Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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chateau:chamarande

Château de Chamarande

Notule

Dénominations

  • Château de Chamarande.

Bref historique

  • Un hôtel seigneurial paraît avoir été bâti au XVIe siècle, sans doute autour de l'actuelle cour des communs, pour François Miron, prévôt des marchands de Paris et ami personnel du roi Henri IV qui acquiert en 1603 les deux seigneuries constituant l'actuel domaine.
  • Après son décès en 1609, son fils Jean agrandit le domaine.
  • Le château est endommagé pendant la période de la Fronde.
  • Il est vendu en 1654 à un ancien fermier des gabelles anobli par l'acquisition d'une charge d'écuyer et secrétaire de Louis XIV, Pierre Mérault, qui fait construire le château vers 1645, peut-être sur les plans de l'architecte Nicolas de L'Espine. Le quadrilatère entouré de douves comprend alors le logis, flanqué latéralement par les communs. L'entrée de la cour d'honneur est cantonnée de deux pavillons, celui de gauche abritant une chapelle à coupole de style baroque dont la décoration en stuc est due au sculpteur Louis Lerambert. Le domaine est alors orné de canaux, de bassins, de fontaines et d'un jardins à la française.
  • Le domaine est vendu en 1684 par Pierre Mérault, endetté, à Clair Gilbert d'Ornaison, premier valet de chambre de Louis XIV, seigneur de Chamarande, fief originellement situé dans le Forez.
  • D'Ornaison obtient en 1684 de Louis XIV des lettres patentes qui érigent l'ancienne seigneurie de Bonnes en comté de Chamarande, nom qui sera dans la suite porté par toute la paroisse, puis par l'actuelle commune au détriment de son antique nom de Bonnes.
  • Le comté et le château passent à sa mort en 1737 à son cousin germain Louis de Talaru, marquis de Chalmazel, maître d'hôtel de la reine Marie Leszczynska.
  • Talaru confie à l'architecte Pierre Contant d'Ivry l'érection de nouvelles dépendances, d'un fronton sculpté, d'une orangerie, d'un belvédère, d'une glacière, d'une cascatelle, d'un bosquet ovale et d'un “jeu d'oye” autour d'un “temple d'amour”. Il supprime le mur de la cour d'honneur le long des douves, place devant le pont une grille de ferronnerie encadrée de deux lampadaires et rénove les décors intérieurs.
  • On crée dans les années 1780 une pièce d'eau ornée d'une île plantée de cyprès chauves de Louisiane.
  • Le domaine, confisqué sous la Révolution, est recouvré sous le Consulat par Louis-Justin-Marie marquis de Talaru qui le fait remettre en état et redessine le parc à l'anglaise. Maire de Chamarande, il réside au château jusqu'à sa mort en 1850.
  • Le château est acquis en 1852 par Pierre et René Robineau, puis en 1857 par Jean-Gilbert Victor Fialin, comte puis duc de Persigny, ministre de l'Intérieur de Napoléon III.
  • Persigny crée au rez-de-chaussée une luxueuse galerie, construit le mur d'enceinte du domaine et achève la transformation du parc à l'anglaise avec l'aide du comte de Paul de Choulot. Il fait planter en 1865 une grande allée d'arbres devant le château dont la perspective axiale est désormais tronquée par la voie de chemin de fer, et installe près de la nouvelle grille d'honneur un oblélisque inspiré du Songe de Poliphile.
  • Il donne au château en 1862 une fête pour l'anniversaire de l'impératrice Eugénie. Le baron Haussmann lui offre une lanterne à gaz aujourd'hui conservée dans le vestibule de style néo-classique.
  • Il meurt en 1872.
  • Le domaine est vendu en 1876 à Anthony Boucicaut, fils du fondateur du Bon Marché, qui fait aménager une “salle à manger des chasses” de style Renaissance aux boiseries ornées de laiton, ainsi qu'une ferme et un chenil, mais il meurt l'année suivante.
  • Sa veuve épouse en 1881 le docteur Laurent Amodru, qui sera maire de Chamarande jusqu'en 1922 et député de Seine-et-Oise, qui après 1913 orne la cascade de copies des statues des fleuves du parc de Versailles.
  • Le château passe de 1922 à 1951 à la famille Thome, qui en fait un haut lieu de formation du scoutisme en France.
  • De juin 1940 à 1944, le château et le parc sont investis par les forces d'occupation allemandes.
  • Une partie du parc est inscrit au titre des monuments historiques le 23 février 1955.
  • Le domaine passe en 1957 à Auguste Mione, directeur d'une grande entreprise de travaux publics.
  • Le château et les bâtiments annexes sont classés au titre des monuments historiques le 23 juillet 1981.
  • Le parc de 98 hectares est réaménagé dans les années 1990 par l'architecte paysagiste Jacques Sgard, dans l'esprit du jardin du XVIIIe siècle.
  • Le dépôt principal des Archives départementales de l'Essonne est installé en 1999 dans un silo de neuf niveaux souterrains creusés dans la cour des communs et permettant d'abriter jusqu'à 32 kilomètres linéaires d'archives.
  • Un centre d'art contemporain y voit le jour en 2001.

Seigneurs, propriétaires, résidents

Sources

Archives

  • Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine (Dossiers des édifices de l'Essonne protégés au titre des Monuments historiques), D/1/91/8-1, D/1/91/8-1, D/1/91/10-1, D/1/91/11-1 et D/1/91/12-1, Chamarande: Domaine de Chamarande.
  • Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine (Restauration des édifices de l'Essonne, série générale), E/81/91/4-62, Chamarande (Essonne). Domaine de Chamarande (1952-1991): Correspondance: élevage de poulets (1952); Projet de rénovation du parc (1986); Création d'un institut d'études francophones (1991). Restauration et entretien de l'édifice.

Iconographie

Bibliographie

  • Catalogue de la vente des livres du marquis de Talaru, faite au château de Chamarande le 13 juillet 1851 (document sans titre conservé à la BnF sous la cote DELTA-30232), 1851.
  • Émile Reverchon (rédacteur), Consultation pour MM. Robineau, demeurant à Paris, sur le pourvoi en cassation formé par M. Tronchaud, contre un arrêt de la Cour impériale de Paris du 19 août 1852 (in-4°, factum relatif à la surenchère du Sr Tronchaud, dans la vente du château de Chamarande), Paris, A. Guyot et Scribe, 1853.
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir), Guide du patrimoine Île-de-France, Paris, Hachette, 1992, p. 157.
  • Bénédicte Ramade, “Chamarande, de découvertes en surprises”, L'Œil (juillet-août 2007) 78.
  • Virginie Sylvestre, Chamarande au service de l'art (2 p., illustrations), ASF Evasions, s.d.

Dictyographie

chateau/chamarande.txt · Dernière modification: 2022/06/03 02:49 de bg