sont rapportés ailleurs, nous avons relevé peu de noms de parrains et de marraines notables dans le cours du xviiie siècle. ― FAITS LOCAUX ET HISTORIQUES. - -- 1632. Vendredi 24 septembre, j'ai reçu de Jehanne Viault un enfant mâle nommé Pierre, laquelle interrogée du nom du père, m'a dit être Jacques Heurtaux, et la mère Suzanne Viault. Acte véritable recherche de la paternité fait en présence de quatre témoins. Nous en verrons d'autres exemples. Les curés de St-Pierre, et surtout l'abbé Fontaine que nous avons déjà représenté comme un homme fort prolixe, inscrivent souvent sur leurs registres les événements locaux ou généraux qui se passent dans les autres paroisses, ou ailleurs. USAGES. - 1638. - 10 mai, enterrement dans l'église de Notre-Dame, de --- messire Pierre Egal, vivant chantre et chanoine d'icelle église. 1643. -17 mars, inhumation dans la chapelle de La Montagne d'une enfant d'André Petit, seigneur de ce lieu. 1656. — Le jeudi 27 janvier, est mort et inhumé (sic), dans l'église S'-Martin, faubourg d'Etampes, et ce devant l'autel de la Vierge, messire Simon Leblanc, natif d'Etampes, paroisse St-Basile, âgé d'environ 35 ans, prêtre, curé de ladite église St-Martin, chanoine de Ste-Croix, très digne prêtre et pasteur, regretté de tous les gens de bien. Requiescat in pace. Le vendredi 15 septembre, est mort en cette ville chez Madame Guyot, rue de la Juiverie, paroisse St-Basile, Mr Jannart, curé de 1 • 1 " • •
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 +|**UCAL_$B769659_00000342**| ―――――――――― - 108 ..... St-Pierre de Sens, chanoine de la métropole et promoteur de l'officialité dudit Sens, accompagnant M. de Benyani en sa visite de son archidiaconé d'Etampes. Son corps après les obsèques célébrées, fut emporté en ladite ville de Sens. 1660.18 février, le curé de St-Pierre assiste, avec ses confrères, au service fait à Notre-Dame pour Gaston de Bourbon, duc d'Orléans, décédé à Blois, et dont le corps reposa toute la nuit dans cette église. L'oraison funèbre fut prononcée par le R. P. Balthazar, prédicateur. 1661. 25 octobre, on a exposé en notre église pour une nuit, dame (1), femme en son vivant de M. de Sève, por lors en sa neuvième année de prévôt des Marchands de la ville de Paris (2), qui avait ordonné par testament d'être inhumée à Châtillon-le-Roi, sépulture paternelle. Alexandre de Sève possédait de grands biens dans notre contrée, il était seigneur d'Abbéville, Quincampoix, Pierre-Sèche, Fontenette, Gommerville et Châtignonville. Il avait épousé, en janvier 1637, Marie-Marguerite de Rochechouart, dame de Châtillon-leRoi (3), morte en 1661, et dont le corps reposa dans l'église de Se-Pierre d'Etampes. - - 1662. - 14 décembre, cejourd'hui après-midi, sur les 2 heures, est trépassé messire André David, ptre, vicaire de S-Basile, en sa maison soudainement et le 15, vendredi, audit mois et an 1662, sur les 2 heures du matin, a été enterré en l'église Notre-Dame, attendu qu'il était chapelain de la chapelle St-Jean; il était aussi chapelain de Ste-Croix, 1663. Le vendredi 30 mars, a été inhumé messire Nazare Anroux, prêtre, chanoine de Ste-Croix, ministre de la Sainte Trinité d'Etampes, dans le chœur de l'église dudit lieu, après avoir été longtemps malade. Il était vicaire général et promoteur de tout l'ordre de la Rédemption des Captifs (4); regretté de toutes les personnes d'honneur et du menu peuple pour sa science et ses bienfaits. (1) En blanc dans le texte. (2) Nommé en 1654, d'après Moréri. (3) Voir « Les registres paroissiaux du canton de Méréville », p. 4. (4) Les bâtiments qui ont servi de couvent existent encore au faubourg St-Martin. On l'appelait le couvent des Mathurins ou des Trinitaires. Il fut établi à Etampes vers 1200, du vivant de St-Jean de Matha, fondateur de l'ordre. M. M. LEGRAND, Etampes pittoresque, p. 48.
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 +|**UCAL_$B769659_00000343**| - ― 109 - Nazare Anroux, dans les derniers temps de sa vie, s'était attaché à l'église St Martin. On l'y voit remplir les fonctions de vicaire et rédiger des actes. Il prononça, en 1652, l'oraison funèbre du grand maître de son ordre, Louis Petit. D'après M. L. Marquis, il publia un livre intitulé: « Sacrée Apologie pour la bienheureuse Ste Anne et le bienheureux S. Joseph ». ― En plus des titres qu'on lui donne plus haut, il était encore aumônier-prédicateur ordinaire du Roi et vicaire du grand maître. - Le 11 juin (de la même année), le corps de madame la duchesse d'Epernon a reposé sur le midi, en notre église. Elle était âgée de quelque 23 ans et était morte à Bourbon-les-Bains. 1665. - 29 août. << Nota: Fr. Pierre Hochereau, prieur claustral de l'abbaye de Morigny, a été enterré à son abbaye, dans la chapelle de la Vierge, proche le Chapitre, R. I. P. » --- 1670. — Jeudi, jour de S. Augustin, le 28 d'août, a été inhumé à St-Basile, église de cette ville, dans le cœur, proche de la place du Curé, messire Jean Chesnay, prêtre, curé de ladite église, doyen de la chrétienté de ce détroit, qui mourut hier vers les 4 à 5 heures du matin, après une longue maladie. 1672. Aujourd'hui jeudi matin, 3º mars, a été baptisé, Pierre, fils naturel de Françoise Lemaistre, qui nous a fait dire par la sagefemme et autres, que le nommé Pierre Thévenon, cy devant garçon boucher chez Ciret-Dupuis, maître boucher en cette psse, en était le père, ainsi qu'elle l'a déclaré cy devant au Sieur prévôt de St-Pierre, qui en a dressé le procès-verbal, servant pour l'administration du sacrement dudit enfant, Nicolas Guesdon, clerc de cette psse, est parrain, et Perrine Hamouy, marraine. 1674. Le mercredi 4 avril, à 4 heures du matin, est trépassé messire Claude Touchard, prêtre, âge de 65 ans, et a été inhumé en l'église de Notre-Dame, proche l'autel S-Claude. La ville a beaucoup perdu car c'était un très bon prêtre. R. I. P. « Le mercredy des Quatre Tems de septembre (19 7bre 1674), monseigneur notre archevesque messire Louis Henry de Gondrin est décédé en l'abbaye de Chaulnes-en-Brie, qui est de son diocèse (1), et son corps a esté transporté en son église métropolitaine de Sens où il a esté inhumé. Depuis quelques années, il estoit de temps en temps tourmenté de dissenterie, mais sur la fin du mois d'aoust, (1) En marge: « Mémoire de la mort de Monseigneur l'Archevesque de Sens ».
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 +|**UCAL_$B769659_00000344**| - 110 - à son retour de Provins, où il estoit allé pour créer une supérieure à la Congrégation de Notre-Dame de ladicte ville de Provins, il tomba dans une fièvre double tierce très violente qui, en vingt-six jours, nous l'a enlevé. O mon Dieu que vos jugemens sont impénétrables! dans ce moment que ce Prélat travaille et applique tous ses soins pour le bien de son diocèse, vous nous l'ôtez! Nos péchés sans doute en sont la cause. Le chapitre de Sens a pris l'administration du diocèse le lendemain de son trépas qui est le vingtième et nous avons icy en notre église le mardy 26 septembre (1)... O la grande perte, o mon Dieu, d'avoir perdu un tel père et pasteur! O mon bon Jésus, regardez votre église en pitié et donnez-nous un homme selon votre cœur ». (FONTAINE, curé). Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, né en 1620, était, dès 1645, coadjuteur d'Octave de Bellegarde, archevêque de Sens, son parent, auquel il succéda l'année suivante, âgé de 26 ans. Il était l'oncle de Mad. de Montespan. - 1699. Nota: Le Roi d'Espagne est mort le 1er jour de novembre, à 2 heures après midi, et a fait le duc d'Anjou héritier de sa couronne par son testament et, à son refus, M. le duc de Berry et, à son refus, l'archiduc Charles et, sur son refus, le duc de Savoie. 1714. 29 janvier, mariage entre Rémy Pelé et Marie-Anne Alleaume, à la célébration duquel a été apporté Jacques-Rémy Pelé, né du 4 novembre 1713, lequel a été mis sous le voile et que Rémy Pelé a reconnu comme son légitime enfant, quoique né avant le mariage. (On voit au bas de cet acte, entre autres signatures, les suivantes : << de Moulineuf, Domguyer, baron de Courrière, Marthe de Védeau »). ― ―――――― FAITS DIVERS. - ACCIDENTS. 1651. 12 janvier, inhumation de Pierre Bozvale, de la psse de St Antoine des Bois, proche Amboise, vivant prévot du régiment de Navailles. 1659.2 may, fut inhumée en notre cimetière, Louise Darde, veuve de deuxièmes noces de feu Jean Joisneau, et en première de feu Jean Bouchon, laquelle après avoir esté malade l'espace de (1) Il manque quelques mots.
