Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Haudiart de Senlis (v.1107-1155)

Notule

  • Haudiart de Senlis, probable nièce de l'évêque de Paris Étienne de Senlis, fut la première abbesse de l'abbaye Notre-Dame d'Yerres, de 1132 à 1155.

Notice de l'abbé Alliot

  • Chapitre premier. — Hildearde de Senlis (1132-1155)
    • Origine de l'Abbaye. — Eustachie de Corbeil. — Étienne de Senlis. — Hildearde. — La règle. — Les donations. — Le pain du roi. — Les Bienfaiteurs. — La famille d'Eustachie de Corbeil. — Saint-Remi de Senlis. — Le prieuré de Saint-Nicolas. — Mort des premiers fondateurs.
  • Dans la première moitié du XIIIe siècle, vers l'an 1130, des religieuses, sorties de différents monastères, les unes venues de Picardie, les autres des confins de la Champagne, plusieurs de l'abbaye d'Argenteuil 1), après l'expulsion de la fameuse Héloïse, erraient dans les environs de Paris. Ces femmes avaient abandonné leurs cloîtres, poussées par des pensées diverses; car tandis que quelques-unes semblaient n'obéir qu'à l'inconstance naturelle à leur sexe, d'autres incitées par l'exemple et les prédications de saint Bernard, le jeune abbé de Clairvaux, rêvaient de réformes et cherchaient la perfection religieuse. |2
  • Une grande dame de cette époque leur servit de protectrice à toutes. Engagée deux fois dans les liens du mariage, Eustachie de Corbeil 2) résolut de fonder, pour toutes ces filles errantes, un monastère, où elles pourraient mener une vie admirable et quasi-angélique, que ses propres engagements dans le siècle ne lui permettaient pas encore d'imiter, mais seulement d'encourager et de favoriser.
  • Elle possédait une maison et un petit domaine dans la vallée |3 arrosée par la rivière d'Yerres. Le lieu était solitaire, humide et marécageux. Adossé à un coteau couvert de grands bois, il était circonscrit d'un côté par le cours de la rivière, de l'autre par un ruisseau nommé le Révillon , qui descendait des plateaux de la Brie; et, desséché en été, coulait torrentueux en hiver, à travers la forêt: l'espace y était fort restreint, quatre ou cinq arpents, environ deux hectares, situés à mi-chemin entre les deux villages d'Yerres 3) et de Brunoy 4). Ce fut là qu'on jeta les fondements du monastère, qui emprunta son nom à la rivière et au village sur le territoire duquel il était bâti, et qu'on nomme encore aujourd'hui, après la destruction des bâtiments claustraux, l'abbaye d'Yerres.
  • Un petit oratoire indispensable à toute fondation religieuse, et quelques abris en planches furent élevés à la hâte, et servirent d'habitation à la nouvelle communauté. Tout était pauvre et modeste, car la fondatrice aussi bien que les moniales obéissaient à l'inspiration de l'oracle de ce temps-là, de saint Bernard, dont l'austérité séduisait toutes les âmes généreuses à l'aurore du XIIe siècle.
  • Grâce au zèle d'Eustachie et à la bonne volonté de ses protégées, les difficultés de première installation furent bien vite aplanies, et dès le début de l'année 1132, la nouvelle colonie s'établit dans l'asile que lui avait ménagé sa bienfaitrice.
  • Celle-ci avait bien pu donner un abri matériel à ses filles de prédilection; mais pour former un monastère, il a fallu, dans tous les temps, le concours de l'Église, agissant par l'intermédiaire de ses premiers représentants. Par son crédit, Eustachie sut se procurer celui d'Étienne de Senlis, évêque de Paris (1124-1142). Le prélat se montra le protecteur et le bienfaiteur des religieuses à un tel point, que celles-ci, dans leur Obituaire, lui attribuent le titre de fondateur de leur maison. |4
  • Tout d'abord l'évêque donna une tête à la communauté, dans la personne d'Hildearde, qu'il tira de l'abbaye bénédictine du Val-Profond 5), située dans son diocèse. Il l'y avait placée lui-même dans le but de la former aux pratiques de la vie monastique; car elle lui appartenait par les liens du sang, étant comme lui de la famille de Guy de Senlis, seigneur de Chantilly.
  • En fondant ce nouveau monastère, Étienne de Senlis, — c'est lui-même qui le dit, — craignant la fragilité du sexe féminin, imposa une règle que, par les conseils de son frère Guillaume 6), d'Hugues, abbé de Pontigny, et d'Hildearde, il tira, en grande partie, des Constitutions de Cîteaux, tout en laissant aux nouvelles moniales, le nom et la forme de la vie bénédictine, dont elles se réclamèrent toujours dans la suite. Elles portaient néanmoins l'habit blanc, commun à presque toutes les religieuses, nées avec la réforme du XIIe siècle, ce qui les distinguait des anciennes bénédictines, vêtues de noir comme les moines de cet ordre.
