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Bulletin n°2 (1896)
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BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX
IMPRIMERIE G. BELLIN, A MONTDIDIER.
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHEOLOGIQUE DE CORBEIL D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Ire Année THURE POIT Ire LIVRAISON CORHEIL freeeeeee - - 1895
PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS LIBRAIRES DES ARCHIVES NATIONALES ET DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES Rue Bonaparte, 82 ETAMPES 1895
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SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE MONSIEUR, CORBEIL, D'ÉTAMPES & DU HUREPOIX DC611 545856 v.1-2 Depuis de la Barre, prévôt et historien de Corbeil au commencement du xvIIe siècle, aucun écrivain, si ce n'est l'abbé Lebeuf au siècle suivant, ne s'est occupé spécialement et d'une manière continue de l'histoire de Corbeil et de la région qui l'entoure. Et cependant ce ne sont pas les éléments qui manquent : les Archives publiques et privées, inexplorées jusqu'à présent, renferment de précieux trésors historiques qui ne demandent qu'à voir le jour; le souvenir des monuments disparus, et ils sont nombreux, risque de tomber dans l'oubli, si des archéologues de bon vouloir ne viennent bientôt rappeler leur histoire et retracer leurs beautés, presque ignorées aujourd'hui. Et pourtant ces édifices ont fait durant des siècles l'orgueil des populations qui nous ont précédés sur ce sol que l'on foule à présent d'un pied trop souvent indifférent, parce qu'on ne le connaît pas assez. Nos environs sont encore riches en monuments, peu ou mał connus, qu'il serait intéressant d'étudier, aussi bien dans le passé que dans leurs modifications postérieures. Il n'est pas jusqu'à la mémoire des hommes, qui sont nôtres par leur naissance ou leur séjour parmi nous, et qui nous honorent par leurs travaux ou les 046
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services rendus, qui ne soit prête à s'effacer, faute d'historiens qui les rappellent à leurs concitoyens. Il n'est pas de pays, si peu étendu ou important qu'il soit, qui ne trouve profit à créer dans son sein une société savante. C'était l'opinion de Viollet-le-Duc qui la traduisait ainsi dans une lettre à un de ses amis : « Si chacun tenait à mettre en lumière toutes les richesses possédées par une division territoriale, nous aurions bientôt une histoire complète de la France par ses monuments. » Le vœu de l'éminent archéologue a été en très grande partie réalisé, car chacun de nos départements possède aujourd'hui au moins une société savante et, presque toujours, il en a plusieurs; il en existe dans presque tous les arrondissements et souvent même on en rencontre dans les chefs-lieux de canton. Notre région, qui confine aux limites de l'Ile-de-France, du Gâtinais et du Hurepoix, et encore aux territoires de la Beauce et de la Brie, est entourée de toutes parts de sociétés savantes dont les sièges sont à Paris, Pontoise, Versailles, Rambouillet, Melun et Fontainebleau; seules nos vicilles villes de Corbeil et d'Étampes n'en possèdent pas. Ce regrettable état d'infériorité a frappé un groupe d'hommes amis de notre pays et de son histoire; ils se sont réunis dans la pensée commune de le faire cesser, et c'est en vue de ce résultat, qu'ils ont décidé la création d'une société historique et archéologique dont le champ d'études embrasserait l'ancien Comté de Corbeil, ainsi que la partie du Hurepoix la plus rapprochée de nous, en y joignant Étampes et la région qui nous en sépare, Étampes, ville intéressante à tant d'égards par son passé si fertile en souvenirs et son sol si riche en monuments. Un premier appel a été entendu et une réunion préparatoire a été tenue, dans laquelle les statuts provisoires ont été élaborés et à laquelle assistaient quinze membres fondateurs. Des adhésions précieuses et en assez grand nombre ont été ensuite recueillies. Aujourd'hui la création de la société historique เ
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et archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix est un fait accompli, et son bureau provisoire a l'honneur de venir vous demander de vouloir bien vous unir aux membres fondateurs de la jeune société qui sera très honorée de vous compter parmi ses membres. Le but qu'elle poursuit et qui ne peut être atteint que par la coopération du plus grand nombre possible d'adhérents, souscripteurs et travailleurs, peut se résumer en peu de mots : l'Étude en commun de l'histoire et de l'archéologie de notre cher pays et la publication, dans la mesure de ses ressources, de tous documents pouvant jeter un jour nouveau sur son passé, ses monuments, les événements qui s'y sont accomplis, les personnalités qui l'ont honoré. C'est pour obtenir ce résultat que nous faisons appel à toutes. les bonnes volontés et nous comptons fermement, Monsieur, que vous voudrez bien nous honorer de votre appui, en signant le bulletin d'adhésion ci-joint auquel nous joignons un exemplaire des statuts et du règlement de la société. Les membres du bureau provisoire : J. LAROCHE, président, Ancien architecte de l'arrondissement de Corbeil; E. LASNIER, trésorier, Ancien receveur des finances à Corbeil; A. DUFOUR, secrétaire général, Bibliothécaire-archiviste de la ville de Corbeil.
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SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE CORBEIL, D'ÉTAMPES & DU HUREPOIX
- ARTICLE PREMIER. Une société est fondée à Corbeil sous le titre de : Société historique et archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et dés régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil.
- ART. 2. La société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. DE
- ART. 3. La société se compose de tous les fondateurs signataires des présents statuts, et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant à ces statuts, sont admises par le conseil sur la présentation de deux membres. Le conseil peut aussi désigner des membres correspondants, qui seront nommés par l'assemblée générale.
- ART. 4. Aucun mineur ne sera admis à faire partie de la société, s'il n'est pourvu à cet effet de l'autorisation écrite de ses parents ou de son tuteur.
- ART. 5. Le titre de fondateur est acquis: 1° Aux signataires des présents statuts; 2° à tout membre qui fait don à la société d'une somme de cent francs au moins, une fois payée.
- ART. 6. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle, fixée à doce francs; cependant cette cotisation est réduite à francs pour les personnes appartenant au clergé, à l'enseignement et aux services des administrations publiques. |UCAL_$B769653_00000016|
- ART. 7. La société est administrée par un conseil composé de dix membres, élus pour cinq ans en assemblée générale. Ce conseil se renouvelle chaque année par cinquième. Les membres sortants sont rééligibles.
- ART. 8. Le conseil statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il propose aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions.
- ART. 9. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du président.
- ART. 10. La société se réunit tous les ans, au mois de mai, en assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le conseil d'administration. L'assemblée générale délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le conseil.
- ART. 11. La société peut organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque et un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le conseil.
- ART. 12. Les membres correspondants reçoivent les publications de la société et sont affranchis de toute cotisation.
- ART. 13. En cas de dissolution de la société, les membres titulaires, réunis en une assemblée générale, spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections de la société.
- ART. 14. -Les présents statuts pourront être modifiés par l'assemblée générale sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été approuvée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal.
- ART. 15 ET DERNIER. - Un règlement intérieur, adopté par l'assemblée générale, arrête les conditions de détails propres à assurer l'exécution des présents statuts. |UCAL_$B769653_00000017|
SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE CORBEIL, D'ÉTAMPES & DU HUREPOIX
- ARTICLE PREMIER. d'Étampes sont présidents d'honneur de la société.
- ART. 2. Le conseil, conformément à l'article 6 des statuts, désigne chaque année, parmi ses membres, un président, deux vice-présidents, un secrétaire général, un secrétaire rédacteur et un trésorier. DE RÈGLEMENT
- ART. 3. Le président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. ― ――― - MM. les Sous-Préfets de Corbeil et En cas d'absence des président et vice-présidents, le conseil est présidé par le plus âgé des membres présents.
- ART. 4. Le secrétaire général est chargé, sous la direction du conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la société; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations du conseil; enfin il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société.
- ART. 5. Le secrétaire-rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance.
- ART. 6. Le trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles, il paie les dépenses ordonnancées par le président et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la société.
- ART. 7. Le conseil se réunit tous les trois mois, cependant le président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la société l'exigent. |UCAL_$B769653_00000018|
- ART. 8. Les décisions du conseil sont prises à la majorité des suffrages, pour qu'elles soient valables, cinq membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du président est prépondérante.
- ART. 9. Le conseil statue sur les demandes d'admission, ses délibérations ont lieu au scrutin secret. Le nom des candidats refusés n'est pas inscrit au procès-verbal.
- ART. 10. Les décisions du conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au trésorier par un extrait signé du secrétaire-rédacteur.
- ART. 11. Les fonds disponibles de la société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le conseil.
- ART. 12. La société publiera un bulletin et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents.
- ART. 13. Les sociétaires ont droit à toutes les publications. de la société à partir de l'année de leur admission.
- ART. 14. Tous les sociétaires peuvent assister aux séances du conseil, mais ils ne peuvent prendre part au vote. Le président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la société. Cependant le conseil peut se former en comité secret sur la demande de deux de ses membres.
- ART. 15. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait.
- ART. 16. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au président quinze jours au moins avant l'assemblée générale. Il en sera fait mention sur les lettres de convocation.
- ART. 17 ET DERNIER. Le présent règlement pourra être modifié par le conseil sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins.
- FONTAINEBLEAU. E. Bourges, imp. brevets.
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SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX
STATUTS
Approuvés par arrêté préfectoral en date du 19 février 1895
- ARTICLE I. Une Société est fondée à Corbeil sous le titre de Société historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix. Elle a pour but les études, les recherches et les publications concernant l'histoire et l'archéologie de notre contrée et des régions circonvoisines, ainsi que la description et la conservation des monuments anciens situés dans ces mêmes régions. Elle a son siège à Corbeil et tiendra ses séances soit à la SousPréfecture, soit à la Mairie, avec l'autorisation préalable du SousPréfet ou du Maire. - ART. II. La Société s'interdit toutes discussions ou publications politiques ou religieuses. ART. III. La Société se compose de tous les fondateurs et, en nombre illimité, des personnes qui, adhérant aux Statuts, sont admises par le Conseil sur la présentation de deux membres. Le Conseil peut aussi désigner des membres correspondants qui seront nommés par l'Assemblée générale. – - 1
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Les mineurs ne seront admis dans la Société que sur le consentement soit de leurs parents, soit de leur tuteur. ART. IV. Le titre de fondateur est acquis: 10 aux signataires. des présents statuts, 2° à tout membre qui fait don à la Société d'une somme de cent francs au moins. - ART. V. Chaque sociétaire paie une cotisation annuelle de dix francs; cependant cette cotisation est réduite à cinq francs pour les personnes appartenant au clergé et à l'enseignement. ―――――― ART. VI. Tout membre adhérent qui aura effectué un versement de cent francs au moins sera exonéré du paiement des cotisations annuelles. ART. VII. — La Société est administrée par un Conseil composé de vingt-et-un membres, élus pour trois ans en Assemblée générale. Ce Conseil se renouvelle chaque année par tiers. Les membres sortants sont rééligibles. ART. VIII. Le Conseil, sur la proposition du Comité de publication, statue sur l'impression des travaux et la composition des bulletins; il soumet aux auteurs les modifications qu'il juge nécessaires et détermine l'ordre des insertions. ART. IX. Aucune dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du Conseil. Le trésorier ne doit effectuer aucun paiement sans le visa du Président ou d'un Vice-Président. - - ART. X. La Société se réunit tous les ans au mois de mai, en Assemblée générale, soit à Corbeil, soit dans toute autre ville désignée par le Conseil. Cette assemblée nomme les membres du Conseil. Elle entend les rapports qui lui sont présentés par le Conseil et qui sont relatifs à l'état des travaux et à la situation financière de la Société. Elle délibère sur toutes les propositions qui lui sont soumises par le Conseil. ART. XI. La Société pourra organiser des excursions archéologiques, faire exécuter des fouilles, établir une bibliothèque, un musée, acquérir, recueillir ou recevoir, à titre de dons manuels, tous les objets et documents qui l'intéressent. Toutes ces questions seront décidées par le Conseil. ART. XII. Les membres correspondants reçoivent les publications de la Société et sont affranchis de toute cotisation. - —
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ART. XIII. - En cas de dissolution de la Société, les membres titulaires, réunis en une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet, seront appelés à statuer sur la liquidation de l'actif social et sur la destination des collections appartenant à la Société. ART. XIV. Les présents Statuts pourront être modifiés par l'Assemblée générale, sur une proposition écrite et signée de dix membres au moins, mais aucune modification ne deviendra exécutoire qu'après avoir été autorisée par l'autorité compétente, en exécution de l'article 291 du Code pénal. ART. XV et dernier. Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts et le bon fonctionnement de la Société. - ―――― Vu par le Vice-President: P. BOUCHER. Vu et soumis à l'approbation de Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise. Le Sous-Préfet de Corbeil, G. DE LINIÈRES. Le Préfet de Seine-et-Oise, Chevalier de la Légion d'honneur, autorise la « Société Historique et Archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix » à se constituer légalement, en vertu de l'artiele 291 du Code pénal et conformément aux présents Statuts. Fait à Versailles, le 19 février 1895. Pour le Préfet, Le Secrétaire-général délégué, DUFOIX.