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 +|**UCAL_$B769659_00000345**| III Ix mois et pendant ledit tems s'estre confessée et communié plusieurs fois, mesme trois jours avant, ayant avec beaucoup de douleur, fait une confession généralle, a esté trouvée dans le puits de la grande rue dans lequel on croit qu'elle ne se fust fait précipiter ce que il croit pareillement, attendu que depuis huit jours de ça, la longueur de sa lente maladie ayant atténué son cerveau, elle tombait de tems en tems en délire; fièvre funeste, après avoir enduré si patiemment l'espace de tant de mois... O altitudo divitiarii ! Messieurs de justice l'ayant enlevée et s'estans informés en tout, me l'ont rendue, laquelle, c'est de quelque façon certain que cela s'est faict dans le délire hors duquel elle ne pouvait se lever, ny marcher, et l'ay inhumée en terre sainte. -257bre, inhumé au cimetière, le nommé (en blanc dans le texte) chartier du Bourgneuf, lequel avoit esté tué hier au soir sous une voiture; et, après s'être confessé, rendit l'esprit en ma présence. 1661. 28 novembre, inhumation au cimetière du corps d'un jeune homme de 23 à 24 ans, de Lisle en Flandre, psse St-Sauveur, trouvé mort en la grange de l'hôtellerie de St-Pierre. 1662. Mardy 4 avril, baptisée une enfant qui a esté nommée Gabrielle; parrain, Michel Baudet, fils de feu Jean et Gabrielle Compotier, fille de Nicolas, marchand hostellier, marraine, qui a donné le nom et, tant elle que la sage-femme et parrain, m'ont dit que lad. fille avait pour mère une pauvre femme nommée Jeanne Bergera, qui dist avoir pour mari Mathurin Peschart, manouvrier. Ladite femme est accouchée à l'hôtellerie de St-Pierre. - 1662.12 avril, inhumée au cimetière une pauvre femme aagée, du Gastinois, mendiante en cette ville, logée chez Simon Baudry. -Samedi 29 avril, inhumé un pauvre du Gastinois, âgé, mort en la grange de l'hôtellerie de St-Pierre. ―― 4 mai, inhumé un bon vieillard, Banne, vigneron, âgé de 50 ans et plus, du Gastinois, mort chez Simon Baudry, ayant avec luy deux garçons de 12 à 15 ans. L'un de ces enfants mourut chez Baudry le 25 du même mois. - 4 mai. Inhé un petit enfant mort chez ledit Baudry, appartenant à un homme et femme d'Ormoy la Rivière. Dimanche 24 mai, inhumé un petit enfant de 2 ans, mort chez Pierre Boulle, boucher, appartenant à une femme de Gâtinais. (même cas le 11 juin). 14 juin. A esté trouvé mort un homme d'âge en l'hostellerie -- -
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 +|**UCAL_$B769659_00000346**| - - 112 ---- de St-Pierre, beaucoup ensanglanté, qui a esté inhumé en notre cimetière le mesme jour; nous n'avons pu avoir nouvelles quel il pouvoit estre. ―― Juillet. Enterrée une femme veuve du lieu de Neufville ayant trois enfans; morte en la grange de l'hostellerie de St-Pierre. 13 7bre. Enterré un petit enfant appartenant à des pauvres, mort entre les bras de sa mère devant l'hostellerie de St-Pierre. La misère était extrême en ce temps et la mortalité très grande. 1663. Le 28 mars, Pierre Royer, vigneron, demeurant au faubourg St-Pierre, passe, par devant Thibault, notaire, au profit de l'Hôtel-Dieu d'Etampes, titre nouvel de 3 livres 12 sols 6 deniers tournois de rente foncière payable le jour de St-Martin d'hiver, assignée sur 5 quartiers de vigne au vignoble S. Pierre, champtier du Cochereau (1). - Mercredy 13 juin, baptême d'un enfant de Marolles. - Ledit enfant a été par moi baptisé m'ayant été apporté dudit lieu de Marolles par les parrain et marraine. Reconnaissant qu'il n'y a aucun curé dans ladite paroisse depuis et devant la fête de la Toussaint, et moi appréhendant que l'enfant, attendu la longueur du chemin, mourut sans lui administrer le baptême, lui ai administré le sacrement, sans toutefois prétendre aucun droit sur ladite paroisse, ni enfreindre les règles instituées par les canons. 1666. Mercredi 15 décembre, enterré au cimetière une petite enfant appartenant à une grande femme mendiante, de laquelle elle était accouchée quelques mois devant en notre paroisse; laquelle se disait être proche de Troyes en Champagne. 1667. Aujourd'hui jeudi 19 juillet, le né Louis Pillas, de la psse d'Auvers St-Georges, est mort dans ma paroisse, étant tombé de sur son cheval sur la tête. -- --- ―― 1676. Mercredi 8 juillet, est trépassée Anne Delanoue, femme de Jean Blanchet, et ce, en l'Hôtel-Dieu de cette ville, où elle avait été transportée attendu la grandeur de son mal et sa nécessité; a été enterrée au lieu ordinaire des pauvres qui trépassent audit hôpital. 1678. 5 avril, baptisé Jacques, fils de Jacques Fleury, soldat de la Cie de La Boulaye, au régiment d'Anjou, du diocèse de Chartres, de la psse de Guainville, présent; la mère Marie Marlot, elle, native (1) Rapsodie.
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 +|**UCAL_$B769659_00000347**| 113 -- - de Calais, femme dudit de Fleury, accouchée chez la ve Pierre Roger, où ledit Fleury est logé ; le parrain, Sr Jacques Radnez, sergent des grenadiers audit régiment; marraine, dame Anne Chapeau, fme de M. de Saintamour, sergent audit régiment de la Cie d'Aultruc. 1679. Mercredy 12 juillet, inhumé au cimetière Edme, fils de de François Cany, vigneron, âgé de 30 mois, duquel la tête a été aujourd'hui écrasée sous la roue d'une charette passante et, en même temps, a expiré. Il a été porté en notre église et, ayant été vu en cet état par la justice, ou officiers de la justice du prieuré, je l'ai ensuite inhumé. - 1680. Jeudi 5 décembre, enterré à l'Hôtel-Dieu, c'est-à-dire dans la place et cimetière destinés aux pauvres, Barthélemy Guillegot, mon paroissien, vigneron septuagénaire, étant trépassé hier soir fort chrétiennement. - 1685. 20 décembre, Bénigne Charpentier, serviteur domestique chartier (sic) au prieuré de cette psse, est mort à Artenay, hôtellerie du Cheval Bardé, en revenant d'Orléans. -- 1688. 8 juillet, inhumation au cimetière d'un Limousin, âgé de 35 ans, lequel travaillant chez Pouce coupé, marchand en cette paroisse, lequel Limousin est périt (sic) d'une terrasse qu'il creusait, il avait un chapelet dans sa poche qu'on lui a trouvé, marque de chrétien. 1688. 11 août, a esté baptisé un enfant lequel nous a esté apporté en cette église et a esté nay en l'hôtellerie de la Herse et a esté nommé François par Michel Baudet, son parrain et sa marraine Antoinette Leblanc, femme de Pierre Guyot, md hostellier demeurant à la Herse en cette psse, lequel nous ont dit appartenir à Marie Mignot, soi-disante femme de François Legrand, escuier, Sr de Saint-Genouil. --- 1695.— 16 avril, a été inhumé au cimetière... (1) Boudet lequel a été tué par Louis Boudet, son propre frère, n'a pas eu un seul moment, le coup fait, de produire un seul sentiment de chrétien, ni dire un seul Jésus! Maria! Il est mort comme il a vécu, ayant été quatre ans sans faire ses Pâques ; et si j'avais été sur le lieu, il n'aurait pas été inhumé au cimetière ; pourtant il l'a été sans cérémonies, ni son de cloche, ni luminaire. 1697. 17 septembre, Charles Martin a été enterré au cimetière, (1) En blanc dans le texte.
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 +|**UCAL_$B769659_00000348**| --- 114 lequel n'a reçu les sacrements, attendu qu'on l'a trouvé mort sur un consin derrière les maisons de Bretagne. Il avait 75 ans. Il était honnête homme, pauvre. - 1699. — Le 25 mai, est mort un pauvre homme mendiant de cette psse, subitement, lequel, avant de mourir a dit à quelques-uns de mes paroissiens qu'il avait fait ses Pâques, et que les religieuses de l'Hôtel Dieu n'avaient voulu le recevoir. Je lui ai trouvé dans sa poche un chapelet et un liard, et dans son bissac trois morceaux de pain. Il était âgé de 71 à 72 ans, et a dit avant de mourir qu'il était originaire d'Epernon, au diocèse de Chartres. 1707.21 juillet, inhumation au cimetière de François Thibault, vigneron, âgé de 44 ans, mort le jour d'hier d'une mort subite et imprévue, dans les champs, causée par la trop grande chaleur, y étant à travailler à la moisson avec plusieurs des habitants de cette paroisse entre les bras desquels il est mort. Le même jour, la chaleur excessive avait également causé la mort de Claude Paris, âgé de 35 ans, dans les mêmes conditions. 1724.9 juillet, Catherine Sergent, femme d'Etienne Hautefeuille, laboureur à Vaucelas, psse d'Etréchy, est écrasée par sa charette, en revenant de Pithiviers, auprès de la Belle-Croix de cette paroisse. --- 1742. 31 octobre, a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse, Marie Alexis d'Archambault, de Pussay, en nourrice, fille de messire Louis Charles Alexandre d'Archambault, chevalier, seigneur de la Baste, chevau-léger en la Garde ordinaire, et de Marie Françoise de Selve, dame en partie d'Estouches. 1748.3 décembre, baptême d'un enfant de Balthazar Koning, soldat cavalier au régiment de Saxe, passant par Etampes pour aller à Chambord, et de Marie Fotchin, son épouse. Parrain, J.-Bte Bigot, cavalier au même régiment; marraine, Jeanne Baron. 1761.13 novembre, un pauvre mendiant, sortant de l'HôtelDieu, est trouvé mort dans la maison de Guillaume Moulin, cabaretier en cette paroisse. ―― - 1762. Inhumation au cimetière de Simon Houdy, sergent invalide, natif de cette paroisse, ágé de 56 ans. 1787. — 7 décembre, baptisé un enfant déposé à la porte de notre maison presbytérale, dans un étui à manchon, enveloppé de plusieurs linges, auquel a été imposé le nom de Louis Augustin; ledit enfant du sexe féminin (?)