  • Un point de la règle sanctionnée par Étienne de Senlis est venu jusqu'à nous. Il voulait qu'à la mort de chaque abbesse, les religieuses appelassent l'évêque de Paris, qui devait se rendre à Yerres pour procéder à l'élection d'une nouvelle titulaire, avec l'abbé de Saint-Victor de Paris, et l'abbé de Notre-Dame du Val 7). Si les abbés ne peuvent venir, le prieur d'Yerres et trois religieuses les remplaceront. |5
  • On voit par là que les moniales n'avaient pas voix élective pour la nomination de leur supérieure; — et en outre, que le dessein du prélat et des fondateurs de l'abbaye était d'y placer un petit prieuré de religieux. Il fut bâti en effet à cent cinquante mètres de l'habitation des sœurs, pourvu d'un oratoire, placé sous le vocable de saint Nicolas, en même temps que la chapelle du monastère était dédiée à la sainte Vierge; d'où est venu le nom d'Abbaye de Notre-Dame d'Yerres
  • Après avoir pourvu au spirituel, l'évêque voulut également se montrer bienfaiteur temporel; c'est pourquoi il ne se borna pas à confirmer la donation d'Eustachie, la fondatrice, mais lui-même octroya des revenus ou des dîmes, dans diverses paroisses, à la communauté naissante.
  • Son exemple eut bientôt de nombreux et puissants imitateurs.
  • Au premier rang nous trouvons le roi Louis VI, qui, dès le mois d'octobre 1132, donna, aux bénédictines d'Yerres, la terre d'Invilliers 8), qu'il avait récemment acquise des chanoines de Notre-Dame de Paris. En retour de cette libéralité, les religieuses étaient tenues de faire participer à leurs suffrages l'âme de Philippe, fils aîné du roi, mort peu de temps auparavant d'un accident vulgaire 9). Louis VII, associé au trône du vivant de son père, se montra, lui aussi, plein de sollicitude pour la nouvelle fondation. En 1138, il affranchit, c'est-à-dire qu'il exempta d'impôts tous les biens que les religieuses tenaient déjà de la piété des fidèles.
  • Peu de temps après (1143), il leur donna la dîme de tout le |6 pain qui serait consommé dans son hôtel durant le séjour de la cour à Paris. Cette libéralité, dont nous retrouverons la trace jusqu'à la destruction de l'abbaye, passa par bien des phases diverses; elle produisit des conséquences que le roi n'avait certainement pas prévues, s'augmenta considérablement, fut vivement attaquée dans les siècles suivants, mais fut toujours acquittée, comme une dette d'État, par les princes, successeurs de Louis le Jeune.
  • Fondée par une pieuse bienfaitrice, encouragée et dotée par les rois, bénie par les évêques et bientôt par les papes, l'abbaye d'Yerres exerça aussitôt une action bienfaisante dans la contrée ou elle était assise, et sur la société qui l'entourait. En lisant les annales de son cloître, nous assisterons au développement d'une grande communauté, à l'activité qui y régnait, et nous pénétrerons pour ainsi dire, au cœur d'une société, il est vrai disparue, mais dont l'évocation, même au XIXe siècle, n'est pas tout à fait sans charme.
  • Hildearde, placée à la tête du nouvel établissement, était une jeune religieuse, âgée d'environ 25 ans, qui mit tout en œuvre pour l'accroissement de sa maison. En y entrant elle se trouva tout à coup la supérieure d'une trentaine de moniales environ. Ce nombre s'augmenta rapidement, et malgré la vie toute de privations, de labeur et de pauvreté des nouvelles bénédictines, le recrutement se fit dans les familles aristocratiques de la contrée. Les filles des seigneurs d'Athis, de Valenton, de Gazeran, de Garlande et une multitude d'autres, vinrent avec enthousiasme peupler le cloître à peine ouvert.
  • Pour faire vivre cette communauté sans cesse grandissante, il fallait des ressources matérielles. L'activité d'Hildearde, l'influence d'Eustachie de Corbeil, et le zèle religieux d'Étienne de Senlis surent en procurer. Des monuments nombreux nous ont conservé les noms des premiers bienfaiteurs du monastère. Ne pouvant les citer tous et dans leur entier, nous, en analyserons au moins quelques-uns des plus importants.
  • Au premier rang dans l'ordre chronologique, nous trouvons Hugues Garnier et sa femme Hadvise, qui, avec leurs deux fils, Frédéric et Anseau de Brunoy, donnent à l'abbaye un muid de blé à prendre dans leur moulin, et quatre charges de bois |7 à tirer de la forêt de Sénard. La pauvreté des religieuses et le désir de participer à leurs prières les ont incités à cette libéralité, qui a pour témoins des clercs de la chapelle d'Étienne de Senlis, des moines de Saint-Victor, des chevaliers et quelques serviteurs de l'abbaye.
