Je n'ai point vu jouer Flava, pièce latine en vers aimables, à ce que m'ont dit des étudiants; je n'ai pas vu les parodies doubles, quintessence de parodie, Fertblande, je crois, et Fernandinette,qui parodient Victorien |196| Sardou, lequel parodia Denis Diderot; je n'ai pas vu l'Ambigu-théâtre exigu — où parurent le même soir deux productions attardées de ce vénérable et souriant Paul de Kock, le Chateaubriand du lac Saint-Fargeau et le petit Balzac des grisettes; j'ai fui Cluny, toujours vaillant malgré sa taille, et qui finira, petit-poucet dramatique, par retirer ses hottes au succès; j'ai fui Cluny, Nus et Brisebarre tandis, que, devant leurs œuvres faites d'aurore et de nuit, de joie et de frisson, à la maniére de Lope de Vega et de Shakespeare, les importantes poitrines des demoiselles du quartier Latin (la mode en est là-bas aux somptuosités pectorales) ondulaient tour à tour d'émotion contenue, ou soubresautaient gaiement à force de rire. J'ai laissé dans la salle nouvelle du Vaudeville, où, par la chaleur de ces derniers soirs, les spectateurs entassés au fond de l'orchestre ovale, et ruisselants de sueur sous un plafond de charbons ardents et de cristaux en feu, avaient l'air positivement de pigeons à l'étuvée se mijotant dans une cloche, — j'ai laissé, dis-je, reprendre sans moi l'Héritage de M. Plumet, une pièce à fourreurs et à fourrures, excellente, mais hors de saison! Enfin, crime dernier! j'ai dédaigné Maurice de Saxe, et je m'en suis allé tranquillement quelque part, où il y a des arbres, mettre ma conscience de critique au vert et considérer la nature.