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 +|**UCAL_$B769659_00000349**| 115 ――――― - QUELQUES MARIAGES 1641. Lundi 1 juillet, entre noble homme Pierre Le Semelier, garde la porte du Roi, et Perrine Laureau. -- 1642. 27 mai, entre Alexandre Charron, procureur du Roi en l'élection, et Jehanne Regnard, veuve de Pierre Paulmier. 1643. 20 septembre, entre Alain Garnier, chirurgien, et Marie Jabin. 1647. 23 septembre, entre Arthur Provensal, écuyer, Sr de Croix, prévôt des maréchaux d'Etampes et autres lieux, et Jehanne Girard, de la pase de Notre-Dame. 1661. 28 avril, mariage entre Noël Fournier et Geneviève Rousset, de cette ville, en l'hôtellerie de St-Christophe, lieu de ma paroisse. Cette hôtellerie, qu'il ne faut pas confondre avec celle qui fait l'angle des rues Saint-Jacques et du Château, est citée, d'après M. L. Marquis, en 1616. Nous y voyons comme hôteliers: en 1662, Pierre Marcille; en 1712, André Denise; en 1732, Nicolas Salomon, époux de Marguerite Dumortous; en 1745, Julien Salomon. 1662.2 octobre, entre Corneille Charpentier, cabaretier, demeurant à la Poule blanche, paroisse de S. Basile, et Florie Marsailles, ve de Ciret Poua. ― ―――――― -- 1663.23 novembre, mariage entre Simon Guéret, huissier aux Eaux et Forêts de France, fils de feu Jean, hôtelier à Toury, et de Jeanne de Cœurs, et Michelle Leblanc, fille de Denis, marchand hôtelier et de feu Préjente Haury (reconnaissance d'enfant). Simon Guéret, qui avait été parrain le 26 mars précédent, assisté de Marie Leblanc, sa future belle-sœur, mourut en 1669, âgé de 40 ans, et fut inhumé le 22 août, dans le cimetière S. Pierre. Il est dit dans l'acte, marchand hôtellier et sergent aux Eaux et Forêts. Denis Leblanc, son beau-père, mort en 1684, était propriétaire de la Herse, auberge qui existe encore au nº 16 de la rue de la Boucherie. En 1688, cet établissement était tenu par Pierre Guyot, mari d'Antoinette Leblanc ; avant 1721, par Jean Boudeaux, et en 1754, par Jean Baron et sa femme Marguerite Claudet. Le 12 mars, ils mariaient leur fille Marie Jeanne avec Jacques François Voizot, veuf de Jeanne Lesourd.
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 +|**UCAL_$B769659_00000350**| - - 116 - -- 1667. 26 juillet, entre Antoine Hautefeuille, laboureur, demeurant à Estouches, et Marie Compotier (1) fille d'honnête personne Nicolas Compotier (2), md hôtelier à l'hôtellerie de St-Pierre et de Marie Baron. 1669.20 janvier, entre Jean Hardy, laboureur, receveur de la seigneurie de Quincampoix, en la psse d'Abbéville, et Cantienne Compotier, fille de Nicolas et de feue Marie Baron. En 1672, on voit Etienne Barré, maître de l'hôtellerie de St-Pierre en ce faubourg; en 1675, François Berthélemy, dit la Mouche, époux de Jeanne Durand; ensuite Cantien Claquet. Mercredi, 11 août 1683, ont été mariés en l'église de St-Martin, Cantien Claquet, hôtellier à l'hotellerie de St-Pierre, et Catherine Huan. 1673.29 avril, mariage entre Nicolas Portehors, fils de feu Lubin et de Jeannette Drotte, originaire d'Allainville, meunier de sa vocation, demeurant au moulin de cette paroisse, et Antoinette Courcoutz, fille de feu Pierre et de feue Antoinette Girard; originaire de la paroisse de Saint-Cyr (la Rivière). -- 1675. - Mercredi et lundi 9 septembre (sic), ont été fiancés et épousés André Dupré, fils d'André Dupré, vivant greffier au bailliage, et de Françoise Paulmier, de la paroisse Notre-Dame, et Gilette Banouard, fille de feu Jean et de Marie Vallée. ― 1679. Samedi 4 février, entre Cantien Jouan, veuf, déjà avancé en âge, de la paroisse Saint-Germain de Morigny lès Etampes, et Marie Caquet, veuve de Pierre Esme, vigneron, vivante en cette paroisse. N'y a-t-il pas quelque ironie dans la rédaction de cet acte? 1685. Jeudi 11 janvier, entre Claude, fils de Charles Buisson, mtre chirurgien, et Anne Hardy, fille de feu Jean, laboureur et receveur de la terre et seigneurie de Quincampoix. 1714.22 octobre, entre Jean Boucher, maître chirurgien, et Marie Guillot. 1734. Par devant François Venard, nottaire royal à Estampes, furent présents Jean Bradelet, charpentier, demeurant à Morigny, psse S. Germain-lès-Estampes; Antoine Allain, maistre boulanger, demeurant en cette ville d'Estampes, rue Basse, psse St-Basile, lesses parents, Marie (1) Dimanche, 9 mai 1688, inhumée au cimetière de Céans avec Compotier, fm de M. Hautefeuille, 52 ans. (2) Cité en la même qualité en 1665.
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 +|**UCAL_$B769659_00000351**| - 117 - quels ont déclarez qu'ils ont une parfaite connoissance qu'il (y a) environ cinq ans que Michel Duchesne, vivant garçon boulanger, demeurant aussy en cette ville, faubourg paroisse St-Pierre, mari de Louise Langevin, veuve en premières noces de Pierre Rivière, a esté noyé en la rivière d'Estampes près le moulin de Pierre Brou, sis en la psse d'Estréchy où il a esté inhumé, l'ayant retiré de ladite rivière dans laquelle il estoit resté 7 à 8 jours ce que lesdits comparans ont atesté comme vérité dont ils ont requis acte audit nottaire qui leur a octroyé le présent pour leur servir et valloir ce que de raison. Fait et passé à Estampes en l'étude, le 15 juin 1734, présence de Denis Boucher, mire cordonnier et d'Estienne Perrot, boulanger, demeurant audit Estampes tesmoins et ont lesdits déposant comparant et Boucher signé avec le nottaire et quant audit Perrot a déclaré ne savoir signer de ce enquis. Ainsi signé à l'original Antoine Allain, Jean Bradelet, Boucher, Venard avec paraphe. S'ensuit la lettre de M. Maurice, grand vicaire qui accepte pour bon et suffisant témoignage l'acte de déposition sur la mort de Michel Duchesne. «Le certificat que vous m'avez adressé, Monsieur, me parraît en assés bonne forme pour que vous puissiez sans rien craindre en faire usage supposé comme je n'en doute pas que les tesmoins sont gens de probité, connus et dignes de foy, à Sens, le 22 juin 1734, signé Morice, vicaire général ». Toutes ces preuves sont écrites en ce registre et à la teste des actes des épousailles parce qu'il est à craindre que l'on en ôte l'original de l'acte et la lettre du gd vicaire, le tout a esté légalisé par M. le Prévost dudit Estampes comme appert par son dire datté en ces termes à Estampes le 25 juin 1734, Gérard Edeline, prévost d'Estampes. Suit, le 26 juin, le mariage entre Laurent Chaumerat et Louise Langevin, en présence d'Estienne Grugeon, fermier du prieuré. 1767. Mai, mariage entre Jean Baptiste Raguet, controleur des fermes du Roi en la ville de Chartres, fils de Jean Baptiste Raguet, maire seigneurial de la prévôté de Void, diocèse de Toul, département de Metz, et de deff. damoiselle Elisabeth Jacquinot, et damoiselle Marie Charlotte Clozier, fille de François Clozier, officier de la maison du Roy, associé correspondant de l'Académie roïale des sciences de Paris, bourgeois d'Etampes, et de damoiselle Marie-Charlotte Boivin, en présence de Louis André Charlemagne Gudin, greffier en chef de la police, procureur ès sièges royaux d'Etampes et de Etienne Blin, maître d'école. ―
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 +|**UCAL_$B769659_00000352**| -- 118 1789. Février 17, vu la permission accordée à l'époux par M. l'Intendant de la généralité de Parls, signée Bertier, l'époux étant soldat provincial de la levée de 1785, Antoine Jouanest et MarieCatherine Hersant ont été mariés. L'acte est signé « Joséphine de Valory ». 1610. 1634. ― 1790. 12 avril, mariage célébré par Maurice Elisabeth de Lavergne de Tressan, vicaire général du diocèse de Rouen, abbé commendataire de l'abbaye royale de la Ste Trinité de Morigny, en la présence et du consentement de M. Charles César Périer, curé de cette psse, député à l'Assemblée nationale, entre Jean Gérard Geoffroy, 23 ans, étant né sur la psse S. Basile de cette ville le 21 avril 1767, fils mineur de M. Jean Gérard Geoffroy, avocat en parlement et de dame Marie Anne Thérèse Brizard, et demoiselle Marie Sophie Dumortous, 17 ans, née psse S. Pierre, le 16 février 1773, fille mineure de Julien Fois Dumortous et de dame Marie Foise Davoust Témoins du côté de l'époux : ses père et mère, M. Pierre Delanoue, curé de Villeneuve-s-Auvers, Etienne Geoffroy de S. Hilaire, Jean Marie Geoffroy de Maison-Rouge, Marc-Antoine Geoffroy-Château, ses frères; du côté de l'épouse: ses père et mère, Antoine Dumortous, bourgeois, oncle; et Michel-Samuel Davoust, bourgeois, oncle. L'acte porte un grand nombre de signatures. Un enfant, né de cet union, fut baptisé le 3 avril 1791 et reçut les prénoms de Jean-Julien, de ses parrain et marraine Julien François Dumortous, ayeul maternel et de Marie Anne Thérèse Brizard, femme de Jean Gérard Geoffroy, juge au tribunal du district de la ville, aïeule paternelle. Roi. -- - CITATIONS DIVERSES. - MAITRES D'ÉCOLE. François Hardouin, collecteur des tailles de la paroisse. Hiérosme Testard, chirurgien de Monsieur, Frère du - Charles Marais, receveur des Aides. 1637. -Nicolas Delambon, notaire royal. Pierre Picart, conseiller-avocat du Roi aux sièges d'Etampes. Pierre Baron, intendant des deniers communs. 1639. Michel Boutevillain, bailli de La Ferté-Alais. Charles Adam, clerc tonsuré, qui, en 1643, est dit maître