  • Non moins généreuse se montra Adeline de Latiniaco — que M. Sainte-Marie Mévil 10) traduit par Adeline de Lagny. — Du consentement de tous les siens 11), cette bienfaitrice fit don de la terre du Plessis, et d'un bois naguères propriété dés moines de Port-Seine (?); Galeran, comte de Meulan et Guillaume de Courtry, seigneurs suzerains des biens donnés, participèrent à cette aumône en ce qui les touchait, Isembard de Miny donna les dîmes de la paroisse de Moisenay 12). Dame Asceline et son fils Téo accordent la dîme de Marbois. Philippe Aniani et sa femme Eremburge viennent d'acheter, d'un certain Richard, des terres à Bouville et au Mesnil-Racoin 13). Ils y bâtissent une petite ferme, y creusent un puits, y élèvent une humble chapelle: c'est l'origine d'une paroisse aujourd'hui supprimée; ils offrent le tout à noire abbaye, qui en fait, avec le temps, un des plus beaux fleurons de sa couronne territoriale.
  • Combien longue serait la liste de tous ceux qui se dépouillèrent de leurs biens en faveur des servantes du Christ, si nous devions la faire complète!
  • Bornons-nous aux offrandes qui ont laissé une trace plus profonde dans l'histoire du monastère. |8
  • Ici la première place appartient sans contredit à Hugues de Valenton et à sa fille Eremburge. Tous deux ils forment le premier anneau de cette longue chaîne qui se déroulera presque sans interruption, à travers les sept siècles de l'abbaye, et où nous verrons toujours le même spectacle: celui d'une famille sacrifiant son enfant, et se dépouillant en même temps de ses biens terrestres.
  • Eremburge de Valenton était arrivée à l'âge nubile; un riche parti s'étant présenté, sa famille projetait pour elle le plus brillant avenir dans le monde. Mais la jeune fille, attirée par la grâce d'en Haut, se jeta au cou de son père, le suppliant de la conduire à Hildearde, et de lui permettre de prendre rang parmi les épouses de Jésus-Christ. Cédant aux instances de sa fille, le pieux chevalier l'amena à Yerres, entouré de ses autres enfants: Hugues et Albéric, frères de la postulante, ainsi que de sa sœur Helvide. Là, il la consacra à Dieu en présence de tous les siens, et d'une quinzaine de chevaliers, ses parents et ses amis qui l'accompagnaient. Pour elle, il dota l'abbaye de dix arpents de terre qu'il possédait à Suci 14) et d'une rente à prélever chaque année sur des prairies sises à Brétigny 15).
  • Cette jeune recrue ne devait pas tarder à s'illustrer dans le cloître; car après y avoir vécu quelque temps et s'y être formée aux pratiques de la vie monastique, ce fut elle qui alla relever les murs croulants de l'abbaye de Gif, et en devint la première abbesse.
  • L'exemple donné par le seigneur de Valenton 16)) fut suivi par une foule d'autres chevaliers du XIIe siècle. Simon de |9 Gazeran, accompagné lui aussi de ses fils, amène l'une de ses filles à l'abbaye, et cède aux religieuses un lieu nommé Pommeraie 17), où nos moniales bâtissent une ferme, et où l'évêque de Chartres, Philippe de Champagne, leur permet d'élever une chapelle, dans laquelle les manants d'alentour apprennent, sous la direction d'un moine, à prier Dieu et peuvent accomplir leurs devoirs religieux.
  • Il en est de même d'Odon Briard qui, suivi de ses trois frères: Josbert, Hugues et Gautier, fait entrer d'un seul coup toutes ses filles au monastère, les confie à l'abbesse, et en retour, lui donne tous les biens qu'il possède à Brie-Comte-Robert 18). Cette donation revêtit une solennité particulière, car elle fut placée dans la propre main d'Hildearde, en présence d'un grand nombre de témoins, au milieu desquels nous voyons figurer Ansolde Corneth et sa femme Alpaïse, eux-mêmes bienfaiteurs du couvent. Elle fut sanctionnée par l'archidiacre de Brie, Bernard, par Guillaume, confesseur des moniales et frère du chancelier de France Algrin, par Adam de Chilly et son fils Thierry, par Hugues d'Yerres, par Gautier de Marolles, et surtout par Eustachie de Corbeil et l'un de ses fils, Frédéric du Donjon.
  • Guy de Garlande, à son tour, présente, non pas sa fille, mais sa sœur, qu'il voue à Dieu, et donne en sa faveur toutes les vignes que lui et sa femme Halvide possèdent à Combs-la-Ville 19).
