Était-il personnellement ambitieux d'agrandir sa situation? Je ne le pense pas. D'origine auvergnate, je crois, il se, fut sans doute accommodé — tel le miteux J.-L. Bonnet de Marcillac, devenu, par la grâce du Bloc National et de ses palinodies politiques, député à 27.000 francs — de cet
aurea, pour ce famélique d'hier infiniment mieux que
mediocritas. Madame veuve Boucicaut jeune, devenue Madame la doctoresse Laurent
Amodru, le fut alors pour deux. Tenue jusqu'alors à l'écart du monde, la nouvelle mariée prétendait, en effet, y faire désormais figure. Elle estimait que son second mariage avec un docteur — titre qui, pour les commis et commises de magasin, ses pairs de la veille, représente vin échelon social de tout premier ordre — avait définitivement nettoyé sa savonnette à vilaine, d'ailleurs jolie. Et le couple fit des visites de noces. Le Docteur et Madame entreprirent la tournée des châteaux voisins. Ils furent plutôt fraîchement reçus. Feu mon vieil et vénéré ami
M. Belliard [sic], disciple d'Esquirol, artiste peintre de talent, l'un des prédécesseurs à la mairie d'Étampes de l'honorable et très sympathique
M. Marcel Bouilloux-Lafont, le financier bien connu, conseiller général de Seine-et-Oise, contait volontiers à ce propos comment, au
château de Gillevoisin, qu'habitait alors feu M. Amédée Dufaure, ancien ministre et député de Seine-et-Oise, M. et Madame Laurent Amodru n'eurent pas la peine de quitter le somptueux landau qui les avait amenés jusqu'au perron: un valet s'étant avancé… pour recevoir leur carte de visite, et leur dire que “Madame et Monsieur ne recevaient pas… ce jour-là”.