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 +|**UCAL_$B769659_00000353**| - 119 -- d'école » qualité qui lui est encore donnée dans l'acte de son inhumation le 22 juillet 1652. Il laissait une veuve mentionnée dans un article des Archives de Seine-et-Oise « Jeanne Bouchon, veuve de Charles Adam, maistre d'escolle, demeurant grande rue de la Boucherie ». Elle se remaria, le 29 mars 1663, avec Christophe Herin, dit Saint-Georges, officier ordinaire de l'artillerie, « de la paroisse Saint-Pierre, dans l'enclos de l'Abbaye de St Antoine de Paris, relevant immédiatement de Monsieur de Citeaux ». 1640. Jehan Guyot, greffier du grenier à sel. François Provensal, sergent royal exploitant par tout le royaume de France. * ――― - 1646. Etienne Moreau, capitaine du faubourg St-Pierre. 1649. François Capperon, chanoine de Ste-Croix. ――――― 1651.20 novembre, inhumation de Pierre Legendre, Archer des Gardes. - 1661. Sébastien L'Emsgue, époux de Nicolle Bréaux, « maistre d'écolle dans ce lieu ». 1663. Antoine Lamy, procureur ès sièges royaux, époux de Marie Jubert. - - Pierre Testard, chirurgien de M. le Duc de Beaufort. Denys Meusnier, marchand meunier, demeurant au moulin du Bourgneuf. 1664. Louis Lacoste, « maistre d'écolle de ma paroisse >. 1669. Antoine Godin, bailli de Milly-en-Gâtinais. Pierre Godin, clerc de ce diocèse. 1670. Jean Gauvet, clerc et maître d'école. « Le 30 may 1671, inhumation au cimetière de Jean Gauvet, il est mort en mon presbytère ». 1673. François Langlois, officier de Monsieur le duc d'Orléans. 1674. Mardi 19 octobre, inhumé dans l'église d'Ormoy, par le Chapitre de Notre-Dame accompagné de M. Colleau qui lui avait donné le saint Viatique, damoiselle Marie de la Tranchée, femme de N. h. Pierre, Sr de la Ganne, laquelle est trépassée le matin dudit jour, âgée de 23 ans, et ce attendu l'absence de Mr Antoine Lefranc, curé dudit lieu. - ― - ―――――――― 1682. Toussaint Sainsart, meunier au Bourgneuf. ―――― - Pierre Arnou, maître d'école. 1688. 1690. de cette ville (ce nom est parfois écrit « Le Muret »). Hon. homme Michel Muret, lieutenant des chirurgiens
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 +|**UCAL_$B769659_00000354**| 120 _____ 1703. Corbeil. 1691. -François Rousseau, boulanger suivant la Cour. Messire Béliard, prieur et curé de Chauffour. 1695. 1696. Thomas Migault, écuyer, Sr de Beaurepère, capitaine 1er exempt des Suisses de Monsieur. Nicolas Regnault, conseiller du Roi, son procureur à ― --- - - 1705. Pierre Villemaire, prêtre, chanoine de Ste-Croix. 1707. Foi Riou, meunier au moulin de cette paroisse. 1709. Le 26 février, inhumation au cimetière de Denis Roger, fils de Denis Roger, enlumineur, demeurant proche S. Hilaire, et de Marie Madeleine Joly (enfant en nourrice). 1710. Mtre Edeline, conseiller du Roi, prévot, lieutenant général de police à Etampes. 1712. Louis Briet, receveur du domaine de M. le duc de Vendôme. - -- - Lambert, vicaire de Notre-Dame. 1715. Charles Lamy, doyen des procureurs de la ville. 1716. - M. Dupré, prévôt claustral de l'abbaye de Morigny. - 1721. Jacques Dufay, maître d'école. Cantien Véron, demeurant aux Granges des Noyers, paroisse de Champigny. 1722. Mtre Guittard, maître chirurgien. 1723. Jean-Baptiste Beillet, maître d'école. Jean Fois Vallée, sous-diacre, chanoine de Ste Croix. - ---- - 1726. Etienne Blin, qui, le 22 février 1729, épouse Marie Launay, qui cité de nouveau en 1767, meurt en 1786, âgé de 81 ans. Il est dit dans l'acte « ancien maistre d'école et choriste >>. ――― 1727. Messire Jean Pépin, écuyer, Sr de Valcourt et de St Chamoult, ancien mousquetaire du Roi. 1729. Michel Baudet, prêtre et chanoine de la Sainte-Chapelle de Dunois (en 1766, Michel Baudet, curé de Mainvillers, diocèse de Chartres). --- • ―――― 1730. Joseph Blin, employé des Aides. Le 6 janvier, inhumation de Louis Haudry, meunier au Bourgneuf. 1735. Gilbon, curé de l'église S. Martin de Champigny. (En 1749, Jacques Gilbon, prêtre, chanoine de Ste-Croix). 1736. Jean Blouin, officier chez M. le Dauphin, demeurant à Versailles. 1737. Thomas Genty, greffier du bailliage.
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 +|**UCAL_$B769659_00000355**| 121 Charles Archambault, chanoine. 1743. Jacques Tessonnet, employé aux aides. Valentin Durand, prêtre, vicaire de Notre-Dame. 1747. Mtre Chaigneau, prieur de Chauffour. 1748.Jean François Baron, abbé, clerc tonsuré. 1752. Louis Tiffonnet, receveur du bureau de la porte S. Pierre. François Baugin, avocat en parlement, procureur du Roi en l'élection d'Etampes. 1758. Le P. Hubert de Somain, cordelier d'Etampes. P. Voltigem, prêtre vicaire de S. Gilles, chapelain de Notre-Dame. 1759. François Lemercier, curé de Bouville. 1760. -Michel Brochery, F. Lefébure, cordeliers. 1763. Jacques Daubignard, messier. 1768. Paris. - - 1908. ――― — - ― - 1778. François Beaumont, officier du guet à Paris, époux de damoiselle Marie de L'Isle, demeurant au faubourg Saint-Martin, psse S. Laurent (cités à l'occasion de l'inhumation, à S. Fierre, d'une enfant en nourrice). -- 1783.Jean Louis Bourdelot, maître d'école. 1784. Dom François de Sales Peschard, supérieur des Barnabites. 1786. M. Champigny, bailly de Saudreville. (A suivre) - - Jacques Baudet, vicaire de l'église Saint-Benoît, de - II. Ch. FORTEAU.
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 +|**UCAL_$B769659_00000356**| RECHERCHES SUR LES ENSEIGNES ET LES VIEILLES HOTELLERIES DE CORBEIL (1). L'HOTEL DE BEAUMONT. Emplacement nos 43 à 47. Cet hôtel important, connu à Corbeil dès le xive siècle, était situé rue St-Spire, entre la rue des Conins, actuellement rue de l'Arche, et la rue de la Juiverie. Il est mentionné dans de nombreux titres, dont le plus ancien remonte à l'année 1355. Il résulte de ces divers titres, et, notamment, d'une déclaration faite par Barbe Clignet, en 1599, que le Chapitre de St-Spire avait droit de percevoir annuellement 12 sols 2 deniers de cens et 50 sols de rente sur « l'hostel de Beaumont et ses appartenances ». Une transaction intervint à ce sujet, entre le Chapitre et Nicolas Thibeuf, seigneur du Val Coquatrix, devant Me Le Bergier, notaire à Corbeil, le 12 juillet 1610. Cet hôtel, qui appartint à Baude de Vauvillars, fut donné en 1488, par Charles VIII, à Guillaume Charrier, receveur général des finances, et à Guillaume Ripault, clerc des comptes (2). L'hôtel de Beaumont et ses dépendances furent morcelés vers la fin du xvIe siècle. Vers le milieu du siècle suivant, Charles Aubry, Nicolas Tarteret, tous deux notaires à Corbeil, et Jean Tortouin, procureur du Roi à Corbeil, en possédaient la plus grande partie. Leurs héritiers aliénèrent, vers 1705, les bâtiments et dépen- (1) Pour la première partie, voir Bulletin de 1907, page 100 et suiv. et le Bulletin de 1908, page 31 et suiv. (2) Abbé LEBŒUF, Hist. du diocèse de Paris, tome XI, page 128.
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 +|**UCAL_$B769659_00000357**| - 123 ---com dances de l'hôtel de Beaumont, au profit de Louis Masché ou Maschet, tonnelier, lequel fit construire, sur partie de leur emplacement, l'hôtel de l'Image saint Louis, dont nous allons parler. Le surplus était alors possédé par Pierre Richard. L'IMAGE SAINT-LOUIS. Emplacement, partie des nos 43 à 47. L'hôtel qui avait pour enseigne l'Image saint Louis, n'était pas antérieur au commencement du xvIIe siècle ; il s'élevait au coin de la rue Saint-Spire et de la rue de la Juiverie, près de la porte Royale. Louis Masché, tonnelier, avait acquis de 1702 à 1710, aux termes de plusieurs actes, savoir: 1º des héritiers Aubry, qui étaient : Marie Magdeleine Aubry, épouse de François Predeseigle, et Marie Charlotte Aubry, une grande grange à porte cochère, avec corps de logis à côté et cour derrière, assis rue St-Spire, tenant à la rue des Conins, et d'autre part à l'article suivant; 2° de Alexandre Lemerle, qui était au lieu des héritiers Lausmonier et sa femme, fille de Nicolas Tarteret, notaire, un cellier, ci-devant pressoir, faisant le coin de la rue S'-Spire et de la rue de la Juiverie; 3º de Jeanne Tarteret, veuve de Marin Cholière, notaire, et des héritiers de Anne Tarteret, épouse Desloger, un cellier en forme de grange, cave dessous, et petite cour devant, tenant à Lemerle, et aboutissant rue de la Juiverie; 4° Et de Marie Tortouin, héritière de Jean. Tortouin, son père, une grande cour avec petit jardin à côté, et grande écurie. Tous les bâtiments et lieux ainsi acquis par Masché étaient des dépendances de l'ancien hôtel de Beaumont. Sur partie de leur emplacement ce dernier fit édifier l'hôtel de l'Image saint Louis, qu'il ouvrit en 1713. Nous avons fait connaître le moyen radical auquel Masché eut recours, après l'ouverture de la porte Royale, pour détourner à son profit la clientèle des hôteliers du Mouton et du Charbon Blanc, et la juste plainte dont il fut l'objet de la part de leurs propriétaires (1). Nous n'y reviendrons pas. Nous ajouterons seulement que Louis Masché ou Maschet, et Simone Sellerin, sa femme, avaient obtenu par acte devant Me Sourdeau, notaire à Corbeil le 21 février 1713, de Paul Pater, (1) Voir 2 bulletin de 1907. Bull. de la Société hist. de Corbeil, p. 117-118.