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SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE RÈGLEMENT CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX Arrêté par l'Assemblée générale du 4 Décembre 1894 ――― DE LA ARTICLE I. Messieurs les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes sont Présidents d'honneur de la Société. - DE ART. II. Le Conseil, conformément à l'article VII des statuts, désigne, chaque année parmi ses membres, un Président, deux ou plusieurs vice-Présidents, un Secrétaire-général, un Secrétairerédacteur et un Trésorier. ――――――― - ART. III. Le Président ouvre et dirige les séances, maintient l'ordre dans les discussions, fait exécuter les statuts et les décisions de la Société, la convoque pour les séances ordinaires et extraordinaires et ordonnance les dépenses. En cas d'absence des Président et vice-Présidents, le Conseil est présidé par le plus âgé des membres présents. ART. IV. Le Secrétaire-général est chargé, sous la direction du Conseil, de la composition et de la rédaction du bulletin; il veille à l'impression et à la correction de toutes les publications de la Société ; il se met en rapport avec les auteurs et leur soumet, s'il y a lieu, les observations approuvées par le Conseil, sur le rapport du Comité de publication. Il fait annuellement à l'assemblée générale un rapport sur les travaux de la société; enfin il remplit les fonctions d'archiviste.
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ART. V. Le Secrétaire-rédacteur rédige les procès-verbaux des séances et est chargé de tout ce qui se rapporte à la correspondance. ART. VI. Le Trésorier est chargé du recouvrement des cotisations annuelles; il paie les dépenses ordonnancées et donne, chaque année, à la séance générale, un état de la situation financière de la Société. ――― ART. VII. Le Conseil se réunit tous les trois mois ; cependant le Président peut le convoquer chaque fois que les intérêts de la Société l'exigent. ART. VIII. — Les décisions du Conseil sont prises à la majorité des suffrages; pour qu'elles soient valables, sept membres au moins doivent être présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. ART. IX. Le Conseil statue sur les demandes d'admission et désigne la catégorie à laquelle doit appartenir chaque candidat admis, afin de déterminer le montant de sa cotisation, conformément à l'article V des statuts. Les délibérations du Conseil ont lieu au scrutin secret, et les noms des candidats refusés ne sont pas inscrits au procès-verbal. ART. X. Les décisions du Conseil ordonnant une dépense sont transmises sans retard au Trésorier par un extrait du procès-verbal, signé du Secrétaire-rédacteur. ――― ― ART. XI. — Les fonds disponibles de la Société seront déposés à la caisse d'épargne de Corbeil ou dans toute autre caisse désignée par le Conseil. ART. XII. L'ouverture de l'année sociale est fixée au 1er janvier 1895. Tout candidat admis doit sa cotisation à partir du 1er janvier de l'année de son admission. ― ART. XIII. La Société publiera un bulletin périodique et, si ses ressources le lui permettent, elle pourra également publier des mémoires et des documents. ――― ART. XIV. Un Comité de publication; composé d'un vicePrésident et du Secrétaire-général, membres de droit, et de cinq membres choisis par le Conseil et renouvelables chaque année, proposera la publication, sous les auspices de la Société, des mémoires et documents dont il aura apprécié la valeur réelle. -
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ART. XV. Les Sociétaires ont droit à toutes les publications de la Société à partir de l'année de leur admission. ART. XVI. Tous les Sociétaires peuvent assister aux séances du Conseil, mais ils ne peuvent prendre part aux votes. Le Président peut leur donner la parole quand ils ont à faire des communications qui rentrent dans l'ordre des travaux de la Société. Cependant le Conseil peut se former en Comité secret sur la demande de deux de ses membres. — ART. XVII. Les auteurs pourront faire exécuter, à leurs frais, des tirages à part des travaux publiés par la Société. Tout tirage à part devra porter la mention du volume dont il aura été extrait. Aucun tirage à part ne pourra être mis en circulation avant la publication par la Société du travail dont il est l'objet. ART. XVIII. Les demandes de modifications aux statuts devront être adressées au Président quinze jours au moins avant l'assemblée générale; il en sera fait mention sur les lettres de convocation. ART. XIX et dernier. - Le présent règlement pourra être modifié par le Conseil sur la proposition et à la majorité de sept membres au moins. - —
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LISTE DES MEMBRES Les noms précédés d'un astérique (*) sont ceux des MEMBRES FONDATEURS qui ont racheté leur cotisation. MM. ALLAIN, Maire de Soisy-sous-Etiolles. ALLIOT (l'Abbé), Curé de Bièvres. AUBRY-VITET, Archiviste-Paléographe, 9, rue Barbet-de Jouy, Paris. BARTHÉLEMY (André), à Villeneuve-le-Roi, par Ablon. BARTHÉLEMY (Jules), Géomètre-expert, rue Feray, Corbeil. BARTISSOL, Maire de Fleury-Mérogis, par Saint-Michel-surOrge. BAZIN, au château de Villegenis, par Massy. BERNON (le Baron de), à Palaiseau, et à Paris, 3, rue des Saints Pères. BESSIN, Conseiller d'arrondissement à Corbeil. La BIBLIOTHÈQUE COMMUNALE DE CORBEIL, représentée par M. DUFOUR, bibliothécaire. BLAVET, Président de la Société d'Horticulture d Etampes, II, place de l'Hôtel-de-Ville, Etampes. BONNEFILLE, Conseiller général de Seine-et-Oise, à Massy. BONNIN (l'Abbé), Curé d'Ablon. Bosquillon de JARCY, Maire de Varennes, par Mandres. BOUCHER (le Dr Paul), Médecin en chef de l'Hôpital de Corbeil. CAILLOT-GERSON (Oscar-Louis), Artiste-peintre, 62, rue de Paris, Massy.
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MM. CAUVILLE (Paul de), Sénateur, au château des Tourelles, par Evry-Petit-Bourg; à Paris, place d'Iéna, 8. CHAMBERET (Paul de), ancien Sous-Préfet, 20, rue des Capucines, Paris. CHERON, à Lardy. CHERRIÈRE (le D¹), à Essonnes. CHEVALIER (Léon), Conseiller-Maitre à la Cour des Comptes, à Soisy-sous-Etiolles, et à Paris, 216, rue de Rivoli. CLEMENT, Architecte de l'arrondissement d'Etampes, à Etampes. COCHIN (Henry), Député du Nord, au château de Wetz, à StPierre-Brouck, par Bourbourg (Nord). COLAS (l'Abbé), Curé de Soisy-sous-Etiolles. COLLARDEAU DU HEAUME (Philéas), Conseiller général de la Seine, 6, rue Halévy, Paris. *COURCEL (le Baron Alphonse de), Ambassadeur et Sénateur, au château d'Athis-Mons, et à Paris, 10, boulevard Montparnasse. *COURCEL (George de), à Vigneux, et à Paris, 178, boulevard Haussmann. *COURCEL (Valentin de), Maire d'Athis-Mons, et à Paris, 20, rue de Vaugirard. *CROS (Louis), Conseiller général de Seine-et-Oise, à Corbeil. DANGER, géomètre, à Etampes. * DARBLAY (Aymé), au château de St-Germain, par Corbeil. DARBLAY (Paul), au château de St-Germain, par Corbeil. DAVID (l'Abbé), Curé de Boussy-St-Antoine, par Brunoy. DELESSARD (Edouard), Avoué honoraire près le Tribunal de la Seine, à Ris-Orangis. DEPOIN (Joseph), Secrétaire général de la Société historique de Pontoise, 50, rue Basse, à Pontoise, et à Paris, 62, rue Bonaparte. DEVOUGES (le Dr), Président de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Corbeil, rue Feray, à Corbeil. DION (le Comte de), Président de la Société archéologique de Rambouillet, à Montfort-l'Amaury. DUFOUR (M. A.), Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de la ville de Corbeil, rue du 14 Juillet, 21, à Corbeil.
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MM. * DUVAL (Rubens), Professeur au Collège de France, à Morsangsur-Seine, et à Paris, 11, rue de Sontay. FLAMMARION (Camille), Directeur de l'Observatoire de Juvisy, à Juvisy. FORTEAU (Charles-Marie), Trésorier de la Caisse d'Epargne d'Etampes, à Etampes. FOUDRIER (l'Abbé), Curé de Morsang-s-Orge, par Savignys-Orge. GÉHIN (l'Abbé), Curé de Chilly-Mazarin, par Longjumeau. GENET (l'Abbé), Curé de Méréville. GENNERAT, Architecte, 5 bis, Boulevard Morland, à Paris. GENTY (l'Abbé), Curé de Livry. GRANGE (le Marquis de la), Maire de Montgeron. GUÉBIN (Edmond), Avoué à Corbeil. HAURÉAU (Barthélemy), Membre de l'Institut, Rond-Point Bugeaud, 5, à Paris. * JACQUEMOT (l'Abbé), Curé-Doyen de Boissy-St-Léger. JANCOURT-GALIGNANI, Maire d'Etiolles, par Corbeil, et à Paris, 182, rue de Rivoli. JARRY (Henri), Pharmacien, Membre de la Commission d'hygiène de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. JOZON (Charles), Notaire honoraire, à Corbeil, et à Paris, 12, Boulevard Malesherbes. LACOMBE (Paul), Trésorier de la Société de l'Histoire de Paris, 5, rue de Moscou, à Paris. LADMIRAL (le D'), au château d'Etiolles, par Corbeil. LAROCHE (Mme Jules), rue Saint Spire, à Corbeil. LASNIER (E.) Receveur des finances en non activité, 28, rue de Champlouis, à Corbeil. LEGROS, Notaire, Maire de Boissy-St-Léger. LEMAIRE (Jules), homme de lettres, rue Féray, à Corbeil. LORIN, Avoué, Secrétaire général de la Société historique de Rambouillet, à Rambouillet.
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MM. MAREUSE (Edgar), Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes, 81, Boulevard Haussmann, à Paris. MARSAUX (l'Abbé), Curé-Doyen de Chambly (Oise). MARTELLIÈRE, ancien Magistrat, à Pithiviers (Loiret). *MAUBAN (Georges), à Soisy-sous-Etiolles, et à Paris, 5 bis, rue de Solférino. MONTGERMONT (le Comte G. de), 62, rue Pierre Charron, à Paris, et au château de Montgermont, par Ponthierry (S.-et M.) MOTTHEAU, 4, place St-Médard, à Brunoy, et à Paris, 87, rue d'Assas. MURET (l'Abbé), Curé de Brunoy. OUDIOU, Architecte de la ville de Corbeil, avenue Darblay, à Corbeil. PASQUET (Alfred-Marc), Architecte de l'arrondissement de Corbeil, à Corbeil. PASTRÉ (Aymé), Maire d'Evry-Petit-Bourg. PÉCOUL (Auguste), Archiviste-Paléographe, 12, rue Boissyd'Anglas, à Paris. PERIN (Jules), Avocat à la Cour d'Appel de Paris, Docteur en droit, Archiviste-Paléographe, à Ris-Orangis, et à Paris, 8, rue des Ecoles. PINSON (Paul), d'Étampes, 39, rue de Valenciennes, à Douai (Nord). PRESTAT, Receveur des finances de l'arrondissement de Corbeil. RABOURDIN (Charles), Maire de Paray, à la ferme de Contin, par Athis-Mons. RAVAUT (Paul), au château de Ste-Radegonde, commune du Coudray-Montceau, par le Plessis-Chenet. RICHERAND (le Baron), Maire de Villecresnes. ROBELIN (Léon), Président de la Société d'Encouragement à l'instruction, à Longjumeau. SABATIER, Maire de Viry-Châtillon. SAVARY, Conseiller général de Seine-et-Oise, à Villecresnes.