  • Toutefois aucun des bienfaiteurs de la première heure n'égala en largesses la fondatrice elle-même, encouragée et imitée par les membres de sa famille. En bâtissant le monastère dans son domaine, Eustachie n'avait point épuisé d'un seul coup la mesure de sa générosité. Elle y ajouta dans la suite deux tiers de la dîme de Lieusaint 20), le tiers de celle de Brie, une grange ou métairie à Draveil 21), la terre du |10 Plessis 22), cinq sous de rente sur une maison à Yerres, la moitié de la dîme de Villabé 23) avec le patronage de l'église, et la terre de Chanteloup 24) pour l'entretien de l'infirmerie du couvent: enfin le péage de Champmotteux 25) devait être employé à l'acquisition des vêtements de lin pour certaine catégorie de religieuses. Jean d'Étampes, mari d'Eustachie, Frédéric et Ancel ou Anseau, ses fils, Baudouin de Corbeil, son gendre, et Aveline sa fille, furent présents à ces donations et les approuvèrent.
  • Ils firent plus: eux-mêmes prirent rang parmi les bienfaiteurs du couvent déjà si largement doté par leur mère. Car Ancel abandonna aux religieuses une grande terre qu'il possédait au Ménil-Racoin. Les moniales, on s'en souvient, y avaient déjà un établissement; elles s'y établirent et y bâtirent, sous le vocable de sainte Marie-Madeleine, une chapelle pour suppléer à l'insuffisance de l'oratoire primitif, élevé par Philippe Aniani. — De leur côté. Aveline et Baudouin de Corbeil donnèrent toutes leurs possessions d'Oysonville 26), ce qui fut confirmé par l'évêque de Chartres.
  • Ces pieuses libéralités de la famille d'Eustachie se rapportent à l'année 1138, date de l'organisation définitive de l'abbaye par l'évêque de Paris.
  • Celui-ci, durant les six ans écoulés, depuis la fondation du couvent, avait travaillé avec persévérance à son accroissement. Il y venait quelquefois et s'intéressait vivement à tout ce qui le concernait. Il avait confié aux bénédictines d'Yerres le soin de relever les ruines de l'abbaye de Gif, dont elles ne prirent pourtant possession, ce semble, qu'après sa mort. Il y joignit encore d'autres manques de bienveillance. C'est de lui que l'abbaye tenait toute la partie de la forêt de Sénard, attenant au village de Moissy. Comme ce bien était plutôt |11 la propriété de l'évêché que celle du prélat, il s'entoura pour la circonstance d'une vingtaine de clercs de sa maison épiscopale, — nous dirions de son chapitre, — parmi lesquels il nous faut noter la présence d'un jeune sous-diacre, nommé Maurice, qui avait déjà figuré en qualité de simple clerc dans un acte précédent. Ce témoin succédera un jour à Étienne de Senlis, sur le siège de Saint-Denis, il sera le continuateur de ses œuvres, le protecteur insigne des moniales d'Yerres: c'est Maurice de Sully.
  • Enregistrons encore à l'actif d'Étienne de Senlis une autre marque de sa munificence. Elle porte la date de 1138, et peint trop bien les mœurs de l'époque pour être passée sous silence.
  • Des chevaliers de la région (milites) s'étant faits pillards et voleurs de grand chemin, furent pris de remords et vinrent à résipiscence. Ne sachant à qui restituer, ils résolurent de faire profiter la nouvelle fondation de leur repentir; c'est pourquoi ils s'adressèrent à l'évêque de Paris, qui, en leur nom, donna à l'abbaye les dîmes de dix paroisses, au nombre desquelles nous voyons celles d'Athis, de Lieusaint, de Santeny 27), de Drancy 28), de Chalandray 29), d'Évry 30), de Cramoyelle 31), de Villabé, de Servigny et de Altaribus, lieu tout à fait inconnu, et sur lequel l'abbé Lebeuf et d'autres historiens se sont en vain efforcés de faire la lumière.
  • Ainsi pourvue de biens considérables, l'abbaye d'Yerres occupait déjà une place importante parmi les établissements religieux du XIIe siècle. Sa jeune abbesse était en rapport avec un grand nombre de personnages; ses relations s'étendaient de jour en jour, surtout parmi les membres du haut clergé. Outre l'évêque de Paris, son protecteur naturel, elle est traitée avec bienveillance par Henri Sanglier, archevêque de Sens, par les évêques d'Orléans, de Chartres et de Senlis, qui tous |12 deviennent, pour elle et ses filles, des protecteurs et des bienfaiteurs.
  • Le dernier surtout, Pierre le Boutellier, qui occupa le siège de Senlis de 1134 à 1151, professait pour Hildearde et sa maison une admiration enthousiaste, qu'il traduisit par une marque de confiance, dont les conséquences occupent une place importante dans l'histoire d'Yerres.