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 +|**UCAL_$B769659_00000358**| ― 124 - greffier en chef de la prévôté de Corbeil et receveur du domaine de cette ville, pour six années, du premier octobre 1713, le bail à ferme du droit de péage qui se percevait sur toutes les marchandises passant par les portes Royale et de Saint Nicolas, suivant tarif. Ce bail leur avait été consenti moyennant un loyer annuel de soixante livres et 10 livres de sucre. LA HERSE. On a vu aussi comment, en 1714, l'hôtelier Masché, pour exercer plus commodément son droit de péage, et empêcher les rouliers et voituriers de passer ailleurs que par la porte Royale, n'avait pas craint de détruire et de démolir le pont qui donnait l'entrée de la ville par la porte St-Nicolas ; il fut condamné à le rétablir. Pour faire échec, autant que possible, à la concurrence déloyale que leur faisait Masché, François Jacqueson, tenant l'hôtellerie du Mouton et Marie-Louise Lelong, sa femme, obtinrent du même Paul Pater, par acte devant Sourdeau, notaire, le 18 août 1718, pour trois années, le droit de pesage, qui se percevait « sur toutes les marchan- << dises passantes par les portes Royale et de Saint-Nicolas », moyennant un loyer annuel de 80 livres et dix livres de sucre. Dans ce bail étaient excepté les trois jours de Saint-Spire, NotreDame d'août et Saint Jean-Baptiste, dont le droit était perçu par le fermier de ceux-ci. Emplacement présumé rue St-Spire, nº 55 ou 57. Cette maison était située près des remparts de la ville, au bout de la rue St-Spire, ou plutôt de la rue de la Herse, d'où elle tira sans doute son nom. Une charte passée par devant Pierre Fidé, tabellion de Corbeil, le 19 février 1493, fait mention de 16 sols parisis de rente, que l'église Saint-Nicolas de Corbeil avait droit de prendre annuellement sur «une maison assise à Corbueil, rue Sainct-Spire, appelée la Harse ». Cette rente fut rachetée par Guillaume Hideux, alors possesseur de cette maison, par acte du 22 mai 1543.
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 +|**UCAL_$B769659_00000359**| ENSEIGNES DONT L'EMPLACEMENT N'A PU ÊTRE DÉTERMINÉ EXACTEMENT L'ÉCU D'ORLEANS. Par acte reçu par Me Fontaine, notaire à Essonne, le 1er décembre 1645, Spire Quinault, marchand boulanger à Corbeil, fondé de pouvoirs de Jean Dupercher, menuisier à Paris, consentit bail à Toussaint Catolle, menuisier et tonnelier à la Ferté Alais, pour trois ans, moyennant un loyer annuel de soixante livres tournois, << d'une maison sise à Corbeil, rue Saint Spire où est pour enseigne l'Escu d'Orléans ». L'obituaire de l'église St-Nicolas nous apprend que les 22 mai, 15 juillet et 24 octobre, on y disait une messe basse de requiem pour l'âme de feue Jehanne Boudeaulx, en son vivant femme de Jehan de Vallencourt, laquelle avait légué 15 sols parisis de rente à cette église sur une maison où pendait pour enseigne « l'Escu d'Orléans, assise en la rue St-Spire. Sans que nous puissions l'identifier autrement, nous pensons que cette maison était située entre la rue du Trou Patrix et l'hôtel du Grand Cerf, c'est-à-dire entre les nos 40 et 54. LES TROIS CHAPELLES. Aux termes d'un acte passé devant Me Du Nas, notaire à Corbeil, le 24 novembre 1617, Nicolas Hideux, marchand boucher en cette ville et Marie Cariot, sa femme, déclarent constituer une rente, << sur une maison sise à Corbeil, rue Saint Spire, où souloit pendre pour enseigne les trois Chapelles, avec boutique, tenant aux hoirs Trinquet, Jehan Langlois, etc. ». Cette maison, qui ne relevait pas de la mouvance du Chapitre de Saint-Spire, devait aussi se trouver du côté droit de la rue St-Spire, entre la rue du Trou Patrix et l'hôtel du Grand Cerf. LA COUR AYMARD. Suivant aveu reçu par M. Pierre Lebergier, notaire à Corbeil, le mercredi 9 juillet 1608, Jacques Duhamel, huissier audiencier en la
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 +|**UCAL_$B769659_00000360**| 126 - prévôté de Corbeil, reconnait tenir à titre de chef cens, du Chapitre de St-Spire: << une maison, grange et autres aisances, couvert de tuiles, cour et jardin, assis << à Corbeil, en la rue Sainct Spire, appelée la court Aymart, tenant d'une part à << Pierre Lebergier, et à Mro Tristan Canus, chanoine, d'autre à la rue qui tend « de la Grande rue St-Spire, sur les murs », Le chapitre avait droit de percevoir onze sols deux deniers de cens, sur cette maison. A suivre (1). Emile CREUZET. (1) Nous finissons ici la rue St-Spire; nous continuerons dans le prochain article par la rue Notre-Dame.
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 +|**UCAL_$B769659_00000361**|
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 +C L'ÉGLISE SAINT-LÉONARD A CORBEIL Avec les 103 prisonniers amenés de Choisy-le-Roy par les Prussiens (1870).
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 +|**UCAL_$B769659_00000362**|
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 +|**UCAL_$B769659_00000363**| SOUVENIR RÉTROSPECTIF Lors du siège de Paris en 1870, les lignes d'investissement des Allemands occupaient, au sud de Paris, toute la plaine comprise entre Villeneuve-St-Georges et Choisy-le-Roi. Au-delà étaient les avant-postes. Cette dernière ville était complètement envahie et occupée par les Allemands; les habitants, tous les habitants, doit-on dire, étaient partis ; il n'y avait plus dans Choisy, en tant que Français, qu'une centaine d'individus qui y étaient restés, ou y avaient été attirés par l'espoir des profits illicites qu'ils pouvaient retirer des maisons abandonnées. Les Allemands les avaient pris d'abord pour des habitants de Choisy, mais ils s'aperçurent bien vite qu'il n'en était rien et qu'ils avaient affaire à une population peu recommandable, et, comme d'autre part, elle était une gêne pour leurs opérations, ils résolurent de s'en débarrasser. Ce ne fut ni long ni difficile ; une râfle, comme on dit en termes de police, nettoya complètement cette pauvre ville de Choisy, et 103 individus, hommes, femmes et enfants, furent vite ramassés et rassemblés, et, sous la conduite d'une escouade de Prussiens, conduits à Corbeil. C'était en octobre 1870. Corbeil était alors occupé par une garnison permanente d'environ 6000 hommes, et sillonné chaque jour par de nombreuses troupes de passage. Il y avait en outre 26 ambulances qui occupaient les plus importants immeubles. Aussi, quand le groupe de Choisy arriva, grand fut l'embarras, car on ne savait où le mettre. Il fallait cependant trouver de suite un logement. Un édile proposa de les mettre dans l'église de SaintLéonard, située dans la rue du même nom, au faubourg Saint-
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 +|**UCAL_$B769659_00000364**| ――――― 128 ―――― Jacques; cette proposition fut vite acceptée. C'était un édifice du XIIIe siècle, encore assez grand, qui fut détruit plus tard, en 1885, lors de la création de la nouvelle route qui monte à Saint-Germain. L'église Saint-Léonard fut donc garnie de paille et les 103 individus, ramenés de Choisy, s'y entassèrent pêle-mêle, comme ils purent, sous la surveillance cependant de soldats Prussiens qui montaient la garde autour d'eux. C'est alors qu'un habitant de Corbeil, qui visitait ce nouveau genre de prison, eut l'idée de photographier le groupe qui y était renfermé. Il est probable que cette photographie ne fut tirée qu'à une seule épreuve, car personne à Corbeil ne la connaît. Elle vint aux mains de M. l'abbé Girard, ancien curé de Corbeil, quila donna plus tard à une digne femme, sa voisine, la veuve V. Celle-ci existe encore et conserve pieusement cette photographie, non seulement comme une relique de la guerre, mais surtout en souvenir de son bon Curé, qui était si justement estimé et aimé à Corbeil. C'est chez Mme V. que le hasard nous fit rencontrer cette photographie où l'on voit, dans l'église Saint-Léonard, les réfugiés de Choisy, gardés et surveillés par les soldats prussiens qui se promènent autour d'eux l'arme au bras. Nous avons obtenu de Mme V., non sans peine, qu'elle voulût bien nous confier ce précieux souvenir d'une époque bien triste pour notre vieux Corbeil, si durement éprouvé alors. Nous en avons fait faire un cliché qui nous permet aujourd'hui de reproduire dans notre bulletin un des trop nombreux épisodes qui désolèrent notre ville en 1870-1871. La photographie dont nous donnons la reproduction est loin d'être un objet d'art, elle n'est même pas une bonne photographie, car cet art a fait de grands progrès depuis tantôt 40 ans ; mais enfin, c'est un document inédit, peu ou mal connu, maintenant surtout que l'église Saint-Léonard a disparu depuis près de 25 ans, et nous avons pensé qu'il était bon de conserver le souvenir de cet épisode pour l'ajouter à l'histoire de la guerre à Corbeil pendant l'occupation allemande de 1870-1871. A. DUFOUR.