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MM. SÉRÉ-DEPOIN, Président de la Société historique de Pontoise, 56, rue Charles-Laffitte, à Neuilly (Seine). SIMON (Paul), Architecte, à Villeneuve-St-Georges. SOUPAULT, Maire de Villeneuve-le-Roi, par Ablon. TANON (M. L.), Président de Chambre à la Cour de Cassation, 90, rue d'Assas, à Paris, et au château du Clos-Bernard, à Soisy-sous-Etiolles. TETON (Gabriel), instituteur à Epinay-sous-Senart, par Brunoy. TOURNEUX (Maurice), 14, rue du Cardinal-Lemoine, à Paris. VALLET (l'Abbé), Curé de Fleury-Mérogis, par St-Michel-surOrge. VAUFRELAND (le Baron de), Maire de Morsang-sur-Seine, au château des Roches, commune de Morsang-sur-Seine, et à Paris, 38, avenue Gabriel. WARIN, Directeur de la papeterie d'Essonnes, à Essonnes. MEMBRES HONORAIRES-CORRESPONDANTS MM. BOURNON (Fernand), Archiviste-Paléographe, 12, rue Antoine Roucher, à Paris. COUARD (Emile), Archiviste de Seine-et-Oise, à Versailles. LEGRAND (Maxime), Avocat, rue de la Porte-dorée, à Etampes. MARQUIS (Léon), d'Etampes, 32, rue de la Clef, à Paris. MONTAIGLON (Anatole de), Professeur à l'école des Chartes, 9, place des Vosges, à Paris. PHARISIER, Rédacteur en chef de l'Abeille de Seine-et-Oise, à Corbeil. QUESVERS (Paul), à Montereau-faut-Yonne (Seine-et-Marne). STEIN (Henri), Archiviste aux Archives nationales, 38, rue Gay-Lussac, à Paris.
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LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. BARTHÉLEMY (Jules), de Corbeil. BLAVET, d'Etampes. BONNIN (l'Abbé), d'Ablon. BOUCHER (le Dr Paul), de Corbeil. COLAS (l'Abbé), de Soisy-s-Etiolles. COURCEL (George de), de Vigneux. COURCEL (Valentin de), d'Athis-Mons. DEPOIN (Joseph), de Pontoise. DUFOUR (M. A.), de Corbeil. GENTY (l'Abbé), de Livry. HAURÉAU (de l'Institut), de Paris. JACQUEMOT (l'Abbé), de Boissy-St-Léger. JARRY (Henri), de Corbeil. LASNIER (E.), de Corbeil. LEGRAND (Maxime), d'Etampes. MAREUSE (Edgar), de Paris. MARQUIS (Léon), d'Etampes. MARTELLIÈRE, de Pithiviers. MOTTHEAU, de Brunoy. PASQUET (Alfred-Marc), de Corbeil. PÉRIN (Jules), de Ris-Orangis.
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BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Présidents d'honneur: MM. les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes. Président : Vice-Présidents: M. HAURÉAU, Membre de l'Institut. M. le Dr P. BOUCHER, Médecin en chef de l'hôpital de Corbeil. M. G. de COURCEL, ancien officier de marine. M. BLAVET, Président de la Société d'horticulture d'Etampes. Secrétaire-Général: M. DUFOUR, Conservateur de la bibliothèque et des archives de la ville de Corbeil. Trésorier: M. LASNIER, Receveur des finances en non activité. Secrétaire-Rédacteur: M. JARRY, Membre du Comité départemental d'hygiène. COMITÉ DE PUBLICATION MM. le Dr P. BOUCHER, Vice-Président, membre de droit. A. DUFOUR, Secrétaire-général, membre de droit. V. DE COURCEL, d'Athis-Mons. H. JARRY, Secrétaire-rédacteur, de Corbeil. L'Abbé JACQUEMOT, Curé-Doyen de Boissy-St-Léger. J. PERIN, de Ris-Orangis. Léon MARQUIS, d'Etampes. XXX
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SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL, D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX ORIGINE DE LA SOCIÉTÉ ET PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Dans le courant de l'année 1894, un groupe d'érudits et d'archéologues de Corbeil et de ses environs se réunissaient dans le but de jeter les bases de la fondation d'une société d'histoire et d'archéologie qui devrait embrasser les régions de Corbeil, d'Etampes et de l'ancien Hurepoix. L'entente fut promptement établie et un bureau provisoire fut nommé qui se composait de M. J. Laroche, ancien architecte de l'arrondissement de Corbeil, comme président; de M. Lasnier, receveur des finances en non activité, comme trésorier, et de M. A. Dufour, Bibliothécaire-Archiviste de la ville de Corbeil, comme secrétaire-général. L'on décida ensuite qu'une circulaire serait adressée à toutes les personnes susceptibles de s'intéresser à l'oeuvre entreprise. Cette circulaire, appelée à définir clairement le but que poursuivaient les initiateurs, fut immédiatement rédigée dans les termes suivants : Depuis de la Barre, prévôt et historien de Corbeil au commencement du xvII' siècle, aucun écrivain, si ce n'est l'abbé Lebeuf au siècle suivant, ne s'est occupé spécialement et d'une manière continue de l'histoire de Corbeil et de la région qui l'entoure. Et cependant ce ne sont pas les éléments qui manquent: les Archives publiques et privées, inexplorées jusqu'à présent, renferment de précieux trésors his-
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toriques qui ne demandent qu'à voir le jour; le souvenir des monuments disparus, et ils sont nombreux, risque de tomber dans l'oubli, si des archéologues de bon vouloir ne viennent bientôt rappeler leur histoire et retracer leurs beautés, presque ignorées aujourd'hui. Et pourtant ces édifices ont fait durant des siècles l'orgueil des populations qui nous ont précédés sur ce sol que l'on foule à présent d'un pied trop souvent indifférent, parce qu'on ne le connaît pas assez. Nos environs sont encore riches en monuments, peu ou mal connus, qu'il serait intéressant d'étudier, aussi bien dans le passé que dans leurs modifications postérieures. Il n'est pas jusqu'à la mémoire des hommes, qui sont nôtres par leur naissance ou leur séjour parmi nous, et qui nous honorent par leurs travaux ou les services rendus, qui ne soit prête à s'effacer, faute d'historiens qui les rappellent à leurs concitoyens. Il n'y a pas de pays, si peu étendu ou important qu'il soit, qui ne trouve profit à créer dans son sein une société savante. C'était l'opinion de Viollet-le-Duc qui la traduisait ainsi, dans une lettre à un de ses amis: « Si chacun tenait à mettre en lumière toutes les richesses possédées par une division territoriale, nous aurions bientôt une histoire complète de la France par ses monuments ». Le vœu de l'éminent archéologue a été en très grande partie réalisé, car chacun de nos départements possède aujourd'hui au moins une société savante et, le plus souvent, il en a plusieurs; il en existe dans presque tous les arrondissements et il n'est pas rare d'en rencontrer dans les chefs-lieux de canton. Notre région, qui confine aux limites de l'Ile-de-France, du Gâtinais et du Hurepoix, et encore aux territoires de la Beauce et de la Brie, est entourée de toutes parts de sociétés savantes dont les sièges sont à Paris, Pontoise, Versailles, Rambouillet, Melun et Fontainebleau; seules nos vieilles villes de Corbeil et d'Étampes n'en possèdent pas. Ce regrettable état d'infériorité a frappé un groupe d'hommes amis de notre pays et de son histoire; ils se sont réunis dans la pensée commune de le faire cesser, et c'est en vue de ce résultat, qu'ils ont décidé la création d'une société historique et archéologique dont le champ d'études embrasserait l'ancien Comté de Corbeil, ainsi que la partie du Hurepoix la plus rapprochée de nous, en y joignant Étampes et la région qui nous en sépare, Etampes, ville intéressante à tant d'égards par son passé si fertile en souvenirs et son sol si riche en monuments. Le but qu'elle poursuit et qui ne peut être atteint que par la coopération du plus grand nombre possible d'adhérents, souscripteurs et travailleurs, peut se résumer en peu de mots: l'Étude en commun de l'histoire et de l'archéologie de notre cher pays et la publication, dans la mesure de ses ressources, de tous documents pouvant jeter un jour nouveau sur son passé, ses monuments, les événements qui s'y sont accomplis, les personnalités qui l'ont honoré. > Cet appel fut entendu et les adhésions reçues furent assez nombreuses pour permettre la réunion d'une première assemblée préparatoire qui se tint à la Sous-Préfecture de Corbeil, sous la présidence et avec l'obligeant concours de M. G. de Linières, SousPréfet de Corbeil qui, dès le début, montra le plus bienveillant empressement à aider la Société de son expérience et de ses relations.
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En ouvrant la séance à laquelle assistent un certain nombre de notabilités de l'arrondissement de Corbeil, M. G. de Linières souhaite la bienvenue aux personnes présentes et il félicite celles d'entre elles qui ont pris l'initiative de la fondation de la jeune Société. Il dit que l'idée de fonder une Société historique et archéologique à Corbeil est excellente et sera féconde en résultats utiles, cette Société étant appelée à rendre des services réels en étudiant l'histoire de la contrée, en exhumant et mettant au jour des documents intéressants peu ou mal connus et surtout en étudiant les monuments et objets d'art de notre région et en veillant à leur bonne conservation. M. de Linières ajoute qu'il est heureux de saluer à son aurore la jeune Société historique et archéologique de Corbeil et d'Etampes: il forme les vœux les plus sincères pour sa réussite et lui promet son plus entier appui, ainsi que l'hospitalité de la Sous-Préfecture chaque fois qu'elle croira en avoir besoin. L'assemblée nomme ensuite son bureau provisoire qui n'est autre que celui antérieurement désigné, auquel on adjoint comme vicePrésidents M. le Dr Paul Boucher, de Corbeil; M. Blavet, d'Etampes et M. G. de Courcel, de Vigneux, ainsi que M. Henri Jarry, de Corbeil, comme Secrétaire-rédacteur. M. Laroche, sur l'invitation de M. de Linières, prend alors possession de la présidence et remercie l'assemblée de l'honneur qu'elle a bien voulu lui faire. Il constate que les fonctions qu'il a acceptées sont essentiellement provisoires et il espère que, lors de la nomination d'un bureau définitif, la Société saura choisir un Président non moins dévoué que lui, mais plus expérimenté et plus apte à diriger les travaux de la Société. L'assemblée nomme encore un Conseil d'administration provisoire, puis elle acclame comme Présidents d'honneur de la Société M. de Linières, Sous-Préfet de Corbeil, et son collègue d'Etampes. La question des statuts et du règlement est soumise ensuite à l'assemblée qui décide que le Secrétaire-général en préparera le projet qui sera soumis à la prochaine séance du Conseil provisoire. Avant de se séparer, l'assemblée décide que la Société prendra le titre de Société historique et archéologique de Corbeil, d'Elampes et du Hurepoix. L'enfantement d'une Société dont les membres sont dispersés dans un rayon étendu est laborieux et assez lent; en outre la
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Société avait eu la douleur de perdre son premier Président, M. Jules Laroche, qui avait succombé le 11 juin 1894, après une longue maladie courageusement supportée ; c'est ce qui explique que la première assemblée générale ne put être réunie que le 6 août 1894. Cependant, plusieurs réunions du Conseil avaient eu lieu dans l'intervalle; les statuts et le règlement avaient été lus et discutés et le texte à présenter à l'assemblée générale avait été adopté. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 6 AOUT 1894 M. de Linières, Sous-Préfet de Corbeil, ouvre la séance au milieu d'une réunion nombreuse de personnes venues de tous les points de l'arrondissement et même de plus loin; il rappelle que la Société a été douloureusement éprouvée par la mort de M. Laroche, enlevé trop tôt à l'affection des siens et aux travaux de la Société dont il avait été le Président provisoire et dont il serait certainement resté le Président définitif. M. le Sous-Préfet exprime les regrets unanimes qu'a causés dans l'arrondissement de Corbeil et dans les arrondissements voisins la perte de cet homme affable, aussi modeste que distingué, dont l'existence entière a été consacrée à la recherche du bien et du beau. Il rappelle les efforts tentés par M. Laroche pour créer la Société historique de Corbeil-Etampes. Le succès, du reste, a couronné ses efforts, car un grand nombre de personnes honorables, s'intéressant vivement aux souvenirs du passé et aux choses de l'art, ont donné ou promis leur adhésion. M. le Président évoque encore le souvenir de la manifestation imposante, toute de douleur et de sympathie, qui s'est produite aux obsèques de M J. Laroche. Le Secrétaire-général de la Société, tout désigné pour prendre la parole à la cérémonie funèbre, a rendu avec émotion un sincère hommage aux qualités de l'ami et au mérite de l'architecte éminent qui avait l'autorité nécessaire pour présider aux débuts de l'œuvre entreprise. M. de Linières termine en disant que reconnaître la vitalité de la Société historique de Corbeil-Etampes et faire des vœux pour sa prospérité, c'est honorer la mémoire de M. Laroche. M. le Président invite ensuite l'assemblée à nommer le bureau 2