  • Une abbaye de bénédictines existait aux portes de la ville de Senlis. Elle était placée sous le vocable de Saint-Rémi. Le prélat, mécontent du relâchement qui y régnait, donna le monastère tout entier avec tous ses biens, à Hildearde, pour en faire un simple prieuré de son abbaye; et l'archevêque de Reims, Sainson de Monvoisin, ratifia cette donation. Cependant la mesure trop radicale, prise par les deux prélats, n'eut pas son entière exécution, et Saint-Rémi de Senlis garda longtemps encore son titre d'abbaye, quoiqu'elle demeurât dans une sorte de dépendance vis-à-vis le monastère d'Yerres. Celui-ci d'ailleurs, lui infusa un sang nouveau, rétablit la discipline et rendit quelqu'éclat à ce vieux couvent prêt de s'en aller en ruines.
  • Tout prospérait à l'abbesse Hildearde. Le roi la protégeait et dotait sa maison; de tous côtés affluaient d'abondantes aumônes, qui lui permettaient non seulement de nourrir les recrues, entrées dans le jeune cloître, mais encore de payer et d'entretenir les ouvriers, employés par elle, à construire et à édifier; les évêques la soutenaient et l'encourageaient; les papes eux-mêmes lui prêtaient leur appui. Dès 1141, Innocent II, à la sollicitation d'Étienne de Senlis, écrit à l'abbesse une longue lettre; il la prend sous sa protection, elle, ses religieuses, son monastère et tous ses biens, concédés par les évêques, les seigneurs et les rois. Cette lettre si précieuse pour nos moniales existe encore. Outre la signature du pape, elle porte celle de dix cardinaux. — Un peu plus tard, en 1147, Eugène III écrit une nouvelle lettre dans laquelle il assure l'abbesse de sa protection. Ce fut un encouragement pour Hildearde, elle en profita pour faire régler, par le pontife, un petit différent qui s'était élevé entre elle et l'abbaye de Saint-Paul de Beauvais. |13
  • Nous venons de dire que les moniales de Saint-Rémi de Senlis avaient été placées sous la dépendance de l'abbaye d'Yerres, par suite de la donation de leur évêque. Les Bénédictines de Saint-Paul de Beauvais eurent peine à se plier à ce nouvel état de choses. Elles avaient des possessions en commun avec Saint-Rémi, et n'acceptaient point la substitution de l'abbesse d'Yerres à celle de Saint-Rémi. Pour le maintien de la paix, Hildearde céda à Massilie, qui portait la crosse à Saint-Paul, toutes les terres et toutes les vignes possédées en commun par les deux monastères; elle ne garda pour elle que les bâtiments claustraux avec leurs dépendances. Mais afin de rendre cet accord plus inattaquable et plus solennel, les deux abbesses se rendirent à Auxerre, où se trouvait le pape Eugène III. Elles déposèrent leur contrat aux pieds du pontife, qui le sanctionna en présence de tous les prélats, parmi lesquels se trouvaient saint Bernard, et Pierre, évêque de Senlis, l'auteur de la donation.
  • C'était au mois de juin 1147. Eugène III était en France pour les besoins de la croisade. On sait que le roi Louis le Jeune prit la croix. Cette expédition fut pour notre abbaye une nouvelle source de prospérité; car plusieurs chevaliers 32), avant de s'embarquer pour la Terre-Sainte, vinrent solliciter les prières de nos moniales, et en retour leur laissèrent des dîmes et autres droits en divers lieux.
  • Ces ressources venaient à point pour aider l'abbesse dans ses nombreuses entreprises. Outre les bâtiments claustraux, sans cesse agrandis, par suite du nombre croissant des postulantes, Hildearde n'avait pas moins de cinq ou six établissements au dehors, qu'il fallait entretenir de toutes les choses indispensables à la vie. De ce nombre était une ferme, donnée par Odon, prieur de Saint-Martin-des-Champs, à Paris, où nos moniales avaient député une petite colonie de religieuses, qui cultivaient la terre de leurs mains. |14
  • Dans l'aire même du couvent, s'élevait aussi le prieuré de Saint-Nicolas pour les religieux, appelés à rendre d'importants services à la communauté.
  • À sa tête était placé Guillaume d'Étampes, qualifié frère du chancelier de France par plusieurs actes de ce temps-là. Il était aussi frère de Jean d'Étampes et par conséquent beau-frère d'Eustachie, la fondatrice. Lors de la rédaction de la règle, il y prit part comme chanoine de Notre-Dame de Paris; puis en 1138, il renonça à son canonicat pour se faire pauvre du Christ et vivre en religieux à l'abbaye. Il en fut le premier prieur. Sous sa direction, un ou deux prêtres et quelques laïques vinrent se grouper et formèrent une petite assemblée, dont les membres furent chargés, les uns du service divin, les autres des intérêts matériels de la maison.
  • Enfin au fond de l'enclos, sur le Révillon, l'abbesse fit construire un moulin pour subvenir aux besoins de sa communauté, qui, en y comprenant les serviteurs, comptait déjà plus de cent personnes.
