Il m'est impossible de décrire l'état de l'enseignement dans la Commune avant la Révolution, faute de renseignements. Le premier instituteur (maître d'école à cette époque) que l'on voit en fonctions en 1818 est M. François Dumant. Ancien soldat de l'Empire, François Dumant sortit de l'Hôtel des Invalides; il était amputé d'une jambe et avait reçu la croix de la Légion d'Honneur. Il était du pays, il s'installa dans une maisonnette que ses parents lui avaient laissée et qui existe encore de nos jours. Là, il réunissait quelques enfants autour de lui, la Commune n'ayant ni Mairie ni École. Son savoir n'était pas bien grand, son enseignement se bornait à apprendre à lire, à écrire et à compter. Point de mobilier scolaire. Les enfants étaient assis sur des bancs et tenaient sur leurs genoux une planchette qui leur servait de pupitre. Je ne pourrais dire combien François Dumant percevait par élèves. Peu de chose sans doute. En hiver, chaque enfant apportait sa bûche et contribuait ainsi au chauffage de la salle. La commune n'allouait aucun traitement au maître d'école. Seule, une indemnité de logement de 30 francs par an lui était accordée. Comme sa profession n'était guère lucrative, il fabriquait entre temps des allumettes soufrées. En 1835, sa situation s'améliora; un traitement de 200 francs lui fut accordé. C'était une conséquence de la loi de 1833 sur l'instruction primaire.
Comme je l'ai dit plus haut, en 1844, la Commune, pressée par l'Administration supérieure, se décida à construire une maison d'école. Cette maison qui vient d'être démolie, il y a un an, était loin d'être confortable, mais à cette époque elle semblait répondre aux besoins. Les instituteurs, à cette époque, débutaient jeunes et étaient par conséquent célibataires. La nécessité d'un logement confortable ne se faisait pas encore sentir.
La salle de classe était toute petite. La superficie était de 20 mètres carré, elle n'avait que 3 mètres de hauteur. Éclairée seulement par deux petites fenêtres, elle était humide et malsaine. Il n'y avait ni sous-sol, ni cave au-dessous; il fallait descendre une marche pour y pénétrer.
Comme mobilier: deux grandes tables à 10 places, un petit bureau pour le maître, une carte, un tableau noir, quelques tableaux de lecture et c'était tout. Quant au logement de l'Instituteur, il se composait uniquement d'une salle en bas et d'une chambre en haut. Le reste ainsi que les greniers étaient mis en location tous les ans, pour servir aux cultivateurs à renfermer leurs récoltes. Cette location s'élevait à peu près à 20 francs par an. Ce n'est qu'en 1868 que ces locations cessèrent et que la Commune fit faire une seconde chambre pour l'instituteur. En 1874, construisit à côté de ce logement une cave avec une buanderie au-dessus qui servit de cuisine aux instituteurs qui se succédèrent.
En 1886, la municipalité, sollicitée par l'Administration supérieure d'améliorer son local scolaire, se décida à construire une nouvelle salle de classe. Elle acheta le terrain nécessaire et fit construire une salle spacieuse très confortable, éclairée par quatre grandes fenêtres. Elle a une superficie de 42 mètres carrés et 4 mètres de hauteur. Le mobilier scolaire a été complètement renouvelé. Les vieilles tables ont disparu pour faire place aux tables à deux places nouveaux-modèles avec dossiers. La collection des cartes Vidal-Lablache au complet, orne la classe. Tout le matériel scolaire nécessaire pour concourir à rendre l'enseignement fructueux existe : tableaux noirs, tableaux de lecture, cartes géographiques, tableaux d'histoire naturel, compendium métrique, etc.
Une bibliothèque scolaire crée en 1868 n'a cessé de s'enrichir de nouveaux volumes.
C'était très bien d'avoir songé à l'amélioration du local scolaire; mais il restait le logement de l'Instituteur qui était humide, malsain et insuffisant.
La municipalité actuelle, malgré les sacrifices énormes qu'elle allait imposer à la Commune décida en 1896 de raser la maison d'école construite en 1844 et fit établir un projet qui a reçu complète exécution en 1898. La photographie jointe au plan d'ensemble indique suffisamment le confortable de la nouvelle maison d'école.
J'ai indiqué plus haut quelle était la situation de l'instituteur François Dumant qui ne reçut aucun traitement jusqu'en 1835. Ce n'est qu'à cette époque qu'un traitement de 200 francs lui fut accordé. Cette situation n'était guère meilleure en 1852 avec M. Morel, ancien officier de marine, qui lui succéda à cette époque.
Cet instituteur ne resta qu'un an à
Oncy faute de moyens d'existence, sans aucun doute. Il était, paraît-il, très lettré. Le chœur que j'ai cité plus haut, et qu'il fit chanter à ses élèves lors de l'inauguration de la plaque commémorative placée sur la chaumière natale du peintre
Lantara en est une preuve. M. Morel avait laissé une bonne impression dans la commune, car son souvenir est resté très vivace même aujourd'hui parmi la population.
La situation pécuniaire de l'Instituteur va s'améliorer de plus en plus. En 1853 l'Instituteur a un traitement fixe de 600 francs formé de la rétribution scolaire et des subventions de l'État, du Département et de la Commune. Il est déjà plus instruit que ses prédécesseurs. Le brevet de capacité va être exigé. Quoi que cela, l'enseignement ne se borne guère qu'à la lecture, l'écriture, les 4 règles, le catéchisme et l'Histoire sainte. Quant à l'Histoire et à la Géographie, cet enseignement n'existait pas.
D'un autre côté, à cette époque, l'instituteur était tenu moyennant une faible rétribution de 40 francs par an de chanter aux offices et de sonner l'Angélus. Cette coutume ne disparaît qu'en 1887.
En 1866, la municipalité commence à accorder un supplément de traitement de 80 francs à l'Instituteur. Avec le chant à l'église, le secrétariat de la Mairie et quelques arpentages, il arrive à se constituer un traitement de 900 francs.
En 1869, le traitement fixe est de 700 francs, il passe à 800 f. en 1872 et à 900 f. en 1875. L'Instituteur avec les accessoires se fait un traitement de 1200 francs. La situation ne varie guère jusqu'en 1880. À cette époque le traitement fixe est de 1200 francs. L'Instituteur voit ses ressources s'élancer à 1600 francs. Le supplément communal est porté à 140 francs. Un cours d'adultes commence à fonctionner. L'Instituteur reçoit 75 francs pour cette classe supplémentaire.
Le supplément communal porté à 300 f. en 1886 améliore encore la situation. Les ressources de l'Instituteur atteignent 1800 f. À partir de 1895, le secrétariat de Mairie est mieux rétribué. De sorte qu'à l'heure actuelle, un instituteur de 5e classe peut accuser un traitement moyen de 2000 francs. Nous sommes loin du traitement de 1835.
La population scolaire à
Oncy, avant la gratuité, n'était guère que de 15 à 20 élèves. Depuis 1882 le nombre des élèves n'a guère varié entre 30 et 35. Je dois ajouter que les enfants sont admis dès l'âge de cinq ans, comme dans toutes les écoles où il n'existe pas d'école maternelle.