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définitif de la Société. Un vote par acclamation donne les résultats suivants : Présidents d'honneur: MM. les Sous-Préfets de Corbeil et d'Etampes. Président: M. Hauréau, membre de l'Institut. Vice-Présidents: M. le Dr Paul Boucher, médecin en chef de l'hôpital-hospice Galignani, de Corbeil. M. G. de Courcel, ancien officier de marine, à Vigneux. M. Blavet, président de la Société d'horticulture d'Etampes, à Etampes. Trésorier: M. Lasnier, receveur des finances en non activité, Corbeil. à Secrétaire-général : M. A. Dufour, conservateur de la bibliothèque et des archives de la ville, à Corbeil. Secrétaire-rédacteur: M. H. Jarry, membre de la Commission départementale d'hygiène, à Corbeil. M. le Sous-Préfet déclare alors constitué le bureau de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix, et cède la présidence à M. Paul Boucher, premier vice-Président. M. le Dr Boucher remercie l'assemblée de l'honneur qu'elle a bien voulu lui faire en le nommant premier vice-Président; puis en son nom et au nom de tous les membres de la Société, il exprime à M. le Sous-Préfet sa reconnaissance pour le vif intérêt qu'il n'a cessé de porter, depuis la première heure, à la jeune Société en formation; il le remercie surtout des sympathiques paroles qu'il vient de prononcer pour rappeler ce qu'avait été M. Laroche et la grande part qu'il avait prise à la fondation de la Société. M. le Président donne ensuite lecture des projets de statuts e de règlement. Les articles des statuts et du règlement sont successivement discutés et adoptés, sauf deux qui furent réservés et renvoyés à l'examen du Conseil, pour une modification demandée par la majorité. L'assemblée désigne ensuite, pour compléter le Conseil, M. l'abbé Jacquemot, Curé-Doyen de Boissy-St-Léger, M. l'abbé Colas, Curé de Soisy-sous-Etiolles et M. Jules Barthélemy, géomètre-expert à Corbeil; puis elle nomme les membres correspondants, qui sont
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au nombre de huit et dont on trouvera les noms à la suite de la liste des membres de la Société. M. le Trésorier présente la situation financière de la Société, arrêtée au 6 août 1894. Il résulte de ce document que les sommes encaissées jusqu'à ce jour se montent à 412 francs (M. le trésorier en donne le détail), les dépenses diverses à 19 fr. 90 c., et que les sommes à recouvrer s'élèvent à 666 fr.; M. Lasnier ajoute que le nombre des souscripteurs, à la même date, est de 68. Ce compte-rendu financier est adopté à l'unanimité et des remerciements sont votés au Trésorier. La presse locale et la plupart des organes spéciaux de Paris ayant applaudi à la formation de la Société de Corbeil-Etampes et lui ayant adressé leurs félicitations et les meilleurs souhaits de prospérité, l'assemblée, par l'organe de son Président, exprime la gratitude de la Société pour les témoignages de sympathie et d'encouragement qu'elle a reçus de tous côtés. Toutes les questions à l'ordre du jour étant ainsi réglées, le Président lève la séance et l'on se sépare en applaudissant à la constitution définitive de la Société. Il restait encore à fixer le texte des deux articles des statuts qui avaient été réservés: le Conseil se réunit donc le 3 novembre 1894 et, dans cette séance, la rédaction définitive des statuts et du règlement fut arrêtée, et l'on décida qu'une nouvelle assemblée générale se réunirait le 4 décembre suivant pour donner son adhésion à ce texte définitif et permettre ainsi de demander l'approbation des statuts à l'autorité préfectorale. Lors de cette assemblée générale du 4 décembre 1894, l'accord fut complet et les statuts ainsi que le règlement furent entièrement adoptés, notamment l'article V des statuts qui fixait à dix francs la cotisation annuelle, réduite encore à cinq francs pour les membres du clergé et de l'enseignement. Une modification importante avait encore été apportée à l'article VII, en vue de faciliter la constitution d'une majorité dans le sein du Conseil d'administration, dont les membres disséminés sur tous les points de l'arrondissement, pouvaient ne pas être toujours réunis en nombre suffisant; c'est afin de parer à cette difficulté que le nombre des membres du Conseil fut porté de dix à vingt-et-un. En conséquence, onze membres nouveaux furent immédiatement
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nommés; on trouvera leurs noms plus haut sur la liste du Conseil d'administration. Sur la demande du Secrétaire-général, l'assemblée comblant une lacune, décida la création d'un Comité de publication, appelé à donner son avis sur les travaux qui devront être publiés par la Société. Ce comité fut composé d'un vice-Président et du Secrétaire-général, membres de droit, et de cinq membres élus pour un an et rééligibles. Furent nommés: MM. Valentin de Courcel, d'Athis-Mons. l'Abbé Jacquemot, Curé-Doyen de Boissy-St-Léger. J. Périn, Archiviste-Paléographe, de Ris-Orangis. Léon Marquis, d'Etampes. Henri Jarry, membre du Comité départemental d'hygiène, de Corbeil. Dans le but de faciliter le travail du trésorier, il fut encore décidé que l'année sociale commencerait le 1er janvier 1895. En terminant la séance, M. le Président, au nom de l'assemblée, charge le Secrétaire-général de solliciter de l'autorité préfectorale l'approbation des statuts dont le texte venait d'être définitivement arrêté et voté. Cette formalité fut immédiatement remplie et, le 19 février 1895, les statuts revenaient de Versailles, revêtus de l'approbation de M. le Préfet; on en trouvera le texte ci-dessus ainsi que celui du règlement qui, rédigé en vue du fonctionnement intérieur de la Société, n'avait pas à être approuvé. La Société historique et archéologique de Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix se trouvait ainsi définitivement et légalement constituée et pouvait enfin se livrer aux travaux en vue desquels elle avait été fondée. Bo
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GUILLAUME ET GUY D'ÉTAMPES
Il y eut à Paris, vers le milieu du XIIIe siècle, deux prédicateurs nommés Guillaume et Guy, surnommés De Stampis, c'est-à-dire originaires d'Etampes ou des environs, qui n'ont pas, à la vérité, fait beaucoup de bruit, mais ont néanmoins prononcé des sermons que leurs contemporains ont pris le soin de nous transmettre. Si le caractère des gens est trahi par le ton de leurs discours, voilà deux prédicateurs qui ne se ressemblaient guère. Ils étaient pourtant l'un et l'autre religieux, et religieux mendiants; mais ils ne portaient pas la même robe. Frère Guillaume était dominicain et Frère Guy, franciscain. Echard ne parle pas de Guillaume d'Etampes. C'est qu'il n'a pas su qu'il y avait un de ses sermons dans la librairie de la Sorbonne. Mais il a dû connaître son nom, Etienne de Salagnac l'ayant très honorablement inscrit, entre ceux d'Albert le Grand et de saint Thomas, sur la liste des docteurs qui professèrent la théologie dans l'illustre maison de Saint-Jacques (1). Les docteurs étaient obligés de faire au moins un sermon chaque année (2). On est donc certain que Guillaume d'Etampes a prêché plus d'une fois; cependant on n'a pu retrouver encore qu'un seul de ses sermons, aujourd'hui conservé dans le n° 15.955 de la Bibliothèque nationale, fol. 365. Il fut prononcé, le jour de l'Ascension, dans le couvent de Saint-Jacques; on ne dit pas en quelle année. C'est un sermon très grave, un vrai sermon de docteur, (1) H. Denifle, Quellen zur Gelehrtengeschichte des Predig., p. 41. (2) Thurot, Organ. de l'enseign. dans l'univ. de Paris, p. 158.
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(1) Evang. Joannis, c. XVI, 23. sur ce thème: « Tout ce que vous demanderez en mon nom à mon père vous sera donné (1); » et l'amplification de ce thème est faite tout entière avec des centons de l'Ecriture; il n'y a là presque rien de personnel. Quelques traits pourtant sont à noter. S'adressant à des religieux dont le mandat principal est de prêcher, l'orateur va jusqu'à leur dire, pour les flatter, non seulement que le Saint-Esprit se fait entendre par leur bouche, mais qu'il opère, par leur bouche, des miracles. Quels miracles? Les plus grands de tous, auxquels pas un n'est comparable. Il est en effet, dit-il, plus difficile et plus glorieux « de convertir un pécheur que de créer le ciel et la terre; Peccatores ad Dominum convertere est majus quam creare cœlum el terram ». L'auditoire dut vivement applaudir. Il applaudit aussi probablement cette véhémente déclamation contre les usuriers: «Tous les Saints crient contre l'usurier, par qui tant de gens sont précipités dans l'enfer, tant de gens par lui dépouillés de leurs biens, et contraints pour vivre de voler et de se prostituer. » On sait que les clercs. et particulièrement les religieux de ce temps-là appelaient usurier tout laïque enrichi par les fruits accumulés d'un négoce quelconque. Ainsi, du reste, les pauvres ont, dans tous les temps, traité les riches, même les plus honnêtes et les plus bienfaisants. Nous n'avons aussi qu'un sermon de Guy d'Etampes, prononcé le jour de la fête de la Sainte-Croix, in Campellis, aux Champeaux, post prandium, après dîner. Ici la date ne nous manque pas; c'est l'orateur lui-même qui nous la fait connaître, rappelant que l'instituteur de la fête, le pape Célestin, est mort depuis trente-quatre ans. Il s'agit de Célestin IV, mort en 1241. Le sermon est donc de l'année 1275. Quant aux Champeaux, ce sont les halles de Paris. Ainsi notre Mineur fit son sermon sous ces halles, quelque tréteau lui servant de chaire. Qu'on ne s'en étonne pas. Les clercs séculiers prêchaient toujours dans leurs églises; mais les prédicateurs nomades, c'est-à-dire les religieux, à qui l'accès des églises était souvent interdit, n'hésitaient pas, dans l'occasion, à prêcher en plein air, sur les places. On soupçonne qu'ils n'y avaient pas un auditoire très sensible aux élégances littéraires. Aussi le haranguaient-ils habituellement, sans
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(1) Evangel. Matthæi, cap. xx1, 33. doute par calcul, dans un latin macaronique, qu'ils assaisonnaient volontiers de propos vulgaires, disons grossiers. Aux Champeaux, après dîner, devaient s'être donné rendez-vous bien des écoliers en humeur de rire. Eh bien, ils riront. Le thème choisi par Guy d'Etampes fut ce passage de saint Matthieu : « Un homme planta une vigne, l'entoura d'une haie et y mit un pressoir (1) ». Comment l'orateur va-t-il tirer de ce thème un sermon de circonstance, en l'honneur de la croix? On se le demande. C'est pourquoi celui-ci s'empresse de répondre Nous sommes au 14 septembre, à la veille des vendanges; disons donc que la vigne est la Vierge, le pressoir la Croix et le Christ le bon vin. Il ne s'agit plus ensuite que de paraphraser cette interprétation de l'allégorie. Nous traduisons: « Quand le Christ fut né, bientôt la grappe se montra. Il fut nourri par la Vierge, sa mère, ne la quitta pas, lui obéit, et, croissant en âge, en grâce, contribua de plus en plus à l'édification de l'Eglise. Et quand le fruit fut mûr, il fallut vendanger cette vigne, couper cette grappe. Alors Judas prit à loyer les vendangeurs, qu'il amena avec leurs sarcloirs, c'est-à-dire leurs bâtons et leurs glaives; et la Vierge fut spoliée de son fils, comme la vigne de sa grappe… Et comme la grappe est ensuite pressée, tordue dans le pressoir, ainsi advint-il du Christ. A quoi bon serait-il né s'il n'avait pas dû, comme dit saint Grégoire, nous racheter par sa mort?… » Et tout le sermon est cette paraphrase burlesquement développée. Citons encore quelques lignes: « Nous buvons dans le sacrement de l'autel, poursuit l'orateur, le vin rouge produit par la grappe noire, et les martyrs, les apôtres, ayant tellement bu de ce moût qu'ils en étaient ivres, couraient tous à la mort. Jusqu'au temps du pape Silvestre, le moût resta si chaud que tout le monde voulait être martyr; on courait au martyre comme nos lécheurs (lecatores) courent à la cuve où le vin doux fermente. Buvez et énivrez-vous, mes très chers. Battez l'ivrogne. Il ne sait ce que vous faites; il est insensible aux coups comme aux injures… » C'en est assez, on devine le reste. Qu'on ne soit pas d'ailleurs trop surpris d'entendre prêcher ainsi. Nous avons de tels sermons récités même dans les églises. Assurément ni saint Thomas ni saint Bonaventure ne nous en ont laissé de semblables; mais
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beaucoup de leurs confrères, gens de la foule, sans souci d'une bonne tenue, se sont librement exercés dans ce genre familier, facétieux, et, quand la mode en eut pris, elle dura longtemps. Il nous a paru bon de faire connaître à leurs compatriotes ces deux religieux de robe diverse, Guillaume et Guy d'Etampes, par eux certainement tout à fait ignorés. B. HAURÉAU, Membre de l'Institut.