  • Au milieu de tous ces travaux et des préoccupations incessantes qui en étaient la suite, Hildearde fut constamment soutenue par la fidèle Eustachie de Corbeil. Celle-ci devint veuve pour la seconde fois vers 1141. Après le décès de Jean d'Étampes, elle s'enferma dans le cloitre avec les religieuses, pour se préparer, dans la retraite et la prière, à une sainte mort. On a même prétendu qu'elle se fit moniale, et vécut plusieurs années en vraie fille de saint Benoît. De ce fait il n'y a pas de preuves dans les annales de l'abbaye; mais il est certain qu'après avoir passé ses dernières années avec nos bénédictines, elle mourut vers 1150, entre leurs bras, et fut ensevelie par elles dans la chapelle abbatiale, où son tombeau demeura visible jusqu'à la fin du XVIe siècle.
  • Elle avait été précédée dans la tombe par son associé dans la fondation du couvent. Étienne de Senlis était mort en 1142, après avoir prodigué à Hildearde et à ses filles une sollicitude vraiment paternelle. Son successeur Thibaut 33) ne fut pas moins bienveillant; il combla l'abbaye de bienfaits; et durant |15 plus d'un siècle, tous les prélats, qui se succédèrent sur le siège de Paris, firent de même, et témoignèrent par des aumônes répétées leur attachement à la communauté d'Yerres.
  • Hildearde, à son tour, sentit ses forces décroître. Encore dans la force de l'âge, mais épuisée avant le temps par les travaux, les soucis, le jeûne et la vie pénitente, elle mourut en 1155, à l'âge de 48 ans. Son gouvernement avait duré 23 ans, à titre de supérieure d'abord, et d'abbesse régulière depuis 1138.
  • Ses filles reconnaissantes couchèrent sa dépouille mortelle près de celle d'Eustachie de Corbeil, sa collaboratrice et son ainie, dans la chapelle du couvent, où toutes deux purent dormir en paix, après avoir accompli une grande œuvre; car dès le milieu du XIIe siècle l'abbaye d'Yerres comptait au nombre des principaux établissements religieux du grand et beau diocèse de Paris.
  • L'un des moines du prieuré de Saint-Nicolas, plaça, pour la postérité, dans les annales du monastère, cet éloge funèbre de la première abbesse, écrit en un langage qui fait honneur au latin si décrié du moyen-âge:
  • Peracto cursu hujus vitœ, migravit ad Christum, Hildeardis, sanctæ recordationis mater, prima Abbatissa Hederensis ecclesiæ, vigesimo quinto anno nativitatis suœ, divina providente clementia, impregnata de sancta Sancti Spiritus gratia, circiter viginti et tres annos elaboravit, parturiendo et enutriendo filias Jerusalem in tabernaculo castitatis, cujus anima, inter angelorum agmina sublevatur et lætatur cum Beatis.

Documents

Sources

Bibliographie

Notes

1)
Note d'Alliot. — Ces moniales apportèrent avec elles, à Yerres, le souvenir de Mathilde, leur abbesse, qui avait précédé dans le gouvernement du monastère d'Argenteuil l'amie d'Abailard.
2)
Note d'Alliot.Eustachie de Corbeil a été assez mal connue jusqu'ici. Les religieuses d'Yerres, qui vénéraient avec raison sa mémoire, ignoraient d'où elle sortait; mais avec le désir bien humain de grandir et d'illustrer tout ce qui touchait à leur fondation, elles se la figuraient volontiers fille de roi. — André du Saussay, évêque de Toul, au XVIIe siècle, accrédita cette opinion par son autorité et la vulgarisa par sa plume. D'après lui, Eustachie était fille de Philippe Ier roi de France (1060-1108), et de sa seconde femme. Bertrade de Montfort, devenue l'épouse du roi en 1092, après l'avoir été de Foulques le Réchin, comte d'Anjou. — Ces données historiques, un peu négligées plutôt que répudiées par nos contemporains, ont pourtant trouvé un porte-parole dans la personne de M. Garnier, dont les Tableaux historiques font autorité. Celui-ci n'a pas hésité à ranger Eustachie de Corbeil au nombre des princesses de la Maison de France. Il en a fait le quatrième enfant de Philippe Ier et de Bertrade de Montfort. Il faut dire cependant à sa louange qu'il avait quelque doute sur son assertion, car il a fait suivre le nom d'Eustachie d'un point d'interrogation significatif. — La Barre, l'historien de Corbeil, malgré l'erreur généralement admise de son temps, a fait preuve de perspicacité et de bon sens, en refusant de ranger la fondatrice d'Yerres au nombre des enfants royaux. —— Eustachie de Corbeil, comme son nom l'indique, tirait son origine de la célèbre maison de Corbeil. Elle était fille de Frédéric de Châtillon [Châtillon. — Hameau dépendant de la commune de Viry. arr. de Corbeil (S.