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L'église Sainte-Marie-Madeleine de Marcoussis (5) (de 1500 à 1780)

Chronique du Vieux Marcoussy —————————– —- _—————————— Février 2010

JP. Dagnot

C. Julien

Nous présentons le cinquième volet de l'histoire de l'église Sainte-Marie-Madeleine de Marcoussis. Après avoir évoqué les débuts de la paroisse, présenté les phases de construction de l'église, évoqué les ravages causés par la guerre de Cent ans joints aux évènements de 1465, qui se déroulèrent en grande partie dans les limites de l'archidiaconé de Josas, nous continuons son histoire au cours des siècles suivants.

Notons encore une fois que l'histoire de l'église Sainte-Marie Madeleine de Marcoussis est intimement liée à celle du prieuré Saint-Wandrille du lieu, puisque le patronage était assuré par le prieur, gros décimateur de la paroisse ; ainsi la présentation de la cure appartenait à ce dernier.

L'église de Marcoussis au XVIe siècle

Parmi les curés qui ont servi l'église de Marcoussis au cours du XVIe siècle, nous connaissons : messire Louis Roussel (1500), messire Jehan Musnier (1519), messire Jean Fontaine (1530), messire Pierre Laurens, aumônier du roi (1544), messire Richard Bissart (1580), le prêtre Richard Bissart (1585) et messire Louis Capart ou Gaspart (1595). Le 12 juillet 1593, les curés de Nozay, La Ville-du -Bois, Marcoussis et Ballainvilliers sont réunis pour faire une déclaration à propos du tribunal ecclésiastique « disant qu'ils sont sous la juridiction de l'évesque de Paris et non sous l'official de Saint-Illet ».

Revenons un moment au règne de Loys Malet, amiral de Graville. Nous savons que le seigneur de Marcoussis avait été couvert d'honneur et de charges par les Valois, serviteur zélé de la régente Anne de Beaujeu, puis du roi Charles VIII, enfin du roi Louis XII (1). Immensément riche, Messire l'amiral avait fait de nombreuses libéralités à l'Eglise : les Célestins de Marcoussis, les Cordeliers de Bois-Malesherbes, mais aussi l'église paroissiale de Marcoussis où il avait hérité de la chapelle seigneuriale. À cette époque, le patron de l'église Sainte-Marie-Madeleine était le prieur Guillaume La Vieille , prélat qui montra une forte personnalité. À partir de 1504, il releva le prieuré n'hésitant pas à entrer en conflit avec le « très haut et très puissant seigneur, Monseigneur l'Amiral » quand celui-ci « voulut continuer l'œuvre de son trisayeul » nous dit Pijard. Il était devenu très influent à la Cour , allant jusqu'à prêter des sommes considérables au roi.

Louis de Graville n'hésita pas à se comporter en maître absolu sur ses terres, entrant en conflit avec ses voisins les Célestins de Marcoussis. Selon Simon de la Motte , l'amiral confisqua, en 1509, aux vénérables pères « les possessions des Religieux qui étaient en sa censive et même les contraignit moyennant la somme de 400 livres de se séparer de quelques pièces de terre et prés contenant environ 10 à 12 arpents qui s'étendaient depuis la fontaine du Mesnil jusqu'à la grande rivière… » ; nous reviendrons sur ce sujet en temps utile. Il en fut de même avec le prieur de Saint-Wandrille à qui il aurait voulu usurper le patronage. Acceptant que le seigneur de Marcoussis fît quelques travaux d'embellissement (cf. chronique précédente), celui-ci refusa tout net la reconstruction de la nef paroissiale, craignant une usurpation. Il fut aidé dans ce conflit par l'évêque de Paris qui voulait préserver son droit de visite à Marcoussis.