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SAINT SPIRE A BALLENCOURT & A CORBEIL Le Culte des reliques de Saint Spire ou Exupère (1), premier évêque de Bayeux, remonte au temps de la fondation de Corbeil, on prétend même qu'elles en furent l'occasion principale. Les restes de l'Apôtre du Bessin, vénérés à Bayeux dès les premiers siècles de l'Eglise, furent transportés à l'intérieur du pays pour les soustraire aux déprédations des hommes du Nord qui envahissaient les régions du littoral. L'histoire, ou plutôt la légende, rapporte que ces reliques furent d'abord déposées au château de Palluau (2), près de Ballancourt, où l'on bâtit une chapelle pour les recevoir et où elles furent l'objet, pendant près d'un siècle, de la pieuse vénération des habitants de tout le pays circonvoisin. Quatre-vingts ans plus tard, toujours selon la légende, en 943 ou 963, car on n'est pas d'accord sur cette date, Haymon, premier comte de Corbeil, trouvant que ces reliques insignes n'étaient point encore assez en sûreté dans le château de Palluau, situé au milieu de la campagne, vint, accompagné de nombreux chevaliers, mettre le siège devant ce château dont il s'empara ; puis il transporta les précieuses reliques dans sa forteresse de Corbeil, près de laquelle il fit construire, pour les abriter dignement, l'église qui (1) Le nom véritable de ce saint est Exuperius, Exupère, forme qui s'est conservée à Bayeux, mais qui s'est profondément altérée chez nous; d'Exupère on a fait Supère, Supire, Cepire et enfin Spire, forme dernière qui a prévalu et qui remonte déjà très loin. (2) Palluau, aujourd'hui Palleau, commune de Ballancourt, canton de Corbeil. On dit encore Palleau-la-Chapelle, pour distinguer ce lieu d'un endroit voisin, nommé Palleau-le-Moulin.
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porte encore aujourd'hui le nom du grand Saint dont elle devait conserver pendant de longs siècles les restes vénérés. La ville de Corbeil dut ses commencements à la forteresse et à l'église autour desquelles les habitations vinrent se grouper; l'église, incendiée par deux fois et partiellement reconstruite, existe encore; quant à la forteresse, réédifiée plus tard sous Louis VI, les grands moulins de Corbeil en occupent aujourd'hui l'emplacement; il en reste seulement la grosse tour carrée qui fait saillie sur l'antique place Saint-Guenault, dénommée maintenant place Galignani. Cette tour, où fut enfermé Georges d'Amboise, le grand ministre de Louis XII, servit, pendant plusieurs siècles, de logement aux Capitaines de Corbeil. C'est en souvenir de ce séjour de 80 ans des reliques du premier évêque de Bayeux dans le village de Ballancourt et des miracles qu'elles y avaient produits, que les habitants de ce lieu avaient conservé certains privilèges, auxquels ils étaient très attachés, et qui leur avaient été accordés dès l'origine, pour les dédommager de la perte de leurs chères reliques. Ces privilèges, qui durèrent jusqu'à la Révolution, donnaient le droit aux gens de Ballancourt de porter la châsse du Saint depuis l'église de SaintSpire, où elle reposait, jusqu'au seuil du cloître du même nom, le jour de la grande procession annuelle qui eut lieu, chaque année, pendant plus de huit siècles, le cinquième dimanche après Pâques, jour anniversaire de la translation des reliques à Corbeil. Pour accomplir ce pieux devoir, les Confrères de Ballancourt devaient être à jeun, pieds nus, revêtus d'aubes blanches et couronnés de fleurs; ils devaient au préalable s'être confessés et avoir communié. Et quand après tous les offices qui y étaient célébrés, la procession revenait du champ du Tremblay, les Confrères de Ballancourt reprenaient, à la porte du cloître, leur précieux fardeau et le reportaient dans l'église qui lui servait de temple et d'asile. Si les gens de Ballancourt ne portaient la châsse que pendant un si faible trajet, c'est que la Confrérie de Saint-Spire de Corbeil, autrement importante et nombreuse, reprenait ensuite son droit de lui faire effectuer le reste du parcours. La grande Confrérie de Corbeil remontait aux premiers temps. du culte de Saint Spire dans cette ville; on tenait à honneur d'en faire partie, aussi les personnages les plus qualifiés se faisaient 8 4
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inscrire sur ses registres, dont plusieurs sont encore conservés dans les archives de la paroisse. Les visiteurs de marque y apposaient parfois leur signature; c'est ainsi que, sur l'un d'eux, figurait celle de la reine Anne d'Autriche avec la date 1663.(1) Cette Confrérie avait ses dignitaires; en 1788, M. du Perray en était le Procureur, MM. Ancel et Jassenne, conseillers, et Guérin, greffier. Le costume des Confrères était le même qu'à Ballancourt, c'està-dire aubes blanches, couronnes de roses et bâton fleuri; mais ils n'avaient plus les pieds nus, à cause du trajet assez long qu'ils avaient à parcourir, et dans une saison où le temps est assez souvent froid et pluvieux. (2) La Confrérie s'en est allée avec la fête; les Confrères, ne se renouvelant plus, diminuaient chaque année. Vers 1850, il n'en restait plus que deux, très âgés, qui venaient, chaque année, dans leur costume traditionnel, accomplir leur pieux et antique devoir. L'un venait du hameau des Brosses, l'autre de Champrosay. Ils étaient les derniers survivants d'une compagnie qui ne se recrutait plus; avec eux disparut cette grande Confrérie, bien des fois séculaire, qui avait tenu une place si importante dans la vie sociale de nos ancêtres, et la grande procession dont ils étaient les acteurs, et non les moins importants, ne tarda pas à disparaître à son tour. Elle était cependant bien imposante cette belle procession, où figuraient toutes les reliques de la ville et qui était suivie par une immense population venue de très loin à la ronde. Les rois de France, ainsi que les princes et princesses de leur maison, l'accompagnèrent fréquemment. C'est ainsi que l'on vit en 1519, le 6 août (3), le roi François Ier, avec les reines Louise de Savoye, sa mère et régente du royaume, et Claude de France, son épouse, (1) Almanach de Corbeil de 1789, p. 19. (2) La gravure de 1789 que nous reproduisons ici les représente chaussés, mais tous les auteurs anciens sont d'accord pour dire qu'ils accomplissaient leur trajet toujours pieds nus. Cet adoucissement leur aura été accordé dans les derniers temps. (3) C'était une procession exceptionnelle, comme on en faisait souvent aux époques de calamité. Celle-ci avait pour but de demander la cessation d'une grande sécheresse.
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suivre dévotement à pied les châsses qui faisaient alors la joie et l'honneur de la ville de Corbeil. Claude Malingre, dans ses Antiquités de la ville de Paris, publiées en 1640, nous a laissé une description de cette cérémonie, qu'il n'est point inutile de reproduire ici. (1) « Ledit jour (2), à dix heures se fait la procession, en laquelle assistent les « paroisses tant de la ville que des faubourgs et une multitude presque infinie de « peuple, et sont portées avec magnificence icelles châsses, par une quantité « d'hommes, tous revêtus d'aubes blanches, ayant des chapeaux de fleurs sur leurs « têtes, tenant des cierges blancs en leurs mains, et nus pieds, appelés les Confrères < de la sainte et dévote Confrérie des porteurs des châsses desdits saints; et la « dite procession, précédée de clérons, cornets à bouquins, hauts-bois et lumi- «naires, arrive au lieu du Tremblay, où, pour mémoire perpétuelle de la pre- <mière translation qui y fut faite, a été posée une haute croix de pierre et mise « aussi une grande table aussi de pierre sur laquelle l'on fait reposer les dites « châsses; et là se chantent plusieurs antiphônes et cantiques de louanges, comme «< aussi se disent plusieurs suffrages et oraisons, et ensuite se fait la prédication, laquelle finie, l'on s'en retourne en pareil ordre à l'église, où est célébrée la < grand'messe fort solemnellement ». Beaupied, qui fut Abbé de St-Spire de 1732 à 1753, et qui a été inhumé au choeur de cette église, a écrit la vie de St Spire et de St Leu, petit volume orné de deux gravures et assez difficile à rencontrer aujourd'hui, malgré ses deux éditions de 1732 et 1773. Parlant de la procession, Beaupied, mieux placé que personne pour bien savoir ce qui se passait, s'exprime ainsi : (3) « On ne saurait exprimer la quantité des peuples qui viennent de toutes parts « pendant ce temps, même des extrémités de la France; le nombre en est si « grand qu'à peine les Chanoines peuvent-ils passer dans le chœur de leur église, < pour la célébration du service divin, même avec le secours de plusieurs halle- <bardiers qui les conduisent. » Du Breul, l'historien de Paris (4), a aussi parlé de la procession de St Spire; dans son supplément, page 95, il dit que : (1) Liv. 4, p. 145. (2) 5m dimanche après Pâques. (3) Edit. de 1773, p. 46. (4) Paris, 1612. « De Paris et de plusieurs autres lieux y accourt une affluence si grande de < peuple qu'à peine la ville suffit-elle pour la contenir. A ce jour solennel se fait « une très belle procession, où se porte la châsse de St Spire, à laquelle tout le 1 H 1 1 · I · 1 1 1
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Croix du Tremblay Chasse de S. Spire). 3. Chasse de S. Len Chasse de S Renohert. 1. Abha de S. Spre Cliché E. Mareuse. BANG PROCESSION ET STATION ANNUELLES, Des Chapitre et Confrérie de S. Spire. au Champ du Tremblay Faub Jacques a Corbeil to Pim apres Paques, dit des Rogationa 6. Malades autour des Chasses. Porteurs privil. desdit. Chasses 8. Chanoines de la Collegiale? Religion en Chaire). I Price de Guenault Phot, Charles Chambon IX.
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2 < peuple assiste et fait le tour de la ville, puis retourne dire la messe en son « église qui se trouve si pleine de monde que souventes fois il y en a d'étouffez ». Lors du rétablissement du culte en 1795, la procession de St Spire se fit comme autrefois, malgré que la plus grande partie des reliques qui l'avaient motivée dès son origine eussent été détruites pendant la Révolution (1). Son point terminus, le champ du Tremblay, avait été aliéné et vendu comme bien national (2); la procession s'arrêtait donc devant l'église St-Jacques, qui se trouvait à l'extrémité de la rue du même nom, au bas du chemin qui monte à St-Germain. Cette église, désaffectée à la Révolution, fut vendue, puis démolie au commencement de ce siècle, mais la procession continua, chaque année, à faire sa station, bien courte désormais, devant l'emplacement de l'église disparue, où une simple croix avait été érigée. Cette imposante cérémonie, qui attirait autrefois à Corbeil un immense concours de populations, se continua pendant plus de la moitié du XIXe siècle, déclinant chaque année jusqu'au jour où elle fut supprimée administrativement (3). Nous donnons ici la reproduction d'une gravure devenue très rare et qui représente cette procession à son arrivée au champ du Tremblay. Cette œuvre n'a rien d'artistique, mais elle offre un vif intérêt pour la ville de Corbeil, en retraçant fidèlement l'épisode le plus important d'une fête religieuse, qui se célébra chaque année pendant de longs siècles et dont le souvenir, qui se perd de jour en jour, subsiste seul aujourd'hui. Cette gravure a été exécutée en 1789 par un artiste du nom d'Eustache Lépine, sous la direction de l'abbé Guiot, dernier Prieur de St Guenault, de Corbeil. On y remarque, au premier plan à gauche, un groupe de ces confrères de St Spire dont il est question dans cette notice, puis les châsses, posées sur les stèles destinées à les recevoir à chaque procession. Tout à fait à gauche, sur la terrasse de la propriété voisine, qui domine ce champ du (1) Cette destruction fut l'objet d'une fête civique qui fut célébrée le 20 Pluviose An II (8 février 1794); le procès verbal de cette cérémonie, a été. conservé, mais nous ne croyons pas opportun de le reproduire ici.i S (2) Ce champ, qui est en bordure de la Seine, est devenu le potager de la maison qui se trouve en face, de l'autre côté de la rue des Marines. (3) L'arrêté du maire Litzelmann supprimant les processions est du 26 septemb. 1887. 1
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Tremblay, un prêtre, qui fut souvent un Evêque, prononce un discours devant le peuple assemblé. Notre estampe a en outre un intérêt topographique: elle nous montre en effet la rive gauche de la Seine, telle qu'elle était il y a plus d'un siècle, c'est-à-dire presque dépourvue d'habitations dans cette partie d'aval du fleuve, puis le grand magasin de la réserve de Paris, construit sous les ordres de l'abbé Terrai en 1767 et disparu, lui aussi, dans une catastrophe récente, et enfin l'ancien Coche de Corbeil, l'antique bateau Corbillat, qui fut si longtemps l'unique moyen de transport entre Corbeil et Paris (1). Les privilèges des gens de Ballancourt avaient été reconnus de toute ancienneté par des documents royaux qui ne nous sont pas parvenus et qui furent confirmés par François Ier, par l'Officialité de Paris et aussi par une bulle du Pape Clément XI, datée de 1710. On trouvera aux pièces justificatives ces documents, tels qu'ils nous ont été conservés par l'abbé Guiot, dans l'un de ses manuscrits conservés à la bibliothèque de Rouen (2). Le même abbé Guiot avait aussi retrouvé un ancien diplôme délivré à un confrère de Ballancourt par le curé du lieu; on y lisait, sous la forme des commandements de Dieu, les devoirs à remplir par les confrères. L'abbé Guiot a inséré cette pièce curieuse dans le même manuscrit, ce qui nous permet de pouvoir en donner la reproduction. Elle intéressera certainement les habitants de Ballancourt, dont bien peu doivent avoir conservé le souvenir des pieux devoirs de leurs ancêtres. Les commandements des confrères de Ballancourt indiquant les devoirs qu'ils ont à remplir à la suite de leurs droits sur la chasse qu'ils vont porter. Le bon saint Spire porteras A jeun respectueusement. (1) Il existe une seconde estampe de la procession de St Spire, toute différente de celle que nous reproduisons. Elle est du même auteur et porte la date de 1793. On y voit la procession en marche, arrivant au champ du Tremblay. Cette gravure est aussi rare que la première; toutes deux font partie de la collection iconographique de la bibliothèque communale de Corbeil. Nous espérons pouvoir donner la reproduction de cette seconde gravure dans un de nos prochains bulletins. (2) Fonds Montbret, ms. 115.
