Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Marguerite (?-1274)

Notule

  • Marguerite, religieuse de l'abbaye Notre-Dame d'Yerres, en fut la neuvième abbesse de 1267 à 1274.

Notice de l'abbé Alliot

  • Chapitre VII. — (…) Marguerite (1267-1274) (..)..
    • (…) Marguerite Ire. — Raoul de Chevry et Guillaume des Grez. — Histoire de l'abbaye d'après M. Mévil. (…).
  • (…)
  • Sa succession [celle de l'abbesse d'Yerres Isabelle] fut recueillie par une religieuse inscrite dans les catalogues sous le nom de Marguerite Ire . Sa personnalité, ses antécédents sont aussi peu connus que ceux de sa devancière. Toutefois on est en droit d'affirmer qu'elle avait passé de longues années dans le cloître avant d'être appelée à le gouverner. Quelques donations et de rares contrats, échappés comme par hasard à l'injure du temps, sont les seuls témoins de son administration.
  • Elle loua à Godefroy Normant et à sa femme Pétronille, une maison et des terres à Gercy, pour 20 sols de rente, sous le sceau de l'Official de Paris. — Raoul de Chevry, évêque d'Évreux, sortait d'une famille de bienfaiteurs d'Yerres. À sa mort, arrivée en 1269, il légua à l'abbaye 48 livres parisis, |79 dont le couvent se servit pour acheter des rentes à Saint-Prix. Cette donation n'était pas la seule du prélat défunt, il avait fait des legs à l'abbaye de Malnoue et aux chanoines de Paris, ses anciens confrères: tous ces légataires devaient prélever leurs héritages sur des biens sis à Brie-Comte-Robert, ou nos moniales avaient elles-mêmes un assez vaste domaine et des droits nombreux. Ce voisinage amena des contestations, toutes réglées pacifiquement, entre les sœurs de Malnoue, le chapitre de Notre-Dame à Paris, les deux curés de Brie et la communauté d'Yerres. Par cet accord, Jean et Guillaume, curés de Brie, abandonnent à l'abbesse la douzième partie de leur dime, sous certaines réserves, faites tout exprès, ce semble, pour faire naître dans la suite de nombreux et interminables procès, — Un autre prélat contemporain, Guillaume des Grez, évêque de Beauvais, donna 40 livres parisis à l'abbaye, où l'une de ses nièces, originaire comme lui de la maison de Corbeil, était religieuse.
  • Les donations en terres, en dîmes, en farine, en grain, en redevances, en numéraire, abondent dans cette seconde moitié du XIIIe siècle. Elles ont pour but de pourvoir à des besoins divers: amélioration de la nourriture des moniales, reconstruction de l'abbaye, entretien et développement des pompes du culte; elles sont faites, tantôt à la communauté, tantôt à l'église ou à la sacristie, tantôt à la trésorerie, et surtout à la pitancerie, c'est-à-dire à la cuisine, plus rarement à l'abbesse ou à l'une des moniales, ce qui arrive néanmoins de temps à autre.
  • C'est ainsi que Marguerite reçut le jour des Cendres 1272, la donation de Nicole, dame de Crosne, qui lui léguait quatre muids et trois setiers de blé, à prendre à Combs-la-Ville. Hélisende, fille de Nicole et religieuse du couvent, devait recevoir là-dessus deux muids de blé, sa vie durant, par la main de l'abbesse. — Elle recueillit également 10 livres pour la pitancerie, 20 livres pour l'église et 20 livres pour le couvent, de Jean de Noyen, qui confirma par le même acte la donation faite jadis par son père.
  • Tout l'abbatiat de Marguerite s'écoula au milieu de cette prospérité croissante et débordante, sans cependant que la |80 titulaire ait laissé une trace bien profonde et personnelle dans les annales de la communauté. Elle mourut le 3 mars de Tannée 1274 après avoir porté la crosse pendant sept ans.
  • C'est à cette abbesse que M. Sainte-Marie Mévil, fatigué ou satisfait des trente pages écrites sur l'abbaye, termine l'histoire de cette grande maison. Sautant à pieds-joints sur les trente dernières années du XIIIe siècle, il dit textuellement: “L'histoire d'Yerres s'arrête à l'an 1300. L'abbaye, fondée par Eustachie de Corbeil, devenue pendant les deux siècles que nous avons parcouru, riche et puissante, n'a plus désormais d'autres soins que de passer des baux à ses fermiers, ou de se défendre en justice contre les envahissements de ses voisins et contre la mauvaise foi de ses débiteurs; et rien de curieux n'apparaît dans ces volumineuses procédures, conservées avec grand soin dans les archives de l'abbaye.” C'est ce que nous verrons bien.
  • Après cette hautaine déclaration, M. Mévil nomme néanmoins quelques abbesses des siècles suivants, cite certains faits et termine par cette ineffable liste des abbesses, copiée aveuglément sur celle du Gallia. Il ne remarque pas qu'elle contredit son récit à tout instant, et lui-même en augmente encore les erreurs comme à plaisir 1).
  • En inscrivant la mort de Marguerite, l'obituaire dit qu'elle était la huitième abbesse d'Yerres; erreur fort explicable de la part de l'auteur du manuscrit. Cette religieuse en effet avait omis le nom d'Eustachie d'Andresel, inscrit plus tard en tête du cahier mortuaire. On y lit qu'Eustachie fut la septième abbesse, et comme entre elle et Marguerite, il y eut Isabelle, il s'en suit que Marguerite est non pas la huitième, mais la |81 neuvième abbesse, remarque déjà faite par les Bénédictins du Gallia.
  • (…)

Documents

Sources

Bibliographie

Notes

1)
Note d'Alliot. — L'explication suivante de la brochure, à la fois très fautive et très incomplète de M. Sainte-Marie Mévil, nous a été donnée et nous la livrons telle quelle. —— Ce travail parut d'abord dans l'annuaire départemental de 186.. Il fut demandé en fin d'année, pour compléter le volume, en manière de remplissage. Rédigé à la hâte, il ne saurait donner une idée juste de la valeur du savant archiviste. Soit, mais il demeure toujours vrai qu'avant de faire un tirage à part d'une œuvre répandue à un grand nombre d'exemplaires, M. Mévil se serait honoré en puisant dans le riche trésor placé sous sa garde, pour rectifier les innombrables erreurs dont sa brochure fourmille.
marguerite01.dyerres.txt · Dernière modification: 2022/07/21 01:54 de bg