Toutefois, nous pouvons admirer de nos jours les armes des Graville sur la poutre de gloire et les armes de l'amiral, encadrées par deux faucons figurent sur la clef de la croisée centrale. Nul doute que des réparations furent entreprises au début du XVIe siècle quand Jeanne de Graville, veuve de Charles d'Amboise, hérita des terre et seigneurie de Marcoussis. En remaniant la nef de l'église paroissiale, cette dame voulait continuer l'œuvre de son père et laisser sa marque et « l'éclat et la pompe d'une des plus illustres et anciennes familles » dit Simon de la Motte (2).

Selon Bigard, après la disparition de Guillaume La Vieille en 1531, le prieuré Saint-Wandrille passa « dans les mains d'un prieur commendataire, Dom Pierre Julien, ami des Célestins de Marcoussis qui se fit enterré dans leur église ». Une nouvelle situation est issue de cette administration, le prieuré Saint-Wandrille continue d'exister mais le curé de Marcoussis est bien souvent le seul ecclésiastique assurant le service divin à Marcoussis. En 1551, « noble homme et discrette personne Germain Vialas » étant prieur et curé de Marcoussis afferme les revenus à Nicolas Larcher, prêtre à Marcoussis. En 1570, nous trouvons Esmé Leroux, maistre en arts en l'université de Paris et curé de la cure et « église parochiale la Madeleine » de Marcoussis.

En 1580, le prieur commendataire de Saint-Wandrille demeure à Paris alors que Jehan Roussel est qualifié de prestre vicaire du prieuré de l'église de la Magdeleine de Marcoussy . Ce prélat était également curé de Montlhéry. L'année suivante, lors de la signature d'un bail de vache à poil rouge concédé à Guillaume Basset, vigneron de Montlhéry, Jehan Roussel est désigné comme prestre vicaire du prieuré de Marcoussis . À la fin du XVIe siècle, c'est messire Pierre Charlemagne qui est devenu « prestre, soubz prieur au prieuré de Marcoussis ».

Le 19 mars 1599, Nicolas David, sergent royal demeurant à Marcoussis, agissant comme marguillier de l'église et fabrique Sainte-Magdelaine de Marcoussis, confesse avoir reçu la somme de douze escus venant de l'adjudication de rentes dont l'arrérage était du à la fabrique.

L'église de Marcoussis au début du XVIIe siècle

Rappelons tout d'abord qu'au début du XVIIe siècle le seigneur de Marcoussis est François de Balsac, gouverneur d'Orléans et engagiste du comté de Montlhéry. Par contre nous ignorons quelle fut son influence directe sur la vie de la paroisse. Toutefois, il faut noter que le passage des huguenots et des reîtres du prince de Condé fut désastreux pour le Hurepoix. Marcoussis étant le siège d'un prieuré et d'un couvent, Condé y vint pour détruire les lieux. L'église conventuelle des Célestins comme l'église paroissiale furent endommagées. Il fallut encore une fois réparer.

En 1602, Jehan Pigeaulx masson demeurant à Marcoussis fait marché avec les marguilliers de l'église Sainte-Marie-Madeleine audit Marcoussis de faire sur l'église les ouvrages qui ensuivent : 1°) rechercher ce qui reste et rechercher de la couverture de ladite église ensister (?) et faire les réparations et recouvrir ledit clocher le tout bien et duement comme il appartient, 2°) établir la saillye de l'esgout dudit clocher de demy pied plus quelle n'est à présent reprendre et faire fournir par ledit Pigeaulx les thuilles et faistières, arracher tous les plombs qui sont en les arrêtiers…. Ce marché fait moyennant 56 livres tournois.

Quelques mois plus tard, un acte désigne Hiérosme Lemaistre «… de présent en sa maison de Beljambe disant que Gilles Lemaistre son frère vivant seigneur de Beljambe auroit donné à l'église de Marcoussis 20 livres tournois pour la fondation d'un salut ».

En 1604, Denis Le Chappelain, prestre curé de Marcoussis est mentionné dans la vente du domaine du Houssay comme bénéficiaire par les acheteurs d'un bail de 28 livres tournoys… L'année suivante, Aubin Thiboust, marchand de Marcoussis, marguillier, signe un acte avec le consentement de Denis Le Cha