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Le même jour communieras Tout comme à Pâques exactement. Tête et pieds nuds tu marcheras En portant la châsse humblement. Profond silence garderas Pour éviter tout différend. D'Aube blanche tu couvriras De pied en cap ton vêtement. De fleurs ou rubans orneras Ton chef et bourdon proprement. Du fardeau tu ne te plaindras S'il pesoit inégalement. Le saint dépôt tu remettras A ceux de Corbeil loyalment. A ta famille reviendras Sans t'arrêter aucunement. Et de retour remercieras Le Ciel et les Saints mêmement. Une chapelle avait été élevée au lieu de Palleau, sur l'emplacement où avaient reposé les reliques de St Spire. Pendant tout le moyen-âge, cette chapelle fut en honneur et le culte du Saint s'y célébra jusqu'à la Révolution. De nos jours on y a encore connu un petit oratoire; maintenant tout a disparu et le souvenir des cérémonies d'autrefois, qui tenaient une si grande place dans la vie des habitants de la contrée, tend de plus en plus à s'effacer; seuls, les documents que nous transcrivons ici peuvent rappeler un culte qui a été si longtemps et si pieusement exercé par les habitants de la commune de Ballancourt. to A. Dufour, Bibliothécaire.
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PIÈCES JUSTIFICATIVES Extrait de la sentence du Parlement de Paris, en date du 23 avril 1529, pour le port de la Châsse de saint Spire. FRANÇOYS, par la grâce de Dieu, Roy de France, à notre premier huissier de notre Court de Parlement, nos sergents, juges sur ce requis, salut. Humblement et supplians, nos bien amez manans et habitans du village de Balancourt près Corbeil nous représentent que aux dits supplians et à leurs ancêtres il appartient, de toute ancienneté, le jour et fête de saint Spire, porter en procession la châsse dudit saint Spire, d'où elle se pose dans l'église de Corbeil jusqu'à la porte et issue du cloistre d'icelle, et la mettre sur un poteau en fasson de reposoir, et icelle bailler aux pellerins dudit saint Spire pour la porter jusqu'au lieu du Tremblay, là où on a accoustumé de les sermonner par chacun an en l'honneur et louange dudit Saint; et au retour de ladite procession, après que lesdits pellerins l'auront rapportée et remise sur ledit poteau, ou tréteau, ou reposoir, en face de ladite porte et issue du cloistre, icelle reprendre et reporter jusqu'en ladite église; lesquels de ce droit ont foy et tant qu'eux que leurs prédécesseurs, non seulement par dix, vingt, trente, quarante, cinquante et même par cent ans et tel et si long tems qu'il n'est mémoire de l'usage qu'ils en sont en possession et saisine, ladite possession et saisine les remet en droit de disposer et de se nommer possesseurs, en possession et saisine, et autres qu'eux ne s'en peuvent dire ni nommer possesseurs (1) etc… Suit un arrêt en faveur desdits habitants de Balancourt, confirmé par deux autres arrêts du Parlement datés, l'un de 1575, l'autre du 30 avril 1597. (1) L'abbé Guiot, à qui nous empruntons ces textes insérés dans son ms. 115 de Rouen, a arrêté là sa citation; de même qu'il se contente de mentionner les arrêts de 1575 et 1597 sans en donner la teneur.
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Extrait des registres de l'Officialité de Paris du mercredi 20 mai 1620. Aujourd'hui, sur la remontrance à nous Official de Paris faite par les Abbé séculier, chanoines et chapitre de l'Eglise Royale et collégiale de Monsieur Saint Spire de Corbeil, diocèse de Paris, assistés de Mo Thomas Vallot leur Procureur, tendante à ce que sur et vu le renvoy à nous fait par la Cour, il nous plaise ordonner que conformément à la requête à nous faite en jugement le dernier jour, les habitans de Balancourt, confrères et porteurs de la Châsse dudit Saint Spire, soient définitivement condamnés à porter ladite châsse le jour de dimanche prochain, qui est le jour de la translation dudit saint Spire, qui est le 5me dimanche après la fête de Pasques, en habit décent, suivant et conformément aux règlemens faits par ledit Chapitre le 21 juillet 1618 et autres subséquens, et à continuer par chacun an, au désir desdits règlemens, leur accordant ledit Chapitre, pour la présente année seulement et sans tirer à conséquence à l'advenir, eu égard à la briefveté du temps, de leur fournir, pour cette fois seulement, aubes pour la quantité de 18 à 20 personnes, aux charges que lesdits de Balancourt se gouverneront et comporteront avec toute l'honnêteté, respect et décence requise en un acte si saint et si solemnel. A quoi respondant par M. Pierre le Cousturier pour François Blanchard et Adrien de France, Procureur fondé de procuration desdits habitans de Balancourt, passée pardevant Larchet, notaire, le 17 juillet 1619, a été dit que, sans préjudicier à l'arrêt par eux obtenu en la Cour de Parlement, en quoique ce soit à ce qui a été arrêté au parquet de MM. les gens du Roy, par lequel ils sont maintenus en leurs droits et possession de porter ladite châsse le dit jour de la translation, et s'y offrant, suivant le renvoy fait par ladite Cour, pour la décence du port de ladite Châsse, de la porter, revêtus d'aubes par dessus leurs habits et nuds pieds, les chapeaux de fleurs sur leurs têtes, afin d'honorer davantage le corps saint; encores que par cy-devant, ils ne portaient que par coustume ladite châsse avec leurs habits ordinaires, et promettant doresnavant de continuer cette cérémonie avec lesdites aubes et nuds pieds, comme dit est, pour chacun an audit jour. 3
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Lesdites parties ouïes, assistées de leurs dits Procureurs, disons et ordonnons que, pour cette année, lesdits du Chapitre, de leur consentement ci-dessus, accommoderont d'aubes blanches et nettes les dits de Balancourt, avec ceintures de fils blancs, et jusqu'au nombre de 18 à 20; et, pour le regard des années subséquentes, condamnons les dits de Balancourt à se fournir à leurs propres coûts et dépends, à se confesser et à communier auparavant que de s'ingérer au port de ladite Châsse, et de s'y comporter avec honneur, révérence et ordre requis, pour cette châsse porter et rapporter ès lieux accoustumés, avec défenses d'y commettre ni envoyer à cet effet aucunes personnes qui ne soient natifves dudit lieu de Balancourt; et, à cet effet, les marguilliers ou le Curé dudit Balancourt seront tenus d'envoyer aux dits du chapitre, huit jours devant le jour de la translation, les noms et surnoms desdites 18 ou 20 personnes qui devront porter ladite châsse, le tout sans désordre ni confusion, et sans dépends du consentement desdites parties. Fait les an et jour que dessus. Ainsi signé en la minute, BOCQUET (1), prêtre et chanoine de ladite église, H. SENESCHAL, procureur de la Confrérie des porteurs de Châsses, François BLANCHARD, VALLOT, le COUSTURIER et de BERTHIER. Ledit de FRANCE a déclaré ne savoir écrire, ni signer. Signé sur expéditions: DUVAL avec paraphe. L'an 1620, le mercredi, dixième jour de juin, pardevant nous Official de Paris, sont comparus au Prétoire de l'Officialité M Pierre le Cousturier, Procureur des manans et habitans de Balancourt, demandeurs en requeste et à fin de rapport de nostre sentence du 20me du mois de mai dernier passé, d'une part, et M. Thomas Vallot, Procureur des Abbé séculier, chanoines et chapitre de l'église royale et collégiale de St Spire de Corbeil, défendeurs d'autre part, lesdits procureurs ouïs, et après que ledit le Cousturier auxdits noms a conclud aux fins de ladite requeste à nous présentée le 23 me jour de mai dernier, laquelle a été signifiée auxdits du Chapitre dudit Corbeil, et requis que au lieu de ces (1) Jean Bocquet, chanoine de St-Spire et de Notre-Dame, auteur d'une vie de St Spire publiée à Paris en 1657, in-8°. Cet ouvrage est très rare. 8 I
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mots: natifs dudit lieu de Balancourt, mis en nostre dite sentence, concernant le port de ladite Châsse, il soit dit que les manans et habitans dudit Balancourt seront reçus au port de ladite Châsse, et que au lieu du nombre de 18 ou 20 personnes pour porter ladite Châsse, mentionné par ladite sentence, il soit dit qu'ils viendront en tel nombre que bon leur semblera pour le port de ladite Châsse de St Spire, et en ce faisant, que lesdits mots de natifs et de 18 ou 20 personnes seront rayés de ladite sentence, afin que à l'advenir il ne s'en puisse ensuivre aucun trouble ou procès entre lesdites parties, et outre qu'il nous plut décharger lesdits habitans qui seront nommés pour porter ladite châsse de St Spire de communier, attendu qu'il y a bien trois lieues dudit Balancourt audit Corbeil, et que, lorsqu'ils arrivent audit Corbeil, ils sont lassés, à quoi il conclud; Et que, par ledit Vallot auxdits noms a été dit qu'il consent la réformation de notre dite sentence ès mots ci-dessus cottés, au lieu desquels il sera dit que lesdits manans et habitans de Balancourt seront reçus au port de ladite châsse de St Spire en tel nombre que bon leur semblera venir, pourvu qu'ils envoyent auxdits du Chapitre de Corbeil les noms et prénoms, tous les ans, huit jours anparavant le jour et fête de la translation dudit St Spire, et qu'ils observent et gardent au surplus les règlemens portés par notre dite sentence du 20me mai dernier. Nous, Official susdit, disons et ordonnons, du consentement desdites parties, que notre dite sentence dudit jour 20 mai dernier passé sera réformée en ces mots: natifs dudit lieu de Balancourt, au lieu desquels sera mis: manans et habitans dudit Balancourt, et qu'au lieu de ces mots: 18 ou 20 personnes, sera mis qu'ils viendront en tel nombre que bon semblera auxdits manans et habitans de Balancourt pour le port de ladite Châsse, les Curé et Marguilliers duquel lieu de Balancourt seront tenus d'envoyer, huit jours auparavant le jour et fête de la translation dudit St Spire, auxdits du Chapitre, les noms et surnoms de ceux qu'ils auront destinés et nommés pour porter et rapporter ladite châsse, afin d'éviter la confusion, lesquels porteurs et rapporteurs seront tenus se confesser et communier lesdits jours, et icelle châsse porter et rapporter à jeun. Au surplus du résidu de notre dite sentence dudit jour 20 mai dernier, sera fait selon les règlemens y mentionnés; disons et
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ordonnons qu'elle sera exécutée et en sortira son plein et entier effet selon sa forme et teneur. Fait au Prétoire de l'Officialité, avec lesdits comparans, en la présence de Me Jean BOCQUET, Procureur chanoine de ladite église St-Spire, pour et au nom desdits du Chapitre, et de Simon PouLAIN, l'un des quatre Maîtres de la Confrairie des porteurs de ladite Châsse de St Spire, les an et jour que ci-dessus. Signé sur expédition: DUVAL, avec paraphe. A Monseigneur l'Archevêque de Sens, Primat des Gaules et de Germanie, Conseiller d'Etat ordinaire du Roy. Supplient humblement les Curé et habitans de la paroisse de Balancourt, diocèse de Sens, disant que dans l'étendue de ladite paroisse de Balancourt, il y auroit une chapelle sous l'invocation de St Spire ou Exupère, à Palleau, dans laquelle auroient reposé pendant un long tems les reliques dudit St Spire, lesquelles, à cause des guerres civiles, auroient été transportées à Corbeil-surSeine pour être en plus grande sûreté; nonobstant la translation desdites reliques, ils auroient toujours continué leurs dévotions envers ledit St Spire et iroient fréquemment dans ladite chapelle présenter à Dieu leurs très humbles prières par l'entremise dudit Saint, aussi bien que les villages tant voisins qu'éloignés, où ils viennent souvent en procession, et notamment dans les temps de sécheresse. Et comme ils auroient senti plusieurs fois des effets particuliers de leur intercession pour eux auprès de Dieu, et particulièrement depuis huit jours, ils désireroient lui témoigner leur reconnaissance et l'honorer encore d'une manière particulière par une Confrérie qu'ils souhaitteroient ériger dans ladite chapelle, pour contribuer chacun de son côté à y faire le service divin d'une manière la plus décente qu'ils pourroient, les jours de St Spire, et notamment le 1er dimanche d'après la St Spire d'Août (1), auquel jour sont attachées des indulgences accordées par Notre Saint Père (1) La fête patronale de St Spire tombe le 1er Août; celle qui se célèbre à Corbeil le 5me dimanche après Pâques n'est que l'anniversaire de la translation des reliques du saint.