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 +|**UCAL_$B769659_00000365**| BIBLIOGRAPHIE Almanach de Thiais pour l'année 1909. Choisy-le-Roi, imp. Chambes, 1909. - Petit in-8° à 2 colonnes, 8 pp. avec portraits. ANGER (Dom). Les dépendances de l'Abbaye de Saint-Germaindes-Prés. T. II, Seine-et-Oise. - I vol. in-8°, VIII-324 pp. Paris, Poussielgue. - - HALLAYS (André). - Le Pèlerinage de Port-Royal, ouvrage orné de trente-et-une gravures. Paris, Perrin, 1909, in-8° 372 pp. Saint-Etienne-du-Mont, Saint-Jacques-du-Haut-Pas, Port-Royal de Paris, l'Eglise de Palaiseau, l'Eglise de Boullay-les-Trous, Port-Royal-des-Champs, les Granges-Magny, Saint-Lambert, Saint-Médard. BERGERON, CHAMPONNAIRE et Dr BoN. Découverte d'une sépulture préhistorique (ossuaire néolithique) dans le canton de Moret (Seine-et-Marne). - Fontainebleau, imp. Bourges, 1908. Petit in-16° de 27 PP. Extrait du Journal l'Abeille de Fontainebleau, 4me trim. de 1908. BAILLIÈRE (Emile). - Paul DARBLAY. Article nécrologique extrait de la Bibliographie de la France, 11 septembre 1908, in-8°. BELLANGER (H.). - Guide illustré de Moret-sur-Loing, avec une lettre préface de M. Lioret. Moret-sur-Loing, imp. Bellanger, 1908. In-16° oblong. de 51 pp. avec plan, carte et gravures hors texte. ―――― BIGOT. Gloires et souvenirs militaires, d'après les mémoires du Canonnier Bricard, du Maréchal Bugeaud, du Capitaine Coi-
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 +|**UCAL_$B769659_00000366**| - 130 --- gnet... Paris, Hachette 1908 (7° édition); in-4° de vin et 289 pp. avec gravures en couleurs. ― - Bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen, N° du 14 Novemb. 1908. L'abbé Guiot, par le Chanoine Favé, pp. 1236 à 1242. Notice intéressante sur le dernier Curé-Prieur de Saint-Guenault de Corbeil. Banlieue de Paris, Chemin de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. Paris, imp. de F. Champion, in-8° oblong. 16 pp. fig. et carte. -- CAPITAN (Jeanne). -Notes sur la Bièvre, son présent, son passé. Paris, Champion, 1909, in-8° de 28 pp. couverture illustrée. COCHIN (Henry). Un conflit et un compromis au xvIe siècle, le Château de Nandy. - Extrait du bulletin de la Société de l'histoire de Paris, année 1908, pages 169 à 182. Paris, Champion, 1908, in-8°. Le village de Nandy est à 5 ou 6 kilom. de Corbeil, mais il appartient à l'arrondissement et au canton de Melun (Seine-et-Marne). - COCHIN (Claude). — Tableau d'histoire, au relai d'Essonnes (1647). Paris, 1908, in-8°. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, pp. 69 à 72. C'est le récit d'une entrevue qui eut lieu à Essonnes entre le Nonce du Pape et la Reine-mère, puis, le lendemain, avec Mazarin et le roi Louis XIV, alors âgé de 9 ans. CONSTANT (L.) et GUIARD. Les journées sillonnistes de Soisy-surEcole (2-8 septembre 1907). - Paris, au Sillon, 34 Boulevard Raspail, 1907, in-8° carré, xvш-65 pp. avec cartes hors texte et photographies. - — Compte-rendu sommaire des travaux de la Chambre de commerce de Corbeil pendant l'année 1907. - Corbeil, imp. Crété, in-8° de 100 pp. COURTY (G.). Notes sur les habitations préhistoriques de la Beauce, par G. Courty (de Paris), professeur de géologie à l'école
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 +|**UCAL_$B769659_00000367**| ―― 131 - spéciale des travaux publics. Le Mans, imp. Monnoyer, 1908, in-8° de 3 pages. Extrait du 3º Congrès préhistorique de France, session d'Autun de 1907. CHEVALIER (P.). Notices biographiques sur la famille Chevalier, du canton de Marolles, avec tableaux généalogiques, par le Dr Chevalier, Maire de Marolles-lès-Braux. Mamers, imp. Fleury, 1908, 161 pp. in-8°. - CREUZET (E.). Recherches sur les enseignes et les vieilles hôtelleries de Corbeil, précédées de notes historiques sur les rues et places où elles se trouvaient. Extrait du bulletin de la Société historique et archéologique de CorbeilEtampes, année 1907, pages 100 à 120, et 1908, pp. 31 à 68, in-8°. ――――――――― ――― - DIEUDONNÉ (F.). La Déchristianisation de la Commune de RisOrangis (S.-et-O.), Paris, 1907, in-8°. Extrait du Bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, pp. 57 à 66. DUFOUR (A.). Un mot sur Jehan de la Barre, Prévost et historien de Corbeil (1607-1624). Paris, 1908, in-8°. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, année 1907, pp. 140 à 143. DUFOUR (A.).— Le Vieux-Château et la Sainte-Chapelle de SaintLouis à Corbeil. Paris, 1907, in-8°. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, année 1707, pp. 159 160. ――― DUBOIS-CORNEAU (Robert). Le Comte de Provence à Brunoy, (1774 à 1791), d'après les documents inédits des archives nationales et des mémoires manuscrits ou imprimés. Paris, Jean Schemit, éditeur, 52, rue Laffitte, 1909. Un vol. in-4° de v-362 pp., illustré de 28 planches hors texte et de 24 reproductions dans le texte, tirage à 300 exempl. - Ce beau volume, richement illustré, est le fruit de longues et patientes recherches conduites avec succès par l'auteur, habitant de Brunoy, qui a su retrouver, dans des fonds jusqu'alors inexplorés, des renseignements et des documents anecdotiques d'un grand intérêt pour l'histoire de la région voisine de Corbeil. Etampes. Les usages locaux de l'arrondissement. Cerf, 1907, in-8° de 108 pp. ――――― Versailles,
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 +|**UCAL_$B769659_00000368**| --- 132 - FORTEAU (Ch.). - La paroisse de Saint-Pierre d'Etampes. Paris, 1907-1908, in-8°. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes; année 1907, pages 31 à 56 et 77 à 100, et année 1908, pp. 5 à 31. GAILLY DE TAURINES (Ch). - Père et fille. Philippe de Champagne et Sœur Catherine de Sainte-Suzanne à Port-Royal. - Evreux, imp. Herissey et fils. Paris, Hachette, 1909, in-16° de 266 pp. avec 8 planches hors texte. - -- GAILLY DE TAURINES (Ch.). - Aventuriers et femmes de qualité, Paris, 1907, un vol. in-12 avec planches hors texte. On relève dans cet ouvrage, pages 79 à 156, un chapitre dont le titre suivant intéresse notre région Poisson et Pompadour ; c'est une histoire inédite de la famille de la célèbre marquise, où il est aussi question de son séjour au château d'Etiolles. GAZIER (A.). Mémoires de Godefroi Hermant sur l'histoire ecclésiastique du xvIe siècle (1630-1663) publiés par A. Gazier. Tome cinquième. - Paris, 1909, in-8°. - GAZIER (A.). Abrégé de l'histoire de Port-Royal d'après un manuscrit préparé pour l'impression par Jean-Baptiste Racine, avec un avant-propos, un appendice, des notes et un essai bibliographique, par A. Gazier. Poitiers et Paris (libr. 15, rue de Cluny), 1908. Un vol. in-18° Jésus, XIII-324 pp. avec portrait et plan. - - - GIRARDOT (G.-M.). Le Mousquetaire et les pêches de Montreuil. Extrait du journal l'Eclair du 28 août 1908. ―――― Les pêches de Montreuil ont, en quelque sorte, succédé aux pêches de Corbeil qui étaient très réputées autrefois; alors que Montreuil n'avait aucune réputation à ce sujet, on disait déjà Corbeil-les-Piches, selon le dicton des arquebusiers de cette ville. Girardot, le Mousquetaire, a dû mourir à Corbeil en 1789; il y était peutêtre venu pour étudier la culture et les différentes espèces des pêches de notre pays. GILLET. Eolithes recueillis à Arpajon (S.-et-O.). Le Mans, Monnoyer, 1907, in-8° (8 pp.). HAMELIN. w Les rues de Corbeil, nouvelles recherches par E. Ha-