-et-O.).] qui prit part à la première croisade. Pour exécuter les dernières volontés de son père, elle donna aux moines de Longpont, des rentes à Bondoufle, et le bois mort de la forêt voisine. — Eustachie avait été mariée une première fois à Beaudoin de Beauvais [Beauvais. — Nom d'un village situé dans les environs de Pithiviers.], dit aussi B. de Corbeil, duquel elle avait un fils nommé Frédéric, comme son grand-père ; — et en secondes noces à Jean d'Étampes, de qui elle eut plusieurs enfants. — Ces renseignements précis sont empruntés à la 183e charte du Cartulaire de Longpont. L'éditeur fixe la date de ce document aux environs de l'année 1130; mais il est certainement plus ancien et peut être reporté jusqu'à l'année 1120 ou 1125 au plus tard. —— Si précises et si inattaquables que soient ces données, fournies par le Cartulaire de Longpont, touchant Eustachie de Corbeil, ce recueil laisse pourtant subsister une certaine confusion entre elle et Eustachie, fille de Guy Lvsiard, de Montlhéry, sa contemporaine, qui, elle aussi, d'après le même Cartulaire, épousa un Beaudouin de Beauvais, eut un fils nommé Frédéric, et enfin donna aux moines de Longpont des biens sis à Bondoufle [Bondoufle. — Commune du cant. et de l'arr. de Corbeil (S.-et-O.)].
3)
Note d'Alliot.Yerres. — Cant. de Boissy-Saint-Léger. arr. de Corbeil (S.-et-O.). — Ce nom, que les titres latins écrivent Edera, Hedera, Hierra, Erra, a exercé la sagacité des étymologistes. Sans nous arrêter à leurs savantes dissertations, disons qu'il vient probablement du Lierre, plante qui poussait abondamment dans les forêts et au pied des arbres qui bordaient la rivière, dans les temps les plus reculés.
4)
Note d'Alliot.Brunoy. — Cant. de Boissy-Saint-Léger, arr. de Corbeil (S.-et-O.).
5)
Note d'Alliot.Val-Profond. — Vieille et antique abbaye de religieuses Bénédictines, située à mille mètres du clocher de Bièvres (cant. de Palaiseau, arr. de Versailles (S.-et-O.). Le monastère était à cheval sur un petit ruisseau appelé la Sygrie, affluent de la Bièvre. Ce couvent, à l'occasion d'une réforme religieuse, introduite dans ses murs, au commencement du XVIe siècle, changea son nom de Valprofond en celui de Val-de-Grâce. Un siècle plus tard, en 1623, par les soins d'Anne d'Autriche, l'abbaye de Bièvres fut transportée à Paris. C'est le Val-de-Grâce actuel. La maison de Bièvres prit à la fin du siècle dernier le nom d'Abbaye-aux-Bois. sans doute à cause de sa situation à la limite du bois de Verrières. Il ne reste pas trace aujourd'hui de l'ancienne abbaye de Bièvres; une habitation particulière et une ferme ont cependant gardé la dénomination d'abbaye.
6)
Note d'Alliot. — Ce Guillaume n'était pas le frère d'Étienne par le sang, mais bien comme membre du Chapitre de Notre-Dame de Paris, car il s'agit ici de Guillaume d'Étampes que nous retrouverons plus loin.
7)
Note d'Alliot. — Abbaye de Cisterciens, située près de l'Isle-Adam, arr. de Pontoise (S.-et-O.).
8)
Note d'Alliot. — Relativement à cette terre d'Invilliers, sise dans la paroisse de Briis-sous-Forges, cant. de Limours, arr. de Rambouillet (S.-et-O.), voir ce que nous en avons dit dans notre Histoire de l'Abbaye de Gif, page 5. — Paris, Picard, 1892, un vol. in-8°. —— Cette donation d'Invilliers ne fut, à proprement parler, qu'un échange, car les religieuses avaient déjà reçu en aumône, ou possédé par l'une d'elles, des biens assez considérables à Bourg-la-Reine (nommé alors le Pré-Houdoin, Pratellum Holduini). Le roi voulut offrir ces terres au monastère de Montmartre, qui se fondait alors. Il les obtint de» religieuses d'Yerres et leur donna en retour Invilliers.
9)
Note d'Alliot. — Philippe se promenait dans les rues de Paris, lorsqu'un porc s'embarrassa dans les jambes de son cheval, qui se cabra. Le jeune prince, n'ayant pu le maintenir, fut désarçonné et se tua en tombant.