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le Pape Clément XI (2) pour ceux qui visiteront ladite Chapelle à pareil jour et feront ce qui est porté par la bulle, lesquelles indulgences Votre Grandeur auroit approuvées le 5 Juillet de la présente année, et en outre pour l'entretien de ladite Chapelle et contribuer à son ornement. Ce considéré, Monseigneur, il plaise à Votre Grandeur de permettre aux Curé et habitans de ladite paroisse de Balancourt d'ériger dans ladite Chapelle de St Spire de Palleau une Confrérie en l'honneur dudit St Spire; ce faisant, lesdits Curé et habitans continueront de prier Dieu pour la prospérité et santé de Votre Grandeur. Présentée le 17 Juillet 1710. BESNARD, curé de Ballancourt, BEAUDELÈRE, POUSSIN, MERCIER, Lequet, BoucharD, POULET et autres. I. II. STATUTS ET RÈGLEMENS DE LA CONFRÉRIE DE ST SPIRE érigée en la Chapelle de Saint Spire de Palleau, paroisse de Balancourt, diocèse de Sens. -―――――― - — Le Curé de la paroisse en aura la conduite et en fera faire le service par qui bon lui semblera. III. - Le Marguillier de la Confrérie sera celui de la Chapelle, qui sera élu à la manière accoutumée. Ledit Marguillier Toutes sortes de personnes de l'un et de l'autre sexe, faisant profession de la religion Catholique, Apostolique et Romaine, étant de bonne vie et mœurs, pourront être reçues dans ladite Association. (2) Nous ne croyons pas nécessaire de donner ici le texte latin de la bulle de Clément XI accordant, sous certaines conditions, des indulgences à ceux qui visiteront, le dimanche après la fête de St Spire « Ecclesiam seu capellam Sancti Exuperii sitam infrà limines parrochiæ Ecclesia de Balancourt, Senonensis diocesi. » Cette bulle se termine ainsi : Datum Romæ, apud sanctum Petrum sub annulo piscatoris die 13 septembris 1709, Pontifici nostri anno decimo. » Elle est approuvée et contresignée par Hardouin, archevêque de Sens, sous la date du 5 Juillet 1710,
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IV. V. VI. - - VIII. - - gardera, avec les registres et papiers de ladite Chapelle, ceux de la Confrérie, dans un coffre à double serrure, dont le curé aura une clef et lui l'autre. L'argent de la Confrérie y sera pareillement enfermé, et il ne pourra faire aucune dépense desdits deniers sans la participation du sieur curé et des principaux Confrères. Le Marguillier rendra son compte quinze jours après son année d'exercice. VII. Ceux qui s'associeront doivent aumôner à ladite Confrérie, le jour de leur entrée, cinq sols, et deux sols six deniers par chacun an. Chaque Confrère sera tenu de se confesser et communier, si cela se peut, le jour de son entrée dans ladite Confrérie, et la même chose le dimanche d'après la fête de St Spire d'Août, pour gagner les indulgences accordées par N. S. P. le Pape Clément XI; et en cas que quelqu'un se trouve avoir manqué à ce devoir sans cause légitime, il pourra être rayé du nombre des Confrères, si le sieur curé le juge à propos, comme aussi les Confrères qui se trouveront être de mauvaise vie. Après le décès de l'un des Confrères, il sera célébré un service le jour que le sieur curé le jugera à propos, aux dépens de la Confrérie, pour le repos de l'âme du défunt. Le lundi d'après le dimanche de la fête de St Spire d'Août, sera célébré un service général pour le repos des âmes des Confrères décédés. Le sieur vicaire dira comme ci-devant une messe tous les mardis de chaque semaine à ladite Chapelle, si faire se peut, pour les besoins et nécessités desdits Confrères tant vivants que trépassés. IX. Toutes buvettes sont interdites aux Confrères pour quelque raison et prétexte que ce soit. HARDOUIN FORTIN DE LA HOGUETTE, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège Apostolique, Archevêque de Sens, Primat des Gaules et de Germanie, Conseiller d'Estat ordinaire, Veu la requête cidessus et y faisant droit, avons permis au sieur curé de Balancourt, en notre diocèse, d'ériger la Confrérie en question et, en conséquence, nous avons approuvé les Statuts ci-dessus, pour être obser-
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vés par tous les Confrères qui s'y voudroient faire inscrire; laquelle Confrérie sera gouvernée par ledit sieur curé et ses successeurs, curés de Balancourt, sous notre autorité, autant de temps. que nous le jugerons à propos et qu'elle contribuera à augmenter la dévotion et piété des fidèles. Donné à Sens ce 17me jour de Juillet 1710. Signé HARDOUIN, Archevêque de Sens. et: par Monseigneur: HAMEtte.
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L'ÉGLISE DE SAINT-GERMAIN-lès-CORBEIL et sa restauration. Un éminent archéologue à qui nous devons un très utile ouvrage sur les inscriptions de l'ancien diocèse de Paris, s'exprimait ainsi en parlant de l'Eglise de St-Germain-lès-Corbeil : La chute du clocher, survenue en 1796, a privé l'église de Saint Germain du plus beau motif de sa décoration extérieure ; mais il lui reste encore une porte monumentale, une nef du meilleur style accompagnée de collatéraux, une rose et plusieurs baies garnies de brillantes verrières, et tout cela date de la grande époque qui s'étend du règne de Philippe-Auguste à celui de Saint Louis. En écrivant ces lignes, le Baron de Guilhermy rendait pleine justice à ce gracieux monument où la légèreté s'allie à l'élégance et qui a mérité les suffrages de tous ceux qui ont su l'admirer. L'abbé Lebeuf lui-même, si autorisé en ces matières, le qualifie ainsi : « c'est une des plus belles églises du diocèse ». Sa construction remonte à la fin du XIIe siècle, à cette époque où l'art roman arrivant à sa dernière période allait être bientôt remplacé par l'architecture ogivale qui devait, depuis le XIIIe siècle jusqu'à la renaissance, nous donner les splendides monuments qui sont la gloire de notre pays et font l'admiration des archéologues. L'église de St-Germain est de cette période dite de transition; il est facile de le reconnaître à son architecture générale, plus élancée et moins sévère qu'aux époques précédentes, à ses chapiteaux qui se décorent de crochets tout en conservant le galbe de l'ornementation romane. Ses fenêtres accusent l'ogive encore hésitante et peu prononcée; l'abside circulaire des temps antérieurs est remplacée par la forme rectangulaire qui ne fut adoptée que plus tard et non partout, en même temps que les grandes fenêtres à meneaux, dont on remarque un timide essai dans l'abside des chapelles latérales.
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Le chœur, qui se termine carrément, comme on vient de le voir, est percé de trois grandes fenêtres surmontées d'un oculus, tous décorés de belles verrières du XIIIe siècle. Le portail de l'église de St-Germain est particulièrement remarquable par son mélange d'ornementation romane, ses colonnettes, ses légères moulures en bâtons brisés et autres décorations qui annoncent déjà la venue prochaine de l'art gothique, nettement accusé ici par la belle arcade ogivale, trilobée, qui a servi de prétexte à cette belle décoration et qui encadre le tympan, resté nu, hélas ! Cette belle église avait, à diverses époques et sous prétexte d'embellissement, subi des modifications regrettables qui avaient altéré dans une certaine mesure le caractère de son style original; frappé de cette triste situation, un amateur éclairé, doué de quelque fortune, résolut d'entreprendre à ses frais la restauration de cet intéressant monument et de lui rendre son aspect primitif en refaisant ce qui a été détruit et en le débarrassant de tout ce qui y a été intempestivement ajouté. Muni des autorisations nécessaires, il sut s'adresser, et ce ne fut pas là son moindre mérite, à un architecte. de grande valeur doublé d'un archéologue éminent, qui entra de suite dans les vues de son client et ne tarda pas à se mettre à l'œuvre, heureux d'apporter le concours de son talent et de son érudition à un travail de restitution qui rentrait dans ses goûts d'archéologue et qui ne pouvait que lui faire honneur. Les travaux sont commencés depuis deux mois à la satisfaction des amateurs du beau. Ceux-ci désiraient depuis longtemps qu'on s'occupât enfin de la restauration de la charmante église de SaintGermain qui avait, par des badigeonnages superposés, perdu la belle apparence que sa construction en pierres de taille lui avait autrefois assurée. Il y aura cent ans à la fin de la prochaine année que son haut clocher s'est écroulé, épargnant heureusement la nef dans sa chute, et lorsque M. Darblay jeune entreprit à ses frais en 1862 la restauration extérieure de l'église, il n'était point question alors de la restitution intérieure dont on s'occupe aujourd'hui. On se contenta de réédifier la façade, que couronnait alors un modeste clocher, qui fut remplacé par un campanile de pierre, surmonté de la haute croix que nous y voyons à présent; la cloche qui provenait de l'église paroissiale de St-Pierre-du-Perray détruite en 1819. y fut installée; un bas relief, dû au ciseau d'Elias Robert, orna la
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façade, mais on se garda bien de toucher au beau portail de la fin du XIIe siècle qui décore si heureusement l'entrée de l'édifice, et ses élégantes colonnettes, ses légers chapiteaux, ainsi que toute sa curieuse ornementation du déclin de la période romane furent religieusement respectés. Quelque incomplète que fût cette restauration, on y dépensa près de 40.000 fr. La toiture pourtant n'avait pas été refaite et les travaux furent repris après la guerre franco-allemande. En 1882, M. Charles Béranger, neveu de M. Darblay jeune et son successeur à la mairie de St Germain-lès-Corbeil, obtenait du Gouvernement une subvention de 1.000 fr. pour refaire en ardoises le toit de la grande nef et ce travail a été tout récemment étendu aux bas-côtés, faisant ainsi disparaître le fâcheux aspect de grange ou de fabrique que l'emploi de la tuile mécanique, aux tons si crus, avait donné à tout l'édifice. Restait l'intérieur du monument qui semblait devoir toujours conserver ses couches de monotone badigeon, ses lourds décors de boiseries, avec ses tableaux qui cachaient en partie les beaux vitraux du XIIIe siècle, ses pierres tombales dont les antiques inscriptions s'effaçaient sous les souliers ferrés des bambins de l'école. L'église n'était pourtant point délaissée, car depuis quelque temps cinq verrières, offertes par MM. Paul et Aymé Darblay, étaient venues remplacer au midi les verres blancs qui ne tempéraient pas les ardeurs du soleil d'été, et l'installation d'un calorifère vint adoucir la température des mois d'hiver; mais ces quelques travaux avaient pu être faits sans annoncer un plan complet de restauration de l'intérieur. C'est avec une véritable joie que nous avons appris ces mois derniers que le plan, décidé en principe depuis trois ans par un généreux bienfaiteur, avait été approuvé à Versailles et qu'on allait se mettre à l'œuvre. Il y a deux mois, en effet, M. l'abbé Brisacier, bien connu dans tout l'Ouest de la France par ses savantes et heureuses restaurations, revenait à St-Germain et donnait ses dernières indications à M. Louis Vollant, Ingénieur des Arts et Manufactures et Architecte, qui dirige les travaux sous son inspiration. Déjà les badigeons ont disparu, les assises de pierres renaissent, les larges joints de mortier se dessinent, des colonnes endommagées sont entièrement refaites; sur les voûtes est figuré le même H
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appareil qui constitue les pieds-droits et les nervures, les belles clefs de voûtes, débarrassées de leur épaisse couche de poussière, sont de nouveau visibles; les beaux vitraux du XIIIe siècle, nettoyés et réparés, vont resplendir au-dessus d'un autel de marbre et de pierre élevé au milieu du sanctuaire et détaché du chevet de l'église. D'autres vitraux, enchâssés dans les baies du Nord et du Sud, ainsi que dans les hautes fenêtres de la nef, nous sont promis également. Nous signalerons encore les treize pierres tombales ou inscriptions diverses relevées soigneusement et fixées, dans leur ordre chronologique, sur les murs des nefs latérales. Trois de ces intéressants monuments manquent, hélas ! à l'appel: la plus ancienne dalle funéraire, signalée par l'abbé Lebœuf (1), par un manuscrit de l'abbé Guiot, ancien Prieur de St-Guenault de Corbeil (2), par Dulaure (3) et même par Pinard (4), avait déjà disparu lors du beau travail entrepris par M. de Guilhermy (5). La pierre tombale de Pierre Jacques de Bretignères (1697-1772), que cite seul l'abbé Guiot, a aussi disparu et celle de Marie, femme de Pierre Leteinturier, qu'a déchiffrée si récemment M. de Guilhermy, n'a pu être retrouvée malgré toutes les recherches faites pour la découvrir sous le dallage du chœur. En faisant ces recherches l'on découvrit les restes de trois anciens curés de cette paroisse, qui avaient été inhumés là en 1287, 1309 et 1340, et dont les pierres tombales, citées par Guilhermy (6), ont été relevées contre le mur méridional. Ces sépultures avaient été fouillées déjà, et l'on ramassa tout autour de nombreux débris de poterie qui pro venaient de petits vases en terre assez fine et décorés de ces bandes rouges si fréquentes sur la céramique de cette époque. Quelques-uns de ces vases contenaient encore des charbons, selon la coutume de ces temps reculés. L'un d'eux put être reconstitué; il était de forme commune, à une seule anse et sans (1) Histoire du diocèse de Paris 1757, tome XIII, p. 129. (2) Fonds Montbret, n° 115,…. de la Bibliothèque de Rouen, p. 169. (3) Nouvelle description des environs de Paris, 1790, p. 128. (4) Mémoire historique et archéologique sur la commune de St-Germain-leVieux-Corbeil. 1848, p. 8. (5) Inscriptions de la France du V• au XVIII• siècle, 1879, IV. P. 226. (6) IV, 229 à 231. L'une de ces dalles funéraires, celle de 1340, est gravée.
