Le site de l'ancien hôpital d'Étampes se trouve dans le noyau d'origine de l'agglomération médiévale. Cette opération aura offert l'opportunité d'étudier l'évolution d'un îlot urbain depuis sa création au XIe siècle jusqu'au début du XIXe siècle. Le site de l'ancien hôpital d'Étampes se trouve dans le noyau d'origine de l'agglomération médiévale. Cette opération aura offert l'opportunité d'étudier l'évolution d'un îlot urbain depuis sa création au XIe siècle jusqu'au début du XIXe siècle.
À l'époque antique, le site se trouve alors hors de tout contexte urbain, à deux kilomètres au sud du vicus. Un fossé défensif datable de la seconde moitié du Ier siècle avant notre ère indique par ses dimensions importantes une occupation d'un statut particulier.
Le fossé de l'enceinte urbaine d'origine a été mis en évidence pour la première fois par cette opération. Les éléments historiques permettent de la placer avec vraisemblance au début du XIe siècle, au temps de Robert le Pieux (996-1031). Entre l'église et le fossé, l'espace est occupé par des structures légères dépendant d'un habitat (latrines, silos, fosses, puits…) et jusqu'au début du XIIe siècle. Nous ne savons pas si cette zone de jardins ou de cours appartient dès l'origine au quartier canonial. En tout état de cause, les vestiges et le mobilier ne signalent guère un milieu privilégié.
Le comblement du fossé d'enceinte est effectif dans le cours de la seconde moitié du XIIe siècle.
Sur son tracé s'installe alors une ruelle qui contourne le quartier canonial et le sépare d'un nouvel îlot urbain créé par l'extension de la ville. Cet îlot, de 80m sur 60m, s'étend entre une rue aujourd'hui disparue, la rue de la Feutrie et la rue Évezard. Un habitat civil commence à se constituer le long de celle-ci, avec quelques structures domestiques durant le XIIe siècle. Au XIIIe siècle et le début du XIVe siècle, les maisons, de plan quadrangulaire extrêmement simple, restent concentrées le long de la rue. Aux XIVe-XVe siècles, l'habitat se développe, couvrant tout le front de la rue et s'étendant à l’arrière vers l'intérieur de l'îlot. Une des maisons présente une pièce excavée équipée d'un four, qui semble correspondre à des cuisines.
À l'arrière s'étend une zone de jardin. Les structures y sont nombreuses au XIIe siècle. Les plus remarquables sont un appentis accolé à un cellier et à un puits, ainsi qu'un grand bassin qui a livré un dépotoir de faune important. Cet ensemble pourrait correspondre, en tout ou partie, à une boucherie ou à un lieu d'abattage. Les structures se raréfient peu à peu dans ce clos durant le bas Moyen Âge.
Dans le quartier canonial, l'accroissement démographique est marqué par l'extension du cimetière Notre-Dame (XIIe siècle–première moitié du XIIIe siècle). Cette première fouille sur un cimetière urbain dans la ville d'Étampes a livré 180 sépultures.
À la période moderne, ville-étape sur la route de Paris à Orléans, Étampes possédait un grand nombre d'hôtelleries. L'une d’entre elles, celle du Sauvage, a été mise au jour. Son plan diffère du plan-type des grandes auberges étampoises car il procède de celui des maisons médiévales qui l'ont précédé. Des celliers et des latrines ont été mis en évidence dans une cour à laquelle on accède par un passage cocher. Un ensemble de grandes caves appartenant aux maisons du chapitre indique une reconstruction complète du quartier canonial au XVIe siècle. Celle-ci s'inscrit dans le phénomène général de renouveau architectural de la ville à cette époque.