M. Landrin, au nom du Groupe Fraternel de la classe de 1870, de Pontoise, a prononcé les paroles suivantes:
“Mesdames, Messieurs,
“Chers Camarades,
”J'ai le pénible devoir d'adresser, au nom de nos camarades de la classe 1870 et en particulier quelques frères d’armes de son escouade à l'armée de la Loire, ici présents, le suprême adieu à notre bon ami Marchon et nos sentiments de condoléances à son épouse et à ses enfants.
”Conscrit de la classe 1870, il tira au sort et dès le lendemain fut dirigé sur le 99e de ligne à Aix en Provence, Après quelques semaines d instruction, il se porta comme volontaire et contribua à former, avec sa compagnie, le 16e de marche à l'armée de la Loire.
“C'est là, en pleine campagne, que nous avons pu connaître les qualités de cœur de notre excellent camarade, car pour apprécier le caractère d'un homme, il n'est tel que de souffrir ensemble et de partager les mêmes dangers.
”Vers la fin de la terrible campagne, notre cher ami après avoir lutté contre les maladies de toutes sortes ne fut pas épargné pur les balles ennemies. Un coup de feu à la jambe le 6 janvier, au combat de Mazinger, près Vendôme, le fit tomber dans nos rangs et l'obligea a quitter sa compagnie pour entrer à l'ambulance.
“Rentrés dans nos foyers, grâce à l'esprit de camaraderie contractée et constamment entretenue depuis 36 ans, nous nous voyons encore réunis en cette triste circonstance.
”Dors en paix mon cher Marchon à côté de ton ami intime et notre camarade d'escouade Favereau, décédé en 1872 des suites des fatigues de la terrible campagne et du second siège de Paris.
“N'ayant pu à cette époque l'accompagner à sa dernière demeure, nous remplissons aujourd'hui un devoir, celui de déposer sur sa tombe la couronne du souvenir.
”Nous t'offrons cette palme aux couleurs nationales, symbole du devoir accompli et de dévouement à la Patrie.
“Cher camarade Marchon, adieu!”