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goulot. L'on trouva également quelques débris d'étoffe, des boucles et un crucifix de bois en assez mauvais état. Un fait intéressant s'est encore produit au cours de ces travaux : quand on eut déplacé les boiseries qui garnissaient le chevet de l'église, on vit apparaître, un peu au-dessous des trois hautes fenêtres ogivales, des fragments de peinture qu'il fallut épousseter et laver pour en comprendre la signification. Sous la baie du milieu, à la limite inférieure du glacis, se voyaient nettement deux médaillons octogonaux, un peu allongés dans le sens de leur hauteur; à gauche, le Christ tenant de la main gauche le globe crucifère; à droite, la Sainte Vierge, la tête couverte d'un voile entre les deux médaillons d'un coloris encore très vif, divers ornements aux tons plus pâles où figurait un bouquet composé de trois roses et de quelques autres fleurs. Non loin de ces médaillons, sous les deux fenêtres latérales, le peintre de l'époque avait fait toute une composition de style Louis XIII: deux grands cartouches représentaient une croix grecque peinte en or dans un cercle à fond rouge, au milieu d'un encadrement gris perle. Si la date de ces peintures avait été douteuse, toute hésitation serait tombée devant le millésime de 1640 qu'on vit bientôt apparaître sous les deux cartouches, au milieu de la teinte rouge brique qui occupait tout le reste du chevet. Enfin, en face des derniers piliers du chœur et accolés à ces croix, deux saints en pied, St Philippe à gauche et St Barthélemy à droite, d'après des inscriptions en français, suffisamment lisibles. St Philippe tient un livre ouvert et, sans doute, une longue croix de bois; St Barthélemy paraît tenir aussi un livre; il se peut que ce soit un couteau pour rappeler également l'instrument de son supplice. Mais, sous cette peinture, apparaissait en quelques endroits une autre décoration plus ancienne, faite à l'huile comme l'autre, soit sur la pierre elle-même, soit sur quelques parties de plâtre. Cette peinture se voyait notamment au-dessus des épaules des deux apôtres dont la tête avait disparu; quelques caractères gothiques étaient entrevus sous St Philippe et on lisait assez facilement le verset suivant du Credo sous St Barthélemy « Indè venturus judicare vivos et mortuos » et plus bas, toujours en gothique, « St Philippe ».
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On a pu retrouver en grande partie cette décoration antérieure qui avait plus de valeur archéologique et même artistique que l'autre, en enlevant avec beaucoup de précautions la mince couche de plâtre, de 4 à 5 millimètres d'épaisseur sur laquelle étaient les peintures décrites tout à l'heure. Sous la partie centrale il n'a rien été découvert, mais au-dessous des cartouches rouge et or, deux nouvelles croix sont apparues, les croix de consécration probablement, puis, sous les deux apôtres, les mêmes saints personnages sont venus au jour, mieux dessinés, mieux peints, mais dans l'ordre inverse, c'est-à-dire que c'est maintenant St Barthélemy qui occupe la gauche et St Philippe la droite, au-dessus d'ailleurs de son nom en caractères gothiques. La tête des deux apôtres est nimbée; St Philippe tient une longue croix de bois, marque de son crucifiement, et St Barthélemy, un couteau, pour rappeler qu'il a été écorché vif. Au-dessous de ce dernier on lit « Ascendit ad cælos, sedet ad dextera dei patris vipotentis» et, comme à droite, sous ce verset, le nom en français, St Barthélemy. On compte utiliser ces fragments dans la future décoration à faire au-dessus de l'autel, et on conservera dans la sacristie ceux du XVIIe siècle qu'on a pu détacher. Une couche de peinture rouge brique, tirant plus sur le grenat que celle dont nous avons parlé plus haut, régnait aussi à la partie inférieure et semble avoir été étendue jusque sur les glacis des fenêtres, on y voit figurer des fruits dans des ornements en losange. Cette couche de peinture brique a du reste été retrouvée au milieu de la nef sur l'un des piliers, derrière la chaire, ce qui tendrait à faire croire que la décoration refaite en 1640 ne s'est pas étendue au delà du chœur. On distingue sur quelques pierres voisines des fenêtres du chevet des restes d'une autre peinture à fresque, mais ici rien de net, quelques tons rouge brun, quelques fleurs blanches très simples, de vagues ornements et c'est tout. Des traces de différentes couches de peinture de cette époque reculée se voient aussi sur les piliers du choeur, la plus ancienne est vert malachite, la plus récente rouge brique. Dans le mur du chevet de l'église, à droite de l'Autel, on a encore trouvé une double et très grande piscine, de o m. 40
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de profondeur. Elle est formée de deux arcatures ogivales géminées. Les retombées des deux arcs sont soutenues par une élégante colonnette. Cette piscine, par son style, accuse l'époque de la construction de l'église. L'ogive qui est la plus rapprochée de l'Autel a sa clef de voûte à quelques centimètres plus haut que sa voisine. L'ensemble occupe un emplacement d'environ 2 mètres de hauteur sur 2 m. 40 de largeur. Derrière l'autel, dans la base du mur, on remarque aussi les traces d'une large baie ogivale avec moulures qui a été bouchée, mais dont les deux parties de l'ogive ne se rencontrent pas exactement. Telles sont les curieuses découvertes qui ont été faites au cours de ces intéressants travaux. L'architecte espère pouvoir utiliser ces anciennes peintures pour la décoration du sanctuaire; elles contribueraient ainsi à l'ornementation du chœur et ne seraient pas le côté le moins intéressant de l'intelligente restauration dont l'église de St Germain est en ce moment l'objet, restauration qui vaudra au généreux bienfaiteur qui en a pris l'initiative et qui, seul, en fait tous les frais, la reconnaissance des amis des temps anciens et des beaux monuments qu'ils nous ont légués. R. DE L.
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BIBLIOGRAPHIE M. L. TANON (Président de chambre à la Cour de cassation). L'ORDRE DU PROCÈS CIVIL AU XIV SIÈCLE, AU CHATELET DE PARIS (1). ― Aux Archives nationales se trouvait conservé un manuscrit sur papier (LL, nº 1088), commençant par ces mots: « C'est le papier des Esplez de la Prévosté de Villeneuve Saint-Georges » (du 16 novembre 1371 au 13 mai 1373). Ce manuscrit, précieux pour l'histoire de la Procédure civile, c'est-à-dire de l'Ordre du procès civil, a justement attiré l'attention de l'érudit magistrat, très versé dans la connaissance du Droit féodal et des juridictions du Moyen âge (2). C'était l'un des cahiers de la série des Registres d'audience de la Seigneurie de Villeneuve-Saint-Georges, concernant l'administration de la justice civile et pénale. M. Tanon crut, avec raison, devoir publier in extenso, comme « Pièce justificative » de son livre (p. 85-165), ce petit manuscrit, qui, dit-il (p. 65), « fournit le témoignage le plus authentique de l'application pratique de la Procédure » en usage au XIV siècle. Il contient, en effet, les appointements et autres actes de la Procédure civile jusqu'aux sentences rendues, dont il donne l'indication, nous dirions aujourd'hui « la notice » ou «<le sommaire»; il mentionne un certain nombre d'engagements pris et de contrats passés devant le juge; et, enfin, ce qui n'est pas le moins intéressant, il enregistre les sentences pénales intervenues sur de petites infrac- (1) Paris, 1886, Libr. Larose. I vol. in-8°. (2) Nous ferons remarquer que, d'ailleurs, M. le Président Tanon devait être sollicité d'autant plus à porter intérêt à ce document, qu'il est propriétaire du Clos Bernard, l'un des châteaux de Soisy-sous-Etioles (peu distant de Villeneuve-SaintGeorges.) ―――
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tions (contraventions), sentences qui nous révèlent de piquants détails sur les mœurs du temps. La teneur même de ce curieux Registre, que nous nous bornons à signaler aujourd'hui, comme document d'intérêt local, analysé d'ailleurs par son publicateur (p. 65 et suiv.), méritera bien de faire l'objet d'un examen ultérieur au point de vue de l'intérêt particulier qu'il présente pour les noms de lieux de la contrée. Nous ajouterons, nous aurions peut-être dû commencer par là, que M. L. Tanon a encadré la publication qu'il a faite de ce document dans une savante étude, placée en tête de l'ouvrage, étude de reconstitution, portant sur l'ensemble des phases de la Procédure civile suivie au XIVe siècle, depuis l'acte introductif d'instance à la contestation en cause, jusqu'au jugement définitif de cette contestation, sans oublier les causes sommaires qui abrègent le procès. Pour cette savante Etude, ont été mises à profit toutes les sources, telles que les Olim, le Grand Coutumier, Josse, Damhoudère, Jean Desmares, les Styles du Châtelet de Paris, l'Ordonnance de Villers-Coterets (de 1539), l'Edit de Moulins (de 1566), etc., afin d'éclairer, par leur rapprochement, la « praticque » du Châtelet de Paris et aussi celle de la seigneurie de VilleneuveSaint-Georges. M. Tanon a bien mérité des amis de notre ancien Droit en général et en particulier de notre Comité; nous devions le remercier en son nom (1). J. PERIN. (1) Nous nous voyons obligé, faute de place, de renvoyer au prochain bulletin la suite de cette notice bibliographique; nous le regrettons d'autant plus que nous aurions vivement désiré signaler ici l'érudite et très intéressante publication que M. le C G. de Montgermont vient de publier dans les annales de la Société historique du Gâtinais, sous le titre: Notes sur la Seigneurie de Montgermont, 128 pp. in 8° avec gravures et plans; mais il vaut mieux retarder que de trop écourter, et afin de donner satisfaction à nos sociétaires, nous allons presser la mise au jour de notre deuxième bulletin, dans lequel le compte rendu du travail de M. de Montgermont aura la place qu'il mérite. A. D.
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