10)
Note d'Alliot.Sainte-Marie Mévil. — Archiviste du département de Seine-et-Oise. Il a écrit, pour l'Annuaire départemental de 185., une monographie de l'abbaye d'Yerres, que nous aurons quelquefois l'occasion de citer, mais le plus souvent pour la blâmer, tant elle fourmille d'inexactitudes, d'erreurs et de contradictions. Cette monographie forme aujourd'hui une petite plaquette tirée à un nombre relativement considérable d'exemplaires assez répandus.
11)
Note d'Alliot.Adeline de Lagny, lors de sa donation, avait près d'elle ses deux filles: Marguerite et Agnès, ainsi que ses deux gendres: Pierre et Raoul, qui consentirent à son aumône et la sanctionnèrent.
12)
Note d'Alliot.Moisenay. — Cant. du Châtelet, arr. de Melun (S.-et-M.).
13)
Note d'Alliot.Bouville. — Cant. et arr. d'Étampes (S.-et-O.). — Ménil-Racoin. — Commune de Villeneuve-sur-Auvers, cant. de La Ferté-Alais, arr. d'Étampes (S.-et-O.). — L'acte qui nous fait connaître cette donation porte la date, évidemment erronée, de 1122, puisqu'elle est antérieure d'environ dix ans à la fondation de l'abbaye.
14)
Note d'Alliot.Sucy. — Cant. de Boissy-Saint-Léger, arr. de Corbeil (S.-et-O.).
15)
Note d'Alliot.Brétigny. — Fief situé sur la paroisse d'Athis. cant. de Longjumeau, arr. de Corbeil (S.-et-O.).
16)
Note d'Alliot. — Dans notre Histoire de l'abbaye de Gif, nous avons élevé des doutes sur la haute antiquité de cette abbaye et insinué que ce monastère était une fondation de la seconde moitié du XIIe siècle. Il faut savoir se corriger soi-même et se rendre à l'évidence. Or, il est indéniable, d'après les archives d'Yerres, que la maison de Gif fut rétablie par Eremburge de Valenton, et que cette abbaye en ruines vers 1145, remontait bien, par sa première fondation, comme le disaient d'ailleurs les moniales de son cloître, à une très haute antiquité, c'est-à-dire au temps des rois de la seconde race. (Voyez Histoire de l'abbaye de Gif, chapitre I.
17)
Note d'Alliot.Pommeraie. — Ce lieu était situé sur la paroisse de Gazeran, cant. et arr. de Rambouillet (S.-et-O.).
18)
Note d'Alliot.Brie-Comte-Robert. — Ch.-l. cant., arr. de Melun (S.-et-M.).
19)
Note d'Alliot.Combs-la-Ville. — Cant. de Brie-Comte-Robert, arr. de Melun (S.-et-M.).
20)
Note d'Alliot.Lieusaint. — Cant. de Brie-Comte-Robert, arr. de Melun (S.-et-M.).
21)
Note d'Alliot.Draveil.— Cant. de Boissy-Saint-Léger, arr. de Corbeil (S.-et-O.).
22)
Note d'Alliot.Plessis-les-Nonnains. — Commune de Chevry-Cossigny, cant. de Brie-Comte-Robert, arr. de Melun (S.-et-M.).
23)
Note d'Alliot.Villabé. — Cant. et arr. de Corbeil (S.-et-O.).
24)
Note d'Alliot.Chanteloup. — Commune de Moissy-Cramayel, cant. de Brie-Comte-Robert, arr. de Melun (S -et-M.).
25)
Note d'Alliot.Champmotteux. — Cant. de Milly, arr. d'Étampes (S.-et-O.).
26)
Note d'Alliot.Oysonville. — Cant. d'Auneau, arr. de Chartres (E.-et-L.).
27)
Note d'Alliot.Santeny. — Cant. de Boissy-Saint-Léger, arr. de Corbeil (S.-et-O.).
28)
Note d'Alliot.Drancy. — Cant. de Pantin, arr. de Saint-Denis (Seine).
29)
Note d'Alliot.Chalandray. — Hameau de la commune de Montgeron, cant. de Boissy-Saint-Léger, arr. de Corbeil (S.-et-O.).
30)
Note d'Alliot.Évy-les-Châteaux. — Cant. de Brie-Comte-Robert, arr. de Melun (S.-et-M.).
31)
Note d'Alliot.Cramoyelle (aujourd'hui Cramayel). — Dépendance de la commune de Moissy.
32)
Note d'Alliot. — De ce nombre fut Arnoult de Sparniaco (d'Épernon?). Il vint à Yerres accompagné de sa femme Gila, et en présence de l'archidiacre Bernard, d'Hugues Malpointure, de Simon de Penniz, d'Eustachie de Corbeil et de frère Pierre, procureur de couvent, il donna aux religieuses, en reconnaissance de leurs suffrages, la dime de Mardilly, dans la paroisse d'Evry-les-Châteaux.
33)
Note d'Alliot. — Ce fut Thibaut qui, en 1144, donna aux moniales, l'église d'Yerres et les trois quarts de la dîme paroissiale.
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