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 +|**UCAL_$B769659_00000369**| 133 -- melin, huissier honoraire. - Corbeil, imp. Crété 1908. In-16º de XVII141 PP. JORET (Ch.) membre de l'Institut. Correspondance inédite de l'helléniste d'Ansse de Villoison avec la Duchesse douairière AnneAmélie de Saxe-Weimar. Paris, 1909 (28 pp. in-8°). Extrait de la Revue Germanique, N° de Mars-Avril 1909. D'Ansse de Villoison est né à Corbeil en 1750. LEFÈVRE (L.-E.). Le portail d'Etampes et les fausses scènes de l'Ascension, du xir siècle. Versailles, Aubert, 1907 (16 pp. in-8°). -- LEFEVRE (L.-E.). Peintures décoratives du temps de Jean de Berry, dans l'église de Notre-Dame d'Etampes. Versailles, Aubert, 1907 (8 pp. in-8°). - - - sons. - ― LEFEVRE (L.-E.). La façade occidentale, portails et fortification de l'Eglise Notre-Dame d'Etampes. Extrait du bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, année, 1907, pp. 17 à 31. In-octavo, 3 gravures. ― LEFEVRE (L.-E.). Etampes et ses monuments aux XIe et XIIe siècles; Mémoire pour servir à l'étude archéologique des plus anciens monuments Etampois. - Paris, Picard, 1908, in-8°, 176 pp. avec gravures. Tirage à part de cette intéressante notice, publiée dans les annales du Gâtinais. ――― LEMOINE (Jean). - Madame de Montespan et la légende des poiParis, 1907, petit in-4°, 2 portraits. - LEMOINE (Jean). Primi Visconti. Mémoires sur la Cour de Louis XIV, traduits de l'italien et publiés avec une introduction, des appendices et des notes, par Jean Lemoine. Paris, CalmannLevy s. d. un vol. XLVIII et 443 pp. in-8°. ―――― Primi Visconti, Comte de Saint-Mayol, devint, en 1687, par son mariage avec Marguerite Léonard, fille de l'Imprimeur du Roi, châtelain de Neufbourg à Evrysur-Seine, où il était voisin, d'un côté, de Madame de Montespan, Propriétaire du Château de Petit-Bourg, et de l'autre, de la Duchesse de Portsmouth, propriétaire du Château de Mousseau. Il fut inhumé, le 6 Décembre 1713, dans l'Eglise d'Evry en présence de Messire Pierre Lemercier, Docteur de Sorbonne,
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 +|**UCAL_$B769659_00000370**| 134 Curé de Corbeil et Doyen de Montlhéry, de M Jean Texier, prêtre chapelain d'Evry et du Curé de la paroisse. MALLET (Auguste). Des haches en grès. A propos de la coche polie et du piquage des haches en grès. - Le Mans, imp. Monnoyer, 1908, in-8° de 4 pp. Extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France, séance du 23 juillet 1908. MALLET (Auguste). Rainures énigmatiques de Boigneville (Seine-et-Oise). Le Mans, imp. Monnoyer, 1908, in-8° de six pages avec figures. Extrait du Bulletin de la Société préhistorique de France, séance du 26 mars 1908. - ――――― MALLET (Auguste). - L'Atelier du Pont (Seine-et-Oise). Industrie paléolithique de la région des grès de Fontainebleau. Le Mans, imp. Monnoyer, 1907, in-8° de 8 pages, avec 13 figures. ― MALLET (Auguste). Industrie paléolithique des grès et des meulières de la région des grès de Fontainebleau. in-8° de 10 pp. avec une planche. Paris, 1907, Extrait du Bulletin de la Société de Corbeil-Etampes, année 1907, pp. 121 à 130. ―― ―――― ――――― MARTIN-SABON. Promenade artistique en Seine-et-Oise. Monuments et objets d'art du département. Paris, 1906. Un vol. in-8° avec 150 photographies de monuments de Seine-et-Oise. ---- - - --- Ce vol. forme les T. VII des Mémoires et documents de la Société de CorbeilEtampes. MOTTHEAU (Charles). Brunoy, esquisse historique, par Ch. Mottheau, membre et lauréat de plusieurs sociétés savantes. Ire partie, la Ville. Paris 1909. 1 vol. in-8° de 135 pp. avec plan et gravures dans et hors texte. ――― Cet ouvrage forme le T. VIII des Mémoires et documents de la Société de Corbeil-Etampes. NOUAILLAC (J.). Villeroy, secrétaire d'Etat et ministre de Charles IX, Henry III et Henry IV (1543-1610), par J. Nouaillac, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, Docteur ès-lettres. Paris, Champion, 1909, in-8°, xxIII-595 pp. Bibliothèque de la fondation Thiers.
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 +|**UCAL_$B769659_00000371**| 135 RIVIÈRE (E.). brochure de 16 pp. avec 3 gravures. Extrait du Bulletin de l'Association française pour l'avancement des Sciences. ―― Les Menhirs de Brunoy, par M. Emile Rivière, RIVIÈRE (E.). - Les Menhirs des Bosserons (Seine-et-Oise), in-8° de 7 PP. Extrait des Bulletins et mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris. RIVIÈRE (E.). Le Menhir de Boussy-Saint-Antoine et nouvelles recherches à Brunoy; in-8° de 8 pp. avec plusieurs dessins. Extrait du Bulletin de l'Association française pour l'avancement des Sciences. ― SOURIAU (Maurice). La vie et les ouvrages de J.-J. Rousseau par Bernardin de Saint-Pierre. Edition critique publiée, avec de nombreux fragments inédits, par Maurice Souriau. - Paris, libr. Cornely, 1907, in-16° de xv1-192 pp. -- - THOISON (E.). Recherches sur les artistes se rattachant au Gâtinais; Pierre Gibert, portraitiste, supplément au Catalogue de son œuvre. - Extrait de la réunion des Sociétés des Beaux-arts des dé- - partements, 1906, pp. 296 à 305, avec 3 pl. - VIEILLARD (C.). Essai sur la Société médicale et religieuse au XIe siècle. Gilles de Corbeil, médecin de Philippe-Auguste et Chanoine de Notre-Dame (1140-1224), par C. Vieillard, Préface de Ch. V. Langlois. -- Paris, Champion, 1909, in-8º de xix-456 pp. avec un fac simile. ― PÉRIODIQUES JOURNAUX ET REVUES. Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France. Bulletin, T. XXXIV et XXXV, 1907 et 1908. Mémoires T. XXXIII et XXXIV, 1906 et 1907. Paris, libr. Champion. 4 vol. in-8°. Société historique et archéologique du Gâtinais. Annales, T. XXVI, année 1908, Fontainebleau, imp. Bourges. I vol. in-8°.
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 +|**UCAL_$B769659_00000372**| ―― - 136Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix. Bulletin 13 et 14° années, 1907 et 1908. Paris, libr. Picard, 2 vol. in-8°. Mémoires T. VII. Promenade artistique en Seine-et-Oise, T. VIII. Histoire de la Commune de Brunoy, T. I. Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin. Mémoires, T. XXIX, 1908. I vol. in-8°. Documents les Elections du Bailliage secondaire de Pontoise en 1789, par E. Mallet. Pontoise, 1909. I fort vol. in-8° de plus de 400 pp. Commission des antiquités et des Arts de Seine-et-Oise. Mémoires T. XXVIII. Versailles 1908. Un vol. in-8°. La Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 10° année, 1908. I vol. in-8° gravures. Almanach, annuaire de l'arrondissement de Corbeil et des cantons limitrophes pour 1908. Corbeil, imp. Crété, 1908, in-8° gravures. Annuaire de Seine-et-Oise pour 1908. Versailles, Cerf, 1907. Publié sous les auspices de l'administration préfectorale et encouragé par le Conseil général. Le Semeur de Seine-et-Oise, année 1908. Journal publié à Versailles. L'Abeille de Seine-et-Oise, arrondissement de Corbeil et d'Etampes, paraissant les jeudis et les dimanches. Année 1908. Corbeil, imp. Crété. Le Journal de Corbeil, organe hebdomadaire des intérêts locaux et des Comités républicains-démocratiques, et progressistes. Année 1908, Corbeil, imp. Crété. L'Indépendant de Seine-et-Oise, organe républicain de CorbeilEssonnes et de l'arrondissement, paraissant le dimanche. Année 1908. Corbeil, imp. Drevet.
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 +|**UCAL_$B769659_00000373**| — - 137 Brie et Gâtinais, revue régionale, mensuelle et illustrée. Ire année No 6, 15 juin 1909. - - Editée à Meaux par G. Lepillet, grand in-8°. La Dépêche de Dourdan, organe des intérêts des cantons de Dourdan (Nord et Sud), Limours, Rambouillet, Chevreuse, Arpajon et des cantons voisins. Journal hebdomadaire. Première année, N° 1, 14 mars 1908, in-fol. 4 pp. à 6 colonnes, imp. Dormann à Etampes. Département de Seine-et-Oise. Recherche et publication des do. cuments relatifs à la vie économique de la révolution. Comité départemental de Seine-et-Oise, liste des membres du Comité, procès-verbaux des séances de 1907 et 1908, rapports, mémoires et instructions ministérielles, 2° fascicule, Versailles, imp. Aubert, 1908, in-8° de 96 pp. 1908. II. L'Echo catholique d'Igny (Seine-et-Oise). Mensuel, re année, No 1, 1er avril 1908, in-8° de 16 pp. - Journal de Juvisy, Athis-Mons, Draveil, Viry-Châtillon, Savigny, du Canton de Longjumeau et de Boissy-Saint-Léger, hebdomadaire, Ire année, N° 1, 21 mars 1908, in-fol. 4 pp. à 4 colonnes. Brunoy, imp. Muller.
