L'église d'Étréchy est dédiée à saint Étienne et remonte à la fin du XIe siècle. Elle se compose d'une nef, d'un transept et de deux bas-côtés.
Le clocher est une tour carrée assez élégante, située au centre de l'église.
Elle est percée de huit fenêtres ogivales à abat-son, dans le style du XIIe siècle. Ces fenêtres accouplées deux à deux sur chacune des faces ainsi que la forme de la toiture, font sur ce clocher un diminutif de celui de Saint-Basile d'Étampes. A l'intérieur on remarque plusieurs grandes et belles fenêtres ogivales et sur les parois latérales des murs des bas-côtés, des restes apparents d'anciens tombeaux arqués, il y en a encore neuf à gauche qui sont assez bien conservés, mais on n'en découvre plus que trois à droite, les autres ayant peu à peu disparu.
Enfin, sur le sol et servant de dalles, se voient quelques pierres tombales assez anciennes, si on en juge par le peu qui reste des inscriptions.
Ces pierres proviennent sans doute de l'ancien cimetière qui, comme c'était autrefois l'usage, était contigü à l'édifice.
Cette église dépendait du prieuré de Saint-Étienne d'Étréchy de l'ordre de saint Benoît, bâti sur des terres données à l'abbaye de Saint-Germer de Flex, en Beauvaisis, par un gentilhomme nommé Anselle ou Anseau, qui fut touché des vertus et de la sainteté des religieux de cette abbaye de bénédictins.
L'église d'Étréchy leur fut également donnée par Anseau et par Haymon, qui en avaient chacun la moitié. Elle existait donc avant la donation qui remonte, selon toute apparence, à la fin du XIe siècle, et qui posait cette condition qu'un certain nombre de moines quitteraient leur abbaye, pour fonder une succursale à Étréchy, où s'établit en effet, une colonie de religieux.
L'ancien fief, qui existe encore, longe le mur septentrional de l'église et comprenait autrefois un corps de logis et une grange dans laquelle on déposait les dîmes.
Anseau fit peu de temps après à l'abbaye naissante une nouvelle donation, car il lui abandonna les héritages et les biens qu'il avait au village de Morigny (Dom Fleureau, Antiquités d'Étampes, 1683).
Mais le séjour des moines à Étréchy fut de courte durée et ils allèrent s'installer à Morigny, invités, dit la chronique, par la beauté et la fertilité du lieu. Ils mirent aussitôt la main à l'œuvre, et en peu de temps, aidés par la charité des habitants d'Étampes, ils bâtirent une église et un monastère capable de contenir un nombre considérable de religieux.
Mais nous ne voulons pas écrire l'histoire de la célèbre abbaye des bénédictins, qu'il nous suffise de dire qu'elle a eu son origine à Étréchy vers la fin du règne de Philippe Auguste II
1), car ce prince fait mention de l'abbaye de Morigny dans plusieurs actes, au commencement du XIIe siècle.
L'établissement d'Étréchy fut conservé comme prieuré et quelques bénédictins continuèrent d'y résider sous l'autorité d'un prieur claustral. Mais l'abbaye de Morigny exerçait sur le prieuré qui lui était subordonné, des droits de juridiction, de redevance et de mense conventuelle; réservant aussi les droits de nomination non seulement au priorat, mais encore à la cure de Saint-Étienne.
D'après une charte datée de l'année 1120, le roi Louis le Gros prend sous sa protection et sauvegarde plusieurs terres, villages et églises des environs d'Étampes, notamment le village de Morigny avec tous les droits appartenant à l'abbaye, ses métairies, le village de Bonvilliers, l'église d'Étréchy, la dîme et tout ce qui en dépend, avec 160 hostes ou habitants qui doivent cenvive (dom Fleureau).
Vers l'année 1140, Thevin, cinquième abbé de Morigny, fit embellir et agrandir les cours du prieuré d'Étréchy.
Quelques années plus tard, il y eut des contestations entre l'abbaye de Morigny et un nommé Guillaume du bourg d'Étréchy, qui prétendait avoir des droits sur la justice et la prévôté d'Étréchy, mais le roi jugea lui-même le différend et Landry, septième abbé de Morigny, ayant apporté les preuves de ses droits, Guillaume fut débouté de sa demande par des lettres patentes datées du palais d'Étampes en l'année 1158.
Nous avons vu plus haut que les émoluments dus au prieur d'Étréchy étaient payés en vin, au commencement du XIIIe siècle, cela prouve qu'il y avait des vignes à Étréchy à cette époque.
Elles étaient même nombreuses au XVIe siècle, car dans les manuscrits du temps, il est souvent question du vignol ou vignoble d'Étréchy.
En 1740, d'après une statistique officielle, il y avait encore 140 arpents de vignes produisant 420 muids de vin année moyenne.
En 1789 il en restait encore une certaine quantité, ainsi que le constatent les cahiers de doléances de Vaucelas.
Adam Allaire était prieur curé d'Étréchy en 1370, d'après un sceau conservé aux archives de Seine-et-Oise.
Dans une transaction du 26 mars 1391, entre Louis d'Évreux comte d'Étampes et Guillaume III, vingt-quatrième abbé de Morigny, au sujet des droits de justice, on voit que le seigneur Louis d'Évreux délaisse et abandonne aux religieux de Morigny et à leurs successeurs toute la justice et la juridiction qu'il avait et pouvait avoir en toute la ville et terroir et en tous les fiefs de ladite villa d'Étréchy, sauf audit Monsieur le Comte comme souverain, la voyrie de la grand'rue de ladite ville, et toute justice haute, moyenne et basse, en plusieurs fiefs et censives tenues par gentilhommes en ladite villa et terroir qu'en rien ne sont tenus mouvans desdits religieux, à toujours justice haute, moyenne et basse et sur tous les fiefs de ladite ville et paroisse et territoire d'Étréchy (Dom Fleureau).
En 1856, on découvrit dans l'église d'Étréchy une matrice de sceau en bronze, qui paraît être celui de Guillaume III, abbé de Morigny.