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 +|**UCAL_$B769659_00000374**| CHRONIQUE UNE VUE DE CORBEIL EN 1793. Dans une vente de tableaux anciens et modernes, qui eut lieu à l'Hôtel Drouot le 23 mars 1908, se trouvait une peinture qui attirait l'attention; elle figurait au catalogue sous le N° 41 et était ainsi décrite : - ROSSET. Ecole française (xvIIIe siècle). Vue de Corbeil en 1793. - Signé et daté. Toile Haut. 55 cent. larg. 80 cent. : Ce titre piqua la curiosité du conservateur du musée Saint-Jean; aussi alla-t-il, le 21 mars, à l'exposition particulière, qui précédait la vente, afin de voir et d'étudier ce tableau qui avait de l'importance pour notre ville de Corbeil; il reconnut que c'était une bonne peinture, donnant la vue de Corbeil, prise des bords de la Seine, sur le quai de la porte de Paris. La halle au blé, construite en 1784, y figurait au 1er plan. Les détails de ce tableau étaient intéressants, aussi il décida d'en faire l'acquisition pour le musée Saint-Jean et, dans cette intention, il se rendit à la vente, qui avait lieu le 23 mars. Mais là il eut une déception; il avait déjà mis quelques chiffres sur le tableau, quand un concurrent se présenta qui couvrit chacune de ses enchères. La lutte fut chaude; le conservateur poussa jusqu'à 195 fr. et devant la persistance de son adversaire, il dut` renoncer à l'acquisition de ce tableau, qui fut adjugé à 200 fr. Il était sans ordres, n'ayant pu consulter son conseil d'administration et craignait d'être blâmé s'il avait poussé ses enchères plus loin; il eut donc le chagrin de revenir bredouille, regrettant de n'avoir pu
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 +|**UCAL_$B769659_00000375**| - 139 -- mettre cette peinture dans le musée Saint-Jean, où elle aurait certainement fait bonne figure et attiré les regards. Quelques recherches ont tableau, et voici ce que l'on tres, de Siret : été faites au sujet de l'auteur de ce a trouvé dans le Dictionnaire des pein- -- << ROSSET. Ecole française, 18e siècle. Paysage. Peintre de mérite. Employé à la manufacture de Sèvres >>. PORT-AVIATION. En cette année de grâce 1908, on s'est beaucoup occupé de ballons dirigeables, d'aréoplanes et de machines diverses appelées à voyager dans les airs. Juvisy s'était déjà fait connaître depuis quelques années par des régates intéressantes sur la Seine, c'est pourquoi, mis en vedette, il fut choisi par la société d'encouragement à l'aviation qui vient d'y établir un aérodrome dans un vaste terrain situé entre Juvisy et Savigny-sur-Orge, et non loin de Viry-Châtillon, localités faisant partie de notre arrondissement et presque voisines de Corbeil. Déjà des bâtiments, des hangars sont construits où ont été amenés des monoplans, des biplans et autres genres d'aéroplanes. L'endroit a été baptisé du nom de Port-Aviation. Il y a eu, le 1er avril 1909, une cérémonie d'inauguration, avec bénédiction par l'Archevêque de Paris; plusieurs réunions, avec ascensions, y ont eu lieu déjà, et avec l'engouement qui se manifeste partout pour ce futur mode de transports, les foules vont accourir à Port-Aviation, et notre pays y gagnera une notoriété à laquelle il n'était point habitué. FORET DE SÉNART. - LE PARC DES BOSSERONS. ―― Les grandes propriétés de nos environs s'en vont une à une. Hier c'était le château d'Etiolles qui tombait sous la pioche des démolisseurs; aujourd'hui c'est le parc des Bosserons qui vient à son tour d'être mis en lotissement au prix de 3 fr. 50 le mètre, avec paiement, au gré de l'acquéreur, depuis 15 fr. par mois. Les lots sont de 350 mètres et tout cloturés, remise de la clé au premier paiement.
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 +|**UCAL_$B769659_00000376**| - 140 - C'est ainsi que disparaissent tous ces beaux parcs aux grands arbres, abattus hélas! qui donnaient de si beaux aspects à notre pays. Il n'en restera bientôt plus aux environs de Paris, et à la place de ces belles allées ombreuses, on ne verra bientôt plus que des petites maisons plus ou moins laides, sans ombres ni verdures. C'est une des tristes conséquences des chemins de fer, de la facilité et du bon marché des transports. L'HOTEL-DE-VILLE DE CORBEIL. On a décidé d'entourer l'Hôtel-de-ville par des grilles, les travaux sont adjugés, ils vont commencer prochainement. Viendront ensuite les travaux de nivellement de l'ancienne place St-Guenault, agrandie encore par les terrains cédés par les Grands moulins. C'est sur cette place que se trouvait la tour de Louis-le-Gros, dernier vestige du Château Royal de Corbeil, dont elle était le Donjon. Notre société a fait l'impossible pour la sauver, sans pouvoir y réussir; ce vénérable monument a disparu, mais, après entente entre la société de Corbeil-Etampes et la ville, il a été décidé que, lors du nivellement de la place, déjà commencé, l'emplacement de la tour serait indiqué par des lignes visibles dans le pavage, comme cela s'est fait à Paris pour le Louvre et la Bastille. Le voyer de la ville, M. Gervaise, a d'ailleurs relevé avec le plus grand soin la place occupée par les murailles de cette antique forteresse. En outre, la Société fera placer sur l'un des murs les plus voisins, une plaque rappelant le souvenir et l'emplacement du monument disparu. A. D.
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 +|**UCAL_$B769659_00000377**| NÉCROLOGIE Ce n'est point sans tristesse que nous commençons cet article, car la liste funèbre qui le motive suit une marche ascendante qui justifie les craintes et les regrets que nous exprimions dans la nécrologie de 1907, année pendant laquelle dix vides par décès s'étaient produits dans notre société. En 1908 nous devons en inscrire neuf, et nous craignons bien que cette série funèbre ne soit pas close, car nous aurons encore à rendre compte en 1909 de la mort de M. le Comte de Dion, de Montfort-l'Amaury; de MM. Fernand Bournon, de Paris; Trochu, d'Arpajon; Delaunay, de Saintry et Henry de Courcel, de Paris, soit cinq nouveaux décès qui ouvriront l'article nécrologique de 1909. Voici les noms des neuf collègues que nous avons perdus en 1908: M. l'abbé Muret, curé de Brunoy, M. G. Mauban, de Soisy-sous-Etiolles, M. Oudiou, architecte à Corbeil, M. Petit Félix, de Corbeil, M. Paul Darblay, de Saint-Germain, M. Victor Delorme, de Saint-Germain. M. E. Guébin, de Corbeil, M. l'abbé Isbecque, Archiprêtre d'Etampes, et M. François Coppée, de Paris. L'abbé Muret avait été curé de Brunoy pendant plus de 35 ans; il y était justement estimé, et sa mort a causé de vifs regrets parmi ses paroissiens. M. Oudiou était depuis longtemps l'architecte de la ville de Cor-
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 +|**UCAL_$B769659_00000378**| - 142 beil; sa bonté et l'aménité de son caractère lui avaient attiré l'estime générale et de nombreux amis. M. Petit Félix était pour nous un compatriote, car il était né au Plessis-Chenet, village tout voisin de Corbeil ; il était bon et aimait à rendre service, aussi a-t-il laissé beaucoup de regrets à Corbeil où il était très aimé. M. Darblay Paul, le grand industriel de Corbeil et d'Essonnes était connu et apprécié bien au-delà des limites de notre pays de France. L'éloge de cet homme de génie, de cet ingénieur éminent a été fait et imprimé partout. Pour nous, nous ne devons nous souvenir que des grands services qu'il a rendus à notre région, à Corbeil surtout dont il a été le maire apprécié pendant plus de 15 ans, et à Essonnes, où ses immenses papeteries ont apporté l'aisance à la nombreuse population ouvrière de cette ville. M. Mauban, Georges, était membre fondateur de notre Société. Il habitait Paris l'hiver, mais, dans la belle saison et pendant la plus grande partie de l'année, il résidait dans ce beau village de Soisy-sous-Etiolles, où sa famille, une des plus anciennes de cette commune, jouissait d'une estime justement méritée. Très aimé dans notre pays, M. G. Mauban n'y a laissé que des regrets. M. Guébin, dont la mort si rapide et si inattendue a causé un grand chagrin à tous ceux qui l'ont connu, avait acquis par son long séjour parmi nous, l'estime générale, non seulement de ses confrères les avoués, mais encore de ses nombreux amis. Nous avons tous été péniblement affectés par la mort de cet homme de bien, de cet excellent père de famille dont la perte est si douloureusement ressentie par sa veuve et ses enfants, auxquelles nous envoyons, avec émotion, nos condoléances bien attristées. M. Victor Delorme, ancien fermier dans la Brie, était revenu à Saint-Germain-lès-Corbeil habiter la maison de ses parents, il aimait notre pays et s'intéressait à son histoire, c'est pourquoi il avait demandé à entrer dans notre société où il n'est resté que fort peu de temps.
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 +|**UCAL_$B769659_00000379**| ――― 143 - La mort de M. l'abbé Isbecque a été un deuil pour la ville d'Etampes où il était aimé et apprécié. Il avait été autrefois vicaire à Corbeil, puis, pendant de longues années, curé de la Ferté-Alais. Les habitants de cette ville, qui le regrettaient toujours, se sont unis à ceux d'Etampes pour déplorer la perte de cet homme de bien qu'une mort subite venait d'enlever à leur affection. Nous terminons cette triste série par notre regretté Président, François Coppée, membre de l'Académie Française. Il était le poète parisien par excellence, le poète des humbles, justement admiré. Sa réputation était universelle, son éloge a été imprimé partout. Pendant plus de dix ans, il a été le Président honoré de notre Société. Lors de notre assemblée générale du 25 mai 1908, notre Vice-Président, M. le Dr Boucher, s'est fait l'interprète de notre Société tout entière en exprimant, en termes éloquents, les regrets que nous cause la perte de notre illustre Président. A. D.
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 +|**UCAL_$B769659_00000380**| TABLE DE LA 14° ANNÉE Statuts et règlement de la Société Liste des membres. Conseil d'administration, bureau, comité de publication. Sociétés correspondantes Compte-rendu des séances. La Paroisse de Saint-Pierre d'Etampes, par M. Ch. FORTEAU (suite). Recherches sur les Enseignes et les Vieilles Hôtelleries de Corbeil, par M. Emile CREUZET (Suite). Tableau d'histoire. Au relai d'Essonnes (1647), par M. Claude COCHIN. · . Assemblée générale du 25 mai 1908. Excursion archéologique à Ponthierry, au Château de Montgermont, à Pringy et à l'Abbaye du Lys, le 22 juin 1908. La Marquise de Pompadour au château d'Etiolles, par M. A. DUFOUR. Souvenir rétrospectif, par M. A. Dufour. Bibliographie. Chronique: Une vue de Corbeil en 1793. - Port-Aviation. Forêt de Sénart. Le parc des Bosserons. de Ville de Corbeil. L'hôtel Nécrologie.. • . ―――――― • Génie militaire, gravure de Madame de Pompadour Château d'Étiolles, façade latérale gauche. GRAVURE Château de Montgermont (Seine-et-Marne). Les ruines de l'Abbaye du Lys (Seine-et-Marne). Château d'Étiolles (façade principale).. Voltaire chez Madame de Pompadour au château d'Étiolles Madame de Pompadour. L'église Saint-Léonard à Corbeil, avec les 103 prisonniers amenés de Choisy-le-Roy par les Prussiens (1870). VII XIII XXIII XXIV 1 5 et 98 31 et 122 69 73 82 90 127 129 138 1 4 1″ 83 88 91 94 94 94 96 127
  
  
per/shaceh.14.1908.txt · Dernière modification : de bg

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